RÉSUMÉ du MAHĀBHĀRATA

emprunté à Gilles Schaufelberger et Guy Vincent 

(les chapitres que j’ai traduits sont surlignés en jaune)

 

 

En plus de la division en dix-huit livres, il existe également dans le Mahābhārata une division en cent sections (énumérées en Mah. I,2 34-69).

 

RÉSUMÉ du MAHĀBHĀRATA.. 1

I. LE LIVRE DES COMMENCEMENTS 7984 ślokas. 4

(1) Table des matières : 1. 4

(2) Contenu : 2. 4

(3) Histoire de Pauśya : 3. 5

(4) Histoire de Pauloma : 4-12. 6

(5) Histoire d’Āstika : 13-53. 7

(6) Généalogie : 54-61. 14

(7) Les origines : 62-123. 17

(8) La maison de laque : 124-138. 30

(9) Mort d’Hiimba : 139-144. 33

(10) Mort de Baka : 145-152. 34

(11) Histoire de Citraratha : 153-173. 36

(12) Choix de Draupadī : 174-185. 40

(13) Le mariage : 186-191. 42

(14) L’arrivée de Vidura : 192-198. 43

(15) La prise du royaume : 199. 44

(16) Séjour d’Arjuna dans la forêt : 200-210. 44

(17) Enlèvement de Subhadrā : 211-212. 46

(18) Le cadeau : 213. 46

(19) Incendie de la forêt Khāṇḍava : 214-225. 47

II. LE LIVRE DE L’ASSEMBLÉE. 49

II. LE LIVRE DE L’ASSEMBLÉE 2511 ślokas. 49

(20) Le Palais de l'Assemblée : 1-11. 49

(21) Le conseil : 12-17. 50

(22) La mort de Jarāsadha : 18-22. 51

(23) La conquête du monde : 23-29. 52

(24) Le sacrifice de la consécration royale : 30-32. 53

(25) Réception des dons : 33-36. 54

(26) Mort de Śiśupāla : 37-42. 54

(27) La partie de dés : 43-65. 55

(28) Les suites de la partie de dés : 66-72. 61

III. LE LIVRE DE LA FORÊT. 62

III. LE LIVRE DE LA FORÊT 11664 ślokas. 62

(29) Les Enseignements : 1-11. 62

(30) Mort de Kirmīra : 12. 64

(31) Le montagnard : 13-42. 64

(32) Séjour d’Arjuna chez d’Indra : 43-79. 68

(33) Le pèlerinage : 80-153. 73

(34) Mort de Jaāsura : 154. 85

(35) Le combat des Yaka : 155-172. 85

(36) Le boa : 173-178. 89

(37) La séance avec Mārkaṇḍeya : 179-221. 90

(38) Entretien de Draupadī et Satyabhāmā : 222-224. 99

(39) L’inspection des troupeaux : 225-243. 99

(40) Le rêve de la gazelle : 244. 103

(41) La mesure de riz : 245-247. 103

(42) L’enlèvement de Draupadī : 248-283. 103

(43) Le vol des boucles d’oreille : 284-294. 109

(44) La perte des bātons à feu : 295-299 (= Schaufelberger-Vincent IV 68-101) 111

IV. LE LIVRE DE VIRĀTA.. 112

IV. LE LIVRE DE VIRĀTA 2050 ślokas. 112

(45) Histoire de Virāa : 1-13. 112

(46) Meurtre de Kīcaka : 13-23. 113

(47) L’enlèvement du troupeau : 24-62. 115

(48) Le mariage : 63-67. 119

V. LE LIVRE DES PRÉPARATIFS. 120

V. LE LIVRE DES PRÉPARATIFS 6698 ślokas. 120

(49) Les préparatifs : 1-21. 120

(50) L’ambassade de Sajaya : 22-32. 124

(51) La veille : 33-41. 126

(52) Sanatsujāta : 42-45. 127

(53) Négociations : 46-69. 128

(54) L’ambassade du Seigneur : 70-137. 131

(55) La tentation de Kara : 138-148. 140

(56) Le départ : 149-152. 143

(57) L’investiture de Bhīma : 153-156. 143

(58) L’ambassade d’Ulūka : 157-160. 144

(59) Le décompte des guerriers : 161-169. 144

(60) Histoire d’Ambā : 170-197. 145

VI. LE LIVRE DE BHīSHMA.. 149

VI. LE LIVRE DE BHīSHMA 5884 ślokas. 149

(61) La description du Jambūdvīpa : 1-11. 149

(62) La Terre : 12-13. 151

(63) Le chant du Seigneur (Bhagavadgītā) : 14-40. 151

(64) La chute de Bhīma : 41-117. 156

VII. LE LIVRE DE DRONA.. 167

VII. LE LIVRE DE DRONA 8909 ślokas. 167

(65) Consécration de Droa : 1-15. 167

(66) Mort des conjurés : 16-31. 169

(67) Mort d’Abhimanyu : 32-51. 170

(68) Le serment : 52-60. 173

(69) Mort de Jayadratha : 61-121. 174

(70) Mort de Ghaotkaca : 122-154. 182

(71) Mort de Droa : 155-165. 187

(72) L’ arme de Nārāyaa : 166-173. 189

VIII. LE LIVRE DE KARNA.. 191

VIII. LE LIVRE DE KARNA 4900 ślokas. 191

(73) Mort de Kara : 1-69. 191

IX. LE LIVRE DE ŚALYA 3220 ślokas. 204

(74) Mort de Śalya : 1-16. 204

(75) L’étang : 17-28. 206

(76) Le pèlerinage : 29-53. 208

(77) Le combat à la massue : 54-64. 218

X. LE LIVRE DE L’ATTAQUE NOCTURNE 870 ślokas. 220

(78) L’attaque nocturne : 1-9. 220

(79) Les joncs : 10-18. (=  ślokas) 223

XI. LE LIVRE DES FEMMES 775 ślokas. 225

(80) Les consolations : 1-8. 225

(81) Les femmes : 9-25. 227

(82) La cérémonie funéraire : 26. 229

(83) L’offrande de l’eau : 27. 229

XII. LE LIVRE DE L’APAISEMENT. 229

XII. LE LIVRE DE L’APAISEMENT 14525 ślokas. 229

(84) La mort de Cārvāka : 39. 241

(85) La distribution des maisons : 44. 242

(86) Les devoirs du roi : 50-127. 244

(87) L’adversité : 128-167. 267

(88) La délivrance : 168-353. 279

XIII. LE LIVRE DE L’ENSEIGNEMENT 6700 ślokas. 319

(89) L’enseignement : 1-152. 319

(90) Montée au ciel de Bhīma : 153. 154. 348

XIV. LE LIVRE DU SACRIFICE ROYAL. 349

XIV. LE LIVRE DU SACRIFICE ROYAL 3120 ślokas. 349

(91) Le sacrifice du cheval : 1-15. 349

(92) Le deuxième chant du Seigneur (Anugītā) : 16-501. 352

XV. LE LIVRE DU SÉJOUR EN FORÊT. 366

XV. LE LIVRE DU SÉJOUR EN FORÊT 1506 ślokas. 366

(93) Le séjour dans l’ermitage : 1-35. 366

(94) L’apparition des fils : 36-44. 370

(95) L’arrivée de Nārada : 45-47. 371

XVI. LE LIVRE DES PILONS. 371

XVI. LE LIVRE DES PILONS 300 ślokas. 371

(96) Les pilons : 1-9. 371

XVII. LE LIVRE DU GRAND DÉPART. 373

XVII. LE LIVRE DU GRAND DÉPART 120 ślokas. 373

(97) Le grand départ : 1-3. 373

XVIII. LE LIVRE DE LA MONTÉE AU CIEL. 374

XVIII. LE LIVRE DE LA MONTÉE AU CIEL 200 ślokas. 374

(98) La montée au ciel : 1-5. 374

Répertoire des Entretiens didactiques. 380

Le résumé de Vyāsa. 382

 

 

 

I. LE LIVRE DES COMMENCEMENTS

I. LE LIVRE DES COMMENCEMENTS 7984 ślokas

 (1) Table des matières : 1

 

Ugraśravas est le narrateur

 

1.1. Le barde Ugraśravas, fils de Lomaharśana, arrive chez le brahmane Śaunaka qui conduit une session sacrificielle qui se tient tous les douze ans dans la forêt Naimiṣa. Il raconte qu’il a assisté avec son père au Sacrifice des Serpents offert par Janamejaya, où il a entendu, récité par Vaiśampāyana, le Mahābhārata de Vyāsa. Les brahmanes lui demandent de le réciter. Ugraśravas fait l’éloge du Mahābhārata. Vyāsa a composé le Mahābhārata, d’abord en vingt-quatre mille strophes. C’est le noyau de l’histoire que voici résumé. Pāṇḍu vit dans la forêt. Ses cinq fils, les Pāṇḍava, sont élevés dans les ermitages de la forêt, puis présentés à la cour de Dhṛtarāṣṭra et vivent avec leurs cousins. Arjuna gagne Draupadī. Yudhiṣṭhira est consacré roi. Jalousie de Duryodhana. Duryodhana propose une partie de dés. Dhṛtarāṣṭra approuve par faiblesse pour son fils. Après la grande bataille et la défaite qui s’en suit, Dhṛtarāṣṭra se lamente : il évoque les prouesses des Pāṇḍava et les affronts qu’ils ont subis, il passe en revue les différentes épisodes de la bataille et conclut à chaque fois que la victoire sera impossible. Dhṛtarāṣṭra souhaite mourir, mais Saṃjaya le réconforte : on ne peut éviter le destin. Ugraśravas fait l’éloge du Mahābhārata et montre les récompenses attachées à sa lecture : il pèse plus que les quatre veda.  (=  210 ślokas)

 

(2) Contenu : 2

1. 2. Ugraśravas décrit le Samantapañcaka. Autrefois, Rāma, après avoir détruit à plusieurs reprises tous les kṣatriya, a rempli cinq lacs de leur sang. C’est là qu’a eu lieu la guerre entre les Kaurava et les Pāṇḍava : dix-huit armées s’y sont entre-tuées. Les brahmanes demandent ce qu’est une “armée” et Ugraśravas en donne la composition. La bataille a duré dix jours sous le commandement de Bhīṣma, cinq sous celui de Droṇa, deux sous celui de Karṇa, un sous celui de Śalya, puis ce fut le massacre nocturne. Ugraśravas donne le titre des 100 livres et montre comment ils sont regroupés en dix-huit livres dont le résumé est donné. Eloge du Mahābhārata. (= 243 ślokas)

 [les chapitres 3 à 53 ont pour objet d’expliquer l’origine du sacrifice des serpents pendant lequel Ugraśravas et son père Lomaharśana ont entendu Vaiśampāyana réciter le Mahābhārata de Vyāsa]

(3) Histoire de Pauśya : 3

1. 3. Les frères de Janamejaya ont battu sans raison le fils de la chienne Saramā. Celle-ci maudit Janamejaya : un danger imprévisible s’abattra sur lui. Janamejaya se choisit un percepteur : Somaśravas, fils de Śrutaśravas qui a fait vœu de donner aux brahmanes tout ce qu’ils demanderaient. Le guru Dhaumya āyoda envoie son élève āruṇi boucher une fuite dans une digue. Celui-ci ne trouve pas d’autre moyen que de se mettre lui-même dans la fente. Son maître le félicite. Dhaumya envoie un autre élève, Upamanyu, garder ses vaches et lui interdit successivement tout moyen de se procurer de la nourriture. Affamé, Upamanyu mange des feuilles qui le rendent aveugle. Il est guéri par les Aśvin qu’il invoque et son maître le félicite. Daumya éprouve son troisième élève, Veda, en l’obligeant à rester à la maison et à exécuter tous les travaux. A la fin, il est satisfait et le félicite. Veda est choisi comme précepteur par Janamejaya et Pauśya. Il charge son élève Uttaṅka de s’occuper de la maison en son absence. A son retour, il félicite son élève et lui donne son congé. C’est sa femme qui fixera le cadeau de fin d’études. Celle-ci demande les boucles d’oreille de l’épouse de Pauśya pour les porter à une cérémonie qui doit avoir lieu dans quatre jours. L’épouse de Pauśya les lui donne et l’avertit que le serpent Takṣaka les convoite. Dispute avec Pauśya à propos de nourriture impure. Uttaṅka retourne chez son maître. En route, il se fait voler les boucles d’oreille. Le voleur n’est autre que Takṣaka déguisé en mendiant. Le serpent fuit sous terre et Uttaṅka le suit. Après diverses péripéties, il récupère les boucles d’oreille en enfumant la demeure des serpents. Il arrive à temps pour les donner à la femme de son maître. Il part ensuite chez Janamejaya et le convainc de se venger de Takṣaka.  (=  195 ślokas)

  [Première raison du sacrifice des serpents : se venger de Takṣaka]

 

(4) Histoire de Pauloma : 4-12

1. 4. Ugraśravas est prié d’attendre que la session sacrificielle de Śaunaka soit terminée.  (=   11 ślokas)

 1. 5. A la fin du sacrifice, Śaunaka demande à Ugraśravas de commencer par raconter l’histoire de sa famille, la famille de Bhṛgu. Ugraśravas s’exécute. Bhṛgu engendra Cyavana, Cyavana engendra Pramati, Pramati engendra Ruru, Ruru engendra Śunaka, le père de Śaunaka. Śaunaka veut entendre l’histoire de Cyavana, et Ugraśravas raconte. Bhṛgu part faire ses dévotions tandis que son épouse Pulomā est enceinte. Un démon, Pulomant, aperçoit Pulomā et s’en éprend. Il demande à Agni quel est l’époux de Pulomā, qu’il a aimée autrefois : si c’est Bhṛgu, il enlèvera Pulomā. Agni ne se résout pas à mentir.  (=  26 ślokas)

 1. 6. Le démon enlève Pulomā. Celle-ci se met en colère et l’enfant, Cyavana, naît prématurément. Son éclat consume le démon. Colère de Bhṛgu quand il apprend ce qui s’est passé. Il maudit Agni qui l’a trahi : “Tu mangeras n’importe quoi !” (=  13 ślokas)

1. 7. Agni n’a fait que dire la vérité, on ne peut le lui reprocher. Il est la “bouche des Dieux” : comment pourrait-il manger n’importe quoi ?. Il fait grève de sacrifice et se retire des feux des brahmanes. Les Dieux se plaignent à Brahmā. Brahmā apaise Agni : ce n’est pas toi qui mangeras n’importe quoi, seulement tes flammes, et tout ce que tu brûleras sera purifié. Le feu reprend sa place.  (= 26  ślokas)

 1. 8. Histoire de Pramadvarā. Un ermite, Sthūlakeśa, recueille Pramadvarā, la fille d’une apsaras et l’élève. Ruru, le petit-fils de Cyavana, la demande pour femme. Quelques jours avant la date du mariage, Pramadvarā est mordue par un serpent et meurt.  (= 22  ślokas)

 1. 9. Ruru se lamente. Un messager des Dieux lui offre la vie de Pramadvarā contre la moitié de la sienne. Yama accepte de ressusciter Pramadvarā. Ils vivent heureux, et Ruru jure de se venger des serpents. Histoire de Sahasrapāt. Un jour, il menace de son bāton une grosse couleuvre.  (= 22  ślokas)

 1. 10. La couleuvre lui remontre qu’elle n’est pas venimeuse. Ruru l’épargne et lui demande son histoire. Elle était autrefois un ascète, du nom de Sahasrapāt, transformé en serpent par la malédiction d’un brahmane.  (= 8  ślokas)

 1. 11. Sahasrapāt avait fait peur à son maître Khagama avec un serpent fait  d’herbes. Khagama le maudit et le transforme en serpent. Sahasrapāt le supplie de l’épargner, et le brahmane, qui ne peut revenir sur sa parole, lui promet qu’il retrouvera sa forme quand il aura rencontré Ruru. Sahasrapāt retrouve sa forme et prêche la non-violence. Il propose à Ruru l’histoire d’Āstika.  (=  17 ślokas)

 1. 12. Mais il disparaît. Ruru va demander à son père l’histoire d’Āstika.  (= 5 ślokas)

   [Deuxième raison du sacrifice des serpents : venger Pramadvarā]

 

(5) Histoire d’Āstika : 13-53

1. 13. Le père d’Āstika est un grand ascète, du nom de Jaratkāru, qui a fait vœu de chasteté. Un jour il voit ses ancêtres suspendus au dessus d’un abîme, la tête en bas, accrochés à une touffe d’herbe dont un rat ronge la racine. Il les interroge. C’est parce que Jaratkāru, leur unique descendant, ne veut pas avoir d’enfant, et qu’ils sont donc privés de descendance. Ils l’exhortent à prendre femme. Jaratkāru accepte de mauvaise grâce : il faudra que cette épouse porte le même nom que lui, et lui soit donnée gratuitement. Il part donc à la recherche d’une épouse et n’en trouve pas, jusqu’au jour où il rencontre le serpent Vāsuki qui lui offre sa sœur Jaratkāru !. Tout cela était prévu de longue date, depuis que les serpents avaient été maudits par leur mère et condamnés à être brûlés au cours du sacrifice de Janamejaya. Le fils de Jaratkāru, Āstika, devait sauver les serpents.  (= 45 ślokas)  

  1. 14. Aux débuts des temps, deux filles de Dakṣa, Kadrū et Vinatā, épousent Kaśyapa. Elles choisissent, Kadrū d’avoir mille fils, Vinatā d’en avoir deux. Kaśyapa en accorde un et demi à Vinatā. Kadrū pond mille œufs, Vinatā deux. Les œufs sont placés dans des jarres humides. Au bout de cinq cents ans, naissent mille serpents des œufs de Kadrū. Vinatā, impatiente, brise un de ses œufs et découvre un enfant, Aruṇa, qui n’a que la moitié supérieure du corps. Aruṇa devient cocher du soleil. Garuḍa naît après cinq cents ans encore.  (= 23 ślokas)  

  1. 15. Les deux sœurs aperçoivent le cheval Ucchaiḥśravas, né du barattement de l’océan. Plus loin encore dans le temps, les Dieux, accablés par la vieillesse et la faim étaient allés trouver Brahmā sur le mont Meru. Description du mont Meru. Viṣṇu leur conseille de baratter l’océan pour obtenir la liqueur d’immortalité (amṛta).  (= 13 ślokas)  

  1. 16. Le barattage de l’océan. Aidés par le serpent Śeṣa, les Dieux prennent le mont Mandara comme partie mobile de la baratte. Ils le soulèvent, le retournent, en font reposer la pointe sur le dos du roi des tortues au fond de l’océan, prennent Vāsuki comme corde, et, avec les démons, commencent à baratter l’océan. Transformation des eaux. De l’océan sortent alors Soma, Śrī, le cheval Ucchaiḥśravas, le joyau Kaustubha, puis enfin Dhavantari portant la liqueur d’immortalité dans une fiole blanche. Les démons se précipitent pour s’en emparer.  (= 40 ślokas)  

  1. 17. Les démons se jettent sur les Dieux qui boivent vite la liqueur d’immortalité. Le démon Rāhu essaye d’en profiter, mais il est dénoncé par le soleil et la lune. Viṣṇu lui tranche la tête. Combat des Dieux et des démons. Viṣṇu crée son disque. Suite du combat, à coup de montagnes entières. Les démons sont vaincus et se réfugient dans la mer et sous la terre. Les Dieux cachent la liqueur d’immortalité.  (= 30 ślokas)  

  1. 18. Kadrū et Vinatā parient sur la couleur de la queue du cheval Ucchaiḥśravas, l’esclavage comme enjeu. Kadrū demande à ses mille fils de se faire crins noirs et de s’attacher à la queue du cheval. Ils refusent et elle les maudit : vous serez brûlés au cours du sacrifice offert par Janamejaya.  (= 11 ślokas)  

  1. 19. Kadrū et Vinatā arrivent au bord de l’océan. Description de l’océan.  (= 17 ślokas)  

  1. 20. Elles voient Ucchaiḥśravas, la queue noire de serpents. Vinatā devint esclave de Kadrū. Pendant ce temps, Garuḍa brise sa coquille et naît. Son éclat est insoutenable. Les Dieux font son éloge et le prient d’atténuer son éclat qui brûle le monde. Garuḍa accepte et rejoint sa mère avec Aruṇa. Le soleil s’était mis en tête de brûler les mondes. Les Dieux demandent un remède à Brahmā. Aruṇa est placé sur le char du soleil, devant lui, pour absorber son éclat.  (= 15 ślokas)  

  1. 21. Kadrū ordonne à Vinatā de la porter à Ramanīyaka. Garuḍa se charge des serpents qu’il porte sur son dos. Il s’approche du soleil pour les brûler. Kadrū invoque Indra. Louanges à Indra.  (= 17 ślokas)  

  1. 22. Indra fait pleuvoir.  (= 5 ślokas)  

  1. 23. Description de l’île de Ramanīyaka. Vinatā explique à Garuḍa qu’elle est esclave de Kadrū. Garuḍa demande ce qu’il doit faire pour la libérer, et les serpents demandent la liqueur d’immortalité.  (= 12 ślokas)  

  1. 24. Garuḍa demande ce qu’il peut manger. Sa mère lui indique les Niṣāda et lui enjoint de ne pas tuer de brahmane. Il les reconnaîtra au feu qui brûlerait son gosier. Il dévore les Niṣāda.  (= 14 ślokas)  

  1. 25. Il a avalé par mégarde un brahmane et le laisse ressortir. Il repart et rencontre son père Kaśyapa en route. Il a toujours faim et demande une autre nourriture. Kaśyapa raconte l’Histoire de Vibhāvasu et Supratīka. Ce sont deux frères qui se querellent pour une question d’héritage. Ils se maudissent mutuellement, deviennent éléphant et tortue et continuent à se battre. Il n’a qu’à les manger !. Garuḍa se saisit de l’éléphant et de la tortue et s’envole. Il se pose sur la maîtresse branche de l’arbre Rohina, longue de cent lieues. La branche casse.  (= 33 ślokas)  

  1. 26. La branche est habitée par des Vālakhilya, la tête en bas. Pour ne pas leur faire de mal, Garuḍa saisit la branche et s’envole avec elle. Il ne sait où se poser. Il arrive au mont Gandhamādana où son père Kaśyapa se livre à l’ascèse. Kaśyapa persuade les Vālakhilya de quitter la branche. Garuḍa se débarrasse de la branche sur une montagne déserte, dévore l’éléphant et la tortue et s’envole à nouveau. Des présages funestes assaillent les Dieux. Indra en demande la raison à Bṛhaspati. Celui-ci lui explique que, par sa faute, Garuḍa s’apprête à voler la liqueur d’immortalité. Les Dieux renforcent les défenses autour de la liqueur d’immortalité.  (= 47 ślokas)  

  1. 27 Histoire des Vālakhilya. Les Dieux offrent leurs services à Kaśyapa qui sacrifiait pour avoir un fils et il leur demande de lui apporter du bois. Indra apporte un énorme fagot. En route, il rencontre les Vālakhilya qui portent un fétu et manquent se noyer dans une flaque d’eau laissée dans l’empreinte d’une vache. Il les enjambe avec mépris. Les Vālakhilya entreprennent alors un grand sacrifice pour demander un autre Indra. Kaśyapa intercède pour le compte d’Indra. Ainsi naîtra Garuḍa, mais il deviendra l’ami d’Indra.  (= 35 ślokas)  

  1. 28. Garuḍa fond sur les Dieux et les aveugle de poussière. Vāyu disperse la poussière. Combat entre Garuḍa et les Dieux. Garuḍa disperse les Dieux. Un mur de feu empêche sa progression. Garuḍa se fait mille bouches et écope les rivières pour éteindre ce feu. Il se fait minuscule.  (= 25 ślokas)  

  1. 29. Il franchit ainsi un engin meurtrier, aveugle les deux serpents qui protégeaient la liqueur et la dérobe. En route, il rencontre Viṣṇu qui lui accorde un vœu. Il choisit de se tenir au dessus de Viṣṇu, et d’être immortel. A son tour, il accorde un vœu à Viṣṇu, qui choisit de l’avoir pour monture et d’en faire l’emblème de son étendard : “Ainsi tu te tiendras au-dessus de moi !”. Indra rattrape Garuḍa et le frappe de son foudre. Mais Garuḍa lui montre qu’il ne peut détruire une seule de ses plumes. Indra lui demande jusqu’où va sa force.  (= 23 ślokas)  

  1. 30. Garuḍa pourrait soulever la terre entière avec la tige d’une seule plume. Indra lui offre son amitié en échange de la liqueur d’immortalité. Garuḍa refuse de la lui donner, mais il pourra la dérober là où il la laissera. Indra lui offre un vœu. Il choisit d’avoir les serpents pour nourriture. Il arrive auprès des serpents et leur annonce qu’il a apporté la liqueur. Il la dépose sur l’herbe. Les serpents libèrent Vinatā et vont faire leurs ablutions à la rivière. Indra reprend la liqueur. Les serpents en revenant ne la trouvent plus et lèchent l’herbe où elle était déposée. Voilà pourquoi leur langue est fourchue.  (= 22 ślokas)  

  1. 31. Les noms des serpents (= 18 ślokas)  

 1. 32. A l’annonce de la malédiction de sa mère, le serpent Śeṣa se livre à une terrible ascèse. Il se plaint de ses frères. Brahmā lui accorde un vœu et il choisit d’être ferme dans le devoir, la renonciation et l’ascèse. Brahmā lui demande de porter la terre.  (= 25 ślokas)  

  1. 33. Les serpents, sous la direction de Vāsuki, tiennent conseil pour chercher à écarter la malédiction de leur mère. Ils imaginent toutes sortes d’expédients, allant jusqu’à l’assassinat de Janamejaya. Vāsuki n’est pas d’accord.  (= 31 ślokas)  

  1. 34. Elāpatra rapporte qu’il a entendu Brahmā annoncer la venue d’Āstika qui sauverait les meilleurs des serpents. Vāsuki doit donner sa sœur Jaratkāru à l’ascète Jaratkāru. Là est leur salut.  (= 18 ślokas)  

  1. 35. Vāsuki participe au barattement de l’océan. Brahmā, pour le récompenser, lui confirme la venue d’Āstika. Qu’il donne sa sœur Jaratkāru à l’ascète Jaratkāru.  (= 13 ślokas)  

  1. 36. Parikṣit, roi des Kaurava, blesse une gazelle à la chasse et en perd la trace. En la cherchant, il rencontre dans la forêt un ermite et lui demande s’il a vu la gazelle. Mais l’ermite a fait vœu de silence et ne répond rien. Furieux, Parikṣit lui pose sur l’épaule un serpent mort. Śriṅgin, le fils de l’ermite, est moqué par un camarade, Kriśa : “Ton père porte un cadavre sur l’épaule”.  (= 26 ślokas)  

  1. 37. Kriśa raconte à Śriṅgin ce qu’a fait Parikṣit. Śriṅgin maudit Parikṣit : il sera tué dans une semaine par Takṣaka. Śriṅgin rapporte à son père la malédiction qu’il a prononcée. Son père ne l’approuve pas : Parikṣit est un bon roi.  (= 27 ślokas)  

  1. 38. Mais ce qui est dit est dit ! Śriṅgin ne peut retirer sa malédiction. Son père l’envoie dans la forêt réfléchir aux conséquences de la colère, et fait prévenir Parikṣit par son disciple Gauramukha de la malédiction prononcée. Parikṣit se reprend et assure sa défense. Kaśyapa, au courant de la malédiction, se met en route pour guérir le roi quand il le faudra. Takṣaka le voit et lui demande ce qu’il va faire. Il lui annonce qu’il mordra le roi aujourd’hui même. Kaśyapa répond qu’il a le pouvoir de guérir.  (= 39 ślokas)  

  1. 39. Takṣaka le met au défi. Il mord un arbre qui est réduit en cendres par son venin. Kaśyapa le fait revivre. Takṣaka soudoie alors Kaśyapa qui se laisse acheter et fait demi-tour. Takṣaka, apprenant que le roi est bien défendu, fait appel à la magie. Il fait offrir au roi, par des serpents déguisés en ermites, des fruits, des feuilles et de l’eau. Parikṣit accepte ces offrandes, mais dans le fruit qu’il mange, se trouve un petit ver rouge aux yeux noirs. C’est Takṣaka, qui enserre le roi dans ses anneaux.  (= 33 ślokas)  

  1. 40. Les ministres s’enfuient, le palais s’effondre. Janamejaya, le fils de Parikṣit est fait roi et on lui trouve une épouse.  (= 11 ślokas)  

  1. 41. Ugraśravas développe l’Histoire de Jaratkāru (cf. I,13). Cet ascète trouve ses ancêtres, les Yāyāvara suspendus la tête en bas au dessus d’un abîme, accrochés à une touffe d’herbe dont un rat ronge la racine. C’est l’extinction de leur descendance qui les a mis dans cette situation. Ils ont un seul descendant, Jaratkāru, qui a fait vœu de célibat. La touffe d’herbe, c’est le tronc de leur famille, les racines, leur descendance, dévorée par le temps, le rat, le temps tout-puissant. Ils vont choir dans l’enfer, à cause de Jaratkāru.  (= 30 ślokas)  

  1. 42, Jaratkāru se fait reconnaître et promet de se marier s’il trouve une jeune fille qui porte le même nom que lui et si on la lui donne spontanément en aumône. Il ne trouve pas de jeune fille qui réponde aux conditions posées. Seul dans la forêt, il clame sa quête. Les serpents l’entendent et préviennent Vāsuki. Celui-ci, accompagné de sa sœur, rejoint Jaratkāru dans la forêt et la lui offre.  (= 20 ślokas)  

  1. 43. Il précise qu’elle s’appelle aussi Jaratkāru et qu’il continuera à la nourrir. Jaratkāru se marie. Il fait promettre à sa femme de ne rien faire qui lui déplaise. Elle conçoit un enfant. Quelque jours plus tard l’ascète est endormi sur ses genoux. Arrive l’heure de la prière. Elle ne sait si elle doit le réveiller ou non. De peur qu’il manque à son devoir, elle le réveille. Il se met en colère et se sent méprisé : le soleil n’aurait pas eu l’audace de se coucher tandis qu’il dormait ! Et Jaratkāru s’en va. Elle s’inquiète de savoir si le but de son mariage, avoir un fils pour le salut de sa famille, est bien rempli. L’ascète se contente de lui assurer que l’enfant est bien là, et retourne à son ascèse.  (= 39 ślokas)  

  1. 44. Vāsuki apprend que Jaratkāru est parti et s’inquiète de savoir si sa sœur est bien enceinte. Elle le rassure. Naissance d’Āstika, élevé dans le palais du roi des serpents.  (= 22 ślokas)  

  1. 45. Eloge de Parikṣit. Les ministres racontent à Janamejaya la mort de son père. Comment, à la chasse, il a blessé une gazelle qui lui a échappé. Comment il a demandé à un ascète s’il avait vu cette gazelle et comment celui-ci n’a rien répondu. Comment il l’a outragé en déposant un serpent mort sur son épaule.  (= 28 ślokas)  (cf. I,36)

  1. 46. Comment Śriṅgin a appris l’outrage fait à son père et comment il a maudit Parikṣit. Comment le père de Śriṅgin a fait prévenir le roi. Comment Takṣaka a soudoyé Kaśyapa. Comment un paysan qui ramassait du bois a tout entendu et rapporté l’entretien de Kaśyapa et de Takṣaka. Comment Takṣaka a mordu Parikṣit. Janamejaya prend la décision de se venger de Takṣaka.  (= 41 ślokas)  (cf. I,37-38)

  1. 47. Janamejaya convoque les prêtres et les sacrifiants. On décide de rassembler les serpents et de les brûler au cours d’un sacrifice. Préparations du sacrifice. Un constructeur prévient qu’un brahmane se présentera qui empêchera le sacrifice d’arriver à son terme. On renforce la garde. Le sacrifice commence et les serpents, irrésistiblement appelés, tombent dans le feu.  (= 25 ślokas)  

  1. 48. Nom des différents officiants. Takṣaka se réfugie chez Indra qui le rassure. Vāsuki demande à sa sœur d’envoyer d’urgence Āstika pour arrêter le sacrifice, comme l’a prévu Brahmā.  (= 26 ślokas)  

  1. 49. Jaratkāru explique à Āstika les raisons de sa naissance. Comment Kadrū, la mère des serpents a maudit ses fils et les a condamnés à être brûlés au cours du sacrifice de Janamejaya. Comment Brahmā a annoncé la naissance d’Āstika. Comment Vāsuki a donné sa sœur à l’ascète Jaratkāru. Qu’Āstika accomplisse maintenant sa mission. Āstika rassure Vāsuki et se rend au sacrifice. Les gardes l’empêchent d’entrer.  (= 28 ślokas)  

  1. 50. Āstika fait l’éloge du sacrifice.  (= 17 ślokas)  

  1. 51. Janamejaya, émerveillé par les paroles d’Āstika, lui offre un vœu. Les prêtres lui conseillent d’attendre que Takṣaka soit tombé lui aussi dans le feu. Le sacrifice continue donc. Indra apparaît, mais il ne peut protéger Takṣaka qui tombe vers le feu. Janamejaya renouvelle son offre de vœu à Āstika. Celui-ci demande l’arrêt immédiat du sacrifice. Janamejaya, dépité, lui propose de choisir un autre vœu, mais Āstika est intraitable. Le sacrifice s’arrête.  (= 23 ślokas)  

  1. 52. Nom des serpents tombés dans le feu.  (= 22 ślokas)  

  1. 53. Takṣaka ne tombe pas dans le feu. Āstika l’encourage : “Tiens bon !”. Le sacrifice cesse. Janamejaya récompense les officiants et renvoie Āstika chez lui avec beaucoup d’honneurs. Les serpents félicitent Āstika et lui offrent un vœu. Il choisit que l’invocation de son nom protège de la morsure des serpents.  (= 36 ślokas)  

 

(6) Généalogie : 54-61

1. 54. Śaunaka désire entendre le Mahābhārata que Vyāsa a récité durant les pauses du sacrifice des serpents. Histoire de Vyāsa. Né de Satyavatī et de l’ermite Parāśara sur une île de la Yamunā, il devient immédiatement adulte. Il met en forme les Veda. Il donne naissance à Dhṛtarāṣṭra, Pāṇḍu et Vidura. Janamejaya l‘accueille au sacrifice des serpents et lui demande de lui raconter l’histoire de ses ancêtres. Vyāsa demande à Vaiśampāyana, son disciple, de raconter cette histoire, telle qu’il l’a apprise de lui (= 24 ślokas)

 

Vaiśampāyana prend le relai de la narration

 

1. 55. Début du Mahābhārata, récité par Vaiśampāyana. A la mort de Pāṇḍu, les Pāṇḍava se retirent dans la forêt. Ils suscitent par leurs qualités la jalousie de Duryodhana, qui complote contre eux. Il essaie d’empoisonner Bhīma, l’enchaîne et le jette dans la Gaṅgā, le fait mordre par des serpents. Il essaie de faire périr les Pāṇḍava dans l’incendie de la maison de laque, mais ceux-ci en réchappent grâce à Vidura. Les Pāṇḍava habitent un an à Ekacakrā, prennent Draupadī pour épouse, puis retournent à Hāstinapura. Dhṛtarāṣṭra leur assigne la région de Khāṇḍava où ils habitent. Ils conquièrent la terre entière. Arjuna passe un an dans la forêt, conquiert Subhadrā, la sœur de Kṛṣṇa, reçoit d’Agni l’arc Gāṇḍīva. Maya construit la salle d’audience royale. Duryodhana gagne une partie de dés contre Yudhiṣṭhira avec l’aide du tricheur Śakuni, et l’envoie en exil durant treize années. Après ces treize années, Duryodhana lui dénie sa part d’héritage, et c’est la guerre. Après un terrible carnage, les Pāṇḍava retrouvent leur royaume.  (= 43 ślokas)

 1. 56. Après ce résumé, Vaiśampāyana se prépare à réciter l’histoire en détail. Eloge du Mahābhārata et récompenses attachées à sa lecture.  (= 33 ślokas)

 1. 57. Naissance de Vyāsa. Vasu Uparicara, roi de la lignée de Pūru, qui avait conquis le royaume de Cedi, se retire dans la forêt et pratique une sévère ascèse. Indra, qui craint pour sa place, essaye de le détourner de ses austérités. Il le félicite de la prospérité de Cedi, lui donne un char céleste, une guirlande qui ne se fane jamais, Vaijayantī, et un mât en bambou. Vasu plante ce mât en terre, orné de guirlandes et de rubans, et organise une fête en l’honneur d’Indra. Cette fête se perpétue sous le nom de Festival d’Indra. Vasu a cinq fils. Il épouse Girikā, fille de la rivière Śuktimatī. Un jour qu’il chasse, et que son épouse est dans une période favorable, sa semence s’échappe. Il la confie à un vautour, pour la rapporter à sa femme. Le vautour se bat avec un autre vautour et la semence tombe dans la Yamunā. Adrikā, une apsaras transformée en poisson par Brahmā, l’avale. Un pêcheur prend ce poisson, et retire de son ventre deux jumeaux humains, une fille et un garçon. Vasu Uparicara prend avec lui le garçon, qui deviendra le roi Matsya. La fille, Satyavatī, est laissée au pêcheur. Elle est belle, mais sent le poisson. Le pêcheur l’élève. Un jour, l’ermite Parāśara la voit et en tombe amoureux. Elle ne veut pas se donner à lui : les autres la verraient. Parāśara crée un brouillard épais. Elle lui représente qu’elle est vierge: qu’adviendrait-il d’elle, si elle perdait sa virginité ?. Parāśara l’assure qu’elle restera vierge après avoir satisfait son désir et lui offre un vœu : elle choisit de sentir bon. Et, le jour même, elle donne naissance à Vyāsa. Récit de la naissance des principaux héros. D’innombrables rois se sont réunis pour la guerre. (= 106 ślokas)

1. 58. Après que Rāma a détruit à vingt et une reprises tous les kṣatriya, leurs veuves eurent des fils avec les brahmanes. Les kṣatriya se multiplient de nouveau et règnent sur la terre. C’est un âge d’or. Mais les démons prennent naissance sur terre, quelques-uns naissent rois. Ils oppriment leurs sujets et se livrent à la destruction. La terre vient trouver Brahmā et lui demande secours. Brahmā demande alors aux Dieux, aux gandharva, aux apsaras, de se réincarner partiellement sur terre. Les Dieux sont d’accord, et demandent à Viṣṇu de donner l’exemple. (= 51 ślokas)

1. 59. Ainsi les Dieux descendent sur terre et détruisent les démons. Origine des créatures. De Brahmā naissent six fils, les grands ṛṣi. De l’un d’eux, Marīci, naît Kaśyapa. Des treize filles de Dakṣa données en mariage à Kaśyapa, proviennent toutes les créatures. D’Aditi, les Āditya, le plus important étant Viṣṇu. De Diti, Hiraṇyakaśipu, dont descendent les Asuras Bali et Bāṇa. De Dānu, les Dānava. De Siṃhikā, Rāhu et d’autres démons. De Anāyus, des Asuras tels que Bala, Vīra, Vṛtra. De Kāla, des démons. De Krodhā, des êtres cruels. De Vinatā, Garuḍa et Aruṇa entre autres. De Kadrū, les serpents. De Muni, les gandharva. De Prāvā, des gandharva et les apsaras. De Kapilā, les brahmanes, les vaches, les gandharva et les apsaras.  (= 54 ślokas)

 1. 60. De Śiva naissent onze fils, les Rudra. D’Aṅgiras naissent trois fils, dont Bṛhaspati. D’Atri, de nombreux fils. De Pulatsya, les rākṣasa, les singes, les kinnara. De Pulaha, les daims, les lions, les tigres et les kimpuruṣa. De Kratu, des compagnons du soleil. Du pouce droit de Brahmā, naît Dakṣa, du pouce gauche, sa femme. Dakṣa engendre cinquante filles. Dix sont données à Dharma, vingt-sept à Soma, treize à Kaśyapa. Brahmā a un fils, Prajāpati, dont les huit fils sont les Vasu. Dharma sort du mamelon droit de Brahmā. Bhṛgu sort du cœur de Brahmā. Brahmā a deux autres fils, Dhātṛ et Vidhātṛ. L’origine des différents animaux.  (= 69 ślokas)

 1. 61. Les incarnations partielles. Comment les Dieux, les Asuras, les rākṣasa, les gandharva se réincarnent partiellement dans les principaux protagonistes du Mahābhārata.  (= 102 ślokas)

 

(7) Les origines : 62-123

1. 62. Histoire de Śakuntalā. Eloge du roi Duḥṣanta.  (= 14 ślokas)

1. 63. Le roi Duḥṣanta part pour la chasse. Description de la chasse.  (= 26 ślokas)

 1. 64. Duḥṣanta pénètre dans une ravissante forêt. Il arrive à un ermitage et y entre. Description de l’ermitage de Kaṇva.  (= 42 ślokas)

 1. 65. Kaṇva est absent : sa fille, Śakuntalā reçoit le roi. Duḥṣanta interroge Śakuntalā. Elle raconte son histoire. Indra, effrayé des austérités de Viśvāmitra, envoie la nymphe Menakā le séduire. Menakā hésite : elle a peur d’une malédiction, mais elle obéira à Indra.  (=  42 ślokas)

 1. 66. Menakā séduit l’ascète Viśvāmitra. Ainsi naquit Śakuntalā, abandonnée par sa mère dès sa naissance. Kaṇva la recueille.  (=  17 ślokas)

 1. 67. Duḥṣanta séduit Śakuntalā et l’épouse sur le mode des gandharva. Śakuntalā lui fait promettre que son fils sera l’héritier direct du royaume. Duḥṣanta s’en va. Kaṇva, à son retour, approuve la conduite de Śakuntalā.  (=  33 ślokas)

 1. 68. Naissance du fils de Śakuntalā au bout de trois années. Il grandit et fait l’admiration de tous. Kaṇva envoie Śakuntalā et son fils chez Duḥṣanta pour réclamer leur droits. Śakuntalā présente son fils à Duḥṣanta, mais celui-ci ne la reconnaît pas et la chasse. Indignation et reproches de Śakuntalā. Eloge de l’épouse. Eloge de l’amour filial. Duḥṣanta persiste et se moque de Śakuntalā.  (= 80 ślokas)

 1. 69. Śakuntalā rappelle ses devoirs à Duḥṣanta. Eloge de la vérité. Une voix céleste confirme les paroles de Śakuntalā : cet enfant est bien son fils, qu’on l’appelle Bharata. Duḥṣanta accueille dignement Śakuntalā et son fils, et fait de ce dernier le prince héritier. La gloire de Bharata.  (= 51 ślokas)

 1. 70. Histoire de Yayāti. Résumé : Yayāti, un roi exemplaire, tombe soudain dans une vieillesse extrême. De ses cinq fils, seul le cadet Pūru accepte de prendre la vieillesse de son père. Il en est récompensé par l’accession à la royauté.  (= 46 ślokas)

 1. 71. Les Asuras ont pour chapelain Kāvya Uśanas, qui a le pouvoir de rappeler les morts à la vie. Ainsi les Dieux sont-ils désavantagés dans leur combat avec les Asuras. Ils envoient Kaca, le fils de Bṛhaspati, comme disciple chez Kāvya Uśanas pour percer son secret. Kaca conquiert l’affection de Kāvya et de sa fille Devayānī. Les Asuras, comprenant le projet de Kaca, le tuent. A la demande de Devayānī, Kāvya le ressuscite. Les Asuras le tuent à nouveau, et font avaler ses cendres à Kāvya, mêlées à de l’alcool. Kāvya ne peut le rappeler à la vie, Kaca le tuerait en sortant de son ventre !. Devayānī insiste. Kāvya n’a d’autre solution que de transmettre son pouvoir à Kaca, afin que celui-ci, après l’avoir tué en sortant de son ventre, puisse le ressusciter. Kāvya Uśanas interdit solennellement l’alcool aux brahmanes. Après mille années, Kaca demande son congé à Kāvya.  (= 58 ślokas)

 1. 72. Devayānī lui demande de l’épouser. Kaca refuse : elle est devenue sa sœur, puisqu’il a habité le ventre de son père. Devayānī le maudit : il ne pourra utiliser lui-même le pouvoir qu’il a acquis. Kaca la maudit : elle n’épousera pas un brahmane. Kaca rejoint les Dieux.  (= 23 ślokas)

 1. 73. Les Dieux se réjouissent. Indra, fort de ce nouveau pouvoir, part affronter les Asuras. En route, par jeu, il disperse les vêtements de jeunes filles qui se baignent. Et Śarmiṣṭhā, la fille du roi des Asuras Vṛṣaparvan, prend par mégarde les vêtements de Devayānī. Dispute entre Devayānī et Śarmiṣṭhā. Śarmiṣṭhā fait tomber Devayānī dans un puits. Yayāti passe par là, et prend la main de Devayānī pour la tirer du puits. Devayānī rapporte à son père les paroles injurieuses de Śarmiṣṭhā à son égard.  (=  36 ślokas)

 1. 74. Kāvya plaide le pardon. Devayānī refuse de continuer à habiter dans la maison de Śarmiṣṭhā.  (=  12 ślokas)

 1. 75. Kāvya annonce au roi Vṛṣaparvan qu’il va le quitter s’il n’apaise pas la colère de Devayānī. Vṛśaparvan lui offre toutes ses richesses. Mais cela ne suffit pas : Devayānī exige que Śarmiṣṭhā lui soit donnée comme esclave. Vṛśaparvan accepte et Śarmiṣṭhā, pour sauver les siens, devient l’esclave de Devayānī.  (=  25 ślokas)

 1. 76. Un jour, Devayānī, Śarmiṣṭhā et leurs compagnes se divertissent dans la forêt. Passe Yayāti, au cours d’une partie de chasse. Les présentations sont faites. Devayānī demande à Yayāti de l’épouser : il a déjà pris sa main !. Yayāti remontre la différence de caste : il ne veut pas encourir la malédiction du père de Devayānī. Celle-ci se fait forte d’obtenir le consentement de son père. Kāvya Uśanas donne sa fille à Yayāti. Il lui recommande de ne pas conduire Śarmiṣṭhā dans son lit.  (=  35 ślokas)

 1. 77. Yayāti regagne sa ville avec Devayānī. Il installe Śarmiṣṭhā à l’écart. Il donne un fils à Devayānī. Śarmiṣṭhā lui demande de lui permettre d'accomplir son devoir de femme et de lui donner également un fils. Yayāti cède, Śarmiṣṭhā a un fils.  (=  27 ślokas)

 1. 78. Devayānī demande qui est le père de cet enfant. Śarmiṣṭhā répond que c’est un homme pieux. Devayānī a deux fils avec Yayāti, Yadu et Turvasu, Śarmiṣṭhā trois, Dhruyu, Anu et Pūru. Un jour, Yayāti et Devayānī se promènent : ils rencontrent les enfants de Śarmiṣṭhā. Devayānī demande qui est leur père, et ils montrent Yayāti. Devayānī, offensée, retourne chez son père, suivie par Yayāti. Kāvya maudit Yayāti et le condamne à une vieillesse immédiate. Yayāti plaide, mais la malédiction ne peut être reprise. Tout au plus pourra-t-il échanger sa vieillesse avec l’un de ses fils.  (=  41 ślokas)

 1. 79. Yayāti essaye en vain de persuader ses fils l’un après l’autre, d’échanger leur jeunesse contre sa vieillesse, pour une période de mille ans, afin qu’il puisse encore jouir des plaisirs de la vie. Ils refusent et Yayāti écarte leur descendance du royaume. Le cadet, Pūru, accepte. Sa descendance régnera sur le royaume.  (=  30 ślokas)

 1. 80. Yayāti redevient jeune, règne et parcourt les domaines du plaisir. Au bout de mille ans, il rend sa jeunesse à son fils et lui donne le royaume. Les brahmanes protestent : ce n’est pas l’aîné !. Yayāti explique que ses aînés lui ont désobéi : seul Pūru s’est montré un fils fidèle. Ainsi, le royaume lui revient de droit.  (=  27 ślokas)

 1. 81. Yayāti se retire dans la forêt et se livre pendant mille ans à des austérités.  (= 16  ślokas)

 1. 82. A sa mort, il monte au ciel où il séjourne longtemps dans les différents paradis. A Indra qui l’interroge, il rapporte les conseils qu’il a donnés à son fils.  (=  13 ślokas)

 1. 83. Mais Yayāti se vante de ses mérites. Indra le chasse du ciel. Yayāti demande de tomber parmi des hommes de bien. Aṣṭaka le voit tomber et lui demande qui il est.  (=  13 ślokas)

 1. 84. Yayāti explique les raisons de sa chute. Il montre qu’il faut savoir être indifférent à son sort. Il raconte son séjour dans les différents paradis et sa chute.  (=  21 ślokas)

 1. 85. Aux questions d’Aṣṭaka, Yayāti explique ce qui se passe après la chute et comment l’homme se réincarne. Il met Aṣṭaka en garde contre l’orgueil.  (=  27 ślokas)

 1. 86. Yayāti expose les qualités requises aux quatre stades de la vie. Les différentes sortes d’ermites.  (=  17 ślokas)

 1. 87. Les mérites du renonçant. Aṣṭaka offre à Yayāti les mondes célestes qui lui reviennent. Yayāti refuse : un roi n’accepte pas de cadeaux. Pratardana fait de même et Yayāti refuse.  (=  18 ślokas)

 1. 88. Vasumanas offre à Yayāti les mondes qui lui reviennent contre un brin d’herbe. Yayāti refuse. Śibi offre à Yayāti les mondes qui lui reviennent. Yayāti refuse. Cinq chars d’or apparaissent. Ils y montent tous les cinq et gagnent le ciel. Le char de Śibi les dépasse tous : c’est normal, c’est le plus généreux. Yayāti se fait reconnaître de ses petits-fils.  (=  26 ślokas)

 

1. 89. Généalogie des Pāṇḍava de Pūru à Saṃvaraṇa. Durant le règne de Saṃvaraṇa de nombreux désastres se produisent. Attaqué par ses ennemis, Saṃvaraṇa fuit et se réfugie dans la forêt. Il prend Vasiṣṭha comme chapelain et reconquiert son royaume. Généalogie de Saṃvaraṇa à Śāṃtanu.  (= 55  ślokas)

 1. 90. Généalogie de Dakṣa à Śāṃtanu. Résumé des événements récents. Naissance de Bhīṣma et de Vyāsa, de Citrāṅgada et de Vicitravīrya. Mort sans enfants de Citrāṅgada et de Vicitravīrya. On fait appel à Vyāsa qui engendre Pāṇḍu, Dhṛtarāṣṭra et Vidura. Dhṛtarāṣṭra épouse Gāndhārī et en a cent fils. Pāṇḍu a deux femmes, Kuntī et Mādrī. Pāṇḍu, en chassant, tue un couple de gazelles qui s’accouplaient. Maudit par elles, il mourra s’il s’unit à une femme. Kuntī, à la demande de Pāṇḍu, lui procure trois fils : Yudhiṣṭhira avec Dharma, Bhīma avec Vāyu et Arjuna avec Indra. Mādrī lui procure deux fils, Nakula et Sahadeva, avec les Aśvin. Pāṇḍu veut coucher avec Mādrī et tombe mort. Mādrī monte sur son bûcher funéraire. Descendance des Pāṇḍava jusqu’aux petits-fils de Janamejaya.  (=  96 ślokas)

 1. 91. Histoire de Mahābhiṣa et naissance de Bhīṣma. Mahābhiṣa, un roi de la lignée d’Ikṣvāku, est monté au ciel. Gaṅgā vient saluer Brahmā, quand le vent soulève sa jupe. Tout le monde détourne le regard, sauf Mahābhiṣa. Brahmā le condamne à retourner sur terre : il choisit Pratīpa pour père. Gaṅgā rencontre les Vasu, abattus : ils ont été maudits par Vasiṣṭha, condamnés à renaître dans une matrice humaine. Ils demandent à Gaṅgā d’être leur mère et de les enfanter avec Śāṃtanu, le futur fils de Pratīpa. Elle devra les jeter dans l’eau au fur et à mesure qu’ils naîtront, afin qu’ils ne restent pas trop longtemps sur terre. Gaṅgā demande qu’un fils au moins puisse être épargné pour Śāṃtanu. Ils acceptent à condition que ce fils reste sans enfant.  (=  22 ślokas)

 1. 92. Pratīpa fait ses dévotions au bord de la Gaṅgā. Gaṅgā prend forme humaine, s’assied sur sa cuisse droite, se présente comme une créature céleste et lui demande de l’aimer. Pratīpa refuse : la cuisse droite est la place d’une belle-fille, pas celle d’une maîtresse. Elle épousera donc son fils à naître. Gaṅgā accepte, mais ce fils ne devra pas connaître son origine, ni poser de questions sur ce qu’elle fera. Naissance de Śāṃtanu, réincarnation de Mahābhiṣa. Pratīpa lui annonce qu’une créature céleste viendra l’aimer. Śāṃtanu devient roi. Un jour, en chassant sur les bords de la Gaṅgā, il voit une créature splendide et en tombe amoureux. Celle-ci accepte d’être à lui, à condition qu’il ne pose aucune question sur qui elle est ni sur ce qu’elle pourrait faire et qu’il ne proteste pas. Ainsi Gaṅgā devient la femme de Śāṃtanu, et c’est la passion entre eux. Elle a sept fils, et jette chacun d’eux à sa naissance dans la Gaṅgā en disant “Je te fais une faveur”. Śāṃtanu, lié par sa promesse, n’ose rien demander. A la naissance du huitième, Śāṃtanu proteste : “Ne le tue pas !”. Gaṅgā lui dit qu’il pourra garder ce fils, mais qu’elle devra le quitter : il a rompu le pacte. Elle lui explique pourquoi elle faisait cela.  (=  55 ślokas)

 1. 93. La malédiction des Vasu. Vasiṣṭha avait obtenu Surabhī, la vache qui exauce les désirs, comme vache sacrificielle. La femme du Vasu Dyaus, un jour, aperçoit Surabhī, et la réclame pour son amie Jitavatī, la fille du roi Uśīnara. Dyaus vole la vache. Vasiṣṭha maudit les Vasu et les condamne à renaître sous forme humaine. Les Vasu plaident avec Vasiṣṭha, qui tempère sa malédiction : les Vasu auront une malédiction de courte durée, sauf Dyaus, qui vivra longtemps parmi les hommes et ne connaîtra pas de femme. Gaṅgā avait accepté d’être la mère des Vasu réincarnés, et d’abréger leur existence mortelle en les jetant dans l’eau à leur naissance. Gaṅgā disparaît en emmenant son fils.  (=  46 ślokas)

 1. 94. Eloge de Śāṃtanu. Un jour, Śāṃtanu s’étonne de voir que les eaux de la Gaṅgā sont particulièrement basses. Il voit un jeune homme qui arrête les eaux avec les flèches de son arc. Le roi ne reconnaît pas son fils, qui disparaît. Gaṅgā se montre à lui avec Bhīṣma, et le lui fait reconnaître comme son fils. Śāṃtanu ramène Bhīṣma dans sa ville et le nomme prince héritier. Le renoncement de Bhīṣma. Śāṃtanu, un jour, voit une jeune fille au parfum extraordinaire : il en tombe amoureux, et la demande à son père, le roi des pêcheurs. Celui-ci pose une condition : que le fils qui naîtra d’elle soit roi et que personne d’autre n’hérite du royaume. Śāṃtanu refuse mais perd goût à l’existence. Interrogé par Bhīṣma sur les raisons de sa tristesse, il répond qu’il s’inquiète de n’avoir qu’un seul fils. Un ministre rapporte à Bhīṣma les conditions posées par le roi des pêcheurs. Bhīṣma va le trouver, et accepte que le fils à naître de Satyavatī soit roi à sa place. Le roi des pêcheurs argue que les fils de Bhīṣma pourraient ne pas tenir sa promesse, et Bhīṣma fait vœu de chasteté. Il ramène Satyavatī à Hāstinapura.  (=  94 ślokas)

 1. 95. Śāṃtanu a deux fils avec Satyavatī, Citrāṅgada et Vicitravīrya. A la mort de Śāṃtanu, Bhīṣma installe Citrāṅgada roi. Celui-ci se bat pendant trois ans avec son homonyme, le gandharva Citrāṅgada, qui le tue. Vicitravīrya est installé sur le trône encore enfant, sous la régence de Bhīṣma.  (=  14 ślokas)

 1. 96. Les filles du roi de Kāśi, Ambā, Ambikā et Ambālikā ont réuni les rois pour se choisir un époux. Bhīṣma s’y rend et déclare qu’il va les enlever toutes les trois : que les rois s’y opposent !. Il les charge dans son char et s’en va. Les rois le poursuivent et engagent la bataille, mais ils sont défaits. Śālva défie Bhīṣma. Combat entre Bhīṣma et Śālva. Bhīṣma tue les chevaux et le cocher de Śālva, et lui laisse la vie sauve. Bhīṣma donne les trois princesses de Kāśi à son frère pour qu’il les épouse. Ambā lui révèle qu’elle aime Śālva et est aimée de lui : c’est lui qu’elle devait choisir. Bhīṣma la laisse partir. Ambikā et Ambālikā épousent Vicitravīrya. Peu de temps après, celui-ci meurt d’épuisement.  (=  59 ślokas)

 1. 97. Satyavatī demande à Bhīṣma d’assurer la descendance de son frère et de donner des enfants à ses épouses. Mais Bhīṣma ne peut renoncer à son vœu de chasteté.  (=  26 ślokas)

 1. 98. Bhīṣma explique que les épouses des kṣatriya se sont tournées vers les brahmanes pour avoir des enfants, après que Rāma les a tous exterminés. Il raconte l’Histoire de Dīrghatamas. Le ṛṣi Utathya a une ravissante épouse, Mamatā, dont son frère Bṛhaspati est amoureux. Alors qu’elle est enceinte, Bṛhaspati la séduit, mais l’enfant dans son sein lui dit : “Ta semence a été versée en vain, la place est prise !”. Bṛhaspati le maudit et le condamne à de longues ténèbres, d’où son nom : Dīrghatamas. Dīrghatamas a des enfants, qui, quand il devient vieux, l’abandonnent sur un tronc au milieu de la Gaṅgā. Il est recueilli par le roi Balin, sans descendance, qui lui demande de lui procurer des enfants avec son épouse Sudeṣnā. Mais celle-ci, le trouvant vieux et aveugle, lui envoie sa servante, dont il a onze enfants. Balin réclame ces enfants, mais Dīrghatamas lui explique que ce ne sont pas les fils de Sudeṣnā, mais ceux d’une servante. Balin envoie encore Sudeṣnā trouver Dīrghatamas, et, cette fois-ci, elle aura un fils, le prince Aṅga. Ainsi les brahmanes peuvent donner des fils aux kṣatriya.  (=  33 ślokas)

 1. 99. Naissance de Dhṛtarāṣṭra et de Pāṇḍu. Satyavatī révèle à Bhīṣma comment elle a eu un fils, Vyāsa, avec l’ascète Parāśara. Celui-ci peut assurer la descendance de Vicitravīrya, c’est aussi un demi-frère de Vicitravīrya. Bhīṣma approuve. Vyāsa, sentant que sa mère a besoin de lui, arrive. Satyavatī lui explique ce qu’elle attend de lui. Vyāsa accepte de donner des fils à son demi-frère et demande qu’Ambikā et Ambālikā se soumettent à une préparation d’un an. Mais Satyavatī est pressée et demande à Vyāsa de le faire sur le champ. Satyavatī persuade les reines d’accepter.  (=  49 ślokas)

 1. 100. Vyāsa s’approche d’Ambikā, mais celle-ci ne peut supporter sa vue et ferme les yeux. Vyāsa annonce à Satyavatī que le fils qui naîtra, Dhṛtarāṣṭra, sera aveugle. Celle-ci se désespère : un aveugle ne peut être roi!. Elle prie Vyāsa de donner un fils à Ambālikā. Celle-ci pâlit à sa vue. Vyāsa annonce que le fils qui naîtra, Pāṇḍu, sera albinos. Satyavatī demande à Ambikā de recevoir Vyāsa à nouveau, mais celle-ci envoie une servante à sa place. Et ainsi, naît Vidura, réincarnation de Dharma maudit par Māndavya.  (=  30 ślokas)

 1. 101. Histoire de Māṇḍavya. Māṇḍavya est un ascète adonné à des austérités farouches. Un jour, des voleurs, poursuivis par les soldats du roi, se cachent dans son ermitage. Les soldats interrogent Māṇḍavya qui ne répond rien. Aussi, quand les soldats trouvent les voleurs et leur butin, ils pensent que Māṇḍavya est leur complice. Le roi le condamne à être empalé. Māṇḍavya reste en vie. Le roi apprend que Māṇḍavya est un ascète renommé et le fait désempaler, mais il est impossible de retirer le pal. On le coupe donc de façon qu’il ne dépasse pas, et Māṇḍavya part ainsi. Il va trouver Dharma et lui demande pour quelle faute il a été puni : pour avoir enfoncé une paille dans une mouche quand il était enfant !. Māṇḍavya trouve le châtiment disproportionné à la faute, et maudit Dharma : celui-ci devra se réincarner sous forme humaine.  (=  28 ślokas)

 1. 102. Le royaume des Kuru prospère sous la conduite de Bhīṣma. Pāṇḍu devient roi.  (=  23 ślokas)

 1. 103. La prise de bandeau de Gāndhārī. Bhīṣma obtient la main de Gāndhārī, la fille de Subala, pour Dhṛtarāṣṭra. Celle-ci, apprenant que Dhṛtarāṣṭra est aveugle, met un bandeau sur ses yeux, qu’elle jure de ne jamais enlever.  (=  17 ślokas)

 1. 104. Naissance de Karṇa. Kuntī, la fille de Śūra, est confiée au roi Kuntibhoja. Elle accueille avec perfection l’irascible ascète Durvāsas, qui lui accorde un vœu : elle pourra, à sa guise, avoir un fils du dieu qu’elle invoquera. Kuntī, par curiosité, invoque le soleil, qui lui donne un fils, Karṇa, et restaure sa virginité. Kuntī abandonne Karṇa, qui est recueilli par le sūta Adhiratha. Karṇa était né avec cuirasse et boucles d’oreilles. Un jour, Indra, déguisé en brahmane, les lui réclame : Karṇa n’hésite pas et se les arrache du corps pour les lui donner. Indra lui donne une épée qui tuera celui contre lequel il la lancera, quel qu’il soit.  (=  21 ślokas)

 1. 105. Pāṇḍu épouse Kuntī. Il épouse aussi Mādrī, fille du roi des Madra. Pāṇḍu défait les rois voisins, les autres se soumettent, il agrandit le royaume et accumule le butin et les tributs. Il est reçu triomphalement à Hāstinapura.  (= 27 ślokas)

 1. 106. Le butin est partagé entre Bhīṣma, Vidura, Satyavatī et sa mère. Puis il part chasser dans la forêt. Vidura épouse la fille de Devaka.  (= 14  ślokas)

 1. 107. Naissance des fils de Dhṛtarāṣṭra. Vyāsa avait accordé à Gāndhārī d’avoir cent fils. Elle porte ses enfants pendant deux ans, puis met à grand peine au monde une boule de chair informe. Elle se prépare à la jeter, mais Vyāsa intervient : qu’elle l’arrose d’eau froide. La boule de chair se sépare alors en cent parties que l’on place dans des pots de terre remplis de beurre clarifié, et que l’on brisera en temps utile. Dhṛtarāṣṭra précise que c’est le fils de Pāṇḍu qui sera roi. A la naissance du premier fils, Duryodhana, des présages affreux se font entendre. Vidura conseille de l’abandonner, pour le salut de la dynastie, mais Dhṛtarāṣṭra refuse. En un mois, naissent les cent fils de Dhṛtarāṣṭra, et une fille, Duḥśalā. Naissance de Yuyutsu, fils de Dhṛtarāṣṭra et d’une servante.  (= 37  ślokas)

 1. 108. Nom des cent fils de Dhṛtarāṣṭra.  (=  18 ślokas)

 1. 109. Malédiction de Pāṇḍu et naissance des Pāṇḍava. Pāṇḍu tue à la chasse un daim en train de s’accoupler. Le daim est un ermite déguisé, il blâme Pāṇḍu de n’avoir pas attendu la fin de l’accouplement et le maudit : il trouvera la mort s’il s’accouple avec une femme. Et la femme avec qui il s’accouplera le suivra sur le bûcher funéraire.  (= 31 ślokas)

 1. 110. Pāṇḍu renonce au trône, se retire dans la forêt, et précise son programme d’austérités. Kuntī et Mādrī le suivent. Pāṇḍu erre de place en place en remontant vers le nord.  (= 45 ślokas)

 1. 111. Des ermites le dissuadent de remonter plus au nord, les femmes ne pourraient suivre. Pāṇḍu veut continuer, il a conscience de son indignité car il n’a pas d’enfants, ses ancêtres resteront sans descendance et il ne pourra gagner le ciel. Les ermites lui assurent qu’il aura des fils. Pāṇḍu s’en ouvre à Kuntī. Il passe en revue les douze sortes de fils, six légitimes, six illégitimes. Il raconte l’Histoire de Śāradaṇḍāyanī. Cette femme noble, pour procurer un fils à son époux, se tenait à un carrefour et choisissait un brahmane de passage. Elle a ainsi eu trois fils. Que Kuntī en fasse autant.  (=  36 ślokas)

 1. 112. Kuntī proteste. Elle lui raconte l’Histoire de Vyuṣitāśva. C’est un roi remarquable, il a vaincu tous les rois de la terre et offert un sacrifice du cheval. Fou d’amour pour sa femme Bhadrā Kākṣivatī, il meurt d’épuisement. Bhadrā, sans enfants, se désespère et invoque son mari défunt. La voix de son mari lui enjoint de se préparer à le recevoir : il lui donnera un fils !. Elle lui obéit et ainsi elle met au monde sept fils. Pāṇḍu peut en faire autant, par la force de son ascèse.  (= 34 ślokas)

 1. 113. Histoire de Śvetaketu. Autrefois, lui répond Pāṇḍu, les femmes allaient à leur guise, et prenaient leur plaisir comme elles voulaient. Śvetaketu est un ermite, fils d’Uddālaka. Un jour, devant lui, un brahmane prend la main de sa mère et lui dit : “Allons”. Śvetaketu est indigné, mais son père le calme : c’est la loi, les femmes sont libres, comme le sont les vaches. Śvetaketu n’est pas d’accord, et promulgue la nouvelle loi, que l’on suit aujourd’hui : une femme infidèle à son époux encourt la même peine que pour un avortement, de même un homme qui séduit une femme mariée ou une femme qui refuse d’avoir un enfant quand son mari le lui demande. Le roi Kalmāṣapāda a eu un fils de Vasiṣṭha, et lui-même est né de Vyāsa. Il supplie Kuntī de lui obéir et d’avoir pour lui un fils avec un brahmane. Kuntī lui révèle le vœu que lui a accordé Durvāsas : elle peut invoquer un dieu à sa guise et avoir un enfant de lui. Pāṇḍu lui demande d’invoquer Dharma.  (= 43 ślokas)

 1. 114. Elle invoque Dharma, et en a un fils, Yudhiṣṭhira. Une voix lui annonce que son fils sera un roi irréprochable. Puis, à la demande de Pāṇḍu qui veut un fils fort, elle invoque Vāyu et en a Bhīma. La voix proclame : “Il sera fort parmi les forts”. Et de fait, peu de temps après sa naissance, Bhīma, en tombant, fracasse une montagne. Duryodhana naît le même jour que Bhīma. Pāṇḍu pense à Indra, pour obtenir un fils supérieur, demande à Kuntī de se purifier durant une année, et se livre lui-même a des austérités terribles. Indra lui promet de lui donner un fils qui détruira tous ses ennemis. Kuntī invoque alors Indra et en a Arjuna. La voix annonce les exploits futurs d’Arjuna. Les Dieux, les ṛṣi, les gandharva, les apsaras (Liste de 35 Apsaras), les serpents se réjouissent et lui rendent hommage. Pāṇḍu veut d’autres fils, mais Kuntī estime que trois suffisent.  (=  66 ślokas)

 1. 115. Mādrī demande à Pāṇḍu de persuader Kuntī de la faire profiter de son vœu de façon qu’elle puisse aussi avoir des enfants. Pāṇḍu le demande à Kuntī, qui assiste Mādrī. Celle-ci fait appel aux Aśvin et en a deux jumeaux, Nakula et Sahadeva. Pāṇḍu demande de nouveau à Kuntī de laisser Mādrī avoir un fils. Kuntī refuse : elle avait dit : “pour cette fois” et Mādrī en a profité pour avoir des jumeaux ! (=  28 ślokas)

1. 116. Au printemps, Pāṇḍu, seul dans la forêt avec Mādrī, ne peut résister à sa beauté et la prend, malgré ses objurgations. Il meurt. Kuntī fait à Mādrī des reproches mêlés d’envie. Mādrī confie ses enfants à Kuntī : elle monte sur le bûcher funéraire de Pāṇḍu.  (= 31 ślokas)

 1. 117. Les ermites accompagnent Kuntī et les enfants à Hāstinapura, avec les corps de Pāṇḍu et de Mādrī. Toute la ville sort pour les accueillir. Un des ermite présente les Pāṇḍava à Bhīṣma, à Vidura et à Dhṛtarāṣṭra, explique leur naissance et raconte la mort de Pāṇḍu. Il demande que les rites funéraires soient accomplis pour Pāṇḍu et Mādrī. Puis les ermites disparaissent soudainement, à l’étonnement général.  (=  33 ślokas)

 1. 118. Dhṛtarāṣṭra ordonne des funérailles solennelles pour Pāṇḍu. Description des cérémonies.  (=  30 ślokas)

 1. 119. Cérémonie du śrāddha. Vyāsa annonce des temps troublés. Satyavatī se retire dans la forêt avec Ambikā et Ambālikā. Elles se livrent toutes trois à des austérités sévères, et meurent, quand leur temps est venu. Les Pāṇḍava sont élevés avec leurs cousins. Bhīma fait des tas de misères à ses cousins en jouant avec eux : il est si fort !. Duryodhana décide de noyer Bhīma. Il profite de son sommeil au bord de la Gaṅgā, l’enchaîne et le jette à l’eau. Bhīma rompt ses chaînes et sort de l’eau. Une autre fois, Duryodhana fait mordre Bhīma endormi par des cobras. Mais les crocs des serpents n’arrivent pas à percer la peau de Bhīma. Bhīma se réveille, et tue les serpents. Duryodhana verse un poison violent dans la nourriture de Bhīma, mais Bhīma est tellement coriace que le poison est sans effet. Duryodhana, Karṇa et Śakuni font ainsi plusieurs tentatives, sans succès. Sur les conseils de Vidura, les Pāṇḍava ne disent rien. Dhṛtarāṣṭra engage Kṛpa comme précepteur.  (= 43 ślokas)

 1. 120. Histoire de Kṛpa. Le fils du brahmane Gautama, Śaradvant, est né flèches en mains. De fait il s’intéresse plus aux armes qu’au veda. Indra, inquiet des pouvoirs de Śaradvant, envoie l’apsaras Jālapadī le séduire. Śaradvant est émerveillé, laisse tomber arc et flèches, mais il résiste à la tentation et se sauve. Sa semence s’échappe, sans qu’il s’en aperçoive, et tombe sur un roseau où elle se divise en deux : ainsi naîtront les jumeaux Kṛpa et Kṛpī. Śāṃtanu, en chassant, trouve les jumeaux et les adopte. Śaradvant les retrouve, fait connaître leur origine au roi, et enseigne à Kṛpa le métier des armes. Ainsi Kṛpa, à son tour, enseigne le métier des armes aux Pāṇḍava, aux Kaurava et aux Vṛṣṇi et à d’autres.  (=  21 ślokas)

 1. 121. Histoire de Droṇa. Le brahmane Bharadvāja aperçoit l’apsaras Ghṛtācī en train de se baigner. Sa semence s’échappe et il la recueille dans un baquet. Ainsi naîtra Droṇa. Droṇa étudie chez Agniveśya qui lui transmet l’arme d'Agni. Pṛṣata, ami de Bharadvāja, a un fils, Drupada, qui devient ami de Droṇa. Droṇa épouse Kṛpī et a un fils, Aśvatthāmā. Droṇa va trouver Rāma et obtient de lui ses armes et tous les secrets et formules concernant les armes.  (= 23  ślokas)

 1. 122. Droṇa va trouver Drupada et l’appelle “mon ami”. Drupada le rabroue : un roi n’a pas n’importe qui pour ami, surtout pas un brahmane pauvre. Droṇa est furieux, mais ne dit rien. Il va à Hāstinapura et rencontre les princes qui jouaient au palet : le palet tombe dans un puits et ils n’arrivent pas à l’en retirer. Droṇa se moque d’eux : il perce le palet d’une flèche, puis la flèche d’une autre flèche et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il n’ait plus qu’à retirer le tout. Les princes, émerveillés, ne savent comment le remercier : il leur demande de parler de lui à Bhīṣma. Bhīṣma fait venir Droṇa et l’interroge. Droṇa raconte ses déboires avec Drupada. Bhīṣma l’engage comme maître d’armes. Droṇa demande à ses élèves de lui promettre de l’aider à réaliser son dessein secret, quand ils auront maîtrisé la science des armes ; seul Arjuna promet. Droṇa les enseigne, ainsi que Karṇa, en même temps que d’autres princes venus des royaumes voisins.  (= 47 ślokas)

 1. 123. Arjuna est en train de manger quand le vent éteint sa lampe : il continue à manger dans le noir, sans difficulté. Comprenant ainsi l’aide que donne la pratique, il s’entraîne à tirer à l’arc de nuit. Droṇa le félicite et lui promet d’en faire un archer insurpassable. Il entraîne les princes à toutes sortes de combat. Histoire d’Ekalavya. Ekalavya, prince des Niṣāda demande à être enseigné par Droṇa, mais celui-ci refuse (les Niṣāda sont ennemis des Kaurava). Ekalavya façonne une statue d’argile à l’image de Droṇa, qu’il traite comme un maître, s’entraîne avec foi et discipline et acquiert ainsi la maîtrise des armes. Un jour les princes vont chasser. Leur chien découvre Ekalavya et se met à aboyer. Ekalavya lui tire sept flèches d’un seul coup dans la gueule. Lorsque les Pāṇḍava voient ce coup de maître, ils vont trouver Ekalavya qui se présente comme un élève de Droṇa. Arjuna rappelle à Droṇa sa promesse d’en faire un archer insurpassable : et pourtant Ekalavya semble l’emporter sur lui !. Droṇa et Arjuna vont trouver Ekalavya : celui-ci se déclare élève de Droṇa. Droṇa alors réclame ses honoraires : qu’Ekalavya lui donne son pouce droit. Ce qu’il fait sans hésiter, mais il cesse d’être un archer incomparable. Duryodhana supporte difficilement l’excellence de Bhīma et d’Arjuna. Le concours de tir. Droṇa organise un concours : il place un oiseau dans un arbre, et les fait viser tout à tour. Il les interroge sur ce qu’ils voient en visant. Tous répondent qu’ils voient la cible, et l’arbre, et le reste. Droṇa les écarte. Seul Arjuna ne voit que la tête de l’oiseau. Tire, lui dit Droṇa, et l’oiseau tombe, la tête coupée. Un autre jour, Droṇa prend un bain et est attaqué par un crocodile. Délivrez-moi, dit-il à ses élèves. Arjuna tue le crocodile de ses flèches avant que les autres aient eu le temps de réagir. Droṇa donne à Arjuna l’arme “Tête de Brahmā” et la manière de s’en servir : il ne doit jamais l’utiliser contre un homme, elle brûlerait le monde.  (=  78 ślokas)

 

(8) La maison de laque : 124-138

1. 124. Droṇa organise une séance publique où ses élèves pourront montrer leur talent. Préparation de la séance, assistance, entrée des princes, démonstrations, applaudissements. Duryodhana et Bhīma s’affrontent à la massue. (=  33 ślokas)

 1. 125. L’assistance prend parti pour l’un ou pour l’autre. Droṇa demande à Aśvatthāmā de stopper le combat : il a peur qu’il dégénère. Il fait entrer Arjuna, sous les applaudissements de la foule. Celui-ci fait une démonstration de ses armes divines et montre son excellence à toutes sortes d’armes. A la fin du spectacle, Duryodhana et ses frères bloquent la sortie de l’arène. (= 32 ślokas)

  1. 126. Karṇa fait son entrée et défie Arjuna : quoique tu aies fait, je peux faire mieux. Karṇa fait une démonstration éblouissante et Duryodhana le félicite d’avoir rabaissé l’orgueil d’Arjuna. Karṇa réclame de se battre en duel avec Arjuna. Après un échange verbal peu amène, ils se préparent au combat. Le soleil éclaire Karṇa en plein et laisse Arjuna à l’ombre. Kuntī s’évanouit en voyant ses deux fils prêts à se battre. Droṇa demande aux combattants de se présenter l’un à l’autre. Karṇa baisse la tête : il n’est pas noble !. Duryodhana intronise Karṇa roi des Aṅga, et la consécration royale se fait sur le champ. Duryodhana demande à Karṇa son amitié en échange. (= 39  ślokas)

  1. 127. Le cocher Adhiratha vient féliciter son fils Karṇa. Bhīma se moque de Karṇa : “Fils de cocher, tu n’as aucun droit de te battre contre un noble! Tiens t’en à ton fouet!”. Duryodhana plaide pour Karṇa : les mystères de la naissance restent souvent inexpliqués : comment une biche donnerait-elle naissance à un tigre, avec sa cuirasse d’or et ses boucles d’oreille ?. Le soleil se couche, et Duryodhana sort de l’arène avec Karṇa. (=  24 ślokas)

  1. 128. Droṇa demande ses honoraires à ses élèves : capturez Drupada et amenez-le moi !. C’est vite chose faite. Droṇa dit à Drupada : “Une fois de plus, j’implore ton amitié. Je te donne la moitié de ton royaume : ainsi, rois tous les deux, nous pourrons être amis”. Drupada accepte de mauvais cœur et prépare sa vengeance. (= 18  ślokas)

  1. 129. Duryodhana, Karṇa et Śakuni continuent de comploter contre Bhīma et Arjuna. Les citoyens veulent Yudhiṣṭhira pour roi. Duryodhana vient trouver Dhṛtarāṣṭra. Si Yudhiṣṭhira devient roi, son fils le deviendra aussi et les Kaurava seront définitivement écartés du royaume : Que Dhṛtarāṣṭra prenne les mesures nécessaires. (= 18  ślokas)

  1. 130. Dhṛtarāṣṭra ne voit pas le moyen d’écarter Yudhiṣṭhira du trône : les alliés de Pāṇḍu lui sont fidèles. Duryodhana rétorque qu’il a déjà en main le trésor et les ministres : il suffit d’écarter les Pāṇḍava et de les envoyer à Vāraṇāvata. Une fois qu’ils seront éloignés, il se fait fort de prendre le royaume. Dhṛtarāṣṭra se demande comment vont réagir Bhīṣma, Vidura, Droṇa et Kṛpa. Duryodhana le rassure. (=  20 ślokas)

  1. 131. Dhṛtarāṣṭra fait courir des bruits auprès des Pāṇḍava sur la beauté de Vāraṇāvata et de son festival de Śiva, et les engage à s’y rendre et à l’y représenter. Ils partent avec la bénédiction de leurs proches. (=  18 ślokas)

  1. 132. Duryodhana envoie de toute urgence son confident Purocana à Vāraṇāvata, avec mission de construire une maison hautement inflammable, richement meublée pour y loger les Pāṇḍava et Kuntī. Une fois qu’ils seront au lit, qu’il y mette le feu. Purocana part exécuter sa mission. (=  19 ślokas)

  1. 133. Vidura et les gens de la ville accompagnent les Pāṇḍava sur le chemin. Ils protestent contre leur exil et se plaignent de la conduite de Dhṛtarāṣṭra. Mais Yudhiṣṭhira leur remontre qu’il faut toujours obéir au roi, et les renvoie chez eux. Vidura, avant de les quitter, explique aux Pāṇḍava qu’il est une arme qui n’est pas faite de fer, mais qui pénètre dans les corps : cette arme, qui détruit les sous-bois et la rosée, ne détruit pas la taupe dans son trou. Qu’ils soient sur leur garde ! (= 30  ślokas)

 1. 134. Les citoyens de Vāraṇāvata accueillent dignement les Pāṇḍava. Purocana les reçoit, et, au bout de dix jours, les emmène dans la maison qu’il a fait construire pour eux. Yudhiṣṭhira sent l’odeur de la laque et comprend qu’il s’agit d’un piège et que Duryodhana cherche à les faire périr. Il décide de faire semblant de rien, pour ne pas donner l’alerte à Duryodhana. Les Pāṇḍava sont isolés et sans le sou : il vaut mieux que Duryodhana les croit morts. (=  28 ślokas)

  1. 135. Un sapeur se présente à point, envoyé par Vidura. Il demande ses instructions à Yudhiṣṭhira, après s’être fait reconnaître par un mot de passe. Yudhiṣṭhira fait creuser un trou au milieu de la maison, soigneusement dissimulé. Ils dorment la nuit dans ce trou, mènent le jour une existence normale, pour endormir la méfiance de Purocana. (=  21 ślokas)

  1. 136. Au bout d’une année, Yudhiṣṭhira pense que Purocana les croit parfaitement confiants et se prépare à agir : il est temps de fuir. Kuntī offre une fête pour les brahmanes et leurs femmes. S’y trouve une femme de Niṣāda avec ses cinq enfants. Kuntī les soûle, et ils s’endorment dans la maison. Bhīṣma met le feu à la maison où se trouve également Purocana. L’incendie fait immédiatement rage, et les habitants de Vāraṇāvata se désespèrent de la mort des Pāṇḍava. Ceux-ci fuient secrètement avec Kuntī. Mais ils sont fatigués et n’avancent pas. Bhīma les porte tous les cinq et fonce, en écrasant les arbres. (= 19 ślokas)

 1. 137. Les habitants de Vāraṇāvata découvrent que la maison avait été construite avec des matériaux hautement combustibles et accusent Dhṛtarāṣṭra et Duryodhana. Ils découvrent les corps brûlés de la femme Niṣāda et de ses fils et envoient dire à Dhṛtarāṣṭra que les Pāṇḍava ont péri dans l’incendie de la maison de laque. Dhṛtarāṣṭra se désole, et organise les funérailles. Pendant ce temps, les Pāṇḍava fuient dans la forêt. Quand ils sont fatigués, Bhīma les porte. (=  23 ślokas)

  1. 138. Fatigués, assoiffés, affamés, ils arrivent dans un endroit désolé au cœur de la forêt et s’arrêtent sous un banian. Bhīma les laisse et part chercher de l’eau. En revenant, il les trouve endormis, et s’apitoie sur le sort de Kuntī et celui de ses frères. Il décide de les veiller le reste de la nuit. (=  31 ślokas)

 (9) Mort d’Hiḍimba : 139-144

 1. 139. Ils sont découverts par le rākṣasa Hiḍimba qui se réjouit de l’aubaine. Il demande à sa sœur Hiḍimbā de les lui apporter pour qu’il les fasse cuire. Mais, à peine l’a-t-elle vu, qu’Hiḍimbā tombe amoureuse de Bhīma. Elle prend une ravissante forme humaine et s’approche de lui. Elle lui dit qui elle est et lui dévoile son amour. Mais Bhīma ne veut pas quitter sa mère et ses frères sans défense. Qu’il les réveille, alors. Pas question de réveiller ses frères pour un rākṣasa ! (=  32 ślokas)

 1. 140. Hiḍimba, furieux du retard de sa sœur, vient la chercher. Elle propose d’emmener dans les airs Bhīma, ses frères et sa mère, pour les soustraire à Hiḍimba. Pas question de réveiller ses frères pour un rākṣasa !. Il ne craint pas Hiḍimba. Celui-ci survient et comprend le manège de sa sœur : il la réprimande violemment. (= 21  ślokas)

  1. 141. Bhīma provoque Hiḍimba et celui-ci se précipite sur lui. Leur combat réveille Kuntī et les Pāṇḍava. (=  24 ślokas)

  1. 142. Ils s’émerveillent de la beauté d’Hiḍimbā. Celle-ci leur dit qui elle est et qu’elle aime Bhīma qui est en train de se battre avec son frère. Arjuna se précipite et propose son aide à Bhīma. Bhīma, indigné, refuse, tue Hiḍimba et le casse en deux. Puis ils partent tous vers une ville proche, suivis d’Hiḍimbā. (= 34  ślokas)

  1. 143. Hiḍimbā plaide son amour pour Bhīma. Yudhiṣṭhira lui accorde d’aimer Bhīma sa guise, mais elle doit le ramener tous les soirs. Elle prend un corps ravissant, emmène Bhīma dans les plus beaux endroits et lui donne un fils : Ghaṭotkaca (les enfants rākṣasa naissent le jour même où ils sont conçus). Hiḍimbā quitte Bhīma, Ghaṭotkaca promet de venir dès que les Pāṇḍava auront besoin de lui. (=  38 ślokas)

 1. 144. Kuntī et les Pāṇḍava, déguisés en ascètes, continuent à fuir. Ils rencontrent Vyāsa qui leur conseille de s’installer à Ekacakrā et les introduit chez un brahmane. Vyāsa annonce à Kuntī que son fils régnera sur la terre entière et offrira le sacrifice du cheval. (= 20 ślokas)

 

(10) Mort de Baka : 145-152

 1. 145. Les Pāṇḍava habitent chez le brahmane, et mendient leur nourriture. Un jour Kuntī et Bhīma entendent pleurer le brahmane et son épouse. Le brahmane reproche à son épouse de n’avoir pas voulu quitter la ville, comme il l’en pressait : “Je suis née ici”, disais-tu. Combien eut-il mieux valu qu’ils partent. Mais elle a toujours été une bonne épouse, comment pourrait-il la sacrifier ?. Et comment pourrait-il sacrifier sa fille. D’autre part, s’il y va lui-même, comment sa fille et son épouse pourront-elles vivre ? (=  40 ślokas)

 1. 146. L’épouse du brahmane lui représente qu’elle ira elle-même. C’est le devoir d’une épouse de se sacrifier pour son mari, même au prix de sa vie. De toutes façons, elle serait incapable d’assurer la survie de sa famille, s’il partait et d’inculquer à ses enfants les vertus nécessaires. C’est son devoir de se sacrifier et son existence a été bien remplie. (=  36 ślokas)

  1. 147. La fille du brahmane intervient à son tour. Les enfants sont faits pour sauver leurs parents. D’autre part, si elle perdait ses parents, son frère périrait sans doute, et les offrandes aux ancêtres ne seraient plus assurées. Elle-même finirait mal. Qu’on la laisse donc aller !. Le fils, encore tout jeune, ramasse une paille et dit : “Ne pleurez pas : avec cela, je tuerai le rākṣasa. (= 24  ślokas)

  1. 148. Kuntī intervient et demande ce qu’il se passe. Un rākṣasa, Baka, protège la ville en échange d’un char de riz, de deux buffles et de l’homme qui les conduit. Chaque famille y passe à son tour, et il n’y a pas moyen d’y échapper. Le tour du brahmane est venu, et il ne voit pas comment se sauver. Il projette d’y aller avec toute sa famille, pour en finir une fois pour toutes. (=  16 ślokas)

  1. 149. Kuntī propose qu’un de ses fils aille porter la nourriture au rākṣasa. Le brahmane ne peut accepter qu’un hôte, brahmane de surcroît, se sacrifie pour lui. Kuntī lui explique qu’elle ne sacrifierait pas non plus l’un de ses fils : mais le rākṣasa ne pourra rien contre lui : il a déjà fait ses preuves et possède des pouvoirs magiques. Toutefois, le brahmane ne devra pas raconter ce qui s’est passé. Et Bhīma promet d’y aller. (=  20 ślokas)

  1. 150. Yudhiṣṭhira reproche à Kuntī de vouloir sacrifier Bhīma. Mais celle ci réplique qu’elle a confiance dans la force de Bhīma, et que, d’autre part, elle a agi selon la loi, qui commande d’être reconnaissant des bienfaits reçus et de venir au secours aux brahmanes. (= 27  ślokas)

  1. 151. Bhīma conduit les deux buffles et le char de riz, appelle le rākṣasa, et se met à manger le riz. Baka furieux lui demande : “Qui es-tu, tu manges mon tribut”. Bhīma l’ignore et continue à manger. Baka le frappe de ses poings, mais Bhīma continue à manger. Baka déracine un arbre, le jette sur Bhīma. Bhīma s’essuie la bouche, saisit l’arbre de la main gauche. Le combat commence, Bhīma étouffe le rākṣasa dans ses bras et le casse en deux. (= 24  ślokas)

  1. 152. La famille du rākṣasa se précipite. Bhīma leur enjoint de ne plus faire de tort aux humains, sous peine de subir le même sort. On découvre le corps du rākṣasa, la nouvelle se répand, on interroge le brahmane : il répond qu’un brahmane inconnu lui a proposé d’aller lui-même porter le tribut au rākṣasa ; c’est tout ce qu’il sait. (=  19 ślokas)

 

(11) Histoire de Citraratha : 153-173

 1. 153. Arrive chez le brahmane un voyageur, qui rapporte les dernières nouvelles du royaume de Pāñcāla. (=  12 ślokas)

  1. 154. Reprise en résumé de l’histoire de Droṇa : sa naissance, son amitié avec Drupada, comment il s’est procuré les armes de Rāma, comment il a été repoussé par Drupada, comment il est devenu percepteur chez les Kaurava, comment il leur a demandé de prendre le royaume de Drupada, comment il a partagé ce royaume avec Drupada. Celui-ci n’a pas pardonné. (= 25 ślokas)

  1. 155. Drupada cherche un brahmane qui puisse lui faire avoir un fils. Il arrive chez Yāja et Upayāja. Il demande au plus jeune, Upayāja de faire un sacrifice pour lui faire obtenir un fils. Upayāja lui répond que son frère Yāja est moins pur que lui, et qu’il acceptera peut-être. Drupada expose son problème : Droṇa est invincible, que par la force alliée du kṣatriya et du brahmane, Yāja lui procure un fils capable de le vaincre. Yāja accepte, prépare le sacrifice, afin de procurer à Drupada un fils pour tuer Droṇa et jette l’oblation dans le feu. Du feu, naissent un guerrier étincelant, Dhṛṣṭadyumna, et une splendide jeune fille, Draupadī. Droṇa devient le maître de Dhṛṣṭadyumna. (= 52 ślokas)

  1. 156. Kuntī décide de partir chez Drupada. (= 11 ślokas)

  1. 157. Vyāsa leur rend visite. Il raconte l’histoire d’une jeune fille qui, bien que belle et parfaite, ne trouvait pas de mari. Elle mène une ascèse farouche, et Śiva lui accorde un vœu. Elle lui répète cinq fois de suite, pour bien se faire comprendre : “Je veux un mari, muni de toutes les qualités !. Et Śiva lui répond : “Tu auras tes cinq maris !”. Cette jeune fille est réincarnée en Draupadī. Vyāsa conseille aux Pāṇḍava d’obtenir Draupadī. (= 16 ślokas)

  1. 158. Les Pāṇḍava partent pour aller chez Drupada. Ils marchent de nuit le long de la Gaṅgā. Ils dérangent le gandharva Citraratha qui leur reproche de marcher la nuit, réservée aux rākṣasa et aux gandharva. Arjuna lui répond que la Gaṅgā est accessible à tous et à toute heure. Arjuna envoie son arme d'Agni, brûle le char du gandharva, puis le traîne, inconscient. La femme du gandharva, Kunbhīnasī supplie Yudhiṣṭhira qui accorde la vie sauve à Citraratha. Celui-ci donne à Yudhiṣṭhira sa vision magique. Il leur donne aussi cent chevaux rapides comme le vent, infatigables, qui prennent la couleur que l’on désire. Arjuna et Citraratha concluent alliance. (= 55 ślokas)

  1. 159. Citraratha explique à Arjuna les bénéfices qu’il peut retirer d’un chapelain. Il l’appelle “descendant de Tapatī”. Arjuna lui demande pourquoi. (= 22  ślokas)

  1. 160. Histoire de Tapatī. Le soleil se demande à qui il va marier sa fille Tapatī. Le roi Saṃvaraṇa montre une grande dévotion envers le soleil. Ainsi, le soleil voudrait bien lui donner sa fille. Un fois, au cours d’une partie de chasse, le roi rencontre une jeune fille éblouissante. Il en tombe immédiatement amoureux. Il l’interroge, mais elle ne répond rien et disparaît. (= 41  ślokas)

  1. 161. Le roi s’évanouit d’amour. La jeune fille apparaît de nouveau et lui enjoint de se lever. Il lui déclare son amour et lui demande de l’aimer. Tapatī dit qui elle est, qu’elle l’aime aussi : qu’il la demande à son père ! Elle monte au ciel. (= 20 ślokas)

  1. 162. Saṃvaraṇa s’évanouit de nouveau. Son escorte le trouve et pense qu’il est tombé de fatigue. On le réconforte. Saṃvarṇa renvoie son escorte et reste seul avec son ministre. Il invoque Vasiṣṭha, qui arrive, voit l’état du roi, comprend tout grâce à sa vision divine et part trouver le soleil. (=  18 ślokas)

  1. 163. Vasiṣṭha demande la main de Tapatī pour Saṃvaraṇa, et le soleil l’accorde sans autre. Vasiṣṭha ramène Tapatī. Le roi l’épouse et abandonne son royaume pendant douze ans pour jouir d’elle dans les montagnes. Indra cesse de pleuvoir, le royaume dépérit. Vasiṣṭha va le chercher, il revient dans son royaume et tout s’arrange. Ainsi Arjuna est descendant de Tapatī. (= 23  ślokas)

  1. 164. Histoire de Vasiṣṭha. Eloge de Vasiṣṭha. (= 14 ślokas)

  1. 165. Viśvāmitra, fils du roi Gādhi, au cours d’une partie de chasse, arrive fatigué à l’ermitage de Vasiṣṭha. Celui-ci l’accueille avec honneur grâce à sa vache Nandīnī, qui exauce tous les désirs. Viśvāmitra propose à Vasiṣṭha d’acheter sa vache, celui-ci refuse. Viśvāmitra essaye d’enlever de force la vache qui ne se laisse pas faire. Quand Vasiṣṭha lui dit de rester avec lui, la vache crée des hordes de barbares qui défont l’armée de Viśvāmitra et la repoussent à trois lieues de là, sans tuer un seul homme. Viśvāmitra désire alors acquérir les pouvoirs des brahmanes et se livre à l’ascèse. (= 44 ślokas)

  1. 166. Le roi Kalmāṣapāda rencontre sur un chemin Śakti, le fils de Vasiṣṭha et lui demande brutalement de lui laisser le passage. Comme celui-ci refuse, il le frappe de son fouet. Śakti le maudit : “Tu m’as frappé comme un rākṣasa, tu te nourriras désormais de chair humaine. Viśvāmitra suivait Kalmāṣapāda. Il s’approche, reconnaît Śakti, invoque un rākṣasa, Kiṃkara, qui prend possession du roi. Alors que le roi rentre chez lui, un brahmane lui demande de la nourriture : “Attends ici, lui dit le roi, dès que je serai rentré à la maison, je t’enverrai de quoi manger”. Mais le roi oublie sa promesse. Il se réveille en pleine nuit, éveille son cuisinier et l’envoie porter la nourriture au brahmane. Il n’y a plus de viande : “Nourris-le de chair humaine !”, dit le roi possédé par le rākṣasa. Le brahmane reconnaît la nature de ce qu’on lui donne et maudit à nouveau le roi “Qu’il se nourrisse de chair humaine !”. Le roi maudit rencontre Śakti, le tue et le mange. Puis, sur les instigations de Viśvāmitra, il dévore les cent autre fils de Vasiṣṭha. Vasiṣṭha apprend le rôle qu’a joué Viśvāmitra. Il essaye, en vain de mettre fin à ses jours. (= 45 ślokas)

  1. 167. Il essaie encore, en vain, de mettre fin à ses jours. Il retourne à son ermitage et entend réciter le veda, mais il n’y a là que sa belle-fille Adṛśyantī. En fait, c’est son petit-fils qui récite depuis le ventre de sa mère. Voyant que sa descendance est assurée, Vasiṣṭha renonce à se supprimer. Arrive un terrible rākṣasa qui veut le dévorer. (=  21 ślokas)

  1. 168. Vasiṣṭha l’asperge d’eau, et le rākṣasa redevient le roi Kalmāṣapāda dans toute sa splendeur. Celui-ci retourne dans sa ville d’Ayodhyā, libéré de sa malédiction, accompagné de Vasiṣṭha. Il lui demande d’engendrer un fils pour lui, et, grâce à Vasiṣṭha, sa femme met au monde, au bout de douze ans de grossesse, un fils, Aśmaka. (=  25 ślokas)

  1. 169. Adṛśyantī donne naissance à Parāśara. L’enfant pense que Vasiṣṭha est son père. Un jour qu’il l’appelle papa, sa mère lui explique que c’est en fait son grand-père. L’enfant, vexé de n’avoir pas dit la vérité, décide de détruire le monde. Vasiṣṭha, pour le calmer lui raconte l’Histoire d’Aurva. Le grand roi Kṛtavīrya a engagé les Bhṛgu comme chapelain. A sa mort, quelques-uns de ses descendants, tombés dans la misère, vont demander aide aux Bhṛgu, qui enterrent leurs richesses pour ne pas les donner. Un d’eux trouve le trésor enterré, et, furieux d’avoir été joués, ils tuent tous les descendants de Bhṛgu. Les femmes se sauvent. L’une d’elle, enceinte, est rattrapée. L’enfant sort de son sein et aveugle les guerriers qui la poursuivent. Ceux-ci plaident auprès d’elle. (= 25 ślokas)

 1. 170. Elle leur dit de s’adresser à son fils Aurva, qu’elle a porté pendant cent ans dans son sein pour préserver la descendance de Bhṛgu : c’est lui qui les a privés de la vue. Il leur pardonne, mais, pour punir l’extermination de sa race, il décide de détruire le monde. Il se livre à une ascèse terrible, et commence à brûler le monde. Ses ancêtres lui demandent de calmer sa colère et d’épargner le monde : c’est intentionnellement qu’ils s’étaient laissé tuer, pour gagner le ciel. (= 21 ślokas)

  1. 171. Aurva ne peut revenir sur sa parole et le feu qu’il a suscité le brûlera s’il tente de l’éteindre. Ses ancêtres lui montrent que l’eau est l’essence des mondes. Ainsi, s’il brûle de son feu les eaux de l’océan, il n’ira pas contre son serment. Aurva jette son feu dans l’océan, où il continue de brûler les eaux. Voilà un exemple qui montre à Parāśara qu’il doit calmer sa fureur. (=  23 ślokas)

  1. 172. Parāśara, alors, offre un sacrifice où il brûle les rākṣasa. Les grands ṛṣi le convainquent de cesser ce sacrifice, et il jette le feu qui avait servi à brûler les rākṣasa sur les flancs nord de l’Himavant. (= 17  ślokas)

  1. 173. Pourquoi Vasiṣṭha a-t-il dû procurer un fils au roi Kalmāṣapāda ?. Citraratha explique : quand il était soumis à sa malédiction, Kalmāṣapāda avait rencontré dans la forêt un couple de brahmanes, et dévoré le mari sans lui laisser le temps de donner un fils à son épouse. Celle-ci le maudit : il perdra instantanément la vie s’il couche avec sa femme et ce sera Vasiṣṭha qui lui donnera un successeur. Voilà pourquoi le roi a demandé à Vasiṣṭha de lui donner un fils. (= 24 ślokas)

 

(12) Choix de Draupadī : 174-185

 1. 174. Les Pāṇḍava prennent congé de Citraratha et prennent Dhaumya comme chapelain. (= 12  ślokas)

  1. 175. Ils se rendent, toujours déguisés en brahmanes, à la fête que donne Draupadī pour se choisir un époux. Des brahmanes qu’ils rencontrent en route leur décrivent les fêtes à venir. (= 20  ślokas)

  1. 176. Ils arrivent à la capitale des Pāñcāla, logent chez un potier et quêtent leur nourriture. Drupada a fait faire un arc en bois très dur et annonce que celui qui pourra le bander et atteindre la cible, aura sa fille. Tous les rois se rassemblent. Description de l’arène où aura lieu la compétition. Description des festivités. Au seizième jour de la fête, Draupadī arrive et Dhṛṣṭadyumna précise les conditions du défi : “Avec l’arc, il faut mettre cinq flèches dans la cible en tirant à travers le moyeu d’une roue”. (= 36  ślokas)

 1. 177. Dhṛṣṭadyumna annonce les noms des compétiteurs à Draupadī. (=  22 ślokas)

 1. 178. Description de l’assemblée. Kṛṣṇa reconnaît les Pāṇḍava sous leur déguisement. L’épreuve commence, mais les rois n’arrivent pas à bander l’arc. (=  18 ślokas)

  1. 179. Arjuna se lève au milieu des brahmanes qui se moquent, prend l’arc et met les cinq flèches dans la cible. Yudhiṣṭhira et les jumeaux rentrent à la maison. Arjuna prend Draupadī par la main. (=  23 ślokas)

  1. 180. Les rois sont furieux et veulent tuer Drupada. Arjuna et Bhīma s’interposent. Bhīma déracine un arbre pour s’en faire une arme. Kṛṣṇa est maintenant sûr que ce sont bien les Pāṇḍava. (= 22  ślokas)

  1. 181. Arjuna et Bhīma avancent. Karṇa attaque Arjuna. Surpris par son habileté, il lui demande qui il est : un brahmane qui le défie, répond Arjuna. Karṇa abandonne le combat. Bhīma défait Śalya. Les rois se retirent pensifs : un brahmane a gagné Draupadī !. Kuntī est inquiète de ne pas voir rentrer ses fils. (= 40  ślokas)

  1. 182. Arjuna et Bhīma rentrent chez le potier : “Regarde ce que nous avons gagné !”, disent-ils à leur mère. Et elle, sans les regarder : “Partagez-le entre vous !”. Elle s’aperçoit de son erreur et demande conseil à Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira pense que Draupadī doit revenir à Arjuna, Arjuna que Yudhiṣṭhira, l’aîné, doit se marier en premier, et donc prendre Draupadī. Mais ils sont, à l’évidence, tous amoureux de la belle Draupadī, et Yudhiṣṭhira conclut que Draupadī sera leur femme à tous les cinq. (=  15 ślokas)

  1. 183. Kṛṣṇa et Balarāma viennent leur rendre visite. Yudhiṣṭhira leur demande comment ils les ont reconnus : le feu, même caché, se manifeste toujours !. Kṛṣṇa se félicite qu’ils aient échappé à l’incendie. (=  9 ślokas)

  1. 184. Dhṛṣṭadyumna a suivi Arjuna et placé des soldats autour de la maison. Bhīma, Arjuna et les jumeaux rapportent les aumônes qu’ils ont recueillies. Kuntī indique à Draupadī comment les partager : d’abord les Dieux, puis les brahmanes et les mendiants. Le reste, la moitié pour Bhīma, la moitié pour eux-mêmes. Après avoir mangé, ils se couchent, Draupadī à leurs pieds, et racontent des histoires de guerriers. Dhṛṣṭadyumna va tout raconter à Drupada. Celui-ci se demande à qui il a donné sa fille. (=  18 ślokas)

  1. 185 Dhṛṣṭadyumna lui raconte tout ce qu’il a vu et entendu. Ce ne sont pas des brahmanes, ils racontent des histoires de guerre. Ce sont sûrement les Pāṇḍava. Drupada envoie son chapelain : qu’ils déclinent leurs noms et leur qualité, car Drupada a toujours désiré marier sa fille avec Arjuna. Yudhiṣṭhira le rassure quant à leur qualité et lui dit que le vœu du roi est réalisé. Des envoyés de Drupada viennent leur annoncer que la fête du mariage est prête. (=  28 ślokas)

 

(13) Le mariage : 186-191

 1. 186. Drupada a préparé somptueusement la fête. Kuntī et Draupadī sont reçues dans les appartements des femmes, des sièges sont préparés pour les Pāṇḍava qui, malgré leur déguisement, font l’admiration générale. Des mets excellents sont servis. Drupada vient les rejoindre. (=  15 ślokas)

  1. 187. A la demande de Drupada, Yudhiṣṭhira révèle qui ils sont, et ce qui leur est arrivé. Il explique que Draupadī sera leur femme commune : ainsi en a décidé Kuntī. Ils prendront donc la main de Draupadī chacun leur tour. Il n’y a là rien de contraire à la loi. Drupada demande à en discuter plus avant. Vyāsa arrive. (=  32 ślokas)

  1. 188. Drupada demande à Vyāsa si une femme peut être l’épouse de plusieurs hommes. Il pense, quant à lui, que c’est contraire à la loi. Dhṛṣṭadyumna rappelle que, pourtant, un frère aîné peut avoir commerce avec la femme de son plus jeune frère, sans transgresser la loi. Yudhiṣṭhira rétorque qu’on a déjà vu des exemples similaires. Et la parole d’un maître est la loi, or le premier maître est sa propre mère. Vyāsa confirme et prend Drupada à part. (= 22  ślokas)

  1. 189. Il lui raconte l’Histoire des cinq Indra. Autrefois, Yama, occupé à un sacrifice, cesse de tuer les créatures, et celles-ci se multiplient. Les Dieux viennent se plaindre à Brahmā. Celui-ci leur répond que tout redeviendra normal quand Yama en aura terminé avec son sacrifice. Les Dieux voient un lotus flotter sur la Gaṅgā. Indra va voir ce qui se passe : une femme est là, dans l’eau, qui pleure : ses larmes deviennent des fleurs de lotus. Interrogée, elle emmène Indra auprès d’un jeune homme qui joue aux dés au sommet d’une montagne : il ne se dérange pas quand Indra l’interpelle et il le paralyse d’un regard. Quand il a terminé sa partie, il demande à la femme d’amener Indra plus près de lui : dès qu’elle le touche, Indra tombe à terre. Il demande à Indra de déplacer la montagne et d’entrer dans la cavité où il voit quatre autres Indra semblables à lui. Indra plaide, et le jeune homme, qui n’est autre que Śiva, lui dit qu’il lui faudra renaître dans une matrice humaine et conquérir le ciel par des hauts faits. Les autres lui expliquent qu’il leur faudra tous cinq renaître sur terre, engendrés par Dharma, Vāyu, Indra et les Aśvin. Indra promet d’engendrer un fils. Ainsi les Pāṇḍava sont les réincarnations des anciens Indra et Draupadī la réincarnation de la divine Śrī. Vyāsa donne à Drupada sa vision divine, et celui-ci voit les cinq Indra dans toute leur splendeur divine, et Śrī. Il relate les circonstances de la naissance de Draupadī : Śiva lui a accordé, à sa demande répétée, d’avoir cinq maris. (=  49 ślokas)

  1. 190. Drupada est convaincu : Śiva sait ce qu’il fait !. Draupadī épouse les cinq Pāṇḍava l’un après l’autre, à un jour d’intervalle. Elle redevient vierge à chaque fois. Drupada les inonde de cadeaux et ils viennent s’installer chez lui. (=  18 ślokas)

  1. 191. Conseils de Kuntī à Draupadī. Cadeaux de Kṛṣṇa. (=  19 ślokas)

 

(14) L’arrivée de Vidura : 192-198

 1. 192. La nouvelle du retour des Pāṇḍava et de leur mariage avec Draupadī se répand. Duryodhana s’inquiète de leur alliance avec les Pāñcāla. Vidura se réjouit et annonce la nouvelle à Dhṛtarāṣṭra. Dhṛtarāṣṭra se réjouit aussi de bonne foi. Duryodhana et Karṇa demandent une audience privée à Dhṛtarāṣṭra : il faut discuter de la politique à tenir envers les Pāṇḍava. (=  29 ślokas)

  1. 193. Duryodhana propose différents stratagèmes pour affaiblir les Pāṇḍava ou les séparer des Pāñcāla, et va jusqu’à proposer de les tuer. (=  19 ślokas)

  1. 194. Karṇa montre que ce n’est pas si facile d’affaiblir les Pāṇḍava. Il propose la guerre immédiate. Dhṛtarāṣṭra convoque ses conseillers. (= 25 ślokas)

  1. 195. Bhīṣma ne veut pas la guerre : les Pāṇḍava lui sont aussi chers que les fils de Dhṛtarāṣṭra. Il propose de leur donner la moitié du royaume. (= 19 ślokas)

  1. 196. Droṇa approuve Bhīṣma : que l’on envoie une ambassade aux Pāṇḍava, avec des cadeaux pour chacun d’eux, et qu’on les accueille avec honneur à Hāstinapura. Karṇa les accuse de malhonnêteté. Il raconte l’Histoire d’Ambūvīca, un roi faible qui s’est laissé dépouillé de tout par son ministre Mahākarṇi : mais son ministre n’a pu acquérir la royauté. Si la royauté est acquise, elle ne peut être enlevée. Droṇa proteste. (= 28 ślokas)

  1. 197. Vidura rappelle la fidélité de Bhīṣma et de Droṇa. Les Pāṇḍava ne peuvent être défaits. Ils ont été offensés et ont droit à réparation. (= 29 ślokas)

  1. 198. Dhṛtarāṣṭra est d’accord de partager le royaume. Il envoie Vidura chercher les Pāṇḍava. Celui-ci arrive chez Drupada, transmet les salutations de tous et lui demande la permission d’emmener les Pāṇḍava chez Dhṛtarāṣṭra. (= 25 ślokas)

 

(15) La prise du royaume : 199

 1. 199. Drupada leur accorde la permission de partir. Les Pāṇḍava se mettent en route et gagnent Hāstinapura. Leur accueil. Dhṛtarāṣṭra leur propose la région de Khāṇḍava et la moitié du royaume. Ils partent pour Khāṇḍava, accompagnés par Kṛṣṇa et construisent la grande cité d’Indrapraṣṭa. Description d’Indrapraṣṭa. Kṛṣṇa repart pour Dvārakā. (= 50 ślokas)

 

(16) Séjour d’Arjuna dans la forêt : 200-210

 1. 200. Le règne de Yudhiṣṭhira. Arrivée de Nārada. Il raconte l’Histoire de Sunda et Upasunda. Ces deux frères Asuras se sont entre-tués à cause de Tilottamā. (= 23 ślokas)

  1. 201. Les deux frères, Sunda et Upasunda, sont très unis. Pour conquérir les trois mondes, ils se livrent à une ascèse terrible. Brahmā leur offre un vœu : ils demandent l’immortalité. Après négociation, ils obtiennent que rien, à part eux-mêmes, ne puisse leur faire de mal. Ils regagnent leur palais pour y fêter l’événement. (= 32 ślokas)

  1. 202. Ils se mettent à conquérir les mondes, font fuir les Dieux, massacrent les brahmanes. La terre est dévastée. (= 27 ślokas)

  1. 203. Les Dieux tiennent conseil. Brahmā fait construire par Viśvakarman une femme artificielle, Tilottamā, pour séduire Sunda et Upasunda. Elle est si belle qu’elle tourne la tête aux Dieux. (= 30 ślokas)

  1. 204. Tilottamā s’approche des deux frères en train de fêter leur victoire. Ils ne peuvent résister à ses charmes, la veulent tous deux, et s’entretuent. Brahmā récompense Tilottamā. Qu’aucune division ne naisse entre les Pāṇḍava à cause de Draupadī. Ils décident que si l’un d’entre eux en dérange un autre tandis qu’il est avec Draupadī, il devra vivre en ermite dans la forêt pendant douze mois. (= 30 ślokas)

  1. 205. Des voleurs emportent les vaches d’un brahmane : il se plaint à Arjuna. Yudhiṣṭhira est avec Draupadī dans la salle où sont rangées les armes. Ne pas venir en secours à un brahmane ou déranger Yudhiṣṭhira et devoir partir une année en exil : Arjuna n’hésite pas. Il entre, prend un arc et rattrape les voleurs. A son retour, Arjuna demande son congé, pour partir dans la forêt : il a brisé le pacte. Yudhiṣṭhira le laisse partir à contre-cœur. (= 30 ślokas)

  1. 206. Accompagné de brahmanes, Arjuna s’installe à Gaṅgādvāra. Tandis qu’il se baigne dans la Gaṅgā, il est entraîné sous les eaux par Ulūpī, la fille du roi des serpents Kauravya qui lui demande de l’aimer. Mais Arjuna a fait vœu de chasteté. Ulūpī plaide et arrive à ses fins. (= 34 ślokas)

  1. 207. Arjuna visite les lieux de pèlerinage. Il rencontre Citrāṅgadā, fille du roi Citravāhana, et la désire. Il la demande à son père qui raconte l’Histoire de Prabhaṃkara. Ce roi, sans descendant, se livre à des austérités terribles. Śiva lui accorde un enfant par génération. Ainsi tous les ancêtres de Citravāhana ont eu chacun un fils, sauf lui, qui a eu une fille. Il l’accorde à Arjuna, à condition de pouvoir garder le fils qu’il en aura. (= 23 ślokas)

  1. 208. Arjuna continue son pèlerinage. Histoire de Vargā. Il s’étonne que cinq lieux sacrés soient désertés : c’est parce qu’ils sont habités par cinq crocodiles qui dévorent les pèlerins. Arjuna se baigne dans le premier, se bat avec le crocodile et le sort de l’eau. Celui-ci se transforme en une splendide jeune fille : c’est l’apsaras Vargā, maudite par un ascète avec quatre de ses amies pour avoir essayé de le tenter. (= 21 ślokas)

  1. 209. Elles avaient demandé pardon, et l’ascète avait modéré sa malédiction : elles retrouveraient leur apparence quand un homme supérieur les tirerait de l’eau. Elles avaient alors rencontré Nārada qui leur avait indiqué où elles devaient se rendre : Arjuna viendrait bientôt les libérer. Arjuna délivre les quatre autres. (= 24 ślokas)

  1. 210. Suite du pèlerinage d’Arjuna. A Prabhāsa, il rencontre Kṛṣṇa. Ils séjournent ensemble, puis rentrent à Dvārakā, où Arjuna reçoit un accueil enthousiaste. (= 21 ślokas)

 

(17) Enlèvement de Subhadrā : 211-212

 1. 211. Les Vṛṣṇi donnent une grande fête sur le mont Raivataka. Arjuna y rencontre Subhadrā et en tombe amoureux. Kṛṣṇa lui conseille de l’enlever. Yudhiṣṭhira, prévenu en hâte, donne son accord. (= 25 ślokas)

  1. 212. Arjuna, armé de pied en cap, attrape Subhadrā et la charge sur son char. Son escorte donne l’alerte et les guerriers des Vṛṣṇi et des Andhaka se rassemblent. Ils veulent se lancer à la poursuite d’Arjuna. Mais Balarāma leur conseille d’écouter d’abord l’avis de Kṛṣṇa : celui-ci reste silencieux. Balarāma dit sa désapprobation de la conduite d’Arjuna. (= 32 ślokas)

 

(18) Le cadeau : 213

 1. 213. Kṛṣṇa déclare qu’Arjuna n’est pas un si mauvais parti, qu’il ne peut être vaincu et qu’il vaut mieux le faire revenir en ami. Arjuna revient et épouse Subhadrā. A la fin de son année d’exil, Arjuna retourne à Indrapraṣṭa. Draupadī lui fait des reproches. Subhadrā s’habille en servante et se met au service de Draupadī. Elles s’embrassent. Kṛṣṇa et Balarāma viennent à Indrapraṣṭa avec de nombreux cadeaux de mariage. Naissance d’Abhimanyu et des cinq fils de Draupadī. (=  82 ślokas)

 

(19) Incendie de la forêt Khāṇḍava : 214-225

 1. 214. Excellence du règne de Yudhiṣṭhira. Un jour, Arjuna et Kṛṣṇa vont se baigner dans la Yamunā. Description de la partie de campagne. Arjuna et Kṛṣṇa devisent à part, quand un brahmane vient les trouver. (= 32 ślokas)

  1. 215. Il se présente comme un brahmane vorace, et demande qu’on lui donne, pour une fois, suffisamment à manger. Quand on le lui accorde, il révèle qu’il est Agni, et veut dévorer la forêt Khāṇḍava protégée par Indra. Tous ses essais antérieurs ont été infructueux. Arjuna lui demande un arc et des flèches pour pouvoir affronter Indra, et des chevaux. (= 19 ślokas)

  1. 216. Agni invoque Varuṇa et lui demande l’arc Gāṇḍīva; et le char marqué de l’emblème du singe pour Arjuna, et le disque pour Kṛṣṇa. Varuṇa les donne. Description de ces armes. Arjuna et Kṛṣṇa sont prêts, et Agni commence à dévorer la forêt Khāṇḍava. (= 34 ślokas)

  1. 217. Les créatures qui vivent dans la forêt périssent dans l’incendie. Arjuna les empêche de s’échapper. Indra, alerté par les Dieux, vient au secours de la forêt. Il envoie une pluie abondante, mais celle-ci s’évapore au contact du feu. Indra envoie des pluies encore plus abondantes. (= 22 ślokas)

  1. 218. Arjuna couvre la forêt d’une nuée de flèches qui arrêtent la pluie. Le serpent Takṣaka n’est pas dans la forêt, mais son fils Aśvasena essaye d’échapper. Sa mère l’avale pour le protéger. Arjuna coupe la tête de la mère, mais Indra réussit à sauver le serpent. Arjuna s’en prend directement à Indra et le couvre de flèches. Indra envoie ses propres armes, aidé par Vāyu. Arjuna riposte. Les oiseaux et les serpents attaquent Arjuna qui les détruit de ses flèches. Les Dieux, les gandharva, les rākṣasa se jettent à leur tour dans la bataille, mais sont défaits par Arjuna, tandis que Kṛṣṇa défait les sura et les Asuras avec son disque. Indra, monté sur son éléphant, lance son foudre, et tous les Dieux viennent à la rescousse, chacun avec son arme. Arjuna et Kṛṣṇa les arrêtent. Indra envoie une pluie de rochers, puis une montagne, mais Arjuna les détruit de ses flèches avant qu’ils ne touchent terre. (= 50 ślokas)

  1. 219. Arjuna et Kṛṣṇa font un grand carnage. Les Dieux fuient. Une voix explique à Indra qu’il ne peut rien contre Kṛṣṇa et Arjuna : ce sont Nara et Nārāyaṇa réincarnés. De plus, son ami Takṣaka n’est pas dans la forêt. Indra se retire du combat. Kṛṣṇa et Arjuna continuent de frapper toutes les créatures dans la forêt qui tombent dans le feu. Maya, un Asura, poursuivi par Agni et Kṛṣṇa, implore l’aide d’Arjuna et a la vie sauve. Ainsi, il y aura seulement six rescapés : Aśvasena, Maya et les quatre oiseaux Śārṅgaka. (= 40 ślokas)

  1. 220. Histoire des Śārṅgaka. Un grand ascète, Mandapāla, après une vie de rudes austérités, n’est pas reçu au ciel : c’est parce qu’il n’a pas de descendants. Il s’inquiète : comment va-t-il trouver rapidement des enfants?. Il se transforme en oiseau Śārṅgaka, rencontre Jaritā qui lui donne quatre enfants qu’il abandonne aussitôt, encore dans l’œuf, pour convoler avec Lapitā. Quand Mandapāla voit Agni venir pour brûler la forêt, il chante ses louanges. Agni lui donne un vœu, et Mandapāla demande que ses enfants soient épargnés. (= 32 ślokas)

  1. 221. Tandis que l’incendie fait rage, Jaritā se désespère. Ses enfants lui conseillent de fuir et de les abandonner. Elle leur conseille de se réfugier dans un trou de rat, mais ils rétorquent qu’il vaut mieux périr dans le feu que mangés par un rat. (= 21 ślokas)

  1. 222. Le rat sort de son trou, et un faucon l’emporte : la voie est libre !. Mais les oisillons argumentent : est-ce que le rat est bien mort ? Est-ce qu’il n’y en pas d’autres ?. Ils préfèrent toujours être brûlés vifs. Jaritā les laisse. Le feu s’approche d’eux. (= 18 ślokas)

  1. 223. Les oisillons font l’éloge d’Agni et lui demandent protection. Agni, se souvenant de la promesse qu’il a faite à Mandapāla, les épargne, et, à leur demande, s’attaque aux chats. (= 25 ślokas)

  1. 224. Malgré la promesse d’Agni, Mandapāla est inquiet pour ses enfants. Malgré la jalousie de Lapitā, il retourne dans la forêt et y trouve ses enfants sains et saufs. Mais ceux-ci sont fâchés contre lui et Jaritā, revenue entre temps, le renvoie chez Lapitā. ”Rien n’est pire que la jalousie des femmes !” s’exclame Mandapāla. A cause d’elle Arundhatī, la femme de Vasiṣṭha, est devenue une étoile de second ordre. (= 32 ślokas)

  1. 225. Mandapāla calme ses fils : il les a recommandés à Agni, il a confiance en leur mère et en eux-mêmes, pourquoi serait-il venu avant ?. Agni, rassasié, vient trouver Arjuna. Indra vient aussi, félicite Arjuna et Kṛṣṇa de leur exploit et leur donne un vœu. Arjuna demande des armes, et Indra lui dit qu’elles lui seront données en temps voulu. Kṛṣṇa demande une amitié indéfectible avec Arjuna, et elle lui est accordée. Agni donne leur congé à Arjuna et Kṛṣṇa, qui partent avec Maya. (= 19 ślokas)

 

II. LE LIVRE DE L’ASSEMBLÉE 2511 ślokas

 (20) Le Palais de l'Assemblée : 1-11

2. 1. Maya veut montrer sa reconnaissance envers Arjuna. Kṛṣṇa lui demande de construire un Palais de l'Assemblée pour Yudhiṣṭhira. Avec le cérémonial nécessaire, Maya pose la première pierre. (= 19 ślokas)

 2. 2. Après avoir pris congé de tous, Kṛṣṇa retourne à Dvārakā. Les Pāṇḍava l’accompagnent un temps. (=   23 ślokas)

 2. 3. Maya part au lac Bindu chercher des pierre précieuses qu’il a déposées là. Il promet aussi de rapporter la massue du roi Yauvanāśva pour Bhīma et la conque Devadatta ayant appartenu à Varuṇa pour Arjuna. Rappel de tous les sacrifices qui se sont tenus au lac Bindu. Maya rapporte tout ce qu’il était parti chercher et construit en quatorze mois un Palais de l'Assemblée incomparable. Description du Palais de l'Assemblée. (=   34  ślokas)

 2. 4. Inauguration par Yudhiṣṭhira. Le fête dure sept jours. Description de la nombreuse assistance. Yudhiṣṭhira retourne dans son palais. (=   34 ślokas)

 2. 5. Nārada, entouré de disciples, vient rendre visite à Yudhiṣṭhira dans le Palais de l'Assemblée. Nārada instruit Yudhiṣṭhira sur l’ensemble des devoirs du roi. (=  116 ślokas)

 2. 6. Yudhiṣṭhira l’assure qu’il fait de son mieux selon ses forces. Puis, il lui demande s’il a jamais vu un Palais de l'Assemblée aussi beau. Nārada n’en a jamais vu chez les hommes, mais chez les Dieux. Yudhiṣṭhira lui demande de les décrire. (=   18 ślokas)

 2. 7. Le Palais de l'Assemblée d’Indra : description, par qui elle est fréquentée. (=   26 ślokas)

 2. 8. Le Palais de l'Assemblée de Yama : description, par qui elle est fréquentée. (=   38 ślokas)

 2. 9. Le Palais de l'Assemblée de Varuṇa: description, par qui elle est fréquentée. (=   25 ślokas)

 2. 10. Le Palais de l'Assemblée de Kubera : description, par qui elle est fréquentée. (=  23 ślokas)

 2. 11. Le Palais de l'Assemblée de Brahmā : description, par qui elle est fréquentée. Yudhiṣṭhira remarque qu’un seul roi, Hariścandra, fréquente le Palais de l'Assemblée d’Indra : c’est parce qu’il a offert le grand sacrifice de la consécration royale (rājasūya), lui explique Nārada. Il ajoute que son père, Pāṇḍu, lui conseille d’offrir également ce sacrifice. (=   73 ślokas)

 

(21) Le conseil : 12-17

2. 12. Yudhiṣṭhira décide d’offrir ce sacrifice. Il rassemble son conseil et l’interroge : par ce sacrifice, le roi indique qu’il aspire à la souveraineté universelle ; l’ensemble des rois doit donc en être d’accord, lui répond-on. Mais le conseil unanime pense qu’il a toutes les qualités requises. Yudhiṣṭhira décide de consulter Kṛṣṇa. Un envoyé ramène Kṛṣṇa à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira lui explique qu’il veut offrir le sacrifice de la consécration royale et lui demande son avis. (= 40 ślokas)

 2. 13. Kṛṣṇa encourage Yudhiṣṭhira à le faire : mais le roi Jarāsaṃdha aspire également à la royauté universelle et il a de puissants alliés. Kṛṣṇa rappelle qu’il y a cent un rois en tout descendant des lignées d’Ila et d’Ikṣvāku. Il décrit l’état des alliances entre les différents rois et les guerres récentes, la montée en puissance de Jarāsaṃdha. Jarāsaṃdha a emprisonné tous les rois qu’il a vaincus, et compte les sacrifier à Śiva. Il faut tuer Jarāsaṃdha et libérer les rois. (= 68 ślokas)

 2. 14. Yudhiṣṭhira hésite. Bhīma et Kṛṣṇa l’encouragent : sur les cent un rois, quatre-vingt-six sont retenus prisonniers par Jarāsaṃdha, il en reste quatorze et il commencera le sacrifice quand il les aura tous pris. (= 20 ślokas)

 2. 15. Yudhiṣṭhira hésite toujours. Arjuna l’encourage. (= 16 ślokas)

 2. 16. Kṛṣṇa conseille de ne pas déclarer une guerre ouverte, mais de s’introduire chez Jarāsaṃdha et de le tuer. Histoire de Jarāsaṃdha. Bṛhadratha, le puissant roi de Magadha, avait fait un pacte avec ses femmes, qu’il ne les offenserait jamais. Mais il n’a pas d’enfants. Un jour, il accueille l’ermite Candakauśika qui lui offre un vœu. Il demande un fils. Une mangue tombe dans le giron de l’ermite, et celui-ci la donne au roi : “Ton vœu est exaucé”. Se rappelant le pacte qu’il a fait avec ses épouses, il partage la mangue en deux et la leur donne. Elles deviennent toutes deux enceintes, mais donnent naissance chacune à une moitié d’enfant. Affolées, elles les abandonnent. Une rākṣasī, Jarā, les emporte pour les manger. Pour les transporter plus facilement, elle les lie ensemble, et les deux moitiés se réunissent en un enfant parfaitement constitué. La rākṣasī abandonne l’enfant, qui est récupéré par les reines. Jarā prend une forme humaine et rend l’enfant au roi. (= 51 ślokas)

 2. 17. Jarā explique au roi ce qui s’est passé et disparaît. L’enfant est nommé Jarāsaṃdha. L’ermite Candakauśika revient et prédit un grand avenir à Jarāsaṃdha : il soumettra les rois et verra Śiva de ses propres yeux. Et de fait, Jarāsaṃdha devenu roi, avec l’aide de Haṃsa et Dibhika, deux invincibles guerriers, conquiert les royaumes. (= 27 ślokas)

 

(22) La mort de Jarāsaṃdha : 18-22

2. 18. Kṛṣṇa propose de partir avec Bhīma et Arjuna pour tuer Jarāsaṃdha. Yudhiṣṭhira accepte. Kṛṣṇa, Bhīma et Arjuna se déguisent en jeunes brahmanes en fin d’études (snātaka) et partent pour Magadha. (= 30 ślokas)

 2. 19. Ils arrivent en vue de Girivraja, la capitale de Magadha. Description des environs et des cinq montagnes qui entourent la ville. Ils entrent dans la ville et perçant un rempart et dans le palais de Jarāsaṃdha en perçant les murailles. Ils sont accueillis par le roi qui s’étonne à leur aspect. Kṛṣṇa lui explique qu’ils sont en fait des kṣatriya qui ont fait leur vœux et qu’on n’entre pas chez un ennemi par la porte. (= 50 ślokas)

 2. 20. Jarāsaṃdha demande des explications. Kṛṣṇa lui reproche d’avoir emprisonné les rois et de vouloir les sacrifier à Śiva : le sacrifice humain est intolérable. Il déclare qu’ils sont venus délivrer les rois, dévoile leurs noms et le défie. Jarāsaṃdha demande les conditions du combat. (= 34 ślokas)

 2. 21. Kṛṣṇa lui demande avec lequel des trois il désire se battre, et Jarāsaṃdha choisit Bhīma. Combat à mains nues entre Bhīma et Jarāsaṃdha. Le combat dure treize jours et treize nuits sans interruption. Le quatorzième jour, au soir, au soir, Jarāsaṃdha est épuisé. Bhīma saisit Jarāsaṃdha. (= 23 ślokas)

 2. 22. Kṛṣṇa encourage Bhīma. Bhīma tue Jarāsaṃdha. Les hurlements de joie de Bhīma terrifient la ville. Kṛṣṇa libère les rois, fait atteler le char céleste de Jarāsaṃdha et quitte Girivraja. Il s’arrête dans la plaine, les rois libérés viennent lui rendre hommage. Il annonce que Yudhiṣṭhira désire offrir le sacrifice de la consécration royale, et les rois acceptent. Sahadeva, le fils de Jarāsaṃdha, vient se mettre sous la protection de Kṛṣṇa. Il est oint roi de Magadha et fait alliance avec Kṛṣṇa. Kṛṣṇa et les deux Pāṇḍava retournent ensuite à Indrapraṣṭa où Yudhiṣṭhira les félicite. Les rois libérés rendent visite à Yudhiṣṭhira et lui font allégeance. Kṛṣṇa rentre à Dvārakā. (= 58 ślokas)

 

(23) La conquête du monde : 23-29

2. 23. Arjuna part conquérir les peuples du nord. De même, Bhīma à l’est, Sahadeva au sud et Nakula à l’ouest. Les conquêtes d’Arjuna. Combat d’Arjuna avec Bhagadatta. Bhagadatta accepte de payer tribut. (= 26 ślokas)

 2. 24. Suite des conquêtes d’Arjuna. (= 27 ślokas)

 2. 25. Suite des conquêtes d’Arjuna, toujours plus au nord. Il renonce à saisir le pays des Uttarakuru, mais en rapporte tribut. Arjuna revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 20 ślokas)

 2. 26. Conquêtes de Bhīma. Alliance avec Śiśupāla. (= 16 ślokas)

 2. 27. Suite des conquêtes de Bhīma. Il revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 28 ślokas)

 2. 28. Conquêtes de Sahadeva. Il bute devant Māhiṣmatī : le roi Nīla est aidé par Agni. Agni, autrefois, déguisé en brahmane, avait été convaincu d’adultère et conduit devant le roi. Réprimandé, il avait flamboyé de colère, et le roi, surpris, s’était incliné devant lui. Il avait accordé un vœu au roi, qui avait choisi que son armée soit invincible. Sahadeva fait l’éloge d’Agni et offre un sacrifice. Le feu lui accorde sa protection et le roi Nīla fait allégeance à Sahadeva. Suite des conquêtes de Sahadeva. Sahadeva revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 55 ślokas)

 2. 29. Conquêtes de Nakula. Nakula revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 19 ślokas)

 

(24) Le sacrifice de la consécration royale : 30-32

2. 30. Excellence du gouvernement de Yudhiṣṭhira. Arrivée de Kṛṣṇa à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira le remercie de son aide et lui demande de l’assister pour le sacrifice de la consécration royale. On commence les préparatifs : Sahadeva est chargé de rassembler le matériel nécessaire. La nourriture est préparée. Vyāsa choisit les prêtres sacrifiants. Les pavillons sont construits et les invitations envoyées. La fête se prépare, les brahmanes affluent et sont reçus avec des cadeaux, les rois arrivent. Yudhiṣṭhira envoie Nakula inviter Bhīṣma, Dhṛtarāṣṭra, Vidura, Droṇa, Kṛpa et les fils de Dhṛtarāṣṭra qui voudraient venir. (= 54 ślokas)

 2. 31. Tous les Kaurava viennent à Indrapraṣṭa et tous les rois affluent. Ils sont parfaitement reçus, dans des pavillons construits spécialement pour eux. (= 25 ślokas)

 2. 32. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma, Droṇa et son fils, Kṛpa, Duryodhana de lui être favorable : toute la richesse qu’il a accumulée est à eux. Il fixe à chacun ses fonctions durant le sacrifice. Les rois ont apporté de riches cadeaux. (= 18 ślokas)

 

(25) Réception des dons : 33-36

2. 33. Le jour de l’onction, les brahmanes et les rois se rassemblent autour de l’autel. Nārada vient, avec les grand ṛṣi et assiste au sacrifice. Nārada se rappelle que tous les rois assemblés sont des incarnations partielles des Dieux et des êtres célestes, et notamment que Kṛṣṇa est Viṣṇu. Bhīṣma demande à Yudhiṣṭhira de distribuer les cadeaux de bienvenue aux hôtes, et de commencer par celui qui a les plus grands mérites. Yudhiṣṭhira, sur le conseil de Bhīṣma, choisit de commencer par Kṛṣṇa. Śiśupāla proteste. (= 32 ślokas)

 2. 34. “Kṛṣṇa ne mérite pas cet honneur”, dit-il. ”Il n’est ni roi, ni prêtre, ni précepteur !”. C’est mépriser les rois présents. Yudhiṣṭhira montre qu’il n’est pas digne en agissant ainsi, et Kṛṣṇa un profiteur. Śiśupāla quitte l’assemblée. (= 23 ślokas)

 2. 35. Yudhiṣṭhira rattrape Śiśupāla et lui remontre que ses reproches sont injustifiés. Bhīṣma fait l’éloge de Kṛṣṇa. (= 29 ślokas)

 2. 36. Sahadeva défie quiconque ne serait pas d’accord avec le choix de Kṛṣṇa. Aucun des rois ne se manifeste. Le parti de Śiśupāla projette d’interrompre le sacrifice. (= 15 ślokas)

 

(26) Mort de Śiśupāla : 37-42

2. 37. Bhīṣma rassure Yudhiṣṭhira : ce sont des chiens qui aboient autour du lion endormi. Śiśupāla l’entend. (= 15 ślokas)

 2. 38. Paroles méprisantes de Śiśupāla envers Kṛṣṇa, puis envers Bhīṣma. Il raconte l’Histoire de l’oie. Une oie prêchait la loi aux oiseaux pour les mettre en confiance et mangeait leurs œufs : les oiseaux s’en aperçoivent et la tue. Il en va ainsi de Bhīṣma. (= 40 ślokas)

 2. 39. Il reproche l’assassinat de Jarāsaṃdha contre toutes les règles. Bhīma se met en colère et se précipite sur Śiśupāla. Bhīṣma le retient et le calme. Śiśupāla demande à Bhīṣma de laisser Bhīma l’affronter, afin qu’il puisse le tuer. (= 20 ślokas)

 2. 40. Bhīṣma raconte l’Histoire de Śiśupāla. Śiśupāla est né avec quatre bras et trois yeux et il brayait comme un āne. Son père, effrayé de sa monstruosité veut s’en débarrasser, mais une voix céleste lui dit de ne pas le faire : celui qui doit le tuer est déjà né, les bras et l’œil excédentaires tomberont quand il le prendra sur ses genoux. Les rois viennent voir cet enfant monstrueux, et parmi eux Balarāma et Kṛṣṇa. Quand Kṛṣṇa prend l’enfant sur ses genoux, il redevient normal. Kṛṣṇa accorde un vœu à sa mère, et elle lui demande d’épargner son fils, malgré ses offenses. Kṛṣṇa promet de lui pardonner cent offenses. (= 23 ślokas)

 2. 41. Śiśupāla continue à reprocher son choix à Bhīṣma et passe en revue les autres rois qui auraient dū accéder à cet honneur. Il raconte l’histoire de l’oiseau téméraire qui prêche la prudence, mais se nourrit des morceaux de viande pris entre les dents du lion : sa vie tient au bon vouloir du lion. Il en va de même pour Bhīṣma : sa vie tient au bon vouloir des rois. Bhīṣma s’énerve : que quiconque ne pense pas que Kṛṣṇa est le meilleur, le défie. (= 33 ślokas)

 2. 42. Śiśupāla défie Kṛṣṇa. Kṛṣṇa raconte les nombreuses offenses que lui a faites Śiśupāla, et en particulier qu’il a courtisé Rukminī. Śiśupāla se moque de lui . Kṛṣṇa lui coupe la tête de son disque. Une aura radieuse sort du corps de Śiśupāla et entre en Kṛṣṇa. Les rois ne savent quelle conduite prendre. On procède aux cérémonies funèbres pour Śiśupāla, et son fils est fait roi. Le sacrifice de la consécration royale reprend, sous la garde de Kṛṣṇa. A la fin des cérémonies, les rois souhaitent bonne chance à Yudhiṣṭhira et celui-ci les remercie et les fait raccompagner par ses fils aux frontières de son royaume. Kṛṣṇa fait ses aDieux et part pour Dvārakā. Ne restent à Indrapraṣṭa que Duryodhana et Śakuni. (= 60 ślokas)

 

(27) La partie de dés : 43-65

2. 43. Duryodhana visite le Palais de l'Assemblée de Yudhiṣṭhira. Il prend une dalle de cristal pour un bassin, puis un bassin pour le sol, et tombe tout habillé dedans. Il se cogne contre une porte fermée qu’il pense ouverte. On se moque de lui. Duryodhana retourne à Hāstinapura, plein de jalousie devant l’opulence et le succès des Pāṇḍava. Il énumère à Śakuni les raisons de sa rancœur et lui annonce qu’il va se suicider : il ne peut tolérer leur fortune. (= 36 ślokas)

 2. 44. Śakuni lui remontre qu’il ne peut en vouloir aux Pāṇḍava : ils ont fait ce qu’il fallait pour augmenter leur prospérité. Duryodhana avec ses frères et ses alliés peut en faire autant. Duryodhana rétorque qu’avec ses frères et ses alliés, il peut défaire les Pāṇḍava. Les Pāṇḍava ne peuvent être défaits au combat, répond Śakuni, mais il connaît un autre moyen de défaire Yudhiṣṭhira : celui-ci aime à jouer aux dés, mais n’y connaît rien. Qu’on lui propose une partie, et Śakuni se fait fort de le dépouiller. (= 22 ślokas)

 2. 45. Śakuni représente à Dhṛtarāṣṭra que son fils est abattu. Dhṛtarāṣṭra interroge Duryodhana : pourquoi est-il abattu, n’a-t-il pas tout ce qu’il peut désirer ?. Duryodhana raconte les richesses de Yudhiṣṭhira : comment pourrait-il être satisfait. Śakuni propose de jouer aux dés contre Yudhiṣṭhira. Dhṛtarāṣṭra veut consulter Vidura avant de donner son autorisation. Duryodhana proteste : Vidura ne sera jamais d’accord, et si la partie de dés n’a pas lieu, il se tuera. Pour apaiser Duryodhana, Dhṛtarāṣṭra fait construire une salle aux mille piliers où la partie pourrait avoir lieu. Puis il demande son avis à Vidura. Vidura lui déconseille d’autoriser la partie - ce serait la division entre ses fils - et va trouver Bhīṣma. (= 58 ślokas)

 2. 46. Reprise en détail de la discussion entre Dhṛtarāṣṭra, Duryodhana et Śakuni. Dhṛtarāṣṭra, devinant l’avis de Vidura, demande de à Duryodhana de renoncer à la partie de dés : il a tout ce qu’il peut désirer, pourquoi se désespérer ?. Duryodhana décrit l’opulence de Yudhiṣṭhira, et les splendeurs du Palais de l'Assemblée . (= 35 ślokas)

 2. 47. Il décrit le tribut apporté à Yudhiṣṭhira par les rois. (= 31 ślokas)

 2. 48. Suite de la description du tribut. Description des serviteurs que Yudhiṣṭhira loge et nourrit. (= 42 ślokas)

 2. 49. Même les rois les plus renommés servent Yudhiṣṭhira, ce sont eux qui l’ont équipé pour la cérémonie. Les grands ṛṣi étaient présents à la cérémonie. Aucun roi n’a jamais atteint la splendeur de Yudhiṣṭhira lors de sa consécration. Comment Duryodhana ne serait-il pas affligé ! (= 25 ślokas)

2. 50. Dhṛtarāṣṭra admoneste Duryodhana : qu’il ne haïsse pas les Pāṇḍava, qu’il ne convoite pas leur fortune, qu’il profite de ce qu’il a. Duryodhana réplique que la loi du kṣatriya est la guerre, que le mécontentement est la racine de la fortune : la loi est de prendre à ceux qui ont. Il reprendra la fortune des Pāṇḍava : s’il n’est pas égal à eux, à quoi bon vivre ? (= 28 ślokas)

2. 51. Śakuni se fait fort de prendre ses richesses aux dés à Yudhiṣṭhira. Dhṛtarāṣṭra n’approuve pas, mais finit par faire construire une salle aux mille piliers pour le jeu de dés. Une fois la salle construite, Il demande à Vidura d’aller chercher les Pāṇḍava pour la leur montrer : ils y joueront aux dés en famille. Vidura n’approuve pas. Dhṛtarāṣṭra lui démontre qu’il n’y a là rien de mal : aux dés, c’est le destin qui décide. (= 26 ślokas)

 2. 52. Vidura se rend à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira l’interroge : Je te sens préoccupé, tout va-t-il bien ?. Vidura lui transmet l’invitation au jeu de dés. Yudhiṣṭhira se méfie des conséquences possibles. Vidura lui répond qu’il en est bien d’accord, mais ne peut que transmettre l’invitation de Dhṛtarāṣṭra. Yudhiṣṭhira demande quels seront les joueurs : ce sont probablement des tricheurs, dit Yudhiṣṭhira, mais il ne peut refuser un défi, il l’a juré. Les Pāṇḍava se rendent en grande pompe chez Dhṛtarāṣṭra où ils rencontrent les Kaurava. Ils dorment dans les quartiers qu’on leur a préparés, assistent aux rites matinaux en entrent dans la salle, pleine de joueurs. (= 37 ślokas)

 2. 53. Śakuni invite Yudhiṣṭhira à jouer et celui-ci lui demande de ne pas tricher. Śakuni répond que la tricherie fait partie de l’art du joueur : si Yudhiṣṭhira a peur, qu’il renonce !. Duryodhana met en jeu ses bijoux et son trésor, et Śakuni jouera pour lui. Les rois se pressent pour assister à la partie. Śakuni joue et gagne. (= 25 ślokas)

 2. 54. Yudhiṣṭhira perd successivement un collier de perles, cent jarres contenant mille pièces d’or, son char, mille éléphants, cent mille esclaves femmes, puis cent mille esclaves homme, cent mille chars avec leurs chevaux et leurs cochers, ses chevaux gandharva, des milliers de chariots, de chars et de bétail avec les soixante mille hommes qui s’en occupent, quatre cents coffrets contenant chacun cinq boisseaux d’or fin. (= 29 ślokas)

 2. 55. Vidura essaye d’interrompre la partie. Duryodhana est né en poussant des cris de chacal : il entraîne les Kaurava à leur perte. Qu’on laisse Arjuna le maītriser : il vaut mieux perdre un seul que toute la famille !. Il raconte l’Histoire des oiseaux qui crachaient de l’or. Un homme, par avarice, attrape des oiseaux qui crachaient de l’or dans sa maison et les tue : il a détruit ce qui aurait pu lui apporter la fortune. Que Duryodhana ne trahisse pas les Pāṇḍava pour l’attrait d’un gain immédiat, il s’en repentirait. (= 17 ślokas)

 2. 56. Ce jeu de dés conduit à la guerre et à leur destruction mutuelle. Que Śakuni soit chassé : il triche. (= 10 ślokas)

 2. 57. Duryodhana accuse Vidura de préférer les Pāṇḍava : il est chez eux comme un serpent. Qu’il ne se mêle pas des affaires des autres : personne ne lui a demandé son avis. Vidura lui répond que l’ami d’un roi n’est pas celui qui le flatte, mais celui qui s’en tient à la loi, et quitte la salle. (= 21 ślokas)

 2. 58. Śakuni demande à Yudhiṣṭhira de mettre en jeu ce qu’il n’a pas encore perdu. Yudhiṣṭhira perd successivement toute sa fortune, tout son bétail, tout son royaume avec ses villes, ses richesses, ses habitants sauf les brahmanes, tous ses ornements personnels, Nakula, Sahadeva, Arjuna, Bhīma, lui-même enfin. Il met en jeu Draupadī. Les assistants protestent, mais Śakuni jette les dés et gagne. (= 43 ślokas)

 2. 59. Duryodhana demande à Vidura d’aller chercher Draupadī. Vidura rétorque qu’elle n’a pas été gagnée : Yudhiṣṭhira l’a mise en jeu alors qu’il ne s’appartenait plus. Il exhorte Duryodhana à la modération : il ne voit pas les dangers qui le menacent. (= 12 ślokas)

 2. 60. Duryodhana envoie un huissier chercher Draupadī. L’huissier raconte à Draupadī comment elle a été perdue aux dés. Draupadī lui demande de poser cette question à Yudhiṣṭhira : qui a été perdu le premier, lui-même ou elle ?. Yudhiṣṭhira ne répond rien. Draupadī est à demi vêtue et indisposée. Duryodhana demande à nouveau qu’on amène Draupadī et envoie Duḥśāsana la chercher. Duḥśāsana la traîne par les cheveux. Draupadī l’implore : elle ne peut se présenter à l’assemblée dans cet état. Aucune importance, répond Duḥśāsana, elle est maintenant esclave. Elle implore encore, en vain. Elle jette un coup d’œil à ses époux qui s’enflamment de colère. Duḥśāsana la traite d’esclave et rit. Seuls Śakuni, Karṇa et Duryodhana approuvent bruyamment : les autres spectateurs sont indignés. Bhīṣma revient sur un point de droit : comment Yudhiṣṭhira, qui s’était perdu lui-même, a-t-il pu mettre Draupadī en jeu, puisqu’elle ne lui appartenait plus ?. Et pourtant Yudhiṣṭhira l’a fait de son plein gré. Il n’avait pas le choix, en face de tricheurs, répond Draupadī, et elle éclate en sanglots. Bhīma contemple la scène et éclate : (= 47 ślokas)

2. 61. Il s’en prend à Yudhiṣṭhira : qu’il ait perdu tout ce qu’ils possédaient et eux-mêmes, c’est son droit. Mais il n’avait pas le droit de jouer Draupadī. ”Je brûlerai tes bras”, s’exclame-t-il. Arjuna excuse Yudhiṣṭhira, mais Bhīma ne se calme pas. Vikarṇa, un fils de Dhṛtarāṣṭra, repose la question de savoir si Draupadī a bien été gagnée, mais personne ne lui répond. Il expose alors son propre point de vue : Draupadī n’appartenait plus à Yudhiṣṭhira quand elle a été mise comme enjeu : elle ne peut donc avoir été gagnée. L’assemblée l’approuve. Karṇa, lui, maintient que Draupadī a bien été gagnée. De plus, elle va avec plusieurs hommes, c’est une putain. On peut donc en faire ce qu’on veut : qu’on les déshabille, elle et les Pāṇḍava !. Les Pāṇḍava se déshabillent et Duḥśāsana saisit le vêtement de Draupadī : mais à mesure qu’il le lui arrache, il en vient un autre semblable. Les rois s’émerveillent, et Bhīma jure d’ouvrir la poitrine de Duḥśāsana et de boire son sang. Les rois l’approuvent. Duḥśāsana, au milieu d’une pile de vêtements finit par s’arrêter. Vidura prend la parole : il faut répondre à la question de Draupadī. Il raconte l’Histoire de Prahlāda. Virocana, le fils de l’Asura Prahlāda, aime la même fille que Sudhanvan, le fils d’Aṅgiras. Chacun prétend être supérieur à l’autre, et ils parient sur leur vies. Ils font appel à Prahlāda pour les départager, et Sudhanvan le menace du foudre d’Indra s’il ne dit pas la vérité. Prahlāda va demander conseil à Kaśyapa. Kaśyapa lui répond qu’il faut dire la vérité, et lui montre les conséquences du mensonge : Si la justice est bafouée devant l’assemblée par l’injustice et si l’épine n’est pas retirée, elle percera les assistants. Prahlāda dit alors à son fils : ”Sudhanvan est meilleur que toi”. Sudhanvan le félicite d’avoir dit la vérité et laisse la vie sauve à Virocana. Les rois ne répondent rien. (= 82 ślokas)

 2. 62. Duḥśāsana jette Draupadī à terre. Draupadī proteste : le traitement qu’on lui inflige est contre la loi. On n’introduit pas une femme dans l’assemblée des hommes !. Est-elle libre, ou esclave ?. Bhīṣma trouve le problème difficile à résoudre : que l’on demande à Yudhiṣṭhira luimême. Duryodhana en rajoute : qu’on interroge les Pāṇḍava : ils devront dire que Yudhiṣṭhira ne pouvait disposer de Draupadī et d’eux-mêmes et ainsi en faire un menteur. Bhīma intervient : avec la permission de Yudhiṣṭhira, il écrasera avec le plat de ses mains les fils de Dhṛtarāṣṭra. (= 38 ślokas)

 2. 63. Karṇa dit à Draupadī qu’elle est esclave : qu’elle les serve et se choisisse un autre mari qui ne joue pas aux dés. Duryodhana demande à Yudhiṣṭhira s’il pense que Draupadī a bien été gagnée et il montre sa cuisse à Draupadī. Bhīma jure de briser cette cuisse de sa massue. Duryodhana insiste : Si Bhīma, Arjuna et les jumeaux déclarent que Yudhiṣṭhira n’avait pas le droit de disposer d’eux, alors Draupadī ne sera pas esclave. Arjuna répète que Yudhiṣṭhira pouvait bien disposer d’eux quand il les a joués : mais était-il encore le maître de Draupadī ?. Présages funestes. Dhṛtarāṣṭra intervient et donne tort à Duryodhana. Il offre un vœu à Draupadī. Elle demande la liberté pour Yudhiṣṭhira. Puis celle de Bhīma, d’Arjuna et des jumeaux. Elle refuse un troisième vœu. (= 36 ślokas)

 2. 64. Karṇa félicite Draupadī : elle a sauvé ses maris. Yudhiṣṭhira calme la fureur de Bhīma. (= 17 ślokas)

 2. 65. Dhṛtarāṣṭra donne congé à Yudhiṣṭhira : qu’il rejoigne son royaume, règne en paix et oublie les offenses. Les Pāṇḍava retournent vers Indrapraṣṭa. (= 17 ślokas)

 

(28) Les suites de la partie de dés : 66-72

2. 66. Duḥśāsana se plaint à Duryodhana de ce que leur père leur a fait perdre tout ce qu’ils avaient gagné. Ils vont trouver Dhṛtarāṣṭra : Les Pāṇḍava libérés vont lever une armée et les attaquer : leur attitude est claire, ils ne pardonneront jamais les offenses faites à Draupadī. Que l’on fasse rouler les dés encore une fois. L’enjeu : un exil de douze ans dans la forêt, une année incognito, et s’ils sont découverts, encore douze ans d’exil. Ainsi les Kaurava auront le temps d’asseoir leur puissance, de rassembler une armée invincible et pourront les vaincre. Dhṛtarāṣṭra accepte, malgré les objurgations de ses conseillers. Gāndhārī elle-même intervient. Mais Dhṛtarāṣṭra reste ferme. (= 37 ślokas)

 2. 67. Yudhiṣṭhira, pour ne pas désobéir au roi, revient. Śakuni précise l’enjeu : pour celui qui perd, douze ans d’exil dans la forêt, un an incognito et s’ils sont découverts, douze ans d’exil encore. Il joue et gagne. (= 21 ślokas)

 2. 68. Les Pāṇḍava revêtent des vêtements de daim. Duḥśāsana se moque d’eux : les Pāṇḍava sont comme des graines de sésame stériles. Bhīma le menace et l’autre répond : “vache, vache”. Bhīma réitère son serment de lui ouvrir la poitrine et de boire son sang. Duryodhana se moque de lui. Bhīma jure de le tuer de sa massue et de poser son pied sur sa tête. Arjuna annonce qu’il tuera Karṇa et Sahadeva qu’il tuera Śakuni. Nakula jure qu’il fera grand carnage des Kaurava. Ils vont faire leurs aDieux à Dhṛtarāṣṭra. (= 46 ślokas)

 2. 69. Yudhiṣṭhira souhaite bonne chance aux Kaurava. Personne n’ose lui répondre, sauf Vidura qui le réconforte, le bénit et lui souhaite bonne chance. (= 21 ślokas)

 2. 70. Draupadī prend congé de Kuntī. Kuntī lui souhaite bonne chance. Kuntī voit ses fils prêts au départ et se lamente. Les Pāṇḍava la consolent et partent pour la forêt. Dhṛtarāṣṭra fait venir Vidura. (= 24 ślokas)

 2. 71. Vidura décrit le départ des Pāṇḍava, Yudhiṣṭhira se couvre les yeux pour ne pas avoir de mauvais regards, Bhīma écarte les bras pour montrer sa force, Arjuna répand du sable pour compter les ennemis qu’il tuera de ses flèches, Sahadeva a couvert sa face pour qu’on ne le reconnaisse pas, Nakula s’est couvert de poussière pour ne pas voler les cœurs des femmes en route, Draupadī, son unique vêtement taché de sang, a annoncé le sort qui frappera les femmes des Kaurava dans treize années et le chapelain Dhaumya dit les chants des morts pour les Kaurava. Le peuple se désespère, des présages funestes se manifestent. Nārada apparaît devant Dhṛtarāṣṭra et annonce que par la faute de Duryodhana, les Kaurava périront dans treize ans. Duryodhana, Karṇa et Śakuni offrent le royaume à Droṇa. Droṇa leur répond qu’il leur sera fidèle, mais que dans treize ans, il sera tué par Dhṛṣṭadyumna. Il les exhorte à faire la paix avec les Pāṇḍava. Dhṛtarāṣṭra, en entendant cela, demande à Vidura de ramener les Pāṇḍava, ou de les laisser aller dans leur royaume. (= 47 ślokas)

 2. 72. Saṃjaya montre à Dhṛtarāṣṭra que sa conduite a entraîné un grand péril. Dhṛtarāṣṭra se lamente : il ressasse toutes les offenses qui ont été faites à Draupadī. Il lui a offert un vœu, mais Vidura lui fait voir que c’était trop tard, que l’offense était faite. Il lui a demandé de faire la paix avec les Pāṇḍava, mais il ne l’a pas écouté par faiblesse envers son fils. (= 36 ślokas)

 

III. LE LIVRE DE LA FORÊT 11664 ślokas

(29) Les Enseignements : 1-11

3. 1. Les Pāṇḍava quittent Hāstinapura. Le peuple de la ville, indigné de la conduite de Duryodhana, les suit et fait leur éloge. Yudhiṣṭhira leur confie Bhīṣma, Dhṛtarāṣṭra, Vidura et sa mère et les renvoie. Les Pāṇḍava passent la nuit au bord de la Gaṅgā. Quelques brahmanes les ont suivis jusque là. (= 43 ślokas)

 3. 2. Yudhiṣṭhira engage les brahmanes à retourner en ville : la vie serait trop dure pour eux dans la forêt et il ne pourrait les nourrir. Śaunaka cite à Yudhiṣṭhira les paroles de Janaka : il faut dominer l’amour et la haine, la richesse est source d’ennuis. Yudhiṣṭhira lui répond qu’il ne désire pas la richesse pour lui-même, mais pour pouvoir faire vivre les brahmanes, aider ceux qui sont démunis, et honorer ses hôtes. Śaunaka lui montre la voie de l’austérité, qui conduit à la délivrance. (= 79 ślokas)

 3. 3. Yudhiṣṭhira demande à son chapelain Dhaumya s’il doit garder ces brahmanes qu’il est incapable de nourrir. Dhaumya lui conseille de se livrer à l’austérité en adorant le soleil, le père de la nourriture. Yudhiṣṭhira se livre à la méditation sur le soleil et à l’ascèse. Les cent huit noms du soleil. (= 33 ślokas)

 3. 4. Le soleil, satisfait, apparaît à Yudhiṣṭhira : pendant douze ans, la nourriture ne lui fera jamais défaut. Yudhiṣṭhira prépare le repas, et la nourriture se multiplie : il peut nourrir les brahmanes et les siens. Ils partent pour la forêt Kāmyaka. (= 10 ślokas)

 3. 5. Dhṛtarāṣṭra s’inquiète de la loyauté de ses sujets. Vidura dit à Dhṛtarāṣṭra qu’il a mal agi et doit rétablir les Pāṇḍava dans leurs droits : s’il ne le fait pas, le désastre est certain. Dhṛtarāṣṭra l’accuse de partialité. Vidura part rejoindre les Pāṇḍava. (= 20 ślokas)

 3. 6, Vidura rejoint les Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira s’inquiète de ce qu’il va lui annoncer. Vidura leur dit que Dhṛtarāṣṭra lui a retiré sa confiance. (= 22 ślokas)

 3. 7, Dhṛtarāṣṭra se repent et envoie Saṃjaya chercher Vidura. Retour de Vidura à Hāstinapura. (= 24 ślokas)

 3. 8. Duryodhana est furieux du retour de Vidura et craint qu’il ne persuade Dhṛtarāṣṭra de faire revenir les Pāṇḍava. Śakuni et Duḥśāsana lui remontrent que les Pāṇḍava s’en tiendront à leur parole. Duryodhana n’est pas convaincu et Karṇa propose d’aller tuer les Pāṇḍava : ainsi, ils seront définitivement tranquilles. Ils se préparent à exécuter leur projet, mais Vyāsa les arrête va trouver Dhṛtarāṣṭra. (= 23 ślokas)

 3. 9. Vyāsa demande à Dhṛtarāṣṭra de calmer son fils et de faire revenir les Pāṇḍava, ou d’envoyer son fils vivre dans la forêt avec les Pāṇḍava pour qu’il apprenne à les apprécier. (= 12 ślokas)

 3. 10. Dhṛtarāṣṭra est bien conscient qu’il a eu tort, mais il aime son fils. Vyāsa lui raconte l’Entretien d’Indra avec la vache Surabhi. Surabhi se lamente : un paysan frappe son veau qui peine à tirer la charrue. Indra s’étonne qu’elle se lamente pour un seul veau, alors qu’elle en a des milliers. Elle les aime tous autant, mais c’est pour celui qui souffre que sa pitié est la plus grande !. Indra envoie une averse terrible sur le paysan. De même Vyāsa éprouve un amour égal pour tous ses neveux, mais plus de pitié pour les Pāṇḍava qui souffrent. (= 23 ślokas)

 3. 11. Maitreya arrive d’une visite chez les Pāṇḍava. Il chapitre Duryodhana. Il lui rappelle les exploits des Pāṇḍava et l’engage à faire la paix avec eux. Duryodhana l’ignore. Maitreya le maudit : il y aura une grande guerre, durant laquelle il aura la cuisse brisée par Bhīma. Dhṛtarāṣṭra obtient que la malédiction ne s’applique que si Duryodhana ne veut pas faire la paix. (= 39 ślokas)

 

(30) Mort de Kirmīra : 12

3. 12. Vidura raconte la mort de Kirmīra. Les Pāṇḍava arrivent de nuit à la forêt Kāmyaka. Un terrible rākṣasa, Kirmīra, leur barre la route. Il se présente, il désire se venger de Bhīma qui a tué son frère Baka et son ami Hiḍimba. Combat entre Bhīma et Kirmīra, à coup d’arbres, de rochers, à mains nues. Bhīma étrangle Kirmīra. (= 75 ślokas)

 

(31) Le montagnard : 13-42

3. 13. Kṛṣṇa, Dhṛṣṭadyumna, Dhṛṣṭaketu, les frères Kekaya viennent rendre visite aux Pāṇḍava. Kṛṣṇa se met en colère contre les Kaurava. Arjuna célèbre Kṛṣṇa. Kṛṣṇa lui révèle qu’il est Nārāyaṇa et qu’Arjuna est Nara, qu’il n’y a pas de différence entre eux. Draupadī fait l’éloge de Kṛṣṇa : mais s’il est tout puissant, comment a-t-elle pu être ainsi outragée ?. Elle déteste les Pāṇḍava qui n’ont pas su la protéger. Elle appelle à la vengeance contre Duryodhana en rappelant ses méfaits et éclate en sanglots. Kṛṣṇa la réconforte : elle sera reine et la terre boira le sang des Kaurava. (= 120 ślokas)

 3. 14. Si Kṛṣṇa était retourné plus tôt à Dvārakā, il aurait empêché la partie de dés. Dès qu’il a eu connaissance de ce qui était arrivé, il est venu rejoindre les Pāṇḍava. (= 17 ślokas)

 3. 15. Mais il se battait contre Śālva qui voulait venger son frère Śiśupāla. (= 22 ślokas)

 3. 16 Il raconte La destruction de Saubha. Śālva attaque Dvārakā. Description des défenses de Dvārakā. (= 23 ślokas)

 3. 17. Śālva met le siège devant Dvārakā, puis mène l’assaut. Sāmba met en fuite Kṣemavṛddhi, le général de Śālva, tue Vegavat. Cārudeṣna tue l'Asura Vivindhya. Pradyumna sort et marche contre Saubha, la forteresse aérienne de Śālva. (= 33 ślokas)

 3. 18. Combat entre Pradyumna et Śālva. Pradyumna est blessé par Śālva et s’évanouit. (= 24 ślokas)

 3. 19. Le cocher de Pradyumna, Dāruka, l’emporte hors du champ de bataille. Pradyumna reprend conscience et reproche à son cocher de l’avoir éloigné du combat : la loi des Vṛṣṇi est de ne jamais reculer au combat. (= 33 ślokas)

 3. 20. Dāruka rétorque que c’est le devoir d’un cocher de sauver la vie de son maître, et le ramène au combat. Pradyumna blesse Śālva. Pradyumna se prépare à l’achever, mais Nārada arrive en hāte pour l’arrêter : “C’est Kṛṣṇa qui doit tuer Śālva”. Śālva lève le siège. (= 27 ślokas)

 3. 21. Kṛṣṇa rentre à Dvārakā après le sacre de Yudhiṣṭhira : on lui raconte le siège. Kṛṣṇa part à la poursuite de Śālva et le trouve au bord de l’océan, dans sa forteresse aérienne Saubha. Combat entre Kṛṣṇa et Śālva. Śālva emploie la magie, Kṛṣṇa rétorque de la même manière. (= 38 ślokas)

 3. 22. Suite du combat. Le cocher de Kṛṣṇa est blessé. On annonce à Kṛṣṇa que Śālva a tué son père Vasudeva à Dvārakā tandis qu’il était à sa poursuite. Kṛṣṇa, découragé attaque Śālva. Il voit son père Vasudeva tomber de Saubha. Il veut abandonner le combat, mais comprend qu’il s’agit là de magie. (= 30 ślokas)

 3. 23. Kṛṣṇa repart à l’attaque. Saubha disparaît, mais il dirige ses flèches au son. Saubha réapparaît et Kṛṣṇa est enseveli sous un déluge de pierres. Kṛṣṇa se dégage et son cocher l’encourage. Kṛṣṇa lance son disque qui coupe Saubha en deux. Le disque revient dans la main de Kṛṣṇa qui le relance et coupe Śālva en deux. Voilà pourquoi Kṛṣṇa n’a pu se rendre à temps à Hāstinapura. Après avoir fait leurs aDieux aux Pāṇḍava, tous rentrent chez eux. (= 51 ślokas)

 3. 24. Les Pāṇḍava continuent dans la forêt. Le peuple d’Hāstinapura vient les trouver et se lamente. Arjuna les réconforte et les renvoie. (= 16 ślokas)

 3. 25. Ils arrivent au lac Dvaitavana, fréquenté par les ascètes. Description des lieux. Salué par tous, Yudhiṣṭhira s’installe avec ses frères au pied d’un arbre. (= 26 ślokas)

 3. 26. Ils s’installent dans la forêt. Mārkaṇḍeya vient les trouver et sourit en les voyant : il se rappelle Rāma, exilé comme eux dans la forêt. Il exhorte Yudhiṣṭhira à ne pas aller contre la loi, même pour retrouver sa puissance : qu’il vive dans la forêt comme il l’a promis. Mārkaṇḍeya repart. (= 18 ślokas)

 3. 27. Le brahmane Baka Dālbhya se réjouit de la vie en commun de nobles et de brahmanes dans la forêt : elle profite aux deux, ils se renforcent les uns les autres. (= 25 ślokas)

 3. 28. Draupadī déplore l’état pitoyable auquel ils sont réduits : pourquoi Yudhiṣṭhira ne donne-t-il pas libre cours à sa colère ? Il ne faut pas céder à ses ennemis. (= 37 ślokas)

 3. 29. Elle raconte l’Entretien de Prahlāda et de Bali Vairocana. Bali demande à son grand-père Prahlāda s’il vaut mieux pardonner ou prendre sa revanche. Cela dépend : Prahlāda expose les inconvénients du pardon et de la revanche, et les cas où il faut employer l’un ou l’autre. Draupadī conclut qu’il faut user d’autorité avec Duryodhana. (= 35 ślokas)

 3. 30. Yudhiṣṭhira considère que la colère est mauvaise conseillère : les sages la contrôlent. Eloge de la maītrise de soi et de la patience. (= 50 ślokas)

 3. 31. Draupadī ne comprend pas comment Yudhiṣṭhira, tellement attaché à la loi, peut s’être laissé entraîner à la partie de dés : l’homme n’est pas libre de ses actes !. A quoi sert de suivre la loi ?. Elle accuse Brahmā, lui qui fixe le destin et joue avec les hommes comme avec des marionnettes. Le bon est puni, le méchant prospère. (= 42 ślokas)

 3. 32. Yudhiṣṭhira répond qu’il n’est pas attaché à la loi pour les profits qu’elle peut lui procurer, mais parce que c’est son devoir. Il ne faut pas douter de la loi. (= 40 ślokas)

 3. 33. Draupadī insiste : elle ne rejette pas la loi, elle ne blāme pas Brahmā. Le sort des hommes est réglé par le destin, la chance et leurs actions. Il faut donc agir, quelque soit l’issue. (= 58 ślokas)

 3. 34. Bhīma reproche à Yudhiṣṭhira de prendre prétexte de la loi pour cacher sa couardise. Il l’encourage à marcher sur Hāstinapura et à reconquérir son royaume. (= 85 ślokas)

 3. 35. Yudhiṣṭhira répond qu’il a donné sa parole : il lui faut donc s’y tenir. (= 21 ślokas)

 3. 36. Le temps presse, répond Bhīma : seront-ils encore vivants à la fin de leur épreuve ? Et comment se cacher sans être reconnus durant une année ? (= 34 ślokas)

3. 37. Yudhiṣṭhira montre à Bhīma la puissance actuelle des Kaurava, alors qu’ils sont faibles et sans alliés. Vyāsa arrive : il va donner à Yudhiṣṭhira une connaissance magique qu’il devra transmettre à Arjuna, qui n’est autre que Nara, le compagnon éternel de Nārāyaṇa. Puis Arjuna ira chercher des armes divines auprès d’Indra, de Śiva, de Varuṇa, de Kubera et de Yama. Les Pāṇḍava se rendent dans la forêt Kāmyaka et s’y installent. (= 41 ślokas)

 3. 38. Yudhiṣṭhira envoie Arjuna chercher des armes divines chez Indra et lui transmet sa connaissance magique. Arjuna, armé de son arc Gāṇḍīva, se met en route. Il voyage avec la rapidité de la pensée. Il arrive à la montagne Indrakīla où un brahmane lui enjoint de déposer les armes : elles ne lui serviront plus de rien, il est dans le pays des ascètes. Arjuna refuse, et le brahmane se révèle être Indra, qui lui offre un vœu. Arjuna demande qu’Indra lui enseigne toutes les armes existantes. Arjuna les aura quand il aura rencontré Śiva. (= 45 ślokas)

 3. 39. Arjuna traverse une forêt sauvage et s’arrête sur un sommet de l’Himavant. Il se livre à des austérités terribles, qui finissent par inquiéter les Dieux. Brahmā les rassure. (= 30 ślokas)

 3. 40. Śiva se déguise en sauvage montagnard. Arjuna se prépare à tuer l'Asura Mūka qui a pris la forme d’un sanglier pour le tuer. Śiva réclame la proie qu’il a vu le premier, et ils tirent ensemble. Arjuna réclame la prise, Śiva de même, et ils se défient. Arjuna épuise ses flèches sur le montagnard sans l’ébranler. Il se fait prendre son arc, continue le combat à l’épée, avec des arbres, avec des pierres, à mains nues, mais le montagnard n’est toujours pas ébranlé. Au corps à corps, Arjuna est vaincu et s’évanouit. Śiva se fait reconnaître. Arjuna ne sait comment se faire pardonner, mais Śiva rit. (= 61 ślokas)

 3. 41. Śiva complimente Arjuna-Nara et lui offre un vœu. Arjuna demande l’arme “Tête de Brahmā”. Śiva la donne à Arjuna, mais elle ne doit jamais être lancée sur un homme. (= 26 ślokas)

 3. 42. Śiva remonte au ciel. Arrivent Varuṇa, Kubera, Yama et Indra, avec leurs suites. Yama donne la vision à Arjuna afin qu’il puisse les voir. Il lui donne sa massue, Varuṇa ses lacets, Kubera l’arme de la disparition. Indra annonce qu’il lui enverra son char pour le conduire au ciel. (= 42 ślokas)

 

(32) Séjour d’Arjuna chez d’Indra : 43-79

3. 43. Arrivée du char d’Indra conduit par Mātali. Description du char. Mātali invite Arjuna à monter, mais celui-ci se purifie d’abord et fait ses aDieux au Mont Mandara. Il part, demande en route à Mātali l’origine des étoiles, puis arrive à Amarāvatī. (= 38 ślokas)

 3. 44. Description du parc Nandana. Arjuna est reçu avec tous les honneurs par les Dieux. Indra lui souhaite la bienvenue et le fait asseoir sur son trône. (= 32 ślokas)

 3. 45. Les Dieux lui offrent un présent de bienvenue. Arjuna séjourne là pendant cinq ans. Il apprend tout des armes et Indra lui donne son foudre. Citrasena lui enseigne la musique divine. Lomaśa, de passage, s’étonne de voir Arjuna sur le trône d’Indra : Indra lui explique qu’Arjuna est son fils, que Nārāyaṇa et Nara sont maintenant Kṛṣṇa et Arjuna. Indra charge Lomaśa de prévenir Yudhiṣṭhira qu’Arjuna est en train d’acquérir la maītrise des armes nécessaire pour vaincre leurs ennemis, et lui demande de l’accompagner dans un pèlerinage aux lieux sacrés. (= 38 ślokas)

 3. 46. Dhṛtarāṣṭra apprend de Vyāsa qu’Arjuna a rendu visite à Indra. Il comprend que son fils n’a aucune chance s’il y a la guerre : personne ne peut vaincre Arjuna. Saṃjaya abonde en son sens. Il raconte comment Arjuna a combattu Śiva lui-même, comment il a vu les Dieux. Dhṛtarāṣṭra est effrayé pour ses fils. (= 41 ślokas)

 3. 47. Les Pāṇḍava chassent pour se nourrir et nourrir les brahmanes qui les entourent. (= 12 ślokas)

 3. 48. Dhṛtarāṣṭra continue de trembler pour ses fils : il aurait dū suivre les conseils qu’on lui donnait. Saṃjaya approuve : il aurait dū stopper son fils, il le pouvait. Il raconte comment Kṛṣṇa est venu trouver les Pāṇḍava, et comment il a promis de tuer ceux qui les avaient réduits ainsi : Yudhiṣṭhira a donné son accord, mais pas avant la fin de la période de treize années. Il rapporte aussi la promesse de Kṛṣṇa à Draupadī : Duryodhana sera tué. Dhṛtarāṣṭra le sait bien : Vidura le lui avait prédit. (= 41 ślokas)

 3. 49. Les Pāṇḍava dans la forêt s’inquiètent de ce qu’Arjuna ne revienne pas. Bhīma propose d’attaquer les Kaurava: quand il aura tué Duryodhana, Yudhiṣṭhira pourra reprendre son royaume, et il n’aura pas commis de faute. Yudhiṣṭhira lui répond qu’il pourra le faire, mais dans treize ans. Arrivée de Bṛhadaśva. Yudhiṣṭhira raconte ce qui lui est arrivé, la partie de dés, l’outrage à Draupadī, et demande s’il existe quelqu’un de plus malheureux que lui sur terre. Bṛhadaśva raconte l’Histoire de Nala. (= 43 ślokas)

 3. 50. Nala est le roi de Niṣadha, un parangon de vertu. Bhīma, le roi de Vidarbha, n’a pas d’enfants. Il reçoit en récompense d’un ascète trois fils et une fille splendide, Damayantī. Damayantī croīt en beauté. Nala entend ses louanges et tombe amoureux d’elle : ils semblent faits l’un pour l’autre. Une oie sauvage leur sert de messager. (= 31  ślokas)

 3. 51. Damayantī dépérit d’amour, et son père décide de la marier : il convoque tous les rois de la terre. Les ṛṣi Nārada et Parvata rendent visite à Indra qui s’étonne auprès d’eux qu’il n’y ait plus d’entrées dans son paradis. Bien sur, répondent les ṛṣi, les rois ne font plus la guerre, ils se rendent tous à Vidarbha pour être choisis comme époux par la belle Damayantī. Indra, Agni, Varuṇa et Yama décident d’y aller aussi. En route, ils rencontrent Nala qui se rend aussi à Vidarbha, et lui demandent d’être leur messager. (=  29 ślokas)

 3. 52. Nala accepte et demande ce qu’il doit faire : Va dire à Damayantī qu’Indra, Agni, Varuṇa et Yama la désirent et qu’elle choisisse l’un d’eux — Pas question, dit Nala, j’y vais aussi pour cela — Tu as promis ! répondent les Dieux. Grâce aux Dieux, Nala entre dans l’appartement bien gardé des femmes, se présente et délivre son message à Damayantī. (=  24 ślokas)

 3. 53. Nala fait successivement l’éloge des quatre Dieux. Damayantī répond qu’elle choisira Nala : les Dieux ne pourront en vouloir à Nala, puisque c’est elle qui choisit. Nala rend compte de sa mission. (= 21  ślokas)

 3. 54. Description de l’assemblée des rois. Les quatre Dieux prennent l’aspect de Nala, et, au moment de choisir, Damayantī trouve devant elle cinq Nala, indiscernables l’un de l’autre. Damayantī fait alors appel à la générosité des Dieux, et ceux-ci reprennent leur aspect divin. Damayantī épouse Nala et les Dieux lui offrent des dons. (= 38  ślokas)

 3. 55. Kali, le démon du jeu, arrive à la cérémonie une fois celle-ci terminée. Furieux que Damayantī ait choisi Nala, il jure de se venger et va habiter chez Nala. (= 13  ślokas)

 3. 56. Il attend douze ans pour trouver Nala en défaut, et s’empare de lui. Nala se lance dans une partie de dés avec son frère Puṣkara, et perd pendant des mois. Damayantī n’arrive pas à le persuader de s’arrêter. (=  18 ślokas)

 3. 57. Deuxième tentative infructueuse de Damayantī pour faire cesser la partie. Elle convoque Vārṣṇeya, le cocher de Nala, et l’envoie mettre en sécurité ses deux enfants chez son père à Vidarbha. Vārṣṇeya, avec l’accord des ministres, accomplit sa mission, laisse à Vidharba le char et les chevaux de Nala, puis entre au service du roi Ṛtuparṇa. (=  23 ślokas)

 3. 58. Nala perd tous ses biens et son royaume. Après avoir erré dans la ville, il part pour la forêt avec Damayantī. Affamé, il essaye de capturer des oiseaux en se servant de son vêtement comme filet : mais ceux-ci l’emportent en riant : Nous sommes les dés !, et Nala reste nu. Il engage Damayantī à le quitter et à retourner chez son père. Damayantī refuse : qu’ils partent ensemble, Nala sera bien accueilli à Vidarbha. (= 34  ślokas)

 3. 59. Nala refuse de se présenter à Bhīma en quémandeur. Ils se réfugient pour la nuit dans une hutte. Tandis que Damayantī dort, Nala se désole : il ne lui apportera que le malheur. Il prend la moitié du vêtement de Damayantī pour se couvrir, et après bien des hésitations, l’abandonne. (= 25  ślokas)

 3. 60. Damayantī se réveille, seule. Elle se désespère, plus pour son mari que pour elle-même. Saisie par un serpent, elle est délivrée par un chasseur. Mais celui-ci veut la violer. Damayantī le réduit en cendres d’un regard. (= 38  ślokas)

 3. 61. Damayantī erre, épouvantée, dans la forêt sauvage. Elle se désespère et demande à tous les échos où est son mari. Au bout de trois jours, elle arrive à un ermitage. Elle raconte son histoire, et les ermites lui promettent qu’elle reverra Nala, rétabli dans sa royauté, et disparaissent. Damayantī continue d’errer dans la forêt. Elle rencontre une caravane et s’y joint. (=  125 ślokas)

 3. 62. La caravane est détruite au cours d’une halte nocturne par des éléphants sauvages. Damayantī fuit et arrive chez Subāhu, roi de Cedi. La reine l’accueille. Elle raconte son histoire, mais sans se nommer, se présentant comme une servante. Elle entre au service de la princesse Sunandā. (=  43 ślokas)

 3. 63. Nala sauve d’un incendie le roi des serpents Karkoṭaka. Karkoṭaka mord Nala et celui-ci change d’aspect et devient nain difforme. C’est pour son bien que Karkoṭaka a agi ainsi : son venin chassera le démon Kali, Nala ne sera pas reconnu : qu’il aille chez le roi Ṛtuparṇa, qui lui donnera sa science des dés et Nala pourra alors recouvrer son royaume. Il lui donne un vêtement magique qui lui permettra de retrouver son aspect. (= 24  ślokas)

 3. 64. Nala arrive chez Ṛtuparṇa et se fait engager comme cocher et cuisinier sous le nom de Bāhuka. La nuit, il chante sa femme abandonnée. Interrogé, il raconte ce qui leur est arrivé, sans nommer personne. (= 19  ślokas)

 3. 65. Bhīma envoie des émissaires à la recherche de Nala et de Damayantī. Le brahmane Sudeva reconnaît Damayantī. Il lui dit qu’il est envoyé par son père et Damayantī fond en larmes. La reine, qui a assisté à la scène, interroge le brahmane. (= 37  ślokas)

 3. 66. Sudeva raconte qui est Damayantī et comment il l’a reconnue. La reine est en fait la tante de Damayantī. Damayantī revient chez son père à Vidarbha. (=  26 ślokas)

 3. 67. Damayantī envoie à son tour des émissaire pour rechercher Nala. Ils devront répéter : “Pourquoi es-tu parti, emportant la moitié de mon vêtement et me laissant dans la forêt ? Apaise mon chagrin !” et lui rendre aussitôt compte si quelqu’un réagit à ces paroles. (= 22  ślokas)

 3. 68. Le brahmane Parṇada rapporte à Damayantī que le cocher de Ṛtuparṇa, un nain difforme, lui a dit, après avoir entendu son message : “Une femme digne de ce nom, même abandonnée, ne doit pas se plaindre, quand son mari a perdu son royaume et ses richesses”. Damayantī envoie, à l’insu de son père, Sudeva chez Ṛtuparṇa avec le message suivant : “Dès demain, Damayantī choisira un autre époux : que les rois accourent !”  (=  24 ślokas)

3. 69. Nala s’interroge sur les intentions réelles de Damayantī et se fait fort d’aller en un seul jour à Vidarbha. Ṛtuparṇa et le cocher Vārṣṇeya montent sur le char conduit par Nala. Ils partent à un train d’enfer. Vārṣṇeya croit reconnaître Nala à sa manière de mener les chevaux. (= 34  ślokas)

 3. 70. En route, Ṛtuparṇa fait étalage de sa science des nombres : il annonce le nombre de feuilles et de fruits d’un arbre. Nala s’arrête pour vérifier. Le compte est exact, Nala s’émerveille. Ṛtuparṇa lui dit qu’il possède la science des dés et la maītrise des nombres. Nala propose de lui donner sa science des chevaux en échange de cette connaissance des nombres. Ṛtuparṇa donne sa science des dés à Nala, ce qui a pour résultat d’expulser le démon Kali du corps de Nala. (= 39  ślokas)

 3. 71. Ṛtuparṇa entre dans la capitale de Vidarbha. Au bruit des chevaux, tous pensent que c’est Nala qui les mène. Ṛtuparṇa s’étonne de ne pas voir l’assemblée de rois qu’il attendait, et Bhīma s’étonne de sa venue : il l’accueille néanmoins avec honneur. Damayantī aperçoit le nain Bāhuka qui panse les chevaux : serait-ce Nala, malgré son aspect ?  (= 34  ślokas)

3. 72. Damayantī envoie sa servante Keśinī aux nouvelles. Elle interroge Bāhuka : “Vārṣṇeya sait-il où est Nala ?”. Keśinī rappelle le message qu’avait transmis le brahmane Parṇada : “Pourquoi es-tu parti …”, et lui fait répéter sa réponse d’alors. Bāhuka s’exécute en pleurant : “Une femme digne de ce nom …”. Keśinī rapporte la conversation à sa maîtresse. (= 30  ślokas)

 3. 73. Damayantī pense que Bāhuka est bien Nala. Keśinī observe Bāhuka et rapporte à Damayantī ce qu’elle a vu. Damayantī est persuadé qu’il s’agit bien de Nala, et lui envoie ses enfants. Bāhuka ne peut retenir son émotion. (= 28  ślokas)

 3. 74. Damayantī fait venir Bāhuka. Nala se fait reconnaître : Il a vaincu le démon Kali. Mais pourquoi Damayantī veut-elle se remarier ? (=  24 ślokas)

3. 75. Ce n’était qu’un subterfuge pour faire revenir Nala : elle est innocente de toute mauvaise pensée. Nala endosse le vêtement magique et retrouve son aspect. Tout le monde se réjouit. (=  27 ślokas)

 3. 76. Bhīma reçoit Nala en grande pompe et toute la ville se réjouit. ADieux avec Ṛtuparṇa. Nala lui transmet sa science des chevaux. (= 19  ślokas)

 3. 77. Nala retourne à Niṣadha et propose à Puṣkara de jouer le royaume soit aux dés, soit en un duel à mort. Puṣkara choisit les dés. Nala joue et gagne, mais lui laisse la vie sauve et ses richesses, et se réconcilie avec lui : tout était la faute de Kali !  (= 29  ślokas)

3. 78. Damayantī rejoint Nala à Niṣadha. De même Yudhiṣṭhira retrouvera son royaume : une telle histoire doit lui redonner courage. Bṛhadaśva donne à Yudhiṣṭhira la science des dés et s’en va. Des brahmanes rapportent à Yudhiṣṭhira les austérités auxquelles se livre Arjuna. (=  23 ślokas)

 3. 79. Les Pāṇḍava s’inquiètent pour Arjuna et se désolent de son absence. Draupadī le regrette. Bhīma, Sahadeva et Nakula ne supportent plus de vivre dans la forêt Kāmyaka sans lui. (= 29  ślokas)

 

(33) Le pèlerinage : 80-153

3. 80. Arrivée de Nārada. Yudhiṣṭhira l’interroge sur les mérites acquis par la visite des lieux saints. Nārada raconte l’Entretien de Bhīṣma et de Pulatsya. Bhīṣma se livre à des austérités sur les bords de la Gaṅgā. Le ṛṣi Pulatsya vient lui rendre visite. Bhīṣma se réjouit et lui demande quels sont les mérites attachés à un pèlerinage aux lieux saints. Pulatsya lui répond : la visite aux lieux saints surpasse le sacrifice. Il lui donne un itinéraire complet de voyage, avec l’histoire des lieux saints et la conduite à tenir en chaque endroit. (= 133 ślokas)

 3. 81. Suite de l’itinéraire. (= 178 ślokas)

 3. 82. Suite de l’itinéraire. (= 143 ślokas)

 3. 83. Suite de l’itinéraire. Pulatsya engage Bhīṣma à entreprendre ce pèlerinage, ce qu’il fait sur le champ. De même Yudhiṣṭhira aurait grand intérêt à entreprendre un tel pèlerinage. Lomaśa lui servira de guide. (= 114 ślokas)

 3. 84. Yudhiṣṭhira explique à Dhaumya pourquoi il a envoyé Arjuna chercher des armes divines : elles seront nécessaires contre Droṇa et Karṇa. Il demande à Dhaumya de lui indiquer un autre endroit où ils pourraient séjourner. (= 20 ślokas)

 3. 85. Dhaumya se lance dans une description des lieux saints à l’est. (= 23 ślokas)

 3. 86. Puis des lieux saints au sud. (= 24 ślokas)

 3. 87. Puis des lieux saints à l’ouest. (= 15 ślokas)

 3. 88. Enfin des lieux saints au nord. (= 30 ślokas)

 3. 89. Arrivée de Lomaśa. Il raconte qu’Arjuna, qu’il a vu assis sur le trône d’Indra, a acquis l’arme “Tête de Brahmā” et qu’Indra les engage à visiter les lieux saints. (= 22 ślokas)

 3. 90. Arjuna également les engage à ce pèlerinage. Lomaśa est prêt à les accompagner. Yudhiṣṭhira renvoie à Hāstinapura les brahmanes qui les avaient accompagné. (= 24 ślokas)

 3. 91. Les ermites de la forêt demandent à Yudhiṣṭhira de pouvoir l’accompagner dans son pèlerinage. Visite de Vyāsa et de Nārada. Départ pour le pèlerinage. (= 28 ślokas)

 3. 92. Yudhiṣṭhira demande à Lomaśa pourquoi ses ennemis sans vertu prospèrent. Lomaśa lui montre que cette prospérité ne peut durer : les Asuras ont été vaincus par les Dieux. Les Dieux ont fréquenté les lieux saints, et cela a été à l’origine de leur victoire finale. (= 22 ślokas)

 3. 93. Début du pèlerinage. Forêt Naimiṣa, rivière Gomatī, Prayāga, Gayā. Lomaśa raconte le sacrifice de Gaya. (= 27 ślokas)

 3. 94. Suite du pèlerinage. Durjaya. Lomaśa raconte l’Histoire d’Agastya. L’Asura Ilvala a le pouvoir de ressusciter les morts : il transforme son jeune frère Vātāpi en chèvre, le donne à manger à des brahmanes, puis le rappelle à la vie, au grand dam du brahmane à qui il perce les flancs pour sortir. Agastya voit ses ancêtres suspendus la tête en bas dans une caverne. Ils lui réclament une descendance. Agastya ne trouve pas de femme digne de lui donner un enfant : il en fabrique alors une, en recueillant ce qui est le plus parfait chez différentes créatures, puis la confie au roi de Vidarbha en désir d’enfant. On l’appelle Lopāmudrā : elle grandit en beauté à la cour du roi. Son père ne trouve pas à la marier. (= 27 ślokas)

 3. 95. Agastya la réclame pour femme. Il l’épouse, et part avec elle dans la forêt mener une vie d’austérités, et elle s’y adapte parfaitement. Mais quand il veut avoir un enfant d’elle, elle demande que cela se fasse sur un lit confortable comme celui qu’elle avait autrefois et que, pour l’occasion, elle ait des bijoux précieux et qu’il porte guirlandes et ornements. (= 24 ślokas)

 3. 96. Agastya va trouver successivement trois rois, pour leur demander une part de richesse : mais, après avoir examiné leurs comptes, il trouve les dépenses égales aux recettes et juge que s’il prend quelque chose, ce serait au détriment du peuple. On lui conseille d’aller trouver Ilvala qui est très riche. (= 20 ślokas)

 3. 97. Agastya va trouver Ilvala. Ilvala lui donne à manger son jeune frère. Agastya le digère, et Ilvala ne peut le faire revenir à la vie. Agastya réclame une part de richesse. Ilvala la donnera si Agastya devine ce qu’il a l’intention de donner. C’est bien sūr jeu d’enfant pour Agastya, qui repart avec tout ce qu’il lui faut. Il propose à Lopāmudrā d’enfanter, soit mille fils, soit cent qui en valent dix chacun, soit dix qui en valent cent chacun, soit un qui en vaut mille. Elle choisit un seul fils. Et, après sept années, naît Dṛḍhasyu. (= 27 ślokas)

 3. 98. Au début des temps, les Kāleya conduits par Vṛtra attaquent les Dieux. Ceux-ci vont demander l’aide de Brahmā : qu’Indra se fasse un foudre avec les os de l’ascète Dadhīca. Les Dieux vont trouver Dadhīca qui leur donne ses os de bon cœur. Tvastṛ fabrique le foudre. (= 24 ślokas)

 3. 99. Combat entre les Kāleya et les Dieux. Indra reçoit la force de Viṣṇu et des autres Dieux. Il tue Vṛtra. Les démons fuient dans l’océan. Ils décident de s’attaquer aux ascètes. (= 21 ślokas)

3. 100. Les démons sortent de l’océan toutes les nuits pour tuer les ermites et les brahmanes. Les sacrifices ne sont plus assurés et les Dieux dépérissent. Ils vont trouver Viṣṇu et lui demandent sa protection. (= 24 ślokas)

 3. 101. Viṣṇu leur conseille de détruire l’océan, où les Kāleya trouvent refuge. Les Dieux vont trouver Agastya. Rappel des hauts faits d’Agastya. (= 17 ślokas)

 3. 102. Comment Agastya a empêché le mont Vindhya de continuer à grandir. Les Dieux demandent à Agastya de boire l’océan. Agastya se rend avec eux au bord de l’océan. (= 23 ślokas)

 3. 103. Agastya boit l’océan et le met à sec. Les Dieux exterminent les Kāleya, puis demandent à Agastya de restituer l’océan. Agastya répond qu’il l’a déjà digéré : qu’ils trouvent un autre moyen de le remplir. Les Dieux vont trouver Brahmā. (= 19 ślokas)

 3. 104. Histoire de Bhagīratha et de la descente de la Gaṅgā. Le roi Sagara se livre à des austérités pour obtenir un fils. Śiva, satisfait, accorde soixante mille fils à une des épouses de Sagara, qui devront périr tous ensemble, et un fils à l’autre épouse, qui continuera la dynastie. Śaibyā, une des épouses, donne naissance à un fils, Vaidharbhī, l’autre à un potiron. Une voix céleste lui dit de placer chaque graine dans un pot rempli de beurre clarifié. (= 22 ślokas)

 3. 105. Des graines du potiron naissent les soixante mille fils annoncés, cruels et orgueilleux. Sagara entreprend un sacrifice du cheval. Le cheval, gardé par les fils de Sagara, disparaît dans l’océan à sec, volé peut-être. Sagara demande à ses fils de fouiller toute la terre pour retrouver le cheval. Ils reviennent bredouille. Leur père les renvoie : qu’ils ne reviennent pas sans le cheval. Ils trouvent une crevasse dans le fond de l’océan, creusent jusqu’aux mondes inférieurs et voient le cheval à côté de l’ermite Kapila. (= 25 ślokas)

 3. 106. Ils se précipitent pour récupérer le cheval, sans saluer l’ermite. Kapila les réduit en cendres d’un seul regard. Sagara envoie Aṃśumat, le fils de son fils Asamanjas qu’il avait banni pour sa mauvaise conduite, chercher le cheval. Aṃśumat trouve le cheval et Kapila : il honore l’ermite et lui dit ce qu’il est venu chercher. Kapila, satisfait lui donne le cheval. Sagara termine son sacrifice du cheval, règne longtemps. Aṃśumat lui succède, puis son fils Dilīpa, puis son fils Bhagīratha. (= 40 ślokas)

 3. 107. Bhagīratha, pour le repos de ses ancêtres, entreprend des austérités terribles sur le mont Himavant. Gaṅgā, la rivière céleste, lui apparaît et il lui demande de laver les cendres de ses ancêtres, les fils de Sagara, afin qu’ils puissent parvenir au ciel. Mais Gaṅgā sait que la terre ne pourrait supporter sa chute depuis le ciel : qu’il demande à Śiva d’amortir la chute. Bhagīratha continue ses austérités sur le mont Kailāsa, et Śiva lui apparaît. (= 25 ślokas)

 3. 108. Śiva accepte de recevoir Gaṅgā sur sa tête. Ils vont ensemble au mont Himavant, Bhagīratha invoque Gaṅgā, et la rivière divine plonge du ciel sur la tête de Śiva et se divise en trois. Elle demande à Bhagīratha où elle doit aller, et celui-ci la conduit jusqu’à l’océan où sont les cendres des fils de Sagara. Gaṅgā remplit à nouveau l’océan. (= 19 ślokas)

 3. 109. Suite du pèlerinage des Pāṇḍava. Mont Hemakūta. Lomaśa raconte l’Histoire de Ṛṣabha. Cet ermite irascible, pour ne pas être dérangé, ordonne à la montagne et au vent de chasser quiconque parlerait. Ainsi, si quelqu’un parle, un orage se déclenche immédiatement et il se produit des chutes de pierres. Rivière Nandā, que les Dieux ont rendu inaccessible pour ne pas être dérangés. Rivière Kauśikī. (= 20 ślokas)

 3. 110. Ermitage Puṇya. Lomaśa raconte l’Histoire de Ṛṣyaśṛṅga. Durant son bain, un ascète farouche, Vibhāndaka, aperçoit l’apsaras Urvaśī, sa semence s’échappe : une gazelle la boit, à qui naîtra un fils muni d’une corne sur la tête, Ṛṣyaśṛṅga. Le roi Lomapāda a offensé les brahmanes, et Indra cesse de pleuvoir sur son royaume. On lui conseille de faire venir l’ermite Ṛṣyaśṛṅga pour amadouer Indra. Le roi envoie des courtisanes séduire le jeune ascète qui n’a jamais vu de femmes. (= 36 ślokas)

 3. 111. Elles construisent un ermitage flottant et s’approchent de l’ermitage de Ṛṣyaśṛṅga. La fille du roi, Śantā, va trouver Ṛṣyaśṛṅga : il la prend pour un jeune novice. Elle lui offre des mets précieux, joue à la balle, l’embrasse et s’en va. Vibhāndaka rentre à l’ermitage et constate le désarroi de son fils. (= 22 ślokas)

 3. 112. Ṛṣyaśṛṅga raconte la visite du jeune novice et demande à son père s’il peut partir le rejoindre. (= 18 ślokas)

 3. 113. Vibhāndaka met son fils en garde contre les démons qui rôdent, et repart cueillir des fruits. La fille du roi revient, Ṛṣyaśṛṅga la suit dans son ermitage flottant et ils vont chez Lomapāda. Indra pleut et Ṛṣyaśṛṅga épouse Śantā, la fille du roi. Vibhāndaka rentre à l’ermitage, comprend ce qui s’est passé, et part pour la ville : mais le roi avait prévu la colère de l’ermite et parsemé sa route de troupeaux abondants et de bergers qui devaient lui dire que tout appartenait à son fils Ṛṣyaśṛṅga. Ainsi est fait, l’ermite se calme, il est accueilli dignement par le roi. Dés que son fils est né, Ṛṣyaśṛṅga retourne à son ermitage avec Śantā. (= 25 ślokas)

 3. 114. Suite du pèlerinage. Rivière Vaitaraṇī. Mont Mahendra. (= 26 ślokas)

 3. 115. Yudhiṣṭhira passe la nuit à Mahendra. Il demande à Akṛtavraṇa si Rāma doit venir. Akṛtavraṇa raconte l’Histoire de Rāma. Le roi Gādhi a une fille splendide, Satyavatī. Un brahmane aux grands mérites, Ṛcīka, descendant de Bhṛgu, la demande en mariage. La dot est de mille chevaux blancs avec une oreille noire. Ṛcīka les demande à Varuṇa et épouse Satyavatī. Bhṛgu vient les voir et leur offre un vœu : elle demande un fils pour elle même et un pour sa mère. Bhṛgu leur accorde : sa mère devra embrasser un figuier sacré, elle un figuier ordinaire. Mais elles se trompent : ainsi naîtront un brahmane qui se conduira comme un kṣatriya (ce sera Rāma) et un kṣatriya qui se conduira comme un brahmane (ce sera Viśvāmitra). Satyavatī obtient que ce ne soit pas son fils qui soit ainsi, mais son petit-fils. Elle donne naissance à Jamadagni. (= 30 ślokas)

 3. 116. Jamadagni épouse Reṇukā et en a cinq fils, Rāma le plus jeune. Un jour Reṇukā voit le roi Citraratha se baigner avec ses femmes et a de mauvaises pensées. Jamadagni s’en aperçoit, et demande successivement à ses fils de tuer leur mère : les quatre premiers refusent, et sont maudits, Rāma s’exécute et coupe avec sa hache la tête de sa mère. Jamadagni le félicite et lui offre un vœu : il choisit que sa mère revive, que son père oublie son offense et que ses frères soient libérés de leur malédiction. Un jour, le roi Kārtavīrya arrive et dévaste l’ermitage. Rāma le combat et coupe ses mille bras. Par vengeance, les fils de Kārtavīrya tuent Jamadagni durant l’absence de Rāma. (= 29 ślokas)

 3. 117. Rāma pleure son père, et jure de tuer tous les kṣatriya. Il tue tous les fils de Kārtavīrya, tous les guerriers qui les accompagnent, et vingt et une fois, vide la terre de ses kṣatriya. A Samantapañcaka, il remplit cinq lacs de leur sang. Ṛcīka le calme, et Rāma donne la terre à Kaśyapa, puis se retire au mont Mahendra. Rāma rencontre Yudhiṣṭhira. (= 18 ślokas)

 3. 118. Suite du pèlerinage. Rivière Godavarī, Śūrpāraka, l’Océan, Prabhāsa. Là, Balarāma et Kṛṣṇa viennent leur rendre visite. (= 23 ślokas)

 3. 119. Balarāma se lamente de la mauvaise fortune des Pāṇḍava et de la bonne fortune des Kaurava. Mais, en fin de compte, la victoire des Pāṇḍava est certaine. (= 22 ślokas)

 3. 120. Kṛtavarman propose de marcher immédiatement sur les Kaurava. Il les défera, et Abhimanyu régnera tandis que Yudhiṣṭhira et ses frères finiront d’accomplir leur exil. Kṛṣṇa répond que Yudhiṣṭhira n’acceptera jamais un pays qu’il n’a pas conquis lui-même. Yudhiṣṭhira leur donne rendez-vous, quand le temps sera venu. Les Vṛṣṇi prennent congé. Suite du pèlerinage. Rivière Payoṣnī. (= 30 ślokas)

 3. 121. Lomaśa relate les sacrifices fameux qui ont été offerts sur la Payoṣnī . Rivière Narmadā. (= 23 ślokas)

 3. 122. Lomaśa raconte l’Histoire de Sukanyā. Cyavana, le fils de Bhṛgu, se livre à des austérités terribles. Il reste sans bouger, à tel point que son corps est recouvert par une fourmilière. Le roi Śaryāti passe par là avec sa fille Sukanyā. Sukanyā aperçoit deux yeux dans une fourmilière, et les crève d’une épine. Réaction immédiate de Cyavana, qui bloque les fonctions naturelles de l’armée de Śaryāti. On découvre ce qui s’est passé et on s’empresse autour de Cyavana. Celui-ci pardonne à condition de recevoir Sukanyā pour épouse. Et Sukanyā devient l’épouse heureuse d’un ermite austère. (=  ślokas)

 3. 123. Les Aśvin l’aperçoivent qui se baigne nue. Ils lui font la cour. Comment peux-tu appartenir à un vieillard ?. Ils lui proposent de redonner jeunesse à son mari : elle pourra alors choisir entre eux trois. Cyavana accepte ce marché, entre dans l’eau, et en ressort jeune et beau comme les Aśvin. Mais Sukanyā choisit son époux, qui, pour remercier les Aśvin, leur promet une part de soma du sacrifice. (=  ślokas)

 3. 124. En présence de Śaryāti, Cyavana offre un sacrifice, et réserve une part de soma pour les Aśvin. Indra l’en empêche : les Aśvin sont des médecins besogneux, ils n’en sont pas dignes. Cyavana donne quand même le soma aux Aśvin et Indra lance son foudre sur lui. Cyavana lui paralyse le bras et suscite un démon terrible, Mada, qui se précipite sur Indra. (=  ślokas)

 3. 125 Indra, terrifié, accorde le soma aux Aśvin. Cyavana se calme et libère Indra. Suite du pèlerinage. Forêt Saindhava, mont Arcīka, rivière Yamunā. (=  ślokas)

 3. 126. Lomaśa raconte l’Histoire de Māndhātṛ. Le roi Yuvanāśva est sans descendance. Il se livre à des austérités terribles. Une nuit, il vient rendre visite au fils de Bhṛgu : celui-ci dort. Yuvanāśva, assoiffé, boit l’eau d’une jarre posée sur l’autel. Au matin, le fils de Bhṛgu demande qui a bu l’eau : elle était incantée pour la femme de Yuvanāśva, afin que celui-ci puisse avoir un fils. C’est donc Yuvanāśva qui portera ce fils. Au bout de cent ans, il naît, en perçant le flanc de son père. Indra lui fait sucer son doigt, et il grandit immédiatement. C’est le roi Māndhātṛ, célèbre pour ses sacrifices. (=  ślokas)

 3. 127. Lomaśa raconte l’Histoire de Jantu. Le roi Somaka avait cent femmes et un seul fils, Jantu, obtenu dans sa vieillesse. Jantu est pourri par ses cent mères. Une fourmi le pique et les cent femmes poussent des cris perçants, au grand effroi de Somaka. Il se plaint de n’avoir qu’un seul fils. Son prêtre lui propose un rite spécial : on sacrifiera Jantu, les femmes respireront la fumée du sacrifice et auront chacune un enfant. (=  ślokas)

 3. 128. Ainsi est fait, malgré les protestations des femmes. Après dix mois, naissent cent fils, Jantu l‘aîné, de la même mère. Le prêtre meurt, et Somaka peu après. Il trouve son prêtre en enfer : c’est à cause du rite contraire à la loi qu’il a pratiqué. Somaka décide de rester avec lui en enfer. Ils retrouvent après les mondes qui leur reviennent.  (=  ślokas)

3. 129. Lomaśa relate les nombreux sacrifices qui ont été célébrés en cet endroit. Suite du pèlerinage. Rivière Sarasvatī. (=  ślokas)

 3. 130. Prabhāsa, la rivière Vipāsā, le Kashmir, la rivière Jalā où le roi Uśīnara a été testé par Indra. Lomaśa raconte l’Histoire du faucon et de la colombe. Indra sous la forme d’un faucon poursuit Agni sous la forme d’une colombe. La colombe vient se réfugier dans le giron d’Uśīnara. (=  ślokas)

 3. 131. Le faucon la réclame : il a faim. Uśīnara, partagé entre le devoir d’asile et le devoir d’hospitalité, offre des nourritures de remplacement au faucon, mais celui-ci est intraitable : il veut la colombe. Il finit par accepter l’équivalent du poids de la colombe en chair qu’Uśīnara se découperait sur lui-même: mais le roi n’en finit pas de se découper vif, la balance ne s’équilibre jamais. Les Dieux se font reconnaître et félicitent Uśīnara. (=  ślokas)

 3. 132 Lomaśa raconte l’Histoire d’Aṣṭāvakra. Uddālaka donne sa fille Sujātā à un de ses disciples, Kahoda. L’enfant, encore dans le sein de sa mère fait une remarque à son père qui le maudit : il naîtra avec les “huit difformités”. A la demande de Sujātā, Kahoda va demander une aide matérielle au roi Janaka, mais Bandin, un grand spécialiste de la dispute scolastique le défait et le fait jeter dans l’océan, comme tous ceux qu’il défait. On cache à Aṣṭāvakra la mort de son père, et il grandit en croyant qu’Uddālaka est son père, et Śvetaketu, le fils d’Uddālaka, son frère. Quand, à douze ans, il apprend la vérité, il part avec Śvetaketu chez le roi Janaka pour disputer avec Bandin. (=  ślokas)

 3. 133. Le portier ne veut pas les laisser entrer : ils sont trop jeunes. Mais Aṣṭāvakra le convainc. Le roi lui pose des énigmes, et le juge digne d’affronter Bandin, malgré son jeune āge. (=  ślokas)

 3. 134. La dispute entre Aṣṭāvakra et Bandin consiste à énumérer, chacun son tour ce qui va par un, par deux, par trois, etc…. Bandin reste sec à treize et Aṣṭāvakra complète la sentence : il a ainsi remporté la dispute et demande que Bandin soit jeté dans l’océan comme les autres. Bandin explique qu’il est le fils de Varuṇa, et que, par ce moyen, il envoyait des brahmanes à son père pour sa session sacrificielle. Les brahmanes noyés, Kahoda en tête, émergent de l’océan. Après le sacrifice, Bandin entre dans l’océan, Kahoda et Aṣṭāvakra retournent chez eux. (=  ślokas)

 3. 135. Suite du pèlerinage. Rivière Madhuvilā, monts Kanakhala, rivière Gaṅgā, ermitages de Śtūlaśiras, ermitage de Raibhya. Lomaśa raconte l’Histoire de Yavakrīta. Bharadvāja et Raibhya vivent ensemble dans un ermitage, avec leurs fils, Yavakrīta pour Bharadvāja et Arvāvasu et Parāvasu pour Raibhya. Yavakrīta, jaloux de Raibhya et de ses fils, se livre à des austérités impossibles pour acquérir le veda. Indra pour le dissuader, prend l’apparence d’un vieux brahmane et entreprend de faire un barrage sur la Gaṅgā en jetant dans l’eau des poignées de sable. Yavakrīta se moque de lui : il n’y arrivera jamais !. Juste comme Yavakrīta n’obtiendra jamais le veda, malgré son obstination dans les austérités. Indra donne un vœu : le veda se manifestera à volonté à lui et à son père. (=  ślokas)

 3. 136. Bharadvāja le met en garde contre la vanité en lui racontant l’Histoire de Vāladhi. Ce brahmane, après la mort de son fils, se livre à de terribles austérités pour obtenir un fils immortel : comme cela est impossible, les Dieux lui accordent un fils dont la durée de vie sera égale à celle de la montagne voisine. Son fils, Medhāvin, est orgueilleux du don qu’il a reçu, il insulte les ermites. Danuṣākṣa veut le réduire en cendres, sans succès. Il brise alors la montagne, et Medhāvin tombe mort. Ainsi, qu’il ne provoque pas Raibhya et ses fils. (=  ślokas)

 3. 137. Yavakrīta séduit de force la belle-fille de Raibhya. Celui-ci, furieux, s’arrache deux mèches de cheveux qu’il jette dans le feu et en naissent une femme splendide et un rākṣasa terrible. Il les charge de tuer Yavakrīta. La femme le séduit et lui dérobe son bol, ce qui l’empêche de se purifier. Le rākṣasa alors le poursuit et Yavakrīta essaie de se purifier dans lacs et rivières, mais les trouve toutes à sec. Il essaie de se réfugier chez son père, mais est arrêté par le portier aveugle. Il est rejoint par le rākṣasa et tué. (=  ślokas)

 3. 138. Bharadvāja, rentrant à son ermitage, constate que les feux ne le saluent plus : il interroge le portier et apprend la mort de son fils. Bharadvāja se lamente, maudit Raibhya : il sera tué par son fils aîné. Bharadvāja se donne la mort sur le bûcher funéraire de son fils. (=  ślokas)

 3. 139. Parāvasu tue son père par mégarde, le prenant pour un animal sauvage dans la nuit. Il charge son frère Arāvasu d’expier pour lui ce meurtre de brahmane. Satisfaits de sa conduite, les Dieux donnent un vœu à Arāvasu : il choisit que Raibhya, Bharadvāja et Yavakrīta revivent et que son frère soit pardonné de sa faute de parricide et l’oublie. Et tous revivent. Yavakrīta s’étonne que Raibhya ait pu le tuer malgré sa connaissance du veda : c’est parce qu’il a appris le veda par un long apprentissage, en se soumettant à un guru, alors que Yavakrīta l’a acquis par une voie rapide. (=  ślokas)

 3. 140. Suite du pèlerinage vers le nord. La région est infestée de rākṣasa. Yudhiṣṭhira charge Bhīma de veiller sur Draupadī. (=  ślokas)

 3. 141. Yudhiṣṭhira leur propose de continuer seul dans cette région dangereuse : Draupadī aura de la peine à suivre. Bhīma la portera s’il faut. Halte chez le roi Subāhu. Ils continuent vers l’Himavant. (=  ślokas)

 3. 142. Yudhiṣṭhira se lamente : Arjuna lui manque. Eloge d’Arjuna. Ils continuent à pied vers le mont Gandhamādana et Badarī, à la recherche d’Arjuna. (=  ślokas)

 3. 143. Sur leurs gardes, ils pénètrent dans la région du mont Gandhamādana. Une tempête se lève, le ciel se couvre de poussière. Le vent se calme et une pluie torrentielle se met à tomber. (=  ślokas)

 3. 144. Draupadī, épuisée, s’évanouit. Les Pāṇḍava l’entourent et la réconfortent. Bhīma appelle à la rescousse son fils Ghaṭotkaca. (=  ślokas)

 3. 145. Ghaṭotkaca porte Draupadī, d’autres rākṣasa chargent les Pāṇḍava et les brahmanes et tous partent par la voie des airs. Ils arrivent à l’ermitage de Nara et Nārāyaṇa. Description de l’ermitage. Les Pāṇḍava y séjournent. (=  ślokas)

 3. 146. Les fleurs saughandika. Draupadī trouve une fleur de lotus merveilleusement parfumée, amenée par le vent. Elle demande à Bhīma d’aller en chercher d’autres. Bhīma part et escalade les monts Gandhamādana. Description de sa progression. Rencontre de Bhīma et Hanūmān. Il réveille le singe Hanūmān qui lui interdit de passer : à partir de là, le sentier est interdit aux hommes. (=  ślokas)

 3. 147. Bhīma lui demande le passage. Hanūmān prétend qu’il est trop malade pour se lever, mais que Bhīma soulève sa queue pour passer. Malgré sa force, Bhīma n’arrive pas à la soulever. Hanūmān se présente : il est fils de Vāyu, comme Bhīma, et a deux frères, Sugrīva et Vālin, fils du Soleil et d’Indra. Autrefois, Rāma, exilé dans la forêt, avait restitué la royauté à son frère Sugrīva en tuant Vālin : aussi Sugrīva l’a-t-il aidé à retrouver sa femme Sītā enlevée par le rākṣasa Rāvaṇa en envoyant les singes la chercher de partout. Hanūmān saute au-dessus de l’océan et voit Sītā dans le palais de Rāvaṇa. Rāma défait Rāvaṇa et récupère sa femme. Hanūmān obtient de vivre aussi longtemps que l’on racontera l’histoire de Rāma. (=  ślokas)

 3. 148. Bhīma demande à Hanūmān de se montrer sous la forme qu’il avait prise pour sauter au dessus de l’océan : ce n’est pas possible, car cela se passait dans un autre āge. Description des quatre āges. (=  ślokas)

 3. 149. Bhīma insiste, et Hanūmān se met à grandir jusqu’à la taille d’une montagne. Bhīma le complimente, et Hanūmān l’autorise à passer. Il lui rappelle ses devoirs envers la loi. (=  ślokas)

 3. 150. Hanūmān reprend sa taille et embrasse Bhīma. Il lui offre un vœu : doit-il détruire les Kaurava ?. Bhīma décline. Hanūmān lui promet de renforcer avec le sien propre son rugissement de guerre et disparaît. Bhīma continue son chemin dans les montagnes jusqu’à la forêt Saughandika, domaine de Kubera. (=  ślokas)

 3. 151. Il trouve un étang couvert des lotus parfumés qu’il cherchait, gardé par de féroces yakṣa, les Krodhavaśa, qui lui demandent qui il est et ce qu’il vient faire. (=  ślokas)

 3. 152. Bhīma explique qu’il vient cueillir des fleurs de lotus pour Draupadī. Les yakṣa veulent l’en empêcher, mais Bhīma les ignore. Ils attaquent, mais Bhīma les défait. Ils vont se plaindre à Kubera qui leur dit que Bhīma peut prendre toutes les fleurs qu’il veut. (=  ślokas)

 3. 153. Bhīma cueille les fleurs. Présages funestes. Yudhiṣṭhira s’inquiète pour Bhīma. Draupadī lui dit qu’il est parti cueillir des fleurs pour elle. Ils partent à sa rencontre, portés par les rākṣasa, et le trouvent au bord de l’étang, entouré des cadavres des yakṣa. Yudhiṣṭhira admoneste Bhīma, puis ils passent quelques jours au bord de l’étang. (=  ślokas)

 

(34) Mort de Jaṭāsura : 154

3. 154. Un rākṣasa, Jaṭāsura, voulant les armes des Pāṇḍava, se déguise en brahmane et les épie. Il profite de l’absence de Bhīma, reprend sa forme et enlève Yudhiṣṭhira, les jumeaux et Draupadī. Sahadeva s’échappe. Yudhiṣṭhira augmente son poids, ce qui ralentit le rākṣasa. Sahadeva les rejoint et défie Jaṭāsura. Bhīma arrive et le défie à son tour. Combat entre Bhīma et Jaṭāsura. Bhīma tue Jaṭāsura. (=  ślokas)

 

(35) Le combat des Yakṣa : 155-172

3. 155. Les Pāṇḍava retournent à l’ermitage de Nara et Nārāyaṇa. Ils partent pour le mont Śveta où ils doivent retrouver Arjuna. Ils arrivent à l’ermitage de Vṛṣaparvan sur l’Himavant, puis continuent vers le nord. Mont Mālyavant, mont Gandhamādana. Description de la forêt. Ils arrivent à l’ermitage d’ārṣṭiṣena. (=  ślokas)

 3. 156. ārṣṭiṣena les engage à rester avec lui pour attendre Arjuna. A la pleine lune, on voit maintes merveilles. De toutes façons, ils ne peuvent aller plus loin, la région est interdite aux hommes, c’est le terrain de jeu des Dieux et elle est gardée par des rākṣasa. (=  ślokas)

 3. 157. Les Pāṇḍava restent plusieurs mois dans l’ermitage d’ārṣṭiṣena. Un jour, portées par le vent créé par le passage de Garuḍa, des fleurs tombent du sommet du Gandhamādana aux pieds de Draupadī. Elle envoie Bhīma en chercher d’autres. Bhīma part pour le sommet de la montagne, entre dans le domaine de Kubera et aperçoit son palais. Les rākṣasa, les yakṣa et les gandharva veulent l’arrêter. Bhīma les massacre. Le rākṣasa Maṇimant arrive à la rescousse. Combat entre Bhīma et Maṇimant. Bhīma tue Maṇimant. (=  ślokas)

 3. 158. Yudhiṣṭhira et les jumeaux rejoignent Bhīma entouré des cadavres des rākṣasa. Yudhiṣṭhira admoneste Bhīma. Kubera apprend les méfaits de Bhīma et monte sur son char Puṣpaka. Il se réjouit à la vue des Pāṇḍava. Il pardonne à Bhīma le massacre des rākṣasa et s’en réjouit même. Kubera raconte l’Histoire de Maṇimant. Un jour, par stupidité, devant lui, Maṇimant crache sur la tête d’Agastya. Agastya le maudit : Maṇimant sera tué par un humain et Kubera en éprouvera de la tristesse : mais il en sera libéré en voyant cet humain. Ainsi Bhīma l’a libéré de sa malédiction. (=  ślokas)

 3. 159. Kubera donne une leçon sur la façon de conduire ses affaires. Il leur conseille de retourner à l’ermitage d’ārṣṭiṣena où il veillera sur eux. . Il leur donne des nouvelles d’Arjuna et de Śāṃtanu : Arjuna reviendra bientôt. Départ de Kubera. (=  ślokas)

 3. 160. Dhaumya et ārṣṭiṣena les rejoignent. Dhaumya montre à Yudhiṣṭhira les montagnes sacrées, Mandara et Meru et lui en décrit les splendeurs. Il parle de la course du soleil et de la lune autour du Meru. (=  ślokas)

 3. 161. Ils restent sur le sommet du Gandhamādana et s’émerveillent de ses beautés. Arjuna arrive sur le char d’Indra conduit par Mātali. Ils se réjouissent. Arjuna leur montre les armes qu’il rapporte. (=  ślokas)

 3. 162. Indra lui-même arrive et annonce à Yudhiṣṭhira qu’il régnera sur la terre et qu’il a été satisfait par Arjuna. Qu’ils regagnent maintenant la forêt Kāmyaka. (=  ślokas)

 3. 163. Arjuna raconte à ses frères son Séjour chez Indra. Il raconte les austérités qu’il a entreprises, son combat avec un montagnard qui n’était autre que Śiva, et comment il a reçu de lui l’arme de Paśupati : cette arme ne doit être utilisée qu’en cas de danger, et seulement pour contrer d’autres armes. (=  ślokas)

 3. 164. Indra, Kubera, Yama et Varuṇa lui rendent visite et lui donnent des armes. Arjuna demande à Indra d’être son maître d’armes. Indra envoie son cocher Mātali le chercher. Description d’Amarāvatī. Indra le fait monter sur son trône. Arjuna étudie les armes avec Indra et la musique avec le gandharva Citrasena. (=  ślokas)

 3. 165. Indra complimente Arjuna et lui demande ses honoraires de maître : tuer les trente millions de Nivātakavaca, des Asuras qui habitent au bord de l’océan. Arjuna s’équipe et part sur le char d’Indra. Les Dieux lui donnent la conque Devadatta. (=  ślokas)

 3. 166. Arjuna survole l’océan, arrive à la cité des Asuras et Mātali pose le char. Les démons se précipitent à l’attaque. (=  ślokas)

 3. 167. Les démons entourent Arjuna et le pressent. Mais Mātali manœuvre les dix mille chevaux attelés à son char comme s’ils étaient un seul. Arjuna couvre les démons de ses flèches. Le combat continue. Arjuna lance ses armes divines et ses flèches. Les Nivātakavaca ont recours à la magie. (=  ślokas)

 3. 168. Pluie de rochers, pluie avec des gouttes grosses comme des essieux de char, feu et vent. Arjuna contre avec ses armes divines. Une obscurité totale envahit l’espace, et Mātali tremble : il n’a jamais vu cela au cours de toutes les guerres contre les démons qu’il a mené avec Indra. Arjuna riposte avec une arme divine. Les démons continuent leur magie : le monde devient invisible, sombre dans l’océan. Puis les démons euxmêmes deviennent invisibles. (=  ślokas)

 3. 169. Arjuna continue de les tuer, malgré cela. Les démons se retranchent dans leur ville. Les chevaux de Mātali, embarrassés dans les cadavres des démons, ne peuvent plus avancer : Mātali enlève son char en l’air. Les démons, invisibles, continuent leur attaque : en l’air, ils lancent des rochers, sous terre ils retiennent les pieds des chevaux. Ils entassent des montagnes sur Arjuna, qui se trouve ainsi enfermé. Arjuna lance le foudre d’Indra qui détruit les montagnes et tue les démons. Tous les Nivātakavaca sont tués, Arjuna pénètre dans leur cité, les femmes fuient. Arjuna s’émerveille de la beauté de cette cité. Mātali lui explique que c’était l’ancienne cité des Dieux : les Nivātakavaca, après de nombreuses austérités avaient obtenu de Brahmā de pouvoir y habiter et de ne pouvoir être défaits par les Dieux. C’est pourquoi Indra a donné les armes divines à Arjuna. (=  ślokas)

 3. 170. En rentrant, Arjuna voit la cité aérienne d’Hiraṇyapura. Mātali lui explique que les deux démones Paulomā et Kālakā avaient, après de nombreuses austérités, obtenu de Brahmā cette cité inviolable par les Dieux. Arjuna s’en approche et les démons l’attaquent. Arjuna les défait. Les démons se réfugient dans leur cité et la cité s’envole. Arjuna essaie de la bloquer de ses flèches, mais la cité est magique : elle s’envole, plonge sous terre, part à toute vitesse, plonge dans l’océan. Arjuna détruit la cité de ses armes divines, et elle tombe à terre. Mātali fait atterrir son char, les soixante mille chars des démons les encerclent. Arjuna a le dessous. Il lance l’arme de Rudra et détruit tous les démons. Mātali le félicite. Ils reviennent chez Indra et Mātali raconte les batailles. Indra félicite Arjuna. (=  ślokas)

 3. 171. Arjuna séjourne dans la cité des Dieux : il reçoit un diadème, la conque Devadatta, une cotte de maille, une guirlande d’or de des vêtements divins. Puis, après cinq ans, Indra lui enjoint de rejoindre ses frères. Yudhiṣṭhira se réjouit de ses exploits et demande à voir les armes qu’il a rapportées. (=  ślokas)

 3. 172. Le lendemain, Arjuna commence une démonstration des armes divines : mais la terre tremble, les Dieux accourent. Nārada enjoint à Arjuna de ne jamais utiliser les armes divines sur une cible qui n’en vaut pas la peine, ni sans nécessité : elles risquent de détruire l’univers. (=  ślokas)

 

(36) Le boa : 173-178

3. 173. Les Pāṇḍava passent quatre années chez Kubera et arrivent ainsi à la onzième année de leur exil. Bhīma exhorte Yudhiṣṭhira à attaquer les Kaurava et à reprendre son royaume. Yudhiṣṭhira fait ses aDieux à la montagne. Lomaśa retourne au ciel. Ghaṭotkaca les transporte. En route, ils visitent les lieux saints. (=  ślokas)

 3. 174. Ils s’arrêtent chez Vṛṣaparvan, à Badarī, chez Subāhu. Là, ils renvoient Ghaṭotkaca et continuent leur route avec des chariots vers le mont Yamunā. Ils s’installent à Viśāka. Ils y resteront jusqu’à la fin de leurs douze années. (=  ślokas)

 3. 175. Bhīma se promène dans la forêt. Histoire du boa. Un boa affamé le saisit et il perd ses moyens malgré sa force : c’est le résultat d’un vœu que le serpent a reçu. (=  ślokas)

 3. 176. Bhīma s’étonne d’être ainsi maîtrisé sans pouvoir se défendre : le serpent raconte son histoire. Il est le roi Nahuṣa, maudit par Agastya : il est devenu serpent, et ne sera libéré de sa malédiction que lorsque quelqu’un pourra résoudre l’énigme qu’il lui posera. Bhīma ne se désole pas tant de son sort, que pour ses frères qu’il ne pourra plus protéger. Yudhiṣṭhira sent que son frère est en danger et suit sa trace. Il trouve Bhīma dans l’étreinte du serpent. (=  ślokas)

 3. 177. Le serpent explique à Yudhiṣṭhira qu’il est le roi Nahuṣa, réduit à cet état par Agastya parce que, dans son orgueil, il avait insulté les brahmanes. Il va dévorer Bhīma, sauf si Yudhiṣṭhira répond à sa question : qu’est ce qui fait un brahmane ?. Yudhiṣṭhira répond que ce sont les actes, et non pas la naissance. (=  ślokas)

 3. 178. Yudhiṣṭhira interroge à son tour le serpent sur la façon dont on gagne le ciel, s’il vaut mieux dire la vérité ou être charitable, sur le résultat des actes et la réincarnation, sur la façon dont l’āme maītrise les sens et sur la conscience acquise par l’esprit. Le serpent répond avec précision, et Yudhiṣṭhira s’étonne qu’avec une telle connaissance des choses sacrées, il pose lui-même des questions. Nahuṣa raconte comment il a succombé à l’orgueil, faisant porter sa litière par mille brahmanes, comment il a frappé du pied Agastya, comment il a été transformé en serpent et comment il a obtenu de pouvoir être libéré de sa malédiction par Yudhiṣṭhira. Nahuṣa libère Bhīma, reprend sa forme et monte au ciel. Yudhiṣṭhira raconte ce qui s’est passé à ses frères et aux brahmanes. (=  ślokas)

 

(37) La séance avec Mārkaṇḍeya : 179-221

3. 179. Passent la saison des pluies et l’automne. Ils rejoignent la Sarasvatī, puis la forêt Kāmyaka. (=  ślokas)

 3. 180. Kṛṣṇa vient leur rendre visite avec son épouse Satyabhāmā. Après les salutations réciproques, Arjuna raconte leurs aventures. Kṛṣṇa complimente Yudhiṣṭhira et donne à Draupadī des nouvelles de ses fils et d’Abhimanyu. Il propose à Yudhiṣṭhira d’attaquer immédiatement les Kaurava. Yudhiṣṭhira refuse : il fera appel à lui la fin des treize années. Arrivée de Mārkaṇḍeya. Ils se rassemblent autour de lui pour l’écouter. Arrivée de Nārada. (=  ślokas)

 3. 181. Yudhiṣṭhira interroge Mārkaṇḍeya sur les conséquences des actes dans les vies ultérieures. Markandeya répond : autrefois les hommes étaient sans défaut, ils vivaient longtemps, et pouvaient aller trouver les Dieux. Puis ils se cantonnèrent à la terre, devinrent avides et envieux, et abandonnèrent les Dieux : leur vie devint misérable. Quand un homme meurt, il renaît immédiatement et ses actes le suivent, déterminant son sort. Il expose comment on peut trouver le bonheur ici et pas après, après et pas ici, ici et après, ni ici ni après. (=  ślokas)

 3. 182. Mārkaṇḍeya parle de la grandeur des brahmanes. Histoire du fils de Tārkṣya. Un prince Haihaya prend un ermite revêtu de sa peau d’antilope pour un gibier, et le tue. Les Haihaya en apprenant cela vont trouver le père de l’ermite, Tārkṣya Ariṣṭanemi. Ils lui avouent leur faute, mais ne peuvent retrouver l’ermite tué. Tārkṣya leur montre son fils, parfaitement vivant : un brahmane n’a rien à craindre de la mort. (=  ślokas)

 3. 183. Histoire d’Atri. Atri décide de se retirer dans la forêt, mais sa femme lui demande d’établir d’abord ses fils. Atri va chez le roi Vainya et fait son éloge, disant qu’il possède la suprématie sur terre. Gautama le contredit. Ils vont trouver Sanatkumāra pour savoir lequel d’entre eux a raison. Sanatkumāra donne raison à Atri : le roi est le gardien de la loi et sa suprématie est reconnue. Vainya récompense Atri. (=  ślokas)

 3. 184. Mārkaṇḍeya raconte l’Entretien de Tārkṣya et de Sarasvatī. Tārkṣya demande à Sarasvatī comment il faut mener sa vie religieuse. Elle répond qu’il faut connaître les rites, donner, se purifier, faire les libations dans le feu. Elle même est née d’une libation dans le feu. Louange des oblations. (=  ślokas)

 3. 185. Histoire du poisson. Manu Vaivasvata s’adonne à des austérités terribles au bord de la rivière Vīrinī. Un petit poisson lui demande de le protéger contre les gros et contre les courants. Manu le place dans une jarre, puis quand il a trop grandi, dans un étang. Le poisson continue à grandir, et quand il remplit l’étang, Manu le porte à la Gaṅgā. Mais le poisson continue à grandir et Manu doit le porter à l’océan. Le poisson remercie Manu, l’avertit du déluge imminent et lui conseille de construire une arche, et d’y embarquer les sept grands ṛṣi et les semences de toutes les créatures : il viendra alors et Manu le reconnaîtra à sa corne. L’océan gonfle, toute la terre est recouverte d’eau. Manu attache l’arche à la corne du poisson qui la tire infatigablement pendant plusieurs années. Le poisson enfin fait amarrer l’arche au plus haut sommet de l’Himavant. Le poisson n’est autre que Brahmā : Manu doit maintenant créer toutes les créatures, ce dont il s’acquitte sans erreur grâce à son ascèse. (=  ślokas)

 3. 186. Yudhiṣṭhira interroge Mārkaṇḍeya, lui qui reste seul vivant entre un āge et l’autre, sur la fin du monde. C’est Viṣṇu qui crée les éléments d’où sortira le monde. Les quatre āges durent douze mille ans, ils forment un éon, mille éons un jour de Brahmā. A la fin d’un éon, dans l’āge Kali, tout se dégrade. Puis sept soleils brūlants dessèchent le monde et le réduisent en cendres, puis se lève le feu de la fin des temps qui détruit tout. Des nuages énormes se forment alors, qui inondent la terre de leurs pluies pendant douze années. Puis des vents se lèvent, qui dispersent les nuages. Dans cette immensité privée de toute vie, de tout dieu, seul Mārkaṇḍeya nage, terriblement effrayé. Après longtemps, il aperçoit, surgissant de l’eau, un banian où se tient un enfant. L’enfant lui propose de se reposer à côté de lui, puis ouvre la bouche et l’avale. Dans le ventre de l’enfant, Mārkaṇḍeya découvre la terre entière avec ses océans, ses montagnes et ses rivières, sa population d’hommes et de Dieux, le soleil et les étoiles. Il explore cet univers pendant plus de cent ans, puis il ressort et adore l’enfant Viṣṇu. Il lui demande de se révéler pleinement à lui. (=  ślokas)

 3. 187. Viṣṇu déclare qu’il est Nārāyaṇa, l’āme universelle. Il pénètre tous les êtres et les êtres ne le connaissent pas. A la fin des temps, il absorbe l’univers, le garde pendant le sommeil de Brahmā et le restitue dès qu’il s’éveille. Mārkaṇḍeya rappelle aux Pāṇḍava que Kṛṣṇa est Viṣṇu. (=  ślokas)

 3. 188. Yudhiṣṭhira demande à Mārkaṇḍeya de décrire les signes du retour de l’āge d’or. Mārkaṇḍeya décrit comment le monde se dégrade āge après āge. Lorsque la fin d’un āge s’approche, c’est la décadence, la loi ne prévaut plus. Description de l’āge kali et des destructions de la fin d’un āge. Mais le monde renaît à partir des brahmanes, et c’est de nouveau l’āge kṛta. La prochaine ère sera celle de Kalki. (=  ślokas)

 3. 189. Kalki rétablira l’āge kṛta. Description de l’āge kṛta. Mārkaṇḍeya recommande à Yudhiṣṭhira de se conformer à la loi et de protéger les brahmanes. Yudhiṣṭhira demande quelle loi il doit observer et Mārkaṇḍeya l’enseigne. (=  ślokas)

 3. 190. Yudhiṣṭhira demande à être instruit sur la supériorité des brahmanes. Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire de la grenouille. Le roi Parikṣit, descendant d’Ikṣvāku, assoiffé au cours d’une partie de chasse, s’arrête au bord d’un ravissant étang et aperçoit une jeune fille resplendissante. Elle accepte de le suivre à la condition qu’il ne lui fasse jamais voir d’eau. Il l’épouse et lui fait construire un jardin sans pièces d’eau. Un jour de grande chaleur, alors qu’il se promène avec elle, il trouve une pièce d’eau recouverte d’une dalle de plātre. Il entre dans l’eau, et invite la reine à se baigner. Elle plonge dans l’eau et disparaît. Quand on vide la pièce d’eau, on trouve une grenouille. Le roi ordonne de tuer toutes les grenouilles. Le roi des grenouilles, déguisé en ermite, vient plaider la cause de ses congénères. Mais le roi est intraitable. L’ermite alors se présente : il est le roi des grenouilles, āyu, la reine, est sa fille Suśobhanā, et elle a ce défaut de mystifier les rois. Parikṣit la réclame et āyu la lui rend : mais, pour avoir mystifié les rois, ses fils ne se conduiront pas bien envers les brahmanes. Parikṣit a trois fils, Śala, Dala et Bala. Un jour, Śala blesse un cerf, mais ne peut le rattraper. Son cocher lui parle des Vāmya, les chevaux de l’ermite Vāmadeva. Śala emprunte les chevaux à l’ermite, à condition de les ramener, mais il juge qu’ils sont trop beaux pour un brahmane et les garde. Vāmadeva vient les réclamer. Comme Parikṣit refuse, Vāmadeva le maudit : des rākṣasa armés de piques le tuent. Vāmadeva réclame les chevaux à Dala. Celui-ci le menace d’une flèche empoisonnée. Vāmadeva le maudit : sa flèche empoisonnée tuera son propre fils !. Et Dala tue son fils. Furieux, il prend une autre flèche pour tuer Vāmadeva, mais est incapable de tirer. Vāmadeva lui enjoint de toucher sa femme avec la flèche : ainsi il sera libéré de sa faute. La princesse demande un vœu et choisit que son époux soit libéré de sa faute. (=  ślokas)

 3. 191. Yudhiṣṭhira demande si quelqu’un a vécu aussi longtemps que lui et Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire d’Indradyumna. Le roi Indradyumna, ses mérites épuisés, est tombé du ciel : personne ne le connaît plus. Il demande à Mārkaṇḍeya si celui-ci le reconnaît : non, mais il y a une oie nommée Prākārakarṇa qui vit dans l’Himavant depuis très longtemps. Indradyumna lui demande si elle le reconnaît : non, mais il y a un lac où vit un héron nommé Nadījaṅgha qui est plus vieux qu’elle. Indradyumna lui demande s’il le reconnaît : non, mais il y a une tortue nommée Akūpāra qui est plus vieille que lui. La tortue le reconnaît : Il y a des milliers d’années, elle avait servi de base à son autel, et ce lac même avait été créé par les déjections du bétail sacrifié. Indradyumna remonte immédiatement au ciel : l’homme dure aussi longtemps que le souvenir de ses bonnes actions.  (=  ślokas)

3. 192. Yudhiṣṭhira demande pourquoi le roi Kuvalāśva a changé de nom, et Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire de Dhundhumāra. L’ermite Uttaṅka mène des austérités terribles, et Viṣṇu lui apparaît et lui offre un vœu. Uttaṅka lui demande de rester ferme dans la loi et la discipline. Viṣṇu lui annonce qu’il sera à l‘origine de la mort de l’Asura Dhundhu avec le roi Kuvalāśva. (=  ślokas)

 3. 193. Généalogie de la lignée d’Ikṣvāku jusqu’à Kuvalāśva. Le père de Kuvalāśva, Bṛhadaśva, donne le royaume à son fils et se retire dans la forêt. Uttaṅka vient le trouver et lui demande de tuer l’Asura Dhundhu qui se livre à des austérités terribles pour détruire le monde. Il a obtenu de Brahmā de ne pouvoir être détruit par les Dieux. (=  ślokas)

 3. 194. Bṛhadaśva envoie Uttaṅka à son fils. Mārkaṇḍeya raconte qui est Dhundhu. Après la destruction du monde, Viṣṇu dort dans les anneaux du serpent Śeṣa. Un lotus sort de son nombril, d’où naît Brahmā. Les deux Asuras Madhu et Kaiṭabha assistent à la scène et réveillent Viṣṇu. Viṣṇu leur accorde un vœu : ils se moquent de lui, c’est à eux d’accorder un vœu . Viṣṇu choisit qu’ils meurent de sa main. Ils demandent que Viṣṇu les tuent en un endroit découvert. Et Viṣṇu les tue de son disque sur ses cuisses découvertes. (=  ślokas)

 3. 195. Leur fils, Dhundhu, se livre à des austérités et Brahmā lui accorde le vœu de ne pouvoir être tué par les Dieux. Dhundhu alors, pour venger ses parents presse les Dieux. Il s’installe près de l’ermitage d’Uttaṅka, dans la mer de sable Ujjānaka. Kuvalāśva marche sur Dhundhu avec ses vingt et un mille fils. Viṣṇu le pénètre pour lui donner sa force. Ils creusent la mer de sable durant sept jours, et trouvent Dhundhu. Dhundhu réduit en cendres les vingt et un mille fils de Kuvalāśva. Kuvalāśva le tue de son arme de Brahmā, et devient ainsi Dhundhumāra. Les Dieux lui donnent un vœu et il choisit d’avoir une conduite irréprochable. Trois fils seulement lui restent : Dhṛdhāśva, Kapilāśva et Candrāśva, continuateurs de la lignée d’Ikṣvāku. (=  ślokas)

 3. 196. Yudhiṣṭhira demande comment est possible la grandeur des femmes dévouées à leurs maris, et Mārkaṇḍeya affirme que la femme atteint le ciel par l’obéissance à son mari. (=  ślokas)

 3. 197. Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire de la femme dévouée. Un brahmane confirmé, Kauśika, médite sous un arbre. Une femelle héron le souille de sa crotte. Le brahmane envoie une pensée mauvaise au héron qui tombe mort. Kauśika regrette d’avoir mal agi. Il demande l’aumône au village : une femme lui demande d’attendre qu’elle ait nettoyé le bol. Mais son mari arrive, elle oublie le brahmane : elle sert son mari avec dévotion. Puis elle s’aperçoit qu’elle a oublié le brahmane et lui porte une offrande. Le voyant furieux, elle s’excuse : son mari est son - 88 - premier dieu, elle a dū s’occuper de lui d’abord. Kauśika lui reproche de mépriser les brahmanes, puisqu’elle estime son mari supérieur et la menace. La femme se défend : elle respecte et craint les brahmanes, mais sa loi lui commande de servir son mari d’abord. Du reste elle sait qu’il a brûlé une femelle héron par colère : ainsi il n’a pas de leçons à donner. Qu’il aille voir un chasseur pieux qui vit à Mithilā : il lui expliquera la loi. Le brahmane la remercie humblement. (=  ślokas)

 3. 198. Entretien du brahmane et du chasseur. Kauśika part pour Mithilā. Il s’enquiert du chasseur et le trouve à l’abattoir. Le chasseur l’invite chez lui : il l’attendait et sait pourquoi il est venu. Le brahmane s’étonne qu’il soit chasseur : c’est la place qui lui est assignée, répond l’autre. Il enseigne le brahmane sur le devoir des castes, la bonne conduite, les règles à suivre pour vivre en accord avec la loi. (=  ślokas)

 3. 199. Chacun a sa propre loi et doit la suivre : c’est le moyen d’obtenir une vie meilleure. (=  ślokas)

 3. 200. Les effets des vies antérieures : l’āme ne meurt pas quand le corps meurt, et elle est façonnée par les actes. Les actes commandent la nouvelle réincarnation. La délivrance est atteinte par une juste conduite conforme à la loi. (=  ślokas)

 3. 201. Si l’esprit n’est pas ferme, les sens et la passion l’emportent. L’univers entier est constitué des cinq éléments ; puis viennent la conscience, l’esprit, et la perception de l’ego. Ensuite il y a les cinq sens et les trois qualités. Enfin le non-manifeste. La propriété d’être à la fois manifeste et non-manifeste, si difficile à concevoir, est le vingt-quatrième élément. (=  ślokas)

 3. 202. Le chasseur énumère les quinze propriétés que l’on trouve dans les cinq éléments. Ce qui est perçu par les sens est le manifeste, ce qui dépasse les sens est le non-manifeste. Seulement en percevant l’unité du monde et de l’āme, on peut être libéré : il faut, pour cela, maītriser les sens. (=  ślokas)

 3. 203. Les trois qualités et leurs effets. Les cinq souffles. Les souffles sont gouvernés par l’āme qui contient l’āme Universelle. Une conduite maîtrisée et pure permet de voir l’āme en soi. Par le détachement, on atteint brahman. (=  ślokas)

 3. 204. Le chasseur demande au brahmane de rendre visite avec lui à son père et à sa mère. Le chasseur salue ses parents qui le complimentent. Ils accueillent le brahmane. Le chasseur conclut : mes parents sont mes Dieux et je les sers avec adoration. C’est la loi. (=  ślokas)

 3. 205. Le chasseur admoneste le brahmane : il a quitté ses parents sans demander leur bénédiction : qu’il aille leur présenter ses excuses. Le brahmane remercie le chasseur de son enseignement : il lui a montré la voie. Le chasseur lui révèle qu’il était autrefois le fils d’un brahmane : par mégarde, il a tué un ermite, le prenant pour un gibier : celui-ci l’a maudit et condamné à renaître chasseur, né dans une basse caste. (=  ślokas)

 3. 206. Il plaide qu’il ne l’a pas fait exprès, et l’ermite lui accorde de garder sa connaissance de la loi et de gagner le ciel grâce à son obéissance à ses parents. Ainsi, il se souvient de sa vie précédente. Le brahmane et le chasseur se séparent. (=  ślokas)

 3. 207. Yudhiṣṭhira demande comment est né Skanda, et Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire d’Aṅgiras. Agni est parti pratiquer l’ascèse dans la forêt. Durant son absence, Aṅgiras prend sa place, mais dès qu’Agni revient, il la lui rend. Agni hésite : sa réputation a souffert. Aṅgiras insiste et lui demande de lui donner un fils : ainsi naît Bṛhaspati, premier né d’Agni. Descendance d’Aṅgiras. (=  ślokas)

 3. 208. Les sept fils et les sept filles d’Aṅgiras. (=  ślokas)

 3. 209. Suite de la descendance d’Aṅgiras. Les différents feux sacrificiels. (=  ślokas)

 3. 210. Cinq ascètes engendrent un fils à cinq couleurs : Pañcavarṇa ou Tapas. Il crée les Dieux, cinq dynasties, cinq obstacles aux rites. (=  ślokas)

 3. 211. Descendance de Bhānu, le fils de Tapas : ce sont différentes sortes de feux. (=  ślokas)

 3. 212. Agni se cache dans l’océan et demande à Aṅgiras de le remplacer. Les poissons le trahissent. Agni disparaît sous terre où son corps se transforme en minerais. Les ascètes le rappellent par leurs austérités. Agni se cache dans l’océan. Aṅgiras baratte l’océan, et Agni réapparaît. Création des rivières. (=  ślokas)

 3. 213. Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire de Skanda. Indra, défait à plusieurs reprises par les Asuras, cherche un commandant en chef pour ses armées. Il sauve Devasenā, fille de Prajāpati, enlevée par Keśin. Devasenā lui demande un mari invincible, qui puisse vaincre tous les êtres, y compris Indra. Indra assiste à la conjonction de la lune et du soleil à l’heure de Rudra et demande à Brahmā un mari pour Devasenā. Brahmā promet. Les grands ṛṣi offrent un sacrifice, et Agni, comme c’est son rôle, porte les offrandes aux Dieux. Mais Agni aperçoit les femmes des ṛṣi à leur bain et en devient amoureux. Il entre dans leur feu domestique pour pouvoir les contempler à son aise. Puis, il repart dans la forêt avec son amour déçu. Svāhā, la fille de Dakṣa, aime en secret Agni : quand elle apprend qu’il est amoureux des femmes des ṛṣi, elle décide de prendre leur apparence pour être aimée de lui. (=  ślokas)

 3. 214. Elle prend en premier l’apparence de Śivā, la femme d’Aṅgiras. Agni la prend, elle recueille sa semence, se transforme en oiseau, et dépose la semence dans une urne d’or sur le mont Śveta. Elle fait de même en prenant l’apparence des autres femmes des ṛṣi, mais elle ne peut prendre celle d’Arundhatī, protégée par ses mérites. La semence recueillie en six fois se rassemble et forme un enfant, Skanda, à six têtes, douze bras et douze jambes pour un seul tronc. L’enfant grandit prodigieusement, au quatrième jour il est adulte. Il rugit et fait trembler la terre, à l’effroi général. Il fend la montagne Krauñca de ses flèches, fracasse le mont Śveta. Les montagnes fuient, la terre tremble. (=  ślokas)

 3. 215. Svāhā va dire à Skanda qu’elle est sa mère. Les ṛṣi répudient leurs épouses pour mauvaise conduite. Viśvāmitra, qui avait tout vu, se réfugie auprès de Skanda et lui sert de précepteur. Indra, craignant sa force extraordinaire, envoie les Mères combattre Skanda, mais elle se rallient à lui et il devient leur fils. Agni rejoint Skanda. (=  ślokas)

 3. 216. Indra marche sur Skanda avec l’armée des Dieux, mais Skanda fait fuir les Dieux, qui se réfugient auprès de lui. Indra, abandonné, lance son foudre et blesse Skanda : de la blessure sort un jeune guerrier étincelant. Effrayé, Indra chercher refuge auprès de Skanda. (=  ślokas)

 3. 217. D’autres enfants naissent de la blessure et servent Skanda. Les Mères ont des enfants avec Skanda, qui font partie de sa garde. (=  ślokas)

 3. 218. Les brahmanes, et Indra lui-même, demandent à Skanda de devenir le nouvel Indra. Skanda est nommé commandant en chef de l’armée des Dieux. Skanda est couronné par Śiva : on démontre qu’il est le fils de Śiva. Intronisation de Skanda. Il épouse Devasenā, ce qu’approuve Śrī. (=  ślokas)

 3. 219. Les six épouses des ṛṣi se réfugient auprès de Skanda et le prennent pour fils. Elles deviennent la constellation Kṛttikā. Les Mères, prennent Skanda pour fils. Elles lui demandent des enfants. Les Mères cruelles tourmentent les enfants des hommes jusqu’à leur seizième année et les démons nés de Skanda ensuite. (=  ślokas)

 3. 220. Svāhā obtient de Skanda d’habiter toujours avec Agni : elle sera invoquée dans chaque sacrifice. Brahmā confirme que Skanda est né de Śiva. De la semence de Śiva, cinq autres parties tombèrent en différents endroits, et d’elles naquirent une troupe innombrable qui forme la suite de Skanda. Splendeur de Skanda sur le mont Śveta. (=  ślokas)

 3. 221. Procession solennelle des Dieux. Les démons attaquent l’armée des Dieux. Combat entre les Dieux et les démons. Un démon, Mahiṣa, après avoir dispersé les Dieux à coups de montagnes, saisit le char de Śiva. Skanda tue Mahiṣa, et les démons sont dispersés et tués par Skanda et ses serviteurs. Indra le félicite. (=  ślokas)

 

(38) Entretien de Draupadī et Satyabhāmā : 222-224

3. 222. Satyabhāmā demande à Draupadī comment elle fait pour conserver l’amour des Pāṇḍava : “Utilise-t-elle des charmes ou des herbes ?”. Draupadī explique son comportement : elle sert ses maris religieusement. Attention constante, exécution parfaite des tāches ménagères, obéissance, voilà comment elle retient l’affection de ses maris. (=  ślokas)

 3. 223. Conseils de Draupadī à Satyabhāmā : il n’y a pas d’autre dieu pour une femme que son mari. (=  ślokas)

 3. 224. Satyabhāmā réconforte Draupadī : Yudhiṣṭhira regagnera son trône, et, pour l’instant, ses enfants et Abhimanyu sont heureux à Dvārakā. Kṛṣṇa quitte les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 

(39) L’inspection des troupeaux : 225-243

3. 225. Les Pāṇḍava s’installent au bord du lac Dvaitavana. Un brahmane, qui les a rencontrés, raconte à Dhṛtarāṣṭra combien ils sont marqués par leur vie dans la forêt. Dhṛtarāṣṭra est plein de pitié pour eux et craint pour l’avenir. (=  ślokas)

 3. 226. Karṇa et Śakuni ont entendu Dhṛtarāṣṭra plaindre les Pāṇḍava. Ils vont trouver Duryodhana : il a soumis la terre, les rois lui payent tribut, il est un roi admiré : qu’il se montre aux Pāṇḍava dans toute sa splendeur. Il n’y a pas de plus grand bonheur que d’étaler sa réussite devant son ennemi déchu. (=  ślokas)

 3. 227. Duryodhana se réjouirait certes de voir les Pāṇḍava dans leurs habits d’ermites, mais il craint la réaction de Dhṛtarāṣṭra. Il demande à Karṇa et à Śakuni d’imaginer un prétexte. Karṇa suggère une inspection des troupeaux : non seulement Dhṛtarāṣṭra n’y trouvera rien à redire, mais il l’encouragera même. (=  ślokas)

 3. 228. Ils demandent à Dhṛtarāṣṭra de laisser son fils partir inspecter les troupeaux dans la région du lac Dvaitavana : c’est la bonne époque également pour chasser. Dhṛtarāṣṭra leur répond que les Pāṇḍava se trouvent dans cette région : il vaut mieux ne pas les provoquer. Śakuni lui dit que les Pāṇḍava resteront fidèles à leur promesse et que, de toutes façons, ils n’ont pas l’intention de leur rendre visite. Dhṛtarāṣṭra accepte et Duryodhana part avec une vaste escorte. (=  ślokas)

 3. 229. Duryodhana installe son campement à côté de l’enclos des vaches et procède à l’inspection du bétail. Puis, après avoir fêté avec les vachers, et chassé dans la forêt, il se rapproche du lac Dvaitavana. L’avant-garde de Duryodhana est stoppée par les gandharva : leur roi est venu en excursion aux bords du lac, le lac est interdit. Duryodhana fait dire aux gandharva : un puissant roi vient se divertir au bord du lac, allez-vous en !. Les gandharva lui font répondre que ce n’est pas ainsi qu’on s’adresse à des êtres célestes : qu’ils s’en aillent, sous peine de mourir. (=  ślokas)

 3. 230. Duryodhana envoie ses troupes attaquer les gandharva. Ceux-ci essaient de les arrêter gentiment, mais elles pénètrent dans la forêt. Les gandharva rapportent les événements à leur roi Citrasena : punissez-les, leur dit le roi. Les gandharva fondent sur les hommes de Duryodhana, qui prennent la fuite, mais Karṇa résiste. Duryodhana vient à sa rescousse. Ils pressent les gandharva, mais Citrasena fait appel à sa magie. Les Kaurava sont défaits, les soldats fuient. Karṇa résiste, mais doit fuir également. (=  ślokas)

 3. 231. Duryodhana résiste, mais est capturé vivant par Citrasena, de même que Duḥśāsana, Vivimṣati et d’autres fils de Dhṛtarāṣṭra avec leurs femmes. Les soldats de Duryodhana se réfugient chez les Pāṇḍava. Les conseillers de Duryodhana demandent protection à Yudhiṣṭhira. Bhīma se moque d’eux. (=  ślokas)

 3. 232. Yudhiṣṭhira le réprimande : pas de querelle entre cousins, surtout quand ils viennent demander secours : qu’avec Arjuna et les jumeaux, il libère Duryodhana, par la diplomatie d’abord, par un combat léger ensuite si cela ne suffit pas, puis par un combat féroce. (=  ślokas)

 3. 233. Les Pāṇḍava avancent et les gandharva les attaquent. Arjuna demande que Duryodhana soit relāché, mais sans succès. Le combat s’engage. (=  ślokas)

 3. 234. Seuls devant des milliers de gandharva, les Pāṇḍava les font reculer. Arjuna lance ses armes célestes. Citrasena prend sa massue et se précipite sur les Pāṇḍava. Arjuna détruit sa massue, puis le presse sous ses armes divines. Mais il le reconnaît et retient ses armes. Ils s’embrassent. (=  ślokas)

 3. 235. Arjuna lui demande pourquoi il retient Duryodhana prisonnier. Citrasena savait que Duryodhana était venu pour se moquer d’eux. Arjuna lui demande de le libérer. Ils en réfèrent à Yudhiṣṭhira qui demande que Duryodhana soit libéré : c’est un parent. Indra ressuscite les gandharva tués au combat. Yudhiṣṭhira laisse partir Duryodhana. (=  ślokas)

 3. 236. Duryodhana, honteux, rentre vers Hāstinapura. Karṇa le retrouve et le félicite d’avoir battu les gandharva au combat alors que lui-même a dū fuir. (=  ślokas)

 3. 237. Duryodhana lui raconte la vérité : il a été fait prisonnier par les gandharva, ceux-ci ont été défaits par Arjuna. Puis Arjuna et Citrasena se sont reconnus et embrassés. (=  ślokas)

 3. 238. Arjuna a demandé alors à Citrasena de les libérer, Citrasena a révélé dans quel but ils étaient venus, et, malgré cela, Yudhiṣṭhira l’a laissé libre de partir. Libéré par celui qu’il a dépouillé : il aurait mieux valu qu’il meure au combat !. De honte, Duryodhana décide de jeūner à mort : comment se présenterait-il devant Dhṛtarāṣṭra ?. Duryodhana consacre roi son frère Duḥśāsana. Duḥśāsana pleure : il ne sera pas roi sans son frère. Karṇa intervient : il est normal que les Pāṇḍava aient libéré Duryodhana : il est leur roi, ce n’est que leur devoir. Souvent des chefs de guerre sont libérés par leurs soldats, il n’y a pas de honte à avoir. Les Pāṇḍava auraient dū intervenir avant, quand il a engagé le combat contre les gandharva : c’est de leur faute s’il a été fait prisonnier. Qu’il se reprenne !. Mais Duryodhana n’est pas convaincu

3. 239. Śakuni intervient : Karṇa a raison. Et Duryodhana ne doit pas priver les Pāṇḍava de leur mérite : il doit se montrer reconnaissant envers eux et leur restituer le royaume, ainsi il retrouvera le bonheur. Duryodhana relève Duḥśāsana, l’embrasse et confirme sa décision de se laisser mourir. Il se purifie et s’assied, puis se retire en lui-même. En voyant cela, les Asuras offrent un sacrifice et s’adonnent à des rites spéciaux : une femme, Kṛtyā, naît de ce sacrifice, et ils lui ordonnent de ramener Duryodhana. (=  ślokas)

 3. 240. Les démons demandent à Duryodhana de renoncer à se donner la mort : il est une divinité, accordée aux Asuras par Brahmā, la partie supérieure de son corps est faite de diamants, la partie inférieure de fleurs. D’autres Asuras prendront possession de Bhīṣma, Droṇa, Kṛpa, qui combattront ainsi sans pitié à ses côtés. De nombreux Asuras et rākṣasa s’incarneront également pour combattre dans son camp. L’Asura Naraka s’est incarné en Karṇa pour tuer Arjuna. Ainsi, il aura la victoire sur les Pāṇḍava. S’il meurt, les Asuras auront le dessous !. Duryodhana, ramené là où il était, se réveille comme d’un rêve, réconforté. Karṇa lui promet de tuer Arjuna au combat, et Duryodhana reprend goūt à la vie et rentre triomphalement à Hāstinapura. (=  ślokas)

 3. 241. Bhīṣma essaie de faire honte à Duryodhana, mais celui-ci éclate de rire et le plante là. Duryodhana envisage pour lui la consécration royale, comme pour Yudhiṣṭhira. Ses prêtres lui répondent que ce n’est pas possible : Yudhiṣṭhira est encore vivant. Mais qu’il offre le sacrifice de Viṣṇu : avec l’or apporté en tribut par les rois on façonne un soc de charrue, on laboure l’aire sacrificielle, et le sacrifice est offert avec grande abondance de nourriture. Ce grand rite vaut la consécration royale. Duryodhana fait faire les préparatifs. (=  ślokas)

 3. 242. Le sacrifice est prêt, Dhṛtarāṣṭra et les siens se réjouissent. Les rois sont invités. Duḥśāsana fait inviter les Pāṇḍava, mais Yudhiṣṭhira répond qu’il s’en tiendra à sa parole : il ne doit pas revenir avant la fin de la treizième année. Bhīma ajoute qu’ils reviendront alors pour le sacrifice de la guerre, l’oblation de la colère !. Les rois arrivent, de la nourriture est distribuée au peuple. A la fin du sacrifice, Duryodhana donne généreusement à ses hôtes. -

3. 243. Duryodhana est félicité par les siens. Karṇa le complimente : mais il le complimentera encore plus quand, les Pāṇḍava tués, il offrira le grand sacrifice de la consécration royale. Duryodhana demande quand cela sera. Karṇa jure de ne pas se laver les pieds tant qu’il n’aura pas tué Arjuna. Quand on rapporte ces propos à Yudhiṣṭhira, celui-ci s’inquiète et ne trouve plus le repos. (=  ślokas)

 

(40) Le rêve de la gazelle : 244

3. 244. Une gazelle apparaît en rêve à Yudhiṣṭhira et lui demande de changer de quartier : ses frères ont déjà tué tant de gibier, qu’il n’en restera bientôt plus. Yudhiṣṭhira promet, et au réveil, lève le camp pour la forêt Kāmyaka. (=  ślokas)

 

(41) La mesure de riz : 245-247

3. 245. Les Pāṇḍava mènent une existence pénible dans la forêt. Vyāsa vient leur rendre visite et les réconforte : le bonheur n’est vraiment apprécié que quand on a connu le malheur, l’austérité est supérieure à tout. Vaut-il mieux donner ou mener une vie d’austérités, lui demande Yudhiṣṭhira. Vyāsa raconte l’Histoire de Mudgala. (=  ślokas)

 3. 246. Mudgala se nourrit du riz qu’il glane, ce qui ne l’empêche pas d’honorer ses hôtes. Durvāsas le met à l’épreuve : il se présente comme hôte, et mange toute sa nourriture, de sorte que Mudgala n’a plus rien pour luimême. Le lendemain, il revient encore et agit de même, et cela pendant six jours. Mais Mudgala reste serein. Durvāsas le félicite et lui promet le ciel. Et un envoyé des Dieux vient chercher Mudgala qui l’interroge sur les vertus qu’on trouve au ciel. (=  ślokas)

 3. 247. L’envoyé décrit les mondes de l’au-delà. Mais le fruit des actes doit être consommé, et l’on retombe du ciel. Mudgala ne veut pas d’un tel ciel. Il cesse de se nourrir, atteint une parfaite sérénité, et connaît ainsi la délivrance définitive. (=  ślokas)

 

(42) L’enlèvement de Draupadī : 248-283

3. 248. Les Pāṇḍava partent chasser, laissant Draupadī à la garde de Dhaumya. Jayadratha aperçoit Draupadī et en tombe amoureux. Il envoie Koṭikāśya s’enquérir : qui est-elle et que fait-elle là ?

3. 249. Koṭikāśya présente à Draupadī les différents rois qui entourent Jayadratha et lui demande qui elle est. (=  ślokas)

 3. 250. Draupadī répond et leur offre l’hospitalité. (=  ślokas)

 3. 251. Jayadratha entre dans l’ermitage, et salue Draupadī : qu’elle le suive, plutôt que de rester avec ses maris déchus. Draupadī le fait taire. (=  ślokas)

 3. 252. Elle le menace, il insiste, elle le menace encore : les Pāṇḍava suivront sa trace. Jayadratha la charge sur son char. Dhaumya lui remontre qu’il est contraire à la loi d’enlever une femme sans avoir vaincu son mari. (=  ślokas)

 3. 253. Les Pāṇḍava retournent à leur ermitage, inquiets des présages qu’ils aperçoivent. Ils rencontrent une servante qui leur révèle l’enlèvement de Draupadī par Jayadratha. Ils suivent ses traces et aperçoivent Draupadī dans le char de Jayadratha. Ils se lancent à l’attaque. (=  ślokas)

 3. 254. Draupadī se réjouit et montre ses maris à Jayadratha. (=  ślokas)

 3. 255. Combat entre les Pāṇḍava et Jayadratha. Les principaux guerriers de Jayadratha sont tués. Jayadratha fait descendre Draupadī et prend la fuite. Arjuna et Bhīma se proposent de le poursuivre et de le tuer, mais Yudhiṣṭhira demande de le laisser aller : c’est le mari de Duḥśalā, la fille de Gāndhārī. Mais Draupadī les envoie chercher Jayadratha. Yudhiṣṭhira revient à l’ermitage avec Draupadī et les brahmanes se réjouissent. Arjuna tue de loin les chevaux de Jayadratha, celui-ci fuit à pied. (=  ślokas)

 3. 256. Bhīma le rattrape, le saisit par les cheveux et le roue de coups jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Arjuna lui demande de ne pas le tuer, par respect pour Duḥśalā. Bhīma rase Jayadratha et lui enjoint de proclamer qu’il est leur esclave. Il le lie et le ramène à Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira enjoint de le laisser aller en paix et libre. Jayadratha se rend à Gaṅgādvāra où il se livre à des austérités. Śiva lui donne un vœu et il demande de pouvoir vaincre les cinq Pāṇḍava. Śiva lui accorde de pouvoir leur résister si Arjuna n’est pas avec eux. (=  ślokas)

 3. 257. Yudhiṣṭhira se plaint à Mārkaṇḍeya de ce que Draupadī a été enlevée : y a-t-il plus malheureux qu’eux ?

3. 258. Mārkaṇḍeya leur raconte l’Histoire de Rāma. Le roi Daśaratha a quatre fils, Rāma avec Kausalyā, Bharata avec Kaikeyī, Lakṣmana et Śatrughna avec Sumitrā. Sītā, la fille de Janaka, roi de Videha, est destinée à devenir la femme de Rāma. Pulatsya a un fils Viśravas, père de Kubera auquel Brahmā accorde l’immortalité, la souveraineté sur les richesses et la ville de Laṅkā. (=  ślokas)

 3. 259. Kubera donne trois servantes à son père, d’où naissent les rākṣasa Kumbhakarṇa, Rāvaṇa, Vibhīśana, Khara et Śūrpaṇakhā. Rāvaṇa, Kumbhakarṇa et Vibhīśana, pratiquent de sévères austérités, et Brahmā leur accorde un vœu. Rāvaṇa choisit d’être invincible pour tous les êtres célestes, Kumbhakarṇa choisit un long sommeil et Vibhīśana de toujours suivre la loi. Rāvaṇa défait Kubera, investit Laṅkā et prend le char céleste Puṣpaka. Kubera le maudit : il ne pourra jamais monter sur ce char. Rāvaṇa devient roi des rākṣasa et tourmente les Dieux et les Asuras. (=  ślokas)

 3. 260. Les Dieux se plaignent à Brahmā. Brahmā leur répond que Viṣṇu s’est incarné sur terre pour venir à bout de Rāvaṇa : qu’à leur tour ils s’incarnent sous forme de puissants singes. Il ordonne à la gandharva Dundhubhī de s’incarner : ce sera Mantharā, la bossue, à laquelle il confie une mission spéciale. (=  ślokas)

 3. 261. Daśaratha se prépare à consacrer roi son fils Rāma. Mantharā va trouver Kaikeyī et excite sa jalousie : le fils de sa rivale va être roi. Kaikeyī va trouver Daśaratha et lui rappelle qu’il lui a promis jadis un vœu : elle demande que Bharata soit roi et que Rāma soit exilé dans la forêt. Rāma, pour que son père ne manque pas à sa parole part dans la forêt avec son frère Lakṣmana et Sītā. Daśaratha meurt de tristesse, Kaikeyī presse son fils de prendre le royaume, mais celui-ci refuse et part chercher Rāma. Rāma refuse le royaume, il veut que la promesse de son père soit tenue. Bharata devient roi, et garde devant lui les sandales de Rāma. Rāma se retire dans la forêt Daṇḍaka. Pour protéger les brahmanes, il tue quatorze mille rākṣasa et mutile Śūrpaṇakhā. Rāvaṇa, furieux, va trouver Mārica, son ancien ministre, devenu ascète. (=  ślokas)

 3. 262. Il lui demande de se transformer en gazelle : Rāma partira à sa poursuite, et il pourra enlever Sītā. Mārica s’exécute à contre cœur, Rāvaṇa se déguise en ermite. Rāma part à la poursuite de la gazelle qui l’entraîne au loin. Il la blesse d’une flèche, mais en mourant la gazelle appelle Sītā avec la voix de Rāma. Lakṣmana se précipite. Rāvaṇa enlève Sītā restée seule. Le vautour Jatāyu les aperçoit. (=  ślokas)

 3. 263. Jatāyu tente d’arrêter Rāvaṇa, mais il est blessé. Sītā, emportée dans les airs par Rāvaṇa, laisse tomber ses bijoux pour marquer sa piste. Jatāyu raconte à Rāma l’enlèvement de Sītā. Rāma se précipite avec Lakṣmana vers le sud. En route ils sont attaqués par le rākṣasa Kabandha et le tuent. Avant de mourir, le rākṣasa leur conseille d’aller trouver Sugrīva, le roi ses singes. (=  ślokas)

 3. 264. Rāma va trouver Sugrīva, le roi des singes et passe un accord avec lui : il tuera son frère Vālin qui a usurpé le pouvoir chez les singes, et les singes l’aideront à retrouver Sītā. Rencontre de Vālin et Sugrīva : le combat est incertain, Rāma y met fin en tuant Vālin d’une flèche. Rāvaṇa installe Sītā dans son palais, bien gardée par des femelles rākṣasa. Avindhya, un rākṣasa qui veut le bien de Rāma, charge une d’entre elles de lui donner des nouvelles de Rāma : il est en route pour la délivrer. (=  ślokas)

 3. 265. Rāvaṇa vient la trouver et essaye de la séduire en faisant étalage de ses richesses, mais Sītā repousse ses avances. (=  ślokas)

 3. 266. Rāma séjourne chez Sugrīva, mais trouve le temps long : il lui semble que Sugrīva ne met pas toute l’ardeur nécessaire à remplir sa part de leur contrat. Il envoie Lakṣmana lui demander des comptes. Sugrīva a envoyé des singes sur la terre entière pour chercher Sītā, mais ils ne sont pas encore revenus. Les singes reviennent les uns après les autres. Le singe Hanūmān annonce qu’il a retrouvé Sītā. Ils a cherché longtemps vers le sud, et atteint le bord de l’océan. Là, il a rencontré le vautour Saṃpāti, le frère de Jatāyu, qui leur a dit que Rāvaṇa avait emmené Sītā à Laṅkā. Hanūmān a sauté par-dessus l’océan et vu Sītā dans le palais de Rāvaṇa. Il a pu lui parler et lui annoncer la venue prochaine de Rāma. (=  ślokas)

 3. 267. Sugrīva rassemble les armées des singes, et ils se mettent en marche. Ils arrivent au bord de l’océan. Rāma invoque l’Océan et lui demande de retirer ses eaux. L’Océan lui conseille plutôt de construire une chaussée : un singe, Nala, saura le faire. Une chaussée de dix lieues de large et cent lieues de long est ainsi construite jusqu’à Laṅkā. Vibhīśana, le frère de Rāvaṇa vient faire allégeance à Rāma. L’armée des singes traverse et installe son camp devant Laṅkā. (=  ślokas)

 3. 268. Rāvaṇa fortifie Laṅkā. Rāma envoie le singe Aṅgada demander à Rāvaṇa de libérer Sītā et de livrer bataille. Rāvaṇa veut le saisir, mais Aṅgada s’échappe. Les singes attaquent et brisent les défenses de la ville. Les rākṣasa contre-attaquent. (=  ślokas)

 3. 269. Rāvaṇa fait une sortie et affronte Rāma. Combat entre les deux armées. (=  ślokas)

 3. 270. Suite du combat. Retraite des rākṣasa. Rāvaṇa réveille son frère Kumbhakarṇa et l’envoie au combat. (=  ślokas)

 3. 271. Lakṣmana tue Kumbhakarṇa. Suite du combat. (=  ślokas)

 3. 272. Rāvaṇa envoie au combat son fils Indrajit. Lakṣmana et Rāma l’affrontent. Indrajit se fait invisible et blesse Rāma et Lakṣmana. (=  ślokas)

 3. 273. Indrajit enferme Rāma et Lakṣmana dans un réseau de flèches. Vibhīśana et Sugrīva les délivrent. Vibhīśana présente à Rāma une eau magique qui lui permettra de voir les rākṣasa quant ils se rendent invisibles. Combat entre Lakṣmana et Indrajit. Lakṣmana tue Indrajit. Rāvaṇa veut tuer Sītā, mais Avindhya l’en détourne : qu’il affronte plutôt Rāma. (=  ślokas)

 3. 274. Rāvaṇa affronte l’armée victorieuse des singes. Il a recours à la magie. Mātali arrive sur le champ de bataille avec le char Jaitra, sur lequel il fait monter Rāma. Combat entre Rāma et Rāvaṇa. Rāma tue Rāvaṇa. (=  ślokas)

 3. 275. Les Dieux se réjouissent. Rāma donne Laṅkā à Vibhīśana. Il renvoie Sītā : elle a été à un autre !. Les Dieux apparaissent à Rāma et plaident en faveur de Sītā. Brahmā révèle que Rāvaṇa était sous l’emprise d’un sort : s’il avait obtenu les faveurs d’une femme, son corps aurait éclaté. Sītā est donc innocente et il lui demande de la reprendre. Il accorde un vœu à Rāma, qui choisit de vivre selon la loi, et que les singes tués durant la bataille revivent. Sītā accorde à Hanūmān de vivre aussi longtemps que la renommée de Rāma durera. Rāma se met en route, traverse l’océan, et accompagne Sugrīva. Il arrive à Ayodhyā et retrouve son frère Bharata assis derrière ses sandales. Bharata lui rend le trône et Rāma est consacré roi. (=  ślokas)

 3. 276. Ainsi, conclut Mārkaṇḍeya, Yudhiṣṭhira ne doit pas se désespérer : il est avec ses frères, et Draupadī a été libérée immédiatement. (=  ślokas)

 3. 277. Yudhiṣṭhira demande s’il y a jamais eu femme aussi fidèle que Draupadī. Mārkaṇḍeya raconte l’Histoire de Sāvitrī. Le roi Aśvapati, déjà avancé en āge et sans descendance, entreprend des austérités sévères pour avoir un fils. La déesse Sāvitrī lui annonce qu’il aura une fille. Il la nomme Sāvitrī. Quand elle est en āge de se marier, elle est trop belle pour trouver des prétendants. Son père lui demande de choisir elle-même son époux. Elle part, escortée de brahmanes, visiter les ermitages de la forêt. (=  ślokas)

 3. 278. Nārada est en visite chez son père, quand Sāvitrī revient et annonce qu’elle a choisi Satyavant, le fils du vieux roi aveugle et destitué de son royaume, Dyumatsena. Nārada se désole : Satyavant est bien digne de Sāvitrī, mais il doit mourir dans un an. Sāvitrī tient bon, c’est lui qu’elle épousera. (=  ślokas)

 3. 279. Aśvapati se rend dans l’ermitage de Dyumatsena pour lui demander la mais de sa fille. Celui-ci hésite : il vit comme un ermite dans la forêt, mais Aśvapati insiste et le mariage est célébré. Sāvitrī s’adapte à la vie d’ermite, mais vit dans la crainte du jour fatal qui lui a été annoncé. (=  ślokas)

 3. 280. Peu avant ce jour fatal, elle fait vœu de rester debout immobile, jour et nuit pendant trois jours. Puis vient le jour annoncé. Satyavant part chercher du bois dans la forêt, elle demande à l’accompagner, et le suit pleine d’inquiétude. (=  ślokas)

 3. 281. Satyavant casse une branche morte et s’effondre. Elle le prend dans ses bras. Yama vient chercher l’āme de Satyavant. Sāvitrī l’accompagne et lui tient des propos empreints de sagesse. Yama, satisfait, lui accorde un vœu, à plusieurs reprises, en précisant : sauf la vie de ton époux. Elle obtient ainsi successivement que son père recouvre la vue et son royaume, cent fils pour son père et cent fils pour elle même. Au cinquième vœu accordé, Yama oublie de préciser : sauf la vie de ton époux, et c’est naturellement ce que Sāvitrī réclame. Yama s’en va et Satyavant se réveille : il se souvient vaguement de ce qui s’est passé. Il s’inquiète pour ses parents. Malgré la nuit tombée, ils rentrent à l’ermitage, Sāvitrī soutenant son mari. (=  ślokas)

 3. 282. Pendant ce temps là, Dyumatsena recouvre la vue. Il s’inquiète pour son fils qui n’est pas rentré et le cherche partout. Les brahmanes l’entourent et le rassurent. Satyavant et Sāvitrī arrivent alors. Sāvitrī raconte ce qui s’est passé et les vœux qu’elle a obtenus de Yama. Tous la félicitent. (=  ślokas)

 3. 283. Les sujets de Dyumatsena arrivent à l’ermitage : le roi usurpateur a été tué, que Dyumatsena, aveugle ou non, reprenne le royaume. Ils s’émerveillent que Dyumatsena ne soit plus aveugle. Dyumatsena rentre dans son royaume et consacre Satyavant prince héritier. Sāvitrī et sa belle-mère ont les cent fils annoncés. (=  ślokas)

 

(43) Le vol des boucles d’oreille : 284-294

3. 284. Le Soleil prévient Karṇa en rêve qu’Indra, sous l’apparence d’un brahmane, viendra lui demander ses boucles d’oreille. On sait que Karṇa a fait vœu de donner toujours aux brahmanes qui le sollicitent, mais cette fois, il devra refuser, sous peine de mourir. Karṇa répond qu’il préfère mourir plutôt que de renoncer à son vœu : il donnera à Indra ses boucles d’oreille et sa cuirasse. Sa renommée est en jeu. (=  ślokas)

 3. 285. Le Soleil lui remontre que la renommée n’est utile que lorsqu’on est vivant. D’autre part, il y a autour de la naissance de Karṇa un secret qu’il ne peut pas révéler maintenant. Tant qu’il aura ses boucles d’oreille et sa cuirasse, Arjuna ne pourra le défaire au combat : il ne doit donc pas les donner. (=  ślokas)

 3. 286. Karṇa est ferme dans sa décision : il ne renoncera pas à son vœu, même si Indra lui demande sa vie. Le Soleil lui conseille alors de demander à Indra, en échange des boucles d’oreille, un dard qui tuera infailliblement ses ennemis. (=  ślokas)

 3. 287. Vaiśampāyana, à la demande de Janamejaya, raconte le secret évoqué par Indra. Naissance de Karṇa. Un ascète irascible vient demander l’hospitalité au roi Kuntibhoja et pose ses conditions : il ira à son gré et personne ne doit lui manquer de respect. Kuntibhoja charge sa fille Kuntī de s’occuper de l’ascète : qu’elle fasse tout pour le satisfaire. (=  ślokas)

 3. 288. Kuntī promet qu’elle fera tout pour le servir parfaitement. Kuntibhoja installe l’ascète, et Kuntī le sert. (=  ślokas)

 3. 289. L’ermite se conduit rudement, disparaît et revient sans prévenir, mais trouve toujours Kuntī prête à le servir. Après un an, l’ascète, complètement satisfait, offre un vœu à Kuntī. Elle n’en veut pas, elle n’a fait que son devoir. L’ascète lui donne alors une formule magique qui lui permettra de faire venir le dieu qu’elle invoquera et s’en va. (=  ślokas)

 3. 290. Kuntī, un jour, admire le soleil. Elle veut vérifier l’efficacité de la formule que lui a donnée l’ascète et l’appelle. Le Soleil se divise : un soleil reste dans le ciel, un autre vient rendre visite à Kuntī : “Que doisje faire pour toi ?”, demande-t-il à Kuntī. Kuntī, un peu effrayée, le prie de s’en retourner : elle l’a fait venir par curiosité !. Mais on ne dérange pas un dieu pour rien : elle aura de lui un enfant sans pareil, avec cuirasse et boucles d’oreille. Ou alors, il la maudira, ainsi que son père et l’ascète qui lui a donné cette formule. (=  ślokas)

 3. 291. Elle plaide avec le soleil : elle est vierge, ce serait un déshonneur pour sa famille. Elle redeviendra vierge, lui promet le Soleil. Le Soleil la pénètre. (=  ślokas)

 3. 292. Kuntī dissimule sa grossesse et donne naissance à un fils, Karṇa, qui porte boucles d’oreilles d’or et cuirasse. Elle l’abandonne, la nuit tombée, dans un panier flottant sur la rivière Aśva en lui souhaitant bonne chance. Le panier arrive en flottant jusqu’à la Gaṅgā. (=  ślokas)

 3. 293. Le cocher Adhiratha et sa femme Rādhā recueillent l’enfant et l’élèvent comme si c’était le leur. Karṇa apprend le métier des armes avec Droṇa, et devient ami de Duryodhana. Arjuna et lui sont toujours en compétition. Indra, déguisé en brahmane vient à lui et lui demande : donne-moi l’aumône !

3. 294. Indra lui demande sa cuirasse et ses boucles d’oreille. Karṇa plaide avec lui : s’il donne sa cuirasse et ses boucles d’oreilles, il cessera d’être invincible. Devant l’insistance du brahmane, Karṇa montre qu’il a reconnu Indra, et lui demande quelque chose en échange, et choisit le dard infaillible. Indra ajoute une condition : Quand il le lance, le dard infaillible tue des milliers d’ennemis et revient dans sa main, Karṇa, lui, ne pourra l’utiliser qu’une seule fois, et le dard retournera à Indra. Karṇa promet de n’utiliser le dard infaillible qu’en cas de danger, s’arrache la cuirasse du corps sans sourciller malgré la douleur et la donne à Indra. Les Pāṇḍava vont au lac Dvaitavana. (=  ślokas)

 

(44) La perte des bātons à feu : 295-299 (= Schaufelberger-Vincent IV 68-101)

3. 295. Un brahmane vient dire à Yudhiṣṭhira qu’un cerf a emporté, pris dans ses cornes, ses bātons à feu qu’il avait suspendus à un arbre. Les Pāṇḍava rattrapent le cerf mais n’arrivent pas à le tuer, et soudain celui-ci disparaît. Fatigués, les Pāṇḍava s’asseyent sous un banian. (= 17 ślokas)

3. 296. Nakula part chercher de l’eau pour ses frères. ”Ceci est un étang privé, réponds d’abord à mes questions si tu veux boire”, dit une voix. Nakula n’y prête pas attention, boit et tombe sans vie. Il en va de même pour Sahadeva, Arjuna, Bhīma, l’un après l’autre. Yudhiṣṭhira à son tour arrive au bord du lac. (= 43 ślokas)

3. 297. Il voit ses frères, sans vie. La voix lui demande, à lui aussi, de répondre à ses questions s’il veut boire. Yudhiṣṭhira accepte et un yakṣa lui apparaît et l’interroge. Après que Yudhiṣṭhira a répondu brillamment à de nombreuses questions, le yakṣa lui offre de faire revivre un de ses frères : il choisit Nakula. Devant l’étonnement du yakṣa, il explique que c’est par bienveillance : il ne veut faire aucune différence entre Mādrī et Kuntī. Satisfait de la réponse, le yakṣa lui accorde la vie de tous ses frères. (= 74 ślokas)

3. 298. En fait le yakṣa n’est autre que Dharma, venu éprouver Yudhiṣṭhira. C’est lui aussi qui, sous la forme d’un cerf, avait emporté les bātons à feu du brahmane. Yudhiṣṭhira obtient de lui un vœu : qu’ils ne soient pas reconnus durant la treizième année de leur exil. Dharma leur conseille de passer cette année chez Virāṭa, sous le déguisement qu’ils voudront : ils ne seront pas reconnus. (= 28 ślokas)

3. 299. Les Pāṇḍava prennent congé des brahmanes qui les ont accompagnés durant ces douze années d’exil. Dhaumya leur rappelle des exemples de déguisements qu’ont pris les Dieux pour se cacher et vaincre leurs ennemis. Les Pāṇḍava s’en vont. (= 29 ślokas)

 

IV. LE LIVRE DE VIRĀTA 2050 ślokas

(45) Histoire de Virāṭa : 1-13

4. 1. Yudhiṣṭhira rend les bātons à feu au brahmane, puis discute avec ses frères : où iront-ils pour leur treizième année d’exil et sous quels déguisements. Ils décident pour le royaume de Matsya où règne Virāṭa. Yudhiṣṭhira sera un brahmane de nom de Kaṅka et Maître Royal du Jeu de Dés. (= 23 ślokas)

4. 2. Bhīma sera un chef cuisinier du nom de Ballava. Arjuna sera un travesti sous le nom de Bṛhannadā. (=  ślokas)

 4. 3. Nakula sera un chef palefrenier, sous le nom de Granthika, Sahadeva un chef d’étable sous le nom de Tantipāla. Draupadī sera une chambrière du nom de Sairandhrī. (=  ślokas)

 4. 4. Yudhiṣṭhira renvoie tous les serviteurs, avec l’ordre de dire : nous ne savons pas où ils sont. Dhaumya leur explique comment il faut se comporter à la cour d’un roi. (=  ślokas)

 4. 5. Les Pāṇḍava font route à travers la forêt vers le royaume de Matsya. Avant d’arriver à la capitale, ils cachent leurs armes dans les branches d’un arbre. Ils attachent à l’arbre le cadavre d’un vieil homme, pour dissuader les curieux. Ils se donnent des noms secrets : Jaya, Jayanta, Vijaya, Jayatsena, Jayadbala, et entrent dans la ville. (=  ślokas)

 4. 6. Virāṭa s’émerveille devant la noble stature de Yudhiṣṭhira, lui demande qui il est, et le prend comme conseiller. (=  ślokas)

 4. 7. Il engage de même Bhīma comme chef cuisinier, sans croire tout à fait qu’il ne soit que cela. (=  ślokas)

 4. 8. Sudeṣnā, la femme de Virāṭa, ne veut pas croire que Draupadī soit une chambrière : elle l’engagerait bien, mais elle a peur que son mari ne tombe amoureux d’elle. Draupadī explique qu’elle est l’épouse de cinq gandharva qui la protègent et ne laissent personne l’approcher. Sudeṣnā l’engage. (=  ślokas)

 4. 9. Virāṭa engage Sahadeva comme chef d’étable. (=  ślokas)

 4. 10. Virāṭa engage Arjuna comme maître de danse et de chant pour sa fille Uttarā. (=  ślokas)

 4. 11. Virāṭa engage Nakula comme chef palefrenier. (=  ślokas)

 4. 12. Les Pāṇḍava et Draupadī vivent ainsi déguisés à la cour de Virāṭa. Au cours d’un festival, Virāṭa demande à Bhīma d’affronter un lutteur, Jīmūta, invaincu jusque là. Bhīma défait Jīmūta. Virāṭa est satisfait de ses nouvelles recrues. (=  ślokas)

 

(46) Meurtre de Kīcaka : 13-23

4. 13. Après dix mois, Kīcaka, le commandant en chef des armées de Virāṭa, tombe amoureux de Draupadī. Il lui propose de la prendre pour femme. Draupadī refuse avec indignation. (=  ślokas)

 4. 14. Kīcaka complote avec sa sœur, la reine Sudeṣnā : elle enverra Draupadī chez lui chercher de la liqueur. Draupadī refuse cette mission, mais la reine insiste. Draupadī part à contre-cœur et se met sous la protection du soleil qui lui envoie un “rākṣasa gardien”. (=  ślokas)

 4. 15. Kīcaka presse Draupadī. Celle-ci s’enfuit, poursuivie par Kīcaka qui la saisit par les cheveux, la jette à terre et la frappe à coups de pieds en présence de Yudhiṣṭhira et Bhīma qui n’interviennent pas de peur d’être reconnus. Le rākṣasa, envoyé par le soleil, envoie Kīcaka rouler à terre. Draupadī se plaint au roi, en mettant en cause ses maris à mots voilés. Yudhiṣṭhira lui fait comprendre à mots couverts qu’elle sera vengée. Draupadī retourne chez Sudeṣnā. (=  ślokas)

 4. 16. Draupadī va trouver Bhīma de nuit et le réveille. (=  ślokas)

 4. 17. Elle se plaint de son sort et de la déchéance de Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 4. 18. Elle relate que la reine se moque d’elle en la croyant amante de Bhīma. Elle se désespère de voir Arjuna déguisé en femme. Elle a pitié de Sahadeva et de Nakula. (=  ślokas)

 4. 19. Son propre sort n’est pas plus enviable. Elle éclate en sanglots. (=  ślokas)

 4. 20. Bhīma la console : il aurait tué Kīcaka si Yudhiṣṭhira ne l’en avait pas empêché. Mais elle ne doit pas le critiquer, elle doit supporter son sort. Draupadī demande à Bhīma de tuer Kīcaka : s’il ne le fait pas, elle se tuera par le poison !

4. 21. Bhīma accepte : qu’elle donne rendez-vous à Kīcaka cette nuit au pavillon de danse royal. Draupadī donne rendez-vous à Kīcaka en lui recommandant la discrétion et rend compte à Bhīma. La nuit tombée, Bhīma attend Kīcaka au lieu de rendez-vous. Celui-ci arrive et commence à caresser Bhīma couché. Lutte entre Bhīma et Kīcaka. Bhīma le réduit littéralement en bouillie. Draupadī se réjouit et annonce que ses maris gandharva ont tué Kīcaka. (=  ślokas)

 4. 22. Les parents de Kīcaka obtiennent de Virāṭa que Draupadī soit brûlée sur le bûcher de Kīcaka. Ils prennent Draupadī et l’emmènent. Elle appelle ses maris, Jaya, Jayanta, Vijaya, Jayatsena et Jayadbala. Bhīma se précipite sur eux, en brandissant un arbre. A sa vue, le prenant pour un gandharva, les parents de Kīcaka prennent peur, libèrent Draupadī et prennent la fuite. Bhīma en tue cent cinq. (=  ślokas)

 4. 23. On annonce à Virāṭa la mort des parents de Kīcaka. Il prend peur et demande à son épouse de congédier Draupadī : elle risque d’attirer la ruine sur la cité, ses maris gandharva sont trop dangereux. Draupadī rentre au palais. Elle félicite Bhīma et reproche à Arjuna d’être resté impassible. La reine la congédie : elle demande à rester treize jours de plus. (=  ślokas)

 

(47) L’enlèvement du troupeau : 24-62

4. 24. Le peuple de Matsya se réjouit de la mort de Kīcaka et des siens. Les espions envoyés par Duryodhana pour retrouver les Pāṇḍava rentrent bredouille. Ils rendent compte à Duryodhana de leurs recherches et lui annoncent que Kīcaka a été tué par des gandharva. (=  ślokas)

 4. 25. Duryodhana les presse de retrouver les Pāṇḍava à tout prix : la treizième année arrive à sa fin. Karṇa lui conseille d’envoyer des espions plus nombreux. Duḥśāsana pense que les Pāṇḍava ont peutêtre péri. (=  ślokas)

 4. 26. Droṇa le détrompe : les Pāṇḍava sont trop sages pour périr ainsi. Qu’on les cherche mieux. (=  ślokas)

 4. 27. Bhīṣma pense également que les Pāṇḍava ne peuvent avoir péri. Là où vit Yudhiṣṭhira, la prospérité doit régner. On ne peut pas le trouver, il est protégé par sa rectitude. (=  ślokas)

 4. 28. Kṛpa est bien de cet avis : que Duryodhana renforce donc ses alliances et se prépare au combat inévitable. (=  ślokas)

 4. 29. Suśarman, le roi des Trigarta, propose que l’on aille attaquer Virāṭa, affaibli par la mort de Kīcaka. Karṇa l’approuve et Duryodhana donne l’ordre de marche : Suśarman marchera avec son armée sur le royaume de Matsya, il suivra avec les siens à un jour de distance et que l’on prenne le maximum de bétail. Ainsi est fait, et le vol du bétail commence. (=  ślokas)

 4. 30. Le chef des étables vient avertir Virāṭa que les Trigarta sont en train de voler des centaines de milliers de vaches. Les Matsya s’équipent et partent en campagne. Virāṭa ordonne que l’on arme également Yudhiṣṭhira, Bhīma, Nakula et Sahadeva et qu’on les fasse combattre avec eux. L’armée de Virāṭa se met en route sur la trace du bétail. (=  ślokas)

 4. 31. Les Matsya rejoignent les Trigarta au coucher du soleil. Le combat commence aussitôt. Les Matsya pénètrent les rangs des Trigarta. Rencontre de Virāṭa avec Suśarman. Il fait trop noir, le combat cesse. (=  ślokas)

 4. 32. La lune se lève et le combat reprend. Suśarman et son frère capturent Virāṭa. Les Matsya prennent la fuite. Yudhiṣṭhira envoie Bhīma délivrer Virāṭa. Bhīma veut déraciner un arbre, mais Yudhiṣṭhira le lui défend : on le reconnaîtrait à cet exploit. Bhīma délivre Virāṭa et capture Suśarman. Les Trigarta fuient. Virāṭa envoie chercher ses fils pour célébrer la victoire. (=  ślokas)

 4. 33. Pendant ce temps, Duryodhana dérobe soixante mille vaches dans le pays des Matsya. Le chef des vachers se précipite à la ville, annonce le désastre au fils de Virāṭa, Uttara, et l’engage à marcher sur les Kaurava pour récupérer le bétail : son père lui a confié le royaume. (=  ślokas)

 4. 34. Uttara raconte comment il vaincra les Kaurava : il partirait bien, mais il lui faudrait un cocher pour conduire son char. Draupadī lui dit que le travesti Bṛhannadā (Arjuna) a été autrefois cocher d’Arjuna. Uttara envoie sa sœur Uttarā le chercher. (=  ślokas)

 4. 35. Arjuna accepte de conduire le char du prince et part avec lui sous les quolibets. Il promet aux femmes de leur rapporter des étoffes de couleur. (=  ślokas)

 4. 36. Ils aperçoivent l’armée des Kaurava. Uttara prend peur et ne veut pas combattre, mais Arjuna continue d’avancer et l’encourage. Uttara panique et s’enfuit. Arjuna le poursuit et les Kaurava croient le reconnaître. Arjuna rattrape Uttara, le ramène et le force à conduire le char tandis qu’il combattra. (=  ślokas)

 4. 37. Présages funestes. Droṇa avertit les Kaurava : c’est Arjuna qui les attaque. (=  ślokas)

 4. 38. Arjuna ordonne à Uttara de grimper à l’arbre où ils ont caché leurs armes et de lui rapporter l’arc Gāṇḍīva;. Uttara s’émerveille devant les armes qu’il découvre. Arjuna lui dit à qui elles appartiennent. (=  ślokas)

 4. 39. Uttara demande où sont les Pāṇḍava. Arjuna le lui révèle. . Pour confirmer ses dires, il cite les dix noms d’Arjuna et explique leur sens. Uttara, rassuré, salue Arjuna. (=  ślokas)

 4. 40. Uttara n’a plus peur et demande ses ordres à Arjuna : il sait parfaitement conduire un char. Arjuna noue ses cheveux, prend ses armes et recorde son arc Gāṇḍīva;. (=  ślokas)

 4. 41. Arjuna place son enseigne sur le char et sonne sa conque. Uttara prend peur : il n’a jamais entendu une telle sonnerie, ni vu une telle enseigne, ni entendu un tel claquement de la corde d’un arc. Arjuna le rassure. Droṇa confirme que c’est bien Arjuna qu’on entend. (=  ślokas)

 4. 42. Duryodhana se demande pourquoi Arjuna se ferait reconnaître avant la fin de la treizième année : cela leur coūterait douze années d’exil supplémentaire. Est-ce bien lui, ou le roi des Matsya qui revient à l’attaque après avoir défait les Trigarta ?. Il reproche à Droṇa sa pusillanimité : qu’on l’ignore et qu’on se prépare au combat. (=  ślokas)

 4. 43. Karṇa se propose d’affronter Arjuna : il le tuera au combat. (=  ślokas)

 4. 44. Kṛpa lui demande de réfléchir : Arjuna est trop fort pour lui. Qu’ils se mettent tous ensemble pour combattre. (=  ślokas)

 4. 45. Aśvatthāmā reproche sa vantardise à Karṇa : quand a-t-il combattu Arjuna?. C’est par tricherie que la victoire sur les Pāṇḍava a été obtenue. Et ce ne sont pas des dés que lance l’arc Gāṇḍīva; !

4. 46. Bhīṣma les calme tous et ils demandent pardon à Droṇa. Droṇa leur propose de préparer un plan pour affronter Arjuna : qu’entre-temps, Bhīṣma fasse le décompte exact du temps écoulé. (=  ślokas)

 4. 47. Le délai de douze années plus une année est écoulé. Il faut donc se préparer à la bataille : Arjuna ne fera pas grâce. Bhīṣma dispose ses forces : Duryodhana prendra un quart de l’armée et retournera à la ville, un autre quart de l’armée convoiera le bétail, le reste affrontera les Pāṇḍava ou les Matsya s’ils reviennent. (=  ślokas)

 4. 48. Arjuna arrive devant les Kaurava. Les ignorant, il cherche Duryodhana et, ne le voyant pas, fait faire demi-tour à son char. Droṇa devine son plan et se prépare à l’attaquer par derrière. Arjuna fait faire demi-tour aux vaches. (=  ślokas)

 4. 49. Il continue à chercher Duryodhana. Les Kaurava l’attaquent par derrière. Arjuna fait demi-tour et perce leurs rangs pour attaquer Karṇa. Arjuna tue Śatruṃtapa et Saṃgrāmajit, le frère de Karṇa. Il rencontre Karṇa et le fait fuir. (=  ślokas)

 4. 50. Uttara demande à Arjuna où il doit conduire son char. Arjuna lui demande de le mener successivement devant Kṛpa, Droṇa, Aśvatthāmā, Duryodhana, Karṇa et Bhīṣma. Uttara le mène devant Kṛpa. (=  ślokas)

 4. 51. Les Dieux arrivent pour assister au combat et voir l’efficacité de leurs armes. (=  ślokas)

 4. 52. Combat entre Kṛpa et Arjuna. Arjuna blesse les chevaux de Kṛpa. Kṛpa perd l’équilibre, mais Arjuna ne tire pas pour préserver sa dignité. Arjuna coupe l’arc de Kṛpa, détruit sa cuirasse, détruit son épée, tue ses chevaux, son cocher, détruit son char et finalement le blesse d’une flèche à la poitrine. Les Kaurava l’emmènent. (=  ślokas)

 4. 53. Arjuna demande à Uttara de le mener devant Droṇa. Arjuna salue Droṇa et lui dit qu’il ne le combattra pas si Droṇa ne l’attaque pas. Droṇa commence le combat. Impressionnant combat entre Droṇa et Arjuna. Aśvatthāmā vient au secours de Droṇa. (=  ślokas)

 4. 54. Combat entre Aśvatthāmā et Arjuna. Aśvatthāmā tombe en panne de flèches. Karṇa vient à la rescousse. (=  ślokas)

 4. 55. Arjuna défie Karṇa. Arjuna défait Karṇa qui abandonne le combat. (=  ślokas)

 4. 56. Arjuna demande à Uttara de le mener devant Bhīṣma et le rassure en rappelant ses exploits. Duḥśāsana, Vikarṇa, Duḥsaha et Vivimṣati essayent d’arrêter Arjuna, mais sont blessés et fuient. (=  ślokas)

 4. 57. Contre attaque générale. Arjuna défait l’armée entière. (=  ślokas)

 4. 58. Duryodhana, Karṇa, Duḥśāsana, Vivimṣati, Droṇa et son fils et Kṛpa reviennent à l’attaque. Arjuna les met en fuite avec l’arme d’Indra. (=  ślokas)

 4. 59. Bhīṣma marche contre Arjuna. Combat entre Bhīṣma et Arjuna. Ils emploient les armes divines. Le combat est équilibré, les Dieux applaudissent. Arjuna blesse Bhīṣma qui quitte le combat. (=  ślokas)

 4. 60. Combat entre Duryodhana et Arjuna. Malgré l’appui de Vikarṇa, Duryodhana est défait et fuit. Arjuna raille Duryodhana. (=  ślokas)

 4. 61. Duryodhana, furieux, revient au combat avec Karṇa, Bhīṣma, Droṇa, Kṛpa, Vivimṣati et Duḥśāsana. Arjuna, encerclé, sonne sa conque et ses ennemis perdent connaissance. Uttara, à la demande d’Arjuna, ramasse les robes de couleur des guerriers évanouis. Arjuna sort de l’armée ennemie après un dernier affrontement avec Bhīṣma. Bhīṣma conseille à Duryodhana de cesser le combat et de laisser les vaches à Arjuna. Les Kaurava se retirent. Arjuna les salue, coupe d’une flèche le diadème de Duryodhana. Puis il de dirige vers la ville avec les vaches. (=  ślokas)

 4. 62. Arjuna renvoie indemnes les restes de l’armée de Duryodhana et fait envoyer des messagers à la ville pour annoncer la victoire. (=  ślokas)

 

(48) Le mariage : 63-67

4. 63. Virāṭa de son côté, ayant défait les Trigarta et récupéré ses vaches, rentre à la ville avec les quatre Pāṇḍava. On lui annonce qu’Uttara est parti avec Bṛhannadā (Arjuna) contre les Kaurava. Il envoie son armée à la rescousse de son fils, mais les messagers d’Uttara viennent annoncer sa victoire. Yudhiṣṭhira dit à Virāṭa que la victoire d’Uttara était certaine avec Bṛhannadā comme cocher. Virāṭa envoie une ambassade accueillir son fils. Virāṭa joue aux dés avec Yudhiṣṭhira, malgré ses mises en garde. Yudhiṣṭhira insiste sur le fait que la victoire d’Uttara est due à Bṛhannadā (Arjuna). En colère, Virāṭa lui lance les dés à la figure. Yudhiṣṭhira saigne du nez, mais empêche son sang de tomber à terre. Uttara arrive et est reçu par le roi. Yudhiṣṭhira demande que l’on retienne Bṛhannadā jusqu’à ce que son sang cesse de couler : celui-ci en effet a fait vœu de tuer quiconque blesserait Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 4. 64. Uttara voit Yudhiṣṭhira saigner du nez et demande qui a fait cela. Virāṭa lui explique que Yudhiṣṭhira continuait à attribuer le mérite de - 108 - la victoire à Arjuna. Il a bien fait, répond Uttara. Virāṭa s’excuse auprès de Yudhiṣṭhira. Arjuna entre. Virāṭa demande à son fils comment il a pu vaincre les Kaurava. Uttara répond qu’il n’a pas vaincu lui-même : tout a été fait par un fils de dieu. Il raconte la bataille. Virāṭa veut voir ce fils de dieu : mais il a disparu. Arjuna donne à Uttarā les robes de couleur récupérées sur les guerriers. (=  ślokas)

 4. 65. Trois jours après, les Pāṇḍava reprennent leurs ornements et s’asseyent sur des trônes dans le Palais de l'Assemblée de Virāṭa. Devant l’étonnement de Virāṭa, Arjuna révèle l’identité de Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 4. 66. Puis celle des autres Pāṇḍava et de Draupadī. Uttara révèle que c’est Arjuna qui a vaincu les Kaurava. Virāṭa donne sa fille Uttarā à Arjuna, mais celui-ci ne l’accepte que comme belle-fille. (=  ślokas)

 4. 67. En effet il a vécu une année avec elle, comme son maître, et, bien que sa conduite ait été irréprochable, une suspicion pourrait naître s’il l’épousait. Il vaut donc mieux qu’elle épouse Abhimanyu. Les Pāṇḍava s’installent à Upaplavya, capitale des Matsya. Ils envoient chercher Abhimanyu, Kṛṣṇa, d’autres rois, les fils de Draupadī, Śikhanḍin et Dhṛṣṭadyumna. Le mariage est célébré en grande pompe. (=  ślokas)

 

V. LE LIVRE DES PRÉPARATIFS 6698 ślokas

(49) Les préparatifs : 1-21

5. 1. Après le mariage d’Abhimanyu, les rois se rassemblent dans le Palais de l'Assemblée de Virāṭa. Description de l’assemblée. Kṛṣṇa prend la parole. Il rappelle les tribulations des Pāṇḍava, depuis la partie de dés jusqu’à leur année incognito chez Virāṭa. Yudhiṣṭhira ne demande pas tout le royaume, mais une part acceptable de celui-ci. Si les Pāṇḍava continuent à être bafoués, ils pourraient se lancer dans la guerre, et la gagner avec leurs alliés. Kṛṣṇa propose d’envoyer un messager à Duryodhana pour lui proposer de céder la moitié du royaume. (=  ślokas)

 5. 2. Balarāma approuve la proposition de Kṛṣṇa. Il demande que le messager se conduise humblement. Après tout, Yudhiṣṭhira a bien accepté de jouer aux dés contre Śakuni, qui n’est pas à blāmer. Yuyudhāna se met en colère :

5. 3. Il n’est pas question de dire le moindre mal de Yudhiṣṭhira !. Il ne pouvait faire autrement que de jouer la partie de dés, et il y a eu tricherie. Yudhiṣṭhira n’a pas à plaider son bon droit. C’est au combat que son droit sera reconnu. Et il a les héros nécessaires pour gagner la bataille. Ainsi, que Duryodhana rende le royaume, ou que les Kaurava périssent au combat. (=  ślokas)

 5. 4. Drupada approuve Yuyudhāna. Il propose de rallier de toute urgence, avant que Duryodhana le fasse, tous les rois susceptibles de les rejoindre. Liste de ces rois. Il propose son chapelain comme messager auprès de Duryodhana. (=  ślokas)

 5. 5. Balarāma approuve la proposition de Drupada. Mais lui-même doit la même loyauté aux deux camps. Que Drupada se charge de rallier les rois, et si Duryodhana n’accepte pas la paix, qu’il le lui fasse savoir. Kṛṣṇa part pour Dvārakā. Des messages sont envoyés aux rois par Drupada et Virāṭa. Les Matsya et les Pāñcāla rassemblent leurs armées. Duryodhana envoie aussi des messagers aux rois pour les rallier à sa cause. (=  ślokas)

 5. 6. Drupada prépare à sa mission son chapelain, un vieux brahmane. Il devra rappeler le bon droit à Duryodhana, en présence de Vidura, de Droṇa, de Kṛpa et de Bhīṣma qui l’appuieront. Pendant ce temps, Yudhiṣṭhira fera ses préparatifs pour la guerre. Départ de l’ambassadeur. (=  ślokas)

 5. 7. Duryodhana, instruit par ses espions, va rejoindre Kṛṣṇa à Dvārakā. Arjuna fait de même. Quand ils arrivent, Kṛṣṇa dort. Duryodhana s’installe sur un trône à la tête de Kṛṣṇa, Arjuna reste debout à ses pieds. Quand Kṛṣṇa s’éveille, Duryodhana lui demande son alliance : il est le premier arrivé. Oui, répond Kṛṣṇa, mais c’est Arjuna qu’il a vu en premier. Arjuna, le plus jeune pourra choisir : ou bien les armées de Kṛṣṇa, ou bien Kṛṣṇa lui-même, sans armes. Arjuna choisit Kṛṣṇa, et Duryodhana se réjouit de s’être procuré ainsi une armée aguerrie, et que Kṛṣṇa ne combatte pas. Balarāma, lui, ne prendra pas part à la guerre, ni dans un camp, ni dans l’autre. Kṛtavarman met une grande armée à la disposition de Duryodhana. Kṛṣṇa accepte de conduire le char d’Arjuna. (=  ślokas)

 5. 8. Śalya avec une grande armée, part rejoindre le camp des Pāṇḍava. Duryodhana fait bātir un camp splendide où Śalya s’arrête en route et est reçu avec les honneurs dus à un dieu. Il demande qui a construit ce camp et Duryodhana se présente. Śalya lui accorde une faveur, et Duryodhana lui demande d’être le commandant en chef de ses armées. Śalya ne peut faire autrement que d’accepter. Il va en informer les Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira le félicite, mais lui demande une faveur : abattre l’orgueil de Karṇa quand celui-ci combattra Arjuna et que Śalya sera son cocher. Śalya promet. Même les Dieux ont eu leurs difficultés. Voir l’histoire d’Indra et de sa femme. (=  ślokas)

 5. 9. La victoire d’Indra sur Vṛtra. Tvastṛ avait créé un fils à trois têtes, Triśiras, pour pendre la place d’Indra. Triśiras se livre à de sévères austérités. Indra envoie les apsaras pour le séduire, mais celles-ci échouent. Indra le tue de son foudre. Il demande à un bûcheron de lui couper les têtes. Le bûcheron fait honte à Indra et s’exécute. Tvastṛ, furieux, engendre Vṛtra pour tuer Indra. Vṛtra avale Indra. Les Dieux créent le bāillement, et Indra en profite pour sortir. La bataille fait rage entre Indra et Vṛtra, et Indra bat en retraite et va trouver Viṣṇu avec les Dieux. (= 52 ślokas)

5. 10. Viṣṇu leur conseille de faire un pacte avec Vṛtra. Celui accepte, en posant la condition qu’il ne puisse être tué ni par le sec ni par le mouillé, ni par la pierre ni par le bois, ni par la foudre ni par les armes, ni de jour ni de nuit. Indra rencontre Vṛtra au crépuscule, au bord de l’océan. De l’écume s’entasse, ni sèche, ni mouillée. Indra prend de l’écume et la lance sur Vṛtra. Viṣṇu y entre, et Vṛtra est tué. Indra, ainsi coupable du meurtre d’un brahmane, est plein de remords et se cache dans les eaux. (= 47 ślokas)

5. 11. Les Dieux remplacent Indra par le roi Nahuṣa et lui donnent le pouvoir de s’imprégner de la force de tous ceux qu’il rencontre. Nahuṣa apprécie sa nouvelle condition. Il aperçoit Śacī, la femme d’Indra, et lui enjoint de le servir. Śacī cherche refuge chez Bṛhaspati. Nahuṣa est furieux. (= 22 ślokas)

5. 12. Les Dieux cherchent à calmer Nahuṣa, mais celui-ci ne veut rien entendre et réclame Śacī. Les Dieux vont la chercher, mais Bṛhaspati refuse de la leur remettre. Il conseille cependant à Śacī de se rendre auprès de Nahuṣa et d’obtenir un délai. Le temps fera le reste. (=  ślokas)

 5. 13. Nahuṣa demande à Śacī qu’elle l’aime comme son époux. Śacī promet, mais demande un délai : elle veut savoir ce qu’est devenu Indra. Les Dieux demandent à Viṣṇu comment venir en aide à Indra, coupable du meurtre d’un brahmane. Viṣṇu promet que si Indra fait un sacrifice du cheval, il sera purifié. Quant à Nahuṣa, il trouvera sa mort par sa propre faute. Indra offre le sacrifice et est purifié. Mais Nahuṣa s’est nourri de la force de tous ceux qu’il a rencontrés, et ne peut être vaincu. Indra disparaît de nouveau. Śacī invoque la déesse de la nuit, et suscite un oracle, auquel elle demande où est Indra. (=  ślokas)

 5. 14. Śacī suit l’oracle. Elle trouve Indra, caché dans la tige d’un lotus, au milieu d’un étang. Après être devenue minuscule elle-même, Śacī rejoint Indra et le loue. Indra lui demande pourquoi elle est venue. Elle lui raconte les avances de Nahuṣa et lui demande de le tuer. (=  ślokas)

 5. 15. Indra ne peut rien faire contre Nahuṣa qui est trop fort, mais il suggère un plan que Śacī devra exécuter : qu’elle demande à Nahuṣa d’atteler les ṛṣi à son char et de venir la chercher dans cet équipage. Cette idée plaīt à l’orgueil de Nahuṣa et il la met à exécution. Pendant ce temps, elle demande à Bṛhaspati de chercher Indra. Bṛhaspati offre un sacrifice et envoie Agni chercher Indra. Agni revient : il n’a pas trouvé Indra sur terre. Il ne reste que les eaux à explorer, mais cela, il ne le peut pas !. Bṛhaspati lui enjoint d’entrer dans les eaux. (=  ślokas)

 5. 16. Eloge d’Agni. Agni est né des eaux, il peut donc y entrer à nouveau. Agni trouve Indra, caché dans sa tige de lotus. Bṛhaspati va trouver Indra. Eloge d’Indra. Indra reprend sa taille et demande à Bṛhaspati ce qu’il peut faire pour lui. Bṛhaspati lui rapporte que les Dieux ont pris Nahuṣa pour le remplacer, que celui-ci est devenu puissant en absorbant la puissance de ceux qu’il rencontre et qu’il a attelé les ṛṣi à son char. Les Dieux Kubera, Yama, Soma et Varuṇa arrivent : ils sont prêts à aider Indra à vaincre Nahuṣa, moyennant une part du sacrifice. Agni offre aussi ses services, moyennant une part du sacrifice. (=  ślokas)

 5. 17. Agastya arrive et raconte que Nahuṣa a été chassé du ciel parce qu’il s’est trompé sur un hymne védique. Dans sa colère d’être corrigé, il a frappé Agastya, qui le chasse du ciel et le condamne à prendre la forme d’un serpent pour dix mille ans. Agastya demande à Indra de reprendre sa place comme roi des Dieux. (=  ślokas)

 5. 18. Indra reprend sa place, honoré par tous. Ainsi, conclut Śalya, Indra, comme Yudhiṣṭhira a dū se cacher. Nahuṣa a été chassé, comme le sera Duryodhana. Śalya renouvelle sa promesse d’abaisser l’orgueil de Karṇa quand il sera son cocher. (=  ślokas)

 5. 19. Yudhiṣṭhira est rejoint par Yuyudhāna (Sātvata), Dhṛṣṭaketu (Cedi), Jayatsena (Magadha), Pāṇḍya, Drupada (Pāñcāla), Virāṭa (Matsya), avec leurs armées. Il dispose ainsi de sept armées. Duryodhana est rejoint par Bhagadatta, Bhūriśravas, Śalya, Kṛtavarman (Bhoja et Andhaka), Jayadratha (Sindhu), Sudakṣina (Kāmboja), Nīla (Mahīṣmatī), les rois d’Avanti (Vinda et Anuvinda), les cinq frères Kekaya avec leurs armées. Il dispose ainsi de onze armées. (=  ślokas)

 5. 20. Le vieux chapelain, ambassadeur de Drupada, arrive à la cour de Duryodhana. Il rappelle les droits des Pāṇḍava et qu’ils ont été écartés injustement et par des moyens douteux de leur part d’héritage. Les Pāṇḍava ne souhaitent pas la guerre, mais sont prêts à combattre si leur droit n’est pas reconnu. Et leur puissance est redoutable !

5. 21. Bhīṣma approuve les paroles de l’envoyé. Karṇa lui coupe la parole. Duryodhana ne cédera pas un pouce du royaume sous la menace. Les Pāṇḍava n’ont qu’à rester dans la forêt !. Dhṛtarāṣṭra les calme et décide d’envoyer Saṃjaya en ambassadeur. (=  ślokas)

 

(50) L’ambassade de Saṃjaya : 22-32

5. 22. Dhṛtarāṣṭra rappelle la droiture des Pāṇḍava et la vilenie de son fils. Il rappelle la puissance des Pāṇḍava et de Kṛṣṇa. Il craint que l’issue d’une guerre ne soit pas favorable à son fils. Il donne à Saṃjaya la mission de tout faire pour l’éviter. (=  ślokas)

 5. 23. Saṃjaya arrive à Upaplavya et salue Yudhiṣṭhira. Ils se demandent réciproquement des nouvelles de leurs proches. Yudhiṣṭhira en profite pour rappeler les exploits des Pāṇḍava. Saṃjaya fait appel à la droiture de Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 5. 24. Saṃjaya rapporte les paroles de Dhṛtarāṣṭra. Eloge des Pāṇḍava. La guerre serait folie : aucun bien ne sortirait de la victoire ou de la défaite. La paix est vivement désirée. (=  ślokas)

 5. 25. Yudhiṣṭhira répond qu’il ne désire pas la guerre. Mais leur sort est injuste. Dhṛtarāṣṭra se laisse mener par son fils, au détriment de la justice, malgré les conseils de Vidura. Les Pāṇḍava peuvent obtenir leur droit par la force. Yudhiṣṭhira est prêt à pardonner ce qui s’est passé, mais il doit régner sur Indrapraṣṭa. (=  ślokas)

 5. 26. La guerre est une folie, dit Yudhiṣṭira. Mais Dhritarāṣṭra n'écoute pas Bhīṣma et Vidura, il suit les avis de Duḥśāsana, 􀀀akuni et Karṇa. Ils veulent régner sur la terre entière, la paix n'est pas possible. Mais Yudhiṣṭhira doit régner à Indraprastha, et il fera le nécessaire. (=  ślokas)

 5. 27. Saṃjaya fait appel au sens du devoir de Yudhiṣṭhira. Pourquoi être parti en exil après la partie de dés, s’il veut maintenant déclencher la guerre ?. Il faut savoir pardonner. Les conséquences de la guerre seraient désastreuses. Que Yudhiṣṭhira abandonne toute prétention pour rester dans la voie des justes. (=  ślokas)

 5. 28. Yudhiṣṭhira est incertain sur la conduite à tenir : renoncer à son droit ou faire la guerre. Il s’en tiendra à l’avis de Kṛṣṇa : c’est un arbitre impartial. (=  ślokas)

 5. 29. Kṛṣṇa montre que l’action est préférable à l’inaction pour Yudhiṣṭhira. Le fils de Dhṛtarāṣṭra l’a privé de son héritage aux yeux de tous. Draupadī a été humiliée. Saṃjaya n’a pas protesté alors au nom de la justice : pourquoi donne-t-il des leçons maintenant ?. Kṛṣṇa propose d’aller lui-même en ambassade auprès de Dhṛtarāṣṭra. S’il échoue, ce sera la guerre. (=  ślokas)

 5. 30. Saṃjaya s’en va. Salutations de Yudhiṣṭhira. Il le charge de messages bienveillants pour tous et conclut : Que Duryodhana lui rende Indrapraṣṭa, ou ce sera la guerre. (=  ślokas)

 5. 31. Que Dhṛtarāṣṭra leur permette de vivre harmonieusement ensemble, que Bhīṣma appuie cette demande, que Vidura parle pour la paix. Que Duryodhana leur rende leur part et ils oublieront le passé. Qu’il leur donne seulement cinq villages, et la paix régnera. (=  ślokas)

 5. 32. Saṃjaya arrive à Hāstinapura. Il représente à Dhṛtarāṣṭra la juste conduite de Yudhiṣṭhira et sa résolution. Il blāme Dhṛtarāṣṭra d’avoir laissé se développer la discorde et d’être tombé sous la coupe de son fils. Saṃjaya se retire : il délivrera le message de Yudhiṣṭhira le lendemain devant tous. (=  ślokas)

 

(51) La veille : 33-41

5. 33. Dhṛtarāṣṭra envoie chercher Vidura. Inquiet de ce que va dire Saṃjaya, il ne peut trouver le sommeil et désire entendre des paroles apaisantes. Vidura discourt sur l’homme sage et sur le fou, sur les qualités ou les défauts qui vont par un, deux, … jusqu’à dix, sur les qualités d’un bon roi. Il en déduit que Dhṛtarāṣṭra doit rendre leur part aux Pāṇḍava et faire la paix. (=  ślokas)

 5. 34. Vidura discourt sur la loi et le profit, sur la bonne conduite, sur la maītrise des sens, sur les paroles blessantes. Yudhiṣṭhira doit régner. (=  ślokas)

 5. 35. Vidura rapporte l’Entretien de Sudhanvan et de Virocana. Keśinī demande si les brahmanes sont supérieurs aux Daitya. Virocana répond que oui. Sudhanvan, un brahmane, refuse cependant de s’asseoir à côté de lui. Le brahmane a droit à un siège moins élevé, rétorque Virocana. Ils parient leur vie là-dessus et vont interroger Prahlāda, le père de Virocana. Prahlāda donne raison à Sudhanvan. Sudhanvan, pour récompenser Prahlāda d’avoir été un arbitre juste, laisse la vie sauve à Virocana. Vidura cite en vrac des maximes d’intérêt général. Il demande à Dhṛtarāṣṭra de traiter Yudhiṣṭhira comme un fils. (=  ślokas)

 5. 36. Les Sādhya demandent à un descendant d’Atri des paroles de sagesse. Celui-ci cite de nombreuses maximes. Dhṛtarāṣṭra demande ce qui fait la grandeur d’une famille. Vidura expose les qualités d’une bonne famille et les conduites à éviter. Dhṛtarāṣṭra se reproche sa fausseté envers Yudhiṣṭhira. Vidura lui montre qu’il est nécessaire pour être heureux de protéger l’unité de la famille. Ainsi, il doit s’élever contre Duryodhana. (=  ślokas)

 5. 37. Vidura rapporte les dix-sept conduites infructueuses et les six raisons d’une vie abrégée. L’importance d’un bon conseil. Vidura donne quelques avis sur les relations entre maîtres et serviteurs, et sur la bonne conduite. Il met Dhṛtarāṣṭra en garde contre une querelle avec les Pāṇḍava. Il lui rappelle les cinq forces de l’homme et le danger du mépris. L’union avec les Pāṇḍava est nécessaire. (=  ślokas)

 5. 38. Vidura continue ses enseignements pêle-mêle sur la bonne conduite à avoir dans différentes circonstances et sur le bon gouvernement. La conduite de Duryodhana entraînera la perte du royaume. (=  ślokas)

 5. 39. Dhṛtarāṣṭra argue qu’il ne peut abandonner son fils. Vidura lui répond qu’il faut abandonner ceux qui sont mauvais et favoriser ses parents méritants. Que Dhṛtarāṣṭra donne quelques villages aux Pāṇḍava. Il lui expose les règles de la bonne conduite. Que Dhṛtarāṣṭra traite de même ses fils et les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 40. Vidura continue à exposer la conduite à tenir : agir selon la loi, ne pas s’attacher aux richesses. Il rappelle les règles de vie des castes et lui demande d’appliquer ces règles aux Pāṇḍava. Dhṛtarāṣṭra est d’accord, mais ne peut renoncer à sa faiblesse envers son fils. (=  ślokas)

 5. 41. Vidura ne peut en dire plus : il est né d’une śūdra. Sanatsujāta, qui enseigne que la mort n’existe pas, dira le reste. Vidura invoque Sanatsujāta et celui-ci apparaît. Vidura lui demande d’enseigner à Dhṛtarāṣṭra comment il peut se libérer des attachements. (=  ślokas)

 

(52) Sanatsujāta : 42-45

5. 42. Sanatsujāta explique que négliger son devoir, c’est la mort. Il ne faut pas s’attacher aux fruits de l’action : ainsi on est libéré du karma. Les passions entraînent la mort. Un brahmane n’a que faire de l’estime : l’estime et l’austérité ne vont jamais ensemble. (=  ślokas)

 5. 43. Les veda ne peuvent sauver un brahmane qui a commis le mal, mais ils le conduisent vers une meilleure réincarnation. Sanatsujāta énumère les vices et les défauts qui guettent l’homme, les douze vœux du brahmane et ses principales qualités. La vérité est la principale. Il y a plusieurs veda, mais une seule vérité. Le brahmane que se tient à la vérité voit brahman. (=  ślokas)

 5. 44. L’étudiant brahmanique, et les règles qui régissent sa conduite. Ainsi on devient sage et on met fin à la mort : le sage atteint brahman. brahman est sans couleurs, au delà des Veda, le fondement de l’univers. (=  ślokas)

 5. 45. Les yogi le contemplent. Les formes de brahman. brahman est le moi. (=  ślokas)

 

(53) Négociations : 46-69

5. 46. A l’aube, tous se rassemblent dans le Palais de l'Assemblée. Saṃjaya vient rendre compte de sa mission. Il rapporte les salutations de Yudhiṣṭhira pour chacun d’entre eux. (=  ślokas)

 5. 47. Saṃjaya rapporte le discours d’Arjuna destiné à Duryodhana : si les fils de Dhṛtarāṣṭra ne rendent pas le royaume, qu’ils fassent la guerre ! Les Pāṇḍava les attendent. Ils regretteront d’avoir voulu la guerre !. Eloge des combattants Pāṇḍava et de leurs alliés. Et Kṛṣṇa est avec eux. Rappel des exploits de Kṛṣṇa. Les Pāṇḍava ont le droit de leur côté. Les présages et les oracles leur sont favorables : les fils de Dhṛtarāṣṭra périront dans cette guerre. (=  ślokas)

 5. 48. Bhīṣma rappelle les exploits de Nara et Nārāyaṇa. Or Kṛṣṇa est Nara et Arjuna, Nārāyaṇa. Ce n’est pas Karṇa qui pourra sauver Duryodhana. Bhīṣma rappelle les défaites de Karṇa. Droṇa approuve Bhīṣma et conseille une négociation avec les Pāṇḍava. Dhṛtarāṣṭra ne les écoute pas. (=  ślokas)

 5. 49. Saṃjaya décrit l’autorité de Yudhiṣṭhira. Il s’évanouit en pleine assemblée, puis énumère les forces des Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 50. Dhṛtarāṣṭra rappelle les prouesses de Bhīma et avoue combien il le craint. Il prévoit la défaite et la mort des siens. Il ne sait que faire. (=  ślokas)

 5. 51. Dhṛtarāṣṭra fait l’éloge d’Arjuna. Il prévoit la défaite des Kaurava. (=  ślokas)

 5. 52. Dhṛtarāṣṭra fait l’éloge de Yudhiṣṭhira : l’affronter est folie !. Il vaut mieux faire la paix. (=  ślokas)

 5. 53. Saṃjaya rappelle les torts qui ont été faits aux Pāṇḍava. Ils seront certainement victorieux. Il faut empêcher Duryodhana de continuer, par tous les moyens. (=  ślokas)

 5. 54. Duryodhana se souvient que déjà, au temps de leur exil, les Pāṇḍava avaient rassemblé de vastes forces et étaient prêts à rompre leur parole et à attaquer Dhṛtarāṣṭra pour reprendre le royaume. Bhīṣma, Droṇa et Kṛpa l’avaient alors assuré que les Pāṇḍava n’étaient pas assez forts pour le vaincre. Maintenant le rapport des forces est bien plus favorable pour les Kaurava. Que Dhṛtarāṣṭra abandonne ses craintes !. Yudhiṣṭhira a abandonné ses prétentions et réclame seulement cinq villages. Bhīma, il le vaincra facilement à la massue. Ses alliés sont invulnérables au combat. Ses forces sont supérieures. Il ne peut pas être vaincu. (=  ślokas)

 5. 55. Saṃjaya rapporte l’excellent moral des Pāṇḍava : ils sont assurés de la victoire. A la demande de Duryodhana, il décrit l’enseigne et les chevaux des Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 56. A la demande de Dhṛtarāṣṭra, Saṃjaya énumère les alliés des Pāṇḍava, et comment ils se sont réparti leurs adversaires. Dhṛtarāṣṭra prévoit la défaite des Kaurava. Duryodhana proteste : il les vaincra. Dhṛtarāṣṭra demande qui conduit l’armée des Pāṇḍava : c’est Dhṛṣṭadyumna. Il a demandé à Saṃjaya de dire à tous les Kaurava de trouver un arrangement avec Yudhiṣṭhira, s’ils ne voulaient pas être détruits. (=  ślokas)

 5. 57. Dhṛtarāṣṭra demande à Duryodhana de restituer aux Pāṇḍava la moitié du royaume. Personne ne désire la guerre. Duryodhana répond qu’avec Karṇa, il offrira le sacrifice de la guerre et qu’il vaincra. Il ne cédera pas la pointe d’une épingle de terre aux Pāṇḍava !. Dhṛtarāṣṭra met en garde tous les assistants contre la folie de Duryodhana et la défaite inéluctable. (=  ślokas)

 5. 58. Saṃjaya décrit la splendeur de Kṛṣṇa et d’Arjuna. Kṛṣṇa lui a confié un message. Que Dhṛtarāṣṭra offre des sacrifices et jouisse de la vie, le danger est sur lui !. Kṛṣṇa lui-même seconde Arjuna, et personne ne peut le vaincre. Qu’on se souvienne de la bataille à la cour de Virāṭa, où Arjuna a combattu seul contre tous !

5. 59. Dhṛtarāṣṭra démontre à Duryodhana qu’Arjuna le détruira au combat, avec l’aide d’Agni. La destruction des Kaurava est inévitable : qu’on fasse la paix !

5. 60. Duryodhana reproche sa faiblesse à son père. Les Dieux n’interviendront pas. Il possède lui-même des pouvoirs divins et est capable de bien des exploits. Les Dieux eux-mêmes ne peuvent protéger ceux qu’il poursuit. Ainsi, il vaincra les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 61. Karṇa se vante de pouvoir seul défaire les Pāṇḍava, grâce à l’arme “Tête de Brahmā” qu’il a obtenue de Rāma. Bhīṣma se moque de lui. Karṇa jure de ne pas combattre avant que Bhīṣma soit mort. Bhīṣma le ridiculise. (=  ślokas)

 5. 62. Duryodhana affirme qu’avec l’aide de Karṇa et de Duḥśāsana, il tuera les cinq Pāṇḍava. Vidura raconte l’Histoire des deux oiseaux. Deux oiseaux, pris dans le filet d’un chasseur, s’envolent avec le filet. Le chasseur les suit. Dès que les oiseaux se querelleront, il les aura. Effectivement, ils se querellent, et n’ont plus la force d’emporter le filet. Ils tombent à terre et le chasseur d’en empare. Ainsi des personnes appartenant à la même famille ne doivent pas se quereller. Vidura raconte l’Histoire des montagnards et du miel. Des montagnards aperçoivent du miel de l’autre côté d’un ravin infesté de serpents. Ils se précipitent, oubliant le ravin, et y périssent. Ainsi Duryodhana voit le miel et oublie le ravin. (=  ślokas)

 5. 63. Dhṛtarāṣṭra essaie de décourager Duryodhana en lui représentant la force des adversaires qu’il aura à affronter. Qu’il reconnaisse les Pāṇḍava comme frères et leur donne de quoi vivre. (=  ślokas)

 5. 64. Saṃjaya rapporte le message d’Arjuna. Si Duryodhana refuse de donner sa part de royaume à Yudhiṣṭhira, il les expédiera au royaume de la mort !

5. 65. Duryodhana refuse ce message. Les rois quittent l’assemblée. Dhṛtarāṣṭra interroge Saṃjaya en privé : quelles sont les forces et les faiblesses respectives des deux armées ?. Saṃjaya réclame la présence de Bhīṣma et de Gāndhārī. Vyāsa arrive et demande à Saṃjaya de dire la vérité sur Kṛṣṇa et Arjuna. (=  ślokas)

 5. 66. Saṃjaya rappelle les exploits de Kṛṣṇa. La où se tient Kṛṣṇa, là est la victoire. Kṛṣṇa est le seigneur suprême et il a décidé de punir Duryodhana. (=  ślokas)

 5. 67. C’est à cause de sa bhakti que Saṃjaya voit en Kṛṣṇa le dieu suprême. Dhṛtarāṣṭra demande à Saṃjaya le chemin pour rejoindre Kṛṣṇa et obtenir la paix ultime. C’est la maītrise des sens, répond Saṃjaya. (=  ślokas)

 5. 68. Les noms de Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 5. 69. Dhṛtarāṣṭra fait l’éloge de Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 

(54) L’ambassade du Seigneur : 70-137

5. 70. Yudhiṣṭhira demande l’aide de Kṛṣṇa. Dhṛtarāṣṭra veut la paix sans rendre le royaume : il ne veut même pas donner les cinq villages. Il est soumis aux ordres de son fils Duryodhana. Yudhiṣṭhira expose les inconvénients de la pauvreté. La guerre est mauvaise, mais renoncer à ses droits est pire. Si les demandes justifiées sont refusées, la guerre est inévitable. Que faut-il faire ?. Kṛṣṇa se propose d’aller lui-même en ambassade auprès de Dhṛtarāṣṭra. Yudhiṣṭhira craint que Kṛṣṇa ne soit bafoué. Kṛṣṇa insiste : il est assez fort pour se défendre, et c’est la dernière chance. (=  ślokas)

 5. 71. Kṛṣṇa doute de la bonne foi des Kaurava : ils pensent être les plus forts. Duryodhana doit être écrasé comme un serpent malfaisant. Néanmoins, Kṛṣṇa essaiera d’obtenir la paix, sans beaucoup d’espoir : tous les présages sont défavorables. Que les Pāṇḍava se préparent donc à la guerre. (=  ślokas)

 5. 72. Bhīma demande à Kṛṣṇa de ne pas menacer Duryodhana : il est violent et cruel. On connaît dix-huit rois qui ont conduit leur lignée à sa perte. Le temps a suscité Duryodhana pour détruire sa lignée, à la fin d’un āge. C’est pourquoi il ne faut pas le traiter avec rudesse et tout faire pour éviter ce désastre qui menace la lignée. (=  ślokas)

 5. 73. Kṛṣṇa s’étonne des paroles apaisantes du bouillant Bhīma. Il a pourtant juré de tuer Duryodhana de sa massue !. Est-ce qu’il a peur ?. Cette faiblesse est indigne de lui. (=  ślokas)

 5. 74. Bhīma, vexé, se défend et rappelle sa valeur. On la reconnaîtra bien au combat !. Il ne craint personne, mais veut seulement éviter la destruction de la lignée. (=  ślokas)

 5. 75. Kṛṣṇa le calme : il a parlé par affection. L’action est nécessaire, mais son résultat est toujours douteux : il peut être modifié par le destin. Ainsi, l’issue de la guerre est douteuse. C’est pourquoi il tentera de faire la paix avec Dhṛtarāṣṭra. Si un arrangement acceptable est trouvé, cela sera bon pour tout le monde. Sinon, ce sera la guerre. (=  ślokas)

 5. 76. Arjuna pense que la mission de Kṛṣṇa n’est pas impossible : il peut réussir à ramener la paix. Arjuna s’en remet à Kṛṣṇa : qu’il traite comme il l’entend avec Duryodhana. (=  ślokas)

 5. 77. Le succès dépend de l’effort et du destin, répond Kṛṣṇa. Il fera son possible, mais ne peut répondre du succès. Duryodhana ne cédera pas. (=  ślokas)

 5. 78. Nakula laisse carte blanche à Kṛṣṇa. Mais qu’il n’hésite pas à menacer Duryodhana : la force des Pāṇḍava est bien réelle. Et Bhīṣma, Vidura et Droṇa comprendront où est l’intérêt des Kaurava. (=  ślokas)

 5. 79. Sahadeva est partisan de la guerre : sa colère est trop grande pour se contenter d’un arrangement. Yuyudhāna partage son point de vue. Les guerriers approuvent. (=  ślokas)

 5. 80. Draupadī applaudit : elle est pour la guerre. Si Duryodhana n’accepte la paix qu’à condition de ne pas céder, même cinq villages, à quoi bon aller le trouver ?. Si un kṣatriya ne respecte pas son devoir par avidité, il doit être tué. Draupadī rappelle les affronts qu’elle a subis. Que Kṛṣṇa se montre intraitable avec Duryodhana. Draupadī montre ses cheveux à Kṛṣṇa : “Duḥśāsana m’a traînée par les cheveux : souviens-ten sans cesse, tandis que tu négocieras la paix avec mes ennemis !”. Kṛṣṇa lui promet la mort de ses ennemis. (=  ślokas)

 5. 81. Arjuna continue à souhaiter la paix. Kṛṣṇa se prépare à partir. Description du char de Kṛṣṇa. Kṛṣṇa prend le départ : les Pāṇḍava lui font un brin de conduite. Yudhiṣṭhira lui demande de saluer Kuntī. Arjuna attend de Duryodhana qu’il donne de bonne grâce la moitié du royaume : sinon ce sera la guerre. Bhīma rugit. Kṛṣṇa est rejoint en route par les ṛṣi qui souhaitent assister à son ambassade. (=  ślokas)

 5. 82. De nombreux prodiges accompagnent Kṛṣṇa. Il passe la nuit à Vṛkasthala, honoré par les brahmanes. (=  ślokas)

 5. 83. Dhṛtarāṣṭra se prépare à accueillir Kṛṣṇa. Il fait préparer pour lui des gītes d’étape sur sa route, mais Kṛṣṇa ne s’y arrête pas. (=  ślokas)

 5. 84. Dhṛtarāṣṭra prépare des cadeaux pour Kṛṣṇa et organise une grandiose réception. (=  ślokas)

 5. 85. Vidura accuse Dhṛtarāṣṭra d’hypocrisie : c’est la paix qu’il doit offrir !. Kṛṣṇa ne se laissera pas impressionner par des cadeaux. Que Dhṛtarāṣṭra lui donne ce qu’il est venu chercher. (=  ślokas)

 5. 86. Duryodhana est opposé à ce que l’on fasse des cadeaux à Kṛṣṇa : ce serait interprété comme un signe de faiblesse. Bhīṣma conseille de faire ce que Kṛṣṇa demandera. Duryodhana rétorque qu’il ne cédera en aucune manière. Il a l’intention de retenir Kṛṣṇa prisonnier. Dhṛtarāṣṭra et Bhīṣma sont indignés. (=  ślokas)

 5. 87. Le lendemain, Kṛṣṇa arrive à Hāstinapura, accueilli royalement. Il rencontre Dhṛtarāṣṭra dans son palais et le salue. Kṛṣṇa reçoit l’hospitalité et converse amicalement. Puis il va voir Vidura. (=  ślokas)

 5. 88. Il va ensuite voir Kuntī, qui lui demande des nouvelles de ses fils et de Draupadī. Elle rappelle leurs qualités. Elle se plaint des injustices qu’ils ont subies. Kṛṣṇa la console. Kuntī lui fait toute confiance. (=  ślokas)

 5. 89. Kṛṣṇa retourne au palais de Dhṛtarāṣṭra où tous l’attendent. Invité pour un repas, il refuse. Il donne ses raisons à Duryodhana qui lui reproche sa conduite : un envoyé accepte les hommages quand il a réussi dans sa mission. Un repas est accepté par affection ou par nécessité : il n’éprouve ni l’une ni l’autre !. La haine de Duryodhana pour les Pāṇḍava souillerait sa nourriture. Il mangera avec Vidura. (=  ślokas)

 5. 90. Vidura met Kṛṣṇa en garde contre Duryodhana. Son ambassade est vouée à l’échec. (=  ślokas)

 5. 91. Kṛṣṇa répond qu’il doit tout tenter pour le bien des deux camps, même s’il se fait peu d’illusions : c’est le devoir d’un ami. (=  ślokas)

 5. 92. Kṛṣṇa s’adonne aux rites matinaux. Duryodhana vient le chercher. Kṛṣṇa monte sur son char et se rend triomphalement chez Dhṛtarāṣṭra où tous l’attendent. Il entre dans le Palais de l'Assemblée et tous se lèvent pour l’accueillir. Kṛṣṇa aperçoit les ṛṣi qui sont venus l’écouter et réclame des sièges pour eux. Après les salutations d’usage, tout le monde s’assied et attend que Kṛṣṇa parle. (=  ślokas)

 5. 93. Kṛṣṇa s’adresse à Dhṛtarāṣṭra. Il est venu pour réclamer la paix. Mais ses fils ont un conduite répréhensible qui peut conduire au désastre. Que Dhṛtarāṣṭra fasse preuve d’autorité. La lignée ne peut être vaincue si elle reste unie. Mais s’il y a la guerre, ce sera un désastre. Les Pāṇḍava réclament sa protection pour qu’il leur soit fait justice. Malgré les mauvais traitements qu’ils ont subi, ils ne se sont pas écarté de la loi. Que Dhṛtarāṣṭra impose sa volonté. (=  ślokas)

 5. 94 Rāma prend la parole et raconte l’Histoire de Dambodbhava. Tous les matins, le roi Dambodbhava demande avec orgueil à son entourage s‘il existe quelqu’un qui l’égale au combat ?. On lui répond : oui, Nara et Nārāyaṇa, deux ascètes qui pratiquent des mortifications incroyables sur le mont Gandhamādana. Le roi vient les trouver et leur demande de combattre avec lui. Ils refusent d’abord, puis finissent par accepter. Nara prend une touffe de roseaux comme arme, et défait le roi. Nara et Nārāyaṇa sont redoutés de tous. Or Arjuna et Kṛṣṇa sont Nara et Nārāyaṇa. (=  ślokas)

 5. 95 Kaṇva fait l’éloge de Kṛṣṇa et incite Duryodhana à faire la paix. Il raconte l’Histoire de Mātali, le cocher d’Indra. Mātali ne trouve pas de mari digne de sa fille Guṇakeśī. Il décide d’aller en chercher un dans le monde des serpents. (=  ślokas)

 5. 96. En route, il rencontre Nārada qui accepte de l’aider. Ensemble, ils rendent visite à Varuṇa, puis explorent le monde des serpents. Nārada décrit les merveilles du palais de Varuṇa. (=  ślokas)

 5. 97. La ville de Pātāla et ses habitants. Nārada presse Mātali de choisir un mari pour sa fille, mais personne ne lui plaīt. (=  ślokas)

 5. 98. La ville d’Hiraṇyapura et ses habitants. Mātali ne veut pas un mari pour sa fille parmi les Dānava. (=  ślokas)

 5. 99. La ville des descendants de Garuḍa, adorateurs de Viṣṇu. Les oiseaux qui y habitent. (=  ślokas)

 5. 100. Le pays de Rasātala, où habite la vache divine Surabhi. Les vaches qui y habitent. (=  ślokas)

 5. 101. La ville de Bhogāvatī gouvernée par Vāsuki. Les serpents qui y habitent. Mātali repère un serpent qui lui plaīt et demande qui il est. C’est Sumukha, petit fils d’āryaka dans la lignée d’Airāvata. Son père a été récemment tué par Garuḍa. Mātali le veut pour gendre. (=  ślokas)

 5. 102. Nārada présente Mātali à āryaka et lui expose le but de sa visite. Mais āryaka est hésitant : Garuḍa a promis de tuer également Sumukha d’ici un mois. Mātali propose d’emmener Sumukha chez Indra. Quand il arrive chez Indra, Viṣṇu est également présent. Nārada raconte toute l’histoire. Viṣṇu propose de donner à Sumukha l’élixir d’immortalité. Indra refuse, mais lui accorde une longue vie. Sumukha épouse Guṇakeśī. (=  ślokas)

 5. 103. Garuḍa, furieux, vient trouver Indra. C’est Brahmā lui-même qui lui a fixé les serpents pour nourriture. Il s’était réservé ce serpent, et maintenant il va devoir mourir de faim. Pourquoi Indra le méprise-t-il ?. Garuḍa se vante de sa force. Indra pose son bras sur l’épaule de Garuḍa, et le fait crouler sous son poids. Garuḍa s’excuse. De même, Duryodhana peut se vanter de sa force tant qu’il n’aura pas à affronter les Pāṇḍava. Karṇa lui conseille de faire la paix. Duryodhana refuse. (=  ślokas)

 5. 104. Nārada conseille à Duryodhana de cesser d’être obstiné. Il raconte l’Histoire de Gālava. Dharma, sous les traits de Vasiṣṭha, demande de la nourriture à l’ermite Viśvāmitra, mais s’en va au moment où celui-ci a fini de la préparer. ”Garde-la au chaud”, dit-il en s’en allant. Et Viśvāmitra reste sans bouger, le chaudron de nourriture sur sa tête. Quand Dharma revient, cent ans après, il trouve Viśvāmitra toujours figé dans la même position. Il goūte la nourriture, encore chaude. Il félicite Viśvāmitra et lui permet de passer de l’état de kṣatriya à celui de brahmane. Gālava était pendant tout ce temps le disciple de Viśvāmitra. Il désire prendre son congé et s’obstine à demander à son maître de fixer ses honoraires. Viśvāmitra, furieux de l’insistance de Gālava, lui demande huit cents chevaux blancs avec une oreille noire. (=  ślokas)

 5. 105. Désespoir de Gālava. Pauvre, il n’arrivera jamais à honorer sa dette et donc, il manquera à sa parole. Garuḍa lui propose son aide. (=  ślokas)

 5. 106. Garuḍa lui propose de l’emmener vers l’est. Description de l’est. (=  ślokas)

 5. 107 Ou bien vers le sud. Description du sud. (=  ślokas)

 5. 108. Ou bien vers l’ouest. Description de l’ouest. (=  ślokas)

 5. 109. Ou bien vers le nord. Description du nord. (=  ślokas)

 5. 110. Gālava choisit l’est. Il monte sur le dos de Garuḍa. Garuḍa se déplace à une vitesse folle qui effraie Gālava. Halte chez Śāṇḍilī, une ascète. (=  ślokas)

 5. 111. Après les rites de l’hospitalité, Garuḍa s’endort et se réveille tout déplumé. Śāṇḍilī l’a soupçonné de mauvaises pensées !. Tout s’arrange, et ils repartent. En route, ils rencontrent Viśvāmitra qui réclame ses chevaux. (=  ślokas)

 5. 112. Garuḍa propose d’aller trouver Yayāti. Et Garuḍa lui expose les déboires de Gālava et demande à Yayāti de lui procurer les chevaux. (=  ślokas)

 5. 113. Yayāti ne dispose plus de la richesse qu’il avait autrefois. Il désire cependant aider Gālava et lui donne sa fille Mādhavī. Il pourra la monnayer contre les chevaux réclamés. Gālava repart et propose Mādhavī au roi Haryaśva. (=  ślokas)

 5. 114. Haryaśva est sans enfants. Mais il ne possède que deux cents chevaux blancs avec une oreille noire et peut les donner contre Mādhavī. Mādhavī a reçu le pouvoir de redevenir vierge après chaque accouchement : elle pourra donc donner un fils à Haryaśva, et chercher d’autres rois pour les chevaux restant. Marché conclu. Naissance de Vasumant. Gālava revient chercher Mādhavī. (=  ślokas)

 5. 115. Ils vont trouver Divodāsa, le roi de Kāśi. Celui-ci ne possède également que deux cents chevaux blancs avec une oreille noire. Il les donnera contre un fils. Naissance de Pratardana. (=  ślokas)

 5. 116. Ils vont trouver le roi Uśīnara. Ils proposent le marché : quatre cents chevaux blancs avec une oreille noire contre deux fils. Uśīnara ne possède que deux cents de ces chevaux. Il ne pourra donc avoir qu’un seul fils avec Mādhavī. Naissance de Śibi. Gālava rencontre Garuḍa. (=  ślokas)

 5. 117. Garuḍa lui raconte l’histoire des chevaux blancs avec une oreille noire. Il y en avait mille autrefois, donnés en dot par Ṛcīka à la fille de Gādhi. Des rois les achetèrent ensuite, par lots de deux cents. Mais quatre cents se sont noyés en traversant la rivière Vitastā. Il n’en reste donc plus que six cents. Gālava donne les six cents chevaux à Viśvāmitra, et Mādhavī en échange des deux cents qui manquent. Naissance d’Aṣṭaka. Gālava ramène Mādhavī à son père. (=  ślokas)

 5. 118. Yayāti désire marier sa fille. Mais celle-ci choisit la forêt, vivant comme les gazelles. Yayāti meurt et gagne le ciel. Après des milliers d’années, il pêche par orgueil. Il devient comme transparent, personne ne le reconnaît plus. (=  ślokas)

 5. 119. Chassé du ciel, il tombe. Durant sa chute, il fait le souhait de tomber parmi des hommes de bien. Il atterrit au milieu de ses quatre petits-fils, en train de sacrifier. Ceux-ci lui offrent leurs mérites. Mādhavī se joint à eux et lui propose la moitié des siens. Gālava ajoute le huitième des siens. (=  ślokas)

 5. 120. Yayāti reprend son aspect céleste. L’un après l’autre, ses petits-fils lui offrent solennellement leurs mérites. Yayāti remonte au ciel. (=  ślokas)

 5. 121. Yayāti est accueilli avec joie. Brahmā lui explique que son orgueil l’a fait déchoir. Nārada conclut en recommandant à Duryodhana de ne pas se livrer à l’orgueil. (=  ślokas)

 5. 122. Dhṛtarāṣṭra demande à Kṛṣṇa de plaider directement avec Duryodhana. Kṛṣṇa s’adresse à Duryodhana. Qu’il fasse la paix avec les Pāṇḍava : c’est l’avis général. Qu’il écoute son père, et non pas ses conseillers incompétents. Les Pāṇḍava ont toujours été corrects avec lui, qu’il en fasse de même. L’union avec les Pāṇḍava serait profitable. Et la guerre ne peut être gagnée par lui. Qu’il fasse la paix, pour le bien de sa famille, et pour son propre bien. (=  ślokas)

 5. 123. Bhīṣma approuve les paroles de Kṛṣṇa, ainsi que Droṇa et Vidura. Dhṛtarāṣṭra demande à Duryodhana de rencontrer Yudhiṣṭhira et de faire la paix. (=  ślokas)

 5. 124. Bhīṣma et Droṇa approuvent. Tant que les Pāṇḍava ne sont pas en guerre, le massacre peut être évité. Que les rois puissent pleurer des larmes de joie à voir la concorde régner. (=  ślokas)

 5. 125. Duryodhana reproche à Kṛṣṇa de le considérer comme le seul coupable. Est-ce sa faute si les Pāṇḍava ont perdu aux dés ?. Quel tort leur a-t-il fait ?. Aucune menace ne le fera trembler, et la mort sur le champ de bataille est un sort enviable. Même si le royaume a été donné autrefois à Yudhiṣṭhira, tant qu’il sera vivant il n’en cédera même pas la pointe d’une épingle. (=  ślokas)

 5. 126. Kṛṣṇa répond à Duryodhana qu’il aura bien la mort qu’il souhaite. Il lui reproche la partie de dés pipés, les outrages faits à Draupadī et aux Pāṇḍava, ses essais infructueux et répétés de les tuer. Et il prétend ne rien devoir à personne !. S’il n’écoute pas les conseils qu’on lui donne et ne fait pas la paix, il ne trouvera pas de refuge. Duḥśāsana jette de l’huile sur le feu. Duryodhana quitte l’assemblée et ses frères le suivent. Kṛṣṇa s’adresse à ceux qui restent. Il rappelle comment il a dū tuer Kaṃsa, l’orgueilleux fils du roi des Bhoja. En sacrifiant un seul, il a assuré la prospérité du royaume. De même Brahmā a demandé à Dharma d’enchaīner les Asuras et de les remettre à Varuṇa. Il propose qu’on enchaīne Duryodhana, Duḥśāsana, Karṇa et Śakuni et qu’on les remette à Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 5. 127. Dhṛtarāṣṭra demande qu’on aille chercher Gāndhārī. Avec elle il pourra amener son fils à la raison. Gāndhārī blāme Dhṛtarāṣṭra de sa faiblesse et envoie chercher Duryodhana. Elle lui représente que s’il veut gouverner, il doit d’abord être maître de lui-même. Il n’y a aucun profit à attendre de la guerre. Qu’il donne leur part aux Pāṇḍava et se calme. (=  ślokas)

 5. 128. Duryodhana sort sans répondre. Il complote de faire Kṛṣṇa prisonnier. Yuyudhāna comprend les intentions de Duryodhana. Il en avertit Dhṛtarāṣṭra et Vidura. Kṛṣṇa annonce que s’ils veulent le faire captif, il les capturera lui-même et les remettra à Yudhiṣṭhira. Dhṛtarāṣṭra veut encore essayer de ramener son fils à la raison. Pauvre fou, tu veux capturer l’invincible Kṛṣṇa !. Mais personne ne le peut !. Vidura lui rappelle les exploits de Kṛṣṇa. Leur tentative est vouée à l’échec. (=  ślokas)

 5. 129. Kṛṣṇa dit à Duryodhana : “Tu penses que je suis un homme seul !” et éclate de rire. Tout autour de Kṛṣṇa apparaissent tous les Dieux en miniature et brillants comme l’éclair, toutes les divinités, les Pāṇḍava, toutes sortes d’armes. Des prodiges accompagnent cette apparition. Kṛṣṇa reprend son apparence normale, sort avec Yuyudhāna et Kṛtavarman et monte sur son char. Dhṛtarāṣṭra avoue son impuissance à maītriser Duryodhana. Kṛṣṇa en prend acte, et part retrouver Kuntī. (=  ślokas)

 5. 130. Il lui annonce l’échec de sa mission. Kuntī lui confie un message pour Yudhiṣṭhira. Qu’il n’oublie pas la loi des kṣatriya : un roi doit suivre scrupuleusement son devoir, c’est ainsi que ses sujets seront heureux. Et son devoir lui commande de récupérer, par tout moyen, sa part ancestrale du royaume. (=  ślokas)

 5. 131. Kuntī raconte l’Histoire de Vidurā. Saṃjaya, le fils de Vidurā se laisse aller au découragement après une défaite. Sa mère le réprimande durement. Qu’il se lève et combatte. Qu’il brille devant ses ennemis, ne fut-ce qu’un instant. Qu’il retrouve son ambition et sauve son pays. (=  ślokas)

 5. 132. Qu’il ne laisse pas sa mère sans ressources. Il ne doit s’incliner devant personne. Plutôt rompre que plier !. C’est la loi des kṣatriya. (=  ślokas)

 5. 133. Saṃjaya lui reproche sa dureté. Vidurā lui répond qu’il est à une croisée de chemins : suivre son devoir ou être déshonoré. Elle se doit de lui rappeler son devoir. Elle se calmera quand il aura vaincu ses ennemis. Saṃjaya se plaint qu’il n’a ni trésor ni alliés. Ne pas tenter, lui répond sa mère, a une conséquence : rien. Tenter en a deux : le succès ou l’échec. Qu’il essaye de rassembler des alliés. (=  ślokas)

 5. 134. Un roi ne doit jamais se montrer effrayé. Qu’il se lève vers la victoire. Saṃjaya approuve sa mère et se prépare à combattre. Kuntī dit à Kṛṣṇa que cette histoire, appelée “Victoire” doit être répétée à ceux qui doutent. Après l’avoir entendue, ils conquerront la terre. (=  ślokas)

 5. 135. Kuntī délivre un message pour Arjuna, pour Bhīma, pour Draupadī, pour les jumeaux. Kṛṣṇa quitte la ville avec Karṇa, avec lequel il converse longuement, puis le laisse descendre et rejoint Upaplavya. (=  ślokas)

 5. 136. Bhīṣma et Droṇa essayent une dernière fois de convaincre Duryodhana de faire la paix. Les présages sont défavorables. (=  ślokas)

 5. 137. Duryodhana ne répond rien. Bhīṣma et Droṇa disent combien ils répugnent à combattre les Pāṇḍava. Ils déconseillent à Duryodhana de s’engager dans une guerre qu’il ne peut gagner : il fera le malheur de son peuple.

 

(55) La tentation de Karṇa : 138-148

5. 138. Dhṛtarāṣṭra veut savoir ce que Kṛṣṇa a dit à Karṇa en partant. Kṛṣṇa a démontré à Karṇa qu’il est légalement un fils de Pāṇḍu, puisqu’il est né d’une union prémaritale de sa mère. Les Pāṇḍava le reconnaîtront pour leur aîné. Ainsi est-il de droit le roi et Kṛṣṇa est prêt à le faire consacrer. Et les Pāṇḍava eux-mêmes, avec leur sens de la justice, suivront sa bannière. (=  ślokas)

 5. 139. Karṇa est bien conscient de ses droits. Mais il a été abandonné par Kuntī à sa naissance, et recueilli par Adhiratha et Rādhā. Il est uni à eux par les liens de l’amour. D’autre part Duryodhana l’a élevé à la dignité royale, alors qu’il n’était considéré que comme un sūta et il lui doit sa fidélité. Il vaut mieux que Kṛṣṇa ne révèle pas la vérité à Yudhiṣṭhira : celui-ci lui abandonnerait le royaume, et il serait forcé de le remettre à Duryodhana. La guerre sera un grand rite sacrificiel. Que Kṛṣṇa laisse faire, les kṣatriya y gagneront le ciel. (=  ślokas)

 5. 140. Kṛṣṇa revient à l’attaque. L’offre d’un royaume ne tente-t-elle pas Karṇa ?. Quand la bataille fera rage, ce ne sera pas l’āge d’or !. Mais que Karṇa suive sa route. La bataille commencera à la nouvelle lune, dans sept jours. Que Karṇa se mette au service de Duryodhana : les rois qui le suivent trouveront le ciel par la mort au combat. (=  ślokas)

 5. 141. Karṇa remontre à Kṛṣṇa que, de toutes façons, sa tentative était inutile. Les présages sont clairs : la guerre est imminente, le désastre menace les Kaurava, la victoire reviendra aux Pāṇḍava. Il a, d’autre part, eu un rêve prémonitoire, lui montrant Yudhiṣṭhira accédant au trône sur une montagne d’ossements : les Pāṇḍava portaient des turbans blancs, les Kaurava des turbans rouges, à l’exception d’Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman. Il sait donc que la destruction des Kaurava est certaine. Il reverra Kṛṣṇa au ciel. Karṇa quitte Kṛṣṇa et revient tristement vers les Kaurava. (=  ślokas)

 5. 142. Vidura va trouver Kuntī. Il se plaint de la conduite indigne de Duryodhana, de la faiblesse de Dhṛtarāṣṭra, de la guerre, maintenant inévitable. Kuntī pense que la guerre est le mal absolu. Karṇa hait les Pāṇḍava, et c’est lui qui pousse les fils de Dhṛtarāṣṭra. Elle pense que Karṇa lui obéira : elle est sa mère. Elle va trouver Karṇa, qui prie au bord du Gaṅga et attend qu’il finisse ses prières. (=  ślokas)

 5. 143. Kuntī révèle à Karṇa qu’il est son fils. Elle l’a eu avec le Soleil, il est né avec armure et boucles d’oreilles. Qu’il rejoigne ses cinq frères et prenne sa place parmi les fils de Pāṇḍu. (=  ślokas)

 5. 144. Le Soleil lui-même, son père, lui enjoint de suivre les conseils de Kuntī. Mais Karṇa refuse. Un dommage irréparable lui a été fait. Il a été élevé comme un sūta et n’a pas reçu les honneurs dus à son rang. C’est avant qu’il fallait montrer de la compassion. S’il rejoint maintenant les Pāṇḍava, il sera traité de couard. Et Duryodhana a été son bienfaiteur. Ainsi, il combattra les Pāṇḍava pour le compte de Duryodhana. Mais il promet de ne pas les tuer, sauf Arjuna. Kuntī repart, désolée. (=  ślokas)

 5. 145. Kṛṣṇa rend compte de sa mission. Yudhiṣṭhira lui demande ce qu’ont dit Bhīṣma et Droṇa. Kṛṣṇa raconte que Bhīṣma avait relaté l’histoire de la dynastie depuis Śāṃtanu. Son vœu de n’être ni roi, ni père. Sa conquête d’épouses pour son frère Vicitravīrya. Son combat avec Rāma. Comment son peuple lui avait, au temps de la disette, demandé de redevenir roi et comment il avait refusé. Comment il avait demandé à Vyāsa d’assurer une descendance à son frère. Comment Dhṛtarāṣṭra, aveugle, avait été écarté de la royauté et comment Pāṇḍu était devenu roi. Qu’il avait ensuite exhorté Duryodhana à rendre aux Pāṇḍava la moitié du royaume. (=  ślokas)

 5. 146. Kṛṣṇa rapporte ensuite les arguments de Droṇa. Que Pāṇḍu avait donné le royaume à Dhṛtarāṣṭra et à Vidura, et s’était retiré dans la forêt. Que Bhīṣma avait raison, et que Duryodhana devait l’écouter. Qu’il ne devait pas briser l’unité de la famille. Qu’il devait donner la moitié du royaume aux Pāṇḍava. La victoire se trouve là où est le devoir. Vidura, ensuite, avait demandé à Bhīṣma d’agir contre Duryodhana pour éviter le massacre, ou de se retirer avec Dhṛtarāṣṭra dans la forêt. Puis Gāndhārī avait montré l’ordre de la succession et conclu que Yudhiṣṭhira devait régner. (=  ślokas)

 5. 147. Dhṛtarāṣṭra, enfin, avait pris la parole et repris l’histoire de la dynastie. Comment Yadu, qui n’avait pas obéi à son père Yayāti, avait été privé du royaume au profit de son frère cadet Pūru. Comment Devāpi, l’aîné de Pratīpa, avait été écarté du trône à cause d’une maladie de peau et comment c’est le cadet Śāṃtanu qui avait accédé à la royauté. Lui même, Dhṛtarāṣṭra, avait été écarté parce qu’il était aveugle et Pāṇḍu était devenu roi. Ainsi, le royaume revient à Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 5. 148. Duryodhana n’avait rien répondu, et était sorti. Il avait rassemblé les rois et les avait envoyés au Kurukṣetra, après avoir nommé Bhīṣma commandant en chef. Kṛṣṇa rapporte qu’il a essayé la conciliation, la menace, les promesses. Il ne reste plus que le chātiment. (=  ślokas)

 

(56) Le départ : 149-152

5. 149. Yudhiṣṭhira demande que soit choisi un commandant en chef pour ses sept armées. Sahadeva propose Virāṭa. Nakula propose Drupada. Arjuna propose Dhṛṣṭadyumna, Bhīma Śikhaṇḍin. Yudhiṣṭhira propose - 127 - que Kṛṣṇa choisisse lui-même le commandant en chef. Kṛṣṇa demande la mobilisation. L’armée se met en marche. Dispositif adopté. Yudhiṣṭhira installe son campement près de la rivière Hiraṇvatī, à la frontière du Kurukṣetra. (=  ślokas)

 5. 150. Duryodhana envoie à son tour ses troupes en campagne. Les rois se préparent. (=  ślokas)

 5. 151. Yudhiṣṭhira demande à Kṛṣṇa comment il faut agir pour ne pas s’écarter du devoir. Kṛṣṇa montre que Duryodhana est intraitable, et que la seule voie est la guerre. Les rois se préparent. Yudhiṣṭhira regrette que tous ses efforts pour éviter la guerre aient été inutiles. Arjuna lui répond que ni Kuntī, ni Vidura ne peuvent avoir montré une voie injuste. Il n’est pas juste de se retirer sans combattre. (=  ślokas)

 5. 152. Disposition des onze armées de Duryodhana. Les chefs des onze armées : Kṛpa, Droṇa, Śalya, Sudakṣina, Kṛtavarman, Aśvatthāmā, Karṇa, Bhūriśravas, Jayadratha, Śakuni et Bāhlīka. (=  ślokas)

 

(57) L’investiture de Bhīṣma : 153-156

5. 153. Duryodhana raconte qu’autrefois les brahmanes, suivis des vaiśya et des śūdras, attaquèrent les kṣatriya. Mais, sans cesse, ils étaient défaits. Ils en demandèrent la raison : c’est parce qu’ils n’avaient pas de commandant en chef, et agissaient en ordre dispersé. Ils nommèrent un brahmane commandant en chef et défirent les kṣatriya. Il demande à Bhīṣma d’être commandant en chef des onze armées. Bhīṣma accepte, à condition que Karṇa ne combatte pas en même temps que lui. Karṇa assure qu’il ne combattra pas tant que Bhīṣma sera vivant. Investiture de Bhīṣma. Départ des troupes et installation au Kurukṣetra. (=  ślokas)

 5. 154. Yudhiṣṭhira nomme Drupada, Virāṭa, Yuyudhāna, Dhṛṣṭadyumna, Dhṛṣṭaketu, Śikhaṇḍin et Sahadeva, roi de Magadha, chefs des sept armées et Dhṛṣṭadyumna commandant en chef. Balarāma arrive. Il ne prendra pas part au combat, Bhīma et Duryodhana ont tous deux été ses élèves. Il ira visiter les lieux saints de la Sarasvatī. (=  ślokas)

 5. 155. Arrivée de Rukmin, roi des Bhoja, possesseur d’un des trois arcs divins, Vijaya, arc d’Indra (les autres sont Gāṇḍīva;, arc de Varuṇa et Śārṅga, arc de Viṣṇu), avec une grande armée. Rukmin avait voulu tuer Kṛṣṇa, qui a enlevé sa mère Rukminī, mais il avait été défait par lui. Il propose, de façon méprisante, son aide à Arjuna, qui la refuse. Il fait de même avec Duryodhana, qui la refuse également. (=  ślokas)

 5. 156. Dhṛtarāṣṭra se reproche sa faiblesse envers son fils. Il demande à Saṃjaya de lui relater en détail tout ce qui se passera sur le champ de bataille. (=  ślokas)

 

(58) L’ambassade d’Ulūka : 157-160

5. 157. Duryodhana envoie Ulūka comme messager en lui confiant un message insultant pour Yudhiṣṭhira et Bhīma. (=  ślokas)

 5. 158. Ulūka délivre son message et fait l’éloge des Kaurava. (=  ślokas)

 5. 159. Les Pāṇḍava sont enragés. Kṛṣṇa renvoie le messager en lui confiant son propre message pour Duryodhana. Il n’échappera pas à son sort. (=  ślokas)

 5. 160. Arjuna ajoute ses propres menaces. Ulūka rend compte de sa mission. Duryodhana ordonne que l’armée soit prête à combattre au lever du soleil. (=  ślokas)

 

(59) Le décompte des guerriers : 161-169

5. 161. L’armée des Pāṇḍava se met en route. A chacun est assigné un adversaire. (=  ślokas)

 5. 162. Bhīṣma promet à Duryodhana qu’il dirigera avec habileté son armée. Duryodhana n’en doute pas, mais veut savoir quelles sont ses forces. Commence la présentation des guerriers Kaurava. (=  ślokas)

 5. 163. Suite de la présentation des guerriers Kaurava. (=  ślokas)

 5. 164. Suite de la présentation des guerriers Kaurava. (=  ślokas)

 5. 165. Suite de la présentation des guerriers Kaurava. Bhīṣma traite Karṇa de “demi-guerrier” et Droṇa l’approuve. Karṇa réplique et refuse de combattre tant que Bhīṣma sera vivant. (=  ślokas)

 5. 166. Bhīṣma défie Karṇa de combattre. Duryodhana les calme et demande quelles sont les forces des Pāṇḍava. Présentation des guerriers Pāṇḍava. Eloge des cinq Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 167. Suite de la présentation des guerriers Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 168 Suite de la présentation des guerriers Pāṇḍava. (=  ślokas)

 5. 169. Suite de la présentation des guerriers Pāṇḍava. Bhīṣma rappelle qu’il ne pourra pas tuer Śikhaṇḍin : il a juré de ne pas toucher une femme. (=  ślokas)

 

(60) Histoire d’Ambā : 170-197

5. 170. Duryodhana lui demande pourquoi. Bhīṣma raconte qu’il a fait roi son frère Vicitravīrya, après la mort de son père et de son frère aîné. Pour son frère, il enlève les trois princesses de Kāśi, Ambā, Ambikā et Ambālikā, en combattant seul les rois assemblés pour leur mariage. (=  ślokas)

 5. 171. Il les présente à sa mère Satyavatī. On prépare le mariage de Vicitravīrya. Ambā informe Bhīṣma qu’elle est amoureuse de Śālva. (=  ślokas)

 5. 172. Bhīṣma laisse partir Ambā. Elle va chez Śālva qui la repousse : elle a appartenu à un autre. Malgré ses explications, Śālva reste inflexible. (=  ślokas)

 5. 173. Ambā ne veut pas retourner chez elle. Elle se rend dans l’ermitage de Śaikhavatya, raconte tout ce qui lui est arrivé et demande d’être admise comme ascète. (=  ślokas)

 5. 174. Les ascètes se demandent quelle conduite tenir envers elle. Arrivée du roi Hotravāhana, qui se trouve être son grand-père. Elle se met sous sa protection. (=  ślokas)

 5. 175. Il lui conseille d’aller trouver Rāma. Arrivée d’Akṛtavraṇa, un disciple de Rāma, qui annonce la venue prochaine de celui-ci, et s’enquiert d’Ambā. On lui raconte son histoire. (=  ślokas)

 5. 176. Akṛtavraṇa estime que Bhīṣma est le principal responsable, dont il faut se venger. Ambā approuve. Arrivée de Rāma. Après les salutations d’usage, Ambā raconte à nouveau son histoire et demande à Rāma de la venger de Bhīṣma. (=  ślokas)

 5. 177. Rāma propose d’amener Bhīṣma à la raison, mais Ambā insiste : “Tue-le”. Rāma s’en tient à une solution négociée. Akṛtavraṇa rappelle à Rāma ses anciennes promesses : il a promis de donner refuge à ceux qui le lui demanderaient et de tuer les orgueilleux qui auraient, seuls, défaits des rois assemblés pour combattre. Or c’est précisément ce qu’a fait Bhīṣma. Rāma promet de parler à Bhīṣma, et de le tuer s’il ne l’écoute pas. Il se met en route et établit son campement prés du Kurukṣetra. (=  ślokas)

 5. 178. Il fait dire à Bhīṣma qu’il l’attend. Bhīṣma arrive. Rāma lui reproche sa conduite envers Ambā et lui enjoint de la reprendre. Bhīṣma refuse. Rāma insiste et menace de le tuer. Bhīṣma lui rappelle qu’il a été son élève. Raison de plus pour obéir, rétorque Rāma. Bhīṣma continue à refuser et est prêt à combattre son ancien maître. Il lui donne rendezvous pour le combat au Kurukṣetra. (=  ślokas)

 5. 179. Rāma se moque de lui et demande que le combat commence le jour même. Rāma se rend au Kurukṣetra, Bhīṣma passe par Hāstinapura pour s’équiper. Les deux combattants se défient et sonnent leurs conques. Les Dieux et les ṛṣi viennent assister au combat. Gaṅgā essaye d’apaiser Rāma et Bhīṣma, sans succès. (=  ślokas)

 5. 180. Bhīṣma prie Rāma de prendre un char et une armure pour le combat. Celui-ci répond que la terre est son char, le veda son armure. Le combat va commencer. Rāma apparaît sur un char céleste, Akṛtavraṇa est son cocher. Bhīṣma demande la bénédiction de Rāma avant de la combattre. Celui-ci approuve la démarche et lui enjoint de combattre. Le combat commence, acharné. Le soleil se couche et le combat cesse. (=  ślokas)

 5. 181. Au lever du jour, le combat reprend. Les armes divines entrent en action. Bhīṣma est blessé et son cocher l’éloigne. Il reprend ses sens et retourne au combat. Il blesse Rāma qui tombe à terre. Rāma se reprend et le combat continue jusqu’au crépuscule. Des millions de flèches sont échangées. (=  ślokas)

 5. 182. Le lendemain, le combat reprend. Bhīṣma résiste aux assauts de Rāma. Le combat dure jusqu’à la nuit. (=  ślokas)

 5. 183. La bataille reprend au lever du soleil. Le cocher de Bhīṣma est tué. Bhīṣma est blessé à son tour et tombe. Il est réconforté par huit brahmanes. Gaṅgā a gardé son char. Il remonte et continue le combat. Il blesse Rāma qui tombe à terre. Des présages défavorables se manifestent. La nuit tombe. Le combat dure ainsi vingt-trois jours. (=  ślokas)

 5. 184. Un soir, avant de s’endormir, Bhīṣma demande que les Dieux lui indiquent s’il peut défaire Rāma ou non. Les brahmanes qui l’avaient secouru lui apparaissent en rêve. Ils lui conseillent d’invoquer l’arme du sommeil, l’arme qui endort, que Rāma ne connaît pas. Rāma ne sera pas tué, mais il s’endormira. Bhīṣma pourra alors le réveiller. (=  ślokas)

 5. 185. La bataille reprend le lendemain. Ils se blessent mutuellement. Ils lancent tous deux l’arme de Brahmā. Les effets de cette arme. Bhīṣma invoque l’arme du sommeil. (=  ślokas)

 5. 186. Les Dieux demandent à Bhīṣma de ne pas lancer cette arme : ce serait montrer du mépris envers son maître. Bhīṣma obéit. Rāma, en voyant cela, s’estime vaincu. Il appelle ses ancêtres qui lui conseillent d’abandonner le combat et de reconnaître sa défaite. Rāma réplique qu’il a fait le vœu de ne jamais abandonner un combat. Nārada demande alors à Bhīṣma de se retirer du combat. Celui-ci refuse, pour la même raison. Les ermites, conduits par Nārada et Gaṅgā, se placent alors sur le champ de bataille. Rāma dépose les armes. Bhīṣma va le saluer et Rāma le félicite. (=  ślokas)

 5. 187. Rāma s’excuse auprès d’Ambā : il a fait ce qu’il a pu, mais n’a pu vaincre Bhīṣma. Qu’elle aille se mettre sous sa protection. Ambā refuse : elle s’occupera elle-même de tuer Bhīṣma. Ambā se livre à une ascèse farouche. Bhīṣma, inquiet, la fait surveiller. Les austérités d’Ambā : elle les pratique pour la destruction de Bhīṣma. Gaṅgā essaye de la détourner de son but. (=  ślokas)

 5. 188. Des ascètes lui demandent pourquoi elle pratique de telles austérités. C’est pour tuer Bhīṣma, et elle ne cessera pas tant qu’elle n’aura pas tué Bhīṣma au combat. Śiva lui apparaît et lui offre un vœu. Elle demande de pouvoir tuer Bhīṣma au combat. Śiva lui promet qu’elle renaîtra homme, fils de Drupada, pour pouvoir le combattre. Ambā, alors, s’immole par le feu “pour la mort de Bhīṣma !” (=  ślokas)

5. 189. Drupada n’avait pas d’enfants. Śiva lui promet une fille. Drupada proteste, mais Śiva lui explique que sa fille deviendra un garçon. La femme de Drupada met donc au monde une fille, Śikhaṇḍinī, mais proclame que c’est un garçon. Drupada laisse dire. Elle est élevée comme un garçon, et tout le monde la connaît sous le nom de Śikhaṇḍin. (=  ślokas)

 5. 190. Drupada, persuadé que la promesse de Śiva se réalisera, cherche une femme pour Śikhaṇḍin, et choisit la fille d’Hiraṇyavarman, le roi de Daśārna. Quand elle s’aperçoit que Śikhaṇḍin est en réalité une femme, elle en fait avertir son père. Furieux, celui-ci déclare la guerre à Drupada. (=  ślokas)

 5. 191. Drupada essaye, sans succès, de calmer Hiraṇyavarman. Celui-ci rassemble une grande armée, déterminé à attaquer Drupada. Il consulte ses alliés, et ceux-ci décident : “Si Śikhaṇḍin est vraiment une fille, nous tuerons Drupada et prendrons son royaume”. Affolé, Drupada demande conseil à son épouse. (=  ślokas)

 5. 192. La femme de Drupada lui dit la vérité. Drupada renforce les défenses de sa ville et offre des sacrifices. Sa femme l’encourage. Śikhaṇḍinī, voyant ses parents inquiets, décide de mourir et se sauve dans la forêt. Elle arrive sur les terres d’un riche Yakṣa, Sthūṇa, et se met à jeūner. Sthūṇa la voit et lui offre un vœu. Śikhaṇḍinī lui raconte comment, à cause d’elle, son père est en grand péril et lui demande de devenir homme. (=  ślokas)

 5. 193. Sthūṇa lui prête son sexe pour une durée limitée, le temps qu’elle arrange les affaires de son père. Elle devra le rapporter après. Drupada peut confirmer à Hiraṇyavarman que Śikhaṇḍin est bien un homme. Celui-ci n’en croit rien. Echange de messagers. Vérification faite, Hiraṇyavarman fait la paix avec Drupada. Kubera visite les terres de Sthūṇa, mais celui-ci ne vient pas l’accueillir. On lui explique que Sthūṇa, devenue femme à la suite de son échange avec Śikhaṇḍin, reste à la maison comme il se doit. Kubera condamne Sthūṇa à rester femme : Śikhaṇḍin restera homme. Il met cependant une limite à sa malédiction : Sthūṇa redeviendra homme quand Śikhaṇḍin sera tué au combat. Śikhaṇḍin, comme convenu, vient rapporter son sexe à Sthūṇa. Celui-ci lui rapporte la malédiction qu’il a subie. Śikhaṇḍin se réjouit. Il est élève de Droṇa avec Dhṛṣṭadyumna et devient un grand guerrier. Voilà pourquoi Bhīṣma ne combattra pas Śikhaṇḍin. (=  ślokas)

 5. 194. Duryodhana demande à Bhīṣma en combien de temps il peut vaincre les Pāṇḍava. Bhīṣma demande un mois, Droṇa également, Kṛpa deux mois, Aśvatthāmā dix jours et Karṇa cinq jours. (=  ślokas)

 5. 195. Yudhiṣṭhira, mis au courant par ses espions, pose la même question : Arjuna décrit ses forces et répond qu’il peut défaire même les armées des Dieux en un clin d’œil. (=  ślokas)

 5. 196. Les Kaurava se mettent en marche, et établissent leur campement à l’ouest du Kurukṣetra. (=  ślokas)

 5. 197. De même les Pāṇḍava se mettent en marche. Description des forces Pāṇḍava. (=  ślokas)

 

VI. LE LIVRE DE BHīSHMA 5884 ślokas

(61) La description du Jambūdvīpa : 1-11

 6. 1. Les Kaurava sont rangés en bataille à l’ouest du Kurukṣetra. Les Pāṇḍava avancent face à eux avec les Somaka. Ils dressent leur camp à l’extérieur du Samantapañcaka. Yudhiṣṭhira fixe les mots de passe et les insignes de reconnaissance. Duryodhana range ses troupes en bataille. Kṛṣṇa et Arjuna sonnent leurs conques. Convention sur les règles à respecter durant le combat. (=  ślokas)

 6. 2. Vyāsa annonce à Dhṛtarāṣṭra le massacre qui va survenir et lui offre la vision divine. Dhṛtarāṣṭra préfère ne rien voir, mais qu’on lui raconte. Saṃjaya reçoit le don de voir tous les détails de la bataille, manifestes ou cachés, de jour ou de nuit, afin de pouvoir les raconter. Le massacre sera épouvantable. Présages défavorables. (=  ślokas)

 6. 3. Suite des présages défavorables. Vyāsa demande à Dhṛtarāṣṭra de montrer le juste chemin à ses fils pour éviter le massacre. Dhṛtarāṣṭra est convaincu, mais sait que ses fils ne lui obéissent pas. (=  ślokas)

 6. 4. Les signes du succès et de la défaite. Toute bataille est incertaine. (=  ślokas)

 6. 5. Les rois veulent posséder la Terre et sont prêts à se battre. Quels sont les attributs de la Terre ?. Saṃjaya décrit les créatures, mobiles et immobiles. Trois sortes de créatures mobiles. Quatorze sortes d’animaux vivipares plus l’homme. Quatre sortes de végétaux. Les cinq éléments. Tout vient de la Terre et tout y retourne. Pour sa possession, les rois se battent. (=  ślokas)

 6. 6. Les rivières et les montagnes. Les cinq éléments (espace, air, feu, eau et terre) et leurs attributs. L’île Sudarśana. Ses deux parties : Pippala et Śaśa. (=  ślokas)

 6. 7. Śaśa : Ses six montagnes Himavant, Hemakūta, Niṣadha, Nīla, Śveta et Śriṅgavant. Entre elles, les sept sous-continents (varśa). Description du Mont Meru. Les habitants du Meru. Suite des sous-continents et leurs habitants. Autres montagnes. Mont Maṇimaya et lac Vindusaras. De là Gaṅgā se divise en sept fleuves : Vasvokasārā, Nalinī, Sarasvatī, Jambūnadī, Sītā, Gaṅgā et Sindhu. (=  ślokas)

 6. 8. Le nord et l’est du Meru. Région des Uttarakuru. Ses richesses et ses habitants. A l’est du Meru, Bhadrāśva. Ses arbres, ses habitants. Au sud des Nīla et nord du Niṣadha, Jambūdvīpa. L’arbre Jambū, ses fruits. Le mont Mālyavant, le feu Samvartaka, les habitants. (=  ślokas)

 6. 9. Les sous-continents et leurs montagnes. Au sud du Śveta et au nord du Niṣadha, Romanaka. Ses habitants. Au sud du Niṣadha, Hiraṇmaya. Ses habitants. Le mont Śriṅgavant. Ses habitants. Au nord du Śriṅgavant, Airavat. Ses habitants. Le char de Viṣṇu. (=  ślokas)

 6. 10. Le sous-continent Bhārata. Duryodhana et Śakuni veulent le posséder. Description du Bhārata. Ses sept montagnes principales : Mahendra, Malaya, Sahya, Śuktimant, Ṛkṣavant, Vindhya et Pāriyātra. Les rivières (157 sont nommées). Les provinces (218 sont nommées). Les rois se battent comme des chiens pour posséder la terre. (=  ślokas)

 6. 11. Les quatre yuga : kṛta, treta, dvāpara, kali. Leurs caractéristiques. (=  ślokas)

 

(62) La Terre : 12-13

6. 12. Description de la terre. Jambūdvīpa entouré par l’océan d’eau salée. Ses dimensions et ses habitants. Śākadvīpa, ses montagnes, ses sept sous-continents, ses rivières, ses quatre provinces et leurs habitants. (=  ślokas)

 6. 13. Les océans de beurre clarifié (ghṛta), de petit-lait (dadhimaṇḍa), d’alcool (sura) et de sueur (?) (gharma). Les continents et leurs montagnes. Kuśadvīpa, ses montagnes, ses sept sous-continents. Les autres continents. Krauñchadvīpa, ses montagnes, ses provinces, ses habitants. Puṣkaradvīpa, séjour de Prajāpati. Sama, la “maison carrée”, et les quatre éléphants sacrés. Les astres : Svarbhānu, la lune, le soleil. Leurs dimensions. Les avantages d’entendre ce “chant de la terre”. (=  ślokas)

 

(63) Le chant du Seigneur (Bhagavadgītā) : 14-40

6. 14. Premier jour de la bataille. Saṃjaya rapporte à Dhṛtarāṣṭra que Bhīṣma, le dixième jour de la bataille, a été abattu par Śikhaṇḍin et qu’il gīt sur un lit de flèches. (=  ślokas)

 6. 15. Dhṛtarāṣṭra demande les détails de la chute de Bhīṣma. Qui était avec lui, qui l’a attaqué, comment a-t-il combattu, comment a-t-il pu être défait ?. Panégyrique de Bhīṣma. La peine de Dhṛtarāṣṭra. Il accuse son fils Duryodhana. Il demande tous les détails de la bataille. (=  ślokas)

 6. 16. La faute principale n’est pas à Duryodhana, mais à Dhṛtarāṣṭra luimême qui a laissé faire. Grâce à sa vision divine, Saṃjaya a tout vu de la bataille. Duryodhana exhorte son frère Duḥśāsana à assurer la protection de Bhīṣma et à tuer Śikhaṇḍin. La roue gauche du char d’Arjuna est protégée par Yudhāmanyu, la roue droite par Uttamaujas. Arjuna lui-même protège Śikhaṇḍin. Au lever du jour, les armées se préparent. Aspect des deux armées. Les dix armées des Kaurava et leurs chefs. La onzième armée composé des fils de Dhṛtarāṣṭra est en tête avec Bhīṣma. Les sept armées des Pāṇḍava se tiennent en face. (=  ślokas)

 6. 17. Configuration astronomique au début de la bataille. Bhīṣma et Droṇa souhaitent la victoire des Pāṇḍava, mais ils feront leur devoir auprès des Kaurava. Exhortations de Bhīṣma à tous les rois. La mort au combat est le devoir du kṣatriya et fait gagner le ciel. Les rois rejoignent leurs divisions, sauf Karṇa. Description de l’armée, de ses chefs et de leurs étendards, de leur position. (=  ślokas)

 6. 18. Les deux armées se font face dans un grand tumulte. Dispositifs de combat pris pour protéger Bhīṣma. (=  ślokas)

 6. 19. Comment Yudhiṣṭhira place-t-il ses troupes, inférieures en nombre ? Yudhiṣṭhira explique à Arjuna que, vu leur infériorité numérique, il faut concentrer les troupes. Il propose un dispositif en “pointe d’aiguille”. Arjuna propose le dispositif “en foudre” (vajra), Bhīma en tête. Dispositif de l’armée des Pāṇḍava et de leurs chefs. Son aspect terrible. Les armées attendent le jour pour s’ébranler. Pluie, tonnerre, vent et poussière. (=  ślokas)

 6. 20. “Quel camp se met en marche le premier au lever du soleil ?” demande Dhṛtarāṣṭra. Les deux armées sont également joyeuses et redoutables. Le vent souffle vers les Kaurava. Ordre de bataille des Kaurava. Chaque matin, Bhīṣma dispose son armée d’une façon différente. (=  ślokas)

 6. 21. Craintes de Yudhiṣṭhira devant le dispositif impénétrable formé par Bhīṣma. Comment s’assurer la victoire ?. Arjuna répond que la victoire ne s’acquièrt pas tant par la force que par la vérité, la compassion, la justice et l’énergie. Ainsi la victoire est certaine. La victoire est là où est Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 6. 22. Yudhiṣṭhira s’adresse aux combattants : “Combattez fièrement, pour gagner le ciel”. Ordre de bataille de l’armée des Pāṇḍava. Les deux camps s’avancent. (=  ślokas)

 

La Bhagavadgītā

6. 23. Le découragement d’Arjuna Duryodhana montre à Droṇa les guerriers dans les deux camps et demande que l’on protège Bhīṣma. Le camp des Pāṇḍava sonne ses conques. Arjuna demande à Kṛṣṇa d’arrêter son char entre les deux armées. Arjuna voit que ceux qu’il doit combattre sont ses parents proches. Faut-il les tuer, et pourquoi ?. Il faut s’abstenir : la destruction de la famille entraîne tous les maux. Mieux vaut être tué. Arjuna lāche ses armes. (= 47 ślokas)

6. 24. Yoga de la sagesse discriminative Kṛṣṇa répond : “Ne sois pas lāche !”. Arjuna refuse de tuer Bhīṣma et Droṇa, ses maîtres. Les vaincre, ou être vaincu, lequel est le plus blāmable ?. Kṛṣṇa répond qu’il ne faut pleurer ni les vivants ni les morts. Le corps est transitoire, mais l’être ne cesse jamais d’exister. Ainsi on ne peut tuer ni être tué. Il ne faut pas s’affliger de l’inévitable. Le devoir du kṣatriya est de combattre, il faut donc le suivre. Il faut s’attacher à l’acte, jamais à ses fruits. Etre sans attachement. L’attachement aux objets des sens entraîne la confusion, le détachement la sérénité. Renoncer aux désirs pour obtenir la paix. (=  72 ślokas)

 6. 25. Yoga de l’action Renoncer ne veut pas dire renoncer à l’action. Il faut pratiquer l’action prescrite en étant libre de tout attachement. Le sacrifice procure la vie. Accomplir son devoir sans attachement. Je n’ai aucune obligation, cependant Je continue d’agir. L’action n’est que l’action réciproque des qualités sur les qualités (guṇa). La passion (rajas), ses effets. (=  43 ślokas)

 6. 26. Yoga du savoir Chaque fois que le devoir défaille, Je nais. Qu’est-ce que l’action, qu’est-ce que la non-action ?. Si l’on n’est pas attaché au fruit des actes, même en agissant, on n’agit pas, on ne commet pas de faute, on n’est pas lié. Différentes sortes de sacrifices. Sacrifice mental supérieur au sacrifice matériel. La Sagesse est le meilleur moyen de purification. (= 42  ślokas)

 6. 27. Yoga du renoncement à l’action Connaissant la vraie nature de brahman, on doit penser : “Je n’agis pas”. Ce sont les sens qui réagissent au contact des objets sensibles. Rester le même devant le plaisir et le déplaisir. Les jouissances provoquées par les sens sont source de souffrance, elles ne durent pas. S’identifier à brahman. (= 29 ślokas)

 6. 28. Yoga de la contemplation de l’ātman Le renoncement, c’est le Yoga. Pour celui qui renonce ainsi, l’ātman est l’ami du moi. Méditer continuellement sur l’ātman. Se discipliner. Abandonner les passions, maītriser les sens, restreindre sa pensée sous le contrôle de l’ātman donne la joie suprême. Même si l’on échoue dans le Yoga, on est du moins assuré de renaître dans une famille où l’on pourra progresser (= 47 ślokas)

6. 29. Yoga de la connaissance sacrée et du savoir profane La forme inférieure de Kṛṣṇa c’est la nature aux huit éléments. La forme supérieure c’est le principe vivant qui soutient l’univers. Rien n’est supérieur à Kṛṣṇa et tout procède de lui. Quelque soit la foi, c’est Kṛṣṇa qui l’inspire. Mais ceux qui se réfugient en Kṛṣṇa Le connaissent au moment de la mort. (= 30 ślokas)

 6. 30. Yoga du Brahmā impérissable Brahmā est impérissable. Toutes les créatures surgissent au lever du jour de Brahmā et sont dissoutes au début de la nuit de Brahmā. Seul Brahmā demeure quand les créatures disparaissent. Indestructible et non-manifesté, c’est le but suprême. (= 28  ślokas)

 6. 31. Yoga de la science souveraine et du mystère royal Tous les êtres demeurent en Kṛṣṇa. C’est lui qui projette la multitude des êtres, qui produit l’animé et l’inanimé. Il est l’origine, la dissolution, le soutien. Il est le maître des sacrifices. Toutes les actions doivent être offertes à Kṛṣṇa : ainsi, elles ne portent pas de fruit. (=  34 ślokas)

 6. 32. Yoga des manifestations du pouvoir divin Kṛṣṇa est l’origine de tout : il faut l’adorer constamment. Il est le commencement, le milieu et la fin des créatures. Il est le meilleur parmi tout ce qui existe. Tout ce qui manifeste la puissance, la beauté ou la grandeur a pour origine une parcelle de sa divinité. (=  42 ślokas)

 6. 33. Yoga de la vision de la forme cosmique Arjuna reçoit la vision divine pour pouvoir contempler Kṛṣṇa dans toute son étendue. Il voit sa forme sans limites, sa splendeur, son pouvoir. Vision épouvantable de la destruction cosmique. Kṛṣṇa est le temps. Adoration d’Arjuna. Kṛṣṇa reprend sa forme humaine. (=  55 ślokas)

 6. 34. Yoga de la dévotion Il est plus facile d’adorer Kṛṣṇa que le Non-Manifesté. S’en remettre à Kṛṣṇa et abandonner le fruit des actions. Celui qui n’attend rien, qui reste constant dans la douleur et le plaisir, qui est détaché, celui-là est cher à Kṛṣṇa. (=  20 ślokas)

 6. 35. Yoga de la discrimination du champ et du connaisseur du champ Le corps est le champ, celui qui le connaît, le connaisseur du champ. Le champ comprend les éléments constitutifs, le sens du moi, l’intelligence, les organes des sens et leurs domaines. Les qualités qui constituent la sagesse. Ce que l’on doit connaître de brahman. C’est la nature qui est la cause première des actions, l’āme n’est pas l’agent, elle produit l’expérience du plaisir et de la douleur. L’āme Suprême est le connaisseur du champ. Elle réside dans le corps, n’agit pas et n’est pas souillée. Toute créature est le résultat de l’union du champ et du connaisseur du champ (=  34 ślokas)

6. 36. Yoga de la discrimination des trois qualités Les trois qualités sattva, rajas et tamas et leurs propriétés. Dépasser les qualités. Détachement, indifférence. (= 27  ślokas)

 6. 37. Le Yoga de l’āme Suprême Kṛṣṇa est installé dans le cœur de tous les êtres. Kṛṣṇa est l’āme Suprême. (= 20  ślokas)

 6. 38. Yoga de la discrimination des destinées divines et démoniaques Description de la nature divine. Description de la nature démoniaque. L’une conduit à la délivrance, l’autre à l’asservissement. (=  24 ślokas)

 6. 39. Yoga de la discrimination de la triple foi La foi est de trois sortes suivant la qualité dominante. Description. L’homme est sa foi. (=  28 ślokas)

 6. 40. Yoga du renoncement Le renoncement est l’abstention d’actes dictés par le désir. Si l’on agit, que ce soit en renonçant au fruit de l’acte. Les trois fruits de l’acte. Les cinq facteurs de l’action. Le triple moteur de l’acte et les triples éléments. Les qualités de l’acte. Les trois sortes de bonheur. Le devoir personnel. Le renoncement à l’action par le détachement et ses effets. (= 78 ślokas)

 

(64) La chute de Bhīṣma : 41-117

6. 41. Arjuna reprend son arc. Yudhiṣṭhira, suivi par ses frères, se dirige vers le camp ennemi. Ses frères s’inquiètent. Kṛṣṇa les rassure : Yudhiṣṭhira va présenter ses respects à ses maîtres avant de les combattre. Les Kaurava pensent qu’il vient parce qu’il a peur. Yudhiṣṭhira présente ses respects à Bhīṣma et lui demande la permission de le combattre. Bhīṣma lui souhaite la victoire. Yudhiṣṭhira lui demande comment il peut être tué. Personne ne peut vaincre Bhīṣma au combat. Yudhiṣṭhira salue Droṇa et lui demande la permission de le combattre. Droṇa la lui accorde et lui souhaite la victoire. Personne ne peut vaincre Droṇa au combat, sauf s’il y renonce de lui-même. Yudhiṣṭhira salue Kṛpa et lui demande la permission de le combattre. Kṛpa la lui accorde et lui souhaite la victoire. Personne ne peut vaincre Kṛpa au combat. Yudhiṣṭhira salue Śalya et lui demande la permission de le combattre. Śalya la lui accorde et lui souhaite la victoire. Il affaiblira Karṇa. Kṛṣṇa demande à Karṇa de ne pas combattre jusqu’à la mort de Bhīṣma. Karṇa refuse. Yuyutsu rejoint le camp des Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira rejoint son armée et se prépare au combat. (=  ślokas)

 6. 42. La bataille s’engage. Les cris de Bhīma effrayent les Kaurava. Engagement des fils de Dhṛtarāṣṭra et de ceux de Pāṇḍu. Choc entre les deux armées. (=  ślokas)

 6. 43. La bataille commence. Bruits du combat. Furieux combats singuliers entre les principaux guerriers. (=  ślokas)

 6. 44. Mêlée générale. Chars, éléphants, fantassins, cavaliers. Confusion du combat, blessures, héroïsme. Les Pāṇḍava vacillent. (=  ślokas)

 6. 45. Bhīṣma, protégé par cinq guerriers pénètre dans l’armée adverse. Abhimanyu résiste. Dix guerriers viennent à la rescousse d’Abhimanyu. - 139 - Combat acharné. Exploits de Bhīṣma. Les Pāṇḍava reculent en déroute. La nuit met fin au combat. (=  ślokas)

 6. 46. Yudhiṣṭhira demande conseil à Kṛṣṇa. Bhīṣma est trop puissant, même Arjuna ne l’a pas vraiment affronté. Doit-il abandonner le combat et se retirer dans la forêt ?. Kṛṣṇa conseille de nommer Dhṛṣṭadyumna commandant en chef. Ainsi est-il fait. Nouveau dispositif de l’armée (kraunca). (=  ślokas)

 6. 47. Duryodhana harangue ses troupes. Disposition des combattants, Bhīṣma en tête. Sonnerie des conques. (=  ślokas)

 6. 48. Deuxième jour de la bataille. Les Pāṇḍava reculent sous l’assaut de Bhīṣma. Arjuna s’avance contre Bhīṣma. Echange de flèches. Combat de Bhīṣma et d’Arjuna. Aucun d’eux n’a l’avantage. (=  ślokas)

 6. 49. Combat de Droṇa contre Dhṛṣṭadyumna. La bataille est indécise. Bhīma vient à la rescousse de Dhṛṣṭadyumna, les Kaliṅga viennent à celle de Droṇa. (=  ślokas)

 6. 50. Combat de Bhīma aidé par les Cedi contre les Kaliṅga. Description de la bataille. Les Cedi s’enfuient, Bhīma fait front seul. Bhīma tue Śakradeva (fils du roi des Kaliṅga). Bhīma tue Bhanumant (roi des Kaliṅga). Bhīma tue Satyadeva, Satya et Ketumant. Les Kaliṅga s’enfuient. Dhṛṣṭadyumna vient en renfort de Bhīma avec Yuyudhāna. Les Kaliṅga sont mis en pièces. (=  ślokas)

 6. 51. Dhṛṣṭadyumna se bat avec Aśvatthāmā, Śalya et Kṛpa. Abhimanyu vient à la rescousse. Accourent Duryodhana, puis Arjuna, puis Bhīṣma et Droṇa. Arjuna à lui seul fait un grand carnage d’ennemis. L’armée des Kaurava bat en retraite. Bhīṣma félicite Arjuna. Le soleil se couche et le combat cesse. (=  ślokas)

 6. 52. Troisième jour de la bataille. Nouveau dispositif des troupes des Kaurava (garuḍa). Arjuna dispose ses troupes en demi-lune. La bataille commence. (=  ślokas)

 6. 53. Les lignes de bataille tiennent bon. Mêlée confuse. Bhīṣma perce les rangs des Pāṇḍava, Arjuna ceux des Kaurava. (=  ślokas)

 6. 54. Les Kaurava encerclent Arjuna. Les Subala sont défaits par Yuyudhāna et Abhimanyu. L’armée de Yudhiṣṭhira est pressée par Bhīṣma et Droṇa. Yudhiṣṭhira riposte. Duryodhana combat avec Bhīma et Ghaṭotkaca et doit fuir. Les troupes de Bhīṣma et Droṇa fuient sous les assauts de Yudhiṣṭhira et Dhṛṣṭadyumna. Duryodhana stoppe la fuite de son armée. Duryodhana reproche à Bhīṣma son attitude. Bhīṣma promet de défaire seul les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 6. 55. Combat de Bhīṣma contre les Pāṇḍava. L’armée des Pāṇḍava se débande. Arjuna va à la rencontre de Bhīṣma. Combat d’Arjuna et de Bhīṣma. Supériorité de Bhīṣma. Kṛṣṇa, armé de son disque, se propose - 140 - de tuer lui-même Bhīṣma. Bhīṣma le salue. Arjuna arrête Kṛṣṇa et reprend le combat. Tous viennent à sa rescousse. Les Kaurava se retirent en désordre. Le soleil se couche. (=  ślokas)

 6. 56. Quatrième jour de la bataille. Bhīṣma marche contre Arjuna. Mêlée générale. Face à face Bhīṣma-Arjuna. (=  ślokas)

 6. 57. Exploits d’Abhimanyu. Arjuna le rejoint. Ils sont encerclés. Dhṛṣṭadyumna vient à la rescousse. Dhṛṣṭadyumna tue le fils de Sāṃyamani. Sāṃyamani veut venger son fils. Śalya l’accompagne. (=  ślokas)

 6. 58. Combat de Śalya et Dhṛṣṭadyumna. Abhimanyu le rejoint. Dix fils de Dhṛtarāṣṭra avec Duryodhana affrontent Bhīma, Dhṛṣṭadyumna, Abhimanyu, les cinq fils de Draupadī et les jumeaux. Tout le monde s’arrête pour regarder. Description du combat. Fuite des fils de Dhṛtarāṣṭra. La division d’éléphants des Magadha est appelée à la rescousse. Abhimanyu tue le roi des Magadha. La division d’éléphants est détruite. (=  ślokas)

 6. 59. Duryodhana pousse toute son armée contre Bhīma. Bhīma résiste et progresse en faisant grand carnage. Yuyudhāna presse Bhīṣma et progresse au milieu des ennemis. (=  ślokas)

 6. 60. Bhūriśravas affronte Yuyudhāna. Combat de Bhīma et Duryodhana. Bhīma blesse Śalya. Quatorze fils de Dhṛtarāṣṭra se précipitent sur Bhīma. Bhīma tue Senāpati, Jalasaṃdha, Suṣena, Ugra, Vīrabāhu, Bhīma et Bhīmaratha, Sulocana (fils de Dhṛtarāṣṭra). Les autres fuient. Bhīṣma rallie l’armée et l’envoie contre Bhīma. Bhagadatta blesse Bhīma. Ghaṭotkaca vient à la rescousse de Bhīma et presse Bhagadatta. Bhīṣma envoie l’armée au secours de Bhagadatta. Mais devant le furie de Ghaṭotkaca et le renfort qu’il reçoit, les Kaurava se retirent du combat, prétextant l’arrivée du soir. (=  ślokas)

 6. 61. Inquiétude de Dhṛtarāṣṭra. Duryodhana demande à Bhīṣma pourquoi les Pāṇḍava sont toujours victorieux. Bhīṣma raconte l’histoire suivante : Tous les Dieux sont rassemblés autour de Brahmā lorsqu’apparaît dans le ciel un char flamboyant. C’est Kṛṣṇa, et Brahmā le loue et l’adore comme le Seigneur de l’Univers. Louanges de Brahmā à Kṛṣṇa. Brahmā demande à Kṛṣṇa de s’incarner sur terre dans la race de Yadu pour préserver le droit. (=  ślokas)

 6. 62. Kṛṣṇa accepte et disparaît. Brahmā loue Kṛṣṇa. Les démons se sont incarnés sur terre. Nara accompagné de Nārāyaṇa a pour mission de les détruire. Qui peut aller contre Nara et Nārāyaṇa - Kṛṣṇa et Arjuna ?. Kṛṣṇa est le dieu suprême. Là où il est, est le droit, et là où est le droit, est la victoire. (=  ślokas)

 6. 63. Bhīṣma décrit Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 6. 64. Hymne à Kṛṣṇa. Bhīṣma demande à Duryodhana de faire la paix avec les Pāṇḍava. Duryodhana ne répond rien et se retire dans sa tente. (=  ślokas)

 6. 65. Cinquième jour de la bataille. Les deux armées marchent l’une contre l’autre. Dispositif “crocodile” pour les Kaurava, “faucon” pour les Pāṇḍava. Combat général. Bhīṣma évite Śikhaṇḍin. Droṇa accourt pour protéger Bhīṣma et Śikhaṇḍin l’évite. Duryodhana accourt pour protéger Bhīṣma, les Pāṇḍava pour l’attaquer. (=  ślokas)

 6. 66. Engagement entre les Kaurava et les Pāṇḍava. Carnage. (=  ślokas)

 6. 67. Exploits d’Arjuna. Les Kaurava cherchent refuge auprès de Bhīṣma. La mêlée devient générale. Combats par groupes. Confusion et carnage. (=  ślokas)

 6. 68. Les différents face à face. Description du combat. Combat de Bhīṣma et de Bhīma. Yuyudhāna vient à la rescousse, mais son cocher est tué, il est emporté par ses chevaux. Bhīṣma avance. Dhṛṣṭadyumna vient à la rescousse. (=  ślokas)

 6. 69. Combat d’Arjuna avec Aśvatthāmā. Admiration d’Arjuna pour Aśvatthāmā. Il l’évite. Combat de Bhīma avec Duryodhana. Exploits d’Abhimanyu. Il attaque Lakṣmana. Droṇa sauve Lakṣmana. (=  ślokas)

 6. 70. Exploits de Yuyudhāna. Bhūriśravas défie Yuyudhāna. Combat singulier à char, puis à pied. Bhīma emmène Yuyudhāna et Duryodhana emmène Bhūriśravas. Progression des Pāṇḍava. La nuit tombe. (=  ślokas)

 6. 71. Sixième jour de la bataille. Dispositif “crocodile” pour les Pāṇḍava, “grue” pour les Kaurava. Les deux armées se rencontrent. Exploits de Droṇa. (=  ślokas)

 6. 72. Dhṛtarāṣṭra vante son armée. Elle devrait obtenir la victoire, mais le destin s’y oppose. (=  ślokas)

 6. 73. Saṃjaya lui montre que c’est le fruit des mauvaises actions de Duryodhana. Bhīma pénètre seul dans les rangs ennemis et attaque les frères de Duryodhana. Dhṛṣṭadyumna voit le char vide de Bhīma. Viśoka, le cocher lui explique que Bhīma lui a demandé de l’attendre et à pénétré au milieu des fils de Dhṛtarāṣṭra. Dhṛṣṭadyumna suit les traces de Bhīma et le rejoint. Assaut général contre eux deux. Dhṛṣṭadyumna emploie l’arme “égarement”. Droṇa blesse Drupada qui quitte le combat. Droṇa part au secours des fils de Dhṛtarāṣṭra. Il neutralise l’arme “égarement” avec l’arme “connaissance”. Yudhiṣṭhira envoie douze guerriers conduits par Abhimanyu à la rescousse de Bhīma et de Dhṛṣṭadyumna. En formation “tête pure” ils pénètrent parmi les fils de Dhṛtarāṣṭra. Dhṛṣṭadyumna épargne les fils de Dhṛtarāṣṭra et marche contre Droṇa. Droṇa tue ses chevaux et son cocher et fait reculer les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 6. 74. Bhīma remonte dans son char et repart contre les fils de Dhṛtarāṣṭra. Rencontre de Bhīma et de Duryodhana. Les fils de Dhṛtarāṣṭra se sauvent. Bhīma et Abhimanyu les poursuivent. Duryodhana arrive à la rescousse. Echange de flèches. De son côté, Arjuna fait grand massacre.  (=  ślokas)

 6. 75. Duryodhana s’approche de Bhīma. Bhīma le défie et l’attaque. Divers guerriers des deux camps les rejoignent. Prouesses d’Abhimanyu. Combat entre les fils de Dhṛtarāṣṭra et les cinq fils de Draupadī. Blessures réciproques. Bhīṣma rompt les rang des Pāṇḍava, puis se retire au coucher du soleil. (=  ślokas)

 6. 76. Septième jour de la bataille. Duryodhana demande la victoire à Bhīṣma. Bhīṣma promet de combattre de son mieux. Duryodhana est rassuré et fait l’éloge de son armée. (=  ślokas)

 6. 77. Mais Bhīṣma l’avertit que les Pāṇḍava ne peuvent être vaincus car ils ont Kṛṣṇa pour allié. Dispositif en cercle pour les Kaurava, en foudre pour les Pāṇḍava. Le combat s’engage. Sous les coups d’Arjuna, les Kaurava reculent. (=  ślokas)

 6. 78. Duryodhana les exhorte : “Bhīṣma va combattre Arjuna, protégez-le”. Combat de Virāṭa contre Droṇa. Droṇa tue Śaṅkha (fils de Virāṭa). Virāṭa fuit. Combat de Śikhaṇḍin contre Aśvatthāmā. Combat de Yuyudhāna contre Alambusa, défaite d’Alambusa. Combat de Dhṛṣṭadyumna contre Duryodhana, fuite de Duryodhana. Combat de Bhīma contre Kṛtavarman, fuite de Kṛtavarman. (=  ślokas)

 6. 79. Supériorité des fils de Pāṇḍu. Combat de Iravant contre Vinda et Anuvinda et fuite de ces derniers. Combat de Ghaṭotkaca contre Bhagadatta et fuite de Ghaṭotkaca. Combat de Nakula et Sahadeva contre Śalya et défaite de Śalya. (=  ślokas)

 6. 80. Combat de Yudhiṣṭhira contre Śrutāyus et fuite de Śrutāyu. Combat de Cekitāna contre Kṛpa. Les deux combattants tombent à terre épuisés et sont éloignés du combat. Combat de Dhṛṣṭaketu contre Bhūriśravas, puis d’Abhimanyu contre quatre fils de Dhṛtarāṣṭra. Il ne les tue pas pour respecter le serment de Bhīma. Arjuna avance contre Bhīṣma. Il est encerclé par Suśarman et de nombreux rois. (=  ślokas)

 6. 81. Arjuna les défait. Il cherche Bhīṣma. Les cinq fils de Pāṇḍu attaquent Bhīṣma. Jayadratha et Duryodhana viennent à son aide. Śikhaṇḍin fuit le combat. Yudhiṣṭhira lui rappelle son vœu. Śikhaṇḍin marche sur Bhīṣma. Śalya s’interpose et fait face. Combat de Bhīma contre Citrasena. (=  ślokas)

 6. 82. Combat de Yudhiṣṭhira contre Bhīṣma. Bhīṣma est encerclé. Exploits de Bhīṣma. Combat général. La nuit tombe et le combat cesse. (=  ślokas)

 6. 83. Huitième jour de la bataille. Dispositif des Kaurava et dispositif en pointe pour les Pāṇḍava. Le combat s’engage. (=  ślokas)

 6. 84. Exploits de Bhīṣma. Bhīma tue le cocher de Bhīṣma et les chevaux de ce dernier l’emportent. Bhīma tue Sunābha (fils de Dhṛtarāṣṭra). Sept fils de Dhṛtarāṣṭra veulent venger leur frère. Bhīma tue Aparājita, Kundadhāra, Paṇḍita, Viśalākṣa, Mahodara, ādityaketu Bahvāsin. Duryodhana se plaint auprès de Bhīṣma. Celui-ci lui redit que la victoire des Pāṇḍava est inéluctable. (=  ślokas)

 6. 85. Dhṛtarāṣṭra accuse le destin. Saṃjaya lui rappelle qu’il n’a pas voulu écouter les conseils qu’on lui prodiguait. Les Pāṇḍava se divisent en trois corps : le principal contre Bhīṣma, un autre contre Duryodhana, le reste contre les autres Kaurava. Exploits de Droṇa, de Bhīma. (=  ślokas)

 6. 86. Iravant s’avance contre les Kaurava. Histoire d’Iravant, fils d’Arjuna et de Ulūpī. Iravant a rencontré Arjuna au ciel d’Indra et lui a promis assistance. Choc des chevaux. Śakuni, et six de ses fils pénètrent les rangs d’Iravant. Combat d’Iravant contre les fils de Śakuni. Iravant tue Gaja, Gavākṣa, Carmavant, Arjava et Śuka (fils de Śakuni). Seul Vṛṣaba échappe. Duryodhana pousse Alambusa au combat. Alambusa tue Iravant. Combat général. (=  ślokas)

 6. 87. Fureur de Ghaṭotkaca à la mort d’Iravant. Combat de Ghaṭotkaca contre Duryodhana. Duryodhana tue quatre rākṣasa : Vegavant, Mahāraudra, Vidyujihva et Pramathin. Ghaṭotkaca rappelle à Duryodhana ses méfaits et le défie. (=  ślokas)

 6. 88. Suite du combat de Ghaṭotkaca contre Duryodhana. Bhīṣma envoie des renforts à Duryodhana. Ghaṭotkaca combat contre les meilleurs guerriers Kaurava. Exploits de Ghaṭotkaca. (=  ślokas)

 6. 89. Il les blesse tous et s’attaque à Duryodhana. D’autres guerriers viennent à la rescousse. Entendant les cris de Ghaṭotkaca, Yudhiṣṭhira envoie Bhīma à son secours. Mêlée générale et carnage. (=  ślokas)

 6. 90. Duryodhana blesse Bhīma. Ghaṭotkaca le menace. Droṇa envoie des renforts à Duryodhana. Droṇa est blessé par Bhīma. Combat de Duryodhana et Aśvatthāmā contre Bhīma. Mêlée. Ghaṭotkaca fait naître une illusion. Les Kaurava fuient. (=  ślokas)

 6. 91. Duryodhana se plaint à Bhīṣma de sa défaite et lui demande de l’aider à tuer Ghaṭotkaca. Bhīṣma lui répond qu’un roi doit combattre contre un roi et envoie Bhagadatta contre Ghaṭotkaca. Combat entre les Pāṇḍava et Bhagadatta. Bhagadatta sur son éléphant Supratika est encerclé. Combat de Ghaṭotkaca contre Bhagadatta. Exploits de Bhagadatta. Arjuna arrive à la rescousse. Bhīma lui dit que son fils Iravant a été tué. (=  ślokas)

 6. 92. Découragement d’Arjuna devant le massacre dans les deux camps. Il continue le combat pour ne point paraître lāche. Combat général. Bhīma tue Vyūdhoraska, Kundalin, Anādhṛṣṭi, Kundabheda, Vairata, Dīrghalocana, Dīrgabāhu, Subāhu et Kanakadhvaja (fils de Dhṛtarāṣṭra). Combats singuliers. Description de la bataille. La nuit tombe et les armées se séparent. (=  ślokas)

 6. 93. Conseil dans l’armée des Kaurava. Craintes de Duryodhana. Karṇa demande le retrait de Bhīṣma qui favorise les Pāṇḍava et promet de vaincre alors les Pāṇḍava. Duryodhana et ses frères se rendent auprès de Bhīṣma. Description du cortège. Duryodhana, après l’avoir accusé de favoriser les Pāṇḍava, demande à Bhīṣma de les tuer ou de laisser sa place à Karṇa. (=  ślokas)

 6. 94. Bhīṣma considère qu’Arjuna est invincible. Il rappelle ses exploits. De plus Kṛṣṇa est son protecteur. Il promet néanmoins de combattre, sauf contre Śikhaṇḍin qui est né femme. (=  ślokas)

 6. 95. Neuvième jour de la bataille. Bhīṣma se prépare à un combat sans merci contre les Pāṇḍava. Duryodhana demande à Duḥśāsana de protéger Bhīṣma de Śikhaṇḍin. L’armée des Kaurava protège Bhīṣma. Duryodhana demande encore une fois à Duḥśāsana de prendre toutes dispositions pour protéger Bhīṣma de Śikhaṇḍin. Arjuna demande à Dhṛṣṭadyumna de permettre à Śikhaṇḍin de faire face à Bhīṣma. Arjuna protégera Śikhaṇḍin. Disposition “bon de tous côtés” pour les Kaurava. Choc des deux armées. Mauvais présages. (=  ślokas)

 6. 96. Exploits d’Abhimanyu. Alambusa vient à la rescousse. Il repousse les cinq fils de Draupadī. Combat d’Abhimanyu contre Alambusa. (=  ślokas)

 6. 97. Alambusa est vaincu et fuit. Abhimanyu est encerclé. Arjuna vient à son secours. Combat des Pāṇḍava contre Bhīṣma et les fils de Dhṛtarāṣṭra. Combat de Yuyudhāna contre Aśvatthāmā, puis d’Arjuna contre Droṇa. (=  ślokas)

 6. 98. Arjuna défait les Trigarta venus en renfort de Droṇa. Duryodhana encercle Arjuna, Bhagadatta encercle Bhīma avec une division d’éléphants, Bhūriśravas encercle les jumeaux, et Bhīṣma encercle Yudhiṣṭhira. Bhīma défait les éléphants qui marchaient contre lui et les troupes de Duryodhana fuient. (=  ślokas)

 6. 99. Dhṛṣṭadyumna, Śikhaṇḍin, Virāṭa et Drupada attaquent Bhīṣma. La mêlée devient générale. Description de la bataille. Les guerriers protestent. Duryodhana relance le combat. (=  ślokas)

 6. 100. Les Pāṇḍava encerclent Bhīṣma. Combats singuliers. (=  ślokas)

 6. 101. Duryodhana envoie Duḥśāsana au secours de Bhīṣma. Śakuni charge Yudhiṣṭhira et les jumeaux. Il est repoussé. Śalya vient à la rescousse. Mêlée générale. - 145 -

6. 102. Exploits de Bhīṣma. Les Pāṇḍava reculent. Kṛṣṇa exhorte Arjuna. Combat de Bhīṣma contre Arjuna. Kṛṣṇa se précipite lui-même contre Bhīṣma. Bhīṣma se réjouit de l’honneur que lui fait Kṛṣṇa de vouloir le tuer. Arjuna stoppe Kṛṣṇa et lui rappelle qu’il avait promis de ne pas combattre. Kṛṣṇa rejoint son char. Exploits de Bhīṣma. Les Pāṇḍava reculent. (=  ślokas)

 6. 103. Le soleil se couche et les armées se retirent. Conseil des Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira s’adresse à Kṛṣṇa. Il propose de ne pas continuer le combat contre Bhīṣma et de se retirer dans la forêt. Bhīṣma est trop fort, et ce massacre paraît inutile. Kṛṣṇa le réconforte. Il tuera lui-même Bhīṣma, si Yudhiṣṭhira le lui demande. Et pourtant Arjuna a juré de le faire. Et il en est capable. Yudhiṣṭhira rappelle à Kṛṣṇa qu’il a promis de ne pas combattre. Il se propose d’aller trouver Bhīṣma pour lui demander comment on peut le tuer. Kṛṣṇa approuve. Ils se rendent auprès de Bhīṣma. Bhīṣma les salue affectueusement. Yudhiṣṭhira lui demande comment il peut obtenir la victoire. Bhīṣma répond qu’aussi longtemps qu’il sera vivant, la victoire est impossible. Yudhiṣṭhira demande alors comment Bhīṣma peut être vaincu. Bhīṣma révèle qu’il ne combattra jamais contre une femme. Qu’Arjuna l’attaque en mettant Śikhaṇḍin devant lui. Les Pāṇḍava retournent dans leur tente. Arjuna se désespère d’avoir à tuer Bhīṣma. Kṛṣṇa le conforte. Arjuna décide de laisser Śikhaṇḍin combattre seul Bhīṣma et de se contenter de le protéger. (=  ślokas)

 6. 104. Dixième jour de la bataille. Dispositif des Pāṇḍava. Śikhaṇḍin est placé en tête de l’armée. Dispositif des Kaurava. Bhīṣma est en tête. Le combat s’engage. Les Kaurava reculent. Exploits de Bhīṣma. Śikhaṇḍin l’attaque. Bhīṣma refuse de se battre avec lui. Śikhaṇḍin jure de le tuer. Arjuna le pousse à le faire et se fait fort de résister à tous les autres combattants. (=  ślokas)

 6. 105. Exploits de Bhīṣma. Arjuna arrive à la rescousse. Les Kaurava reculent de tous côtés. Duryodhana demande assistance à Bhīṣma. Celui-ci promet de tuer les Pāṇḍava ou de mourir. Exploits de Bhīṣma. Les Pāṇḍava ne reculent pas. (=  ślokas)

 6. 106. Arjuna pousse Śikhaṇḍin contre Bhīṣma. Les Pāṇḍava cherchent à rejoindre Bhīṣma. Les Kaurava résistent. Harangue de Dhṛṣṭadyumna. Duḥśāsana résiste à Arjuna. (=  ślokas)

 6. 107. Combat de Yuyudhāna contre Alambusa, puis contre Bhagadatta. Les Kaurava viennent à la rescousse pour protéger Bhīṣma. Combats singuliers. Les Kaurava résistent, mais faiblissent. (=  ślokas)

 6. 108. Droṇa voit des présages défavorables. Il craint l’avancée de Śikhaṇḍin et d’Arjuna contre Bhīṣma. Il décrit à Aśvatthāmā la puissance d’Arjuna. (=  ślokas)

 6. 109. Combat de Bhīma contre dix guerriers. Il les presse. Arjuna vient à son secours. (=  ślokas)

 6. 110. Suite du combat d’Arjuna et de Bhīma contre les Kaurava. Leurs exploits. Bhīṣma vient à la rescousse. Tous les Pāṇḍava, Śikhaṇḍin en tête, se précipitent contre lui. (=  ślokas)

 6. 111. Rencontre de Bhīṣma et d’Arjuna. Bhīṣma déclare à Yudhiṣṭhira qu’il est las du massacre et ne désire plus vivre. Les Pāṇḍava avancent contre Bhīṣma. Les Kaurava viennent à la rescousse. Mêlée générale. (=  ślokas)

 6. 112. Combat de Duryodhana contre Abhimanyu. Combats singuliers. Arjuna et Śikhaṇḍin cherchent à approcher Bhīṣma. Exploits de Bhīṣma. Śikhaṇḍin combat Bhīṣma. Bhīṣma ne répond pas. Arjuna pousse Śikhaṇḍin. Bhīṣma combat seulement contre Arjuna. Duḥśāsana fait reculer les Pāṇḍava. Arjuna le défait et avance contre Bhīṣma. Duryodhana bat le rappel de ses troupes. Exploits d’Arjuna. (=  ślokas)

 6. 113. Mêlée générale. Les Kaurava se regroupent. Exploits de Bhīṣma. Kṛṣṇa pousse Arjuna à l’affronter. Śikhaṇḍin, protégé par Arjuna, s’avance contre Bhīṣma. (=  ślokas)

 6. 114. Ruée sur Bhīṣma qui se défend. Exploits de Bhīṣma. Les Kaurava viennent à la rescousse, les Pāṇḍava se précipitent. Śikhaṇḍin, protégé par Arjuna, continue à percer Bhīṣma de flèches. Bhīṣma se souvient qu’il peut choisir l’heure de sa mort et retire son cœur de la bataille. Il marche contre Arjuna. Il est blessé de tous côtés. Arjuna coupe tous ses arcs et le crible de flèches. Bhīṣma prend une épée et un bouclier. Arjuna démolit le bouclier de ses flèches. Les fils de Dhṛtarāṣṭra accourent pour secourir Bhīṣma. Arjuna les fait fuir. Bhīṣma, percé de flèches par Arjuna, blessé à mort, tombe de son char. Il est tellement percé de flèches que son corps ne touche pas terre. On est au solstice d’été, le soleil entre dans sa phase décroissante. Bhīṣma décide d’attendre le solstice d’hiver pour mourir. Désespoir des Kaurava, joie des Pāṇḍava. (=  ślokas)

 6. 115. Abattement dans les deux armées à la chute de Bhīṣma. Duḥśāsana en informe Droṇa. Les Kaurava se retirent de la bataille. Les Pāṇḍava arrêtent également le combat. Kaurava et Pāṇḍava viennent retrouver Bhīṣma sur son lit de flèches. Bhīṣma les accueille. Il demande un oreiller pour sa tête. Il refuse ceux qu’on lui apporte. Il demande un oreiller à Arjuna. Celui-ci lui en fait un avec trois flèches de son arc. Bhīṣma le félicite d’avoir agi comme il convenait. Bhīṣma annonce qu’il ne mourra pas avant le solstice d’hiver. Il refuse d’être soigné. Après avoir honoré Bhīṣma, les guerriers se retirent pour la nuit. Kṛṣṇa se réjouit de la chute de Bhīṣma. (=  ślokas)

 6. 116. Onzième jour de la bataille. Les Kaurava et les Pāṇḍava déposent les armes et viennent trouver Bhīṣma. Bhīṣma demande de l’eau à Arjuna. Arjuna perce la terre d’une flèche et l’eau jaillit. Bhīṣma fait l’éloge d’Arjuna. Il conjure Duryodhana d’abandonner le combat et de donner la moitié du royaume à Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 6. 117. Karṇa vient trouver Bhīṣma quand tous sont partis. Bhīṣma lui rappelle qu’il est fils de Kuntī et lui demande de cesser les hostilités. Karṇa restera fidèle à Duryodhana qui ne l’a pas rejeté. Il combattra Arjuna. Bhīṣma lui en donne la permission. (=  ślokas)

 

VII. LE LIVRE DE DRONA 8909 ślokas

(65) Consécration de Droṇa : 1-15

7. 1. Les armées entrent de nouveau en bataille. Description de l’armée Kaurava privée de Bhīṣma. Ils font appel à Karṇa, resté jusque là à l’écart du combat. (=  ślokas)

 7. 2. Karṇa fait l’éloge de Bhīṣma. Il promet de défaire les Pāṇḍava. Il se prépare à la bataille. Il va au combat. (=  ślokas)

 7. 3. En route, Karṇa voit Bhīṣma à terre et le rejoint. Sans Bhīṣma, qui peut affronter les Pāṇḍava ?. Les Kaurava sont dans la crainte devant Arjuna. Mais lui, il tuera Arjuna. (=  ślokas)

 7. 4. Bhīṣma encourage Karṇa et lui ordonne de combattre. Karṇa rejoint les Kaurava. (=  ślokas)

 7. 5. Duryodhana demande à Karṇa de choisir un chef pour l’armée. Karṇa propose Droṇa. Duryodhana demande à Droṇa de prendre le commandement de l’armée et de les conduire à la victoire. Droṇa accepte : il combattra les Pāṇḍava,. Il est investi du commandement en chef. (=  ślokas)

 7. 6. Dispositif “en chariot” pris par Droṇa, Duryodhana et Karṇa en tête, dispositif “grue” pour les Pāṇḍava, Arjuna en tête. Présages funestes. Choc des deux armées. Les Pāṇḍava reculent. (=  ślokas)

 7. 7. Mais ils se reprennent. Exploits de Droṇa. Droṇa, pourtant, a été tué par Dhṛṣṭadyumna (Saṃjaya raconte la bataille après qu’elle est terminée). (=  ślokas)

 7. 8. Dhṛtarāṣṭra ne comprend pas comment Droṇa a pu être tué et demande des explications. Eloge de Droṇa. (=  ślokas)

 7. 9. Dhṛtarāṣṭra continue à s’interroger sur la mort de Droṇa. Il demande des détails. (=  ślokas)

 7. 10. Dhṛtarāṣṭra fait l’éloge de Kṛṣṇa et ses hauts faits. La victoire des Kaurava est impossible. (=  ślokas)

 7. 11. Saṃjaya reprend le récit de la bataille. Duryodhana demande à Droṇa de capturer Yudhiṣṭhira vivant. S’il se contentait de le tuer, Arjuna remporterait quand même la victoire. Si Yudhiṣṭhira est pris vivant, on pourra encore le défaire par une partie de dés, l’envoyer en exil, et ses frères lui obéiront. Droṇa accepte, à condition qu’Arjuna soit écarté de la bataille. (=  ślokas)

 7. 12. Yudhiṣṭhira, averti par ses espions, demande à Arjuna de ne pas le quitter. Arjuna l’assure qu’aussi longtemps qu’il est vivant, Droṇa ne réussira pas à s’emparer de lui. Les deux armées s’avancent, Droṇa et Arjuna à leur tête. Exploits de Droṇa. (=  ślokas)

 7. 13. Suite des exploits de Droṇa. Il est comparé à une rivière. Combats singuliers. Exploits d’Abhimanyu. Combat d’Abhimanyu contre Śalya. (=  ślokas)

 7. 14. Combat à la massue de Bhīma contre Śalya. Śalya fuit. Les Kaurava sont défaits. (=  ślokas)

 7. 15. Vṛṣasena vient à la rescousse. La mêlée devient générale. Les Kaurava reculent. Droṇa tue Kumara. Droṇa tue Vyāghradatta et Siṃhasena. Droṇa se trouve face à Yudhiṣṭhira. Arjuna vient à la rescousse. Coucher du soleil, les armées se retirent. (=  ślokas)

 

(66) Mort des conjurés : 16-31

7. 16. Droṇa répète à Duryodhana qu’il ne peut s’emparer de Yudhiṣṭhira si Arjuna est à ses côtés. Il faut l’écarter. Les conjurés font vœu de tuer Arjuna ou de périr. Ils se préparent au combat. Ils défient Arjuna. Arjuna ne peut résister au défi, et met Yudhiṣṭhira sous la protection de Satyajit. Si Satyajit est tué, Yudhiṣṭhira devra quitter le combat. (=  ślokas)

 7. 17. Douzième jour de la bataille. Les conjurés se disposent en demilune. Arjuna sonne sa conque. Combat des conjurés contre Arjuna. Arjuna tue Sudhanvan. Les Trigarta fuient. Leur roi les rallie. (=  ślokas)

 7. 18. Arjuna emploie l’arme de Tvaṣṭṛ. Les conjurés le couvrent de flèches. Arjuna emploie l’arme de Vāyu. Exploits d’Arjuna. Il fait un carnage de ses opposants. (=  ślokas)

 7. 19. Pendant ce temps, Droṇa marche contre Yudhiṣṭhira. Dispositif “garuda” pour les Kaurava, en demi-cercle pour les Pāṇḍava. Dhṛṣṭadyumna protège Yudhiṣṭhira et marche contre Droṇa. La bataille fait rage. (=  ślokas)

 7. 20. Droṇa s’approche de Yudhiṣṭhira. Satyajit le défend. Combat de Satyajit et de Droṇa. Droṇa tue Satyajit. Yudhiṣṭhira fuit le combat. Droṇa le poursuit. Droṇa tue Śatānīka (frère de Virāṭa). Droṇa continue à progresser. Les Pāṇḍava se regroupent. Droṇa tue Kṣema, puis Vasudeva. Il continue à poursuivre Yudhiṣṭhira. Droṇa tue le prince des Pāñcāla. Il continue à progresser. (=  ślokas)

 7. 21. Duryodhana se réjouit de la défaite des Pāṇḍava, bousculés par Droṇa. Karṇa doute d’une victoire facile. (=  ślokas)

 7. 22. Les Pāṇḍava se regroupent. Enumération des guerriers du camp des Pāṇḍava et description de leur équipage. (description des oriflammes, puis des armes). (=  ślokas)

 7. 23. Dhṛtarāṣṭra …

7. 24. Mêlée générale et combats singuliers autour de Droṇa. Śatānīka tue Bhūtakarman. Bhūriśravas tue Maṇimant. (=  ślokas)

 7. 25. Combat de Bhīma contre Duryodhana. Bhīma défait le roi des Aṅga. Combat entre Bhīma et l’éléphant Supratika de Bhagadatta. Il échappe de justesse. Ravages causés par Bhagadatta sur son éléphant Supratika. Bhagadatta tue Ruciparvan. Avancée de Bhagadatta. (=  ślokas)

 7. 26. Arjuna entend les bruits de la bataille et veut aller à la rescousse des Pāṇḍava. Les conjurés le défient et l’attaquent. Arjuna lance l’arme de Brahmā. Il les défait et veut rejoindre les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 7. 27. Suśarman défie Arjuna. Arjuna défait Suśarman. Il avance en combattant vers Bhagadatta. Combat d’Arjuna contre Bhagadatta. Arjuna épargne Bhagadatta par respect des règles. (=  ślokas)

 7. 28. Combat d’Arjuna contre Bhagadatta. Kṛṣṇa s’interpose et reçoit en pleine poitrine l’arme de Viṣṇu qui devient une guirlande de fleurs. Histoire de l’arme infaillible de Viṣṇu donnée par Viṣṇu à Naraka, puis transmise à Bhagadatta. Arjuna tue Bhagadatta. (=  ślokas)

 7. 29. Arjuna tue Vṛṣaka et Acala (fils de Subala). Śakuni, pour venger ses frères, fait appel à la magie. Arjuna riposte en faisant appel à ses armes divines. Śakuni s’enfuit. Arjuna met en déroute les Kaurava. (=  ślokas)

 7. 30. Ils se reprennent. Mêlée générale. Rencontre de Droṇa contre Dhṛṣṭadyumna. Combat de Nīla contre Aśvatthāmā. Aśvatthāmā tue Nīla. (=  ślokas)

 7. 31. Bhīma se bat seul. Des renforts lui arrivent. Mêlée générale. Description du combat. Exploits de Droṇa. Arrivée d’Arjuna. Karṇa combat contre Arjuna. Les renforts arrivent des deux côtés. Mêlée générale. Le soleil se couche. (=  ślokas)

 

(67) Mort d’Abhimanyu : 32-51

7. 32. Treizième jour de la bataille. Les Kaurava sont découragés. Duryodhana reproche à Droṇa d’avoir échoué à prendre Yudhiṣṭhira. Droṇa promet de tuer un des héros des Pāṇḍava et demande à Duryodhana d’écarter Arjuna du combat. Les conjurés le défient à nouveau et l’entraînent au sud du champ de bataille. Saṃjaya annonce qu’Abhimanyu va trouver la mort. (=  ślokas)

 7. 33. Eloge des Pāṇḍava. Dispositif circulaire formé par Droṇa. (=  ślokas)

 7. 34. Les Pāṇḍava s’avancent. Droṇa les tient en respect. Yudhiṣṭhira envoie Abhimanyu percer ce cercle défendu par Droṇa. Il sera couvert par Bhīma, Dhṛṣṭadyumna et les Pāñcāla. (=  ślokas)

 7. 35. Abhimanyu s’avance. Son cocher l’en dissuade. Abhimanyu n’éprouve aucune crainte. Il avance et pénètre dans le cercle, malgré Droṇa. Il se trouve encerclé. Exploits d’Abhimanyu. (=  ślokas)

 7. 36. Duryodhana, en colère, avance contre Abhimanyu. Droṇa monte à la rescousse pour le protéger. Abhimanyu défait Karṇa. Abhimanyu tue le prince d’Aṣmaka. Abhimanyu défait Śalya. (=  ślokas)

 7. 37. Abhimanyu tue le frère de Śalya. Il continue à faire reculer ses adversaires. (=  ślokas)

 7. 38. Droṇa fait l’éloge d’Abhimanyu. Duryodhana lui reproche de le protéger. Duḥśāsana promet de tuer Abhimanyu. Les Pāṇḍava en mourront de désespoir. Combat d’Abhimanyu et de Duḥśāsana. (=  ślokas)

 7. 39. Abhimanyu défie Duḥśāsana et le défait. Les Pāṇḍava se réjouissent à ce spectacle. Abhimanyu défait Karṇa. (=  ślokas)

 7. 40. Abhimanyu tue le frère de Karṇa. Karṇa fuit. Les Kaurava reculent. Exploits d’Abhimanyu. (=  ślokas)

 7. 41. Les Pāṇḍava veulent venir aux côtés d’Abhimanyu. Jayadratha les tient en respect. Il avait reçu de Śiva le don de pouvoir résister seul aux Pāṇḍava, à condition qu’Arjuna ne soit pas avec eux. (=  ślokas)

 7. 42. Description de l’équipage de Jayadratha. Exploits de Jayadratha. Les Pāṇḍava ne peuvent rejoindre Abhimanyu. (=  ślokas)

 7. 43. Abhimanyu défait Karṇa. Abhimanyu tue le roi de Vāsati. Exploits d’Abhimanyu. (=  ślokas)

 7. 44. Suite des exploits d’Abhimanyu. Abhimanyu tue Rukmaratha (fils de Śalya). Abhimanyu emploie l’arme des gandharva. Abhimanyu défait Duryodhana. (=  ślokas)

 7. 45. Abhimanyu défait les principaux chefs des Kaurava. Seul Lakṣmana résiste. Duryodhana vient à la rescousse. Combat de Lakṣmana contre Abhimanyu. Abhimanyu tue Lakṣmana. Rage de Duryodhana. Abhimanyu repousse ses adversaires et marche contre Jayadratha. Abhimanyu tue Krātha. (=  ślokas)

 7. 46. Droṇa, Kṛpa, Karṇa, Aśvatthāmā, Bṛhadbala et Kṛtavarman encerclent Abhimanyu. Abhimanyu résiste. Abhimanyu tue Bṛhadbala. (=  ślokas)

 7. 47. Abhimanyu résiste. Abhimanyu tue Jayatsena (fils de Jarāsaṃdha) et Aśvaketu. Śakuni conseille une action commune. Ils prennent conseil auprès de Droṇa. Droṇa fait l’éloge d’Abhimanyu. Il conseille à Karṇa de faire tomber l’armure d’Abhimanyu à coups de flèches, de tuer ses cochers et ses chevaux, de couper son arc. Ainsi est fait. Abhimanyu, à pied, est réduit à combattre à l’épée contre six guerriers sur leurs chars. Il saute dans le ciel. Droṇa coupe d’une flèche la poignée de son épée et Karṇa son bouclier. Abhimanyu se saisit d’une roue de char. (=  ślokas)

 7. 48. La roue est détruite à coup de flèches. Abhimanyu saisit une massue et se précipite sur Aśvatthāmā. Celui-ci l’évite de justesse. Abhimanyu tue Kālakeya (fils de Subala). Le fils de Duḥśāsana tue Abhimanyu d’un coup de massue. Joie des Kaurava, peine des Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira réconforte ses troupes. Le soir tombe et la bataille cesse. Description du champ de bataille. (=  ślokas)

 7. 49. Yudhiṣṭhira fait l’éloge d’Abhimanyu. Il craint la réaction d’Arjuna. (=  ślokas)

 7. 50. Arjuna rentre au campement. Il est inquiet. En arrivant, il constate l’abattement du campement. Il ne voit pas Abhimanyu. Il exprime ses craintes. Il imagine la mort d’Abhimanyu. Devant le silence de ses frères, il comprend. Kṛṣṇa console Arjuna. Lamentations d’Arjuna. Arjuna reproche à ses frères d’avoir laissé tuer Abhimanyu. (=  ślokas)

 7. 51. Yudhiṣṭhira raconte à Arjuna les circonstances de la mort d’Abhimanyu. Colère d’Arjuna. Il jure solennellement de tuer Jayadratha le jour suivant avant le coucher du soleil. Sonnerie de conques. (=  ślokas)

 

(68) Le serment : 52-60

7. 52. Jayadratha, mis au courant, doute que la protection des Kaurava soit suffisante, et veut retourner chez lui. Duryodhana lui promet une protection rapprochée. Jayadratha va demander à Droṇa quelle est la différence entre lui et Arjuna. Ce qui fait la supériorité d’Arjuna, c’est son ascèse. Droṇa assure qu’il protégera Jayadratha. (=  ślokas)

 7. 53. Kṛṣṇa reproche à Arjuna d’avoir fait son serment sans le consulter. Il sera difficile à accomplir, les Kaurava sont avertis, et assureront la protection rapprochée de Jayadratha avec six guerriers : Karṇa, Bhūriśravas, Aśvatthāmā, Vṛṣasena, Kṛpa et Śalya. Dispositif prévu par les Kaurava : moitié chariot, moitié lotus. Arjuna ne voit pas là un obstacle. Avec Kṛṣṇa comme cocher, tout est possible. Il tuera Jayadratha. Il demande à Kṛṣṇa de préparer son char. (=  ślokas)

 7. 54. Présages. Craintes des Kaurava. Arjuna demande à Kṛṣṇa d’aller réconforter sa sœur Subhadrā. Kṛṣṇa console Subhadrā. (=  ślokas)

 7. 55. Lamentations de Subhadrā. Draupadī et Uttarā la rejoignent. Kṛṣṇa rejoint Arjuna. (=  ślokas)

 7. 56. Sacrifice nocturne. Kṛṣṇa retourne dans sa tente et médite sur les moyens d’aider Arjuna à accomplir son serment . Il en imagine les difficultés. Si nécessaire, il interviendra lui-même pour protéger Arjuna. - 153 - Il demande à Daruka, son cocher, de placer ses armes divines dans son char. (=  ślokas)

 7. 57. Arjuna voit Kṛṣṇa en rêve. Kṛṣṇa lui dit de ne pas se faire de souci pour le temps. Arjuna lui dit son inquiétude de ne pouvoir réaliser son serment. Jayadratha sera trop bien protégé, à l’arrière des onze armées, et le soleil se couche tôt. Kṛṣṇa lui recommande l’arme de Śiva. Arjuna concentre son esprit sur Śiva. Il est transporté en l’air avec Kṛṣṇa. Description du voyage et des endroits rencontrés. Ils arrivent en présence de Śiva. Adoration de Śiva. Śiva les accueille. Hymne à Śiva. Śiva les emmène au lac sacré et leur donne l’arme de Śiva. Ils retournent au campement. (=  ślokas)

 7. 58. Le quatorzième jour de la bataille. Lever de Yudhiṣṭhira. Sacrifice matinal. Dons aux brahmanes. Panégyriques. Kṛṣṇa demande audience. (=  ślokas)

 7. 59. Audience royale avec les principaux chefs des Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira demande à Kṛṣṇa de permettre que le vœu d’Arjuna se réalise. Louanges à Kṛṣṇa. Kṛṣṇa annonce que le vœu d’Arjuna se réalisera. (=  ślokas)

 7. 60. Arjuna arrive. Yudhiṣṭhira lui souhaite bonne chance. Arjuna lui raconte son rêve et sa rencontre avec Śiva. Kṛṣṇa équipe le char d’Arjuna. Départ d’Arjuna pour le combat. Souhaits de victoire. Arjuna demande à Yuyudhāna d’assurer la protection de Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 

(69) Mort de Jayadratha : 61-121

7. 61. Abattement dans le camp des Kaurava. Dhṛtarāṣṭra se rappelle la mauvaise conduite de Duryodhana. Il craint la défaite de ses fils. (=  ślokas)

 7. 62. Reproches de Saṃjaya à Dhṛtarāṣṭra. (=  ślokas)

 7. 63. Les Kaurava se préparent à la bataille. Droṇa place Jayadratha douze milles derrière ses troupes, avec une très forte escorte. Dispositif des Kaurava, moitié chariot, moitié cercle. A l’arrière, un autre dispositif en lotus. Dans ce dispositif en lotus, un dispositif en aiguille. A l’arrière, Jayadratha, entouré par une vaste force. (=  ślokas)

 7. 64. Présages funestes. Durmarṣana (fils de Dhṛtarāṣṭra) prend position à la tête du dispositif Kaurava. Fanfaronnades de Durmarṣana. Arjuna est en tête du dispositif Pāṇḍava. Kṛṣṇa sonne sa conque. Anxiété des Kaurava. Arjuna s’avance contre Durmarṣana. Exploits d’Arjuna et panique chez les Kaurava. Les Kaurava fuient devant Arjuna. (=  ślokas)

 7. 65. Duḥśāsana envoie une division d’éléphants contre Arjuna. Arjuna la défait. (=  ślokas)

 7. 66. Arjuna approche Droṇa et lui demande sa bénédiction et la permission de réaliser son serment. Droṇa lui répond qu’il doit d’abord le vaincre. Combat entre Droṇa et Arjuna. Kṛṣṇa conseille à Arjuna de continuer à progresser en laissant Droṇa. Arjuna pénètre dans l’armée. Une grande force est envoyée contre Arjuna. (=  ślokas)

 7. 67. Arjuna est ralenti. Droṇa le poursuit. Combat de Droṇa contre Arjuna. Arjuna évite Droṇa. Combat d’Arjuna contre Kṛtavarman. Combat d’Arjuna contre Śrutāyudha. Celui-ci possède une massue donnée par son père Varuṇa, qui le rend invincible au combat. Mais il ne doit pas la lancer contre quelqu’un qui ne combat pas. Il lance sa massue sur Kṛṣṇa. Combat d’Arjuna contre Śrutāyudha. Mort de Śrutāyudha. Arjuna tue Sudakṣina (prince des Kāmboja). (=  ślokas)

 7. 68. Arjuna progresse. Arjuna tue Śrutāyus et Acyutāyus, puis leurs fils Niyatāyus et Dīrghāyus. Renforts lancés contre Arjuna. Exploits d’Arjuna. Arjuna tue Śrutāyus (roi des Ambaṣṭa). (=  ślokas)

 7. 69. Duryodhana demande conseil à Droṇa. Il lui reproche de favoriser les Pāṇḍava. Droṇa réplique qu’il doit capturer Yudhiṣṭhira. Que Duryodhana affronte lui-même Arjuna. Droṇa fixe avec des incantations la cuirasse de Duryodhana de telle sorte qu’elle ne puisse être percée dans la bataille. Il conjure les différents Dieux de lui être favorables. Il raconte comment les Dieux étaient allés trouver Śiva pour se défaire de Vṛtra et comment Śiva avait donné à Indra sa cuirasse en lui enseignant les incantations. Ainsi Indra avait tué Vṛtra. Ce sont ces mêmes incantations que Droṇa a récitées. Duryodhana marche contre Arjuna. (=  ślokas)

 7. 70. Les Pāṇḍava attaquent Droṇa. Combat entre les deux armées. Dhṛṣṭadyumna fait reculer les armées de Droṇa. Réaction de Droṇa. Il fait reculer les armées des Pāṇḍava. Combats singuliers. Jayadratha est toujours à l’arrière, soigneusement protégé. (=  ślokas)

 7. 71. Combats singuliers. (=  ślokas)

 7. 72. Suite des combats. Description du champ de bataille. Dhṛṣṭadyumna, armé d’une épée monte sur le char de Droṇa. Combat de Droṇa contre Dhṛṣṭadyumna. Yuyudhāna vient à la rescousse de Dhṛṣṭadyumna. Les Pāñcāla emmènent Dhṛṣṭadyumna. (=  ślokas)

 7. 73. Combat de Droṇa contre Yuyudhāna. Tous s’arrêtent de combattre pour regarder ce combat. Combat incertain. Les deux armées viennent à la rescousse des deux combattants. (=  ślokas)

 7. 74. Arjuna progresse vers Jayadratha. Il se taille le passage à coup de flèches. Les chevaux d’Arjuna sont fatigués. Vinda et Anuvinda attaquent Arjuna. Arjuna tue Vinda et Anuvinda. Les Kaurava pressent Arjuna. Ses chevaux sont fatigués. Kṛṣṇa dételle les chevaux et les soigne, tandis que Arjuna tient ses adversaires en respect. Kṛṣṇa demande de l’eau pour abreuver les chevaux. Arjuna perce la terre d’un javelot et fait surgir un lac. Il crée un édifice de flèches. (=  ślokas)

 7. 75. Kṛṣṇa panse les chevaux tandis qu’Arjuna, seul et à terre, résiste à l’entière armée des Kaurava. Kṛṣṇa réatelle les chevaux après les avoir soigné, réconfortés et abreuvés. Arjuna continue sa progression vers Jayadratha. (=  ślokas)

 7. 76. Les Kaurava fuient devant Arjuna. Arjuna continue à progresser. Les Kaurava sont découragés. Arjuna aperçoit Jayadratha et se précipite vers lui. Duryodhana se met en travers de son chemin. (=  ślokas)

 7. 77. Kṛṣṇa excite Arjuna contre Duryodhana. Face à face de Duryodhana et d’Arjuna. Duryodhana défie Arjuna. (=  ślokas)

 7. 78. Combat d’Arjuna contre Duryodhana. La cuirasse de Duryodhana repousse les flèches d’Arjuna. Arjuna pense que la cuirasse de Duryodhana, mise en place par Droṇa, ne peut être percée. Arjuna tue les chevaux et les cochers de Duryodhana. Il détruit son arc et son char. Il lui perce les paumes. Des renfort se précipitent au secours de Duryodhana. Arjuna les tient en respect. Kṛṣṇa sonne sa conque. Les Kaurava sont terrifiés. De nouveaux renforts arrivent. (=  ślokas)

 7. 79. Les guerriers qui protégeaient Jayadratha (Bhūriśravas, Śala, Karṇa, Vṛṣasena, Kṛpa, Śalya, Aśvatthāmā) montent à l’assaut d’Arjuna avec Jayadratha. Les Kaurava viennent en renfort. Kṛṣṇa et Arjuna sonnent leur conques. Sonnerie en réponse des conques des Kaurava. Arjuna les affronte tous. (=  ślokas)

 7. 80. Description des enseignes et des oriflammes. Arjuna combat, seul contre tous. (=  ślokas)

 7. 81. Combat de Droṇa et des Kaurava contre les Pāñcāla. Combats singuliers. Combat de Yudhiṣṭhira contre Droṇa. Yudhiṣṭhira est désarmé. Droṇa se précipite sur lui. Yudhiṣṭhira échappe sur le char de Sahadeva. (=  ślokas)

 7. 82. Bṛhatkṣatra tue Kṣemadhūrti. Dhṛṣṭaketu tue Vīradhanvan. Sahadeva tue Niramitra (prince des Trigarta). Yuyudhāna défait les Magadha. (=  ślokas)

 7. 83. Combat des fils de Draupadī contre le fils de Somadatta. Il est tué par le fils de Sahadeva. Combat d’Alambusa contre Bhīma. Alambusa change de forme et devient invisible. Bhīma fait appel à l’arme de Tvaṣṭṛ. Alambusa fuit. (=  ślokas)

 7. 84. Combat entre Alambusa et Ghaṭotkaca. Ils font appel à la magie. Les Pāṇḍava viennent à la rescousse. Ghaṭotkaca tue Alambusa. (=  ślokas)

 7. 85. Combat de Yuyudhāna contre Droṇa. Droṇa presse Yuyudhāna. Yudhiṣṭhira et ses troupes accourent en renfort. Droṇa leur résiste. Yudhiṣṭhira entend au loin la conque de Kṛṣṇa. Il craint pour Arjuna et envoie Yuyudhāna à son secours. Insistance de Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 7. 86. Yuyudhāna répond qu’il a reçu de Kṛṣṇa et d’Arjuna mission de protéger Yudhiṣṭhira en leur absence : Droṇa a promis de s’emparer de lui. De toutes façons, Arjuna est capable de se défendre tout seul. Yudhiṣṭhira lui demande quand même d’aller au secours d’Arjuna. Dhṛṣṭadyumna assurera sa protection. (=  ślokas)

 7. 87. Yuyudhāna, de peur d’être accusé de couardise, accepte. Il devra traverser toute l’armée ennemie. Il décrit les adversaires qu’il devra affronter. Mais cela ne lui fait pas peur. Il fait préparer son char, ses armes et ses chevaux. Il se prépare lui-même. Bhīma veut l’accompagner. Yuyudhāna lui demande de rester pour la protection de Yudhiṣṭhira. Yuyudhāna part. (=  ślokas)

 7. 88. Dhṛṣṭadyumna marche contre Droṇa pour permettre à Yuyudhāna de passer. Yuyudhāna force son passage. Droṇa essaye d’empêcher Yuyudhāna de passer. Yuyudhāna évite Droṇa et continue d’avancer. Il se fraye un chemin en combattant. Droṇa le poursuit. Yuyudhāna défait Kṛtavarman. Il est stoppé par les Kāmboja. Dhṛṣṭadyumna affronte Droṇa qui poursuit Yuyudhāna. Les Pāñcāla affrontent Kṛtavarman. (=  ślokas)

 7. 89. Dhṛtarāṣṭra fait l’éloge de son armée. Il s’étonne des prouesses d’Arjuna et de Yuyudhāna. Il imagine le désarroi de ses fils. (=  ślokas)

 7. 90. Reproches de Saṃjaya à Dhṛtarāṣṭra : tout est de sa faute. Kṛtavarman continue à résister aux Pāṇḍava. Il défait Śikhaṇḍin. Il met en déroute les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 7. 91. Yuyudhāna affronte Kṛtavarman et le défait. Il continue son avance. Il défait une division d’éléphants. Combat de Yuyudhāna contre Jalasaṃdha. Yuyudhāna tue Jalasaṃdha. Droṇa rattrape Yuyudhāna. (=  ślokas)

 7. 92. Droṇa et les Kaurava attaquent Yuyudhāna. Combat de Duryodhana contre Yuyudhāna. Duryodhana est défait et fuit. Combat de Kṛtavarman contre Yuyudhāna. Yuyudhāna défait Kṛtavarman. Yuyudhāna poursuit son avancée. (=  ślokas)

 7. 93. Combat de Droṇa contre Yuyudhāna. Combat équilibré. Yuyudhāna tue le cocher de Droṇa et force de ses flèches ses chevaux à l’entraîner. Droṇa abandonne le combat et vient renforcer son dispositif ébranlé par les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 7. 94. Yuyudhāna poursuit son avancée. Combat de Yuyudhāna contre Sudarśana. Yuyudhāna tue Sudarśana. (=  ślokas)

 7. 95. Yuyudhāna décrit les opposants qu’il va devoir affronter et les prouesses qu’il va accomplir. Yuyudhāna défait les Yāvana. (=  ślokas)

 7. 96. Yuyudhāna continue sa progression. Duryodhana le poursuit. Yuyudhāna fait ralentir son cocher. Combat de Yuyudhāna contre les forces de Duryodhana. Yuyudhāna tue le cocher de Duryodhana. Duryodhana est entraîné par ses chevaux et les autres fuient. (=  ślokas)

 7. 97. Duryodhana rassemble ses troupes contre Yuyudhāna. Yuyudhāna les défait. Duḥśāsana envoie contre lui des montagnards combattant avec des pierres, mode de combat inconnu de Yuyudhāna. Yuyudhāna les défait. Droṇa entend le bruit du combat et veut poursuivre Yuyudhāna. Les fuyards rejoignent Droṇa. (=  ślokas)

 7. 98. Droṇa demande à Duḥśāsana pourquoi il fuit. Il lui reproche sa couardise et le relance au combat. Duḥśāsana retourne au combat contre Yuyudhāna. Droṇa revient contre les Pāṇḍava. Droṇa tue Vīraketu, Citraketu, Sudhanvan, Citravarman et Citraratha (fils de Drupada). Dhṛṣṭadyumna veut venger ses frères. Combat de Dhṛṣṭadyumna contre Droṇa. Droṇa tue le cocher de Dhṛṣṭadyumna. Ses chevaux entraînent Dhṛṣṭadyumna. (=  ślokas)

 7. 99. Duḥśāsana combat contre Yuyudhāna. Duryodhana lui envoie une force Trigarta en renfort. Yuyudhāna défait les Trigarta. Yuyudhāna défait Duḥśāsana. Il ne le tue pas, pour permettre à Bhīma de respecter son serment de tuer lui-même les cent fils de Dhṛtarāṣṭra. (=  ślokas)

 7. 100. Les Pāṇḍava passent à l’attaque. Duryodhana résiste. Exploits de Duryodhana. Mêlée générale. (=  ślokas)

 7. 101. Combat entre Droṇa et Bṛhatkṣatra. Droṇa tue Bṛhatkṣatra (Kekaya). Combat de Droṇa contre Dhṛṣṭaketu. Droṇa tue Dhṛṣṭaketu. Droṇa tue le fils de Jarāsaṃdha. Exploits de Droṇa. Droṇa tue Kṣatradharman (fils de Dhṛṣṭadyumna). L’armée Pāṇḍava hésite. Drupada vient en renfort

7. 102. Yudhiṣṭhira s’inquiète pour Arjuna et Yuyudhāna. Il envoie Bhīma à leur secours. Bhīma confie Yudhiṣṭhira à Dhṛṣṭadyumna. Bhīma se met en route. Au moment du départ, on entend la conque de Kṛṣṇa. Les fils de Dhṛtarāṣṭra encerclent Bhīma. Bhīma les dépasse et rejoint Droṇa. Il détruit son char d’un coup de massue. Bhīma tue Kundabhedin, Suṣena, Dīrghanetra, Vṛndāraka, Abhaya, Raudrakarman, Durvimocana, Vinda, Anuvinda, Suvarman, Sudarśana (fils de Dhṛtarāṣṭra). Bhīma continue sa progression. (=  ślokas)

 7. 103. Bhīma défait ses opposants. Droṇa essaie de l’arrêter. Bhīma renverse son char. Bhīma progresse à travers toutes les divisions lancées contre lui. Bhīma rejoint Yuyudhāna et aperçoit Arjuna. Yudhiṣṭhira entend leurs cris de joie et est rassuré. Yudhiṣṭhira fait l‘éloge d’Arjuna. Il se demande si la mort de Jayadratha amènera Duryodhana à faire la paix. (=  ślokas)

 7. 104. Combat de Karṇa contre Bhīma. Bhīma tue ses chevaux et son cocher. Karṇa monte sur le char de Vṛṣasena.

7. 105. Duryodhana vient trouver Droṇa. Il lui reproche de n’avoir pas réussi à arrêter Arjuna, Yuyudhāna et Bhīma. Que faut-il faire pour protéger Jayadratha ?. Droṇa répond que la bataille est la conséquence de la partie de dés et que l’enjeu de la partie d’aujourd’hui est Jayadratha. Il envoie Duryodhana renforcer la garde de Jayadratha. Duryodhana se précipite. Il rencontre Yudhāmanyu et Uttamaujas, les flanc-gardes d’Arjuna qui, après avoir été bloqués par Kṛtavarman, se hātent de leur côté de rejoindre Arjuna. Combat de Duryodhana contre Yudhāmanyu et Uttamaujas. (=  ślokas)

 7. 106. Combat de Bhīma contre Karṇa. Dhṛtarāṣṭra se demande comment un tel combat est possible. Le char de Karṇa est détruit, Karṇa monte dans un autre char. (=  ślokas)

 7. 107. Suite du combat entre Bhīma et Karṇa. Bhīma se rappelle les torts des Kaurava. Il presse Karṇa. Les chevaux des deux attelages s’entremêlent. L’issue du combat est incertaine. (=  ślokas)

 7. 108. Suite du combat entre Bhīma et Karṇa. Bhīma tue les chevaux et le cocher de Karṇa. Karṇa est désemparé. Duryodhana envoie son frère Durjaya au secours de Karṇa. Bhīma tue Durjaya. (=  ślokas)

 7. 109. Karṇa monte sur un autre char. Suite du combat entre Bhīma et Karṇa. Karṇa est de nouveau privé de son char. Duryodhana envoie son frère Durmukha au secours de Karṇa. Bhīma tue Durmukha. Karṇa est défait et fuit. (=  ślokas)

 7. 110. Dhṛtarāṣṭra se désespère de la défaite de Karṇa et s’interroge sur ses conséquences et sur les suites de la bataille. Saṃjaya lui reproche sa conduite passée. Cinq fils de Dhṛtarāṣṭra attaquent Bhīma. Karṇa les rejoint. Bhīma tue Durmarṣana, Duḥsaha, Durmada, Durdhara et Jaya. (=  ślokas)

 7. 111. Le combat reprend entre Bhīma et Karṇa. Karṇa, défait, fuit de nouveau. Duryodhana envoie sept fils de Dhṛtarāṣṭra en renfort. Karṇa les rejoint. Bhīma tue Citra, Upacitra, Citrākṣa, Cārucitra, Śarāsana, Citrāyudha et Citravarman. Karṇa reprend le combat contre Bhīma. (=  ślokas)

 7. 112. Reprise du combat entre Bhīma et Karṇa. Duryodhana envoie sept fils de Dhṛtarāṣṭra en renfort. Bhīma tue Śatruṃjaya, Śatruṃsaha, Citra, Citrāyudha, Dṛḍha, Citrasena, Vikarṇa. Cri de victoire de Bhīma. Saṃjaya rappelle à Dhṛtarāṣṭra que tout cela est la conséquence des mauvais agissements de ses fils et qu’il en est responsable. (=  ślokas)

 7. 113. Suite du combat entre Bhīma et Karṇa. Ils massacrent tout autour d’eux. - 159 -

7. 114. Suite du combat entre Bhīma et Karṇa. Bhīma est désarmé et privé de son char. Karṇa le poursuit. Bhīma soulève un éléphant mort pour le jeter sur Karṇa. Le combat cesse : Bhīma se souvient qu’Arjuna a fait le vœu de tuer lui-même Karṇa et Karṇa que Bhīma est son demi-frère. Karṇa se moque de Bhīma désarmé et sans char. Bhīma le défie à un combat à mains nues. Karṇa refuse. Arjuna vient à la rescousse de Bhīma et fait fuir Karṇa. (=  ślokas)

 7. 115. Yuyudhāna continue à avancer vers Arjuna. Combat de Yuyudhāna contre Alambusa. Yuyudhāna tue Alambusa (roi). Yuyudhāna tue les chevaux de Duḥśāsana. (=  ślokas)

 7. 116. Yuyudhāna tue cinquante princes Trigarta. Les Trigarta fuient. Yuyudhāna défait d’autres opposants. Il aperçoit Arjuna. Kṛṣṇa fait à Arjuna l’éloge de Yuyudhāna. Arjuna est inquiet que Yuyudhāna ait laissé Yudhiṣṭhira aux prises avec Droṇa. (=  ślokas)

 7. 117. Bhūriśravas défie Yuyudhāna. Réponse de Yuyudhāna. Combat de Yuyudhāna contre Bhūriśravas. Privé tous deux de char, ils s’affrontent à l’épée. Kṛṣṇa incite Arjuna à venir au secours de Yuyudhāna qui est fatigué. Bhūriśravas fait tomber Yuyudhāna et le saisit par les cheveux. Arjuna coupe le bras de Bhūriśravas d’une flèche. (=  ślokas)

 7. 118. Bhūriśravas reproche à Arjuna de l’avoir attaqué alors qu’il n’était pas engagé au combat avec lui et ne le voyait pas. Arjuna se défend d’avoir agi contrairement aux règles du combat. Bhūriśravas entre en prāya. Yuyudhāna coupe la tête de Bhūriśravas. Yuyudhāna se défend d’avoir mal agi. (=  ślokas)

 7. 119. Histoire de Bhūriśravas. Son père Somadatta, humilié au combat par Śini, obtient de Śiva d’avoir un fils qui humiliera le descendant de Śini devant tous. C’est ce qui s’est passé. Eloge des Vṛṣṇi. (=  ślokas)

 7. 120. Arjuna se hāte vers Jayadratha, car le soleil descend. Arjuna aperçoit Jayadratha, bien défendu. Duryodhana demande à Karṇa d’empêcher que Jayadratha soit tué. L’issue de la bataille en dépend. Karṇa combattra Arjuna, bien qu’il ait souffert de sa rencontre avec Bhīma. Arjuna avance au milieu des divisions ennemies avec Bhīma et Yuyudhāna. Duryodhana, Karṇa, Vṛṣasena, Śalya, Aśvatthāmā, Kṛpa et Jayadratha lui-même encerclent Arjuna. Exploits d’Arjuna. Combat d’Arjuna contre Karṇa. Karṇa est défait. Suite du combat et exploits d’Arjuna. (=  ślokas)

 7. 121. Exploits d’Arjuna. Il avance contre Jayadratha. Combat entre Arjuna et Jayadratha. Résistance des protecteurs de Jayadratha. Kṛṣṇa fait tomber la nuit alors que le jour n’est pas fini. Les Kaurava respirent : Arjuna n’a pas rempli son serment. Arjuna continue de combattre. Exploits d’Arjuna. Il défait les protecteurs de Jayadratha. Kṛṣṇa explique à Arjuna que la tête de Jayadratha ne doit pas tomber sur le sol. La propre tête de celui qui la ferait tomber au sol éclaterait en morceaux. Arjuna coupe la tête de Jayadratha et l’envoie au loin, poussée par ses flèches, tomber sur les genoux de son père, Vṛddhakṣatra. Vṛddhakṣatra se relève et fait tomber au sol la tête de Jayadratha. Sa tête éclate. Kṛṣṇa fait réapparaître le jour. Kṛṣṇa sonne sa conque. Yudhiṣṭhira se réjouit de la victoire d’Arjuna et avance contre Droṇa. Le combat se continue malgré la nuit tombée. (=  ślokas)

 

(70) Mort de Ghaṭotkaca : 122-154

7. 122. La nuit est tombée. Combat d’Arjuna contre Kṛpa et Aśvatthāmā. Kṛpa et Aśvatthāmā fuient. Arjuna se désole d’avoir du combattre contre son précepteur. Karṇa marche contre Yuyudhāna. Arjuna veut aller à la rescousse de Yuyudhāna : Kṛṣṇa l’en dissuade. Kṛṣṇa envoie son char avec son cocher Daruka à Yuyudhāna qui est sans char. Combat entre Yuyudhāna et Karṇa. Yuyudhāna détruit le char de Karṇa. Karṇa monte dans le char de Duryodhana. Le frère de Daruka apporte un autre char à Yuyudhāna. (=  ślokas)

 7. 123. La colère de Bhīma contre Karṇa n’est pas apaisée. Pour le calmer, Arjuna défie Karṇa et fait le serment de tuer son fils Vṛṣasena. Description du champ de bataille. Arjuna rejoint Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 7. 124. Kṛṣṇa annonce à Yudhiṣṭhira la mort de Jayadratha. Yudhiṣṭhira félicite Kṛṣṇa et Arjuna. Eloge de Kṛṣṇa. Arjuna pense que la victoire leur appartient, après les exploits de la journée. Yudhiṣṭhira félicite Yuyudhāna et Bhīma. (=  ślokas)

 7. 125. Désarroi de Duryodhana. Il s’accuse devant Droṇa d’être responsable de la mort de tant de héros. Il reproche à Droṇa d’avoir traité Arjuna avec complaisance. (=  ślokas)

 7. 126. Depuis la mort de Bhīṣma, Droṇa pense que les Kaurava vont être défaits : la conduite de Duryodhana est la cause de la défaite. Il reproche à Duryodhana la mort de Jayadratha, qu’il n’a pas su défendre. Il se prépare à affronter les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 7. 127. Duryodhana se plaint à Karṇa de ce que Droṇa a volontairement laissé passer Arjuna. Karṇa excuse Droṇa. C’est le destin qui a décidé. (=  ślokas)

 7. 128. Combat entre les Pāṇḍava et les Pāñcāla d’une part et la division d’éléphants de Duryodhana. Duryodhana pénètre l’armée des Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira défait Duryodhana. Droṇa vient à son secours. (=  ślokas)

 7. 129. Les forces des Pāṇḍava se regroupent contre Droṇa. Description du combat dans la nuit.

7. 130. Droṇa tue Śibi. Bhīma tue de ses poings le fils du roi des Kaliṅga, et Dhruva (le frère du précédent), et Jayaratha. Bhīma tue de ses poings Durmada et Duṣkarṇa (fils de Dhṛtarāṣṭra). (=  ślokas)

 7. 131. Somadatta reproche à Yuyudhāna d’avoir tué Bhūriśravas alors qu’il se retirait du combat. Réponse de Yuyudhāna. Combat entre Somadatta et Yuyudhāna. Somadatta, défait, est emmené par son cocher. Mêlée générale. Droṇa défait les Pāṇḍava. Arjuna et Bhīma viennent à la rescousse. Ghaṭotkaca avance contre Aśvatthāmā. Description de l’équipage de Ghaṭotkaca. Combat entre Aśvatthāmā et Ghaṭotkaca. Aśvatthāmā tue Añjanaparvan (fils de Ghaṭotkaca). Illusions crées par Ghaṭotkaca. Duryodhana envoie Śakuni avec une grande force contre les Pāṇḍava. Suite du combat entre Aśvatthāmā et Ghaṭotkaca. Exploits d’Aśvatthāmā. Aśvatthāmā défait l’armée de rākṣasa de Ghaṭotkaca. Dhṛṣṭadyumna vient en renfort de Ghaṭotkaca. Aśvatthāmā tue Suratha, Śatruṃjaya, Balānīka, Jayānīka, Jaya, Pṛṣadhra, Candradeva (fils de Drupada), les dix fils de Kuntibhoja, Śrutāyus. Aśvatthāmā perce Ghaṭotkaca d’une flèche et le fait tomber de son char. Dhṛṣṭadyumna l’emmène. (=  ślokas)

 7. 132. Combat de Somadatta contre Yuyudhāna et Bhīma. Bāhlīka vient au secours de son fils. Bhīma tue Bāhlīka. Bhīma tue Nāgadatta, Dṛḍharatha, Vīrabāhu, Ayobhuja, Dṛḍha, Suhasta, Viragas, Pramatha et Ugrayāyin (fils de Dhṛtarāṣṭra). Bhīma tue Vṛkaratha (frère de Karṇa), Śatacandra. Bhīma tue Gavākṣa, Śarabha, Vibhu, Subhaga et Bhanudatta (frères de Śakuni). Yudhiṣṭhira défait les alliés des Kaurava. Combat entre Droṇa et Yudhiṣṭhira. Combat égal. Mêlée générale. Les Kaurava fuient. (=  ślokas)

 7. 133. Duryodhana envoie Karṇa en renfort. Vantardises de Karṇa. Kṛpa se moque de lui. Discussion entre Karṇa et Kṛpa. Karṇa insulte Kṛpa. (=  ślokas)

 7. 134. Aśvatthāmā prend la défense de son oncle (Kṛpa). Il insulte Karṇa et veut lui couper la tête. Duryodhana calme Aśvatthāmā. Combat entre Karṇa et les Pāṇḍava. Prouesses de Karṇa. Combat entre Karṇa et Arjuna. Arjuna défait Karṇa. Duryodhana marche contre Arjuna. Aśvatthāmā l’en dissuade. Duryodhana envoie Aśvatthāmā contre les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 7. 135. Aśvatthāmā promet de défaire les Pāñcāla et les Somaka. Aśvatthāmā fait fuir les Pāñcāla et les Somaka. Dhṛṣṭadyumna arrive à la rescousse. Combat entre Dhṛṣṭadyumna et Aśvatthāmā. Aśvatthāmā défait Dhṛṣṭadyumna. Il fait fuir les Pāñcāla. (=  ślokas)

 7. 136. Les Pāṇḍava viennent à la rescousse. Ils font un carnage de leurs ennemis. Droṇa contre-attaque. Arjuna et Bhīma stoppent Droṇa. Les Kaurava fuient. (=  ślokas)

 7. 137. Combat entre Somadatta et Yuyudhāna. Yuyudhāna tue Somadatta. Combat entre Yudhiṣṭhira et Droṇa. Kṛṣṇa conseille à Yudhiṣṭhira de laisser Droṇa et de combattre Duryodhana. Yudhiṣṭhira rejoint Bhīma. (=  ślokas)

 7. 138. Combat confus dans la nuit entre les deux armées. Duryodhana réorganise ses troupes et les munit de lampes. Description de l’armée illuminée. Les Pāṇḍava font de même. (=  ślokas)

 7. 139. Arjuna pénètre l’armée des Kaurava. Duryodhana organise la protection de Droṇa. Mêlée générale. (=  ślokas)

 7. 140. Yudhiṣṭhira centre le combat sur Droṇa. Combats singuliers. Combat entre Yudhiṣṭhira et Kṛtavarman. Kṛtavarman défait Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 7. 141. Yuyudhāna tue Bhūri. Combat entre Aśvatthāmā et Ghaṭotkaca. Victoire d’Aśvatthāmā. Combat entre Bhīma et Duryodhana. Bhīma pense avoir tué Duryodhana et crie sa victoire. (=  ślokas)

 7. 142. Combat entre Karṇa et Sahadeva. Karṇa défait Sahadeva et se moque de lui. Combat entre Virāṭa et Śalya. Śalya tue Śatānīka (frère de Virāṭa). Śalya défait Virāṭa que son cocher emmène. Arjuna avance contre Śalya. Alambusa lui résiste. Arjuna le défait. (=  ślokas)

 7. 143. Śatānīka (fils de Nakula) défait Citrasena. Vṛṣasena (fils de Karṇa) défait Drupada. Duḥśāsana défait Prativindhya. (=  ślokas)

 7. 144. Nakula défait Śakuni. Combat entre Kṛpa et Śikhaṇḍin. Śikhaṇḍin est défait. Le combat devient général. Confusion dans la nuit. (=  ślokas)

 7. 145. Combat entre Dhṛṣṭadyumna et Droṇa. Les Kaurava arrivent au secours de Droṇa. Dhṛṣṭadyumna tue Drumasena. Yuyudhāna vient au secours de Dhṛṣṭadyumna. Combat de Yuyudhāna contre Karṇa et son fils. On entend le son de l’arc d’Arjuna. Karṇa demande à Duryodhana d’empêcher Arjuna de rejoindre Dhṛṣṭadyumna. Duryodhana envoie Śakuni contre les Pāṇḍava. Yuyudhāna est encerclé. (=  ślokas)

 7. 146. Yuyudhāna défait Duryodhana. Combat entre Arjuna et Śakuni. Arjuna défait Śakuni. Dhṛṣṭadyumna stoppe l’avancée de Droṇa et défait les armées Kaurava. (=  ślokas)

 7. 147. Duryodhana, devant la déroute de son armée, fait des reproches amers à Droṇa et à Karṇa. Karṇa et Droṇa se précipitent sur Yuyudhāna. Droṇa et Kṛpa mettent en déroute l’armée des Pāṇḍava. Arjuna rallie ses guerriers. Mêlée générale. (=  ślokas)

 7. 148. Combat entre Karṇa et Dhṛṣṭadyumna. Défaite de Dhṛṣṭadyumna. Exploits de Karṇa. Yudhiṣṭhira demande à Arjuna de stopper la progression de Karṇa. Kṛṣṇa conseille d’envoyer plutôt Ghaṭotkaca. Ghaṭotkaca marche sur Karṇa. - 163 -

7. 149. Duryodhana demande à Duḥśāsana de protéger Karṇa. Alambusa, le fils du rākṣasa Jaṭāsura demande à Duryodhana la permission de combattre les Pāṇḍava. Duryodhana l’envoie contre Ghaṭotkaca. Combat entre Alambusa et Ghaṭotkaca. Ghaṭotkaca tue Alambusa. Ghaṭotkaca jette la tête d’Alambusa sur le char de Duryodhana et marche sur Karṇa. (=  ślokas)

 7. 150. Description de Ghaṭotkaca. Combat entre Ghaṭotkaca et Karṇa. (=  ślokas)

 7. 151. Alāyudha, désireux de se venger de Bhīma, demande à Duryodhana la permission de combattre Bhīma. Description d’Alāyudha. (=  ślokas)

 7. 152. Duryodhana envoie Alāyudha contre Ghaṭotkaca. Combat entre Ghaṭotkaca et Alāyudha. Karṇa en profite pour attaquer Bhīma. Bhīma le dédaigne et se précipite sur Alāyudha. Combat entre Bhīma et Alāyudha. (=  ślokas)

 7. 153. Kṛṣṇa envoie Ghaṭotkaca en renfort de Bhīma. Ghaṭotkaca laisse Karṇa et rencontre Alāyudha, tandis que Bhīma marche sur Karṇa. Combat entre Ghaṭotkaca et Alāyudha. Ghaṭotkaca tue Alāyudha. Il jette à Duryodhana la tête d’Alāyudha. Craintes de Duryodhana. (=  ślokas)

 7. 154. Exploits de Karṇa. Ghaṭotkaca marche contre Karṇa. Le combat est égal. Ghaṭotkaca se déchaīne. Pressé par les Kaurava, Karṇa envoie son dard naikartana, qu’il avait obtenu d’Indra, et qu’il réservait pour tuer Arjuna. Karṇa tue Ghaṭotkaca. En tombant, celui-ci écrase une armée entière. (=  ślokas)

 

(71) Mort de Droṇa : 155-165

7. 155. Les Pāṇḍava se désespèrent de la mort de Ghaṭotkaca, mais Kṛṣṇa manifeste sa joie. Arjuna s’en étonne. Kṛṣṇa se réjouit de la disparition du dard de Karṇa. Maintenant, Karṇa peut être vaincu. Quand la roue de son char s’embourbera, Arjuna pourra le tuer. Kṛṣṇa rappelle la mort de Jarāsaṃdha, de Śiśupāla et d’Ekalavya et des rākṣasa. (=  ślokas)

 7. 156. S’ils n’avaient pas été tués, ils auraient été des ennemis redoutables. Comment la massue śtūṇakarṇa de Jarāsaṃdha a été détruite, ce qui a permis à Bhīma de le tuer. Comment Ekalavya a été privé de son pouce par Droṇa, et tué par Kṛṣṇa. Comment Śiśupāla a été tué par Kṛṣṇa. Comment Hiḍimba, Baka, Kirmīra, redoutables rākṣasa, ont été tués par Bhīma, et Alāyudha par Ghaṭotkaca. Si Karṇa n’avait pas tué Ghaṭotkaca, Kṛṣṇa aurait du le faire lui-même : c’était un rākṣasa, un ennemi des brahmanes. (=  ślokas)

 7. 157. Ainsi Kṛṣṇa a envoyé Ghaṭotkaca contre Karṇa pour priver ce dernier de son dard. Sinon, Arjuna aurait été tué par Karṇa. Les Kaurava, dans leurs conseils nocturnes, avaient pourtant décidé de tuer Arjuna, et Kṛṣṇa si cela ne suffisait pas. Ils avaient répété à Karṇa de n’utiliser son dard contre personne d’autre qu’Arjuna. Mais Kṛṣṇa a bien manœuvré en envoyant Ghaṭotkaca contre Karṇa et en obligeant celui-ci à se défendre. Kṛṣṇa considère qu’ainsi Arjuna est sauvé. (=  ślokas)

 7. 158. Tous les soirs, les Kaurava répétaient à Karṇa de ne se servir de son dard que contre Arjuna ou Kṛṣṇa. Mais Karṇa a oublié cette résolution. Le combat continue dans la nuit. Yudhiṣṭhira demande à Bhīma de résister aux Kaurava qui les pressent. Yudhiṣṭhira pleure Ghaṭotkaca. Il pense que Karṇa et Droṇa étaient plus coupables de la mort d’Abhimanyu que Jayadratha. Il décide de tuer lui-même Karṇa. Arjuna suit Yudhiṣṭhira. Vyāsa encourage Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 7. 159. Yudhiṣṭhira envoie ses troupes contre Droṇa. Combat entre les Pāṇḍava et les Kaurava. Il est minuit, les combattants sont fatigués. A la suggestion d’Arjuna, les deux armées font trêve et dorment. Description des armées endormies. La lune se lève. La bataille recommence. (=  ślokas)

 7. 160. Reproches de Duryodhana à Droṇa. Droṇa fait l’éloge d’Arjuna. Droṇa se moque de Duryodhana qui jure de tuer Arjuna. (=  ślokas)

 7. 161. Quinzième jour de la bataille. L’aurore se lève. L’armée des Kaurava est divisée en deux corps. Arjuna garde Droṇa et Karṇa sur sa gauche. Arjuna avance. Droṇa contre-attaque. Droṇa tue les trois petits-fils de Drupada. Droṇa tue Virāṭa et Drupada. Dhṛṣṭadyumna jure de tuer Droṇa. Les Kaurava le protègent. Dhṛṣṭadyumna ne peut avancer. Bhīma vient à la rescousse. Furieux combats. Le soleil se lève. (=  ślokas)

 7. 162. Description du combat. Combat entre Duryodhana et Nakula et Sahadeva. (=  ślokas)

 7. 163. Duḥśāsana attaque Sahadeva. Combat entre Bhīma et Karṇa. Le char de Bhīma est détruit. Combat entre Arjuna et Droṇa. Le combat est égal. la mêlée reprend. (=  ślokas)

 7. 164. Combats singuliers. Combat entre Duryodhana et Yuyudhāna. Ils évoquent leur vieille amitié. Yuyudhāna prend l’avantage. Karṇa veut venir au secours de Duryodhana. Bhīma l’en empêche. Combat entre Bhīma et Karṇa. Yudhiṣṭhira rameute ses troupes. Droṇa presse les Pāṇḍava. Kṛṣṇa imagine un stratagème pour affaiblir Droṇa : qu’on lui dise que son fils Aśvatthāmā a trouvé la mort. Bhīma tue un éléphant du nom d’Aśvatthāmā et clame qu’Aśvatthāmā est mort. Droṇa ne pense pas que ce soit vrai, et continue à combattre. Droṇa demande à Yudhiṣṭhira si Aśvatthāmā est bien mort. Kṛṣṇa conseille à Yudhiṣṭhira de mentir. Yudhiṣṭhira dit à voix basse : « L’éléphant » et ajoute à voix haute : « Aśvatthāmā est mort ». Droṇa se désespère. - 165 - Dhṛṣṭadyumna l’attaque. Combat entre Droṇa et Dhṛṣṭadyumna. Dhṛṣṭadyumna est privé de son char. Il continue le combat à l’épée. Yuyudhāna vient au secours de Dhṛṣṭadyumna. Les Kaurava viennent à la rescousse. (=  ślokas)

 7. 165. Combat général. Yudhiṣṭhira envoie les Pāṇḍava contre Droṇa. Exploits de Droṇa. Dhṛṣṭadyumna revient contre Droṇa. Bhīma reproche à Droṇa, un brahmane, de combattre, maintenant que son fils est mort. Droṇa dépose les armes et entre en méditation. Il monte au ciel. On croit voir deux soleils. Dhṛṣṭadyumna coupe la tête de Droṇa (il est déjà mort), malgré l’interdiction d’Arjuna. Les armées Kaurava se débandent. Joie des Pāṇḍava. Bhīma embrasse Dhṛṣṭadyumna et lui promet de l’embrasser à nouveau quand Karṇa et Duryodhana seront morts. Découragement des Kaurava. Ils fuient tous le combat. Seul Aśvatthāmā continue le combat. Aśvatthāmā demande à Duryodhana pourquoi tous fuient. Duryodhana pleure. Kṛpa lui apprend la mort de son père. Il lui raconte le dernier combat de Droṇa et comment il a été trompé. Colère d’Aśvatthāmā. (=  ślokas)

 

(72) L’ arme de Nārāyaṇa : 166-173

7. 166. Aśvatthāmā est l’égal de son père. Eloge d’Aśvatthāmā. Indignation d’Aśvatthāmā. Il jure d’exterminer les Pāñcāla et Dhṛṣṭadyumna, et de vaincre les Pāṇḍava. Il possède une arme que personne ne connaît, l’arme suprême de Nārāyaṇa. Mais cette arme ne doit jamais être lancée contre ceux qui abandonnent le combat. Les Kaurava se reprennent. Aśvatthāmā invoque l’arme de Nārāyaṇa. (=  ślokas)

 7. 167. Funestes présages. Yudhiṣṭhira se demande ce qui motive la nouvelle ardeur des Kaurava. Arjuna pense qu’Aśvatthāmā leur a redonné confiance. Il reproche son mensonge à Yudhiṣṭhira. Il déplore l’acte mauvais de Dhṛṣṭadyumna. Il déplore la mort de Droṇa, son maître. (=  ślokas)

 7. 168. Bhīma rappelle à Arjuna tous les torts qu’ils ont subi : il n’a pas à se sentir honteux. Dhṛṣṭadyumna montre que la conduite de Droṇa n’était pas parfaite. Il devrait être félicité, non pas montré du doigt. (=  ślokas)

 7. 169. Yuyudhāna reproche à Dhṛṣṭadyumna sa conduite indigne. Il est meurtrier d’un brahmane. Il doit être tué. Réponse de Dhṛṣṭadyumna. Il reproche à Yuyudhāna la mort de Bhūriśravas sans défense. Il rappelle les méfaits des Kaurava. Yuyudhāna veut tuer Dhṛṣṭadyumna. Bhīma l’en empêche. Sahadeva calme Yuyudhāna et lui rappelle l’amitié entre les Pāñcāla et les Vṛṣṇi. Dhṛṣṭadyumna provoque Yuyudhāna. Kṛṣṇa les calme. (=  ślokas)

7. 170. Prouesses d’Aśvatthāmā. Il répète son serment de défaire les Pāṇḍava, de détruire les Pāñcāla et de tuer Dhṛṣṭadyumna. Il invoque l’arme de Nārāyaṇa. Destructions causées par cette arme. Découragement de Yudhiṣṭhira qui veut abandonner le combat. Kṛṣṇa ordonne à tous les combattants de déposer les armes et de descendre de leur char : l’arme de Nārāyaṇa sera ainsi inopérante. Bhīma refuse de déposer ses armes. Il se précipite sur Aśvatthāmā. Il est frappé sur la tête par l’arme de Nārāyaṇa. (=  ślokas)

 7. 171. Bhīma devient incandescent, consumé par l’énergie de cette arme. Arjuna et Kṛṣṇa, désarmés eux-mêmes, viennent prendre les armes de Bhīma et le forcent à descendre de son char. L’énergie de l’arme de Nārāyaṇa est désamorcée . Les Pāṇḍava reprennent leurs armes. Duryodhana demande à Aśvatthāmā de relancer son arme. Aśvatthāmā répond que l’arme ne peut être ramenée et employée deux fois. Combat entre Aśvatthāmā et Dhṛṣṭadyumna. Aśvatthāmā défait Dhṛṣṭadyumna. Yuyudhāna vient à son secours. Yuyudhāna défait Aśvatthāmā. Aśvatthāmā revient au combat et défait Yuyudhāna, puis Dhṛṣṭadyumna. Les Pāṇḍava viennent à la rescousse. Combat entre Aśvatthāmā et les Pāṇḍava. Aśvatthāmā tue Sudarśana, Bṛhatkṣatra, le prince des Cedi. Combat entre Bhīma et Aśvatthāmā. Bhīma, son cocher blessé, est emporté par ses chevaux. (=  ślokas)

 7. 172. Arjuna, en colère, défie Aśvatthāmā. Aśvatthāmā lance l’arme d'Agni . Ravages produits par cette arme. Arjuna lance l’arme de Brahmā. Aśvatthāmā fuit le combat. Vyāsa lui explique pourquoi son arme n’a pas porté ses fruits. Nārāyaṇa, par ses austérités a obtenu de rencontrer Śiva. Louanges à Śiva. Śiva donne à Nārāyaṇa de ne pouvoir être vaincu au combat, même par lui-même. Kṛṣṇa est Nārāyaṇa. Arjuna est Nara. Aśvatthāmā est une incarnation partielle de Śiva. Aśvatthāmā reconnaît la divinité de Kṛṣṇa. Les deux armées se retirent pour la nuit. (=  ślokas)

 7. 173. Arjuna voyait constamment devant son char un être brillant qui tuait ses ennemis à sa place. Vyāsa lui explique qu’il s’agissait de Śiva. Description de Śiva. Śiva détruit le sacrifice de Dakṣa, puis le rétablit, après en avoir reçu une part substantielle. Les Dieux font allégeance à Śiva. Śiva détruit la triple ville des démons. Śiva, sous la forme d’un enfant, paralyse Indra. Brahmā et tous les Dieux viennent l’adorer. Ainsi Śiva est satisfait. Description de Śiva. Les noms de Śiva. (=  ślokas)

 

VIII. LE LIVRE DE KARNA 4900 ślokas

(73) Mort de Karṇa : 1-69

8. 1. Découragement des Kaurava. Ils ressassent les griefs des Pāṇḍava, et ne peuvent dormir. Rites matinaux. Le combat recommence. Pendant deux jours les Kaurava seront sous le commandement de Karṇa, puis Karṇa sera tué. Dhṛtarāṣṭra se lamente de la mort de Bhīṣma et de Droṇa. C’est la destinée. (=  ślokas)

 8. 2. Duryodhana réconforte son armée et nomme Karṇa commandant en chef. Mais, raconte Saṃjaya, celui-ci sera tué par Arjuna. (=  ślokas)

 8. 3. Dhṛtarāṣṭra se désespère. Gāndhārī s’évanouit. Saṃjaya les réconforte. (=  ślokas)

 8. 4. Saṃjaya récapitule tous ceux, appartenant au camp des Kaurava, qui sont morts ou vont mourir dans la bataille. Il énumère les morts dans le camp des Pāṇḍava. Il énumère les survivants dans le camp des Kaurava. (=  ślokas)

 8. 5. Dhṛtarāṣṭra fait l’éloge de Karṇa. Comment a-t-il pu être tué ?. Dhṛtarāṣṭra accuse le destin. Il craint pour la suite de la bataille. Comment Karṇa a-t-il pu être tué?

8. 6. Conseil des Kaurava. Aśvatthāmā propose Karṇa comme commandant en chef. Duryodhana rappelle la mort de Bhīṣma et de Droṇa et nomme Karṇa commandant en chef. Karṇa accepte et promet de défaire les Pāṇḍava. Investiture de Karṇa. (=  ślokas)

 8. 7. Les Kaurava se préparent durant la nuit. Dispositif crocodile. Dispositif en demi lune pour les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 8. 8. Seizième jour de la bataille. Mêlée générale. Description des armées Pāṇḍava. Combat entre Bhīma et Kṣemadhūrti. Bhīma tue Kṣemadhūrti. (=  ślokas)

 8. 9. Combats singuliers. Yuyudhāna tue Anuvinda et Vinda (princes Kekaya). (=  ślokas)

 8. 10. Śrutakarman tue Citrasena. Prativindhya tue Citra. (=  ślokas)

 8. 11. Combat entre Bhīma et Aśvatthāmā. Blessés tous deux, leurs cochers les emmènent. (=  ślokas)

 8. 12. Combat d’Arjuna contre les Conjurés. Aśvatthāmā défie Arjuna. Arjuna combat les Conjurés et Aśvatthāmā. Suite du combat entre Arjuna et Aśvatthāmā. Les chevaux d’Aśvatthāmā l’emportent loin du combat. (=  ślokas)

 8. 13. Combat entre Arjuna et Daṇḍadhāra (roi des Magadha). Arjuna tue Daṇḍadhāra et son frère Daṇḍa. (=  ślokas)

 8. 14. Suite du combat entre Arjuna et les Conjurés. Arjuna tue le fils d’Ugrāyudha. Exploits d’Arjuna. Kṛṣṇa montre le champ de bataille à Arjuna. Arrivée de Pāṇḍya. (=  ślokas)

 8. 15. Exploits de Pāṇḍya contre l’armée de Karṇa. Aśvatthāmā provoque Pāṇḍya au combat. Combat entre Aśvatthāmā et Pāṇḍya. Aśvatthāmā détruit le char de Pāṇḍya. Pāṇḍya monte un éléphant. Aśvatthāmā tue Pāṇḍya. (= 43 ślokas)

8. 16. Exploits de Karṇa contre l’armée des Pāṇḍava. Mêlée générale. (=  ślokas)

 8. 17. Attaque d’une armée d’éléphants contre les Pāṇḍava. Yuyudhāna tue le roi des Vaṅga, Nakula le roi des Aṅga. L’armée d’éléphants est mise en pièces. Combat entre Sahadeva et Duḥśāsana. Sahadeva défait Duḥśāsana. Karṇa défie Nakula. Combat entre Karṇa et Nakula. Karṇa défait Nakula. Karṇa se moque de lui, mais ne le tue pas. Exploits de Karṇa contre les Pāṇḍava. (=  ślokas)

 8. 18. Combat entre Yuyutsu et Ulūka. Ulūka défait Yuyutsu. Combat entre Śrutakarman et Śatānīka, entre Sutasoma et Śakuni. Kṛpa bloque l’avancée de Dhṛṣṭadyumna. Dhṛṣṭadyumna refuse le combat contre son précepteur. Combat entre Śikhaṇḍin et Kṛtavarman. Kṛtavarman défait Śikhaṇḍin. (=  ślokas)

 8. 19. Arjuna contre un regroupement de guerriers. Arjuna tue Śatruṃjaya, le fils de Suśruta, Candrasena, Satyasena, Citravarman, Mitrasena. Arjuna finit de défaire les Conjurés. Combat entre Duryodhana et Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira tue le cocher et les chevaux de Duryodhana. Tous se regroupent autour de Duryodhana. Mêlée générale. Description du combat. (=  ślokas)

 8. 20. Rencontre entre Duryodhana et Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira défait Duryodhana. Bhīma lui demande de ne pas le tuer et Yudhiṣṭhira l’épargne. (=  ślokas)

 8. 21. Mêlée générale. Description du carnage. Exploits d’Arjuna. Karṇa résiste et défait les Pāṇḍava. Arjuna défait les Kaurava. Le soleil se couche et les deux camps se retirent. (=  ślokas)

 8. 22. Conseil des Kaurava. Karṇa promet de défaire Arjuna le lendemain. Au matin suivant les Kaurava découvrent le dispositif des Pāṇḍava. Ils se tournent vers Karṇa. Karṇa va affronter Arjuna. Il est meilleur combattant qu’Arjuna. Son arc Vijaya est supérieur à Gāṇḍīva;. Mais Arjuna a pour cocher Kṛṣṇa. Karṇa demande Śalya comme cocher. Ainsi il pourra vaincre Arjuna. (=  ślokas)

 8. 23. Śalya devient cocher de Karṇa. Duryodhana demande à Śalya d’accepter d’être le cocher de Karṇa. Śalya refuse avec indignation et menace de rentrer chez lui. Duryodhana le flatte. Śalya hésite. (=  ślokas)

 8. 24. La destruction de la triple cité des démons. Duryodhana raconte l’histoire des trois fils de Tāraka : Tarākṣa, Kamalākṣa et Vidyunmālin. Les démons ayant été défaits par les Dieux, ils se livrent à de grandes austérités et demandent à Brahmā de ne pouvoir être tués par aucune créature. Brahmā refuse. Ils demandent alors de régner sur la terre dans une triple cité. Après mille ans, les trois villes seront réunies, et Śiva les détruira d’une flèche. L’Asura Maya crée les trois cités. Description des trois cités, une d’or, une d’argent et une de fer. Hari, le fils de Tarakākṣa, se livre à une ascèse farouche, et obtient de Brahmā un lac qui ressuscite les morts au combat, avec une énergie redoublée. Ainsi, les démons se multiplient et ravagent la terre. Indra n’arrive pas à détruire les trois cités. Les Dieux recourent à Śiva. Salutations des Dieux à Śiva. Brahmā lui demande de détruire les démons. Śiva demande aux Dieux de s’unir et de défaire les démons : il donnera la moitié de sa force. Les Dieux, même unis, ne sont pas capables de supporter la moitié de l’énergie de Śiva. Ils proposent de fournir à Śiva la moitié de leur propre énergie. Les Dieux construisent le char de Śiva. Description du char, de ses composants et de son environnement. Śiva demande un cocher qui lui soit supérieur. Les Dieux demandent à Brahmā d’être le cocher de Śiva, et il accepte. Śiva monte dans le char, prend sa flèche, composée de Viṣṇu, Soma et Agni, et se présente devant la triple cité. Les trois cités se réunissent. Śiva incendie la triple cité de sa flèche et la précipite dans l’océan. Ainsi, si Brahmā a accepté d’être le cocher de Śiva, Śalya peut accepter d’être celui de Karṇa. Duryodhana raconte l’Histoire de Rāma, fils de Jamadagni. Śiva lui promet les armes qu’il a demandées, lorsque son āme sera pure. Rāma se livre à de longues austérités. Pendant ce temps les démons affligent les Dieux. Ceux-ci demandent secours à Śiva, qui leur promet d’agir. Śiva appelle Rāma et lui demande de tuer les démons. Rāma demande les armes promises. ”Va et combats”, lui dit Śiva. Rāma combat les démons, mais il est blessé. Śiva le guérit et lui donne les armes promises. Ces armes divines ont été transmises à Karṇa par les descendants de Bhṛgu. Ainsi, il est peu probable que Karṇa soit de caste inférieure. C’est probablement le fils d’un dieu. (=  ślokas)

 8. 25. Śalya craint la colère de Kṛṣṇa. Duryodhana rappelle les exploits de Karṇa en face des Pāṇḍava durant la bataille. Śalya accepte de conduire le char de Karṇa, à condition de pouvoir dire ce qu’il veut. Duryodhana embrasse Karṇa et lui demande de tuer les Pāṇḍava. Śalya promet de conduire Karṇa à la victoire, mais tient à sa liberté de parole. (=  ślokas)

 8. 26. Śalya équipe le char de Karṇa. Śalya et Karṇa montent sur le char. Duryodhana demande à Karṇa, soit de tuer Arjuna, Bhīma et les jumeaux, soit de s’emparer de Yudhiṣṭhira. Karṇa se vante. Śalya lui reproche ses vantardises. L’armée des Kaurava se met en marche. Karṇa se vante de nouveau. Śalya le rabroue et rappelle les exploits d’Arjuna. (=  ślokas)

 8. 27. Karṇa promet des cadeaux somptueux à celui qui lui permettra de trouver Arjuna. Description des cadeaux. Śalya l’accuse de folie et lui conseille plutôt de combattre protégé par l’armée. Karṇa se fāche. Śalya lui montre comment il ne peut être que vaincu par Arjuna. Colère et reproches de Karṇa. Karṇa injurie Śalya et le menace. (=  ślokas)

 8. 28. Suite de la dispute entre Karṇa et Śalya. Histoire du corbeau et du cygne. Śalya rappelle les haut-faits d’Arjuna. (=  ślokas)

 8. 29. Les malédictions de Karṇa. Karṇa raconte : autrefois, déguisé en brahmane, il habitait chez Rāma de qui il voulait obtenir des armes. Pour ne pas réveiller son maître qui s’était endormi, la tête sur ses genoux, Karṇa laisse un ver percer sa cuisse. Lorsque Rāma se réveille et voit ce qui s’est passé, il comprend que Karṇa n’est pas un brahmane et le maudit : il oubliera la formule qui agit l’arme de Brahmā au moment où il en aura vraiment besoin. Mais cette arme est aujourd’hui à sa disposition. Karṇa continue à se vanter et à rabrouer Śalya. Karṇa raconte une seconde malédiction qu’il a encourue : il a, par mégarde, tué le veau d’un brahmane. Celui-ci le maudit : la roue de son char s’embourbera durant le combat. Malgré des offres de cadeaux, le brahmane n’accepte pas de retirer sa malédiction. (=  ślokas)

 8. 30. Karṇa continue à rabrouer Śalya. Karṇa rapporte les propos de différents brahmanes décriant les mœurs dépravées des Bāhlīka et des Madraka. Ainsi, Śalya (roi des Madra) n’a aucune leçon à donner. Śalya rétorque qu’il y a partout des bons et des mauvais. Duryodhana met fin à la querelle. (=  ślokas)

 8. 31. Dix-septième jour de la bataille. Description du dispositif des Kaurava, Karṇa en tête. Dispositions prises par Yudhiṣṭhira, Arjuna en tête. Les armées se mettent en marche. Śalya montre Arjuna à Karṇa et décrit les présages défavorables et la splendeur d’Arjuna. Arjuna est engagé contre les Conjurés. Śalya continue de faire l’éloge des Pāṇḍava. (=  ślokas)

 8. 32. Description de l’armée Pāṇḍava. Combat entre Arjuna et les Conjurés. Karṇa et les Kaurava progressent contre les Pāṇḍava. Exploits de Karṇa. Karṇa tue Bhanudeva, Citrasena, Senābindu, Tapana et Śūrasena (princes Pāñcāla). Les Pāṇḍava se précipitent sur Karṇa. Bhīma tue Bhanuṣena (fils de Karṇa). La bataille est confuse entre Karṇa et ses fils et les Pāṇḍava. Karṇa progresse vers Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 8. 33. Exploits de Karṇa. Les forces des Pāṇḍava arrêtent Karṇa. Yudhiṣṭhira défie Karṇa. Combat entre Karṇa et Yudhiṣṭhira. Les Pāṇḍava viennent à la rescousse. Karṇa invoque l’arme de Brahmā. Karṇa désarme Yudhiṣṭhira et détruit son char. Yudhiṣṭhira fuit sur un autre char, Karṇa le poursuit. Śalya met Karṇa en garde. Karṇa touche l’épaule de Yudhiṣṭhira, et le laisse aller en se moquant de lui. Fuite des Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira envoie ses troupes contre Karṇa. Mêlée générale. Description de la bataille. Les Kaurava fuient à leur tour devant l’assaut des Pāṇḍava. (=  ślokas)

 8. 34. Duryodhana rassemble ses troupes. Karṇa marche contre Bhīma. Il pense que s’il tue Bhīma, Arjuna viendra l’affronter. Rencontre de Bhīma et de Karṇa. Bhīma blesse Karṇa. Śalya emmène Karṇa. (=  ślokas)

 8. 35. Duryodhana envoie vingt de ses frères à la rescousse de Karṇa. Ils encerclent Bhīma. Bhīma tue Vivitsu, Vikata, Sama, Krātha, Nanda et Upananda. Les fils de Dhṛtarāṣṭra fuient. Karṇa revient au combat contre Bhīma. Karṇa prive Bhīma de son char. Bhīma, à pied, défait une force d’éléphants. Exploits de Bhīma. Bhīma prend un autre char et reprend le combat contre Karṇa. La mêlée redevient générale. (=  ślokas)

 8. 36. Description du combat et du champ de bataille. (=  ślokas)

 8. 37. Combat entre Arjuna et les Conjurés. Le singe de l’enseigne d’Arjuna pousse des cris qui effrayent l’armée adverse. Arjuna est encerclé. Combat au corps à corps. Arjuna et Kṛṣṇa sonnent leurs conques. Arjuna invoque l’arme des Serpents. Les Conjurés sont paralysés, les jambes entravées par des serpents. Suśarman invoque l’arme de Garuḍa. Arjuna est blessé par Suśarman. Il invoque l’arme d’Indra. Les Conjurés sont massacrés, mais ils reviennent à l’assaut. (=  ślokas)

 8. 38. Les deux camps se regroupent autour d’Arjuna. Combats singuliers. Kṛpa tue Suketu (fils de Citraketu). Dhṛṣṭadyumna défait Kṛtavarman. (=  ślokas)

 8. 39. Aśvatthāmā marche sur Yudhiṣṭhira. Aśvatthāmā combat contre les Pāṇḍava. Exploits d’Aśvatthāmā. Yudhiṣṭhira l’évite. (=  ślokas)

 8. 40. Mêlée générale. Combat entre Duryodhana et les jumeaux. Dhṛṣṭadyumna vient à la rescousse. Combat entre Duryodhana et Dhṛṣṭadyumna. Fuite de Duryodhana. Karṇa tue Citra, Citrāyudha, Devāpi, Bahdra, Daṇḍa, Viṣṇu, Viṣṇukarman, Hari, Siṃhaketu, Rocamāna, Śalabha. Exploits de Karṇa. Regroupement des Pāṇḍava contre Karṇa. Karṇa seul contre tous. Karṇa met en déroute les Pāṇḍava tandis que Bhīma met en déroute les Kaurava. Arjuna décide de rejoindre Karṇa. Il progresse vers lui en détruisant les armées Kaurava. Arjuna tue le frère de Sudakṣina. Les Conjurés sont défaits. Aśvatthāmā se précipite sur Arjuna en mettant les Pāṇḍava en déroute. Prouesses d’Aśvatthāmā. Combat entre Arjuna et Aśvatthāmā. Arjuna défait Aśvatthāmā. (=  ślokas)

 8. 41. Kṛṣṇa montre à Arjuna la progression du combat. (=  ślokas)

 8. 42. Mêlée générale. Karṇa seul contre tous. Combat entre Karṇa et Dhṛṣṭadyumna. Combat entre Aśvatthāmā et Dhṛṣṭadyumna. Ils s’injurient réciproquement. Dhṛṣṭadyumna est privé de son char et désarmé. Aśvatthāmā n’arrive cependant pas à le tuer de ses flèches. Il se précipite sur Dhṛṣṭadyumna. Arjuna vient au secours de Dhṛṣṭadyumna. Arjuna blesse Aśvatthāmā que son cocher emporte. (=  ślokas)

 8. 43. Kṛṣṇa montre à Arjuna Yudhiṣṭhira, menacé par Duryodhana, et les exploits des Kaurava. Il lui montre Karṇa qui désire combattre avec lui. Kṛṣṇa pousse Arjuna à combattre Karṇa. Kṛṣṇa montre à Arjuna Bhīma et les Pāñcāla tenant tête aux Kaurava et les mettant en déroute. (=  ślokas)

 8. 44. Karṇa défait Śikhaṇḍin. Duḥśāsana résiste à Dhṛṣṭadyumna. Yuyudhāna défait Śakuni. Combats singuliers. (=  ślokas)

 8. 45. Combat entre Aśvatthāmā et Arjuna. Le cocher d’Aśvatthāmā est tué. Aśvatthāmā continue à combattre en dirigeant lui-même son char. Arjuna fait fuir les chevaux d’Aśvatthāmā qui emportent celui-ci. Les Kaurava fuient de toutes parts. Duryodhana demande à Karṇa de faire le nécessaire. Karṇa invoque l’arme de Bhṛgu. Exploits de Karṇa. Les Pāñcāla appellent Arjuna à l’aide, mais Arjuna, sur les conseils de Kṛṣṇa, évite le combat avec Karṇa et part rejoindre Yudhiṣṭhira. Arjuna ne voit pas Yudhiṣṭhira. Il demande à Bhīma où se trouve le roi. Bhīma lui annonce que Yudhiṣṭhira vient juste de partir. Arjuna, inquiet pour Yudhiṣṭhira, envoie Bhīma voir comment il va. Quant à lui, il affrontera les Conjurés. Bhīma pense que c’est plutôt à lui de les affronter. Arjuna et Kṛṣṇa vont rejoindre Yudhiṣṭhira sain et sauf et couché sur son lit. Yudhiṣṭhira se réjouit de les voir, et pense que Karṇa a été tué. (=  ślokas)

 8. 46. Yudhiṣṭhira félicite Arjuna de la mort de Karṇa. C’était un guerrier redoutable. Il avait humilié Yudhiṣṭhira au combat en le faisant fuir et en lui faisant honte devant tout le monde. Yudhiṣṭhira demande à Arjuna comment Karṇa a été tué. (=  ślokas)

 8. 47. Arjuna raconte son combat contre Aśvatthāmā, comment il l’a défait, comment il a évité Karṇa pour rejoindre Yudhiṣṭhira. Arjuna se propose de prendre Yuyudhāna et Dhṛṣṭadyumna pour garder les roues de son char, Yudhāmanyu et Uttamaujas pour protéger ses arrières, et d’affronter Karṇa. (=  ślokas)

 8. 48. Yudhiṣṭhira fait à Arjuna des reproches amers. Il a fui devant Karṇa. Pourtant, sur le sommet du Śataśriṅga, une voix avait décrit les mérites d’Arjuna, sept jours après sa naissance. Pourtant, Arjuna possède tous les équipements et toutes les armes nécessaires, et Kṛṣṇa de surcroīt. Yudhiṣṭhira ajoute : ”Donne ton arc à quelqu’un d’autre, si tu ne sais pas t’en servir”. (=  ślokas)

 8. 49. Arjuna, fou de rage, tire son épée contre Yudhiṣṭhira. Kṛṣṇa le calme. Arjuna a fait le vœu secret de couper la tête de celui qui lui dirait : “Donne ton arc à quelqu’un d’autre”. Enseignement de Kṛṣṇa sur ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Le mystère de l’agir juste. La vérité et le mensonge. Les cinq sortes de mensonges admissibles. Histoire de Balāka. Balāka est un chasseur attaché à la vérité. Un jour, il tue une bête aveugle, en train de boire, d’une espèce inconnue. Les Dieux se réjouissent : cette bête avait résolu de détruire toutes les créatures, et avait été rendue aveugle par Brahmā. Balāka est conduit au ciel. Ainsi, c’est pour avoir tué un animal que Balāka monte au ciel. Il est difficile de comprendre ce qu’est le bien-agir. Histoire de Kauśika. Kauśika est un ascète qui a fait vœu de toujours dire la vérité. Des villageois, fuyant des brigands, passent devant lui. Interrogé par les brigands, au nom de la vérité, Kauśika indique par où ils sont allés. Les villageois sont tués et Kauśika va en enfer. Kṛṣṇa conclut : le bien-agir est ce qui protège la justice. Arjuna demande comment son vœu secret peut être accompli sans entraîner la mort de Yudhiṣṭhira. Kṛṣṇa lui montre que Yudhiṣṭhira a parlé sous l’emprise de sa fatigue et de ses blessures. En fait, il pensait que seul Arjuna pouvait tuer Karṇa. On dit que tant que quelqu’un qui mérite le respect continue à le recevoir, il est vivant, mais quant il est traité cavalièrement, il est mort, bien que vivant. Ainsi, Arjuna n’a qu’a tutoyer le roi une fois, au lieu de lui parler à la troisième personne. Ainsi, Yudhiṣṭhira sera mort, tout en étant vivant. Il sera temps ensuite de le traiter avec respect et d’honorer ses pieds. Arjuna s’adresse cavalièrement à Yudhiṣṭhira : il n’a pas de reproches à faire, alors qu’il se repose loin de la bataille. Bhīma, lui, pourrait en faire, alors qu’il se bat comme un lion. Arjuna reproche ses paroles à Yudhiṣṭhira. Il lui reproche la partie de dés. Puis Arjuna se désole d’avoir été si brutal et dégaine à nouveau son épée. C’est pour se punir d’avoir manqué de respect à Yudhiṣṭhira. Kṛṣṇa lui remontre que le suicide est contre la loi et mène en enfer. Qu’Arjuna déclare lui-même ses propres mérites et c’est comme s’il se tuait luimême. Arjuna fait son propre éloge. Puis il demande pardon à Yudhiṣṭhira de lui avoir manqué de respect. Il s’en expliquera après avoir tué Karṇa. Mais Yudhiṣṭhira s’accuse. Que Bhīma prenne la royauté, lui n’en est pas digne. Kṛṣṇa explique le comportement d’Arjuna. Yudhiṣṭhira remercie Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 8. 50. Kṛṣṇa demande à Arjuna d’honorer Yudhiṣṭhira avant de reprendre le combat. Arjuna se prosterne devant Yudhiṣṭhira qui le relève. Ils s’embrassent et pleurent. Arjuna jure de tuer Karṇa le jour même. Yudhiṣṭhira souhaite la victoire à Arjuna et le bénit. Arjuna demande à Kṛṣṇa d’équiper son char. Puis il se met en route pour tuer Karṇa. Anxiété d’Arjuna. Kṛṣṇa l’encourage. Arjuna est un guerrier formidable. Mais il ne faut pas sous-estimer Karṇa. Kṛṣṇa ordonne à Arjuna de tuer Karṇa. (=  ślokas)

 8. 51. Kṛṣṇa fait l’éloge des guerriers Pāṇḍava et d’Arjuna. Il rappelle les exploits des jours précédents. Bhīṣma et Droṇa ont été vaincus. Il ne reste plus aux Kaurava que cinq grands guerriers : Aśvatthāmā, Kṛtavarman, Karṇa, Śalya et Kṛpa. Même si Arjuna épargne les autres, il doit tuer Karṇa. C’est l’appui principal de Duryodhana. Il a joué un rôle important dans la mort d’Abhimanyu. Il a insulté Kṛṣṇa après la partie de dés. Qu’Arjuna tue Karṇa !. Karṇa est en train de réduire les Pāñcāla à l’aide de l’arme de Bhṛgu. Qu’Arjuna aille à leur secours. (=  ślokas)

 8. 52. Arjuna est rasséréné. Aujourd’hui, il tuera Karṇa. Il se rappelle toutes les offenses de Karṇa et jure de les venger. Il se met en route. (=  ślokas)

 8. 53. Description de la bataille. Combats singuliers. Uttamaujas tue Suṣena (fils de Karṇa). Suite des combats singuliers. (=  ślokas)

 8. 54. Bhīma fait un carnage parmi les Kaurava. Il fait vérifier par son cocher Viśoka sa provision de flèches (85 000 !). Les Kaurava fuient. Viśoka annonce à Bhīma l’arrivée d’Arjuna. Bhīma le récompense. (=  ślokas)

 8. 55. Une armée s’interpose pour arrêter Arjuna. Arjuna la défait et continue d’avancer vers Bhīma. Exploits de Bhīma. Duryodhana rassemble ses troupes contre Bhīma et l’encercle. Bhīma brise l’encerclement et fait grand carnage des Kaurava. Śakuni et ses fils l’arrêtent. Combat entre Śakuni et Bhīma. Śakuni est défait et emporté par Duryodhana. Retraite des Kaurava, poursuivis par Bhīma. Ils se réfugient auprès de Karṇa. (=  ślokas)

 8. 56. Tandis que Bhīma met en déroute les Kaurava, Karṇa attaque les Pāñcāla. Exploits de Karṇa. Karṇa est encerclé, mais il fait fuir ses assaillants. Exploits de Karṇa. Il ravage l’armée Pāṇḍava, tandis que Bhīma ravage l’armée Kaurava. (=  ślokas)

 8. 57. Arjuna aperçoit Karṇa et les guerriers Kaurava qui l’entourent. Arjuna marche contre Karṇa. Śalya avertit Karṇa et le pousse à attaquer Arjuna. Karṇa fait l’éloge d’Arjuna, mais se fait fort de le vaincre. Karṇa demande à Duryodhana d’attaquer Arjuna afin qu’il puisse plus - 175 - facilement le tuer. Arjuna combat seul contre eux tous et les dépasse. Ils le poursuivent. (=  ślokas)

 8. 58. Arjuna évite Karṇa pour rejoindre Bhīma en difficulté. Exploits d’Arjuna. Il met en déroute les assaillants de Bhīma. Arjuna donne à Bhīma des nouvelles de Yudhiṣṭhira. Arjuna tue dix fils de Dhṛtarāṣṭra. Il continue à avancer. (=  ślokas)

 8. 59. Quatre-vingt-dix Conjurés poursuivent Arjuna. Arjuna les tue. Arjuna est assailli par diverses forces Kaurava et les détruit. Bhīma fait le reste avec sa massue. Les Kaurava cherchent refuge auprès de Karṇa. Karṇa attaque les Pāñcāla. (=  ślokas)

 8. 60. Exploits de Karṇa. Karṇa tue Ugrakarman (prince Kekaya). Yuyudhāna tue Prasena (fils de Karṇa). Karṇa tue le fils de Dhṛṣṭadyumna. Arjuna marche contre Karṇa, Bhīma le suit. Exploits de Karṇa. Il défait les cinq héros Pāñcāla (Uttamaujas, Janamejaya, Yudhāmanyu, Śikhaṇḍin et Dhṛṣṭadyumna, puis les cinq fils de Draupadī. La mêlée devient confuse. Exploits de Yuyudhāna. Combat entre Duḥśāsana et Bhīma. (=  ślokas)

 8. 61. Suite du combat entre Duḥśāsana et Bhīma. Bhīma frappe Duḥśāsana de sa massue et le jette à terre. Bhīma tue Duḥśāsana de son épée, lui coupe la tête et boit son sang, comme il avait juré de le faire. Effroi des spectateurs. Yudhāmanyu tue Citrasena (frère de Karṇa). Bhīma se réjouit de la mort de Duḥśāsana et l’invective. (=  ślokas)

 8. 62. Bhīma tue Kavacin, Niśaṅgin, Pāśin, Daṇḍadhāra, Dhanurdhara, Alolupa, Śala, Saṃdha, Vātavega, Suvarcas (fils de Dhṛtarāṣṭra). Śalya encourage Karṇa et le pousse contre Arjuna. Combat entre Nakula et Vṛṣasena (fils de Karṇa). Vṛṣasena défait Nakula qui se réfugie sur le char de Bhīma. Mêlée générale. Description de la bataille et des combats singuliers. Mort des trois princes Kulinda, tués par Kṛpa et Śakuni. Combat entre Arjuna et Vṛṣasena. Arjuna s’adresse à Karṇa: “Aujourd’hui je tuerai ton fils Vṛṣasena et toi-même”. Arjuna tue Vṛṣasena. Karṇa marche contre Arjuna. Kṛṣṇa met Arjuna en garde et le pousse à tuer Karṇa. Arjuna marche contre Karṇa. (=  ślokas)

 8. 63. Combat entre Arjuna et Karṇa. Les armées s’arrêtent de combattre pour les regarder. Description des deux guerriers. Les opinions sur le résultat de la rencontre sont partagées. Discussion entre les Dieux. La victoire est pour Arjuna. Karṇa et Arjuna se défient. Śalya promet de tuer Arjuna et Kṛṣṇa si Karṇa est tué. Kṛṣṇa promet de même de tuer Karṇa. Arjuna annonce à Kṛṣṇa qu’il va tuer Karṇa. (=  ślokas)

 8. 64. Combat entre Arjuna et Karṇa, accompagnés de leurs troupes. Aśvatthāmā demande à Duryodhana de faire la paix avec les Pāṇḍava. Duryodhana refuse. (=  ślokas)

 8. 65. Combat entre Arjuna et Karṇa. Les deux camps les encouragent. Description du combat. Ils emploient diverses armes divines qui se contrebalancent. Karṇa déjoue les armes d’Arjuna et tue de nombreux Pāñcāla. Bhīma excite Arjuna à tuer Karṇa. Kṛṣṇa fait de même. Karṇa continue de déjouer les armes d’Arjuna. Arjuna prend le dessus. Les Kaurava encouragent Karṇa. Yudhiṣṭhira arrive pour assister au combat. L’arc d’Arjuna se rompt. Karṇa prend le dessus. Arjuna riposte et prend le dessus. Les Kaurava, pressés par Arjuna, fuient. (=  ślokas)

 8. 66. Karṇa déjoue l’arme d’Arjuna. Le combat continue, incertain. Karṇa lance sa flèche en forme de serpent destinée à tuer Arjuna. Kṛṣṇa presse le char de ses pieds et le fait s’enfoncer dans la terre. La flèche, trop haute, fait tomber et détruit le diadème d’Arjuna. Cette flèche était en fait un serpent dont Arjuna avait tué la mère dans la forêt Khāṇḍava. Arjuna tue ce serpent. Suite du combat entre Arjuna et Karṇa. Arjuna prend le dessus. Voyant Karṇa sans défense, Arjuna hésite à le tuer. Kṛṣṇa le pousse à le faire. Karṇa se reprend. La roue gauche du char de Karṇa s’embourbe. Karṇa fait appel aux règles du combat. Karṇa résiste à l’assaut final d’Arjuna. Karṇa essaye de désembourber son char. Il demande à Arjuna d’attendre que son char soit désembourbé : il serait contraire aux règles du combat de le tuer maintenant. (=  ślokas)

 8. 67. Kṛṣṇa rappelle à Karṇa les occasions où il a agi contrairement aux règles. Karṇa, honteux, reprend son arc pour combattre. Arjuna et Karṇa utilisent toutes sortes d’armes. Arjuna est blessé, son arc tombe de ses mains. Karṇa en profite pour désembourber son char. Arjuna fait tomber l’enseigne de Karṇa. Arjuna tue Karṇa. Les Pāṇḍava sonnent leurs conques. Les Kaurava fuient. (=  ślokas)

 8. 68. Les guerriers des deux camps entourent Karṇa mort. Śalya rejoint Duryodhana. Il lui explique que c’est le destin. Déroute des Kaurava. Duryodhana reste en arrière pour les protéger. Une armée de fantassins s’oppose à l’avance des Pāṇḍava. Bhīma descend de son char, les affronte et les défait. Les Pāṇḍava poursuivent les Kaurava. Duryodhana essaye de les rallier. Śalya montre le champ de bataille à Duryodhana. Description du champ de bataille. Śalya conseille la retraite à Duryodhana. Le soleil descend dans le ciel, les Kaurava rentrent à leur camp. Description de Karṇa, gisant sur le champ de bataille. Eloge de Karṇa. Arjuna et Kṛṣṇa sonnent leurs conques. Les Kaurava se retirent dans leur camp. (=  ślokas)

 8. 69. Kṛṣṇa demande à Arjuna d’aller raconter sa victoire sur Karṇa à Yudhiṣṭhira. Les guerriers Pāṇḍava restent sur le terrain. Kṛṣṇa raconte à Yudhiṣṭhira la mort de Karṇa. Yudhiṣṭhira se réjouit. Il se rend sur le champ de bataille et voit Karṇa mort. Yudhiṣṭhira loue Arjuna. Les Pāṇḍava exultent et rentrent dans leur camp. Dhṛtarāṣṭra et Gāndhārī, à la fin de ce récit de Saṃjaya, s’évanouissent. Vidura et Saṃjaya les réconfortent. (=  ślokas)

 

IX. LE LIVRE DE ŚALYA

IX. LE LIVRE DE ŚALYA 3220 ślokas

(74) Mort de Śalya : 1-16

9. 1. Résumé de la fin des combats. Duryodhana, désespéré de la mort de Karṇa, nomme Śalya commandant en chef de ses armées. Śalya est tué et Duryodhana va trouver refuge dans un lac. Bhīma le force à sortir et le tue. Les survivants des Kaurava tuent les Pāñcāla durant la nuit. Saṃjaya vient à la ville et raconte au roi Dhṛtarāṣṭra la mort de Duryodhana. Le peuple de la ville se lamente. Saṃjaya raconte comment tous ont été tués et énumère les morts. Sept survivants chez les Pāṇḍava et trois chez les Kaurava. Dhṛtarāṣṭra s’évanouit. Il revient à lui et se désespère. (=  ślokas)

 9. 2. Dhṛtarāṣṭra se désespère de la mort de ses fils. Il se souvient des paroles de son fils qui se promettait la victoire, grâce à l’aide de tous les rois. Tous ont été tués : c’est le destin. Dhṛtarāṣṭra se reproche de ne pas avoir écouté Vidura. Il demande un récit de la fin des combats. (=  ślokas)

 9. 3. Découragement des Kaurava après la mort de Karṇa et leurs lourdes pertes. Ils fuient en désordre. Duryodhana protège leur fuite. Une armée de fantassins s’oppose à l’avance des Pāṇḍava. Bhīma et Dhṛṣṭadyumna les attaquent . Bhīma descend de son char pour respecter les règles du combat, les affronte et les défait. Les Pāṇḍava attaquent les Kaurava en déroute et les déciment. Duryodhana défie les Pāṇḍava qui se ruent sur lui. Duryodhana harangue ses troupes et essaie de les rallier. Kṛpa rappelle à Duryodhana les exploits d’Arjuna, lui montre l’infériorité actuelle des Kaurava et lui conseille de faire la paix avec les Pāṇḍava. Yudhiṣṭhira est juste et les conditions seront honorables. (=  ślokas)

 9. 4. Duryodhana ne pense pas que la paix soit possible. Les Pāṇḍava ne pardonneront pas. Il ne peut pas non plus renoncer à la royauté. La bataille est inévitable et la mort au combat est un sort enviable. Les Kaurava, réconfortés par ces paroles et prêts à combattre, se retirent pour la nuit. (=  ślokas)

 9. 5. Conseil des Kaurava. Duryodhana propose à Aśvatthāmā le commandement en chef. Eloge d’Aśvatthāmā. Aśvatthāmā propose plutôt Śalya. Duryodhana propose à Śalya le commandement en chef. Śalya accepte. - 179 -

9. 6. Śalya promet de défaire les Pāṇḍava. Investiture de Śalya. Il décrit les prouesses qu’il va accomplir. Les Kaurava sont réconfortés. Kṛṣṇa fait à Yudhiṣṭhira l’éloge de Śalya. Seul Yudhiṣṭhira est capable d’en venir à bout. Kṛṣṇa lui enjoint de le tuer. (=  ślokas)

 9. 7. Les combattants se préparent. Ils décident de rester unis et de ne pas se séparer. Dispositifs des Kaurava et des Pāṇḍava. Description des forces en présence. (=  ślokas)

 9. 8. Dix-huitième jour de la bataille. Début de la bataille. Mêlée générale. Progression de Bhīma et d’Arjuna. Assaut sur Śalya. (=  ślokas)

 9. 9. Śalya marche sur Yudhiṣṭhira. Les Pāṇḍava s’interposent. Combats singuliers. Nakula tue Citrasena, Satyasena et Suṣena (fils de Karṇa). Les Pāṇḍava ont le dessus. (=  ślokas)

 9. 10. Les Kaurava faiblissent. Śalya vient à la rescousse. Présages funestes. Exploits de Śalya. Śalya attaque Yudhiṣṭhira. Les Pāṇḍava viennent au secours de Yudhiṣṭhira. Les Kaurava se joignent à la bataille. Combats singuliers. Bhīma est privé de son char. A pied, il lance sa massue sur Śalya. Description de la massue de Bhīma. Bhīma brise le char de Śalya et tue son cocher. (=  ślokas)

 9. 11. Combat à la massue entre Bhīma et Śalya. Le combat est équilibré. Ils s’écroulent tous deux au même moment. Kṛpa éloigne Śalya. Assaut des Kaurava. Duryodhana blesse Cekitāna. Mêlée générale. Combat entre Śalya et Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira faiblit. (=  ślokas)

 9. 12. Les Pāṇḍava pressent Śalya. Śalya riposte. Il résiste aux Pāṇḍava. (=  ślokas)

 9. 13. Exploits d’Arjuna. Combat entre Arjuna et Aśvatthāmā. Aśvatthāmā tue Suratha (Pāñcāla). (=  ślokas)

 9. 14. Combat entre Duryodhana et Dhṛṣṭadyumna. Combats singuliers. Assaut contre Śalya. Śalya résiste. (=  ślokas)

 9. 15. Śalya mène l’assaut contre les Pāṇḍava. Exploits de Śalya, seul contre les Pāṇḍava. Les Pāṇḍava reculent. Yudhiṣṭhira fait vœu de tuer Śalya. Il organise l’attaque. Yuyudhāna et Dhṛṣṭadyumna protégeront les roues de son char, Arjuna ses arrières, et Bhīma combattra devant. Les Pāṇḍava se mettent en marche. Combat entre Śalya et Yudhiṣṭhira. Bhīma défait Duryodhana. Exploits de Yudhiṣṭhira. Le combat entre Yudhiṣṭhira et Śalya fait rage. Yudhiṣṭhira défait Śalya qui est emmené par Aśvatthāmā. Śalya monte sur un autre char et revient au combat. (=  ślokas)

 9. 16. Combat entre Yudhiṣṭhira et Śalya. Śalya a le dessous et est privé de son char. Bhīma tue les chevaux de Śalya. Śalya se précipite contre Yudhiṣṭhira. Bhīma coupe l’épée de Śalya. Malgré les Pāṇḍava qui le pressent, Śalya avance vers Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira lui envoie un javelot. Description du javelot. Yudhiṣṭhira tue Śalya. Yudhiṣṭhira - 180 - profite de son avantage. Yudhiṣṭhira tue le frère de Śalya. Les Kaurava fuient. Combat entre Dhṛṣṭadyumna et Kṛtavarman. Les chevaux de Kṛtavarman sont tués. Kṛpa l’emmène. Duryodhana cherche à résister. Kṛtavarman, revenu au combat, est de nouveau privé de ses chevaux, par Yudhiṣṭhira cette fois. Les Pāṇḍava profitent de leur avantage. (=  ślokas)

 

(75) L’étang : 17-28

9. 17. Les Madraka veulent venger Śalya, bien que Duryodhana leur interdise d’avancer. Ils veulent tuer Yudhiṣṭhira. Les Pāṇḍava entourent Yudhiṣṭhira. Les Madraka sont décimés. Duryodhana continue à déconseiller à ses troupes de combattre, mais il n’est pas écouté. Reproches de Śakuni. Śakuni le pousse au combat. Duryodhana marche sur les Pāṇḍava. Les Pāṇḍava prennent la formation “moyenne”. Destruction des Madraka. Les Kaurava fuient. (=  ślokas)

 9. 18. Découragement et fuite des Kaurava. Les Pāṇḍava se donnent comme objectif de tuer Duryodhana. Bhīma s’en chargera. Leur victoire est maintenant certaine. Duryodhana se réfugie à l’arrière de l’armée. Une force Kaurava résiste à l’avancée des Pāṇḍava. Bhīma l’élimine. Les Pāṇḍava poursuivent Duryodhana. Duryodhana leur résiste vaillament. Duryodhana relance ses troupes à l’assaut. (=  ślokas)

 9. 19. Śālva sur son éléphant met les Pāṇḍava en fuite. Combat entre Śālva et Dhṛṣṭadyumna. Dhṛṣṭadyumna tue Śālva. (=  ślokas)

 9. 20. Affrontement des deux camps. Yuyudhāna tue Kṣemadhūrti. Combat entre Yuyudhāna et Kṛtavarman. Kṛtavarman a le dessous, ses chevaux sont tués et son char détruit, il est emmené par Kṛpa. Les Kaurava fuient. Seul, Duryodhana résiste. Kṛtavarman le rejoint. (=  ślokas)

 9. 21. Exploits de Duryodhana. Les Kaurava reviennent autour de Duryodhana. Combats singuliers. Aspect du champ de bataille. (=  ślokas)

 9. 22. Suite des combats. Description de la bataille. Śakuni attaque les Pāṇḍava par derrière. Les Pāṇḍava sont ébranlés. Yudhiṣṭhira envoie Sahadeva avec l’ordre de tuer Śakuni. Sahadeva marche sur Śakuni avec des troupes fraīches. Mêlée générale. Śakuni et les Pāṇḍava se retirent. Sahadeva rejoint Yudhiṣṭhira. Mais Śakuni revient sur la division de Dhṛṣṭadyumna. Description du combat. Les Pāṇḍava encerclent Śakuni. Les Kaurava viennent à la rescousse. (=  ślokas)

 9. 23. Śakuni rejoint Duryodhana et l’incite au combat. Arjuna ne comprend pas pourquoi les Kaurava ont continué à combattre après la mort de Bhīṣma, de Droṇa et de Karṇa. Leur armée est presque détruite. Vidura avait bien dit que Duryodhana refuserait de céder. Arjuna pénètre dans l’armée des Kaurava et s’y fraye un chemin. (=  ślokas)

 9. 24. Les Kaurava fuient devant Arjuna. Certains reviennent pourtant au combat. Combat entre Dhṛṣṭadyumna et Duryodhana. Le char de Duryodhana est détruit. Duryodhana bat en retraite. Les Pāṇḍava progressent. Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman cherchent Duryodhana. Il serait avec Śakuni. Les Pāṇḍava continuent à progresser, malgré la résistance des Kaurava. Saṃjaya lui-même participe au combat. Il est fait prisonnier. (=  ślokas)

 9. 25. Bhīma a défait une division d’éléphants. Les fils de Dhṛtarāṣṭra tentent de l’arrêter. Bhīma tue Durmarṣana, Śrutānta, Jayatsena, Jaitra, Bhūribala, Ravi, Durvimocana, Duṣpradharṣa, Sujāta, Durviṣaha, Śrutarvan (fils de Dhṛtarāṣṭra). Découragement des Kaurava. (=  ślokas)

 9. 26. Duryodhana et Sudarśa, les deux derniers survivants des fils de Dhṛtarāṣṭra se tiennent au milieu de la cavalerie des Kaurava. Sur les injonctions de Kṛṣṇa, Arjuna se propose de les attaquer et de tuer Duryodhana et Śakuni. Il part avec Bhīma et Sahadeva. Combat avec Duryodhana, Sudarśana et Śakuni. Arjuna tue Satyakarman (Trigarta), Satyeṣu, Suśarman. Bhīma tue Sudarśana. (=  ślokas)

 9. 27. Le combat continue. Les Kaurava fuient, mais Duryodhana les rallie. Sahadeva tue Ulūka (fils de Śakuni). Śakuni fuit et Sahadeva le poursuit. Sahadeva tue Śakuni. (=  ślokas)

 9. 28. Duryodhana tente un dernier assaut. Les Pāṇḍava défont les assaillants. Duryodhana, voyant ses derniers combattants défaits, fuit à pied. Yuyudhāna se prépare à exécuter Saṃjaya. Vyāsa lui sauve la vie. Saṃjaya est libéré. Il rencontre Duryodhana qui seul, se désespère. Saṃjaya lui dit que tous ses frères ont été tués et que son armée a été défaite. Duryodhana entre dans un lac. Les trois survivants des Kaurava (Kṛpa, Aśvatthāmā et Kṛtavarman), abattus, s’enquièrent auprès de Saṃjaya du sort de Duryodhana. Il leur explique que Duryodhana est entré dans le lac. Les trois guerriers fuient à la vue des Pāṇḍava. Le soleil se couche. Les survivants des Kaurava partent pour la ville, emmenant les femmes. Yuyutsu demande à Yudhiṣṭhira la permission de se rendre lui aussi à la ville. Il y rencontre Vidura qui lui demande des nouvelles de Duryodhana. Il raconte la fuite de Duryodhana après la mort de Śakuni, et comment les survivants ont quitté le campement pour la ville. Vidura le félicite d’être venu : c’est le seul appui restant de Dhṛtarāṣṭra. (=  ślokas)

 

(76) Le pèlerinage : 29-53

9. 29. Les Pāṇḍava cherchent Duryodhana, mais ne le trouvent pas. Duryodhana est entré dans le lac et en a solidifié les eaux. Les trois survivants des Kaurava exhortent Duryodhana à sortir de son lac (le lac Dvaipāyana) et à reprendre le combat. Aśvatthāmā jure de ne pas retirer sa cuirasse tant que les Pāṇḍava ne seront pas vaincus. Duryodhana est fatigué et repousse le combat à plus tard. Des chasseurs entendent leur conversation et rapportent à Bhīma que Duryodhana se cache dans le lac. Les Pāṇḍava se rendent au bord du lac. En les entendant arriver, les trois guerriers se sauvent et, réfugiés sous un banian, se demandent ce qui va arriver. (=  ślokas)

 9. 30. Yudhiṣṭhira s’aperçoit que le lac a été solidifié par les pouvoirs de Duryodhana, qui a ainsi trouvé un refuge inviolable. Kṛṣṇa enjoint à Yudhiṣṭhira de dissiper l’illusion. Yudhiṣṭhira défie Duryodhana et fait appel à son honneur. Duryodhana répond que seule la fatigue l’a amené à chercher refuge dans le lac. Il combattra plus tard. De toutes façons, il se retirera dans la forêt. Yudhiṣṭhira peut bien régner sur cette terre dévastée. Yudhiṣṭhira refuse avec dédain ce cadeau. La terre, il la prendra en tuant Duryodhana. (=  ślokas)

 9. 31. Duryodhana plaide qu’il est seul et désarmé. Il combattra les Pāṇḍava, mais un à un. Yudhiṣṭhira accorde ces conditions. Si Duryodhana tue l’un d’eux, il aura gagné. Duryodhana choisit la massue. Yudhiṣṭhira le combattra. Duryodhana sort du lac. Il répète qu’il veut combattre les Pāṇḍava l’un après l’autre. Il serait contraire aux règles du combat d’agir autrement. Yudhiṣṭhira lui rappelle la mort d’Abhimanyu. Il lui permet de prendre une cuirasse et de choisir son opposant. S’il le tue, il restera roi. Duryodhana est prêt à combattre celui qui osera l’affronter. (=  ślokas)

 9. 32. Kṛṣṇa reproche à Yudhiṣṭhira sa folie. Il a encore fait un pari stupide. Comment a-t-il pu dire : « Combats, en choisissant ton arme : si tu tues l’un d’entre nous, tu resteras roi ! ». Par désir de tuer Bhīma, Duryodhana s’est entraîné pendant treize ans à la massue sur une statue de fer. Seul Bhīma serait capable de l’affronter, mais il n’est pas aussi expérimenté à la massue. Entre la force et l’expérience, l’expérience prévaut. Aucun des Pāṇḍava ne peut vaincre Duryodhana à la massue dans un combat loyal. Bhīma se fait fort de vaincre Duryodhana. Kṛṣṇa félicite Bhīma. Il lui rappelle ses exploits durant la bataille, mais lui conseille néanmoins la prudence. Bhīma annonce qu’aujourd’hui même, il se vengera des affronts de Duryodhana. Bhīma et Duryodhana s’avancent au combat. Bhīma rappelle à Duryodhana - 183 - ses méfaits. Duryodhana le défie au combat et le met en garde contre des agissements déloyaux. (=  ślokas)

 9. 33. Balarāma (le frère de Kṛṣṇa) arrive. Il désire assister au combat de ses deux disciples. Salutations réciproques. Tout le monde s’installe pour assister au combat. (=  ślokas)

 9. 34. Après l’ambassade manquée de Kṛṣṇa auprès de Dhṛtarāṣṭra, Balarāma, (le frère de Kṛṣṇa) lui avait demandé de prêter assistance aux Kaurava. Devant le refus de Kṛṣṇa, Balarāma est parti en pèlerinage à la Sarasvatī. Préparatifs de départ. Visite des lieux saints en cours de route. Distributions aux brahmanes. Prabhāsa. Histoire de Soma. Soma, maudit, y a été guéri de la phtisie. Dakṣa avait donné ses vingtsept filles en mariage à Soma. Soma se consacre exclusivement à Rohinī. Ses autres femmes sont jalouses. Dakṣa demande à Soma de se comporter équitablement envers toutes. Mais Soma continue comme avant. Dakṣa le maudit et lui inflige la phtisie. Soma dépérit. En conséquence les plantes à feuilles caduques dépérissent, et les êtres vivants. Les Dieux s’enquièrent de la cause. Ils demandent à Dakṣa de retirer sa malédiction. Si Soma traite toutes ses femmes équitablement et s’il se baigne à Prabhāsa (embouchure de la Sarasvatī), il croītra pendant quinze jours, et dépérira pendant quinze jours. A chaque nouvelle lune, Soma se baigne à Prabhāsa et retrouve son éclat. Camasobheda. Udapāna où la Sarasvatī devient souterraine. (=  ślokas)

 9. 35. Histoire de Trita. Dans un yuga précédent, trois frères, Ekata, Dvita et Trita, se livrent à l’ascèse. Les rois sacrifiants s’adressent à Trita, le meilleur des trois frères, après la mort de leur père Gautama. Les trois frères célèbrent un sacrifice et reçoivent beaucoup de bétail. Au retour, Trita tombe dans un trou. Ses frères, jaloux, l’abandonnent. Trita se demande comment il pourra, dans ce trou, célébrer le sacrifice et boire le soma. En voyant une liane, il imagine la présence d’eau et célèbre son sacrifice mentalement. Les Dieux descendent pour recevoir leur part de soma. Ils accordent un vœu à Trita. Trita demande que ceux qui se baigneront dans ce trou soient purifiés. La Sarasvatī emplit le trou et le délivre ainsi. Trita retourne chez lui, maudit ses frères et les transforme en loups. (=  ślokas)

 9. 36. Vinaśana, où la Sarasvatī disparaît. Subhūmika, fréquenté par les apsaras, sur les rives de la Sarasvatī. Tīrtha des Gandharva. Gargasrota, où Garga a obtenu la connaissance du temps. Śaṅkha, sur les rives de la Sarasvatī, où se trouve l’arbre Mahāśaṅka habité par des êtres célestes. Lac Dvaita. Nāgadhanvan, demeure de Vāsuki. Endroit où la Sarasvatī tourne vers l’est. A l’āge kṛta, un grand sacrifice de douze années avait été célébré dans la forêt Naimiṣa. Nombreux - 184 - étaient les ascètes qui s’étaient déplacés. La Sarasvatī détourne son cours pour leur donner des plans d’eau où célébrer leurs rites. Saptasārasvata où l’ermite Maṅkanaka a effectué ses austérités. (=  ślokas)

 9. 37. La Sarasvatī est septuple. Invoquée, elle est apparue à sept reprises, sous sept noms différents, au cours de sacrifices offerts par des Dieux, des ascètes ou des rois. Enumération de ses apparitions. Histoire de Maṅkanaka. Tandis qu’il procède à ses ablutions, une femme se baigne, nue, dans la rivière. Son sperme s’échappe et il le recueille dans un pot. Ce sperme se divise en sept parties dont naissent sept Anciens d’où procèdent les quarante-neuf Marut. Un jour Maṅkanaka se perce la main avec une herbe kuśa. De la sève sort de la blessure, au lieu de sang. Fou de joie, il se met à danser. Śiva lui demande pourquoi il danse. Maṅkanaka lui explique qu’il danse parce que de la sève est sortie de sa blessure. Śiva fait sortir de la cendre de son propre pouce. Maṅkanaka le reconnaît et l’adore. Śiva augmente son ascétisme et habite avec lui à Saptasārasvata. D’où l’excellence de ce lieu saint. (=  ślokas)

 9. 38. Auśanasa ou Kapālamocana. Histoire de Mahodara. Rāma, le fils de Daśaratha, coupe la tête d’un rākṣasa. Cette tête tombe sur la cuisse de Mahodara et y reste fixée. L’ermite se baigne, sans succès, dans tous les lieux saints pour s’en libérer. Il entend parler d’Auśanasa et s’y baigne. Il est libéré de la tête du rākṣasa qui se fond dans l’eau. Ermitage de Ruṣaṅgu, où ārṣṭiṣena s’est livré à de grandes austérités et où Viśvāmitra est devenu brahmane. Histoire de Ruṣaṅgu. C’est un vieil ascète. Il demande à ses fils de le transporter à un endroit où l’eau est abondante. Il se baigne dans la Sarasvatī et dit à ses fils : « Celui qui quittera son corps dans la Sarasvatī en récitant des hymnes sacrés, ne subira plus la mort. ». (=  ślokas)

 9. 39. Histoire de ārṣṭiṣena. A l’āge kṛta un brahmane, ārṣṭiṣena, malgré un long séjour chez son maître, n’arrivait pas à acquérir la connaissance des veda. Il pratique de farouches austérités en ce lieu saint, et acquiert ainsi la maītrise du veda. Il donne trois dons à ce lieu sacré, puis monte au ciel. Plusieurs y obtiennent l’état de brahmane. Histoire de Viśvāmitra. Fils de Gādhi, son père l’installe sur le trône. Il n’arrive pas à protéger ses sujets. En poursuivant des rākṣasa, il endommage l’ermitage de Vasiṣṭha. Vasiṣṭha ordonne à sa vache de créer des attaquants terribles (śabara). Les soldats de Viśvāmitra fuient. Viśvāmitra se livre à de terribles austérités. Brahmā lui accorde de devenir brahmane. (=  ślokas)

 9. 40. Ermitage de Baka Dālbhya. Histoire de Baka Dālbhya. Après avoir distribué le bétail qu’il a reçu en offrande, Baka Dālbhya demande une aumône en bétail à Dhṛtarāṣṭra. Celui-ci, en colère parce que son bétail mourait sans cause apparente, lui offre des animaux morts. Baka Dālbhya, furieux, fait au bord de la Sarasvatī un sacrifice avec la chair des animaux morts, pour la destruction du royaume de Dhṛtarāṣṭra. Le royaume perd sa prospérité. Ses conseillers expliquent à Dhṛtarāṣṭra pourquoi son royaume périclite. Le roi se jette aux pieds de Dālbya et demande son pardon. Baka Dālbhya libère le royaume. Bṛhaspati avait fait de même, au même endroit, pour la destruction des Asuras. Yāyāta, où Yayāti a sacrifié, faisant des aumônes à profusion. Vasiṣṭāpavāha, où le courant est rapide. (=  ślokas)

 9. 41. L’ermitage de Viśvāmitra se trouve en face de celui de Vasiṣṭha, sur la rive opposée de la Sarasvatī. Viśvāmitra, jaloux de Vasiṣṭha, décide de faire amener celui-ci jusqu’à lui par les eaux de la rivière, pour le tuer. Il invoque la Sarasvatī, qui se présente à lui, et il lui demande d’emporter Vasiṣṭha jusqu’à lui, afin qu’il puisse le tuer. Sarasvatī informe Vasiṣṭha des intentions de Viśvāmitra. Elle tremble d’être maudite par l’un des deux ascètes. Vasiṣṭha lui demande de l’emporter dans son courant. Elle lui obéit et l’emporte vers l’ermitage de Viśvāmitra. Vasiṣṭha loue Sarasvatī. Viśvāmitra se prépare à tuer Vasiṣṭha, mais Sarasvatī l’emporte de nouveau sur l’autre rive. Elle a ainsi obéi aux deux. Viśvāmitra la maudit, et ses flots se chargent de sang pour une année entière. (=  ślokas)

 9. 42. Des rākṣasa s’installent sur ses bords pour boire le sang. Des ermites arrivent à cet endroit, et voient les eaux chargées de sang et les rākṣasa qui font bombance. Ils interrogent la Sarasvatī, qui leur raconte ce qui s’est passé. Ils invoquent Śiva et, par leurs austérités, purifient les eaux de la rivière. Les rākṣasa se plaignent d’être ainsi affamés. Les ermites leur donnent comme part la nourriture souillée, que, désormais, les hommes devront s’abstenir de manger. Ils demandent à la Sarasvatī de former un nouveau bras, du nom d’Aruṇā, pour que les rākṣasa puissent s’y purifier et monter au ciel. Indra vient s’y purifier de son péché. Histoire de Namuci. L’Asura Namuci était entré dans un rayon de soleil, par peur d’Indra. Indra fait un pacte avec lui, lui promettant de ne pas le tuer avec quelque chose qui soit mouillé, ou avec quelque chose qui soit sec. Il suscite un brouillard, et coupe la tête de Namuci avec l’écume. La tête de Namuci le poursuit et lui reproche sans cesse sa conduite. Sur les conseils de Brahmā, il se baigne dans Aruṇā après avoir offert de nombreux sacrifices. Il est ainsi libéré du péché d’avoir tué un brahmane. La tête de Namuci tombe également dans Aruṇā, et il obtient les mondes célestes. Tīrtha de Soma. C’est là que Soma a offert son sacrifice royal sous la conduite d’Atri. Après ce sacrifice, une grande bataille eut lieu entre les Dieux et les démons. C’est là que Skanda a été nommé commandant en chef de l’armée des Dieux. Il y a un gigantesque figuier où réside Skanda. (=  ślokas)

 9. 43. Histoire de Skanda. Autrefois la semence de Śiva était tombée dans un feu. Mais Agni ne pouvait supporter l’énergie de cette semence. Sur les conseils de Brahmā, il la jette dans la Gaṅgā. Gaṅgā, incapable à son tour de supporter son énergie, la dépose sur le mont Himavant, sur une touffe de roseaux. Le fils d’Agni grandit là. Les six Kṛttikā l’adoptent. Skanda prend six bouches pour têter. Il grandit, dans l’admiration générale. Un jour il voit Śiva entouré de créatures horribles. Description de ces créatures. Il va voir de plus près. Śiva, Pārvatī, Gaṅgā et Agni se demande qui il va saluer en premier. Skanda se multiplie en quatre et les salue en même temps. Les quatre formes de Skanda. Emerveillés, les Dieux demandent à Brahmā d’accorder un don à cet enfant. Brahmā lui donne le statut de commandant en chef sur toutes les créatures. Les Dieux, avec Skanda, se rendent sur les bords de la Sarasvatī. (=  ślokas)

 9. 44. Investiture de Skanda. Liste des présents. Cérémonie d’investiture. Chaque dieu donne des compagnons à Skanda et de nombreux combattants. Description des compagnons de Skanda. (=  ślokas)

 9. 45. Liste des mères qui suivent Skanda. Leur description. Don des différents Dieux. Skanda promet aux Dieux de détruire leurs ennemis. Skanda se lance contre les Asuras. Il tue Tāraka et les autres chefs des Asuras. Skanda massacre les démons. Bali se réfugie sur la montagne Krauñca. Skanda perce la montagne. Victoire totale de Skanda. Réjouissances des Dieux. Taijasa, où Varuṇa a été installé par les Dieux. (=  ślokas)

 9. 46. Les Dieux nomment Varuṇa Seigneur des Eaux. Varuṇa veille sur les océans, les rivières, les lacs. Agnitīrtha, où le feu s’est caché dans le bois de l’acacia. Maudit par Bhṛgu, Agni se cache dans un acacia. Les Dieux le cherchent et finissent par le trouver. Agni est devenu, suite à la malédiction de Bhṛgu, un “mangeur de n’importe quoi”. Brahmayoni, où Brahmā a procédé à la création et s’est baigné. Kaubera, où, après une longue ascèse, Kubera a obtenu d’être le maître des richesses. Badarapācana, où l’on trouve des fruits et des fleurs en toutes saisons. (=  ślokas)

 9. 47. Histoire de Srucāvatī. Là, Srucāvatī, la fille de Bharadvāja, s’était livrée à des austérités afin d’obtenir Indra pour époux. Indra, satisfait de son ascèse, prend la forme de Vasiṣṭha pour lui rendre visite. Srucāvatī lui offre l’hospitalité, mais refuse de lui donner sa main, qu’elle réserve à Indra. Indra la félicite de son ascèse, et lui demande de faire bouillir cinq jujubes. Elle essaye en vain, mais les jujubes ne veulent pas bouillir. En manque de bois, elle brûle ses propres pieds. Indra alors se révèle à elle. Il l’emmène pour vivre au ciel avec lui. Depuis, cet endroit est béni. Indra raconte à Srucāvatī l’histoire d’Arundhatī. Histoire de Arundhatī. Les sept Grand Anciens y avaient laissé Arundhatī pour aller cueillir des fruits dans l’Himavant à cause d’une grande famine, et ils y étaient restés douze ans. Arundhatī, pendant ce temps, se livrait à des austérités. Śiva se présente à elle sous la forme d’un brahmane et lui demande de cuire des jujubes. Il s’entretient avec elle tandis que les jujubes cuisent et les douze années passent comme un jour, elle occupée à cuire les jujubes et à l’écouter, sans manger. Les Grands Anciens reviennent après la sécheresse. Śiva reprend sa forme et complimente Arundhatī pour ses austérités. Elle a passé douze années à cuire, sans manger. Il lui accorde un vœu : elle demande que ce lieu devienne un lieu saint renommé. Indra, en l’honneur de Srucāvatī, renforce encore les mérites de ce lieu saint. Indra retourne au ciel, Srucāvatī abandonne son corps et devient son épouse. Histoire de Srucāvatī (suite). Srucāvatī est née dans une coupe de feuilles où l’ermite Bharadvāja avait recueilli sa semence émise à la vue de la nymphe Ghṛtācī. (=  ślokas)

 9. 48. Tīrtha de Śakra. C’est là qu’Indra a offert cent sacrifices sous la conduite de Bṛhaspati. C’est depuis qu’on l’appelle Śatakratu. Tīrtha de Rāma. Après avoir débarrassé la terre de tous les kṣatriya, Rāma a offert à cet endroit un sacrifice vājapeya et cent sacrifices du cheval, sous la conduite de Kaśyapa et a offert de riches honoraires aux brahmanes. Yamunā, où Varuṇa a offert un sacrifice royal. Au début de ce sacrifice, une bataille avait eu lieu entre les Dieux et les démons, à la fin une bataille entre les kṣatriya. Tīrtha d’āditya où le soleil a obtenu la souveraineté sur tous les astres. Les Dieux y résident en permanence et Viṣṇu y a fait ses ablutions. (=  ślokas)

 9. 49. Histoire de Asita Devala. C’est dans ce lieu qu’habitait l’ascète Asita Devala, parfaitement accompli dans les rites domestiques. Jaigīṣavya, un yogi méritant, lui rend visite et habite avec lui. Asita Devala le révère et le sert. Mais il s’étonne que l’autre ne lui adresse jamais la parole. Asita Devala se rend aux bords de l’océan et y trouve Jaigīṣavya, arrivé là avant lui. Il s’en étonne, fait ses ablutions et rentre dans son ermitage. Il y trouve Jaigīṣavya qui l’attend. Il décide de le surveiller. Il monte donc dans le ciel, et voit Jaigīṣavya se rendre successivement dans toutes les régions des Dieux et dans celles où sont célébrés les différents sacrifices, puis disparaître dans les mondes de Brahmā où Asita Devala ne peut le suivre. Asita Devala revient alors à son ermitage où il trouve Jaigīṣavya. Convaincu de ses pouvoirs, il lui demande humblement de lui enseigner la voie du Yoga. Asita Devala devient yogi. Toutes les créatures pleurent : « Qui nous donnera à manger maintenant ? ». Asita Devala renonce. Toutes les plantes pleurent alors : « Asita Devala va de nouveau nous cueillir ! ». Asita Devala réfléchit, et opte finalement pour le Yoga. Il y excelle bientôt. (=  ślokas)

 9. 50. Tīrtha de Soma, où, après que le soleil eut célébré son sacrifice royal, une grande bataille eut lieu avec le démon Tāraka. Tīrtha de Sārasvata. Histoire de Dadhīca. Dadhīca est le fils de Bhṛgu : il est très grand et exceptionnellement fort. C’est un ascète dont les austérités inquiètent Indra. Indra lui envoie la nymphe Alaṃbusā. La semence de l’ermite tombe dans la Sarasvatī qui la garde précieusement. A sa naissance, Sarasvatī donne l’enfant (Sārasvata) à Dadhīca. Dadhīca fait l’éloge de la Sarasvatī. Indra, à la recherche d’armes pour vaincre les Asuras, demande ses os à Dadhīca, qui les lui donne aussitôt. Avec ces os, Indra construit maintes armes et son foudre et obtint la victoire sur les démons. Histoire de Sārasvata. Longtemps après survint une famine de douze années. Les ermites vont ailleurs chercher leur nourriture. Sārasvata veut en faire autant, mais la Sarasvatī promet de subvenir à ses besoins. Sārasvata reste et continue à sacrifier. Après les douze années de famine, les ermites, le ventre vide, ont oublié le veda. Ils demandent à Sārasvata de les enseigner et deviennent ses disciples, bien qu’il soit jeune. Tīrtha anonyme. (=  ślokas)

 9. 51. Histoire de la vieille fille. L’ascète Kuṇigarga se crée une fille par ses pouvoirs ascétiques, puis monte au ciel. Sa fille pratique de sévères austérités, et ne veut pas se marier. Devenue vieille, elle se prépare à abandonner son corps. Nārada la prévient qu’elle ne peut atteindre des mondes heureux, car elle n’a pas été purifiée par les rites du mariage. Elle se rend à une assemblée d’ermites et propose la moitié de ses mérites contre un mariage. Le fils de Gālava accepte de l’épouser et de passer une nuit avec elle. Pour cette nuit, elle redevient jeune et extrêmement belle. Puis, elle monte au ciel après avoir béni l’endroit. Le fils de Gālava, inconsolable, abandonne son corps et la rejoint au ciel. Balarāma apprend l’issue de la bataille du Kurukṣetra. Samantapañcaka. (=  ślokas)

 9. 52. Samantapañcaka, l’éternel autel de Brahmā situé au nord, est appelé Kurukṣetra. Histoire du Kurukṣetra. Kuru laboure avec persévérance et Indra lui en demande la raison. Kuru répond que c’est afin que ceux qui mourront sur ce sol puissent aller au ciel. Indra se moque de lui, mais Kuru continue à labourer. Indra relate aux Dieux les agissements de Kuru, et ceux-ci sont inquiets : si les hommes montent au ciel seulement en mourant là, les sacrifices cesseront !. Indra promet à Kuru que les hommes qui mourront là après un jeūne prolongé, ou au cours d’une bataille, iront au ciel, et Brahmā approuve. Kuru est satisfait et cet endroit devient particulièrement sacré. Liste des “bonus” attachés à cette terre. (=  ślokas)

 9. 53. L’ermitage. Balarāma arrive à un ermitage. Histoire de cet ermitage. Viṣṇu y a pratiqué des austérités. Une brahmane la fille de Śāṇḍilya, ayant fait vœu de célibat, y a gagné le ciel. Balarāma entreprend l’ascension de l’Himavant. Plakṣaprasravaṇa. Kārapacana. Ermitage d’Indra et d’Agni sur la Yamunā. Arrivée de Nārada. Nārada raconte l’extermination des Kaurava . Il lui annonce le combat imminent entre Bhīma et Duryodhana. Balarāma fait l’éloge de la Sarasvatī et se rend sur le lieu du combat. (=  ślokas)

 

(77) Le combat à la massue : 54-64

9. 54. Balarāma relate les propriétés du Samantapañcaka (Kurukṣetra). Ils s’y rendent tous à pied, Duryodhana de mauvaise grâce. Ils trouvent un emplacement sur la rive sud de la Sarasvatī. Duryodhana et Bhīma se défient. Description des deux combattants. Tous s’installent pour assister au combat. (=  ślokas)

 9. 55. Présages funestes. Bhīma en conclut qu’il tuera Duryodhana. Il lui rappelle ses méfaits. Duryodhana lui enjoint de combattre. Le combat commence. (=  ślokas)

 9. 56. Description du combat. Après quelque temps, ils se reposent, puis reprennent le combat. Description du combat. (=  ślokas)

 9. 57. Kṛṣṇa pense que Bhīma ne peut gagner si le combat est loyal. La déloyauté est souvent utilisée par les Dieux dans leur combat contre les Asuras. Que Bhīma brise la cuisse de Duryodhana, comme il a juré de le faire. La folie de Yudhiṣṭhira les a placés dans un danger trop grand. Arjuna montre sa cuisse à Bhīma. Bhīma comprend. Le combat continue. Les deux combattants se reposent un moment et reprennent le combat. Bhīma brise la cuisse de Duryodhana. Duryodhana tombe à terre. Présages funestes. (=  ślokas)

 9. 58. Joie des Pāṇḍava. Bhīma injurie Duryodhana et pose son pied sur sa tête. Yudhiṣṭhira lui reproche sa conduite. Yudhiṣṭhira console Duryodhana. (=  ślokas)

 9. 59. Colère de Balarāma devant la déloyauté de Bhīma : il a frappé en dessous de la ceinture !. Kṛṣṇa le calme. Balarāma se calme et fait l’éloge de Duryodhana, puis il s’en va. En considération de ce qu’il a souffert, Yudhiṣṭhira accepte les agissements de Bhīma, qu’ils soient justes ou injustes. Yudhiṣṭhira se réjouit de la fin de la guerre. (=  ślokas)

 9. 60. Joie des Pāṇḍava. Ils complimentent Bhīma. Kṛṣṇa leur remontre qu’il ne sert à rien d’accabler Duryodhana, malgré ses méfaits. Il n’est plus ni ami ni ennemi, il est comme un morceau de bois. Duryodhana, furieux, se redresse et reproche à Kṛṣṇa la façon dont il a agi tout au cours de la bataille, en incitant les Pāṇḍava a des actions déloyales. Kṛṣṇa lui rétorque de s’en prendre à lui-même : s’il avait agi correctement envers les Pāṇḍava, la bataille n’aurait pas eu lieu. Duryodhana se réjouit de son sort : il a été roi, il a eu une vie heureuse et va monter au ciel : que les Pāṇḍava se débrouillent dans ce monde malheureux !. Kṛṣṇa se défend : s’il n’avait pas conseillé des moyens déloyaux, les Pāṇḍava n’auraient jamais obtenu la victoire. Les Dieux eux-mêmes utilisent de tels moyens dans leur combat contre les Asuras. La nuit tombe. Les rois se retirent dans leur campement. (=  ślokas)

 9. 61. Les Pāṇḍava se rendent au campement des Kaurava. Ils arrivent devant la tente de Duryodhana. Kṛṣṇa conseille à Arjuna de prendre son arc et ses carquois avant de descendre de son char. Le char et les chevaux d’Arjuna sont réduits en cendres, sans feu visible. Arjuna en demande la raison à Kṛṣṇa. Le char d’Arjuna a déjà été réduit en cendres maintes fois au cours de la bataille par les armes des ennemis. C’est seulement parce que Kṛṣṇa le protégeait qu’il restait entier. Cela n’a plus de raison d’être maintenant. C’est grâce à Kṛṣṇa, et suite à la promesse faite à Upaplavya, qu’Arjuna est sorti indemne de la bataille. Les Pāṇḍava pénètrent dans le campement des Kaurava et prennent un abondant butin. Puis ils vont s’installer pour la nuit au bord de la rivière Oghavatī. Kṛṣṇa part pour Hāstinapura, pour réconforter Gāndhārī. (=  ślokas)

 9. 62. Yudhiṣṭhira craint les représailles de Gāndhārī après que son fils ait été vaincu de manière déloyale. Il charge Kṛṣṇa de désarmer sa colère. Kṛṣṇa arrive à Hāstinapura. Il trouve Vyāsa auprès de Dhṛtarāṣṭra et les salue. Il rappelle à Dhṛtarāṣṭra, en présence de Gāndhārī, sa responsabilité dans le déclenchement du conflit. Qu’il n’en veuille pas aux Pāṇḍava. L’avenir de la lignée repose désormais sur eux. Il fait la même demande à Gāndhārī, qui accepte. Kṛṣṇa prend congé : il doit retourner d’urgence, Aśvatthāmā a formé le projet de détruire les Pāṇḍava durant la nuit. Dhṛtarāṣṭra lui demande de protéger les Pāṇḍava. Kṛṣṇa rend compte de sa mission. (=  ślokas)

 9. 63. Duryodhana au sol, plein de rage, aperçoit Saṃjaya. Il lui demande de faire savoir comment il a été abattu de façon déloyale et comment, en plus, Bhīma a posé son pied sur sa tête. Il ne regrette rien, et s’il meurt, c’est avec une conscience tranquille. Saṃjaya doit dire à Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman de ne jamais faire confiance aux Pāṇḍava. Duryodhana se lamente pour ses parents. Des messagers racontent à Aśvatthāmā comment Duryodhana a été abattu de façon déloyale. (=  ślokas)

 9. 64. Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman se rendent auprès de Duryodhana. Description de l’agonie de Duryodhana. Les trois guerriers l’entourent. Lamentations d’Aśvatthāmā. Duryodhana leur remontre que la mort est inévitable, et qu’il ira au ciel. Aśvatthāmā jure de tuer les Pāñcāla. Duryodhana demande une jarre d’eau. Il intronise Aśvatthāmā général en chef. Ainsi même un brahmane comme Kṛpa pourra lui obéir. Duryodhana est laissé seul. (=  ślokas)

 

X. LE LIVRE DE L’ATTAQUE NOCTURNE

X. LE LIVRE DE L’ATTAQUE NOCTURNE 870 ślokas

(78) L’attaque nocturne : 1-9

10. 1. Les trois guerriers (Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman) partent de nuit et se cachent dans une forêt proche du campement des Kaurava. Description de la forêt la nuit. Fatigués et blessés ils se couchent à même le sol. Aśvatthāmā ne peut pas dormir. Il voit de nombreux corbeaux endormis dans un arbre. Une chouette s’approche et en tue un grand nombre pendant leur sommeil. Aśvatthāmā réfléchit : s’il en faisait autant ?. Il a juré de tuer les Pāñcāla, mais les affronter de jour serait sa fin. Les tuer de nuit pendant qu’ils dorment est contraire aux règles du combat, mais les Pāṇḍava n’ont pas toujours respecté ces règles. Sa décision est prise. Il réveille Kṛpa et Kṛtavarman et leur expose son projet. Ceux-ci ne sont pas d’accord. Aśvatthāmā plaide sa cause. (=  ślokas)

 10. 2. Kṛpa expose que les hommes sont gouvernés par deux forces : le destin et l’action. Le succès dépend de ces deux forces. L’action est nécessaire, mais son résultat dépend du destin. Il est bon de demander le conseil des anciens avant d’agir. Duryodhana a refusé les conseils qui lui étaient donnés : d’où son malheur. Kṛpa pense qu’il faudrait, avant de se lancer dans une telle action, demander conseil à Dhṛtarāṣṭra et Gāndhārī. (=  ślokas)

 10. 3. Aśvatthāmā répond que la compréhension des choses est fortement subjective, et dépend de l’āge et des circonstances. Mais chacun est fier de sa compréhension des choses, qui le pousse à agir. De plus, chaque caste a ses propres objectifs. Il est devenu kṣatriya, et doit donc être fidèle à son roi. Il profitera donc du sommeil des Pāñcāla, rendus confiants par la victoire, pour les détruire. Ainsi, il sera fidèle à Duryodhana. (=  ślokas)

 10. 4. Kṛpa comprend son désir de vengeance. Il l’accompagnera volontiers le lendemain, en armes, pour combattre l’ennemi. Quand ils seront bien reposés, à eux trois, qui pourrait les vaincre ?. Aśvatthāmā est assez fort pour défaire l’armée des Pāñcāla au combat. Il convient donc maintenant de dormir. Aśvatthāmā rétorque qu’il ne peut dormir. La pensée du traitement infligé à son père et à son roi l’en empêche. Il doit tuer Dhṛṣṭadyumna. Sa colère ne peut être contenue. Il dormira après le massacre des Pāñcāla. (=  ślokas)

 10. 5. Kṛpa montre à Aśvatthāmā qu’il faut savoir écouter les conseils de ceux qui vous veulent du bien et sont sages. Le massacre de personnes endormies n’est pas approuvé. Aśvatthāmā est d’accord sur le principe. Mais les Pāṇḍava ont été les premiers à enfreindre les règles du combat. Sa résolution de les tuer pendant leur sommeil est donc bien arrêtée, et peu importent les conséquences. Aśvatthāmā attelle son char. Il répète sa résolution de tuer les Pāñcāla pendant leur sommeil et se met en route. Kṛpa et Kṛtavarman le suivent. Aśvatthāmā s’arrête devant l’entrée du campement des Pāñcāla. (=  ślokas)

 10. 6. Un être monstrueux garde la porte du campement. Aśvatthāmā essaie en vain de le vaincre, il déjoue toutes ses armes. Aśvatthāmā voit le ciel empli d’images de Kṛṣṇa. Aśvatthāmā se souvient des paroles de Kṛpa. L’être qu’il vient d’affronter est sans aucun doute le résultat de sa décision peccamineuse. Aśvatthāmā demande la protection de Śiva. (=  ślokas)

 10. 7. Louanges à Śiva. Un autel d’or apparaît devant Aśvatthāmā. Sur cet autel, un brasier brillant. Et toutes sortes d’êtres difformes et inquiétants apparaissent. Aśvatthāmā n’éprouve cependant aucune crainte et s’offre lui-même comme victime sacrificielle à Śiva. Prière d’Aśvatthāmā. Aśvatthāmā entre dans le brasier. Śiva apparaît. Il a jusqu’ici protégé les Pāñcāla par amour pour Viṣṇu. Mais leur temps est arrivé à son terme. Śiva pénètre le corps d’Aśvatthāmā. (=  ślokas)

 10. 8. Aśvatthāmā exhorte Kṛpa et Kṛtavarman à l’aider et pénètre dans le campement. Les Pāñcāla, fatigués, dorment. Aśvatthāmā entre dans la tente de Dhṛṣṭadyumna et le réveille brutalement. Tandis que Dhṛṣṭadyumna se lève, Aśvatthāmā le saisit par les cheveux, le jette à terre, et le frappe à coup de pieds. En l’injuriant, Aśvatthāmā tue Dhṛṣṭadyumna à coup de talons. Ses femmes et ses gardes, l’entendant crier, se précipitent. Aśvatthāmā remonte sur son char. Les femmes de Dhṛṣṭadyumna crient et donnent l’alerte. Les guerriers poursuivent Aśvatthāmā et sont tués par lui. Aśvatthāmā tue Uttamaujas, puis Yudhāmanyu. Il tue un grand nombre de guerriers. Les fils de Draupadī l’attaquent, ainsi que Śikhaṇḍin. Aśvatthāmā tue Prativindhya, Sutasoma, Śatānīka, Śrutakarman, Śrutakīrtin et Śikhaṇḍin. Il tue un grand nombre de Pāñcāla. Ils voient une apparition sinistre, la Nuit de la Mort, qui accompagne Aśvatthāmā. Cette apparition hantait leurs cauchemars depuis le début de la bataille. Aśvatthāmā fait un carnage de guerriers à peine réveillés, qui meurent sans comprendre. Aśvatthāmā monte sur son char et continue le carnage à l’aide de son arc. Panique générale. Ceux qui cherchent à fuir sont tués par Kṛpa et Kṛtavarman à la porte du campement. Kṛpa et Kṛtavarman mettent le feu au campement. Aśvatthāmā continue son carnage. Les rākṣasa accourent pour participer au festin. Aśvatthāmā, apaisé, sort du campement et rencontre Kṛpa et Kṛtavarman qui lui relatent ce qu’ils ont fait de leur côté. Ils se congratulent. Ils vont trouver Duryodhana pour lui raconter le massacre. (=  ślokas)

 10. 9. Ils arrivent auprès de Duryodhana qui est toujours en train d’agoniser. Ils entourent le roi. Leurs lamentations. Pourquoi ne sont-ils pas morts eux-mêmes ?. Que deviendront-ils ?. Aśvatthāmā raconte le massacre nocturne. Duryodhana s’en réjouit. Mort de Duryodhana. (=  ślokas)

 

(79) Les joncs : 10-18. (=  ślokas)

 10. 10. Le cocher de Dhṛṣṭadyumna raconte le massacre nocturne à Yudhiṣṭhira. Il est le seul survivant. Désespoir de Yudhiṣṭhira. La victoire est amère. Tout cela parce qu’ils n’étaient pas sur leurs gardes. L’imprudence est la cause des plus grands maux. Yudhiṣṭhira se désole pour Draupadī. Il demande à Nakula d’aller la chercher, puis se rend sur les lieux du massacre. (=  ślokas)

 10. 11. Désespoir de Yudhiṣṭhira. Arrivée de Draupadī. Son désespoir. Si Yudhiṣṭhira ne se venge pas d’Aśvatthāmā, elle jeūnera à mort. Aśvatthāmā porte une pierre précieuse sur son front. Si Yudhiṣṭhira ne lui montre pas cette pierre, placée sur son propre front, elle jeūnera à mort. Elle enjoint à Bhīma de tuer Aśvatthāmā. Bhīma part à la poursuite d’Aśvatthāmā. (=  ślokas)

 10. 12. Kṛṣṇa rappelle à Yudhiṣṭhira qu’Aśvatthāmā est redoutable. Il possède l’arme “Tête de Brahmā” et n’hésitera pas à s’en servir, bien que son père lui eut interdit de l’utiliser au combat. Mais Droṇa avait des doutes sur le comportement de son fils. Un jour, Aśvatthāmā était venu trouver Kṛṣṇa et lui avait demandé son disque en échange de l’arme “Tête de Brahmā”. Kṛṣṇa accepte, mais Aśvatthāmā est incapable de bouger le disque. Kṛṣṇa lui reproche sa conduite. Ni Arjuna, ni Pradyumna, son fils, ni personne, ne lui ont jamais fait une telle demande. Pourquoi a-t-il demandé le disque ?. Aśvatthāmā répond que c’était pour le tuer, une fois qu’il aurait été ainsi désarmé. Ainsi, il faut se méfier d’Aśvatthāmā. (=  ślokas)

 10. 13. Kṛṣṇa monte sur son char. Description du char. Arjuna et Yudhiṣṭhira y montent également. Ils rattrapent Bhīma, mais celui-ci ne s’arrête pas. Il arrive sur les bords de la Gaṅgā et voit Aśvatthāmā, couvert de cendres, assis au milieu d’ermites, auprès de Vyāsa. Il saisit son arc. Aśvatthāmā prend une touffe de joncs, prononce la formule magique et la convertit ainsi en l’arme “Tête de Brahmā”, qu’il lance"« Pour la destruction des Pāṇḍava". Un feu naît dans cette touffe de joncs, capable de détruire les mondes. (=  ślokas)

 10. 14. Kṛṣṇa comprend ce qu'il va se passer. Il dit à Arjuna de lancer son arme, capable de neutraliser toute arme. Arjuna la lance : "Qu’elle neutralise l’arme d’Aśvatthāmā", et les deux armes illuminent le ciel et font trembler la terre. Nārada et Vyāsa se placent entre les deux armes et les neutralisent. Ils demandent des explications aux combattants. (=  ślokas)

 10. 15. Arjuna explique qu’il a seulement voulu neutraliser l’arme d’Aśvatthāmā, et rappelle son arme, ce que seuls peuvent faire des personnes de conduite pure. Aśvatthāmā, incapable de rappeler son arme, explique qu’il a voulu se défendre de Bhīma et détruire les Pāṇḍava. Vyāsa reproche à Aśvatthāmā d’avoir lancé l’arme “Tête de Brahmā”. Contrée par une autre arme, elle provoque une sécheresse de douze années. Les Pāṇḍava sont irréprochables. Il demande à Aśvatthāmā de retirer son arme et de donner à Yudhiṣṭhira la pierre précieuse qu’il porte sur le front, moyennant quoi il aura la vie sauve. Aśvatthāmā refuse : cette pierre a le pouvoir d’enlever toute peur. Il est d’autre part incapable de rappeler son arme. Tout ce qu’il peut faire, c’est la diriger vers le ventre des femmes des Pāṇḍava. (=  ślokas)

 10. 16. Kṛṣṇa rappelle que Uttarā est enceinte et qu’elle doit donner naissance à un fils, Parikṣit. Aśvatthāmā lancera quand même son arme vers le ventre des femmes Pāṇḍava, et l’embryon d’Uttarā sera tué. Kṛṣṇa accepte : l’embryon sera tué, mais il revivra et aura une longue vie. Kṛṣṇa maudit Aśvatthāmā : il errera seul, sans parler à personne, pendant trois mille ans, il n’aura pas de place parmi les hommes. Il sera affligé de toutes les maladies. Parikṣit deviendra le roi des Kaurava. Vyāsa confirme la malédiction de Kṛṣṇa. Aśvatthāmā remet sa pierre précieuse à Yudhiṣṭhira et part pour la forêt. les Pāṇḍava retournent à leur campement et Bhīma donne la pierre précieuse d’Aśvatthāmā à Draupadī, installée dans son jeūne. Il lui dit qu’Aśvatthāmā a été vaincu, mais laissé vivant, privé de sa pierre précieuse et de ses armes. Draupadī demande à Yudhiṣṭhira de garder la pierre sur son front. (=  ślokas)

 10. 17. Yudhiṣṭhira s’interroge : comment Aśvatthāmā a-t-il pu massacrer tous les Pāñcāla, qui étaient des guerriers redoutables. Kṛṣṇa lui révèle qu’Aśvatthāmā a reçu l’aide de Śiva. Śiva peut tout. Au tout début, Brahmā demanda à Śiva de créer les créatures vivantes. Śiva alors, plongea sous l’eau et pratiqua des austérités très longues, pour que les créatures soient parfaites. Brahmā, ne le voyant pas revenir, invoqua un second être pour créer les créatures. Celui-ci créa les créatures des quatre espèces, Dakṣa en premier. Mais les créatures, affamées, voulurent dévorer cet être. Il alla chercher refuge auprès de Brahmā, qui assigna alors sa nourriture à chaque créature. Ainsi, les créatures se multiplièrent. Śiva fut en colère de voir qu’on ne l’avait pas attendu. (=  ślokas)

 10. 18. A la fin de l’āge kṛta, les Dieux préparèrent un sacrifice. Ils discutèrent de la part des offrandes qui seraient réservées à chacun d’entre eux. Ils oublièrent Śiva, qu’ils connaissaient mal. Śiva se prépara alors à détruire le sacrifice. Il construisit un arc magique, puis, vêtu en ascète, se rendit sur le lieu du sacrifice. Il perça le Sacrifice de sa flèche. Le Sacrifice, prenant la forme d’une gazelle, se sauva et Śiva le poursuivit. Privés du Sacrifice, les Dieux dépérirent. Śiva les tourmenta. Alors ils se mirent sous sa protection, et acceptèrent de lui donner sa part. Śiva jeta alors sa colère dans l’eau et restaura le sacrifice. Ainsi, tout est possible à Śiva. Il était satisfait d’Aśvatthāmā : c’est pour cela que les Pāñcāla ont été détruits. (=  ślokas)

 

XI. LE LIVRE DES FEMMES

XI. LE LIVRE DES FEMMES 775 ślokas

(80) Les consolations : 1-8

11. 1. Dhṛtarāṣṭra se désespère. Tous les siens sont morts, il regrette de ne pas avoir suivi les conseils qu’on lui donnait, il ne lui reste qu’à mourir. Saṃjaya le console : à quoi bon se plaindre, tout est bien de sa faute, il a été d’une faiblesse coupable envers son fils et a écouté de mauvais conseillers. Mais il faut réagir. (=  ślokas)

 11. 2. Vidura intervient. Tout le monde doit mourir. Ceux qui sont morts au combat ont obtenu le salut : il ne sert à rien de se lamenter. La vie est éphémère, le temps ne s’arrête jamais. Il ne faut pas se complaire dans le malheur, il est le résultat des actes passés. (=  ślokas)

 11. 3. Le sage est détaché du malheur comme du bonheur. On change de corps comme on change de vêtements. Les pots du potier finissent tous par se briser, plus ou moins vite : il en va de même de nos corps de mortels. Les actes antérieurs déterminent les réincarnations et seuls les sages sortent du cycle des réincarnations. (=  ślokas)

 11. 4. La naissance. l’homme, soumis à ses sens est assailli par les malheurs et enfin la mort. Il comprend alors ses fautes mais il est trop tard. C’est dès sa naissance qu’il faut agir en conformité avec le devoir. (=  ślokas)

 11. 5. Parabole du puits. Un brahmane, dans une forêt sinistre est poursuivi par toutes sortes de dangers. Il tombe dans un puits et reste suspendu à une liane que rongent des rats : au fonds du puits, un serpent redoutable. Mais du miel coule sur la liane, et il ne pense plus à rien d’autre qu’à le lécher. Malgré sa situation désespérée, il n’est pas détaché des plaisirs !

11. 6. C’est l’image des réincarnations : la liane, c’est le désir de vivre, le miel, les passions, le serpent, la mort. (=  ślokas)

 11. 7. Les sages savent que l’homme est soumis aux maladies, à la vieillesse et à la mort et ne s’en affligent pas. C’est par la discipline, le renoncement et l’attention qu’on échappe aux cycle des réincarnations. (=  ślokas)

 11. 8. Dhṛtarāṣṭra se lamente encore. Vyāsa le rabroue : la mort est inévitable, le massacre était inévitable, c’était le destin marqué par les Dieux. La Terre, autrefois, était venue réclamer aux Dieux d’accomplir la promesse qui lui avait été faite de la soulager de son fardeau. Viṣṇu lui avait répondu que les temps étaient arrivés : un roi naîtra, Duryodhana, et à cause de lui, tous les rois s’entre-tueront. Ainsi il ne sert à rien de pleurer : ses fils ont fait tout ce qu’il fallait pour aboutir à ce résultat, les Pāṇḍava n’y sont pour rien, et c’était le dessein des Dieux. Que Dhṛtarāṣṭra se reprenne, qu’il éteigne son chagrin, qu’il supporte sa vie. (=  ślokas)

 

(81) Les femmes : 9-25

11. 9. Dhṛtarāṣṭra fait atteler son char et se rend sur les lieux du combat. Les femmes éplorées le rejoignent et se lamentent. (=  ślokas)

 11. 10. Il rencontre Kṛpa, Aśvatthāmā et Kṛtavarman, qui lui racontent le massacre nocturne des Pāṇḍava. Ils sont en fuite, poursuivis par les Pāṇḍava. Ils poursuivent leur route, dans des directions différentes. (=  ślokas)

 11. 11. Yudhiṣṭhira apprend que Dhṛtarāṣṭra s’est mis en route et part à sa rencontre, accompagné de Kṛṣṇa, Yuyudhāna et Yuyutsu, de Draupadī et de toutes les femmes des Pāñcāla. Il salue Dhṛtarāṣṭra. Celui-ci l’embrasse à contre cœur, et cherche Bhīma. Kṛṣṇa devine ses mauvaises intentions et remplace Bhīma par la statue de fer que Duryodhana avait fait faire à son image. Dhṛtarāṣṭra serre la statue de fer dans ses bras et l’écrase dans son étreinte. Kṛṣṇa lui révèle le stratagème: il a voulu lui éviter de tuer Bhīma. (=  ślokas)

 11. 12. Kṛṣṇa reproche à Dhṛtarāṣṭra d’être encore sous l’emprise de Duryodhana. Dhṛtarāṣṭra se calme et embrasse Bhīma, Arjuna et les jumeaux. (=  ślokas)

 11. 13. Gāndhārī se prépare à maudire les Pāṇḍava. Vyāsa, devinant ses intentions, la devance et lui demande de maītriser sa colère. Gāndhārī est bien consciente que les Pāṇḍava ne sont pas coupables, et que Duryodhana est le responsable de ce qui s’est passé : cependant, elle ne peut pardonner à Bhīma la façon déloyale dont il a tué Duryodhana. (=  ślokas)

 11. 14. Bhīma invoque la nécessité : il fallait bien qu’il abatte Duryodhana pour sauver le royaume. Il rappelle la conduite infāme de Duryodhana avec Draupadī. Mais Gāndhārī lui reproche surtout d’avoir bu le sang de Duḥśāsana. Bhīma n’a pas bu vraiment le sang de Duḥśāsana : il a fait semblant, il l’avait juré. Gāndhārī lui reproche enfin d’avoir tué ses cent fils, sans en laisser un seul pour conforter leur vieillesse. (=  ślokas)

 11. 15. Gāndhārī demande Yudhiṣṭhira. Celui-ci s’excuse d’avoir été la cause du massacre de ses fils. Gāndhārī glisse un regard par l’interstice de son bandeau sur les pieds de Yudhiṣṭhira, et les ongles de celui-ci se racornissent. Elle s’apaise. Kuntī console Draupadī, puis va trouver Gāndhārī avec elle. Gāndhārī les console. (=  ślokas)

 11. 16. Gāndhārī, grâce à sa vision divine, voit le champ de bataille et ses horreurs. Tous se rendent sur le champ de bataille. Désespoir des femmes à la vue du carnage. Gāndhārī appelle Kṛṣṇa et lui montre le désespoir de femmes, les nombreux héros abattus, les charognards à l’œuvre. Elle insiste sur le spectacle désolant des femmes découvrant le carnage, les corps dépecés. Elle découvre le corps de Duryodhana. (=  ślokas)

 11. 17. Désespoir de Gāndhārī. Elle prend Kṛṣṇa à témoin. Lamentations de Gāndhārī. Elle évoque le temps de la splendeur de Duryodhana. Elle montre à Kṛṣṇa le corps de son petit-fils Lakṣmana et la douleur de sa mère. (=  ślokas)

 11. 18. Elle décrit à Kṛṣṇa le désespoir de ses belles-filles. Elle lui montre le cadavre de Duḥśāsana. (=  ślokas)

 11. 19. Elle lui montre le cadavre de ses fils Vikarṇa, Durmukha, Citrasena, Vivimṣati, Duḥsaha. Leurs femmes les entourent et se désespèrent. (=  ślokas)

 11. 20. Elle montre à Kṛṣṇa le cadavre d’Abhimanyu et décrit le désespoir d’Uttarā. Rien ne justifie aux yeux d’Uttarā la mort de son jeune époux, que les siens n’ont pas défendu. Elle se demande comment elle est encore en vie. Découverte du corps de Virāṭa. (=  ślokas)

 11. 21. Gāndhārī montre à Kṛṣṇa le corps de Karṇa et sa mère, Kuntī, qui se lamente. Lamentations de la mère de Karṇa. (=  ślokas)

 11. 22. Gāndhārī montre à Kṛṣṇa les corps du roi d’Avanti, de Bāhlīka, et celui de son gendre Jayadratha. Sa fille, Duḥśalā se désespère. (=  ślokas)

 11. 23. Elle montre à Kṛṣṇa le corps de Śalya et le désespoir de ses femmes, le corps de Bhagadatta, Bhīṣma gisant sur son lit de flèches, le corps de Droṇa, veillé par son épouse Kṛpī. Bûcher funéraire de Droṇa. (=  ślokas)

 11. 24. Gāndhārī montre à Kṛṣṇa le corps de Bhūriśravas et rapporte les lamentations de sa mère et de ses épouses. Elles mettent en cause Kṛṣṇa qui a poussé Arjuna à lui a couper le bras alors qu’il se battait contre un autre. Gāndhārī montre à Kṛṣṇa le corps de Śakuni. (=  ślokas)

 11. 25. Elle lui monte les cadavres de Sudakṣina, de Bhanumant, de Jayatsena, de Bṛhadbala, des cinq frères Kekaya, de Drupada, de Dhṛṣṭaketu, de Vinda et Anuvinda. Tous sont morts : elle met en cause Kṛṣṇa qui n’a pas réussi son ambassade de paix et a laissé laissé s’accomplir ce massacre qu’il aurait pu éviter. Malédiction de Kṛṣṇa. Elle maudit Kṛṣṇa : dans trente-six années les siens s’entre-détruiront et Kṛṣṇa trouvera une mort peu glorieuse. (=  ślokas)

 

(82) La cérémonie funéraire : 26

11. 26. Yudhiṣṭhira donne à Dhṛtarāṣṭra le décompte des morts : un milliard, six cent quarante-quatre mille cent soixante six !. Le sort réservé à ces morts, suivant leur degré de courage. Yudhiṣṭhira fait procéder aux cérémonies funéraires. Les bûchers sont dressés et les corps des combattants morts sont brûlés selon les règles. Tous se rendent ensuite sur les bords de la Gaṅgā. (=  ślokas)

 

(83) L’offrande de l’eau : 27

11. 27. Les femmes descendent dans la Gaṅgā et “donnent l’eau” pour les leurs. Kuntī demande à ses fils de donner l’eau pour Karṇa. Yudhiṣṭhira s’exécute, non sans protester : Karṇa a été leur ennemi, et c’était leur frère !. S’ils l’avaient su plus tôt, le massacre aurait été évité. (=  ślokas)

 

XII. LE LIVRE DE L’APAISEMENT 14525 ślokas

12. 1. Après l’achèvement des rites funéraires, ils restent tous sur les bords de la Gaṅgā. Vyāsa et Nārada viennent leur rendre visite. Après les salutations d’usage, Nārada félicite Yudhiṣṭhira de sa victoire. Mais Yudhiṣṭhira ne s’en réjouit pas : il se sent responsable de la mort d’Abhimanyu et des fils de Draupadī. De plus, il ne savait pas que Karṇa était le fils de Kuntī, et il a été cause de sa mort. Il rappelle que Karṇa avait promis à sa mère de combattre Arjuna, mais d’épargner les autres Pāṇḍava. Ce n’est qu’après la mort de Karṇa que Yudhiṣṭhira a appris qu’il était son demi-frère. Et pourtant, il avait remarqué durant la partie de dés, alors qu’il était raillé par Karṇa, que les pieds de celui-ci ressemblaient à ceux de sa mère Kuntī. Que n’a-t-il cherché à en savoir plus !. Comment se fait-il que le char de Karṇa se soit embourbé, pourquoi a-t-il été maudit ?

12. 2. Karṇa était jaloux de ses frères, répond Nārada. Karṇa avait demandé l’arme de Brahmā à Droṇa, et celui-ci avait répliqué que seul un brahmane pouvait l’obtenir. Karṇa alors va trouver Rāma en se faisant passer pour un brahmane de la famille de Bhṛgu. Il séjourne chez Rāma, apprend de lui la science des armes. Un jour, par inadvertance, il tue la vache d’un brahmane, et, malgré ses excuses, celui-ci le maudit : la roue de son char sera avalée par la terre alors qu’il combattra Arjuna, et il aura la tête coupée par celui-ci. (=  ślokas)

 12. 3. Rāma transmet l’arme de Brahmā à Karṇa, et les formules qui l’agissent. Un jour, Rāma, fatigué, s’endort, la tête sur les genoux de Karṇa. Un ver perce la cuisse de Karṇa, et celui-ci, malgré la douleur, ne réagit pas, de peur de réveiller son maître. Mais Rāma est réveillé par le sang de Karṇa qui coule sur lui. Il demande des explications à Karṇa. Son regard tombe sur le ver qui meurt aussitôt : c’était autrefois un Asura du nom de Prāggṛtsa qui avait enlevé l’épouse de Bhṛgu et avait été maudit par lui : il deviendrait ver, mais serait sauvé par Rāma. Rāma comprend que Karṇa n’est pas un brahmane pour montrer un tel courage. Karṇa avoue et Rāma le maudit : il ne pourra pas se servir de l’arme de Brahmā alors qu’il sera engagé dans un combat mortel. (=  ślokas)

 12. 4. Duryodhana s’était rendu à Rājapura, dans le royaume de Kaliṅga. La fille du roi Citrāṅgada y choisissait son époux. Description de l’assemblée. Duryodhana, furieux de n’être pas choisi, enlève la - 202 - princesse et se sauve. Les rois le poursuivent, mais Karṇa les défait tous. (=  ślokas)

 12. 5. Jarāsaṃdha défie Karṇa en combat singulier. Karṇa est sur le point de séparer ses deux parties. Jarāsaṃdha demande grâce et donne à Karṇa la souveraineté sur le royaume de Campa. La réputation de guerrier de Karṇa est bien établie. Il a fallu qu’Indra le prive de sa cuirasse magique, que le brahmane et Rāma le maudissent, que Kuntī le restreigne, que Śalya le rabroue, pour qu’Arjuna puisse le vaincre. Il est mort en kṣatriya, il ne faut pas le plaindre, dit en conclusion Nārada. (=  ślokas)

 12. 6. Kuntī, voyant Yudhiṣṭhira abattu, le console : elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour calmer l’inimitié de Karṇa envers ses frères. Yudhiṣṭhira lui reproche de lui avoir caché que Karṇa était son frère. Il maudit toutes les femmes de la terre : elles ne pourront plus garder un secret. (=  ślokas)

 12. 7. Yudhiṣṭhira se désespère : il aurait mieux valu qu’il mène une vie de mendiant, plutôt que d’en arriver à cette extermination de leurs parents. La victoire et la royauté ne sont pas une consolation. Les pères se livrent à l’ascétisme pour assurer le sort de leurs fils, les mères s’inquiétent, maintenant tous ces espoirs sont anéantis : qui pourra lui pardonner ?. Il est vrai que la faute du massacre revient aux fils de Dhṛtarāṣṭra et à la faiblesse de ce dernier envers son fils. Mais c’est lui, Yudhiṣṭhira, qui a commis ce massacre, et il doit expier : il va se retirer dans la forêt et y mener une vie d’expiation. (=  ślokas)

 12. 8. Arjuna l’en dissuade : la victoire n’a pas été acquise par des moyens injustes. Si Yudhiṣṭhira se retire et que le royaume est mal gouverné, il en sera coupable. La pauvreté est déchéance. Eloge du pouvoir. Même les Dieux acquièrent leur puissance par des combats mortels. La puissance d’un roi ne s’acquière pas sans combats, et le devoir d’un roi est d’être puissant. Qu’il offre plutôt un grand sacrifice qui lui fasse honneur. (=  ślokas)

 12. 9. Yudhiṣṭhira demande à Arjuna de le comprendre : il décrit la vie qu’il désire mener dans la forêt, une vie de renoncement. Seule, elle lui permettra de quitter le cycle des réincarnations. La sagesse qu’il a acquise lui permettra d’atteindre la délivrance. (=  ślokas)

 12. 10. Bhīma se rebiffe : s’il avait su que Yudhiṣṭhira voulait en arriver là, il n’aurait jamais combattu, et la bataille n’aurait jamais eu lieu. C’est le devoir d’un kṣatriya de tuer ses ennemis, ceux-ci n’ont qu’à pas se trouver sur son chemin. Maintenant, qu’il gouverne, sous peine de se couvrir de ridicule. Le renoncement ne convient pas à un kṣatriya en pleine possession de ses moyens. Il signifie infidélité à son devoir. Chacun doit rester à sa place. (=  ślokas)

 12. 11. Arjuna rapporte une Conversation entre Indra et de jeunes brahmanes. De jeunes brahmanes abandonnent leur famille pour mener une vie de renoncement dans la forêt. Indra, sous la forme d’un oiseau d’or, leur fait l’éloge de ceux qui se nourrissent des restes du sacrifice. Ils prennent cela pour eux, mais Indra les détrompe : la vie domestique est la meilleure voie. Se nourrir des restes du sacrifice, c’est s’occuper d’abord de nourrir les siens et ses hôtes, de faire des dons, et de ne jouir que de ce qui reste. Voilà la meilleure voie. Les jeunes brahmanes rentrent chez eux. (=  ślokas)

 12. 12. Nakula fait l’éloge de l’action. Distribuer un bien légitimement acquis aux brahmanes est aussi renoncement. Mener une vie d’action, sans s’attacher aux fruits de l’action, est aussi renoncement. L’action est nécessaire aux Dieux, aux ancêtres, aux hôtes. Si Yudhiṣṭhira ne distribue pas, lors de sacrifices, la richesse qu’il a acquise, il commet un péché. Renoncer, pour un roi, c’est offrir des sacrifices richement dotés. Renoncer, ce n’est pas partir dans la forêt, mais se libérer des attachements. Qu’il respecte le devoir de sa caste. (=  ślokas)

 12. 13. Sahadeva insiste : le mérite est d’accomplir son devoir en se libérant des attachements. L’āme est immortelle, on ne la tue pas en tuant les corps. Il faut suivre le chemin tracé par les ancêtres et considérer toutes les créatures comme une manifestation de soi-même. (=  ślokas)

 12. 14. Draupadī demande à Yudhiṣṭhira de céder à ses frères : il avait bien promis, lors de leur exil, que tout finirait par la victoire et le bonheur. Pourquoi, maintenant, les désespérer ?. Elle rappelle les devoirs du kṣatriya. Yudhiṣṭhira a démontré, par ses victoires, qu’il en était digne, lui et ses frères. Kuntī avait promis à Draupadī que Yudhiṣṭhira la rendrait heureuse : elle ne peut avoir menti !. Mais il est fou, et ses frères seront amenés à le suivre dans sa folie : il vaudrait mieux l’enfermer !. Qu’il se ressaisisse et gouverne. (=  ślokas)

 12. 15. Arjuna reprend la parole : c’est le bāton du chātiment qui maintient le royaume, et c’est le devoir du roi de le brandir. De toutes façons, dans ce monde, on ne peut vivre en épargnant les créatures : il faut tuer pour vivre. Même les ascètes tuent des créatures : il y en a dans l’eau, dans les fruits, par terre. Il ne sert donc à rien de se réfugier dans la forêt. Il vaut mieux suivre le devoir de sa caste. Le devoir du roi est de brandir le bāton du chātiment, afin que l’ordre règne dans le monde. Les effets positifs du chātiment. S’abstenir de ce devoir peut entraîner un mal pire encore. Yudhiṣṭhira a suivi son devoir de kṣatriya, même en tuant ses ennemis, il n’a pas encouru de péché. Il n’y aucune raison d’éprouver des remords.  (=  ślokas)

12. 16. Bhīma demande à Yudhiṣṭhira pourquoi son entendement est ainsi obscurci : les raisons qu’il a d’assumer la royauté sont pourtant évidentes. La santé physique résulte de l’équilibre des trois humeurs, la santé mentale de celui des trois qualités. Yudhiṣṭhira se souvient du carnage, mais pourquoi ne se souvient-il pas des mauvais traitements qu’ils ont subi?. Que Yudhiṣṭhira se reprenne. Le combat qu’il doit maintenant gagner est un combat contre lui-même : accepter de suivre la voie indiquée par ses ancêtres, gouverner le royaume : c’est ainsi qu’il se réalisera. (=  ślokas)

 12. 17. Yudhiṣṭhira reproche à Bhīma ses attachements terrestres et l’engage au renoncement. On ne peut pas régner et pratiquer le renoncement. Or c’est par le renoncement que l’on atteint la délivrance. Toutes les créatures, dans leur diversité, ne sont qu’une seule et même chose, une émanation de la même essence suprême. Quand on comprend cela, on atteint la délivrance. (=  ślokas)

 12. 18. Arjuna raconte l’Entretien du roi de Videha avec son épouse. Janaka, le roi de Videha, avait abandonné son royaume pour mener une vie de renoncement. Il se nourrit de glanage. Son épouse vient le trouver : à quoi sert d’avoir abandonné le royaume et d’éprouver du désir pour une poignée de grains d’orge ?. Pourra-t-il, avec cela, honorer les ancêtres, les brahmanes et les hôtes ?. Il a déçu sa mère, son épouse, les nobles de son royaume, qui comptaient sur lui : penset- il atteindre la délivrance ainsi ?. Si une poignée d’orge et le royaume représentent pour lui la même chose, pourquoi avoir abandonné le royaume ?. S’il conserve du désir pour une poignée d’orge, où est son renoncement ?. Il faut des gens qui donnent de la nourriture pour satisfaire ceux qui la mendient. Si le roi ne donne pas, qui le fera?. Et puis il ne suffit pas de se retirer dans le forêt et de vivre d’aumônes pour être sauvé : il faut pratiquer un vrai renoncement !. Et cela, on peut le faire également dans la vie domestique. (=  ślokas)

 12. 19. Yudhiṣṭhira reconnaît que les veda peuvent être interprétés de différentes manières. Mais Arjuna est un kṣatriya, mal placé pour lui donner des leçons sur l’interprétation des veda. C’est une erreur de croire que rien n’est supérieur au pouvoir. De nombreux ṛṣi, de nombreux hommes pieux ont atteint le ciel par une vie de renoncement. Ceux qui se livrent à l’action ne s’affranchissent pas du cycle des réincarnations. Mais il y a une autre issue, la délivrance, que l’on atteint par le Yoga. Il ne faut donc pas continuer à faire l’éloge du pouvoir. (=  ślokas)

 12. 20. Devasthāna intervient : Yudhiṣṭhira a conquis la terre, il ne doit pas l’abandonner. Il y a quatre étapes dans la vie, il faut passer par chacune d’elles, l’une après l’autre. Maintenant, il lui appartient d’offrir de grands sacrifices. L’homme a été créé pour offrir le sacrifice et le pouvoir doit s’y employer. Indra doit sa puissance aux sacrifices qu’il a offerts. Marutta l’a emporté sur Indra par les richesses qu’il a répandues dans ses sacrifices. Il faut donc se consacrer entièrement à offrir des sacrifices. (=  ślokas)

 12. 21. Il rapporte l’Enseignement de Bṛhaspati à Indra. Se contenter de ce que l’on a est la plus haute bénédiction. Si l’on ne craint ni n’est craint, si l’on restreint ses désirs et ses répugnances, on obtient la délivrance. On peut pratiquer diverses voies, la contemplation ou l’effort, le sacrifice ou le renoncement, la charité ou la mendicité, le pouvoir ou l’ascèse, ce qui importe c’est de ne faire de mal à aucune créature, de pratiquer les vertus de modestie, de vérité, de justice, de discipline. Le roi qui se comporte ainsi est sūr d’obtenir le salut. (=  ślokas)

 12. 22. Arjuna revient à la charge : pourquoi Yudhiṣṭhira se désespère-t-il ?. Les kṣatriya morts au combat ont un sort plus enviable que ceux qui offrent des sacrifices. Yudhiṣṭhira sait bien qu’un kṣatriya possède un cœur ferme : il a vaincu ses ennemis, qu’il conquière son āme !. Indra a combattu huit cent dix fois, a offert de nombreux sacrifices et est devenu le chef des Dieux : tout le monde l’admire. Que Yudhiṣṭhira en fasse autant et cesse de se désespérer. (=  ślokas)

 12. 23. Vyāsa prend la parole : Arjuna a raison. Yudhiṣṭhira doit régner, la vie de renoncement n’est pas pour lui. Qu’il porte le fardeau du royaume c’est son devoir. Et qu’il brandisse le bāton du chātiment. (=  ślokas)

 12. 24. Vyāsa rapporte l’Histoire de Śaṅka et Likhita. Ces deux frères habitent chacun un ermitage fort agréable. Un jour Likhita rend visite à Śaṅka. Celui-ci étant sorti, Likhita se met à cueillir des fruits et à manger. Son frère revient et lui reproche de lui avoir volé ces fruits : qu’il aille s’accuser de vol auprès du roi. Likhita va trouver le roi Sudyumna, s’accuse du vol des fruits et lui fait promettre de le chātier. Les deux mains coupées, Likhita retourne auprès de son frère pour demander son pardon. Śaṅka lui explique qu’il ne se sentait pas offensé mais que la vertu de son frère en avait pris un coup : qu’il aille maintenant offrir des libations aux Dieux dans la rivière. Likhita s’exécute, et deux mains “semblables à deux lotus” lui poussent. C’est le résultat de mon ascèse, lui dit Śaṅka. Pourquoi, alors, ne m’as-tu pas purifié plutôt de ma faute ?. Je ne le pouvais pas, c’est le rôle du roi, et le roi lui--même en a été purifié. Effectivement le roi, par cet acte, obtint la délivrance. Brandir le bāton du chātiment est le rôle des rois, et non de se raser la tête. (=  ślokas)

 12. 25. Vyāsa engage Yudhiṣṭhira à donner satisfaction à ses frères et à gouverner. Seulement après, il pourra se retirer dans la forêt. Qu’il offre des sacrifices accompagnés de riches présents. Un roi qui se conduit impartialement envers tous ses sujets, ne commet jamais de péchés. S’il se conduit prudemment et consulte les anciens, son action n’entraînera pas de péché. Vyāsa raconte l’Histoire d’Hayagrīva. Ce roi avait défait un grand nombre d’ennemis. Il fut tué en combattant des brigands et il a atteint le ciel. Sa vie est comparable à un sacrifice : son arc est le poteau du sacrifice, la corde de son arc celle qui sert à lier les victimes, ses flèches la petite cuillère et son épée la grande, son char l’autel et sa rage à combattre le feu, ses ennemis et lui même les libations. Parce qu’il a été un roi juste, qu’il a brandi le bāton du chātiment et vaincu ses ennemis, parce qu’il a protégé son peuple, il a gagné le ciel. (=  ślokas)

 12. 26. Yudhiṣṭhira se plaint : il n’a aucune envie de régner, et les lamentations des femmes percent son cœur. Vyāsa continue : c’est le temps qui dispense toutes choses. Il cite les Paroles de Senajit. La course du temps affecte tous les mortels, toutes les choses terrestres vont à la destruction. ”Certains tuent, d’autres sont tués”, cela ne n’a pas de sens, tout a été fait par le destin. A quoi sert de se lamenter ?. Même mon corps ne m’appartient pas !. Le bonheur et la détresse se suivent. Le bonheur se termine en détresse, le bonheur naît de la détresse. Le sage ne tient compte ni de l’un ni de l’autre. Il extirpe tout ce qui cause du chagrin et supporte pareillement bonheur et malheur. Ainsi, l’homme sage ne s’abandonne ni à la joie ni au chagrin. Gouverner son royaume avec justice et offrir des sacrifices avec libéralité, voilà le devoir du roi. (=  ślokas)

 12. 27. Yudhiṣṭhira s’accuse : il a convoité le royaume et, pour cela, a exterminé sa propre race. Il revoit la chute de Bhīṣma et la peine qu’il a éprouvé alors. Il revoit le mensonge qu’il a fait à Droṇa à propos de son fils, la mort de Karṇa, celle d’Abhimanyu, des fils de Draupadī. Tout cela est de sa faute, parce qu’il convoitait le royaume. Il est un grand pécheur et doit expier par de sévères austérités. Vyāsa l’arrête : tout est l’œuvre du destin. Yudhiṣṭhira a été créé pour un travail particulier, il doit l’accomplir. (=  ślokas)

 12. 28. Vyāsa rapporte Les Paroles d’Aśma. Janaka, roi de Videha, demande à Aśma comment se comporter quand on acquiert des parents ou quand on les perd. Celui-ci répond : l’homme naît avec joie et chagrin. Si la joie domine, il pense : je suis de haute naissance, je peux faire ce que je veux, je ne suis pas un homme ordinaire. C’est sa perte : il dissipe en plaisirs les richesses de ses ancêtres, puis, pour les récupérer, pressure ses sujets. Le chagrin naît des attachements terrestres. Il n’y a pas moyen d’échapper à l’un ou à l’autre : il faut donc les supporter d’un cœur égal. Tout est conséquence du destin : des hommes purs succombent à la maladie, des méchants sont prospères, des puissants meurent jeunes et des misérables ont une longue vieillesse. Le temps dispose de toutes choses. On n’appartient à personne, personne ne vous appartient : les unions avec parents, femmes, enfants, amis sont transitoires, comme des rencontres de voyageurs dans une auberge. La vie tourne comme une roue. Personne n’échappe à la décrépitude et à la mort. Où est ton père aujourd’hui, et ton grand-père ?. Ainsi, à quoi sert de se lamenter ? Il faut laisser le chagrin, et suivre la voie montrée par les veda. Janaka est consolé par ces paroles. (=  ślokas)

 12. 29. Arjuna demande à Kṛṣṇa de réconforter Yudhiṣṭhira. Kṛṣṇa prend la main de Yudhiṣṭhira et lui dit : ne te désespère pas, les morts ne reviendront pas. Ils sont morts en combattant, leur sort est enviable. Ecoute Les consolations de Nārada à Sṛñjaya qui avait perdu son fils. Nārada explique que toutes les créatures sont appelées à mourir : pourquoi s’en désoler ?. Et il lui raconte l’histoire des anciens rois. Marutta a offert un sacrifice où Indra lui-même est venu, un sacrifice célébré par Saṃvarta, le jeune frère de Bṛhaspati, un sacrifice où les dons faits surpassaient en splendeur tout ce que l’on peut imaginer : si Marutta est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Durant le règne de Suhotra, Śiva a plu sur terre une pluie d’or, une année entière. Tout cet or recueilli, Suhotra le donna aux brahmanes lors d’un sacrifice : si Suhotra est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Bṛhadratha a offert cent mille chevaux, cent mille servantes, cent mille éléphants, cent millions de taureaux en différents sacrifice : si Bṛhadratha est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Śibi donna toutes ses richesses : si Śibi est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Bharata offrit cent sacrifices du cheval : si Bharata est mort, alors ne te lamente pas sur ton fils !. Rāma fit régner l’āge d’or sur son royaume, offrit dix sacrifices du cheval et régna dix mille cent ans : si Rāma est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Baghīratha, dans un de ses sacrifices offrit un million de servantes avec leurs bijoux d’or, chacune dans un char tiré par quatre chevaux, chaque char suivi par cent éléphant, chaque éléphant par mille chevaux, chaque cheval par mille vaches, chaque vache par mille moutons et chèvres. Baghīratha a fait descendre Gaṅgā du ciel : si Baghīratha est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Dilīpa a donné la terre entière aux brahmanes, il a fait faire un poteau sacrificiel en or, ses éléphants étaient revêtus d’or : si Dilīpa est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Māndhātṛ est né de beurre clarifié dans l’estomac de son père, d’où il fallut l’extraire, et téta le doigt d’Indra. Il soumit toute la terre, offrit de nombreux sacrifices et donna aux brahmanes des poissons de dix lieues de long et d’une de large. Si Māndhātṛ est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Yayāti couvrit la terre d’un dense réseau d’autels sacrificiels, offrit de nombreux sacrifices et donna aux brahmanes trois montagnes d’or. Après avoir installé son fils Pūru, il se retira dans la forêt : si Yayāti est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Ambarīṣa fit protéger les brahmanes par un million de rois qui avaient offert eux-mêmes mille sacrifices : si Ambarīṣa est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Śaśabindu avait cent mille épouses et un million de fils. Chacun de ses fils épousa cent princesses qui apportèrent chacune en dot cent éléphants, avec chaque éléphant cent chars, avec chaque char cent chevaux, avec chaque cheval cent vaches, avec chaque vache cent moutons et chèvres, et il donna tout cela aux brahmanes au cours d’un sacrifice du cheval : si Śaśabindu est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Gaya qui avait reçu d’Agni des richesses inépuisables, offrit douze sacrifices du cheval par an durant mille ans, et à chacun d’eux il donna aux brahmanes cent mille vaches et cent mille mules. Il fit faire une estrade en or de cent coudées de long et de vingt-cinq de large, et la donna aux brahmanes. Gaya donna aux brahmanes autant de bétail qu’il y a de grains de sable dans la Gaṅgā : si Gaya est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Ranti avait obtenu d’Indra de pouvoir satisfaire ses hôtes et les animaux venaient à lui d’eux-mêmes pour être sacrifiés : leur sang forma une rivière. Toute sa vaisselle était en or. Certaines nuits, pour satisfaire les hôtes, il fallut abattre vingt mille et cent bœufs : si Ranti est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Sagara eut soixante mille fils. Il célébra mille sacrifices du cheval et donna aux brahmanes des palais aux colonnes en or, richement meublés. Il fit creuser la terre et l’océan s’installa dans l’excavation ainsi faite : si Sagara est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Pṛthu fut un modèle de roi, sous son règne son peuple connut l’āge d’or. Au cours d’un sacrifice du cheval, il donna aux brahmanes vingt et une montagnes d’or de mille deux cent coudées chacune : si Pṛthu est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Sṛñjaya se déclare consolé par ce discours et Nārada lui rend son fils Suvarṇaṣṭīvin. (=  ślokas)

 12. 30. Kṛṣṇa raconte l’Histoire de Sukumārī. Nārada et son neveu Parvata avaient demandé l’hospitalité à Sṛñjaya. Celui-ci charge sa fille Sukumārī de veiller sur eux. Nārada en tombe amoureux, et Parvata le maudit : le jour de son mariage avec Sukumārī, il deviendra un singe. Nārada le maudit en retour : il ne pourra plus aller au ciel. Le jour de son mariage, Sukumārī voit Nārada devenu singe, mais cela ne change rien aux sentiments de la jeune fille. Plus tard Parvata rencontre Nārada, et ils annulent mutuellement leurs malédictions. Quand Nārada se présente à elle sous sa forme normale, Sukumārī fuit, et il faudra que Parvata lui explique que c’est bien Nārada pour qu’elle accepte de rester avec lui. (=  ślokas)

 12. 31. A la demande de Kṛṣṇa, Nārada continue l’histoire : Parvata et moimême avons séjourné à nouveau chez Sṛñjaya, et, satisfaits de son hospitalité, lui avons offert un vœu. Sṛñjaya demande un fils semblable à Indra. Cela est accordé, il aura un fils du nom de Suvarṇaṣṭīvin, mais par égard envers Indra, ce fils ne pourra vivre longtemps. Sṛñjaya demande que soit levée cette dernière condition, et je lui promis de ressusciter cet enfant. Indra, jaloux des prouesses de Suvarṇaṣṭīvin le fait tuer par son foudre déguisé en tigre. Sṛñjaya se désespère et me fait venir. Je ressuscite alors l’enfant, comme promis, non sans avoir rappelé les exploits des anciens rois, que Kṛṣṇa vient de te rapporter. (=  ślokas)

 12. 32. Vyāsa reprend la parole : L’austérité est le devoir du brahmane, celui du roi, de protéger ses sujets. Il doit chātier quiconque transgresse son autorité. Les Kaurava ont transgressé l’autorité, ils devaient être chātiés. Pourquoi se lamenter ?. Mais Yudhiṣṭhira persiste : il a été la cause de la mort de tant de héros !. A qui la faute ? demande Vyāsa : à l’Être Suprême ou à l’homme ?. Si quelqu’un coupe une branche avec une hache, la faute est-elle à la hache ?. La faute s’attache à l’agent, pas à l’outil. La faute est à attribuer à l’Être Suprême. Si l’homme était responsable de tous ses actes, alors l’Être Suprême n’existerait pas, et quoique l’on fasse, il n’y aurait aucune crainte à avoir. La destinée régit tout. Tout ce que l’on peut faire c’est éviter les mauvaises actions en ce conformant à son devoir. Le devoir du roi est de brandir le bāton du chātiment. (=  ślokas)

 12. 33. Yudhiṣṭhira revient à la charge : cet immense massacre a eu lieu parce qu’il convoitait le royaume. Et les femmes n’y résisteront pas, elles mourront de désespoir !. Le péché est grand, il faut l’expier. (=  ślokas)

 12. 34. Vyāsa réplique que c’est le temps qui a été la cause du massacre. C’est lui qui ordonne le meurtre des créatures par l’instrumentalité des créatures. Ceux qui ont péri, ont péri à cause de leurs actes. L’homme n’est qu’un outil. Les Dieux et les Asuras se sont combattus durant trente-deux mille ans, jusqu’à ce que les Dieux contrôlent le ciel. Des brahmanes, au nombre de quatre-vingt huit mille, se sont même alliés aux Asuras pour dominer la terre, mais ils ont été exterminés. Ainsi Yudhiṣṭhira n’a-t-il fait qu’imiter les Dieux. Il n’a fait que son devoir et n’a encouru aucun péché. Qu’il offre un sacrifice du cheval comme expiation et rende ses sujets heureux : il retrouvera ainsi le bonheur. (=  ślokas)

 12. 35. Yudhiṣṭhira demande alors quand il faut expier, et comment. Vyāsa répond que l’homme doit expier, qui commet des actes interdits, ou omet des actes qui sont de son devoir. Liste des fautes qui doivent être expiées, et des exceptions. (=  ślokas)

 12. 36. Les différents moyens d’expier ces fautes. Mais Yudhiṣṭhira n’a fait que son devoir, il n’a pas commis de faute. (=  ślokas)

 12. 37. Yudhiṣṭhira demande quelle nourriture est pure, quoi et à qui l’on doit donner. Vyāsa raconte La conversation des deux ascètes avec Manu. Deux ascètes interrogent Manu. Celui ci énumère les actes et les nourritures qui purifient. Un même acte peut être bon ou mauvais, il doit être jugé d’après ses résultats. Les nourritures impures. Les personnes de qui on ne doit pas accepter de la nourriture. A qui l’on ne doit pas faire de cadeaux. Donner à un brahmane ignorant des Veda peut se faire par compassion, mais n’apporte aucun mérite. (=  ślokas)

 12. 38. Yudhiṣṭhira demande quels sont les devoirs des rois et des autres castes. Vyāsa lui conseille d’interroger Bhīṣma : il est le mieux placé pour répondre. Yudhiṣṭhira hésite : quelle sera la réaction de Bhīṣma en le voyant ?. Kṛṣṇa lui demande de suivre le conseil de Vyāsa. Yudhiṣṭhira se rassérène et, entouré de tous, se met en marche vers la ville. Description du cortège. La ville se pare pour le recevoir. (=  ślokas)

 

(84) La mort de Cārvāka : 39

12. 39. La ville accueille Yudhiṣṭhira et lui demande d’être roi. Yudhiṣṭhira entre au palais, ressort et est béni par les brahmanes auxquels il fait de nombreux dons. Un rākṣasa ami de Duryodhana, Cārvāka, déguisé en brahmane, s’adresse à lui : au nom de tous les brahmanes présents, il doit lui faire honte !. Il a exterminé sa race, tué ses maîtres : il n’a plus qu’à se donner la mort !. Mais les brahmanes protestent : ce n’est pas là ce qu’ils pensent !. Ils tuent Cārvāka en émettant le son “hun”. Kṛṣṇa raconte l’Histoire de Cārvāka. Par son ascèse, Cārvāka avait obtenu de Brahmā d’être invincible à condition de ne pas offenser les brahmanes : il en profite pour persécuter les Dieux. Ceux-ci se plaignent à Brahmā. Qu’ils se tranquillisent, répond Brahmā, la mort de Cārvāka est prévue : il deviendra ami de Duryodhana, et, par affection pour lui, il offensera les brahmanes. Ceux-ci, alors, le tueront. (=  ślokas)

 12. 40. Yudhiṣṭhira siège solennellement devant son peuple avec les siens et Dhṛtarāṣṭra. Tout est préparé pour la consécration royale. Kṛṣṇa verse l’eau de l’onction royale sur la tête de Yudhiṣṭhira, Dhṛtarāṣṭra et tout le peuple en font autant. Le nouveau roi distribue des pièces d’or aux brahmanes, et ceux-ci en retour font son éloge. (=  ślokas)

 12. 41. Yudhiṣṭhira demande à ses sujets de continuer à obéir à Dhṛtarāṣṭra et de faire tout ce qu’il demande, comme auparavant. Yudhiṣṭhira nomme les différents responsables du royaume. Il insiste sur l’obéissance qu’il faudra montrer à Dhṛtarāṣṭra. (=  ślokas)

 12. 42. Les rites funéraires sont accomplis pour tous ceux qui sont morts, et à cette occasion, de nombreux dons sont faits aux brahmanes, tant par Dhṛtarāṣṭra que par Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira protège les femmes laissées sans protecteurs. (=  ślokas)

 12. 43. Yudhiṣṭhira prononce l’éloge de Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 

(85) La distribution des maisons : 44

12. 44. Pour remercier ses frères, et leur permettre de jouir d’un repos bien mérité, Yudhiṣṭhira donne à Bhīma le palais de Duryodhana, à Arjuna celui de Duḥśāsana, à Nakula celui de Durmarṣana, à Sahadeva celui de Durmukha. Yuyutsu, Vidura et Saṃjaya retournent dans les palais qu’ils possédaient auparavant. Kṛṣṇa va passer la nuit chez Arjuna. (=  ślokas)

 12. 45. Yudhiṣṭhira règne heureusement : il distribue de nombreux dons. Yudhiṣṭhira va trouver Kṛṣṇa et le salue : celui-ci, plongé en méditation, ne répond rien. (=  ślokas)

 12. 46. Yudhiṣṭhira s’émerveille de la profondeur de son extase et en demande la cause : Kṛṣṇa revient à lui et lui rapporte qu’il méditait sur Bhīṣma et sur ses exploits. Que Yudhiṣṭhira aille le trouver et l’interroge tant qu’il est encore vivant. Yudhiṣṭhira accepte et demande à Kṛṣṇa de l’accompagner, de sorte que Bhīṣma ait une dernière vision de sa splendeur. Kṛṣṇa fait atteler son char. (=  ślokas)

 12. 47. Bhīṣma gīt sur son lit de flèches, entouré de nombreux sages, Vyāsa, Nārada, Devasthāna etc. . Il chante un hymne de louange à Kṛṣṇa. Kṛṣṇa le perçoit, grâce à ses pouvoirs, et lui donne sa vision divine. Kṛṣṇa, Yudhiṣṭhira et ses frères, Yuyudhāna, Kṛpa, Yuyutsu et Saṃjaya se mettent en route sur leurs chars respectifs pour rejoindre Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 48. Ils arrivent au Kurukṣetra, sur le champ de bataille. Kṛṣṇa montre à Yudhiṣṭhira les cinq lacs de Rāma. Pour répondre aux questions de Yudhiṣṭhira, Kṛṣṇa raconte l’Histoire de Rāma. (=  ślokas)

 12. 49. Généalogie de Rāma. Gādhi a une fille, Satyavatī, qu’il donne en mariage à un descendant de Bhṛgu, Ṛcīka. Ṛcīka donne à sa femme une portion de gāteau de riz pour sa mère, une autre pour elle-même : ainsi naîtront deux fils, l’un sera un guerrier redoutable, l’autre un ascète de grande sagesse. Mais Satyavatī se trompe et échange les portions : ainsi c’est elle qui aura pour fils un kṣatriya redoutable. Elle plaide auprès de Ṛcīka, et obtient que son fils soit un brahmane pacifique, et seulement son petit-fils un kṣatriya. Gādhi a pour fils Viśvāmitra et Satyavatī, Jamadagni, un pieux brahmane. Jamadagni a pour fils le redoutable Rāma. Rāma obtient d’Indra une hache magique, et devient inégalable au combat. Le roi aux mille bras, Arjuna Kārtavīrya, conquiert la terre. Il donne en offrande à Agni de nombreux villages et forêts, et brûle entre autres la retraite de l’ermite āpava, qui le maudit : Rāma lui coupera ses mille bras. Les fils d’Arjuna Kārtavīrya seront la cause de sa mort : ils dérobent, à l’insu de leur père, la vache de Jamadagni. Rāma coupe les mille bras d’Arjuna Kārtavīrya et ramène la vache. En représailles, les fils d’Arjuna Kārtavīrya tuent Jamadagni. Rāma jure de débarrasser la terre de tous les kṣatriya. Ainsi fait, il se retire dans la forêt. Après quelque milliers d’années, Parāvasu, le petit-fils de Viśvāmitra, se moque de lui : il reste des kṣatriya sur terre, s’il s’est réfugié dans la forêt, c’est par couardise. Rāma repart en campagne et extermine les kṣatriya. Les descendants des rares survivants se multiplient, et Rāma les extermine de nouveau. Ainsi vingt et une fois. Rāma offre un sacrifice du cheval et donne la terre à Kaśyapa. Kaśyapa l’exile de l’autre côté de l’océan. Mais il n’y a plus personne pour gouverner, le désordre règne et la terre sombre. Kaśyapa la retient : la terre lui demande un roi. Il reste quelques descendants de kṣatriya qui ont été élevés en cachette : qu’ils règnent, afin que l’ordre revienne. Kaśyapa les fait rechercher et les installe comme rois : tous les rois actuels sont leurs descendants. (=  ślokas)

 

(86) Les devoirs du roi : 50-127

12. 50. Kṛṣṇa et Yudhiṣṭhira arrivent en présence de Bhīṣma, gisant sur son lit de flèches, entouré de nombreux sages, aux bords de la rivière Oghavatī. Ils s’approchent de lui. Kṛṣṇa fait l’éloge de Bhīṣma et lui demande d’éclairer Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 12. 51. Bhīṣma salue Kṛṣṇa et l’adore. Kṛṣṇa se manifeste à lui sous sa forme divine et lui annonce qu’il a atteint la délivrance : il n’aura plus à renaître. Dans cinquante-six jours, quand le soleil reprendra sa course vers le nord, il mourra. Il doit enseigner Yudhiṣṭhira avant de mourir. (=  ślokas)

 12. 52. Bhīṣma souffre trop, il est trop faible, son esprit est obscurci, il se taira. Que Kṛṣṇa enseigne lui-même Yudhiṣṭhira. Qui du reste oserait parler en sa présence ?. Kṛṣṇa soulage les souffrances de Bhīṣma de façon qu’il ait à nouveau les idées claires, et lui donne sa vision divine. Après avoir salué Bhīṣma, tous reviennent à la ville pour la nuit. (=  ślokas)

 12. 53. Réveil de Kṛṣṇa. Il se livre à la méditation, les chantres entonnent les hymnes, il procède à ses ablutions, offre des libations dans le feu, fait des dons aux brahmanes, puis envoie Yuyudhāna dire à Yudhiṣṭhira qu’il l’attend. Yudhiṣṭhira annonce à Arjuna qu’il désire se rendre sans escorte auprès de Bhīṣma : les enseignements de Bhīṣma ne sont pas pour le commun. Ainsi Kṛṣṇa et Yuyudhāna, Yudhiṣṭhira et ses frères, se rendent-ils seuls auprès de Bhīṣma, saluent les sages qui l’entourent et s’approchent de lui. (=  ślokas)

 12. 54. Nārada les encourage à questionner Bhīṣma. Ils hésitent, Yudhiṣṭhira demande à Kṛṣṇa de parler le premier. Kṛṣṇa demande à Bhīṣma comment il se sent et celui-ci répond qu’il ne souffre plus, que son esprit est clair, qu’il voit le passé, le présent et le futur, qu’il se souvient de tous les enseignements, et qu’il est prêt à parler. Mais pourquoi Kṛṣṇa n’enseigne-t-il pas lui-même ?. C’est pour augmenter la gloire de Bhīṣma. Kṛṣṇa a muni Bhīṣma de l’intelligence divine, tout ce qu’il dira aura force de loi. C’est maintenant son devoir de parler et d’enseigner Yudhiṣṭhira, qui est digne de son enseignement. (=  ślokas)

 12. 55. Que Yudhiṣṭhira pose ses questions, Bhīṣma est prêt à répondre. Kṛṣṇa explique que Yudhiṣṭhira n’ose pas l’approcher : il se sent coupable de sa mort. C’est le devoir des kṣatriya de combattre, de tuer ceux qui les défient en un combat injuste, répond Bhīṣma. Yudhiṣṭhira se prosterne aux pieds de Bhīṣma. Bhīṣma demande à Yudhiṣṭhira de prendre un siège et de poser ses questions. (=  ślokas)

 12. 56. Yudhiṣṭhira demande à être enseigné sur les devoirs du roi : des devoirs du roi, le monde dépend. En premier, répond Bhīṣma, le roi doit servir les Dieux. Il doit toujours être prêt à l’action, être dévoué à la vérité, avoir une conduite droite, être ferme, protéger les brahmanes, se comporter envers ses sujets comme une mère envers son enfant, appliquer un juste chātiment, ne pas se montrer trop familier avec ses serviteurs. (=  ślokas)

 12. 57. Le roi doit se consacrer à l’action. Il doit éliminer ceux qui s’opposent au royaume, même s’il s’agit d’un ami ou de son maître. Exemples tirés de l’histoire. Le roi doit maītriser sa colère, tenir secrets ses avis, ne pas accorder trop de confiance, même à ses amis, peser soigneusement sa politique, administrer la justice et augmenter son trésor, nourrir les pauvres, savoir sourire, observer, pour l’imiter, le comportement des justes, choisir ses ministres et les traiter avec amitié, avoir la confiance de son peuple et lui accorder sa protection en toutes circonstances. (=  ślokas)

 12. 58. La protection des sujets est le devoir principal du roi. Elle se réalise par les moyens suivants : des espions et des serviteurs convenablement payés et bien traités, des impôts supportables, des hommes honnêtes aux charges du royaume, le bien de ses sujets, une politique étrangère bien menée, la promptitude à l’action. Bhīṣma demande à Yudhiṣṭhira s’il veut en savoir plus. Mais le soir tombe, Yudhiṣṭhira lui annonce qu’il reviendra le lendemain et rentre en ville. (=  ślokas)

 12. 59. Le lendemain, ils reviennent. Après avoir salué Bhīṣma, Yudhiṣṭhira lui demande d’où vient le mot roi, et comment il se fait qu’un homme, semblable en tous points aux autres, assume seul la fonction royale. Au début, répond Bhīṣma, il n’y avait pas de roi. Les hommes se protégeaient les uns les autres. Mais à l’āge kṛta, leur entendement s’obscurcit et ils se mirent à convoiter le bien d’autrui. Ils furent sujets à l’envie, de l’envie naquit la colère, et de là, l’oubli de leurs devoirs et la confusion. Les règles élémentaires ne furent plus suivies, les veda disparurent. Les Dieux, affolés à l’idée que les sacrifices ne soient plus assurés, demandèrent aide à Brahmā, et celui-ci composa un traité en cent mille leçons concernant le triple but : morale, argent et plaisir, et la délivrance. Il y traite des trois qualités, du chātiment, des rites, de la politique intérieure et étrangère, de la conduite de la guerre, de la royauté et de ses devoirs, des vices, du comportement du roi, de l’agriculture, de la médecine. Ce traité est connu sous le nom de “Politique du chātiment”. Pour tenir compte de la réduction progressive de l’espérance de vie des hommes, Śiva l’abrégea en dix mille leçons, Indra en cinq mille, Bṛhaspati en trois mille, Uśanas en mille. Les Dieux demandent à Viṣṇu qui sera roi. Celui-ci crée Virajas. Généalogie des premiers rois et naissance des peuples. Naissance de Pṛthu. Age d’or. Excellence de Pṛthu. Śrī naît d’un lotus sorti du sourcil de Viṣṇu, et épouse Dharma. Elle a pour fils Artha. Dharma, Artha et Śrī ont reçu la souveraineté. C’est une personne particulièrement accomplie qui descend du ciel sur terre pour être roi, empreinte de grandeur et incarnation partielle de Viṣṇu. Il est établi par les Dieux, personne ne surpasse le roi. C’est pourquoi, bien qu’il soit un homme comme les autres, tout le monde lui est soumis. Dans le traité de Brahmā, on trouve tout ce qui est connu sur terre. On y dit qu’il n’y a pas de différence entre un roi et un dieu. (=  ślokas)

 12. 60. Yudhiṣṭhira demande quels sont les devoirs des quatre castes et quel est leur mode de vie. Quels sont les devoirs spécifiques du roi, comment fait-il prospérer son royaume, ses sujets et lui-même. De quoi doit-il se garder, à qui doit-il se fier ?. Bhīṣma expose les neuf devoirs communs aux quatre castes. Discipline personnelle, étude des veda et austérités sont les devoirs particuliers du brahmane. Un kṣatriya doit donner, offrir des sacrifices, étudier les veda sous la conduite d’un maître, protéger le peuple, punir les voleurs et être valeureux au combat. Un vaiśya doit donner, étudier les veda offrir des sacrifices, gagner de l’argent par des moyens honnêtes et protéger les animaux. La rémunération des vaiśya. Un śūdra doit servir les trois autres castes, n’avoir aucun bien personnel, honorer les Dieux dans des sacrifices mineurs. La dévotion, qui est un sacrifice, doit être pratiquée par les quatre castes. Les brahmanes sont des Dieux, ils officient dans les sacrifices pour les quatre castes, et les quatre castes doivent offrir des sacrifices par tous les moyens en leur possession. (=  ślokas)

 12. 61. Les quatre stages d’existence successifs : les études brāhmaniques, la vie domestique, la vie érémitique dans la forêt et le renoncement total. Un brahmane peut, après les études védiques adopter soit la vie de mendiant, soit la vie domestique. Le comportement à avoir durant ces différents stages de la vie. (=  ślokas)

 12. 62. Yudhiṣṭhira demande comment il doit appliquer ces comportements à lui-même. Les quatre stages de l’existence sont faits pour les brahmanes, les autres castes n’y sont pas obligées, répond Bhīṣma. Le brahmane qui, dans les quatre stages de son existence suit ces règles, atteint dans l’autre monde des régions de béatitude éternelle. Pour un roi, il doit pratiquer l’étude des veda, et exercer le pouvoir royal. C’est le temps qui mène le monde, sous l’influence du temps l’homme est toujours engagé dans les actions, qui détermineront sa vie future. (=  ślokas)

 12. 63. Les brahmanes qui transgressent leurs devoirs deviennent des śūdra. C’est à son comportement qu’on reconnaît un vrai brahmane. Lorsqu’ils ont correctement accompli leur vie domestique, les trois autres castes peuvent adopter une vie de mendicité. Pour un kṣatriya, il doit avoir étudié les veda, engendré des fils, gouverné avec justice son royaume, offert les grands sacrifices, réglé ses affaires et établi son successeur : il peut alors adopter une vie de mendicité, mais ce n’est pas obligatoire. Les devoirs du roi sont les plus importants, ils conditionnent les devoirs des autres castes. En suivant ses devoirs, un roi peut pratiquer toute - 216 - sorte de renonciation, trouver toute sorte d’initiation, acquérir toute science. (=  ślokas)

 12. 64. Les devoirs du roi sont faits pour assurer un juste comportement des hommes. Si la royauté est mal assumée, les hommes sont submergés par le mal : ils peuvent facilement se tromper, même de bonne foi, s’ils ne sont pas guidés. Le monde entier est conditionné par les devoirs du roi. Bhīṣma raconte l’Histoire de Māndhātṛ. Ce roi avait offert un sacrifice pour obtenir de voir Viṣṇu. Celui-ci lui apparaît sous la forme d’Indra et lui demande pourquoi il veut voir Viṣṇu : ni Brahmā, ni luimême, ne peuvent obtenir cette vision du dieu suprême. Mais il lui offre un vœu. Māndhātṛ insiste : il veut voir Viṣṇu. Il a parfaitement rempli son devoir de roi, mais il ne sait pas comment accomplir ces devoirs supérieurs qui procèdent de Viṣṇu. Indra lui répond que les devoirs du roi procèdent de Viṣṇu, et sont supérieurs à tous les autres. Viṣṇu lui-même les a suivis, ce qui lui a permis de détruire les Asuras. S’il ne l’avait pas fait, tous les devoirs des quatre castes auraient été détruits. A chaque āge, les devoirs des brahmanes sont établis en premier : mais c’est le devoir du roi de les protéger. C’est pour cela qu’on considère les devoirs du roi comme les plus importants. Grâce au roi, les méchants sont contenus et les bons peuvent s’épanouir. (=  ślokas)

 12. 65. Les devoirs du roi, si importants, doivent être exercés par des hommes accomplis, qui veulent le bien des créatures. C’est grâce à eux que les quatre castes accomplissent leur devoir, c’est pourquoi les devoirs du roi sont les plus importants. Māndhātṛ demande quels devoirs doivent suivre les barbares, et il donne la liste de ceux-ci, qui sont sous la domination du roi. Les barbares, les tribus de voleurs, doivent honorer les anciens, servir leurs rois, offrir des sacrifices aux ancêtres, et faire des présents aux brahmanes. Et que faire des hommes mauvais que l’on trouve dans les quatre castes ?. Si le roi exerce correctement le chātiment, la moralité est fermement établie. Il est de la responsabilité du roi de veiller à la façon dont les hommes suivent leur devoir. Viṣṇu remonte alors au ciel. Bhīṣma, en conclusion demande à Yudhiṣṭhira de suivre scrupuleusement ces devoirs du roi. (=  ślokas)

 12. 66. Yudhiṣṭhira demande plus de détails sur les quatre stages de l’existence. Les mérites acquis par ceux qui suivent les différents modes de vie s’attachent au roi, répond Bhīṣma. Le roi, en faisant les dons à ceux qui le méritent, en suivant les injonctions des veda, en ayant une āme sereine, en adorant les Dieux, en pratiquant le chātiment, acquière les mérites de la vie domestique. En secourant les détresses, en honorant les brahmanes et les ancêtres, en combattant pour son royaume, il acquière les mérites de la vie érémitique dans la forêt. En protégeant toutes les créatures, il acquiert les mérites du renoncement total. En étudiant chaque jour les veda, en honorant ses maîtres, il acquiert les mérites de l’étudiant brāhmanique. En montrant compassion envers tous, il acquiert les mérites des quatre modes de vie. Que Yudhiṣṭhira s’applique donc à pratiquer les devoirs du roi. (=  ślokas)

 12. 67. Yudhiṣṭhira demande quels sont les principaux devoirs concernant le royaume. Le premier devoir est le couronnement d’un roi : sans roi, l’anarchie régnerait, avec toutes ses conséquences. Autrefois, en période d’anarchie, quelques hommes de bien demandèrent à Manu d’être leur roi et lui donnèrent les moyens d’exercer cette royauté : ainsi l’ordre fut rétabli. Les hommes doivent se donner un roi, le respecter, et lui donner les moyens d’exercer son pouvoir. (=  ślokas)

 12. 68. Yudhiṣṭhira demande pourquoi on dit que le roi est un dieu. Bhīṣma cite l’Entretien de Bṛhaspati et Vasumanas. Vasumanas, roi de Kosala, interroge Bṛhaspati : comment les hommes s’épanouissent-ils, et comment sont-ils détruits ?. Les devoirs des hommes, répond Bṛhaspati, prennent racine dans le roi. C’est par la crainte du roi que les hommes ne se détruisent pas les uns les autres. Si le roi ne régnait pas, la propriété n’existerait plus, la moralité disparaîtrait, les sacrifices cesseraient. C’est grâce à la protection du roi que les hommes peuvent dormir sans crainte. Le roi assume cinq formes : Agni quand il chātie, āditya quand il envoie ses espions, Mṛtyu quand il combat, Yama quand il juge, Kubera quand il distribue ses largesses. Le chātiment est immédiat pour ceux qui s’approprient les biens appartenant au roi. On doit toujours respecter et servir le roi, le roi est le cœur de son peuple. (=  ślokas)

 12. 69. Yudhiṣṭhira demande quels sont les autres devoirs du roi. Le roi doit se vaincre lui-même, répond Bhīṣma, et vaincre ses ennemis. Il doit placer ses garnisons, envoyer ses espions, découvrir ceux de l’ennemi. Il doit faire la paix avec l’ennemi si celui-ci est plus fort. Si l’ennemi présente des faiblesses, il doit marcher contre lui. S’il est trop fort, il doit trouver d’autres moyens pour l’affaiblir. Le roi doit percevoir les impôts, rendre la justice, choisir des ministres compétents et honnêtes, brandir opportunément le bāton du chātiment. S’il est attaqué, il doit se retrancher. Conduite à tenir en cas de siège. Le roi doit veiller aux sept constituants du royaume (lui-même, ses ministres, son trésor, ses alliés et sa capitale), suivre les six règles de la politique (régner en paix après la conclusion d’une alliance avec l’ennemi, partir en campagne, affaiblir l’ennemi par des dissensions, concentrer ses forces pour inspirer la crainte, préparer la guerre en souhaitant la paix, et conclure des alliances). (=  ślokas)

 12. 70. Yudhiṣṭhira demande comment on doit appliquer le chātiment. Quand le roi applique à fond la science du chātiment, répond Bhīṣma, l’āge d’or (kṛta) règne : la terre donne des fruits sans être labourée, les maladies disparaissent, les hommes vivent longtemps, il n’y a plus d’injustices. Quand le roi applique la science du chātiment aux troisquarts, c’est l’āge tretā : la terre produit des fruits, mais il faut labourer. Quand le roi applique la science du chātiment à moitié, c’est l’āge dvāpara : les récoltes sont moitié moins abondantes. Quand le roi abandonne complètement la science du chātiment, oppresse ses sujets, c’est l’āge kali : règnent l’injustice, les maladies, la mort prématurée, la confusion. Suivant l’āge qu’il aura fait régner, le roi aura sa récompense ou sa punition dans l’au-delà. La science du chātiment, proprement appliquée, protège les hommes : elle représente le premier devoir du roi. (=  ślokas)

 12. 71. Yudhiṣṭhira demande quel comportement doit avoir le roi. Bhīṣma énumère les trente-six vertus : si le roi les pratique, il sera récompensé ici-bas et dans l’au-delà. (=  ślokas)

 12. 72. Yudhiṣṭhira demande comment il doit se conduire envers ses sujets. Avant tout honorer les brahmanes, répond Bhīṣma, rechercher l’argent et le plaisir sans colère ni convoitise, prélever les justes impôts pour remplir le trésor, gouverner avec l’aide de gens désintéressés, ne pas envier la richesse des brahmanes, même si le trésor est vide, protéger toutes les créatures : ainsi il sera récompensé ici-bas et dans l’au-delà. (=  ślokas)

 12. 73. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Purūravas et Mātariśvan. Purūravas demande quelle est l’origine des castes. Les brahmanes sont issus de la bouche de Brahmā, répond Mātariśvan, les kṣatriya de ses deux bras, les vaiśya de ses cuisses, les śūdra de ses pieds. Les brahmanes ont été créés les premiers pour garder les veda, les kṣatriya ensuite pour les protéger, les vaiśya pour subvenir aux besoins des deux autres castes, et les śūdra pour servir. Purūravas demande si la terre appartient aux brahmanes ou aux kṣatriya. Tout appartient de droit aux brahmanes, répond Mātariśvan, mais la terre, par suite du refus des brahmanes, a accepté les kṣatriya comme souverains. Le roi, toutefois, doit se laisser guider par des brahmanes vertueux et écouter leurs instructions. Ainsi son gouvernement sera juste et ses sujets vertueux. Le roi reçoit le quart des mérites de ses sujets. (=  ślokas)

 12. 74. Bhīṣma continue son enseignement : le roi doit appointer un chapelain vertueux et savant, et s’appuyer sur lui. Il rapporte l’Entretien entre Purūravas et Kaśyapa. Purūravas demande qui est supérieur, quand il y a désaccord entre les brahmanes et les kṣatriya. Quand il y a un tel désaccord, répond Kaśyapa, la ruine menace le royaume. Le brahmane et le kṣatriya sont naturellement liés, ils se doivent mutuelle protection, l’un est la cause de l’amélioration de l’autre. L’un aidant l’autre, ils atteignent tous deux les plus grands accomplissements. Si les brahmanes ne sont pas protégés, l’anarchie règne, et Rudra détruit tout sans distinction. D’où vient Rudra ? demande Purūravas. Rudra réside dans le cœur de l’homme, et étend sa destruction à partir du cœur d’un homme mauvais, comme l’incendie se propage à partir d’une maison en feu. Si le chātiment touche également les bons et les mauvais, demande Purūravas, alors pourquoi être bon ?. Le bois humide, mélangé à du bois sec, brûle également : il faut éviter de se mélanger aux pêcheurs. La terre nourrit les méchants comme les bons, le soleil les réchauffe, l’eau les lave également !. Il en est ainsi ici-bas, pas dans l’au-delà. Les bons jouissent d’une grande félicité, les mauvais vont en enfer. Pour éviter la contagion du mal, le roi doit, avant même son couronnement, investir comme chapelain royal un brahmane de grande expérience, et honorer tout spécialement les brahmanes. (=  ślokas)

 12. 75. La protection et le succès du royaume repose sur le roi, reprend Bhīṣma, la protection et le succès du roi sur son chapelain. Il rapporte l’Entretien entre Mucukunda et Kubera. Mucukunda, ayant soumis toute la terre, attaque Kubera. Celui-ci suscite une armée de rākṣasa qui défait les forces de Mucukunda. Ce dernier réprimande son chapelain, Vasiṣṭha, qui, par une ascèse sévère, permet à Mucukunda de défaire à son tour les rākṣasa. Kubera s’étonne que Mucukunda ait voulu l’attaquer. Mucukunda lui répond que les rois doivent agrandir leur royaume par la force de leur bras et par la puissance de l’ascèse de leur chapelain. Kubera, émerveillé, lui donne la terre : Mucukunda répond qu’il n’a pas à accepter la terre en cadeau, il la conquerra luimême par la force de son bras. (=  ślokas)

 12. 76. Yudhiṣṭhira demande comment un roi peut augmenter le bien-être de ses sujets : en suivant son devoir, répond Bhīṣma. Si le roi suit scrupuleusement son devoir, ses sujets en feront de même. Le roi acquiert un quart des mérites de ses sujets acquis grâce à sa protection, et un quart de leurs fautes commises en raison de sa négligence. Yudhiṣṭhira demande quels mérites sont attachés à la royauté : ne vaudrait-il pas mieux, pour son salut personnel, qu’il se retire dans la forêt ?. Non, répond Bhīṣma, il acquerra de bien plus grands mérites en suivant son devoir de roi. Qu’il suive la voie de son père et de son grand-père !. Quels que soient les mérites attachés à la fonction royale, il est né pour l’assumer : qu’il porte son fardeau. Yudhiṣṭhira demande quels sont les actes qui conduisent au ciel. S’il soulage, même provisoirement, la peur d’un de ses sujets, il est digne du ciel, répond Bhīṣma. Qu’il soit donc roi des Kaurava, qu’il protège les bons et punisse les mauvais, qu’il assure la protection de ses amis et des honnêtes hommes. (=  ślokas)

 12. 77. Yudhiṣṭhira demande : parmi les brahmanes, certains sont engagés dans les devoirs de leur ordre, d’autres dans d’autres devoirs. Quelle est la différence entre eux ?. Les brahmanes qui suivent les devoirs de leur ordre, répond Bhīṣma, sont pareils aux Dieux. Ceux qui ne le font pas sont comme des śūdra. Le roi les soumettra à l’impôt. Le roi doit s’efforcer de les remettre dans le droit chemin. Mais si un brahmane devient voleur par nécessité, il est du devoir du roi d’assurer sa subsistance. (=  ślokas)

 12. 78. Yudhiṣṭhira demande de quelles richesses le roi dispose. Le roi est maître des richesses de tous, sauf des brahmanes, s’ils suivent leurs devoirs, répond Bhīṣma. Il doit assurer la subsistance des brahmanes, afin que ceux-ci ne deviennent pas des voleurs. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre le roi des Kaikeya avec le rākṣasa qui voulait l’enlever. Comment peux-tu m’enlever, se plaint le roi : il n’y a aucun brahmane dans mon royaume qui ne soit attaché à ses devoirs, les kṣatriya sont parfaitement dévoués à leurs devoirs, de même que les vaiśya et les śūdra. Ma conduite est droite, mon chapelain est sans reproches, j’ai toujours combattu loyalement, comment peux-tu m’enlever ?. Puisqu’il en est ainsi, répond le rākṣasa, rentre chez toi. C’est pourquoi, conclut Bhīṣma, tu dois protéger les brahmanes, ils te protégeront en retour. (=  ślokas)

 12. 79. Un brahmane, en cas de détresse, peut adopter la conduite d’un kṣatriya. Peut-il éventuellement adopter celle d’un vaiśya, demande Yudhiṣṭhira. Oui, répond Bhīṣma, s’il n’est pas capable de se comporter comme un kṣatriya : mais il donne la liste des articles dont un brahmane ne peut faire commerce. Quand le peuple prend les armes contre son roi, demande Yudhiṣṭhira, comment celui-ci peut-il rester le refuge ?. Par des dons, des austérités, des sacrifices, en étant pacifique, répond Bhīṣma : les bons, alors, se resserreront autour du roi. Les brahmanes sont le refuge du roi quand sa puissance est contestée. Si les kṣatriya sont tous hostiles aux brahmanes, qui protégera ceux-ci, demande Yudhiṣṭhira. Il faut alors défaire les kṣatriya, répond Bhīṣma, par les austérités et la force. Les kṣatriya sont issus des brahmanes, le feu de l’eau, le fer de la pierre : quand le fer frappe la pierre, ou le feu se bat avec l’eau, ou les kṣatriya sont hostiles aux brahmanes, leur force est détruite. Ainsi la force des kṣatriya n’a plus d’effet si elle est dirigée contre les brahmanes. Tous prennent les armes pour venir en secours aux brahmanes, et même les brahmanes peuvent prendre les armes sans encourir de péchés. S’ils meurent en combattant, ils atteignent les plus hauts paradis. On voit ainsi que le bien et le mal dépendent des circonstances. Si les kṣatriya ne font plus leur devoir, demande Yudhiṣṭhira, est-ce qu’un brahmane, un vaiśya ou un śūdra peut prendre leur place pour rétablir l’ordre ?. Certainement, répond Bhīṣma. La personne qui soulage les peines et les peurs des autres mérite le plus grand respect. Si le roi ne remplit plus son rôle, qu’un autre prenne sa place. (=  ślokas)

 12. 80. Yudhiṣṭhira demande quelle doit être la conduite des prêtres. Ils doivent connaître les textes et les rites, répond Bhīṣma, ils doivent être loyaux, sincères, modestes et charitables. Quels honoraires doit-on donner aux prêtres, et les substituts sont-ils acceptables quand on ne peut faire autrement, demande Yudhiṣṭhira. Les honoraires aux brahmanes sont un des membres du sacrifice : sans eux, le sacrifice est inefficace. Mais ce qui compte c’est avant tout la dévotion : l’offre d’une simple mesure de riz, quand on ne peut faire plus, est parfaitement valable. On dit que la pénitence vaut plus que le sacrifice : la pénitence, c’est s’abstenir de faire du mal, parler sans fausseté, être bienveillant et compatissant, et non seulement émacier son corps. Toute fausseté, c’est la mort, toute sincérité c’est brahman

12. 81. Comment choisir un ministre, demande Yudhiṣṭhira. Tout homme a quatre types d’amis, répond Bhīṣma : ceux qui pensent comme vous, ceux qui vous sont dévoués, ceux qui vous sont liés par la naissance et ceux que l’on s’est gagnés. De plus, ceux qui sont intègres et se rangent du côté de la justice. Le roi doit toujours se méfier des quatre premiers types, et les surveiller. On doit choisir un homme intelligent, doué en affaires, sans cruauté, sans colère et indifférent aux honneurs : à celuilà on peut faire toute confiance. Il faut se méfier surtout de ses parents, mais les traiter avec honneur et ne pas leur montrer qu’on se méfie d’eux : ils peuvent être nécessaire en cas d’adversité. (=  ślokas)

 12. 82. Yudhiṣṭhira demande comment faire pour conquérir le cœur des amis comme des ennemis. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Kṛṣṇa et Nārada. Kṛṣṇa se plaint des calomnies de ses parents et de l’attitude d’āhuka et d’Akrūra qui sont d’avis contraire : il ne sait de quel côté se ranger. Les malheurs, lui explique Nārada, ont deux origines : ses propres actes et les actes d’autrui. Balarāma a pris le parti d’Akrūra, Kṛṣṇa lui-même a donné son royaume à Babhru et à Ugrasena et ne peut pas le reprendre sous peine de graves désordres : il lui faut donc employer d’autres armes. Générosité, pardon, sincérité, douceur, voilà les armes qu’il doit employer. Qu’il apaise les cœurs par des paroles bienveillantes, et reprenne le fardeau du royaume qu’il est seul à pouvoir porter : il évitera ainsi que ses parents ne se détruisent mutuellement. (=  ślokas)

 12. 83. Voilà donc le premier moyen, conclut Bhīṣma. Le second : faire confiance à ceux qui défendent les intérêts du roi de façon désintéressée et les protéger. Bhīṣma raconte l’Entretien entre le sage Kālakavṛkṣīya et Kṣemadarśa, le roi de Kosala. Kālakavṛkṣīya, désireux de contrôler la conduite des officiers du royaume, s’entretient avec le peuple, tenant un corbeau dans une cage. Il les amène à parler en leur disant : mon corbeau me dit tout, le présent, le passé et le futur. Il découvre ainsi que tous les officiers du royaume sont coupables de malversations. Il va trouver Kṣemadarśa et les dénonce : c’est mon corbeau qui me l’a dit !. Les officiers du royaume tuent le corbeau durant la nuit. Kālakavṛkṣīya demande au roi sa protection : c’est pour ton bien que je suis venu. Il décrit quelle doit être la conduite d’un bon officier royal. Il dénonce au roi la conduite de ses officiers, et lui raconte comment ils ont tué son corbeau : il a encouru leur colère, et il préfère quitter le royaume. Les malversations sont telles que le royaume est dans un état pitoyable et dangereux. Le roi demande à Kālakavṛkṣīya de l’aider à reprendre en main son royaume. Kālakavṛkṣīya lui conseille de ne rien dire dans un premier temps, puis de chātier ses officiers l’un après l’autre, de crainte qu’ils ne se liguent. Qu’il évite à l’avenir d’accorder sa confiance à ceux qui n’en sont pas dignes, et qu’il surveille ses officiers : c’est son devoir. Kṣemadarśa l’écoute et le prend comme chapelain, nomme un premier ministre de toute confiance, redresse son royaume et conquiert la terre. (=  ślokas)

 12. 84. Yudhiṣṭhira demande quelles doivent être les qualités des officiers royaux. Bhīṣma énumère les qualités que l’on doit trouver chez les juges, le général en chef et les officiers, les ambassadeurs, les ministres, les conseillers, et les défauts à éviter. Les délibérations doivent rester secrètes. Le roi doit consulter ses conseillers, puis demander l’avis de son chapelain : ensuite il appliquera fermement la décision prise. Précautions à prendre pour assurer le secret des délibérations. (=  ślokas)

 12. 85. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Bṛhaspati et Indra. Indra demande quel est, parmi tous, le comportement qui assure la célébrité. Bṛhaspati répond : avoir toujours des paroles aimables. (=  ślokas)

 12. 86. Yudhiṣṭhira demande par quels moyens un roi peut obtenir une grande renommée. En veillant à la justice, répond Bhīṣma. Le roi doit nommer dans son conseil quatre brahmanes, huit kṣatriya, vingt et un vaiśya, trois śūdra et un sūta. Qualités que doivent posséder ces conseillers. Le roi doit veiller à ce que la justice soit correctement rendue, sous peine de voir son royaume s’effondrer. C’est dans la justice que se trouvent les fondements du royaume. Tous doivent avoir un égal accès à la justice. Les différents types de chātiment. Un roi qui applique les chātiments selon le code n’encourt pas de péché, mais acquiert des mérites. Un roi ne doit jamais mettre à mort un messager. Qualités que doivent posséder le messager, l’aide de camp, le commandant des gardes, les ministres, le commandant en chef des armées. Mais le roi ne doit avoir entière confiance en personne. (=  ślokas)

 12. 87. Yudhiṣṭhira demande comment doit être la ville où il habite. Bhīṣma énumère les six sortes de citadelles. Il décrit comment elles doivent être aménagées et ce qu’on doit y trouver. Il montre ensuite quelles doivent être les occupations du roi et ses devoirs. Il doit se choisir un ami parmi ses sujets, un ami parmi les sujets de ses ennemis, un ami parmi les sujets de ses alliés, et un ami parmi ceux qui résident dans la forêt. (=  ślokas)

 12. 88. Yudhiṣṭhira demande comment consolider le royaume. Bhīṣma décrit l’organisation du royaume : un chef par village, un intendant pour dix villages, un superintendant pour deux intendants, un collecteur pour cent villages, un préfet pour mille villages. Un village doit être donné au collecteur pour assurer sa subsistance, une petite ville au préfet. Un administrateur assure la coordination des préfets, un autre le contrôle des villes. Le roi lève des impôts, veillant à ne pas écraser le peuple. Le roi doit visiter les villes de son royaume et expliquer pourquoi il prélève des impôts : les ennemis qui menacent, les voleurs à arrêter, les forteresses à consolider, le maintien de l’armée. Le roi doit permettre aux vaiśya de prospérer, ils sont la richesse du royaume. (=  ślokas)

 12. 89. Yudhiṣṭhira demande ce que doit faire le roi s’il désire plus que la puissance. Le roi doit, avant tout, s’attacher au bien-être de ses sujets, répond Bhīṣma. Il doit prélever ses impôts progressivement, au juste moment. . Le roi partage les péchés comme les mérites de ses sujets : il doit donc les contrôler. Qu’il n’y ait ni mendiants ni voleurs dans le royaume. Il faut punir les fonctionnaires qui se livrent à des malversations, favoriser le commerce, flatter les riches pour qu’ils protègent le peuple. (=  ślokas)

 12. 90. Les fruits et les racines reviennent de droit aux brahmanes. Aucun brahmane ne doit manquer du nécessaire. Les kṣatriya ont pour premier devoir de protéger les brahmanes, de façon que les veda soient étudiés. Le roi doit protéger ses sujets, et, pour cela les contrôler par des agents secrets. Il doit aussi se faire rapporter comment il est perçu par le peuple, si ses décisions sont approuvées : et tenir compte de ceux qui le louent ou qui le blāment. Yudhiṣṭhira demande comment être supérieur à tous. Le roi doit toujours être attentif à ses sujets et à ses ennemis. (=  ślokas)

 12. 91. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Māndhātṛ avec Utathya. Utathya explique à Māndhātṛ que le roi est le protecteur du monde : il doit faire régner la justice. Si le roi échoue à réprimer l’injustice, le royaume se désagrège. La justice ne doit jamais s’affaiblir, pour cela le roi doit suivre son devoir de roi, son devoir vient de Brahmā. Il faut toujours honorer les brahmanes. C’est parce que l’Asura Bali ne le faisait pas que la déesse Śrī s’est réfugiée chez Indra. Un des fils de l’injustice, c’est l’orgueil, qui conduit les rois à la ruine. Il faut s’en garder et éviter les mauvaises fréquentations. Si le roi cède au vice, des maux innombrables frappent le royaume. (=  ślokas)

 12. 92. Le roi doit savoir corriger les manquements des autres castes. Le roi est le maintien de toutes les créatures, mais il peut devenir leur destruction. Le pouvoir a été créé pour protéger la faiblesse : il lui faut prendre garde à ne pas être brûlé par les regards des faibles maltraités, la faiblesse, quand elle n’est pas protégée, est plus forte que tout pouvoir. Si un faible ne trouve personne pour le protéger, le chātiment divin tombe sur le roi. Si le roi chātie les mauvais, et ne permet pas au mal de s’étendre, son royaume est prospère. Rappel des différents devoirs du roi. Utathya engage Māndhātṛ à suivre cette route : celui-ci l’écoute, et devient un roi modèle. (=  ślokas)

 12. 93. Yudhiṣṭhira demande comment doit se comporter un roi juste et vertueux. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Vasumanas avec Vāmadeva. Vasumanas demande quels sont les devoirs du roi, et Vāmadeva lui répond d’agir toujours avec justice, et de suivre les conseils des justes. Un roi ne doit jamais considérer qu’il a assez de vertu, de plaisirs, de puissance, d’intelligence et d’amis. (=  ślokas)

 12. 94. La conduite d’un roi qui suit son devoir est un modèle pour le royaume. Autres règles sur la façon de se comporter, de choisir ses ministres, de s’entourer. (=  ślokas)

 12. 95. Le roi dont le royaume prospère, le roi qui suit son devoir n’a rien à se reprocher. Vasumanas suit ces conseils et conquiert la terre. (=  ślokas)

 12. 96. Yudhiṣṭhira demande comment vaincre ses ennemis. En entrant dans le territoire du roi qu’il veut soumettre, répond Bhīṣma, qu’il dise à tous : je suis votre roi et je vous protégerai toujours. Payez-moi tribut ou battez-vous. Si les gens l’acceptent pour roi, il n’y aura pas de combat. Quelles sont les règles du combat, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma expose Les règles du combat. Si un kṣatriya les enfreint, il encourt un péché. Mieux vaut mourir en combattant loyalement que vaincre déloyalement. (=  ślokas)

 12. 97. Il en est de même pour le roi : il ne doit jamais employer des moyens déloyaux. Conduite à tenir concernant les richesses conquises, le peuple d’un royaume conquis. (=  ślokas)

 12. 98. Et pourtant, dit Yudhiṣṭhira, le roi est amené à tuer en bataille un grand nombre de gens : est-ce que cela lui est pardonné ?. S’il suit scrupuleusement son devoir, répond Bhīṣma, le roi n’encoure pas de péché. Rien n’est supérieur à un roi qui se bat vaillamment, sans craindre pour sa vie. Un kṣatriya ne doit pas mourir dans son lit, mais au combat. (=  ślokas)

 12. 99. Yudhiṣṭhira demande quels sont les paradis gagnés par les kṣatriya qui trouvent la mort au combat. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Ambarīṣa et Indra. Ambarīṣa, monté au ciel, y voit son général en chef Sudeva, comblé d’honneurs et mieux traité que lui. Il s’en étonne auprès d’Indra. C’est parce qu’il a souvent offert le sacrifice du combat, répond Indra. Description du sacrifice du combat. Par ce sacrifice, les kṣatriya obtiennent le plus hautes récompenses. (=  ślokas)

 12. 100. Bhīṣma raconte la Bataille entre Pratardana et Janaka. Janaka exhorte ses guerriers à combattre en leur montrant le sort qui les attend dans l’au-delà s’ils combattent courageusement, et il remporte la victoire. Comment disposer ses troupes. Il ne faut pas poursuivre trop loin l’ennemi en déroute. (=  ślokas)

 12. 101. Yudhiṣṭhira demande comment un roi doit conduire ses troupes au combat. Le roi, répond Bhīṣma, doit agir avec sagesse, et soigneusement préparer son attaque. Le moment de la mise en route des armées doit être choisi judicieusement, et la route à suivre. Si c’est l’ennemi qui envahit le territoire, il faut choisir les points de résistance. Il faut choisir l’emplacement où la bataille aura lieu, et la position des troupes, et le jour propice. Il faut combattre loyalement et épargner ceux qu’on ne doit pas frapper. Il faut récompenser les guerriers qui se signalent au combat. Il faut exhorter ses troupes avant le combat. Disposition des troupes pour la bataille. (=  ślokas)

 12. 102. Yudhiṣṭhira demande comment il faut choisir ses soldats. Bhīṣma décrit la façon de combattre des différents peuples. Il décrit ensuite les caractéristiques physiques qui permettent de choisir un soldat. (=  ślokas)

 12. 103. Yudhiṣṭhira demande comment l’on peut savoir si l’armée sera victorieuse. Bhīṣma décrit les présages. Mais la conciliation vaut mieux que la victoire par les armes, qui est toujours incertaine. Et, après la victoire, il faut pardonner. Il faut savoir montrer à la fois fermeté et douceur, et gagner la confiance de l’ennemi vaincu. (=  ślokas)

 12. 104. Yudhiṣṭhira demande quel comportement il faut adopter envers ses ennemis. Bhīṣma cite l’Entretien entre Bṛhaspati et Indra. Indra demande à Bṛhaspati comment il peut soumettre ses ennemis. Il ne faut jamais, répond Bṛhaspati, leur chercher querelle. Il faut cacher ses sentiments et leur adresser des paroles conciliantes. Il faut surveiller les ennemis vaincus : ils peuvent se rebeller. Il faut produire la désunion chez l’ennemi et attendre l’occasion favorable pour le frapper. Il faut, quand l’occasion se présente, briser sa force, mais ne pas le persécuter. Il faut, en permanence, connaître ses faiblesses. Les quatre défauts à éviter pour un roi : la faiblesse, une sévérité excessive, la paresse et l’imprudence auxquels s’ajoutent les manœuvres de l’ennemi. Il ne faut pas hésiter à se prosterner parfois devant un ennemi plus puissant. Il ne faut pas attaquer tous ses ennemis à la fois. Il faut repérer les hommes pervers à leur comportement : ce sont des ennemis potentiels. (=  ślokas)

 12. 105. Comment doit se comporter un roi qui a perdu ses moyens, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire de Kṣemadarśa. Ce roi, ayant perdu toutes ses richesses, interroge Kālakavṛkṣīya : que dois-je faire pour les recouvrer par des moyens justes. Toutes les richesses sont transitoires, répond le sage, il n’y a pas de raison de les regretter. La vie elle-même ne dure qu’un temps. Le destin est tout puissant. Je comprends bien cela, répond Kṣemadarśa, mais la conséquence en est que je dois vivre de charité. Contente-toi de ce que tu as, sans regretter ce que tu ne peux avoir, répond Kālakavṛkṣīya. N’envie pas ceux qui sont riches. Renonce aux objets du désir, va dans la forêt et nourris-toi de racines en pratiquant des austérités. (=  ślokas)

 12. 106. Mais si tu n’es pas prêt à mener une telle vie, poursuit le sage, voilà comment tu peux regagner ta puissance : sers humblement ton ennemi, le roi Janaka. Il te donnera des richesses, tu deviendras son bras droit. Crée ensuite la désunion chez tes ennemis et détruis-les l’un après l’autre. Fais alliance avec les ennemis de tes ennemis. Induis ton ennemi en tentation, afin qu’il se ruine. Conduis-toi avec une amitié feinte, pousse-le à combattre des ennemis puissants. Amène-le à se retirer dans la forêt, empoisonne ses éléphants et ses chevaux, et ses hommes. (=  ślokas)

 12. 107. Kṣemadarśa rétorque qu’il ne désire pas une puissance acquise déloyalement. Ta droiture t’honore, répond Kālakavṛkṣīya, et il lui promet de créer une alliance éternelle entre lui et Janaka. Il fait venir Janaka et l’engage à prendre Kṣemadarśa pour ministre. Janaka fait venir Kṣemadarśa à sa cour, le traite comme un ami et lui donne sa fille. (=  ślokas)

 12. 108. Yudhiṣṭhira demande comment il doit se conduire avec les nobles qui l’entourent. La désunion entre les nobles et le roi, répond Bhīṣma, est produite par l’avarice du roi et la colère qui en résulte chez les nobles. Les nobles doivent toujours rester unis entre eux. Le roi doit - 227 - donc consulter fréquemment les chefs des nobles, les honorer et agir pour le bien de la noblesse entière. Il faut empêcher les querelles internes. (=  ślokas)

 12. 109. Yudhiṣṭhira demande quel est, parmi les devoirs, le plus important. Honorer son père, sa mère, son maître, répond Bhīṣma, leur obéir en toutes choses, les servir avec humilité, voilà le devoir le plus important, répond Bhīṣma. Conduite à tenir envers eux. (=  ślokas)

 12. 110. Yudhiṣṭhira demande comment se régler en ce qui concerne la vérité et le mensonge. Il n’y a rien de supérieur à la vérité, répond Bhīṣma, mais elle ne doit pas aller contre ce qui est juste. Est juste ce qui est pour le bien des créatures. On peut mentir pour le bien d’autrui, ou pour des motifs religieux. Il faut chātier ceux qui placent la richesse au-dessus de tout, ils vivent de ruses. (=  ślokas)

 12. 111. Yudhiṣṭhira demande comment surmonter les difficultés. En suivant les devoirs de sa caste, répond Bhīṣma. En se conduisant bien dans tous les domaines, et en adorant Viṣṇu, on surmonte toutes les difficultés. (=  ślokas)

 12. 112. Comment reconnaître, demande Yudhiṣṭhira, la valeur d’une personne, malgré ses comportements. Bhīṣma raconte l’Histoire du chacal et du tigre. Le roi Paurika, par suite de ses défauts, s’est réincarné sous forme d’un chacal. Il habite dans un crématoire, mais, pour se racheter, se nourrit des fruits tombés des arbres et adopte une conduite irréprochable. Les autres chacals le lui reprochent, mais il demeure inflexible : si sa naissance est basse, sa conduite restera noble. Un tigre l’entend, et lui propose de le prendre pour ministre. Le chacal le félicite de son choix judicieux, mais il ne veut pas quitter sa position : il est parfaitement heureux, de lui-même et de son sort. Il acceptera pourtant, à condition que le tigre s’engage à l’écouter quoi qu’il dise, à le consulter en secret, à ne pas lui demander conseil concernant ses parents et à ne pas punir ses ministres à cause de lui. Pacte conclu, le chacal devient ministre du tigre. Les ministres corrompus du tigre essayent de le neutraliser, de l’acheter, puis cherchent à le faire accuser de vol en cachant chez lui de la viande destinée au tigre. Le tigre fait une enquête, les ministres dénoncent le chacal et l’accusent de duplicité : ses paroles sont vertueuses, mais son comportement le trahit. Le tigre ordonne la mise à mort du chacal, mais sa mère intervient : il ne faut pas accepter une fausse accusation sans preuves. Et de fait, le chacal est blanchi par un témoin. Mais il demande la permission de se donner la mort : il a été trahi par le tigre, la confiance entre eux est rompue, il ne peut plus être son ministre. Le chacal se retire dans la forêt, entre en prāya et monte au ciel. (=  ślokas)

 12. 113. Yudhiṣṭhira demande comment doit agir un roi. Bhīṣma raconte l’Histoire du chameau. Un chameau se livre à des austérités sévères, et Brahmā lui offre un vœu. Le chameau demande que son cou s’allonge, de façon qu’il puisse saisir sa nourriture à cent lieues sans avoir à se déplacer. Ainsi, le chameau devient paresseux. Un jour, lors d’une tempête, il abrite sa tête et une portion de son cou dans une grotte. Survient un chacal affamé qui lui dévore le cou et le tue ainsi. La paresse a été cause de sa perte. Le roi doit éviter la paresse et agir avec intelligence. (=  ślokas)

 12. 114. Yudhiṣṭhira demande comment se comporter face à un ennemi puissant. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre l’océan et les rivières. L’océan s’étonne que les rivières lui amènent des arbres énormes, mais jamais de roseaux. Les arbres refusent de céder, les roseaux plient, répond Gaṅgā. Le roi doit faire comme les roseaux devant un ennemi puissant, conclut Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 115. Comment répondre dans les assemblées à un ignorant plein d’arrogance, demande Yudhiṣṭhira. Ne pas céder à la colère, répond Bhīṣma, et ne pas répondre : comment un imbécile pourrait-il ternir la réputation d’un juste ?

12. 116. Yudhiṣṭhira demande comment choisir ses serviteurs. Il faut choisir, dans tous les domaines, des serviteurs bien nés, dévoués, sages et capables, répond Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 117. Bhīṣma raconte l’Histoire de l’ascète et de son chien. Un ermite, par ses austérités et sa vie pure, est l’ami des bête sauvages. Un chien s’attache tout spécialement à lui et ne le quitte jamais, se nourrissant de fruits. Un jour, arrive un léopard cruel, qui se prépare à dévorer le chien. L’ermite, pour le sauver, transforme le chien en léopard. Arrive un tigre, qui veut s’attaquer au chien transformé en léopard. L’ermite, pour le sauver, transforme le léopard en tigre. Et le chien, transformé en tigre, cesse de se nourrir de fruit, et terrorise les bêtes de la forêt. Un jour, il est attaqué par un éléphant en furie. Il cherche la protection de l’ascète, qui le transforme en éléphant. Il est plus tard attaqué par un lion, et l’ascète le transforme en lion. Un démon, un śarabha, s’en prend au lion, et l’ascète transforme son chien en śarabha. Le chien, ainsi transformé, assoiffé de sang, terrorise les bêtes de la forêt qui n’osent plus s’approcher. Un jour, il s’en prend à l’ermite lui-même, qui le retransforme incontinent en chien. (=  ślokas)

 12. 118. L’ascète chasse ensuite le chien de son ermitage. Un roi ne doit jamais s’entourer de gens de basse naissance, conclut Bhīṣma. Les qualités que doit posséder un ministre. Les cent qualités du roi. (=  ślokas)

 12. 119. Bhīṣma revient sur les qualités des ministres. (=  ślokas)

 12. 120. Yudhiṣṭhira demande comment il fera pour retenir tous les devoirs du roi. Bhīṣma les lui retrace entièrement, en utilisant diverses métaphores. (=  ślokas)

 12. 121. Yudhiṣṭhira demande qui est le Chātiment. Bhīṣma décrit le Chātiment sous sa forme incarnée, ses différentes apparences, ses noms, ses effets. Rapports entre le Chātiment et le droit. (=  ślokas)

 12. 122. Bhīṣma raconte l’Entretien entre Vasuhoma et Māndhātṛ. Māndhātṛ vient rendre visite au roi Vasuhoma dans son ermitage. Il l’interroge sur l’origine du Chātiment. Brahmā, répond Vasuhoma, donne naissance à Kṣupa pour officier dans ses sacrifices. Brahmā ayant assumé forme humaine pour ce sacrifice, le Chātiment disparaît : une grande confusion s’ensuit. Brahmā demande secours à Viṣṇu, qui s’incarne sous la forme du Chātiment et établit les souverainetés des différents Dieux. Le bāton du chātiment est donné à Kṣupa. Kṣupa le transmet à Manu, qui le transmet à son tour, et le bāton du chātiment reste éveillé dans les mains de ses différents possesseurs. En définitive, ce sont les kṣatriya qui détiennent le bāton du chātiment, et ils doivent en user pour maintenir l’univers. (=  ślokas)

 12. 123. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur les rapports entre les trois buts de la vie : morale, argent et plaisir. L’argent a ses racines dans la morale, et le plaisir est le fruit de l’argent, répond Bhīṣma, et les trois procèdent de la volonté. Mais le but final est la délivrance. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Kāmanda et Aṅgāriṣṭa. Aṅgāriṣṭa demande au sage Kāmanda comment réfréner ceux qui mettent le plaisir au premier plan. La poursuite du seul plaisir, répond Kāmanda, entraîne la perte de l’intelligence, l’inattention et finalement la destruction. Pour éviter cela il faut se consacrer à l’étude des veda et respecter les brahmanes, chercher la compagnie d’hommes vertueux. (=  ślokas)

 12. 124. Yudhiṣṭhira demande comment acquérir un comportement vertueux. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Duryodhana avec son père. Duryodhana brûle de jalousie devant les accomplissements de Yudhiṣṭhira et s’en ouvre à son père. Celui-ci lui répond : si tu veux acquérir une prospérité semblable à celle de Yudhiṣṭhira, adopte un comportement vertueux. Et comment acquérir un comportement vertueux, demande Duryodhana. Dhṛtarāṣṭra alors lui raconte l’Histoire de Prahrāda. Ce démon, par sa conduite irréprochable, avait soustrait à Indra la souveraineté sur les trois mondes. Indra demande alors à Bṛhaspati quelle est la source du bonheur : la connaissance, répond Bṛhaspati. Y a-t-il autre chose qui soit supérieur à la connaissance ?. Uśanas peut t’en dire plus, répond Bṛhaspati. Uśanas, interrogé, répond que seul Prahrāda connaît la réponse. Indra, alors, se déguise en brahmane, et va trouver Prahrāda. Il l’interroge : par quels moyens as-tu obtenu la souveraineté sur les trois mondes ?. Prahrāda répond que c’est par son comportement : il suit les enseignements des brahmanes, qui sont pour lui comme un miel. Prahrāda offre un vœu à Indra, et celui-ci demande d’obtenir un comportement semblable au sien. Prahrāda est inquiet - ce brahmane n’est-il qu’un brahmane ? -, mais lui accorde ce qu’il demande. Une forme, alors, sort de son corps : c’est, personnifié, le Comportement. Il le quitte pour entrer dans Indra. Une autre forme sort de son corps : le Devoir. Il doit suivre le Comportement. Puis la Vérité qui suit le Devoir, puis les Bonnes Actions qui suivent la Vérité, puis la Puissance qui suit les Bonnes Actions, puis la Prospérité qui suit la Puissance. Ainsi Prahrāda perd la souveraineté sur les trois mondes, et Indra la reprend. Duryodhana doit suivre cet enseignement de Prahrāda, conclut Dhṛtarāṣṭra, et avoir un comportement irréprochable, s’il veut acquérir une prospérité semblable à celle de Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 12. 125. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma à propos de l’espoir : son espoir que Duryodhana change de conduite a été déçu. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Sumitra et Ṛṣabha. Le roi Sumitra blesse une gazelle, mais celle-ci fuit, et il la poursuit fort loin, espérant sans cesse pouvoir l’achever. Elle lui échappe définitivement. Il arrive alors à l’ermitage de Ṛṣabha et raconte comment son espoir de tuer cette gazelle a été déçu : qu’y a-t-il de plus difficile à vaincre que l’espoir ?. Quelles sont les limites de l’espoir ?

12. 126. Ṛṣabha raconte l’Histoire de Vīradyumna. Alors qu’il se trouvait dans un ermitage, Ṛṣabha reçoit la visite de l’ascète Tanu, d’une grandeur et d’une maigreur extraordinaires et s’entretient avec lui. Survient le roi Vīradyumna, qui a perdu son fils unique Bhūridyumna, et le cherche depuis longtemps, sans perdre espoir de le retrouver. Son espoir, en fait, le maintient en vie. Qu’y a-t-il de plus difficile à vaincre que l’espoir ?. Tanu lui répond qu’un brahmane a été involontairement insulté par son fils. Tanu avait, autrefois, été négligé par le roi : il avait décidé alors de mener une vie d’ascèse et de ne jamais dépendre d’autrui, et de bannir l’espoir de son esprit. Vīradyumna l’interroge encore, et Tanu répond qu’il n’y a rien qui soit aussi ténu que l’espoir, et rien qui soit aussi difficile à obtenir que ce que l’on espère. Rien n’est aussi rare qu’un quémandeur satisfait ou qu’une personne qui jamais ne méprise un quémandeur. Donc, rien n’a aussi peu de consistance que l’espoir. Après ces paroles décourageantes cependant, Tanu fait venir le fils du roi, grâce à ses pouvoirs magiques. Ainsi, Yudhiṣṭhira n’a pas de regrets à avoir, conclut Bhīṣma : l’espoir qu’il avait était tellement peu consistant !

12. 127. Yudhiṣṭhira interroge à nouveau Bhīṣma sur le devoir. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Gotama et Yama. Le sage Gotama a pratiqué des austérités pendant soixante mille ans dans son ermitage. Un jour, Yama lui rend visite. Gotama lui demande comment on peut se libérer de sa dette envers son père et sa mère. En pratiquant la vérité et l’austérité, répond Yama. (=  ślokas)

 

(87) L’adversité : 128-167

12. 128. Que doit faire un roi, demande Yudhiṣṭhira, quand il n’a plus d’amis, est entouré d’ennemis, que son trésor est épuisé et son armée en déroute, qu’il est entouré de ministres corrompus, attaqué par un ennemi puissant. Doit-il avoir recours à des moyens déloyaux, ou accepter la mort ?. La morale est subtile, répond Bhīṣma. Les devoirs sont différents en période de détresse. Si son trésor est vide, un roi ne peut acquérir de mérites religieux, ni conserver sa vie : il est donc amené à remplir son trésor par des pratiques qui ne sont pas tout à fait conformes à la morale. Pour certains, ces pratiques sont pourtant parfaitement admissibles : le devoir d’un kṣatriya est de ne pas succomber à ses ennemis. Le roi peut prendre de l’argent à tout le monde, excepté aux brahmanes. Il doit prendre ce qu’il peut, même par force, à ceux qui sont riches. De même que le roi protège le royaume, le royaume doit protéger le roi quand celui-ci est dans la détresse. Ainsi le roi ne commet pas de péchés en opprimant son peuple pour remplir son trésor : s’il ne le fait pas, un mal pire s’ensuivra. En temps de détresse, ce n’est pas un péché. (=  ślokas)

 12. 129. Yudhiṣṭhira demande ce que doit faire un roi dont une partie du royaume a été conquise par un ennemi puissant et dont l’armée est en déroute. Faire la paix avec son ennemi, si celui-ci est loyal, répond Bhīṣma, et obtenir la restitution des parties du royaume conquises. Faire la paix avec son ennemi s’il est déloyal, et abandonner les parties conquises. Abandonner sa capitale, son trésor et même ses femmes, et fuir, si l’ennemi ne veut pas faire la paix. Sa vie sauve, il peut espérer reconquérir son royaume. Un roi ne doit jamais se rendre. Mais s’il n’y a pas d’autres moyens, il doit mourir en combattant. (=  ślokas)

 12. 130. Mais si on en arrive là, quand les pratiques justes ne sont plus suivies, demande Yudhiṣṭhira, comment peuvent subsister les brahmanes. Le roi ne doit, en ancun cas, opprimer les brahmanes. Le roi ne doit jamais tenir compte des médisances. Concernant les brahmanes, les usages doivent continuer à être suivis. (=  ślokas)

 12. 131. Le roi doit remplir son trésor : c’est la racine du royaume. Le roi, pour cela, doit se conduire avec détermination, mais sans cruauté. Il ne doit jamais être humble. Il doit fixer des règles, le peuple en a besoin et les brigands les craignent. Du reste, même les brigands observent certaines règles morales, il ne faut pas les détruire entièrement. Le roi, quelles que soient les circonstances, doit suivre au minimum certaines règles. (=  ślokas)

 12. 132. Le roi doit toujours acquérir du mérite religieux et de la richesse. La richesse est nécessaire au roi, pour remplir sa fonction. On peut même dire que la richesse est supérieure à la morale : la morale dépend de la richesse. (=  ślokas)

 12. 133. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Kāpavya. Kāpavya est un brigand intelligent, courageux, pieux, attaché aux brahmanes et à ses parents. Il vit de chasse. Les brigands le choisissent comme chef. Kāpavya leur impose des règles strictes. Les brigands lui obéissent et Kāpavya gagne le salut pour leur avoir imposé des limites. (=  ślokas)

 12. 134. Bhīṣma précise qu’il ne faut jamais prendre les richesses de ceux qui s’adonnent aux sacrifices. Par contre, une richesse est inutile, si elle ne sert pas à nourrir les Dieux : le roi peut la prendre pour la consacrer aux sacrifices. Ainsi, sa puissance augmentera. (=  ślokas)

 12. 135. Les deux régles de la réussite : être prévoyant et astucieux. Bhīṣma raconte l’Histoire des trois poissons. L’un d’eux est prévoyant, le second astucieux, le troisième insouciant. Les eaux du lac dans lequel ils se trouvent baissent progressivement, et le poisson prévoyant incite les autres à partir : ni l’un ni l’autre ne l’écoutent, l’un faisant confiance à sa présence d’esprit, l’autre ne désirant rien changer à sa vie. Le poisson prudent les quittte alors. Les eaux continuant à baisser, les pêcheurs n’ont aucune peine à attrapper les poissons ; ils les enfilent au fur et à mesure sur une ligne. Le poisson astucieux s’accroche à la ligne avec ses dents, pour faire croire qu’il est pris : et quand les pêcheurs trempent la ligne dans une eau profonde pour laver leurs prises, il s’échappe. Le poisson insouciant, lui, trouve la mort. (=  ślokas)

 12. 136. Quel comportement doit avoir un roi, demande Yudhiṣṭhira, quand il est assailli par de nombreux ennemis. En période de détresse, répond Bhīṣma, il faut savoir faire alliance avec ses ennemis. Bhīṣma raconte l’Histoire de la souris Palita et du chat Lomaśa. Au milieu d’une forêt se trouve un grand banian. Dans son tronc habite une souris pleine de sagesse, Palita, et sur ses branches, un chat, Lomaśa. Un chasseur s’installe près du banian, et, chaque soir, place ses filets. Un jour, le chat est pris dans ses filets. La souris se réjouit de ce que son ennemi soit mis hors d’état de nuire, et s’approche du chat pour manger la viande qui avait servi d’appāt. Elle voit alors qu’une mangouste au pied de l’arbre et un hibou dans ses branches la guettent, et se trouve dans une situation désespérée. Après avoir analysé la situation, elle propose une alliance au chat : c’est un ennemi puissant, mais il est, lui aussi dans une situation désespérée. Le chat la protégera de la mangouste et du hibou, elle le libérera des mailles du filet. Accord conclu, la souris se réfugie dans le giron du chat, la mangouste et le hibou, voyant qu’ils n’ont plus aucune chance, s’en vont. La souris ronge les mailles du filet sans se presser : le chat reproche à la souris sa lenteur, mais celle-ci rétorque qu’il importe de bien choisir le moment : quand le chasseur arrivera, elle rongera la dernière maille, ainsi le chat n’aura plus d’autre possibilité que de se sauver en hāte, et n’aura pas le temps de la manger. Ainsi est fait : le chasseur arrive, la souris libère le chat, qui se précipite dans les branches, la souris rejoint son trou. Une fois le chasseur parti, le chat vient trouver la souris et proteste de son amitié et de sa bonne foi. Mais la souris se garde bien de sortir de son trou : l’alliance était fondée sur un intérêt commun, celui-ci n’existe plus. Ils étaient ennemis, ils ont été alliés, ils sont de nouveau ennemis. L’amitié du faible avec le fort n’est pas saine : de plus elle voit bien que le chat est affamé. Ainsi, conclut Bhīṣma, il faut parfois faire alliance avec un ennemi puissant. Mais il faut rester sur ses gardes. Il faut parfois faire alliance avec un ennemi, parfois faire la guerre à un allié : tout dépend des circonstances. (=  ślokas)

 12. 137. Yudhiṣṭhira demande comment vivre, si on ne fait confiance à personne. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Pūjanī et Brahmadatta. Pūjanī, un oiseau femelle, vit librement dans le palais du roi Brahmadatta. Tous les jours elle va chercher au bord de l’océan deux fruits merveilleux, un pour le fils du roi, un pour son propre fils. Un jour, le fils du roi, en voulant jouer avec lui, tue l’oisillon de Pūjanī. Pūjanī, pour se venger, crève les yeux du prince. Brahmadatta s’adresse à Pūjanī : tu as subi une offense, tu as pris ta revanche, l’affaire est close : tu peux continuer à habiter ici. Mais Pujanī ne l’entend pas ainsi : il ne faut jamais faire aveuglément confiance. Les raisons sont suffisantes pour une inimitié durable : elle partira. Brahmadatta insiste, mais Pūjanī reste ferme : l’amitié n’est plus possible entre eux, ils n’oublieront jamais ce qui s’est passé. Pourtant, insiste Brahmadatta, l’animosité s’éteindra rapidement, leur affection mutuelle sera la plus forte. Peut-être, répond Pūjanī, mais elle ne pourra plus avoir confiance en lui : elle aura toujours peur qu’il veuille prendre sa revanche. C’est le destin, insiste Brahmadatta, qui a été la cause de ce qui s’est passé : il peut en vouloir au destin, pas à celui qui en est l’agent. Après ce qui s’est passé, répond Pūjanī, il ne peut y avoir de réconciliation durable : chaque fois qu’il verra son fils aveugle, le roi verra son inimitié croītre. Il ne faut jamais faire confiance à celui qu’on a offensé. Mais vivre ainsi dans la peur, répond Brahmadatta, ce n’est plus vivre. Si l’on veut s’en sortir, répond Pūjanī, il ne faut pas hésiter à prendre les décisions qui s’imposent : le destin doit être aidé par l’action. Pūjanī rappelle à Brahmadatta les devoirs d’un bon roi, et s’en va. (=  ślokas)

 12. 138. Que doit faire un roi, demande Yudhiṣṭhira, quand la fin d’un āge s’approche. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Bharadvāja et le roi Śatruṃtapa. Śatruṃtapa interroge Bharadvāja : Comment acquérir des richesses, les augmenter, les protéger et les utiliser ?. Le roi, répond Bharadvāja, doit toujours brandir le bāton du chātiment. En cas de déboires, il doit prendre conseil, montrer ses prouesses, combattre avec habileté et même se retirer avec sagesse. Il doit feindre l’humilité et rester sur ses gardes. Il ne doit pas hésiter à rendre visite à ses ennemis. Il doit user modérément de la boisson, du jeu, des femmes, de la chasse et de la musique. Il doit soigneusement peser les circonstances, être d’une prudence extrême. Il doit honorer les ennemis de ses ennemis, surveiller ses ennemis. Il ne doit jamais faire entièrement confiance et attendre les occasions favorables. Il doit s’attacher ses sujets par des paroles agréables, des honneurs et des dons. Il doit être ferme quand il le faut, et doux quand il le faut. Śatruṃtapa suit ces instructions et sa prospérité est grande. (=  ślokas)

 12. 139. Yudhiṣṭhira demande ce que doit faire un brahmane lorsque le droit n’est plus honoré, avec toutes les conséquences que cela entraîne, et comment doit se comporter le roi. Bhīṣma répond que du roi dépend que cela ne se produise pas. Il rapporte l’Entretien entre Viśvāmitra et un hors-caste. A la fin de l’āge treta, règne un terrible sécheresse, Indra a cessé de pleuvoir, et la détresse envahit la terre. Les hommes, poussés par la famine, abandonnent toute retenue. Viśvāmitra, affamé, arrive un jour dans un village de hors-caste. Le village est dans un état de déjection épouvantable. Viśvāmitra mendie sa nourriture, mais n’obtient rien. Il voit dans une hutte un morceau de viande, une cuisse de chien, et décide de la voler : le vol est admissible en période de détresse. Il attend la nuit et entre dans la hutte : mais le hors-caste ne dort pas et menace de le tuer. Viśvāmitra, honteux, dit qui il est. Le hors-caste lui rend hommage et lui demande ce qu’il veut : Viśvāmitra avoue qu’il est mort de faim et qu’il avait l’intention de voler la cuisse de chien : la faim le pousse, rien ne compte plus, ni le vol, ni que la nourriture soit impure. Le hors-caste le sermonne : il n’y a rien de plus impur que la viande de chien, la cuisse de plus est la partie la plus impure du corps, le vol d’un hors caste est en outre un péché honteux. Que Viśvāmitra ne se laisse pas aller à un acte aussi éloigné de son devoir. Les brahmanes sont comme le feu, ils purifient ce qu’ils absorbent, répond Viśvāmitra. Il faut faire tout le nécessaire pour rester en vie : la vie est meilleure que la mort. Ce n’est qu’en restant en vie qu’il pourra continuer ses austérités. Le hors-caste essaye par tous les moyens de le dissuader, mais Viśvāmitra reste imperméable à tous les arguments du hors-caste : il n’a pas d’autres moyens de survie. Il finit par prendre cette cuisse de chien, et, avant de la faire cuire, offre un sacrifice et Indra se remet à pleuvoir. Puis il mange la cuisse de chien, et expie ensuite son péché par ses austérités. Ainsi, conclut Bhīṣma, quand on est tombé dans la détresse, tous les moyens sont bons pour préserver sa vie. (=  ślokas)

 12. 140. Yudhiṣṭhira s’indigne: où est la morale dans tout cela ?. Il ne s’agit pas ici de morale, répond Bhīṣma, mais de sagesse et d’expérience. La morale ne doit pas être un tout en soi, il faut l’adapter par une sagesse dérivée de diverses sources. Il faut se préparer à affronter les circonstances défavorables avant qu’elles ne se produisent. Et même si, dans ces circonstances, le roi agit d’une façon qui ne paraît pas conforme à la morale, c’est ainsi qu’il doit agir. Il ne s’agit pas de dire que les veda se trompent : c’est ce que font les gens mauvais pour justifier leur conduite. Le roi doit se reposer sur son intelligence et sa sagesse, nourries par les veda. Le roi ne doit être ni sévère, ni faible. Y a-t-il une règle, demande Yudhiṣṭhira, qu’on ne doit violer en aucune circonstance ?. Il faut toujours honorer les brahmanes, répond Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 141. Quels mérites a-t-on à accueillir ceux qui demandent asile, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire de l’oiseleur et du pigeon. Un cruel oiseleur est surpris par une tempête, l’eau monte, il est dans une grande détresse, ce qui ne l’empêche pas de capturer une pigeonne transie de froid. La tempête cesse cependant, mais la nuit tombe et l’oiseleur se réfugie sous un arbre : il demande asile à l’arbre, aménage une couche et s’endort. (=  ślokas)

 12. 142. Dans les branches de l’arbre, habite le pigeon. Sa femme est partie le matin, mais n’est pas revenue, et il est très inquiet : la tempête a été si violente !. Il fait l’éloge de sa femme et se lamente. Mais la pigeonne, capturée par l’oiseleur, l’entend. Elle supplie son mari de respecter les règles de l’hospitalité et de venir en aide à l’oiseleur qui a demandé asile : il a faim et froid. Le pigeon s’émerveille de la vertu de sa femme, et se met au service de l’oiseleur. Celui-ci demande un feu pour se réchauffer, puis de quoi manger. Le pigeon, n’ayant rien d’autre à lui offrir, s’immole dans le feu pour lui servir de repas. (=  ślokas)

 12. 143. L’oiseleur est plein de remords : il décide de changer de vie et de se livrer à l’ascèse. Il libère la pigeonne. (=  ślokas)

 12. 144. La pigeonne se désespère de la mort de son mari et se lamente. Elle s’immole dans le feu. Un char divin vient les chercher, elle et son mari, et les conduit au ciel. (=  ślokas)

 12. 145. L’oiseleur les voit passer dans leur char divin. Il les envie et décide d’obtenir le même sort. Il se livre à des austérités extrêmes. Il périt dans un incendie de forêt : tous ses péchés sont lavés, et il monte au ciel. Ainsi, conclut Bhīṣma, accueillir ceux qui demandent asile est vraiment un acte méritoire. (=  ślokas)

 12. 146. Yudhiṣṭhira demande comment on peut se laver de ses péchés. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indrota et Janamejaya. Le roi Janamejaya a tué un brahmane. Accablé par ce péché, il se retire dans la forêt et entreprend des austérités sévères. Il rencontre Indrota, le fils de Śunaka, et se jette à ses pieds. Indrota le rejette : tu es un grand pécheur, ne me touche pas !. Il lui prédit l’enfer. (=  ślokas)

 12. 147. Janamejaya reconnaît ses torts, mais il voudrait se libérer de son péché : que doit-il faire ?. Indrota lui conseille de pacifier son cœur, et d’agir de telle sorte que les brahmanes lui pardonnent. Il lui demande de jurer qu’il ne fera jamais de tort à un brahmane. (=  ślokas)

 12. 148. Les cinq moyens de se purifier, explique Indrota, sont le sacrifice, les dons, la compassion, les veda et la vérité. Egalement les pélerinages aux lieux sacrés. Indrota indique un certain nombre de lieux de pélerinage. Mais, surtout, qu’il continue à régner et fasse vœu de ne jamais faire de tort aux brahmanes. Indrota indique divers moyens de se libérer de ses péchés. Une vie juste lave du péché. Puis Indrota assiste Janamejaya lors de son sacrifice du cheval, et le roi Janamejaya, purifié de son péché, règne heureusement. (=  ślokas)

 12. 149. Est-il déjà arrivé qu’un mort revienne à la vie, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Histoire du chacal, du vautour et de l’enfant mort. Le fils d’un brahmane était mort d’une maladie infantile. La famille du brahmane escorte le corps de l’enfant au bûcher funéraire, mais, écrasée de chagrin, ne se décide pas à l’y déposer. Un vautour les exhorte à partir : personne n’est jamais ressuscité, à quoi bon se lamenter ainsi. La mort est le sort commun. Les parents de l’enfant le déposent à terre et se préparent à partir. Un chacal alors leur adresse la parole : n’ont-ils aucune affection pour cet enfant, qu’ils abandonnent ainsi ?. Il pourrait revenir à la vie. Même les animaux montrent plus d’amour pour leurs petits. Ne l’écoutez pas, reprend le vautour, pleurez plutôt sur vous-mêmes. Le sort de cet enfant est le résultat de ses actions antérieures. Qu’y peuvent ses parents ?. La mort est inévitable, c’est le sort commun, partez. Non, répond le chacal, restez, l’effort humain doit seconder le destin. Il ne faut jamais perdre espoir. J’ai plus de mille ans, répond le vautour, et je n’ai jamais vu un mort retrouver la vie. Rentrez chez vous, ce cadavre est rigide comme un morceau de bois. Votre affection pour cet enfant n’y peut rien. Ne vous laissez pas convaicre, poursuit le chacal : on connaît des exemples d’enfants morts qui ont retrouvé la vie. Il faudrait pour cela qu’un dieu le fasse revivre, rétorque le vautour. Pas du tout, poursuit le chacal, je sens que cet enfant est vivant, restez. Partez, dit le vautour, et endroit est horrible la nuit. Restez, dit le chacal, vous n’avez rien à craindre tant que le soleil luit. Le soleil est couché, dit le vautour. Il n’en est rien, répond le chacal. Tandis que les parents hésitent, ne sachant que résoudre, arrive Śiva, qui ressuscite l’enfant. Ainsi, conclut Bhīṣma, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient grâce à leur espoir, leur tenacité et la grâce du dieu. (=  ślokas)

 12. 150. Si, par folie, on provoque un ennemi puissant quand on est faible, et que celui-ci marche contre vous, que doit-on faire, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Histoire de l’arbre et du vent. Il y avait, dans une forêt, un arbre centenaire, gigantesque. Nārada le félicite de sa beauté : sūrement il est l’ami du vent, il est protégé par lui, car rien ne lui résiste. Pas du tout, répond l’arbre, le vent n’est pas mon ami, le vent ne m’est rien. Du reste, je ne le crains pas, je suis huit fois plus fort que lui. Tout le monde, les Dieux eux-mêmes, doivent craindre le vent, c’est le plus fort des Dieux, répond Nārada. Tu es stupide, tous les arbres le craignent et courbent la tête devant lui !. Je lui rapporterai tes propos méprisants. (=  ślokas)

 12. 151. Nārada rapporte au vent les propos de l’arbre. Celui-ci va trouver l’arbre et lui explique que c’est parce que Brahmā a une fois dormi sous ses branches, qu’il l’a jusqu’ici épargné. Mais il va lui apprendre à le mépriser !. L’arbre rit : Je n’ai pas peur de toi, je suis plus fort que toi. Demain, répond le vent, je te montrerai ma force. Durant la nuit, l’arbre réfléchit : il reconnait qu’il s’est vanté un peu légèrement. Mais il trouve la solution : il se débarasse de toutes ses branches, de toutes ses feuilles et de toutes ses fleurs : ainsi, il ne donnera pas prise au vent. Quand le vent arrive, le lendemain, il éclate de rire : c’est exactement ce que je voulais te faire !. L’arbre a honte et se repent de sa folie. De même, conclut Bhīṣma, un fou qui provoque la colère d’un ennemi puissant doit se repentir : les onze armées de Duryodhana ont été défaites par la seule valeur d’Arjuna. (=  ślokas)

 12. 152. Quelle est l’origine du péché, demande Yudhiṣṭhira. C’est de la cupidité que naît le péché, répond Bhīṣma. Les conséquences de la cupidité. Les qualités des vertueux. (=  ślokas)

 12. 153. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est l’ignorance. Ignorance et cupidité, répond Bhīṣma, ont la même nature et produisent les mêmes effets. L’ignorance se nourrit de la cupidité. (=  ślokas)

 12. 154. Quel est le devoir le plus important, demande Yudhiṣṭhira. Le plus important des devoirs, répond Bhīṣma, c’est le contrôle de soi-même. Les effets du contrôle de soi-même. Ce qu’est le contrôle de soi-même. (=  ślokas)

 12. 155. L’austérité, ses effets, ses diffférentes formes. (=  ślokas)

 12. 156. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la vérité. La vérité est un devoir éternel, répond Bhīṣma. Les treize formes de la vérité. La vérité pèse plus lourd que cent sacrifices du cheval. (=  ślokas)

 12. 157. D’où viennent les treize vices, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma montre leur origine et comment les surmonter. (=  ślokas)

 12. 158. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la malveillance et ses effets. Bhīṣma décrit comment agit un homme malveillant. (=  ślokas)

 12. 159. Bhīṣma montre comment se comporter envers les brahmanes. Les sacrifices “alternatifs”. Nécessité des honoraires aux brahmanes : sans eux, le sacrifice produit des effets contraires. Règles de conduite des brahmanes. Les cinq cas où l’on peut mentir. Les différents péchés, la peine encourue et comment s’en racheter. (=  ślokas)

 12. 160. Nakula demande quelle est la meilleure arme pour le combat : l’arc ou l’épée ?. Bhīṣma fait le récit de La création du monde, puis de la rébellion des Asuras. Brahmā ordonne un grand sacrifice. Du feu du sacrifice naît un être terrifiant qui prend la forme d’une épée splendide. Brahmā la donne à Śiva qui défie les Asuras et les défait. Transmission de cette épée à travers les siècles, de Śiva à Viṣṇu, puis à Manu et à ses descendants, à Śibi et à ses descendants, à Bharadvāja, Droṇa, Kṛpa et finalement aux Pāṇḍava. Les huit noms de l’épée. L’arc fut créé par Pṛthu. (=  ślokas)

 12. 161 Bhīṣma se tait, et Yudhiṣṭhira rentre en ville avec les autres. Il les interroge : Entre devoir, argent et plaisir, quel est le plus important ?. Le devoir, répond Vidura, l’argent, répond Arjuna, les deux, répondent les jumeaux. Le plaisir, affirme Bhīma. La délivrance, résume Yudhiṣṭhira, est encore supérieure. Les autres approuvent. (=  ślokas)

 12. 162 Yudhiṣṭhira revient auprès de Bhīṣma et l’interroge à nouveau : Comment choisir un ami ?. Bhīṣma décrit les défauts de ceux qu’il faut éviter, puis les qualités de ceux qu’il faut rechercher. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma de lui parler de l’ingratitude. Bhīṣma raconte l’Histoire du brahmane Gautama. Un brahmane, Gautama, arrive à un village de chasseurs et demande l’aumône à un d’entre eux. Celui-ci lui donne une maison, une femme et le nécessaire pour vivre. Gautama, vivant avec les chasseurs, apprend à se servir d’un arc, et part à la chasse avec les autres. Il devient semblable à eux. Un brahmane, ancien ami de Gautama, arrive un jour à ce village. Comme il est de mœurs pures, il cherche un brahmane qui lui donne à manger et tombe sur Gautama qui revient de la chasse, portant sur ses épaules des animaux morts, et souillé de sang. Il lui reproche sa conduite. Gautama se repent, et décide d’abandonner le village des chasseurs pour revenir à une vie pure. (=  ślokas)

 12. 163. Le lendemain, Gautama part vers la mer et rencontre une caravane de marchands. La caravane est attaquée par des éléphants sauvages, et détruite. Gautama fuit vers le nord et se trouve seul. Il arrive dans une forêt magnifique, trouve une endroit particulièrement idéal au pied d’un banian et s‘y endort. Arrive l’habitant des lieux, l’oiseau céleste Rājadharman, fils de Kaśyapa et d’une fille de Dakṣa, qui salue le brahmane et lui offre l’hospitalité. (=  ślokas)

 12. 164. Rājadharman entoure Gautama d’attentions, le nourrit de poissons, lui prépare une couche et l’évente de ses ailes. Gautama lui explique qu’il est très pauvre, et désire gagner le bord de la mer pour s’y enrichir. Rājadharman lui promet son aide et, le lendemain, lui indique la route à suivre : qu’il aille, de sa part, trouver Virūpākṣa, un roi rākṣasa très riche. Gautama arrive à la ville de Virūpākṣa, et est reçu par lui. (=  ślokas)

 12. 165. Virūpākṣa interroge Gautama et apprend la vie peu recommandable qu’il a menée. Mais c’est un brahmane, et il est envoyé par Rājadharman. Il le reçoit donc avec honneur, le fait participer à une réception où cent brahmanes éminents ont été invités et le couvre de cadeaux. Gautama, portant difficilement l’or qu’il a récolté, retourne au banian où Rājadharman lui offre de nouveau une hospitalité parfaite. Gautama, cependant, se demande où il trouvera la nourriture nécessaire à son voyage. (=  ślokas)

 12. 166. Rājadharman dort à côté de lui : il le tue et le fait rôtir pour avoir des provisions de bouche, puis il reprend la route. Virūpākṣa s’inquiète de ne plus recevoir, comme chaque matin, la visite de Rājadharman et soupçonne Gautama. Il envoie son fils, qui trouve les restes de l’oiseau céleste sous le banian, poursuit Gautama, le capture et le ramène. Les rākṣasa se lamentent de la mort de Rājadharman. Virūpākṣa demande à ses sujets de dévorer Gautama, mais ils refusent : sa chair est trop impure. Gautama est haché en morceaux, et sa viande est offerte aux chasseurs : mais ceux-ci, à leur tour, refusent de la manger. Même les cannibales ne mangent pas la chair d’une personne ingrate, ni les vers qui se nourrissent de cadavres !

12. 167. Virūpākṣa accomplit les rites funéraires pour Rājadharman. La vache céleste Surabhi apparaît au dessus du bucher funéraire, l’inonde de son lait et Rājadharman est ressuscité. Indra arrive sur les lieux et raconte la malédiction qui frappait Rājadharman : Brahmā, pour le punir de ne s’être pas présenté à lui alors qu’il l’attendait, l’avait condamné à ne pas mourir. C’est pourquoi il a été ressuscité. Rājadharman demande à Indra de ressusciter son ami Gautama, ce qui est fait. Gautama retourne dans le village des chasseurs, a de nombreux fils, aussi vils que lui, et est maudit par les Dieux qui le condamnent à un enfer terrible. Voilà la punition réservée aux ingrats. (=  ślokas)

 

(88) La délivrance : 168-353

12. 168. Yudhiṣṭhira demande comment surmonter sa peine, quand on perd sa femme ou son fils. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre le roi Senajit et un brahmane. Senajit se désespère de la mort de son fils. Le brahmane lui dit qu’il devrait plutôt se lamenter sur lui-même : bientôt il mourra, et ceux qui le pleureront mourront à leur tour. Senajit lui demande comment il peut être ainsi détaché. Je ne me considère pas comme m’appartenant moi-même, lui répond le brahmane, et je considère que le monde entier m’appartient. Tout ce que je vois m’appartient comme il appartient aux autres. Ainsi je n’éprouve ni joie ni peine. Les unions des hommes en ce monde sont transitoires. Ton fils est venu, il est parti, tu ne le connaissais pas, il ne te connaissait pas. La joie vient après la peine, la peine après la joie. C’est le corps qui les abrite, ils viennent des actes antérieurs. L’attachement entraîne la destruction. Le détachement entraîne le bonheur. La peine ne peut atteindre celui qui pratique le détachement. Son āme est sereine. Le brahmane cite les paroles de Piṅgalā : “J’ai acquis la maītrise complète de mes sens, libérée des désirs et des espoirs, je dors tranquille”. (=  ślokas)

 12. 169. Yudhiṣṭhira demande comment orienter sa recherche. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Medhāvin avec son père. Que faut-il faire, demande Medhāvin, devant la brièveté de la vie ?. Etudier le veda, avoir des enfants, offrir des sacrifices, puis se retirer dans la forêt et se livrer à la contemplation, répond le père. Comment faire cela, alors que le monde est assailli d’événements aux conséquences fatales, rétorque Medhāvin. La mort, la vieillesse, les maladies, les peines qui résultent de l’attachement, assaillent le monde. Seule la vérité peut résister à la mort. Il faut donc que je mène une vie de renoncement et de vérité et atteigne à la délivrance. A quoi bon la richesse, les parents, une femme, un fils, quand on doit mourir ?. Il faut chercher son moi caché. (=  ślokas)

 12. 170. Yudhiṣṭhira demande comment on se procure le bonheur. Bhīṣma rapporte Le discours de Saṃpaka. Le renoncement procure un bonheur réel. Les effets de la pauvreté et les effets du pouvoir. Le renoncement est la meilleure des choses. (=  ślokas)

 12. 171. Yudhiṣṭhira demande comment obtenir le bonheur quand on a besoin de richesse pour accomplir des bonnes actions. L’équinanimité, le refus de l’effort, la vérité du discours, le renoncement et le détachement devant l’action, voilà, répond Bhīṣma, les cinq moyens de la délivrance, et il rapporte Les paroles de Maṅki. Maṅki essaye en vain de s’enrichir. Avec le reste de son argent, il achète une paire de bœufs, mais ceux-ci sont emportés par un chameau. L’effort est inutile si le destin n’est pas favorable, dit alors Maṅki. Il vaut mieux renoncer à tout attachement. Si l’on ne désire plus la richesse, on peut dormir tranquille. Celui qui renonce à tous les désirs est supérieur à celui qui voit tous ses désirs accomplis : en effet il n’y a pas de fin aux désirs. Ô mon āme, libère-toi du désir. Désir, je te chasse !. J’adopte le chemin de la bonté : détachement, libération des désirs, sérénité, vérité, discipline, pardon et compassion. Ainsi Maṅki atteignit l’immortalité. Bhīṣma cite les paroles de Janaka : “Ma richesse est illimitée, je ne possède rien !”et l’Entretien entre le roi Yayāti et Vodhya. Yayāti demande à Vodhya quel est le moyen d’obtenir la sérénité. Vodhya répond qu’il suit les enseignements du sage Piṅgala qui avait réduit l’espoir à l’absence d’espoir, de l’orfraie, qui s’abstenait de nourriture de peur que les autres ne la lui arrachent, du serpent qui ne bātit pas de maison mais habite celle des autres, de l’abeille sauvage qui mendie et ne craint personne, de l’artisan, tellement occupé à ce qu’il fait qu’il ne remarque même pas le roi qui passe devant lui et de l’anneau de cheville qui se porte seul. (=  ślokas)

 12. 172. Yudhiṣṭhira demande comment agir pour obtenir les meilleurs résultats dans ce monde et dans l’autre. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre l’Asura Prahlāda et le sage ājagara. Le roi complimente le sage sur son détachement et lui demande comment il en est arrivé à ce stade. L’origine, la croissance, le déclin et la mort de toute chose, répond ājagara, n’ont pas de causes, les actes des créatures dépendent de leur nature, les unions sont éphémères, la mort est inévitable, la destruction certaine : Il faut prendre les choses comme elles viennent, bonnes et mauvaises, et il en a fait sa règle de conduite. Avantages de cette manière de vivre et inconvénients de la manière contraire. (=  ślokas)

 12. 173. Yudhiṣṭhira demande sur quoi on doit s’appuyer : parents, action, richesse ou sagesse ?. La sagesse, répond Bhīṣma, et il cite l’Entretien entre Indra et un descendant de Kaśyapa. Un riche vaiśa renverse de son char, sans le vouloir, un descendant de Kaśyapa. Celui-ci se met en colère et pense mettre fin à ses jours. Indra lui apparaît sous la forme d’un chacal et le sermonne. Comment peut-il se désespérer, alors qu’il est homme, brahmane, instruit : il y a là de quoi se réjouir !. Qu’il pense aux créatures dépourvues de langage et de mains !. Moi, le chacal, je ne songe pas à mettre fin à ses jours : c’est un péché qui me vaudrait une renaissance pire encore. Il est vrai que l’homme est soumis au désir qu’il ne peut jamais satisfaire : mais il éprouve aussi la joie. Parmi les hommes, certains sont bien plus misérables que lui, et ils ne songent pas à mettre fin à leurs jours. Qu’il mène donc une vie pieuse, sans se comparer aux autres !. Si je suis né sous la forme d’un chacal, c’est à cause de ma vie antérieure. Mais si je peux retrouver, après ma vie de chacal, une naissance humaine, je serai comblé, et je saurai les fautes à éviter. Indra se fait alors reconnaître, et le descendant de Kaśyapa l’adore. (=  ślokas)

 12. 174. Yudhiṣṭhira demande si les dons, les sacrifices, les austérités et le service du maître donnent la sagesse et une vie future heureuse. Agir ainsi, répond Bhīṣma, procure des naissances heureuses. Les actes commis durant une existence antérieure portent leur fruits dans la nouvelle vie qu’on obtient. Il faut donc se comporter en vue de son bonheur futur : c’est la sagesse et la promesse d’une vie future heureuse. (=  ślokas)

 12. 175. Comment l’univers a-t-il été créé et comment sera-t-il détruit, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Bhṛgu et Bharadvāja. Comment l’univers a-t-il été créé et comment sera-t-il détruit, demande Bharadvāja. Il y a un Être Primordial (mānasa), répond Bhṛgu, sans fin ni commencement, appelé l’Esprit. Il crée d’abord un Être Divin, le Principe Spirituel (mahant) qui crée l’Espace. De l’Espace nait l’Eau, de l’Eau le Feu et le Vent. Du Feu et du Vent, la Terre. Ensuite l’Être Primordial crée un lotus, d’où naît Brahmā. Tout ce qui est créé forme le corps de Brahmā, et Brahmā est le Créateur de tout ce qui est créé. L’univers est infini. Le lotus, c’est la terre, sa tige c’est le Mont Meru, et Brahmā y réside. (=  ślokas)

 12. 176. Comment Brahmā a-t-il créé le monde, demande Bharadvāja. Par la force de sa volonté, répond Bhṛgu. Au début, il n’y avait que l‘Espace immobile. Puis l’eau naquit, et de la pression de l’eau, le vent. La friction du vent sur l’eau fit naître le feu qui dissipa l’obscurité. Le feu, combiné avec le vent, se solidifia et créa la terre. (=  ślokas)

 12. 177. Pourquoi Brahmā a-t-il commencé par les cinq éléments, demande Bharadvāja. Parce que touts les créatures sont faites de ces cinq éléments. Comment se fait-il alors qu’on ne voie pas les cinq éléments dans les créatures ? . Les arbres n’ont pas de perception, on ne voit en eux ni l’espace, ni la chaleur, ni le vent, ni l’eau, ni la terre. Bhṛgu montre comment les arbres possèdent les cinq éléments et sont vivants. Il en va de même pour les animaux. Les neuf odeurs, les six goūts, les seize formes, les dix touchers, les sept sons. (=  ślokas)

 12. 178. Comment agissent la chaleur et le vent dans le corps humain, demande Bharadvāja. Bhṛgu expose le fonctionnement des cinq souffles, et la circulation de la chaleur dans le corps. (=  ślokas)

 12. 179. Que devient la vie quand les cinq éléments qui composent le corps se dispersent à la mort, demande Bharadvāja. Qui renaît ?

12. 180. Il n’y a pas destruction de la créature vivante après la mort, répond Bhṛgu. Seul le corps est détruit. En quittant le corps, la créature continue à vivre dans l’espace et ne peut être vue à cause de son extrême ténuité. Quelle est donc la nature de cette vie, demande Bharadvāja. C’est l’āme individuelle qui soutient le corps, répond Bhṛgu. Cette āme individuelle est l’āme suprême, qui réside dans le corps comme une goutte d’eau sur un lotus. Cette āme ne meurt pas à la mort du corps, mais se réincarne dans un autre corps. (=  ślokas)

 12. 181. Bharadvāja demande comment la division en castes est possible. Brahmā a créé tous les hommes brahmanes, répond Bhṛgu. Mais certains, en conséquence de leurs actes, se sont laissé dominer par rajas, et sont devenus kṣatriya. D’autres, dominés à la fois par sattva et rajas, sont devenus vaiśya. D’autres enfin, dominés par tamas, sont devenus śūdra. (=  ślokas)

 12. 182. Par quels actes devient-on brahmane, kṣatriya, vaiśya ou śūdra, demande Bharadvāja. Bhṛgu décrit le comportement caractéristique des quatre castes. La conduite à tenir pour s’absorber en brahman. (=  ślokas)

 12. 183. Le mensonge est une forme de tamas, continue Bhṛgu, il conduit à l’enfer. Le bonheur est désirable, c’est un attribut de l’āme, il a la vertu pour racine. Et pourtant, rétorque Bharadvāja, les ṛṣi ne semblent pas chercher le bonheur : ils semblent engagés dans une voie qui promet une meilleure récompense. Bhṛgu précise : du mensonge naît tamas. ceux qui sont dominés par tamas ne sont jamais heureux et sont affligés de nombreux maux. Ce n’est pas le cas au ciel, où règne le bonheur. (=  ślokas)

 12. 184. Bharadvāja interroge Bhṛgu sur le don, sur le devoir. Il l’interroge ensuite sur les quatre périodes de la vie. Bhṛgu explique ce qu’est la période des études brāhmaniques, puis la période de la vie domestique avec les devoirs propres à chacune d’entre elles. (=  ślokas)

 12. 185. Il parle ensuite de la période de la vie érémitique, puis de celle du détachement qui mène à brahman. Bhṛgu ensuite décrit le monde de l’au delà, la “région du nord”, où seuls vont les justes. Bharadvaja se déclare satisfait de cet enseignement. (=  ślokas)

 12. 186. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma comment il faut se conduire. Bhīṣma décrit la conduite que doit suivre l’homme sage. (=  ślokas)

 12. 187. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la connaissance de l’āme. Bhīṣma montre comment la création est constituée des cinq éléments, et comment ils donnent les cinq sens dans le corps humain. L’esprit est le sixième sens, il introduit le doute, l’intelligence le septième, elle introduit la décision. L’āme est le témoin. L’intelligence s’appuie sur les sens et sur les trois tendances. Effet des trois tendances sur l’homme. Liens entre l’intelligence et l’āme. Quand l’āme, grâce à l’intelligence, restreint ce qui vient des sens, elle devient manifeste. Ainsi ceux qui savent que leur āme est indépendante du monde et qu’elle est l’Unique, sont libérés. (=  ślokas)

 12. 188. Bhīṣma expose la technique de la méditation. Vivant à l’écart, immobile comme un morceau de bois, repoussant les perceptions, abandonnant tout, sans désirs, il faut se laisser ravir par la méditation. Il faut fixer son esprit sur le chemin de la méditation. L’esprit a tendance à errer, mais il faut le fixer dans la méditation, et contrôler tous ses sens. C’est ainsi que l’on atteint le nirvāṇa. (=  ślokas)

 12. 189. Yudhiṣṭhira demande quels sont les mérites de la récitation silencieuse. Bhīṣma explique qu’il faut d’abord maītriser ses sens, renoncer, méditer. La récitation silencieuse de la gāyatrī amènera alors automatiquement à la contemplation de brahman, et elle cessera d’être nécessaire. Quand on est absorbé dans la contemplation, la méditation elle-même n’a plus d’objet : on est délivré. (=  ślokas)

 12. 190. Y a-t-il d’autres fins possibles pour ceux qui pratiquent la récitation silencieuse, demande Yudhiṣṭhira. Oui, répond Bhīṣma, ils vont dans les différents enfers, s’ils ne suivent pas les règles de discipline, s’ils n’ont pas la foi, s’ils sont orgueilleux, s’ils cherchent des avantages personnels, s’ils n’ont pas de ferme conviction. (=  ślokas)

 12. 191. Quels sont ces enfers, demande Yudhiṣṭhira. Tout est enfer, répond Bhīṣma, même les paradis des Dieux, comparé au monde de brahman. Là, il n’y a plus de changement, rien de désagréable ni d’agréable, on est au delà de l’atteinte des trois tendances, libéré des sens. Il n’y a plus de distinction entre celui qui sait, ce qui est su et l’acte de savoir, le temps ne commande plus. Il n’y a plus ni joie ni peine. On dit que c’est la région suprême. (=  ślokas)

 12. 192. Bhīṣma racoonte l’Entretien d’un brahmane avec Ikṣvāku, Yama, le Temps et la Mort. Un brahmane, fils de Pippala, fort savant, pratiquait de terribles austérités depuis mille années au pied de l’Himavant pour atteindre brahman, et récitait sans cesse la gāyatrī. La déesse Sāvitrī lui apparaît et le félicite. Qu’il continue à réciter la gāyatrī sans faiblir, et il obtiendra le monde de brahman. Après mille années encore, Dharma lui apparaît et lui offre les paradis divins. Le brahmane ne veut pas d’un paradis, s’il doit abandonner son corps. Il désire seulement continuer à réciter la gāyatrī. Yama, le Temps et la Mort lui rendent alors visite. Le brahmane les accueille. Ikṣvāku arrive aussi, et lui offre des richesses. Le brahmane refuse et lui propose à son tour un don. Le roi demande au brahmane de lui donner les mérites qu’il a acquis par la récitation, puis, lorsque le brahmane les lui donne sans hésitation, les refuse. Mais le brahmane a donné, il ne peut reprendre. Que le roi soit également fidèle à sa parole : il a demandé, qu’il accepte. La fidélité à la parole, la vérité, est la plus haute réalité, elle supporte le monde. Mais le roi insiste : il est un kṣatriya, il ne peut accepter un présent. Ou alors, que le brahmane accepte en retour la moitié de ses mérites. Le brahmane n’a rien demandé et ne veut rien accepter. A ce moment arrivent deux individus qui se disputent, Virūpa et Vikṛta. Vikṛta avait donné une vache à un brahmane, puis donné le mérite ainsi acquis à Virūpa. Ce dernier avait à son tour donné deux vaches à un brahmane, et insistait pour rendre à Vikṛta les mérites que celui-ci lui avait donné. Ils s’en remettent au jugement d’Ikṣvāku. Vikṛta plaide : il n’y a pas de dette à éteindre, ce qui est donné est donné, Virūpa ne lui doit rien. Pour Virūpa, il y a injustice à refuser ce qui est offert. Ikṣvāku donne raison à Virūpa. Le brahmane montre à Ikṣvāku que, selon le même principe, il doit aussi accepter les mérites qu’il lui a offerts. Mais Ikṣvāku répond qu’il a aussi demandé au brahmane d’accepter la moitié de ses propres mérites, et que cette offre aussi doit être acceptée. A ce moment, interviennent le Temps, Yama, la Mort : Virūpa et Vikṛta n’étaient qu’une fiction pour tester Ikṣvāku. Il a montré qu’il savait rester fidèle à son devoir de kṣatriya : donner et ne pas accepter. Le ciel lui est acquis. Ainsi, conclut Bhīṣma, ceux qui pratiquent la récitation silencieuse obtiennent tous les paradis : mais si, en plus, ils pratiquent le détachement, ils sont libérés et atteignent brahman. (=  ślokas)

 12. 193. Yudhiṣṭhira demande ce que le brahmane et Ikṣvāku ont dit après la plaidoirie de Virūpa. Le brahmane, répond Bhīṣma, a dit à Ikṣvāku : avec mes mérites, tu obtiendras le ciel : laisse-moi maintenant poursuivre mes récitations. Si tu n’as plus les mérites acquis par ta récitation, puisque tu me les as donnés, et si tu désire continuer, répond Ikṣvāku, faisons-le ensemble, et partageons les mérites. Et le brahmane accepte. Les deux alors pratiquent la récitation ensemble, concentrant leur esprit et rentrant en eux-mêmes, parfaitement immobiles et absorbés. Brahmā les reçoit en disant : ceux qui pratiquent la récitation atteignent à la même fin que les yogi, à la différence que Brahmā lui-même leur souhaite la bienvenue. Et le brahmane et Ikṣvāku entrent dans la bouche de Brahmā. Voilà la récompense et la fin de ceux qui pratiquent la récitation. (=  ślokas)

 12. 194. Yudhiṣṭhira demande quels sont les fruits du Yoga de la connaissance. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Manu avec Bṛhaspati. Bṛhaspati demande à son maître Manu quels sont les fruits de la connaissance. Normalement, répond Manu on recherche le plaisir et on évite la peine. Mais la recherche de la connaissance vient d’un désir d’éviter à la fois le plaisir et la peine. Pour cela, il faut se libérer du désir et renoncer aux actes. Renoncer aux actes, c’est ne pas s’attacher à leurs fruits. Les actes possèdent les trois tendances (sattva, rajas, tamas) et conduisent à la réincarnation. Ils sont produits par le corps, et on en jouit par son corps. Le corps est l’infrastructure du plaisir comme de la peine. Les fruits des actes, bons ou mauvais, commis dans une existence antérieure, conditionnent l’existence actuelle. Mais, il y a une réalité supérieure, brahman, le non-manifesté, ni masculin, ni féminin, ni meutre, ni existant, ni non-existant. (=  ślokas)

 12. 195. Manu décrit brahman. brahman est au dessus des sens : il faut donc, pour le connaître, maītriser ses sens, rentrer en soi-même. L’āme est la cause de l’acte, de celui qui le fait, de ce dont il est fait, du lieu et du moment où il est fait, des attentes qu’il entraîne. brahman est la cause suprême. Les fruits des actes ont leur siège dans le corps, la connaissance également. Dans le corps, les sens sont subordonnés à la connaissance. L’āme n’est pas sujette à la destruction : au cours des réincarnations, elle passe d’un corps à l’autre, teintée par les actes accomplis au cours des existences. En se réincarnant, le corps retrouve les conséquences, bonnes et mauvaises, des actes commis au cours de la vie antérieure. L’āme n’est pas perceptible, mais elle peut être objet de compréhension. (=  ślokas)

 12. 196. L’āme habite dans le corps, elle est distincte des sens, ils ne peuvent l’appréhender. Mais on peut la comprendre à la lumière de la connaissance. On ne peut voir l’āme quand elle quitte un corps pour entrer dans un autre, mais elle est accompagnée des fruits des actes antérieurs. (=  ślokas)

 12. 197. Pour voir l’āme par la connaissance, continue Manu, il faut d’abord que les péchés soient détruits. Il faut, ensuite, maītriser ses sens, et pour cela détacher son esprit des objets perceptibles. Et, naturellement, il faut être entièrement libre de désir. Alors l’esprit atteint à la compréhension, et l’on atteint brahman. Les objets perceptibles peuvent être rappelés dans l’esprit, l’esprit dans la compréhension, la compréhension dans l’āme, l’āme dans l’Absolu (brahman). (=  ślokas)

 12. 198. Le remède à la peine est de ne pas s’en préoccuper, continue Manu. Mais, en fait, il faut éviter à la fois la peine et le bonheur. Les possessions terrestres sont acquises et conservées avec peine : leur perte n’est donc pas un malheur. L’esprit est un attribut de la connaissance. Quand il s’unit aux facultés de connaissance, la compréhension se forme. Et la compréhension, quand elle est dirigée vers l’esprit, connaît brahman par la méditation ou le Yoga. La compréhension, rappelée dans l’esprit, quand elle aboutit à une contemplation libérée des objets des sens, méne à la connaissance de brahman. Dans le sommeil profond, les cinq sens continuent d’exister, mais sont libérés de leurs fonctions, de même brahman existe au dessus de la nature manifestée, sans attributs. Ainsi, c’est en s’abstenant des attributs qu’on atteint la délivrance. (=  ślokas)

 12. 199. De la connaissance naît le désir, poursuit Manu, du désir la résolution, de la résolution l’action, de l’action ses fruits. La destruction de la connaissance amène à la vision de brahman. Viṣṇu est supérieur au temps, il est le brahman suprême. Le renoncement aux actes conduit à la délivrance. brahman ne peut pas être connu par les Veda ni par l’étude, car il transcende tout ce que l’on peut comprendre. Il ne faut désirer rien d’autre que brahman, on ne le connaît que par inférence, par l’intelligence subtile. La compréhension purifie l’esprit, l’esprit contrôle les sens : ainsi on peut atteindre brahman. (=  ślokas)

 12. 200. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur Viṣṇu. Bhīṣma donne le Récit de la création. Viṣṇu est appelé Puruṣa, il pénètre tout, s’étant fait multiple. Il créa les cinq éléments, puis se reposa, étendu sur l’eau. Il créa alors le sentiment du moi, la première de toutes les créatures. Après cela, un lotus sortit de son nombril. De ce lotus, sortit Brahmā, puis l’Asura Madhu, qui s’attaqua à Brahmā. Viṣṇu le tua. Brahmā créa les sept ṛṣi : Marīci, Atri, Aṅgiras, Pulatsya, Pulaha, Kratu, et, de son orteil, Dakṣa, le père de toutes les créatures. Marīci créa Kaśyapa. Dakṣa eut d’abord 13 filles, dont Diti, que Kaśyapa épousa. Kaśyapa eut avec les différentes filles de Dakṣa toutes les créatures, les hommes, les gandharva, les oiseaux, les serpents, le bétail, les poissons, les arbres et les plantes, les āditya d’Aditi, parmi lesquels Viṣṇu prit naissance sous la forme d’un nain, les Asuras de Diti et Danu. Dakṣa eut ensuite 10 filles qu’épousa Dharma et dont naquirent les Vasu, les Rudra, les Sādhya et les Marut. Dakṣa eut ensuite 27 filles qu’il donna à Soma. Viṣṇu créa le jour et la nuit, les saisons, les nuages, la terre avec tout ce qu’elle comporte. De sa bouche, il créa cent brahmanes, de ses bras cent kṣatriya, de sa cuisse cent vaiśya et de ses pieds cent śūdra. Puis Viṣṇu établit Brahmā seigneur et maître des créatures et dispensateur du Veda, Yama maître des mānes, Kubera maître des richesses, Varuṇa maître des eaux, Indra maître des Dieux. Au tout début, à l’āge d’or, on ne connaissait pas la mort, le sexe n’était pas nécessaire, on pouvait engendrer par la simple force de la volonté. A l’āge suivant, treta, les enfants étaient engendrés par un simple contact. Il fallut attendre l’āge treta pour que le rapprochement sexuel devienne nécessaire. A l’āge kṛta, les hommes doivent se marier et vivre en couple. (=  ślokas)

 12. 201. Yudhiṣṭhira veut en savoir plus sur les ṛṣi. Bhīṣma décrit en détail la descendance des sept ṛṣi. (=  ślokas)

 12. 202. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur Viṣṇu. Bhīṣma rapporte ce que lui en a dit Kaśyapa. Les Dieux étaient pressés par les Asuras. Ils se réfugient auprès de Brahmā. Brahmā envoie Viṣṇu, sous la forme d’un sanglier. Les Asuras l’attaquent, le saisissent, mais n’arrivent pas à le déplacer. Le sanglier pousse des cris terribles, l’univers tremble, les Asuras tombent pétrifiés, le sanglier les déchire de ses sabots. Les Dieux demandent à Brahmā quel est ce bruit. Brahmā prononce l’éloge de Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 203. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur le Yoga. Bhīṣma rapporte l’Entretien sur la délivrance d’un maître avec son disciple. Pour répondre aux questions de son disciple, le maître fait l’éloge de Kṛṣṇa. Il est la roue du temps, sans début ni fin. Au début d’un yuga, il crée la matière primordiale dont naissent toutes les créatures. En même temps que les créatures, la connaissance des règles qui les gouvernent. Les ṛṣi redécouvrent les Veda et leurs divisions, et les transmettent. Mais, ni les Dieux, ni les ṛṣi, ne peuvent appréhender brahman. Seul Viṣṇu le peut. Et c’est de lui que la science de la délivrance provient. De la matière primordiale non manifestée naît le sentiment du moi. Du sentiment du moi, les cinq éléments primordiaux. De ceux-ci, les cinq organes des sens, les cinq organes d’action et l’esprit, puis les cinq objets des sens (éléments subtils). L’existence vient donc du non manifesté, qui réside dans ce qui est l’āme de tous les êtres existants. Cette āme est le principe de connaissance. Le corps lui fournit le moyen d’acquérir la connaissance. De même que le feu réside dans un morceau de bois, mais ne peut être vu, de même l’āme réside dans le corps, mais ne peut être vue. C’est le Yoga qui la révèle. L’āme ne peut exister sans corps. A la mort, elle passe dans un autre corps avec tout le poids des actes antérieurs. C’est même le poids de ces actes qui conditionne la renaissance. (=  ślokas)

 12. 204. L’āme individuelle est éternelle et indestructible, continue le maître. Elle est sans attributs. Si elle perçoit les objets des sens, c’est par suite de ses actions passées. Et, ainsi, elle est engagée dans le cycle des réincarnations, où elle est chargée du fruit de ses actes nouveaux. A la mort, l’āme individuelle, selon les fruits de ses actes passés, trouve un autre corps. Mais il faut bien voir que l’āme elle-même n’est pas modifiée par ces fruits, et, si tout ce qui contribue à sa misère est consumé par le feu de la connaissance, elle échappe à l’obligation de renaître. (=  ślokas)

 12. 205. Le maître montre la voie du non-agir. Il faut que ses propres actes créent un chemin vers la libération, et pour cela, il faut pratiquer un détachement total. La nourriture ne doit être considérée que comme un moyen de rester en vie, toutes les nourritures se valent pour cela. Il faut ensuite maītriser ses sens. C’est le sentiment du moi qui induit à agir. Les trois tendances et leurs effets. Il faut examiner l’effet de ces trois tendances en soi-même. Le disciple demande quels effets sont à éviter. Ceux du tamas (actes accomplis par cupidité et colère) et du rajas (actes injustes, actes accomplis par désir, et avec des buts matériels) sont à éviter, seuls les effets du sattva (actes purs, teintés de bonté) sont à rechercher. (=  ślokas)

 12. 206. Quand on a détruit en soi les effets du tamas et du rajas, et que l’on a atteint la pureté du sattva, on arrive à la connaissance de l’Être Suprème (Viṣṇu). Sinon, on s’écarte de la connaissance, on cède au désir, on devient orgueilleux et egoïste, on commet toutes sortes d’actes d’où naissent des liens d’attachement qui sont source de malheur et de peine, et de l’obligation de renaître. Et l’āme doit se réincarner dans une matrice souillée par le sang et l’urine. Il faut donc éviter particulièrement les femmes, incarnation des sens : c’est à cause du désir que les hommes ont d’elles, que naissent les enfants. Il ne faut pas s’attacher à cette vermine qu’on appelle les enfants : ils naissent sous l’influence des actes de leur vie antérieure et ne sont pas nos enfants. L’āme obtient un nouveau corps en conséquence des actes antérieurs. Elle renaît misérable de devoir accepter un nouveau corps. Il faut donc tout faire pour maītriser les sens. (=  ślokas)

 12. 207. Voici les règles à suivre pour atteindre brahman, poursuit le maître : il faut maītriser le désir dès qu’il se manifeste. Il faut éviter les femmes. Comment fonctionne le désir charnel : les vaisseaux irriguant le corps. Le vaisseau manovahā qui prend son origine dans le cœur (l’esprit) et collecte le liquide séminal créé par le désir et les aliments qui nourissent le corps. Qui restreint ses désirs et, au moment de la mort, dirige ses souffles vitaux vers le manovahā, n’a plus à renaître. (=  ślokas)

 12. 208. L’homme avisé, poursuit le maître, voyant le monde sous l’emprise de la naissance et de la mort, de la maladie, de la peine, pratiquera un total détachement et ne commettra que des actes bons. Il sera en paix avec toutes les créatures et maītrisera ses paroles, son corps, son esprit. Ainsi, il atteindra la délivrance. Par le Yoga, il comprendra comment l’āme est unie aux trois tendances et séparée d’elles : il atteindra alors brahman. (=  ślokas)

 12. 209. On peut, poursuit le maître, vouloir rester perpétuellement éveillé, pour éviter les fautes commises en rêvant. Lorsque les sens sont exténués de fatigue, les rêves se produisent, car l’esprit n’est jamais en repos. Or l’esprit ne perd rien de ce qui l’a marqué, les images des rêves viennent des impressions accumulées durant d’innombrables existences. Mais si l’esprit est pur, l’āme dans le corps devient brahman et prend ses attributs : connaissance pure, splendeur, permanence. (=  ślokas)

 12. 210. Le détachement de l’action conduit à brahman. Puruṣa et Prakṛti sont tous deux sans commencement ni fin, inconnaissables, éternels et indestructibles. Mais Prakṛti possède les trois tendances et est engagée dans la création, alors que Puruṣa transcende toutes les qualités : il appréhende les transformations de Prakṛti. L’āme est investie par les trois tendances, mais elle ne leur est pas identique. L’univers est envahi par la puissance du Yoga qui y circule secrètement, le résultat du Yoga est la connaissance. Description des différentes manières de pratiquer le Yoga et de leurs effets. (=  ślokas)

 12. 211. Yudhiṣṭhira demande par quelle conduite Janaka a atteint la délivrance. Bhīṣma raconte l’Histoire de Janaka. Un roi de Mithila, du nom de Janaka, était engagé dans la recherche de brahman. Une centaine de maîtres spirituels l’enseignaient, mais il n’en était pas très content. Arriva un grand ascète parfaitement accompli, Pañcaśikha, un disciple d’āsuri. Il se nourrissait du lait de Kapilā, la femme d’āsuri, et en était donc appelé le fils. Il défait les cent maîtres spirituels par ses arguments, et Janaka s’attache à lui. Pañcaśikha l’enseigne sur la religion de délivrance exposée dans les traités Sāṃkhya. Il explique les inconvénients de naître, ceux des actes religieux, ceux des différents stades de la vie. Il montre l’existence de l’āme, distincte du corps, et qui lui survit. Le corps matériel produit l’esprit et ses attributs : perception, mémoire, imagination. Le fait que le corps ne disparaisse pas immédiatement après la mort, prouve que c’est quelque chose de différent du corps qui a disparu. L’āme a donc une existence séparée du corps. Réfutation des doctrines boudhistes. Le corps n’a donc pas d’importance, et ceux qui, par le Yoga, transcendent la dépendance au corps obtiennent la libération. (=  ślokas)

 12. 212. Pañcaśikha continue son enseignement. L’esprit est la cause des cinq sens : il existe dans trois états, le plaisir, la peine et l’absence de plaisir ou de peine. Sur les sens reposent les actes, le renoncement et la certitude de la vérité. L’association du corps et des sens n’est pas l’āme. Si l’on considère tout objet matériel comme étant fondamentalement différent de l’āme, on cesse de s’y attacher. Exposé de la science du renoncement. Et de la sainteté. Les onze organes des sens. Chaque perception exige trois éléments : un organe de perception, sa fonction particulière et un esprit sur lequel cette fonction agit. Les états de conscience entraînés par les perceptions appartiennent aux trois tendances, sattva, rajas et tamas, suivant leurs effets. Les onze organes des sens existent de façon séparée de l’āme. La délivrance, c’est quand l’āme individuelle est reçue dans l’āme universelle, comme les rivières dans l’océan. En renonçant à tout ce qui nous attache, on est délivré, on devient incapable de différenciation, et l’on atteint la délivrance. Janaka suit les enseignements de Pañcaśikha et atteint la délivrance. (=  ślokas)

 12. 213. Comment obtient-on le bonheur, demande Yudhiṣṭhira. La maītrise de soi, répond Bhīṣma, est la première condition. Les effets de la maītrise de soi. (=  ślokas)

 12. 214. Le jeūne fait-il partie de l’ascèse, demande Yudhiṣṭhira. S’abstenir de nourriture, répond Bhīṣma, n’est pas vraiment l’ascèse. L’ascèse, c’est la renonciation aux actes et l’humilité. Si l’on mange une seule fois par jour, à heure fixe, c’est comme si l’on jeūnait. En ne mangeant jamais de viande, en ne mangeant que les restes, après que les Dieux et les hôtes sont nourris, on atteint des mondes de félicité dans l’autre vie. (=  ślokas)

 12. 215. Les actes s’attachent à l’homme, mais est-ce l’homme qui en est l’auteur ?. Bhīṣma raconte l’Entretien entre Prahlāda et Indra. Prahlāda, le chef des Asuras, avait atteint un haut degré de renoncement et de sainteté, et ne se préoccupait pas des conditions matérielles dans lesquelles il vivait. Il explique à Indra que c’est parce qu’il ne se considère pas lui-même comme l’auteur de ses actions. Toute chose a son origine dans la nature. (=  ślokas)

 12. 216. Yudhiṣṭhira demande comment un roi, quand il a perdu sa prospérité, doit se comporter. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indra et Bali. Indra demande à Brahmā où il peut trouver l’Asura Bali pour le combattre. Brahmā lui indique où le trouver, et lui recommande - 252 - de ne pas le tuer, mais de l’interroger. Indra trouve Bali caché sous la forme d’un āne. Où sont les insignes de ta puissance, lui demande Indra en se moquant de lui. Tu ne vois plus les signes de ma puissance, lui répond Bali, je les ai enterrés dans une grotte. Quand mon temps reviendra, tu les verras de nouveau. Ne te moque pas de moi : les sages ne se plaignent pas dans le malheur ni ne se réjouissent dans le bonheur. (=  ślokas)

 12. 217. Indra continue à se moquer : ne regrettes-tu rien ?. Tout est transitoire, répond Bali, la mort attend toute créature : quand on sait cela, on ne peut rien regretter. Et cette sagesse conduit à la délivrance. Pour moi, je reste le même, indifférent, devant le succès ou l’échec. De toutes façons, le temps emporte tout. Alors, pourquoi éprouver de la joie, de l’orgueil ou de la colère ?. Comment éprouverais-je de la peine devant ma situation présente : le destin l’a ordonnée. Elle n’est pas le résultat de mes propres actes !. La prospérité survient, elle disparaît, c’est l’œuvre du temps. Et ta prospérité actuelle est l’œuvre du temps. Nous ne sommes pas les auteurs, c’est le temps qui nous agit. Le temps est brahman. Bien des Indra ont été détruits, et toi-même seras détruit, quand ton heure viendra. Ainsi, pourquoi te moquer ?

12. 218. Śrī, la déesse de la prospérité sort du corps de Bali. Indra s’étonne et l’interroge. Pourquoi a-t-elle délaissé Bali ?. Je vis de vérité, de dons, de vœux, de pénitence, de prouesses et de vertu, répond-elle, et Bali s’en est écarté. Comment te garder pour toujours, demande Indra. Assigne-moi une demeure, demande Śrī. Indra lui fixe la terre pour un quart, les eaux pour un quart, le feu pour un quart, les hommes de bien pour un quart, et promet de punir tous ceux qui l’offenseront. Bali, alors, déclare qu’il vaincra tous les Dieux et retrouvera sa puissance quand le soleil ne brillera plus que sur la région de brahman, le mont Meru. Indra le congédie : le soleil suivra toujours sa course !

12. 219. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indra et Namuci. L’Asura Namuci avait perdu sa prospérité, mais restait serein. Indra lui demande comment il se sent. Namuci répond qu’il n’éprouve aucune peine : il se laisse agir par le créateur et va où il est poussé. Ce qui doit arriver arrive. Il accepte d’un cœur égal ce qui arrive et ne fait pas d’efforts pour obtenir un sort différent. Le sage ne s’afflige jamais, comme il ne se réjouit jamais. (=  ślokas)

 12. 220. Que doit faire celui qui est tombé dans la détresse, abandonné par ses amis, demande Yudhiṣṭhira. La force d’āme est la meilleure solution, répond Bhīṣma. Continuer à agir droitement amène la prospérité. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indra et Bali. L’Asura Bali, après avoir régné sur la création est défait, grâce à Viṣṇu, et Indra - 253 - prend sa place. Indra rencontre Bali et lui demande pourquoi il ne montre aucun regret de sa position antérieure et se moque de lui. Tu n’es pour rien dans cette victoire, répond Bali. Ce n’est pas le résultat de tes actes ni celui des miens. Ce que je suis aujourd’hui, tu le seras demain. Tout est le résultat de l’action du temps. Si tu te regardes toimême comme l’auteur de ce qui t’arrive, tu vas au devant de cruelles désillusions. C’est le temps qui meut toutes choses. Le temps te détruira également quand ce sera ton heure. Beaucoup de rois, d’Asuras ont atteint avant toi une haute position, tous l’ont perdue. Et pourtant, ils te ressemblaient tous par leur splendeur et leurs qualités, mais ne montraient aucun orgueil. Et le temps les a tous balayés. Toi aussi, Indra, tu devras quitter cette terre : et si tu ne chasses pas orgueil et attachement, tu ne pourras supporter la peine de perdre tes privilèges. Apprends à rester égal dans la peine et dans la joie, à mépriser le présent et le futur, à vivre dans le présent. Pourquoi te moques-tu de moi, alors que c’est le temps qui m’a mis dans cet état d’infériorité ?. Ainsi, j’ai atteint la tranquillité et je supporte tes moqueries. On rencontre dans la vie gain et perte, bonheur et malheur, naissance et mort, liberté et captivité mais on n’est pas leur auteur : c’est le temps qui agit. Indra félicite Bali de sa force d’āme et fait l’éloge du temps. (=  ślokas)

 12. 221. Yudhiṣṭhira demande quels sont les signes d’une future grandeur ou d’une future chute. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Śrī et Indra. Nārada fait ses ablutions dans la Gaṅgā et Indra arrive au même endroit. Ils prient ensemble, se racontent des histoires et adorent le soleil levant. Ils aperçoivent dans le ciel, à l’opposé du soleil, un objet brillant qui s’approche d’eux. C’est Śrī, la déesse de la prospérité. Indra la salue. Tout le monde voudrait bien rester avec moi, mais je réside avec les rois vertueux et victorieux, et également avec ceux qui sont attachés à la vertu, répond Śrī. Autrefois, les Asuras avaient une conduite droite, et je résidais avec eux depuis le début de la création. Mais la vertu et la moralité les a désertés, et je les ai quittés pour venir à toi. Indra la salue, la prend sur son char et la conduit devant l’assemblée des Dieux. Présages favorables. Les Veda sont récités, personne, Dieux, hommes ou Yakṣa, ne dévie des chemins du devoir, la prospérité règne sur terre. Et c’est à cela, conclut Bhīṣma, que l’on reconnaît les signes d’une grandeur future. (=  ślokas)

 12. 222. Comment atteint-on brahman, demande Yudhiṣṭhira. Par le nonagir, le contrôle des sens et l’austérité, répond Bhīṣma, et il cite l’Entretien entre Jaigiśavya et Asita. Asita Devala interroge Jaigiśavya. Tu ne te réjouis pas quand on te félicite, tu ne te mets pas en colère quand on te blāme : pourquoi ?. Jaigiśavya décrit la conduite des sages et montre comment la louange ou le blāme ne peuvent les affecter, puisqu’ils ont conscience de faire ce qu’ils doivent. Ils connaissent la joie et atteignent les mondes de Brahmā. (=  ślokas)

 12. 223. Y a-t-il quelqu’un qui plaise à tout le monde et soit parfaitement accompli, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte Les paroles de Kṛṣṇa à Ugrasena. Tout le monde chante les louanges de Nārada. Quels sont ses mérites, demande Ugrasena. Kṛṣṇa décrit les mérites de Nārada. (=  ślokas)

 12. 224. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur la création du monde et son fonctionnement. Bhīṣma rapporte L’enseignement de Vyāsa à son fils Śuka. Seul Brahmā existe avant la création. Les divisions du temps. Les quatre āges. La création. Rapports entre l’effort humain, le destin et la nature. Effets des austérités. La prééminence du Veda. La connaissance du brahman. Le temps. (=  ślokas)

 12. 225. La dissolution. (=  ślokas)

 12. 226. Les devoirs du brahmane. Exemples de rois qui ont acquis l’immortalité par leur générosité envers les brahmanes. (=  ślokas)

 12. 227. Les devoirs du brahmane (suite). Comment traverser la rivière du temps. (=  ślokas)

 12. 228. Les moyens d’obtenir la délivrance. Le corps humain comparé à un char permettant d’atteindre au brahman. Le Yoga, ses étapes et les pouvoirs qui y sont attachés. Le Yoga et l’école du Samkhyā. (=  ślokas)

 12. 229. La sagesse permet d’atteindre la délivrance. La hiérarchie des créatures. Les meilleurs sont versés dans le Veda et attachés à l’étude de l’āme. (=  ślokas)

 12. 230. Les actes obligatoires et facultatifs. La cause des actes. Le brahman est la cause des actes (religieux), mais ces actes ne permettent pas de le découvrir. Le comportement des hommes dans les quatre āges. (=  ślokas)

 12. 231. La doctrine du Sāṃkhya. Le corps humain comprend la matière (les cinq éléments), les sens, l’esprit, la connaissance, l’āme. Leurs rapports. Quand on voit sa propre āme en toutes choses, et toutes choses dans sa propre āme, on atteint au brahman. Description du brahman (le Cela). L’āme est brahman. (=  ślokas)

 12. 232. La voie du Yoga. Les obstacles au Yoga et comment les maītriser. Maītrise des sens, de l’esprit, concentration, méditation sur brahman, que l’on finit par percevoir. Les pouvoirs acquis par le Yoga. Mais l’important est la connaissance. La conduite du yogi et comment il atteint la délivrance. (=  ślokas)

 12. 233. Pravṛtti (les actes) et Nivṛtti (le non-agir). Les actes entraînent la destruction, le non-agir (ou connaissance), la délivrance. Les effets de la connaissance. (=  ślokas)

 12. 234. La conduite de l’étudiant brāhmanique. (=  ślokas)

 12. 235. La conduite du maître de maison. (=  ślokas)

 12. 236. La conduite de l’ermite itinérant et du renonçant. (=  ślokas)

 12. 237. La conduite du yogi. (=  ślokas)

 12. 238. L’āme Universelle est présente dans toute āme individuelle. Seuls ceux qui suivent la voie du Yoga peuvent la voir. (=  ślokas)

 12. 239. Les cinq éléments. Leur répartition dans le corps, les sens. L’activité de l’esprit, de l’intelligence, de l’āme. Les trois tendances et leurs attributs. (=  ślokas)

 12. 240. L’esprit, l’intelligence et l’āme. La maītrise des sens par l’esprit permet de voir l’āme. Il existe un état d’union entre l’āme individuelle et l’āme Universelle. (=  ślokas)

 12. 241. La connaissance de l’āme, obtenue par le Yoga, conduit à la délivrance. (=  ślokas)

 12. 242. Le devoir premier, c’est de maītriser ses sens, de n’attacher aucune importance aux objets extérieurs et de méditer. Comment traverser la rivière de la vie. (=  ślokas)

 12. 243. Il ne suffit pas d’accomplir des sacrifices et des rites religieux pour obtenir la libération. Il faut se libérer des désirs, fixer son esprit sur l’āme et pratiquer le Yoga. (=  ślokas)

 12. 244. Les cinq éléments, leur répartition dans le corps. Les sens et les objets ds sens. (=  ślokas)

 12. 245. Le yogi perçoit l’āme habillée d’un corps subtil, différent du corps grossier. (=  ślokas)

 12. 246. L’arbre du désir. Le corps comme une ville. (=  ślokas)

 12. 247. Les cinquante propriétés des éléments, les neuf propriétés de l’esprit, les cinq propriétés de l’intelligence. Fin de l’enseignement de Vyāsa à son fils Śuka. (=  ślokas)

 12. 248. Qu’est-ce que la mort, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire du roi Anukaṃpaka. Ce roi avait été vaincu par son ennemi, fait prisonnier, son fils avait été tué. Il rencontre Nārada et lui raconte ses malheurs. Nārada lui raconte l’histoire suivante : Brahmā avait créé un grand nombre de créatures, et elles ne connaissaient pas la mort. La terre était surchargée. Alors, Brahmā se mit en colère, et un feu sortit de lui, qui commença à détruire l’univers. (=  ślokas)

 12. 249. Śiva intervint, et Brahmā lui avoua qu’il ne savait pas comment faire autrement pour soulager la terre de son fardeau. Śiva le conjure de faire cesser cette destruction totale, et Brahmā accepte. Une femme sort alors du corps de Brahmā. Brahmā la salue : Ô Mort, détruis les créatures !

12. 250. La Mort supplie Brahmā de lui épargner cette tāche, mais il reste inflexible. C’est bien pour cela qu’il l’a suscitée. La Mort part, sans donner son accord, et se livre à des austérités terribles. Brahmā la presse d’exécuter ses ordres et lui promet qu’elle n’encourra aucune faute en le faisant. Les larmes qu’elle a versées et retenues dans ses mains deviendront les maladies, le désir et la colère seront ses alliés. La Mort accepte et détruit indifféremment les créatures, qui ont à renaître, y compris les Dieux. Voilà, conclut Nārada, comment Brahmā a créé la Mort pour soulager la terre. (=  ślokas)

 12. 251. Qu’est-ce que une conduite juste, demande Yudhiṣṭhira. Ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas qu’ils vous fassent, répond Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 252 Mais le devoir varie suivant les époques et les situations. La même conduite peut être méritoire pour l’un, mauvaise pour un autre. Comment s’y retrouver ?

12. 253. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Tulādhāra et Jājali. L’ermite Jājali se livre à des austérités farouches. Alors qu’il médite, complètement immobile, deux oiseaux construisent leur nid dans son chignon. Il restera immobile le temps qu’ils fassent leurs œufs, que leurs petits naissent et grandissent, et prennent leur envol. Mais l’orgueil l’envahit : j’ai acquis de grands mérites !. Tu n’arrives pas à la cheville du marchand Tulādhāra, l’avertit une voix céleste. Jājali se rend à Varanasi, où il rencontre Tulādhāra. Celui-ci l’attendait. (=  ślokas)

 12. 254. Comment as-tu acquis ta science, demande Jājali ?. Je sais, répond Tulādhāra que la conduite juste, de tous temps, consiste dans la bienveillance à l’égard de toutes les créatures, et je vis en accord avec ce principe de non-violence. Je vois tout les êtres d’un œil égal, sans les blāmer ni les louer. Je ne crains personne et personne ne me craint, je n’ai ni désirs ni aversions. J’évite tous les actes qui peuvent blesser des créatures. (=  ślokas)

 12. 255 Tulādhāra s’élève contre les sacrifices où un animal est mis à mort. Les conditions d’un sacrifice pur. Les deux sortes de sacrifices et leurs fruits. Le renoncement conduit à la délivrance. (=  ślokas)

 12. 256. Et les oiseaux que tu as accueillis dans ton chignon sont signe que tu as compris la voie de la bienveillance envers toutes les créatures. Éloge de la foi. (=  ślokas)

 12. 257. Bhīṣma rapporte les strophes du roi Vicakhnu sur le sacrifice et la non-violence. (=  ślokas)

 12. 258. Yudhiṣṭhira demande comment juger si un acte doit être accompli ou s’il faut y renoncer. Bhīṣma cite l’Histoire de Cirakāra. Cirakāra réfléchissait longtemps avant d’entreprendre quoique ce soit, et on le - 257 - traitait de paresseux ou de fou. Un jour, son père Gautama relève une faute grave chez sa femme et demande à Cirakāra de la tuer, puis part dans la forêt. Cirakāra réfléchit longtemps devant ce conflit de devoirs : obéir à son père et protéger sa mère, et pèse soigneusement le pour et le contre. Quand son père revient, plusieurs jours après, Cirakāra ne s’est toujours pas décidé : mais son père avait réfléchi de son côté et compris la folie de son ordre. Il le félicite d’avoir pris tant de temps à réfléchir et d’avoir ainsi évité le pire. Ainsi, il faut toujours réfléchir soigneusement avant d’entreprendre une action. (=  ślokas)

 12. 259. Comment un roi peut-il protéger ses sujets sans faire de mal à personne, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Dyumatsena et son fils Satyavant. Dyumatsena a condamné à mort quelques uns de ses sujets. Satyavant proteste : Mettre quelqu’un à mort ne peut jamais être un acte juste. Il faut bien faire régner l’ordre, rétorque Dyumatsena !. Il y a d’autres moyens que la mort, et même les plus mauvais peuvent se repentir. D’autre part, tuer un homme revient à tuer aussi ceux qui dépendent de lui. Enfin, si un roi a une conduite juste, ses sujets suivront son exemple. Le roi doit toujours avoir une conduite non-violente. (=  ślokas)

 12. 260. Yudhiṣṭhira demande si le renoncement est préférable à la vie domestique. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Kapila et la vache. Le roi Nahuṣa s’apprêtait à sacrifier une vache. Kapila, voyant cela, dit : Honte aux veda !. Un sage du nom de Syūmaraśmi entre alors dans la vache et commence à discuter avec Kapila. Les Veda autorisent le sacrifice d’animaux, comment peut-on les mettre en doute ?. Il n’y a rien de supérieur à la non-violence, déclare Kapila. Le sacrifice est la racine du monde, répond Syūmaraśmi, et les animaux qui conviennent au sacrifice sont énumérés dans le Veda : il n’y a pas de scrupule à avoir. (=  ślokas)

 12. 261. Les fruits du sacrifice ne sont pas éternels, répond Kapila. Au contraire, en menant une vie de renonçant, les sages atteignent Brahmā par la voie de la connaissance, et cet achèvement est éternel. Mais, rétorque Syūmaraśmi, la vie domestique, avec ses sacrifices est la racine des autres modes de vie. Sans elle, rien n’est possible. Les mantra védiques récités par les brahmanes sont nécessaires à la cohésion du monde. Le renoncement est une doctrine subversive. Il y a des sacrifices non-violents pour ceux qui veulent suivre la voie domestique, répond Kapila. Il décrit la vie du renonçant. Il enseigne Syūmaraśmi. (=  ślokas)

 12. 262. Kapila montre l’importance de la renonciation dans les quatre stades de la vie, décrit les comportements que l’on doit avoir dans chacun, et montre que la vie de renonçant et le Yoga seuls mènent à la délivrance. Description de la délivrance. (=  ślokas)

 12. 263. Yudhiṣṭhira demande la valeur relative des trois buts de la vie, morale, affaires et plaisir. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Kundadhāra et de son adorateur. Un brahmane cherche à devenir riche : pour cela, il se livre à de sévères austérités, et adore toutes sortes de divinités, sans succès. Il se met à adorer le nuage Kundadhāra dont il pense qu’il est proche des Dieux. Kundadhāra, satisfait de cette adoration demande à Kubera de donner au brahmane, non pas des richesses, mais la vertu. Le brahmane n’est pas trop content de ce don, mais mène une vie de vertu et d’austérité et acquière par là une vision divine. Il voit les rois tombés en enfer, les hommes enchaînés par le vice, et remercie Kundadhāra de la faveur qu’il lui a faite en ne demandant pas des richesses pour lui, mais la vertu. (=  ślokas)

 12. 264. Quel est le sacrifice que l’on offre uniquement pour la vertu, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Histoire du brahmane qui vivait de glanage. Satya, un brahmane, est engagé dans un sacrifice non-violent. Un daim, qui habitait dans la même forêt, se présente à lui et demande à être sacrifié. Le brahmane refuse, mais le daim insiste et lui procure une vision du ciel. Le brahmane se propose alors de sacrifier le daim pour obtenir le ciel. Mais celui-ci n’était autre que Dharma, et les mérites du brahmane diminuent considérablement pour avoir seulement formé la pensée de tuer le daim. Il se reprend, et décide de pratiquer dorénavant la non-violence. (=  ślokas)

 12. 265. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur le renoncement et la délivrance. Des objets des sens, répond Bhīṣma, naît le désir, puis l’action, puis l’attachement. La vertu est oubliée, le péché prend place. Mais ce n’est pas ainsi que l’on atteint au bonheur. Celui qui, par contre, pratique la vertu, trouve le bonheur. Le fruit de la vertu est la maītrise des sens. Elle conduit au renoncement. On acquièrt ainsi l’œil de la connaissance, et, par là, la délivrance. (=  ślokas)

 12. 266. Quels sont les moyens d’obtenir la délivrance, demande Yudhiṣṭhira. Contrôler les désirs, placer l’esprit sous le contrôle de l’intelligence et l’intelligence sous celui de la connaissance, puis la connaissance sous le contrôle de l’āme. Maītriser ses paroles, son corps et son esprit conduit à la délivrance. (=  ślokas)

 12. 267. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada et Asita Devala. Nārada interroge Asita Devala sur la création et la destruction de l’univers. À partir des cinq éléments, et du temps, l’āme suprême crée l’univers. De ces cinq éléments, du temps, du poids des actes passés et de l’ignorance, naissent les créatures. Dans les cinq éléments, la créature retourne après sa destruction. Les sens et leur fonctionnement. Les trois tendances, les trois états de veille, de rêve et de sommeil profond. Les réincarnations. À travers tout cela, l’āme reste immuable. Libérée du fruit des actes, elle atteint brahman. C’est la délivrance. (=  ślokas)

 12. 268. Yudhiṣṭhira se demande comment il peut être libéré de sa soif de puissance, qui a entraîné le massacre des siens. Bhīṣma raconte les Paroles de Janaka à Māṇḍavya. Bien que je sois roi, je ne possède rien, parce que je ne désire rien. C’est le désir de posséder qui conduit à la peine, le détachement délivre de toute anxiété. (=  ślokas)

 12. 269. Quelle conduite suivre, demande Yudhiṣṭhira, pour atteindre brahman. Bhīṣma décrit la conduite du renonçant. (=  ślokas)

 12. 270. Quand pourrais-je abandonner la royauté et mener une vie de renonçant, demande Yudhiṣṭhira. Tout a une fin, répond Bhīṣma, même les renaissances. L’āme, soumise aux effets des actes, voyage de corps en corps. Quand elle réussit à éliminer les effets des actes par la connaissance, elle atteint brahman. Bhīṣma raconte l’Histoire de Vṛtra. Vṛtra a été vaincu par Indra. Toutefois, il ne se désole pas de son infortune, il a eu la chance d’apercevoir Viṣṇu pendant le combat, et cette vision l’a émerveillé. Il veut savoir si c’est une récompense de ses austérités passées, et quels sont les fruits de l’action. (=  ślokas)

 12. 271. Uśanas, le chapelain des Asuras, lui répond en rendant hommage à Viṣṇu. Sanatkumāra arrive et prononce l’éloge de Viṣṇu. Considérations sur la durée d’un kalpa, la composition des couleurs, du noir au blanc. Le passage de l’āme aux différentes couleurs, jusqu’au blanc et à la délivrance. Vṛtra, ayant reçu cet enseignement, se fond en Viṣṇu. Yudhiṣṭhira demande si Kṛṣṇa est bien Viṣṇu. C’est bien le cas, répond Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 272. Comment Vṛtra, tellement dévoué à Viṣṇu, a-t-il pu être vaincu par Indra, demande Yudhiṣṭhira. Indra affronte Vṛtra en présence des Dieux et des ṛṣi, et le combat est rude. Vṛtra fait appel à la magie, et Vasiṣṭha réconforte Indra. Śiva intervient et une forte fièvre se saisit de Vṛtra. Śiva donne son énergie à Indra. (=  ślokas)

 12. 273. Les effets de la fièvre sur Vṛtra. Indra tue Vṛtra de son foudre. Le péché de brāhmanicide sort du corps de Vṛtra et poursuit Indra. Indra se cache dans la tige d’un lotus, mais le péché de brāhmanicide le retrouve et s’attache à lui. Indra va demander secours à Brahmā. Brahmā divise le péché de brāhmanicide : un quart pour Agni, un quart pour les plantes, un quart pour les apsaras et un quart pour les eaux. Ainsi, Indra est débarrassé du péché de brāhmanicide. (=  ślokas)

 12. 274. Yudhiṣṭhira demande quelle est l’origine de la fièvre qui a saisi Vṛtra. Sur un sommet du mont Meru, répond Bhīṣma, trônait Śiva, entouré de sa cour. Tous le quittent, un jour, pour assister au sacrifice de Dakṣa. Pārvatī lui demande pourquoi il ne s’y rend pas, lui aussi : c’est parce qu’il n’a pas part aux offrandes. Devant le chagrin de Pārvatī, il se rend au sacrifice de Dakṣa, et le détruit. La sacrifice prend la forme d’une gazelle et s’enfuit, Śiva la poursuit. Une goutte de sueur, tombée de son front, devient un être terrifiant qui consume la gazelle. Brahmā intervient et accorde à Śiva une part des offrandes. Quant à l’être né de sa sueur, ce sera la fièvre. Mais, pour qu’elle puisse être supportée, elle sera divisée en de nombreuses maladies particulières. La fièvre résulte donc de l’énergie de Śiva. (=  ślokas)

 12. 275. Comment éviter le chagrin et la mort, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada et Samaṅga. Nārada s’émerveille du caractère heureux de Samaṅga. Le bonheur et la peine ne durent jamais, répond Samaṅga. Alors, pourquoi s’attrister ?

12. 276. Yudhiṣṭhira demande que faire quand on doute, quand on ne connaît pas bien les textes sacrés et quand on ne suit pas la voie du renoncement. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Gālava et Nārada. Gālava demande conseil à Nārada sur la conduite à tenir. Nārada montre les qualités à rechercher en priorité, quelque soit le stade de vie auquel on se trouve, et les fréquentations que l’on doit avoir. (=  ślokas)

 12. 277. Comment se comporter pour être libre des attachements, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte les Conseils d’Ariṣṭanemi à Sagara. La vraie félicité en ce monde, c’est la délivrance. Mais on ne peut y atteindre qu’en se libérant des attachements, c’est-à-dire en considérant toute chose d’un œil égal. (=  ślokas)

 12. 278. Yudhiṣṭhira demande des explications sur le rôle d’Uśanas. Bhīṣma raconte l’Histoire d’Uśanas. Uśanas, par ses pouvoirs, était entré dans le corps de Kubera, l’avait privé de sa liberté et lui avait dérobé toutes ses richesses. Kubera se plaint à Śiva. Śiva poursuit Uśanas pour le tuer, mais celui-ci se place sur la pointe même de la lance de Śiva. Śiva, alors, plie sa lance en deux et avale Uśanas. Puis il se livre à de sévères austérités, dont profite également Uśanas. Uśanas cherche à sortir du corps de Śiva, mais celui-ci a fermé toutes les issues. Finalement Uśanas sort par le sexe de Śiva, d’où son nom de Śukra (sperme). Śiva veut le tuer, mais Pārvatī intervient. (=  ślokas)

 12. 279. Quels sont les actes bénéfiques, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Enseignement de Parāśara au roi Janaka. Parāśara expose à Janaka ce qu’est une conduite juste et ses effets : elle teinte les prochaines existences. Les fruits des actes. Il ne faut pas agir d’une manière que l’on désapprouverait chez les autres, sous peine de ridicule. (=  ślokas)

 12. 280. Il faut chercher constamment, dans chaque vie, à progresser. Les actes mauvais vous font régresser. Tous les actes produisent un fruit qui se retrouvera dans les prochaines vies. Ainsi, avoir une conduite droite est certainement bénéfique. (=  ślokas)

 12. 281. Il faut se libérer de ses dettes : envers les ṛṣi en étudiant les veda, envers les Dieux en offrant des sacrifices, envers les ancêtres par les rites de la śrāddha, envers les autres en étant bienveillant, envers soimême en écoutant les récitations védiques et en prenant soin de son corps. La richesse doit être acquise par des moyens justes. (=  ślokas)

 12. 282. Chaque caste doit, au mieux, remplir son rôle. (=  ślokas)

 12. 283. La dégradation progressive de la moralité depuis l’āge d’or. La nécessité de s’en tenir à une conduite juste, quelles que soient les circonstances. (=  ślokas)

 12. 284. Parāśara montre les effets de la pénitence. (=  ślokas)

 12. 285. D’où viennent les castes, demande Janaka. Tous les hommes descendent de Brahmā, ils devraient être tous brahmanes. Les uns viennent de sa bouche (les brahmanes), répond Parāśara, les autres de ses bras (les kṣatriya), de ses cuisses (les vaiśya), de ses pieds (les śūdra). Il rappelle les devoirs des quatre castes. (=  ślokas)

 12. 286. Parāśara expose les conditions d’une progression de réincarnation en réincarnation, jusqu’à la délivrance. (=  ślokas)

 12. 287. Puis il montre ce qui est bon pour l’homme : connaissance, austérités, dons, détachement, renonciation, Yoga. (=  ślokas)

 12. 288. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma ce qu’il pense de la vérité, de la continence, du pardon et de la sagesse. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre les Sādhya et un cygne. Brahmā prend la forme d’un cygne et rencontre les Sādhya. Ceux-ci l’interrogent sur la religion de la délivrance. Le cygne leur répond qu’elle consiste en austérité, continence, vérité et maītrise de l’esprit. Ne pas répondre aux paroles blessantes par des paroles blessantes, mais maītriser sa colère et pardonner, éviter la colère en toutes occasions, maītriser ses sens conduit à l’émancipation. Quand on possède cette sagesse, on est toujours heureux. (=  ślokas)

 12. 289. Yudhiṣṭhira demande quelle est la différence entre le Sāṃkhya et le Yoga. Les deux systèmes sont valables, répond Bhīṣma, l’un est basé sur la connaissance des écritures, l’autre sur celle des sens. Il montre les achèvements du Yoga et la difficulté à le mettre en pratique. (=  ślokas)

 12. 290. Yudhiṣṭhira réclame des éclaircissements sur le Sāṃkhya. Bhīṣma expose la doctrine du Sāṃkhya. L’océan de la vie. Éloge du Sāṃkhya. (=  ślokas)

 12. 291. Yudhiṣṭhira s’interroge sur ce qui est destructible et ce qui ne l’est pas. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Vasiṣṭha et Karālajanaka. Karālajanaka demande à Vasiṣṭha ce qui est destructible et ce qui ne l’est pas. Vasiṣṭha explique comment se fait la création, par l’union du non-manifesté avec le manifesté, Puruṣa et Prakṛti. (=  ślokas)

 12. 292. Et, par suite de l’ignorance, l’āme, bien qu’au-dessus de tout cela, subit d’innombrables incarnations et pense être impliquée dans toutes ces existences. (=  ślokas)

 12. 293. L’union entre Puruṣa et Prakṛti est-elle comme celle de l’homme et de la femme, comme le disent les Veda, demande Janaka. Il faut bien comprendre le vrai sens des Veda, répond Vasiṣṭha. Il faut bien comprendre que l’āme universelle est différente de l’āme individuelle et de l’univers. L’āme universelle ne possède ni attributs, ni tendances. Mais il y a union entre l’āme individuelle et l’āme universelle. Le nonmanifesté est unicité, le manifesté, variété et multiplicité. (=  ślokas)

 12. 294. Vasiṣṭha expose les pratiques du Yoga. Il expose encore une fois les principes du Sāṃkhya. (=  ślokas)

 12. 295. Puis il expose ce que sont la connaissance et l’ignorance. (=  ślokas)

 12. 296. L’āme universelle est connaissance, l’āme individuelle, ignorance. Mais l’āme individuelle peut arriver à la connaissance, se libérer des tendances et s’unir à l’āme universelle. (=  ślokas)

 12. 297. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre le roi Vasumant et un brahmane. Le roi Vasumant demande à un brahmane ce qu’il faut faire pour s’assurer le meilleur résultat ici-bas et dans l’au-delà, quand on est esclave de ses désirs. Il faut agir avec droiture, répond le brahmane. Chercher à agir avec patience, intelligence, tranquillité et sagesse. (=  ślokas)

 12. 298. Yudhiṣṭhira demande des éclaircissements sur brahman. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Yājnavalkya et Janaka. Yājnavalkya expose les huit éléments de la nature et leurs seize modifications (prakṛti et vikṛti). Leur ordre de création. (=  ślokas)

 12. 299. La durée de la création. Ordre d’apparition des différents principes et leur durée. (=  ślokas)

 12. 300. La destruction de l’univers. (=  ślokas)

 12. 301. Les dominantes (adhyātman, adhibhūta, adhidaivata). Les tendances (guṇa) et les qualités qui leur sont attachées. (=  ślokas)

 12. 302. Le mélange des tendances et ses conséquences. La nature du Nonmanifesté. (=  ślokas)

 12. 303. L’Être suprême (Puruṣa) est dépourvu d’attributs, la Nature (prakṛti) en est pourvue. Ils sont différents, mais existent ensemble, comme l’eau et le poisson. (=  ślokas)

 12. 304. Le Sāṃkhya et le Yoga sont deux systèmes identiques. La pratique du Yoga. La concentration et l’extase (samadhi). (=  ślokas)

 12. 305. Suivant l’endroit par où l’āme quitte le corps, on atteint différents mondes. Les signes prémonitoires d’une mort prochaine. (=  ślokas)

 12. 306. Comment Yājnavalkya a obtenu du Sūrya la connaissance du Veda. Ses réponses à Viśvavāsu. Il faut comprendre que l’āme individuelle (jiva) est distincte de la nature (prakṛti) dans laquelle elle réside pour pouvoir atteindre brahman. Cette connaissance apporte la délivrance. Janaka confie son royaume à son fils, et vit selon l’enseignement de Yājnavalkya. Cette connaissance permet d’échapper au cycle des renaissances, conclut Bhīṣma. (=  ślokas)

 12. 307. Comment peut-on éviter la décrépitude et la mort, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Pañcaśikha et Janaka. On ne peut éviter la décrépitude et la mort, déclare Pañcaśikha. Le temps ne s’arrête pas. Mais l’āme est éternelle. (=  ślokas)

 12. 308. Peut-on obtenir la délivrance sans quitter le mode de vie domestique, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Janaka et Sulabhā. Sulabhā a entendu dire que le roi Janaka suivait la religion de la délivrance. Désireuse de s’en assurer elle-même, elle se rend à Mithila, où elle prend l’apparence d’une mendiante de grande beauté. Janaka lui offre l’hospitalité et l’interroge. Elle essaye de pénétrer son esprit au moyen de ses pouvoirs, mais Janaka l’en empêche par ses propres pouvoirs. Il lui explique comment il a été enseigné par Pañcaśikha. Mais celui-ci ne lui a pas demandé de renoncer à la royauté. Ainsi il suit la voie de la délivrance tout en menant la vie domestique. La délivrance s’atteint par la connaissance, et la connaissance est indépendante des conditions de vie. Janaka reproche à Sulabhā d’avoir essayé de pénétrer son esprit. Sulabhā se lance dans un cours sur les neuf erreurs dues aux mots, les neuf erreurs de jugement et les dix-huit qualités du discours. Elle lui montre qu’il n’a pas vraiment atteint la connaissance : il lui a demandé qui elle était, et donc ne voit pas son propre corps et sa propre āme dans le corps et l’āme des autres. Quelle prétention peut-il avoir à la délivrance ?. Le degré de liberté d’un roi est très limité, il ne peut vraiment se dire indépendant. Et sa rebuffade était vraiment preuve qu’il ne possédait pas la connaissance. (=  ślokas)

 12. 309. Yudhiṣṭhira demande comment Śuka, le fils de Vyāsa, a été gagné au renoncement. Bhīṣma lui raconte comment Vyāsa, voyant son fils mener une vie ordinaire, lui enseigne l’ensemble des Veda, et lui montre la conduite à suivre, en un long sermon, et Śuka est convaincu. (=  ślokas)

 12. 310. Yudhiṣṭhira demande des précisions sur la naissance de Śuka. Vyāsa se livre à des austérités terribles pour obtenir un fils de Śiva. Śiva le lui promet. (=  ślokas)

 12. 311. Un jour, Vyāsa est occupé à allumer un feu en frottant les bātons à feu. Vient à passer l’apsaras Ghṛtācī. Vyāsa est saisi par le désir, et, bien qu’elle se transforme en perroquet, sa semence s’échappe. Ainsi naît Śuka (perroquet) des deux bātons à feu. Sa naissance est fêtée par les troupes célestes. Les Veda pénètrent en lui. (=  ślokas)

 12. 312. À la demande de son père, Śuka étudie les traités du Yoga. Vyāsa l’envoie chez Janaka pour être enseigné par lui. Le voyage de Śuka et ce qu’il voit en cours de route. Malgré les tentations, il reste ferme dans le Yoga. (=  ślokas)

 12. 313. Śuka est reçu avec honneur par Janaka et lui demande à être enseigné par lui. Janaka lui expose les devoirs des brahmanes. Faut-il obligatoirement passer par les quatre stades de vie, demande Śuka. Non, si au cours de ses existences antérieures, on a atteint un certain niveau : on peut alors atteindre la délivrance au cours des études brāhmaniques. Janaka dit à Śuka qu’il a déjà atteint la connaissance et est sur la voie de la délivrance. (=  ślokas)

 12. 314. Autrefois Skanda avait fiché sa lance dans la montagne āditya, mettant quiconque au défi de l’en retirer. Viṣṇu avait ébranlé la lance, faisant trembler la terre, mais, par délicatesse envers Skanda, ne l’avait pas retirée. Prahrāda essaye en vain de retirer la lance, et est précipité sur terre. Au pied de cette montagne, Vyāsa enseigne les Veda à ses disciples Sumantu, Vaiśampāyana, Jaimini et Paila. Śuka les rejoint. Tous ensemble, ils demandent à Vyāsa d’être les seuls à posséder les Veda. Vyāsa, au contraire, les encourage à diffuser les Veda, et précise à qui il doit être imparti. (=  ślokas)

 12. 315. Ils se réjouissent de la réponse de Vyāsa, et demandent à quitter leur montagne pour procéder à cet enseignement. Vyāsa reste en compagnie de Śuka. Arrive Nārada, qui se plaint de ce que la montagne ne résonne plus de la récitation des Veda et demande à Vyāsa de continuer à les réciter avec son fils. Ce qu’ils font, inlassablement. Un jour, un vent violent se lève, et Vyāsa demande à son fils d’arrêter la récitation. Il décrit les sept vents, et explique que celui-ci n’en fait pas partie, mais est la respiration de Viṣṇu : il faut cesser de réciter les Veda quand il souffle, pour ne pas le contrarier. Vyāsa part pour la Gaṅgā. (=  ślokas)

 12. 316. Nārada revient visiter Śuka, resté seul. Il rapporte l’enseignement de Sanatkumāra sur les moyens d’atteindre le bien suprême. La rivière de la vie et les moyens de la traverser. La conduite à tenir. (=  ślokas)

 12. 317. Suite de l’enseignement de Nārada. (=  ślokas)

 12. 318. Suite et fin de l’enseignement de Nārada. Śuka décide de pratiquer le Yoga et de rejoindre le soleil (brahman). (=  ślokas)

 12. 319. . Śuka entre ne méditation et contemple le Yoga. Il s’identifie au vent et traverse le ciel, adoré par toutes les créatures. (=  ślokas)

 12. 320. Suite du triomphe de Śuka. Il passe à travers le sommet d’une double montagne. Vyāsa essaye de le suivre. Il comprend que son fils est libéré de tout attachement, mais pas lui. Il se désole de l’avoir perdu. Śiva lui rappelle qu’il avait demandé un fils exceptionnel : il l’a obtenu. Śiva procure à Vyāsa une ombre de son fils qui restera avec lui. (=  ślokas)

 12. 321. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la délivrance et comment elle se manifeste. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada et Nārāyaṇa. À l’āge d’or, Viṣṇu prit naissance de Dharma sous une quadruple forme : Nara, Nārāyaṇa, Hari et Kṛṣṇa. Nara et Narāyana se réfugient à Badarī et pratiquent l’austérité. Nārada leur rend visite et demande à Nārāyaṇa quelle divinité il adore, lui qui est la divinité suprême. C’est Être Suprême, qui pénètre tout ce qui existe. C’est elle que l’on atteint dans la délivrance. (=  ślokas)

 12. 322. Nārada rappelle sa bonne conduite passée et se prépare à voir lui aussi l’Être Suprême. Il se rend sur l’île Śveta, dans l’Océan de Lait. Description des habitants. Yudhiṣṭhira demande d’où viennent ces habitants. Autrefois, répond Bhīṣma, il y avait un roi du nom d’Uparicara (Vasu). Excellence d’Uparicara. Les sept ṛṣi (Marīci, Atri, Aṅgiras, Pulatsya, Pulaha, Kratu et Vasiṣṭha) et Manu avaient composé un traité sur les devoirs et les observances d’après les Veda, après avoir adoré Viṣṇu pendant mille années. Viṣṇu les félicite et leur annonce que Manu, guidé par ce traité, montrera au monde le devoir à suivre, puis après lui Uśanas et Bṛhaspati. Cette science sera transmise à Uparicira qui deviendra un grand roi. À sa mort, ce traité disparaîtra. Après cette prédiction, Viṣṇu les quitte. (=  ślokas)

 12. 323. De fait, longtemps après, Bṛhaspati naît dans la race d’Aṅgiras. Uparicara devient son disciple. Il offre un sacrifice du cheval, dans lequel aucun animal n’est sacrifié. Tous les Dieux apparaissent pour prendre leur part du sacrifice. Seul Viṣṇu prend sa part sans se montrer, ce qui provoque la colère de Bṛhaspati. Ekata, Dvita et Trita, qui ont assisté au sacrifice, racontent leur histoire. Ce sont des fils de Brahmā. Ils s’étaient livrés à de sévères austérités au bord de l’Océan de Lait, dans le but de voir Viṣṇu sous son propre aspect. Une voix les engage à se rendre à l’île Śveta, et là, Viṣṇu se révélera à eux. Mais, arrivé là, ils ne voient rien. Ils se livrent à de nouvelles austérités pendant cent ans. Ils voient alors les habitants de l’île, rayonnants d’énergie pure. Une lumière apparaît, brillante comme mille soleils, et les habitants de l’île se dirigent vers elle. Eux sont aveuglés, ils entendent seulement les louanges que les habitants de l’île adressent à Viṣṇu. Les chants de louange cessent au départ de Viṣṇu, mais les habitants de l’île ne leur prêtent aucune attention. Une voix, alors s’adresse à eux et leur explique que les habitants de l’île peuvent contempler Viṣṇu parce qu’ils sont dépourvus de tout sens extérieur, et que seuls peuvent le voir ceux qui se sont dévoués uniquement à lui au cours de nombreuses existences. Ainsi, si même eux, fils de Brahmā, n’ont pu l’apercevoir, comment Bṛhaspati prétendrait-il le faire ?. Bṛhaspati, alors, accepte de terminer le sacrifice. Uparicara devient un grand roi, dévoué à Viṣṇu. À sa mort, il monte au ciel, mais après quelque temps, est précipité dans les entrailles de la terre. (=  ślokas)

 12. 324. Yudhiṣṭhira demande pourquoi. Bhīṣma rapporte un Entretien entre les brahmanes et les Dieux. Les Dieux demandent aux brahmanes de sacrifier des boucs. Mais ceux-ci protestent : spécialement à l’āge d’or, on ne peut sacrifier des animaux. Uparicara arrive sur ces entrefaites. Les Dieux et les brahmanes l’interrogent : doit-on sacrifier des animaux ou des graines ?. Uparicara, pour plaire aux Dieux, répond que l’on doit sacrifier des animaux. Les brahmanes le maudissent : il sera chassé du ciel. Uparicara tombe dans un trou de la terre. Les Dieux viennent à son secours et lui donnent le beurre clarifié des sacrifices pour subsistance, et lui promettent l’aide de Viṣṇu. Uparicara adore Viṣṇu. À cause de cette dévotion, Viṣṇu envoie Garuḍa chercher Uparicara pour l’amener au ciel. (=  ślokas)

 12. 325. Nārada arrive à l’île Śveta, où il est accueilli par ses habitants. Il pratique le Yoga et entonne un hymne de louange à Viṣṇu. Les deux cents noms de Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 326. Viṣṇu se montre à Nārada sous sa forme réelle. Description du Seigneur. Viṣṇu fait l’éloge des habitants de l’île, puis se décrit luimême à Nārada. Il disparaît ensuite. Nārada rejoint l’ermitage de Badarī. Cette eulogie de Viṣṇu doit être rapportée seulement à ses adorateurs. C’est ici la fin du récit de Vaiśampāyana, rapporté par le barde Ugraśravas à Śaunaka. Ugraśravas continue le récit : Janamejaya abandonne la royauté et se retire dans la forêt. (=  ślokas)

 12. 327. Śaunaka demande des éclaircissements sur le non-agir et sur la part des Dieux dans le sacrifice. Le barde rapporte ce qu’a dit Vaiśampāyana à ce sujet. Les cinq disciples de Vyāsa avaient interrogé celui-ci un jour sur le même sujet. Et il avait répondu : Viṣṇu, par suite de mes austérités, m’a donné la connaissance du passé, du présent et du futur. Ainsi j’ai connu tout ce qui s’est passé au début du kalpa. Récit de la création. Les sept ṛṣi et Manu, les Rudra et Brahmā se livrent pendant mille années à des austérités sévères au bord de l’Océan de Lait, pour savoir comment agir pour le bien des mondes. Viṣṇu leur apparaît et leur demande de procéder à un sacrifice, et de lui en réserver une part. Ils offrent alors un grand sacrifice. Viṣṇu les récompense en leur donnant part aux sacrifices qui seront offerts par les hommes. Ces sacrifices leur permettront de prospérer. D’autre part, Aniruddha, Sana, Sanatsujāta, Sanaka, Sanandana, Sanatkumāra et Kapila, fils spirituels de brahman, sont chargés de transmettre la religion du non-agir (Sāṃkhya. Yoga). Viṣṇu décrit les quatre āges. Viṣṇu se manifeste à Brahmā sous la forme d’un cheval et confie le monde à Brahmā. Il lui promet de lui venir en aide quand il faudra sous la forme d’avatars. Louanges à Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 328. Arjuna demande à Kṛṣṇa la signification de ses noms. Brahmā et Śiva-Rudra procèdent de Viṣṇu. Rapports entre Viṣṇu et Rudra. Explication des noms de Viṣṇu. Histoire de Dīrghatamas. Bṛhaspati essaye de violer la femme de son frère Utathya. L’embryon en son sein le prévient que la place est déjà prise. Furieux, Bṛhaspati le maudit : il naîtra aveugle. Mais ce fils, Dīrghatamas, se consacre à Viṣṇu qui lui rend la vue et lui donne le nom de Gotama. Agni et Soma sont les garants de l’univers. (=  ślokas)

 12. 329. Agni et Soma sont sortis des yeux de Brahmā. De Soma viennent les brahmanes, d’Agni les kṣatriya. Les brahmanes sont supérieurs, parce que les premiers créés. Les brahmanes sont considérés comme Agni. Offrir de la nourriture à un brahmane, c’est comme verser une libation dans le feu. Kṛṣṇa montre la puissance des brahmanes. Les déboires d’Indra. Pour avoir courtisé āhalyā, la femme de Gautama, il lui pousse une barbe verte. Maudit par Kauśika, il est privé de ses testicules qu’il remplacera par celles d’un bélier. Il est paralysé par Cyavana quand il s’oppose à ce que les Aśvin aient leur part du sacrifice. Les déboires de Śiva. Dakṣa, furieux de voir qu’il a détruit son sacrifice, lui fait venir un troisième œil. Quand Śiva attaque la triple cité des démons, Uśanas, le chapelain des démons, lui lance une mèche de ses cheveux qui se transforme en serpents qui le mordent au cou : celui-ci devient bleu. Bṛhaspati et l’océan. Après le barattement de l’océan, Bṛhaspati trouve l’eau sale : il maudit l’océan, qui depuis lors est pollué avec des poissons, des requins et des tortues. Les déboires d’Indra(suite). Viśvarūpa, fils de Tvastṛ, est parent des Asuras par sa mère. Chapelain des Dieux, il offre leur part de sacrifice aux Dieux. Les Asuras s’en plaignent, et Viśvarūpa, poussé par sa mère, fait allégeance aux Asuras et à leur chef Hiraṇyakaśipu. Celui-ci prend Viśvarūpa comme chapelain et renvoie son ancien chapelain Vasiṣṭha. Vasiṣṭha maudit Hiraṇyakaśipu : il sera tué par un être que l’on ne connaît pas encore. Effectivement, il sera tué par Viṣṇu sous sa forme de Narasiṃha. Viśvarūpa se livre à de sévères austérités pour augmenter ses pouvoirs. Indra lui envoie des apsaras pour le tenter. Et quand elles veulent rejoindre Indra, Viśvarūpa, qui en était tombé amoureux, se fāche et boit tout le soma offert dans le sacrifice, mange toute la nourriture sacrificielle et absorbe toute l’énergie des Dieux. Les Dieux se plaignent à Brahmā. Celui-ci les envoie réclamer les os de Dadhīca. Dadhīca les leur donne volontiers, et avec eux est fabriqué le foudre d’Indra. Indra s’en sert pour tuer Viśvarūpa. Il lui coupe la tête, mais de l’énergie amassée dans son corps sort un puissant Asura, Vṛtra. Indra le tue également avec son foudre. Mais, ce faisant, il se rend coupable d’un deuxième péché de brāhmanicide. Indra va se cacher dans une tige de lotus. Pour le remplacer, Nahuṣa est nommé roi des Dieux. Il règne sans partage. Tout ce que possédait Indra est à moi, se dit-il, sauf Śacī, l’épouse d’Indra. Nahuṣa ordonne à Śacī d’être à lui. Attends que je termine mon vœu, répond-elle, puis elle va demander secours à Bṛhaspati pour retrouver Indra. Bṛhaspati lui conseille d’invoquer Upaśruti. Upaśruti montre à Śacī son époux caché dans la tige d’un lotus dans le lac Mānasa. Indra s’inquiète de la voir si pāle. Śacī lui expose sa situation : au terme fixé elle doit rejoindre Nahuṣa et lui appartenir. Indra lui conseille de demander à Nahuṣa de venir la chercher sur un char tiré par les ṛṣi. Ainsi est fait, tandis qu’Indra reste caché dans sa tige de roseau. Nahuṣa attelle des ṛṣi à son char. Agastya le voit passer et s’indigne. Nahuṣa le repousse du pied. Agastya le maudit et le fait retomber sur terre, transformé en serpent. Les Dieux demandent à Viṣṇu de restaurer Indra. Qu’il offre un sacrifice du cheval en mon honneur, demande Viṣṇu. Śacī va rechercher Indra, et Bṛhaspati officie au sacrifice, où le cheval est remplacé par une antilope noire. Indra est lavé du péché de brāhmanicide et reprend sa place. Bharadvāja marque Viṣṇu à la poitrine. Bhṛgu maudit le feu et l’oblige à manger de tout. Budha maudit Aditi. Celle-ci avait préparé de la nourriture pour ses fils. Budha lui demande l’aumône, et Aditi refuse. Budha la maudit : elle enfantera Vivasvant dans la douleur, sous la forme d’un œuf. La malédiction de Soma. Dakṣa a donné vingtsept de ses filles à Soma, mais celui-ci marque une préférence pour Rohinī. Dakṣa maudit Soma : il sera atteint de phtisie. C’est la raison de la décroissance et de la croissance de Soma, et des taches en forme de lièvre qui le marquent. Sthūlaśiras se livre à des austérités : il est - 269 - rafraīchi par une brise parfumée. Les arbres, jaloux, se mettent à fleurir pour attirer ses louanges. Sthūlaśiras les maudit : ils ne pourront fleurir qu’à certaines époques. Vadavāmukha convoque l’océan, et celui-ci refuse de venir. Vadavāmukha le maudit : ses eaux seront désormais salées. Bhṛgu désire Umā, la fille d’Himavant, mais celui-ci refuse de la lui donner. Bhṛgu le maudit : désormais, il ne regorgera plus de pierres précieuses. (=  ślokas)

 12. 330. Suite de l’explication des noms de Viṣṇu. La bataille entre Rudra et Viṣṇu après la destruction du sacrifice de Dakṣa. Brahmā intervient et Rudra se soumet à Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 331. Janamejaya demande à Vyāsa pourquoi Nārada, après avoir vu Viṣṇu sous sa propre forme sur les bords de l’océan de lait, s’est rendu à l’ermitage de Badarī où se trouvent Nara et Nārāyaṇa. C’est Vaiśampāyana qui répond. Description de Nara et Nārāyaṇa en pleine ascèse. Nārada leur raconte ce qu’il a vu sur l’île Śveta,. Il a décidé de s’installer avec eux, pour méditer sur Viṣṇu et l’adorer. (=  ślokas)

 12. 332. Nara et Nārāyaṇa le félicitent : personne d’autre que lui, pas même Brahmā, n’a vu Viṣṇu sous son véritable aspect. Ils montrent comment tout vient de lui. Nārada s’installe avec eux. (=  ślokas)

 12. 333. Nārada leur demande l’origine des boulettes offertes aux mānes. Autrefois, la terre avait disparu. Viṣṇu, sous la forme d’un sanglier (Varāha), l’avait remise en place de ses défenses. Il était couvert de boue. En secouant la tête, il fait tomber trois boulettes de boue de ses défenses, les place sur la terre et se dédie à lui-même ces trois boulettes. Puis, il crée les mānes. Comme il a tout créé, il est lui-même son grand-père et son père. Il s’offre à lui-même ces trois boulettes, avec les rites voulus. C’est ainsi qu’a été fondé le rite des offrandes aux mānes. (=  ślokas)

 12. 334. Après cela, Nārada retourne dans son propre ermitage. Vaiśampāyana invite Janamejaya à tirer profit des enseignements reçus concernant Viṣṇu. Ugraśravas conseille à Śaunaka de faire de même. Louange à Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 335. Histoire d’Hayaśiras. Janamejaya demande pourquoi Viṣṇu est apparu à Brahmā avec une tête de cheval. Vaiśampāyana reprend les choses depuis le début. Au temps de la destruction, la terre se fond dans l’eau, l’eau dans le feu, le feu dans le vent, le vent dans l’espace, l’espace dans l’esprit, l’esprit dans le manifesté (ahamkara), le manifesté dans le non-manifesté (Prakṛti), le non-manifesté dans l’āme Universelle (Puruṣa), l’āme Universelle dans brahman. Il ne reste plus que l’obscurité. Viṣṇu, dans cette obscurité, dort, couché sur les eaux. De son nombril sort un lotus où se trouve Brahmā qui prend la tendance de la Bonté (sattva) et commence à créer l’univers. Sur le lotus se trouvent deux gouttes d’eau. De l’une naît l’Asura Madhu avec la tendance du Désir (rajas) et de l’autre l’Asura Kaiṭabha avec la tendance de l’Instinct (tamas). Ces deux démons dérobent à Brahmā les Veda qu’il venait de créer et s’enfoncent sous les eaux. Brahmā s’adresse à Viṣṇu endormi, chante ses louanges et lui demande de récupérer les Veda. Viṣṇu assume alors une forme gigantesque avec une tête de cheval (Hayaśiras), plonge dans les régions inférieures après en avoir écarté les démons au moyen d’un hymne védique et récupère les Veda, puis retourne se coucher sur son serpent. Les deux Asuras s’aperçoivent de la disparition des Veda, voient Viṣṇu endormi. Qui est-ce ? - se demandent-ils à voix haute, ce qui réveille Viṣṇu qui les tue tous deux et rend les Veda à Brahmā. Louanges à Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 336. Janamejaya demande ce qu’est la religion de la dévotion totale (ekānta). Vaiśampāyana lui montre qu’elle vient de Viṣṇu lui-même, et comment elle a été transmise au cours des āges. Les différentes façons de la pratiquer. (=  ślokas)

 12. 337. Janamejaya demande si le Sāṃkhya, le Pāñcarātra et les Aryaṇyaka font partie du même courant. Vaiśampāyana raconte d’abord comment Vyāsa est né de Viṣṇu à l’āge d’or. Durant la septième création, Brahmā était sorti du nombril de Viṣṇu. Celui-ci l’avait chargé de procéder à la création. Mais Brahmā ne s’en reconnaît pas capable. Viṣṇu lui envoie Sarasvatī pour l’aider. Une fois la création terminée, Viṣṇu se rend compte qu’il devra descendre sur la terre pour alléger son fardeau, et contenir la puissance des Asuras et des rākṣasa. Il imagine déjà ses avatars. Il prononce la syllabe “bho”, crée ainsi un brahmane nommé Apāntaratamas Sārasvata, et lui confie la diffusion des Veda. Viṣṇu, satisfait de son travail, lui annonce qu’il le fera renaître dans chaque āge. À l’āge de fer, il renaîtra de Parāśara, fils de Vasiṣṭha, et de Satyavatī, sous le nom de Vyāsa, et lui, Viṣṇu, s’incarnera à la même époque sous le nom de Kṛṣṇa. Quand aux différents cultes, Sāṃkhya, Pāñcarātra, Yoga, ils sont tous basés sur Viṣṇu. (=  ślokas)

 12. 338. L’Être Suprême (Puruṣa) est-il unique, demande Janamejaya. Vaiśampāyana livre ce qui lui a enseigné Vyāsa. Il rapporte l’Entretien entre Brahmā et Śiva. Au milieu de l’île Śveta, il y a une montagne appelée Vaijayanta. Brahmā s’y rendait souvent pour méditer. Śiva l’y rencontre et lui demande pourquoi il a laissé sa demeure céleste et s’est réfugié seul sur cette montagne. C’est pour méditer sur le Puruṣa Suprême, répond Brahmā. Il y a beaucoup de Puruṣa, mais ils proviennent tous du Puruṣa Suprême, éternel et au dessus de tous les attributs. (=  ślokas)

 12. 339. Description du Puruṣa Suprême. (=  ślokas)

 12. 340. Yudhiṣṭhira demande quels sont les devoirs principaux dans chaque stade de la vie. Bhīṣma rapporte l’entretien entre Nārada et Indra. (=  ślokas)

 12. 341. Nārada raconte à Indra l’histoire suivante. Histoire de Dharmāraṇya. Dans la ville de Mahāpadma, sur les bords de la Gaṅgā, vivait un brahmane de la race d’Atri, parfaitement accompli dans ses devoirs, et à la tête d’une nombreuse famille. Il réfléchit qu’il y a trois sortes de devoirs : ceux de sa caste et de son état, tels qu’ils sont fixés dans les Veda, ceux qui sont fixés dans les traités et ceux qui ont été pratiqués par des hommes éminents, bien qu’ils ne soient ni dans les Veda ni dans les traités, et il se demande lesquels il doit mettre en œuvre. Un brahmane accompli lui rend visite. (=  ślokas)

 12. 342. Il l’interroge : il désire atteindre le but suprême, mais il est lié par les attachements. Que doit-il faire ?. Son hôte lui répond qu’il hésite comme lui : nombreuses sont les portes du ciel !

12. 343. Mais son maître lui a dit que dans la forêt Naimiṣa il y a une ville où habite un nāga du nom de Padmanābha, particulièrement vertueux et sage : qu’il aille l’interroger. (=  ślokas)

 12. 344, Le brahmane trouve que c’est une bonne idée. Il passe la nuit avec son hôte, et se met en route au matin. (=  ślokas)

 12. 345. Après un long voyage, il arrive à la maison du nāga. Mais celui-ci est parti tirer le char du soleil, il est absent pour quinze jours encore, et c’est sa femme qui reçoit le brahmane. Le brahmane s’installe dans le voisinage, au bord de la rivière Gomatī, pour attendre le nāga. (=  ślokas)

 12. 346. Les nāga de la famille de Padmanābha s’inquiètent de voir le brahmane assis seul à l’écart, s’abstenant de nourriture et récitant des hymnes en silence. Au bout de six jours, ils vont le trouver et lui offrent de la nourriture. Ce serait un déshonneur pour eux s’il refusait !. Il leur explique qu’il a fait le vœu de s’abstenir de nourriture jusqu’à ce que Padmanābha revienne. S’il n’est pas revenu au bout du délai de quinze jours, il acceptera la nourriture. (=  ślokas)

 12. 347. Au bout de quinze jours, Padmanābha revient. Il s’enquiert auprès de sa femme si elle a bien suivi ses devoirs. Elle le rassure et lui dit qu’un brahmane s’est présenté, qui voulait le voir. Il est allé l’attendre sur les bords de la Gomatī, et elle a promis qu’elle lui enverrait son mari dès qu’il reviendrait. (=  ślokas)

 12. 348. Le nāga se demande qui peut être ce brahmane. Est-ce vraiment un homme ? : les hommes ne peuvent voir les nāga. Son épouse le rassure : c’est un humble brahmane, et, visiblement il a besoin de son aide. Et il ne doit pas négliger quelqu’un qui s’est présenté comme hôte. Le nāga va retrouver le brahmane. (=  ślokas)

 12. 349. Le brahmane se présente : il s’appelle Dharmāraṇya et est venu voir le nāga Padmanābha : en l’attendant, il se livre au Yoga pour lui être profitable. Padmanābha se met à la disposition du brahmane. Celui-ci lui expose son problème : Il désire atteindre brahman, il n’est ni attaché au monde, ni complètement libéré. Mais, d’abord, il a une question :

12. 350. Est-ce que le nāga peut lui décrire ce qu’il a vu en tirant le char du soleil ?. Padmanābha décrit les merveilles du soleil. Mais ce qui l’a le plus frappé, c’est de voir un jour un être qui brillait autant que le soleil lui même, venir à sa rencontre, et salué par le soleil, pénétrer en lui. Il a interrogé le soleil pour savoir qui c’était. (=  ślokas)

 12. 351. C’est un simple brahmane, répond le soleil, qui a pratiqué l’abstinence, se nourrissant de glanage (uñcha), de fruits, de racines et de feuilles, quelquefois d’eau ou d’air seulement, en récitant des hymnes. Śiva, satisfait, lui a accordé le ciel. (=  ślokas)

 12. 352. Merci, dit le brahmane, tu m’as montré la voie que je dois suivre !. Mais que voulais-tu me demander, insiste le nāga. J’avais des doutes sur la voie à suivre, répond le brahmane, tu les as levés : je suivrai la voie du glanage. Le brahmane va ensuite trouver Cyavana pour être instruit dans la voie du glanage. Cyavana a raconté l’histoire de ce brahmane à Janaka, qui l’a racontée à Nārada, qui l’a racontée à Indra, qui l’a racontée aux Vasu, qui me l’ont racontée à moi, Bhīṣma. Et je te l’ai racontée, parce qu’elle répondait à ta demande. (=  ślokas)

 

XIII. LE LIVRE DE L’ENSEIGNEMENT

XIII. LE LIVRE DE L’ENSEIGNEMENT 6700 ślokas

(89) L’enseignement : 1-152

13. 1. Malgré l’enseignement qu’il vient de recevoir, Yudhiṣṭhira ne trouve pas la paix de l’esprit. Il se sent responsable du masacre. Bhīṣma raconte l’Histoire de Mṛtyu et de Gautamī. Un jour, Gautamī, une vieille femme connue pour sa tranquillité d’esprit, trouve son fils mort, mordu par un serpent. Un chasseur, du nom d’Arjunaka, attrappe le serpent et le lui apporte : comment dois-je le tuer, demande-t-il. Laissele aller, répond Gautamī : en le tuant, tu ne feras pas revivre mon fils. D’autre part la mort de mon fils était prédestinée : pourquoi tuer ce serpent. La discussion continue, le chasseur toujours décidé à tuer le serpent, Gautamī à le relācher. Le serpent intervient dans la discussion : il n’a fait qu’obéir aux ordres de Mṛtyu. Et la discussion avec le chasseur se poursuit, portant sur les notions de cause première, agent, cause directe. Mṛtyu intervient : tout est la faute de Kāla, c’est lui qui conditionne tous les actes, c’est lui la cause. Kāla intervient à son tour : ni le serpent, ni Mṛtyu, ni lui même ne sont responsable de la mort de ce garçon. C’est le résultat de son propre karma !. Tout le monde tombe d’accord. (=  ślokas)

 13. 2. Est-ce que quelqu’un a réussi à apprivoiser la mort par la pratique de la vertu, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire de Sudarśanā. Le roi Duryodhana, de la lignée d’Ikṣvāku, était un roi d’une sagesse exemplaire. Il a avec la rivière Narmadā, une fille d’une beauté extraordinaire, Sudarśanā, dont Agni tombe amoureux. Agni se déguise en brahmane et demande la main de Sudarśanā, que le roi lui refuse. Agni, furieux, se retire des sacrifices. Les brahmanes invoquent Agni, qui leur apparaît et leur donne la raison de son retrait. Tout s’arrange, Agni épouse Sudarśanā, et en a un fils, Sudarśana, de toute beauté. De son côté, le roi Oghavant a une fille Oghavatī, qui épouse Sudarśana. Sudarśana a fait le vœu de dompter Mṛtyu (la mort) de son vivant : il recommande à son épouse de ne jamais décevoir un hôte. Un jour qu’il est en voyage, un brahmane vient demander l’hospitalité. Oghavatī le traite avec tous les égards, mais le brahmane la veut elle même. Elle essaye de le dissuader, sans succès. Se souvenant des paroles de son époux, elle accepte. Quand son mari rentre, elle ne répond pas à ses - 274 - appels : elle est dans les bras du brahmane !. Le brahmane, alors, de l’intérieur de la hutte, explique la situation à Sudarśana : qu’il a réclamé la belle Oghavatī, et que celle-ci lui a cédé. Sudarśana le prie de continuer, un hôte est sacré. Le brahmane révèle qu’il est Dharma : il a voulu le mettre à l’épreuve, et n’a, bien entendu, pas souillé la belle, qui du reste est parfaitement chaste et fidèle à son mari. En récompense, Sudarśana vaincra la mort : il montera au ciel avec son corps, son épouse le suivra avec la moitié de son corps, l’autre moitié devant la célèbre rivière Oghavatī. Et Indra lui même vient les chercher avec son char céleste. (=  ślokas)

 13. 3. Yudhiṣṭhira demande comment un kṣatriya peut devenir brahmane. Il rappelle les exploits de Viśvāmitra. (=  ślokas)

 13. 4. Bhīṣma raconte l’Histoire de Viśvāmitra. Généalogie du roi Gādhi. Il n’a pas de fils, mais une fille, Satyavatī. Ṛcīka, le fils de Cyavana, de la race de Bhṛgu, la demande en mariage, mais Gādhi exige comme dot mille chevaux blancs avec une oreille noire. Ṛcīka va les demander à Varuṇa, et les mille chevaux sortent de la Gaṅgā. Satyavatī épouse donc Ṛcīka, toute fière d’être alliée à un brahmane. Satisfait de sa conduite, Ṛcīka lui offre un vœu. La mère de Satyavatī demande à être associée au vœu, et Ṛcīka leur offre un fils à chacune d’elles : que la mère embrasse un figuier sacré, elle aura un fils muni de toutes les vertus, et qu’elle même embrassse un figuier ordinaire, elle aura un fils glorieux et puissant. Satyavatī rapporte ces paroles à sa mère, et celle-ci la persuade d’échanger les figuiers : un fils glorieux et puissant convient mieux à un roi !. Elles attendent toutes deux un enfant : mais Ṛcīka annonce à Satyavatī que, puisqu’elles ont échangé leur arbre, la femme du roi Gādhi, aura pour fils un brahmane éminent, et elle-même, femme de brahmane, un guerrier redoutable. Satyavatī se désespère, et obtient de Ṛcīka que ce ne soit pas son fils, mais son petit fils, qui devienne un guerrier redoutable. Ainsi, la mère de Satyavatī donne naissance à Viśvāmitra, et Satyavatī donne naissance à Jamadagni. Viśvāmitra, bien que fils de roi (kṣatriya), obtient de devenir brahmane et donne naissance à de nombreuses familles de brahmanes. (=  ślokas)

 13. 5. Yudhiṣṭhira demande quels sont les mérites de la compassion. Bhīṣma raconte l’Histoire d’Indra et du perroquet. Un chasseur avait muni ses flèches de poison. Il rate sa cible et frappe un arbre, qui, à cause du poison, perd ses feuilles et dépérit. Un perroquet, qui habitait dans cet arbre, ne veut pas abandonner son ami, et se laisse dépérir aussi. Indra s’en émerveille. Il prend l’apparence d’un brahmane et interroge le perroquet : pourquoi n’abandonne-t-il pas son arbre ?. Le perroquet le reconnaît et lui dit : La compassion est la plus grande des vertus. Cet - 275 - arbre m’a vu naître, il m’a abrité et m’a fait ce que je suis : comment pourrais-je l’abandonner ?. Indra, émerveillé, fait revivre l’arbre. (=  ślokas)

 13. 6. Yudhiṣṭhira demande ce qui est le plus fort : le destin ou les efforts des hommes ?. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Vasiṣṭha et Brahmā. Vasiṣṭha demande à Brahmā si les efforts faits pendant sa vie prévalent sur les fruits des vies précédentes. Le sol, même s’il est convenablement labouré (les efforts faits pendant sa vie), ne donne pas de fruits s’il n’a pas reçu de semences(les fruits des vies précédentes). Rien ne s’acquiert sans effort, le destin seul ne suffit pas. Exemples de résultats acquis par des bonnes ou des mauvaises actions. (=  ślokas)

 13. 7. Yudhiṣṭhira demande quel sont les effets des bonnes actions. Bhīṣma explique qu’aucun acte ne reste sans fruit et que le fruit d’un acte s’applique dans un domaine similaire : il en donne différents exemples. Le karma porte ses fruits en temps voulu. (=  ślokas)

 13. 8. Qui doit-on respecter avant tout, demande Yudhiṣṭhira. Les brahmanes, répond Bhīṣma. L’excellence des brahmanes. (=  ślokas)

 13. 9. Qu’advient-il, demande Yudhiṣṭhira, si l’on ne donne pas aux brahmanes. Bhīṣma rapporte l’Histoire du chacal et du singe. Deux amis, après leur mort renaissent, l’un sous la forme d’un chacal, l’autre d’un singe. Le singe dit au chacal : Quel péché as-tu commis dans ta vie antérieure, pour devoir manger des charognes ?. Le chacal répond : j’avais promis de faire un don à un brahmane, et je ne l’ai pas fait. Pour cela je suis devenu chacal !. Et toi, pourquoi es-tu un singe ?. Dans ma vie antérieure, je m’étais approprié des biens appartenant à un brahmane. Ainsi, il ne faut jamais décevoir ou spolier un brahmane, conclut Bhīṣma, mais leur faire des dons. (=  ślokas)

 13. 10.Peut-on instruire une personne d’une caste inférieure, demande Yudhiṣṭhira. Il ne faut pas instruire une personne de basse caste, répond Bhīṣma. Et il raconte l’Histoire du śūdra et du brahmane. Il y avait, sur les flancs de l’Himavant, un ermitage particulièrement réputé, et peuplé d’un grand nombre de sages et d’ascètes. Arrive un jour un śūdra : il demande à être instruit dans les devoirs de la religion. Le chef de l’ermitage refuse : śūdra, il ne peut être que serviteur. Le śūdra alors se retire dans la forêt, mène une vie d’austérités, construit un autel et se conduit comme un brahmane. Un brahmane, très avancé sur la voie de la délivrance, vient lui rendre visite, et le voyant se tromper dans l’ordonnance d’un sacrifice aux mānes, lui enseigne la bonne manière de procéder. Le temps venu, ils meurent tous deux : le śūdra renaît prince, le brahmane dans une famille de prêtres ordinaires. Quand le śūdra devient roi à la mort de son père, il prend le brahmane comme chapelain, mais ne peut s’empêcher de sourire chaque fois qu’il - 276 - le voit officier. Le brahmane lui en demande la raison. Le roi lui révèle alors que dans sa vie précédente, dont il se souvient, le brahmane était un brahmane de très grande renommée, proche de la délivrance : mais, parce qu’il l’a enseigné, lui un śūdra, dans l’ordonnance du sacrifice aux mānes, il est re-né comme un brahmane ordinaire, sans profiter des mérites qu’il avait acquis. Il ne faut jamais instruire un śūdra, conclut Bhīṣma, ni une personne qui n’est pas digne. (=  ślokas)

 13. 11.Yudhiṣṭhira demande comment se concilier Śrī, la déesse de la prospérité. Bīṣma rapporte ce qu’a dit Śrī elle-même à Rukminī, en présence de Kṛṣṇa. Śrī décrit les qualités des hommes et des femmes en qui elle réside. (=  ślokas)

 13. 12. Yudhiṣṭhira demande qui, de l’homme ou de la femme, tire le plus grand plaisir de l’acte d’amour. Bhīṣma rapporte l’Histoire Baṅgāśvana. Le roi Baṅgāśvana, sans héritier, offre un sacrifice à Agni et en obtient cent fils. Indra, jaloux qu’il se soit adressé à Agni, lui tend un piège. Un jour que le roi est à la chasse, Indra l’égare. Le roi se trouve devant un lac, s’y baigne, et se retrouve transformé en femme. Elle rentre dans sa capitale, explique à ses épouses et à ses fils ce qui lui est arrivé, abandonne la royauté et se retire dans la forêt. Avec un ermite, elle a de nouveau cent fils. Elle rentre dans sa capitale et présente les cent fils qu’elle a eus en tant que femme aux cent fils qu’il a eus en tant qu’homme. Tous ces fils s’entendent parfaitement. Indra sème la zizanie entre eux - les fils d’un ascète n’ont pas à profiter du royaume, comme les fils du roi - et les amène à s’entretuer. Elle se désole. Indra vient lui rendre visite et lui explique qu’elle l’a offensé en offrant un sacrifice à Agni. Elle demande son pardon, et Indra lui accorde un vœu : elle pourra faire revivre, à son choix, les fils qu’il a eus en tant qu’homme ou ceux qu’elle a eus en tant que femme. Au grand étonnement d’Indra, elle choisit ceux qu’elle a eu en tant que femme : l’affection d’une mère est plus grande que celle d’un père !. Indra lui accorde que tous ses enfants revivent et lui accorde encore un vœu : redevenir homme ou rester femme. Elle choisit de rester femme : dans l’acte d’amour, le plaisir de la femme est plus grand !

13. 13. Bhīṣma donne la conduite à suivre dans ce monde : éviter les trois actes fait par le corps, les quatre faits par la parole, les trois faits par l’esprit, et les dix sentiers de l’action. (=  ślokas)

 13. 14. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma de lui parler de Śiva. Bhīṣma lui répond qu’il est incompétent pour parler de Śiva : seul Kṛṣṇa le peut. Kṛṣṇa raconte comment il a eu le privilège de voir Śiva. Jāmbavatī demande à son époux Kṛṣṇa de lui procurer un fils semblable à ceux de Rukminī. Kṛṣṇa fait ses aDieux, se fait transporter dans l’Himavant - 277 - par Garuḍa et se rend à l’ermitage d’Upamanyu. Description de l’ermitage. Upamanyu rappelle les hauts faits de Śiva, et cite tous ceux qui, grâce à lui, ont obtenu ce qu’ils désiraient : il conseille à Kṛṣṇa de s’adresser à lui pour avoir un fils. Upamanyu lui-même a eu la chance de voir Śiva dans toute sa splendeur. Vision d’Upamanyu et louanges qu’il prononce à cette occasion. Kṛṣṇa lui demande de bénificier aussi de la vue de Śiva, et Upamanyu le lui promet. (=  ślokas)

 13. 15. Kṛṣṇa se livre aux austérités pendant cinq mois, Śiva lui apparaît. Vision de Kṛṣṇa et louanges qu’il prononce à cette occasion. Śiva lui offre huit vœux. (=  ślokas)

 13. 16. Pārvatī lui offre à son tour huit vœux. Les choix de Kṛṣṇa. Upamanyu raconte l’histoire de Taṇdi : celui-ci obtient de voir Śiva. Louanges de Taṇdi à Śiva. Taṇdi communique à Upamanyu les noms de Śiva. (=  ślokas)

 13. 17. Histoire des noms de Śiva. Les 1008 noms de Śiva. (=  ślokas)

 13. 18. Kṛṣṇa et les ṛṣi présents expliquent à Yudhiṣṭhira les avantages qu’ils ont retiré en récitant ces noms de Śiva. (=  ślokas)

 13. 19. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma comment il faut comprendre le “devoir partagé” (sahadharma) que l’on accepte quand on se marie. Bhīṣma raconte l’Histoire d’Aṣṭāvakra. Aṣṭāvakra demande à Vadānya la main de sa fille Subhadrā. Vadānya accepte, mais lui demande auparavant de rendre visite à une ascète, au delà de l’Himavant. (=  ślokas)

 13. 20. Le voyage d’Aṣṭāvakra. Il est reçu par Kubera pendant une année. Il arrive ensuite devant un palais somptueux. Il demande l’hospitalité et est accueilli par sept jeunes filles d’une éclatante beauté, mais il réussit à se contrôler. Une vieille dame le reçoit et, durant la nuit, lui fait des avances. Aṣṭāvakra reste de marbre. Elle lui demande de rester quelque jours, et il accepte. (=  ślokas)

 13. 21. Le soir, son hôtesse le baigne et le lave, et la nuit passe ainsi. Durant la journée elle lui fait goūter des plats délicieux, et la nuit suivante, elle vient de nouveau le rejoindre dans son lit : elle est devenue une ravissante jeune fille, et lui demande de l’épouser. Aṣṭāvakra hésite, mais désire rester fidèle à la promesse qu’il a faite à Vadānya. Il l’interroge :

13. 22. Comment peux-tu changer d’apparence ainsi ?. Elle se révèle alors à lui : elle est la déesse du Nord, et voulait seulement l’éprouver et, en accord avec Vadānya, lui montrer la faiblesse de caractère des femmes. Aṣṭāvakra rentre chez lui et Vadānya lui donne sa fille “cum laude”. (=  ślokas)

 13. 23. À qui doit on donner, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma donne les caractéristiques des brahmanes et des autres qui méritent de recevoir des dons. - 278 -

13. 24. Yudhiṣṭhira demande des précisions sur les sacrifices aux Dieux et aux ancêtres. Bhīṣma précise le moment, les offrandes, les brahmanes qu’il convient d’inviter, les devoirs des officiants et les rites à suivre pour ces deux types de sacrifice. (=  ślokas)

 13. 25. Dans quelles circonstances peut-on être considéré comme un “meurtrier de brahmane”, alors qu’on n’a pas tué de brahmane, demande Yudhiṣṭhira. Et Bhīṣma énumère quatre cas (refuser de donner à un brahmane qu’on a invité, priver un brahmane de ses moyens d’existence, priver d’eau une vache, ne pas donner un mari convenable à sa fille). (=  ślokas)

 13. 26. Yudhiṣṭhira demande des explications sur les lieux saints. Bhīṣma cite un Entretien entre Gautama et Aṅgiras. Les lieux saints et leurs mérites. (=  ślokas)

 13. 27. Bhīṣma repose toujours sur son lit de flèches. De nombreux ṛṣi viennent lui rendre visite. Après leur départ, Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur les lieux qui sont les plus saints. Bhīṣma cite l’Entretien entre un brahmane observant le vœu de glanage et un Parfait (siddha). Les lieux les plus saints sont ceux à travers lesquels coule la Gaṅgā. Rien ne vaut le fait de vivre auprès de la Gaṅgā, de s’y baigner, de boire son eau et de pratiquer des austérités sur ses rives. (=  ślokas)

 13. 28. Comment peut-on devenir brahmane si l’on est né kṣatriya, vaiśya ou śūdra, demande Yudhiṣṭhira. C’est impossible, répond Bhīṣma, et il raconte l’Histoire de Mataṅga. Un brahmane avait un fils, Mataṅga, avec une femme de caste inférieure. Il l’élève comme un brahmane et pratique sur lui tous les rites voulus. Un jour, il l’envoie chercher de quoi pratiquer un sacrifice. Mataṅga, sur une charette tirée par un jeune ānon s’impatiente de son indocilité et le frappe. La mère de l’ānon lui dit de ne pas s’en faire : ce n’est pas un brahmane qu’il conduit (un brahmane n’aurait jamais frappé un animal), mais un vulgaire candala. Mataṅga demande des explications : l’ānesse lui révèle qu’il est né d’une mère brahmane et d’un père śūdra, un barbier. Il est en fait un candala. Mataṅga se livre à des austérités terribles pour obtenir le statut de brahmane. Impressionné, Indra vient lui rendre visite et lui offre un vœu : devenir brahmane, demande Mataṅga. C’est impossible, lui répond Indra. (=  ślokas)

 13. 29. Mataṅga se rebiffe et pratique des austérités de plus en plus sévères. Au bout de cent années, Indra revient le trouver et lui offre de nouveau un vœu. Mataṅga demande encore de devenir brahmane. C’est impossible, et s’il insiste dans son ascèse, il court à sa perte, répond Indra. Il lui montre que le statut de brahmane ne peut être - 279 - obtenu par un candala qu’après d’innombrables vies et un temps incommensurable. (=  ślokas)

 13. 30. Mataṅga s’entête pendant mille années encore. Indra vient alors le trouver et lui offre à nouveau un vœu. Devant un nouveau refus d’Indra, il s’entête encore, jusqu’à tomber de faiblesse. Indra le secourt et lui enjoint de renoncer à sa quête impossible. Mataṅga plaide sa cause : on voit des brahmanes qui n’observent pas leurs devoirs. Pourquoi lui, qui a atteint un tel degré de perfection, ne peut-il devenir brahmane ?. Mais il comprend qu’il n’y a rien à faire et renonce. Indra, en compensation, lui offre d’être la divinité d’une certaine mesure métrique, ce qui lui vaudra l’adoration de toutes les femmes. (=  ślokas)

 13. 31. Mais, il y a des exceptions, reprend Bhīṣma. Le cas de Viśvāmitra est connu. Il y a aussi celui de Vītahavya. Un roi, Vītahavya, né dans la dscendance de Manu, a cent fils, fortement belliqueux. Ces fils envahissent à plusieurs reprises le royaume de Kāśi, tuent le roi Haryaśva et, lors d’une seconde expédition, son fils Sudeva. Le fils de Sudeva, le roi Divodāsa, rebātit et fortifie la ville de Kāśi. Nouvelle incursion des fils de Vītahavya. Divodāsa fuit et se réfugie chez Bharadvāja. Bharadvāja fait un sacrifice et procure au roi Divodāsa un fils, Pratardana. Au bout de quelques mois, Pratardana est déjà āgé de treize ans et muni de toutes les qualités. Son père en fait le prince héritier et l’envoie contre les fils de Vītahavya. Il les tue tous et poursuit Vītahavya, mais celui-ci se réfugie chez Bhṛgu. Interrogé par Pratardana, qui veut savoir si un kṣatriya a trouvé refuge chez lui, Bhṛgu répond qu’il n’a chez lui que des brahmanes. Ainsi, la parole d’un ṛṣi ne pouvant être mensongère, Vītahavya devient brahmane. Descendance de Vītahavya, jusqu’à Śaunaka. (=  ślokas)

 13. 32. Yudhiṣṭhira demande une fois de plus quelles personnes il faut révérer. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada et Kṛṣṇa sur ce sujet. Nārada décrit à Kṛṣṇa les brahmanes dignes de révérence. (=  ślokas)

 13. 33. Quel est le devoir principal d’un roi, demande Yudhiṣṭhira. Honorer et protéger les brahmanes, répond Bhīṣma. Éloge des brahmanes. (=  ślokas)

 13. 34. Éloge des brahmanes (suite). (=  ślokas)

 13. 35. Eloge des brahmanes (suite). (=  ślokas)

 13. 36. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indra et Śambara. Indra demande à Śambara les raisons de sa supériorité. C’est parce qu’il a toujours honoré les brahmanes et suivi leurs conseils. Indra suit les conseils de Śambara et devient chef des Dieux. (=  ślokas)

 13. 37. Yudhiṣṭhira demande à nouveau quelles sont les personnes dignes de recevoir des dons et Bhīṣma énumère les qualités que doivent avoir les personnes dignes de recevoir des dons, et celles aux quelles il ne faut pas donner. (=  ślokas)

 13. 38. Yudhiṣṭhira interoge Bhīṣma sur la conduite des femmes, et celui-ci rapporte l’Entretien entre Nārada et Pañcacūdā. Pañcacūdā, interrogée par Nārada, lui explique combien les femmes sont fausses, infidèles et attirées par le sexe opposé, dont elles ne se lassent jamais. (=  ślokas)

 13. 39. Pourquoi, alors, demande Yudhiṣṭhira, les hommes sont-ils attirés par les femmes. Et comment peuvent-ils les mettre à la raison ?

13. 40. Bhīṣma raconte alors l’Histoire de Vipula. Les hommes, autrefois, étaient vertueux, et atteignaient tous, avec le temps, le statut de dieu. Les Dieux, inquiets, demandent à Brahmā d’intervenir pour remédier à cet état de choses, et celui-ci crée la femme, avide de jouissance. Les hommes succombent. Indra est amoureux de Ruci, la femme de l’ascète Devaśarman. Devaśarman, désireux d’aller à un sacrifice, confie Ruci à son élève favori Vipula, et le met en garde contre les ruses d’Indra, qui peut prendre toutes sortes de formes. Vipula, par ses pouvoirs ascétiques, entre dans le corps de Ruci, pour la protéger de l’intérieur. (=  ślokas)

 13. 41. Indra arrive, sous la forme d’un merveilleux jeune homme, et fait sa cour à Ruci. Mais celle-ci, sous le contrôle de Vipula, est incapable d’y répondre. Indra comprend ce qui se passe. Vipula, alors, sort du corps de Ruci et fait un sermon bien senti à Indra, en le menaçant de la fureur de Devaśarman. Indra préfère s’enfuir. Au retour de Devaśarman, Vipula lui raconte les agissements d’Indra. Devaśarman le félicite. (=  ślokas)

 13. 42. Bien des années plus tard, Ruci est invitée chez sa sœur Prabhāvatī, femme du roi des Aṅga. En route, elle ramasse des fleurs qu’une déesse avait laissé tomber, et en orne sa chevelure. Sa sœur lui demande de lui en procurer, et on envoie Vipula les chercher. En revenant, Vipula rencontre un couple qui se dispute : en dernier ressort, ils se menacent mutuellement du sort réservé à Vipula dans l’au delà !. Un peu plus loin, six joueurs de dés se disputent, et de nouveau se menacent mutuellement du sort réservé à Vipula dans l’au delà !. Vipula, atterré, se demande quelle faute il a bien pu commettre. Il finit par comprendre qu’il a omis de dire à son maître qu’il était entré, pour la protéger, dans le corps de sa femme. (=  ślokas)

 13. 43. Devaśarman était au courant. Mais, considérant que Vipula avait agi sans aucune mauvaise pensée, uniquement pour protéger Ruci, il lui pardonne son omission. Personne d’autre que Vipula n’est capable de garder une femme de ses penchants naturels, conclut Bhīṣma. - 281 -

13. 44. Yudhiṣṭhira demande des éclaircissements sur le mariage. Bhīṣma énumère les différentes sortes de mariage, et disserte sur le problème de savoir si la dot donnée ou acceptée, ou la promesse qui est faite d’accorder sa fille, valent mariage. Non, conclut Bhīṣma, on peut revenir là dessus : un mariage n’est vraiment conclu que lors de la cérémonie de mariage. (=  ślokas)

 13. 45. Bhīṣma, ensuite, expose les droits d’héritage d’une fille et de ses fils. Distinction est faite entre une fille “donnée” et une fille “vendue” (par acceptation d’une dot). (=  ślokas)

 13. 46. Il faut honorer et protéger les femmes, ce sont les déesses de la prospérité. (=  ślokas)

 13. 47. Yudhiṣṭhira demande comment est réparti l’héritage paternel entre les fils. Bhīṣma précise les parts que doivent recevoir les fils, selon la caste de leur mère. (=  ślokas)

 13. 48. Il y a des mésalliances, constate Yudhiṣṭhira. Comment doivent se comporter les enfants nés de ces mésalliances ?. Si le père est d’une caste supérieure à celle de la mère, les enfants sont de la caste de leur père, sauf si la mère est śūdra. Les enfants nés d’une mère de caste supérieure à celle du père sont des hors-castes. Les différentes classes de hors-castes résultant d’un mariage mixte et leurs occupations réservées. (=  ślokas)

 13. 49. Bhīṣma présente les huit catégories de fils, selon leur mode d’acquisition, et les douze catégories de fils, selon la caste respective de leurs parents, et les droits parentaux y afférent. (=  ślokas)

 13. 50. D’où vient l’attachement que l’on éprouve pour un compagnon, d’où vient le respect qu’on témoigne aux vaches, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Cyavana. Cyavana a fait vœu de vivre dans l’eau pendant douze années. Des pêcheurs posent leurs filets et retirent Cyavana au milieu de nombreux poissons. Les pêcheurs s’effraient et demandent à Cyavana ce qu’ils peuvent faire pour lui. Cyavana demande à mourir avec les poissons, ou à être vendu avec eux : il ne veut pas les abandonner. Les pêcheurs, effrayés, rapportent ce qui s’est passé à Nahuṣa. (=  ślokas)

 13. 51. Nahuṣa est disposé à racheter Cyavana aux pêcheurs avec les poissons. Les enchères augmentent, mais le prix proposé par le roi, allant même jusqu’à proposer tout son royaume, n’est pas suffisant pour égaler la valeur de Cyavana, et celui-ci n’est jamais satisfait. Nahuṣa consulte ses prêtres. Un ascète lui explique que, si la valeur d’un brahmane est inestimable, celle d’une vache l’est aussi : qu’on échange donc Cyavana contre une vache. Et Cyavana se montre satisfait du marché et fait un éloge de la vache. Les pêcheurs donnent la vache à Cyavana qui, en récompense les fait immédiatement monter au ciel avec leurs poissons.

13. 52. Yudhiṣṭhira demande comment Rāma, né dans une famille brahmane, est devenu un guerrier, et Viśvāmitra, né dans une famille de kṣatriya est devenu un brahmane. Bhīṣma raconte l’Histoire de Kuśika. Cyavana savait qu’un descendant de Bhṛgu se comporterait en kṣatriya, et que la faute en reviendrait à la descendance du roi Kuśika. Il décide donc d’éliminer la famille de ce dernier. Cyavana demande à Kuśika de le recevoir chez lui, et se montre envers le roi et la reine d’une exigence terrible. Il se fait servir, se fait masser les pieds pendant vingt et un jour et vingt et une nuit sans interruption, tandis qu’il dort, puis se réveille et disparaît sans un mot d’excuse. (=  ślokas)

 13. 53. Il revient, s’endort de nouveau pendant vingt et un jours durant lesquels il se fait masser les pieds, se fait oindre d’huile au réveil, disparaît de nouveau. Il revient, demande à manger et met le feu au repas somptueux que Kuśika lui a fait préparer. Malgré toutes ces avanies, Kuśika et son épouse restent imperturbables à son service, sans proférer un reproche. Cyavana leur demande de s’atteler à un grand char de guerre, ce qu’ils font sans récriminer. Cyavana les fouette, pour les faire avancer. Ils sont épuisés, mais ne profèrent aucun reproche. Cyavana en profite pour distribuer de nombreuses largesses sur le trésor du roi. Mais il finit par avoir pitié d’eux, les dételle, soigne leurs plaies et leur donne rendez-vous le lendemain au même endroit. Ils retournent à leur ville, pendant que Cyavana fait surgir à l’endroit où il est, un magnifique palais. (=  ślokas)

 13. 54. Le lendemain, Kuśika revient là où il avait laissé Cyavana, et s’émerveille devant la splendeur du palais qu’il découvre. Description du palais. Mais celui-ci disparaît soudainement : il n’y a plus là que Cyavana méditant au bord de la Gaṅgā. Cyavana félicite le roi d’avoir si parfaitement subi l’épreuve à laquelle il l’avait soumis, et lui offre un vœu. (=  ślokas)

 13. 55. Kuśika demande pourquoi il a été soumis à une telle épreuve. Cyavana lui révèle qu’il avait l’intention de détruire sa race, afin d’empêcher la naissance de son descendant, Rāma. Mais il n’a pu trouver aucune faute en Kuśika : malgré la rudesse de sa conduite, jamais il ne s’est mis en colère, jamais il n’a récriminé. Cyavana lui promet que son petit fils sera brahmane (Viśvāmitra). (=  ślokas)

 13. 56. Cyavana explique la parenté de Viśvāmitra et de Rāma. C’est Aurva, de la descendance de Bhṛgu, qui a transmis la science des armes à son fils Ṛcīka, le père de Jamadagni. Gādhi, le fils de Kuśika, aura un fils, Viśvāmitra, qui sera brahmane, et une fille qui épousera Jamadagni : leur fils sera Rāma, auquel Jamadagni enseignera à son tour la science des armes. Kuśika se réjouit de savoir qu’un brahmane naîtra dans sa lignée. (=  ślokas)

 13. 57. Yudhiṣṭhira, désespéré de ce qui s’est passé, se prépare à pratiquer l’ascèse, et demande à Bhīṣma quelle est la meilleure ascèse. Bhīṣma énumère les différentes sortes d’ascèse et leurs effets : mais pour un roi la meilleure est le don et la protection des brahmanes. (=  ślokas)

 13. 58. Yudhiṣṭhira demande quelle sorte de don est préférable. Il faut donner à ceux qui en ont besoin, répond Bhīṣma, et toujours aux brahmanes. (=  ślokas)

 13. 59. Il est meilleur de donner à un brahmane qui ne sollicite rien qu’à celui qui demande. (=  ślokas)

 13. 60. Il faut donner aux brahmanes dans le besoin, cela vaut un sacrifice du cheval. Enfin, un roi doit avant tout assurer la protection de ses sujets. (=  ślokas)

 13. 61. Yudhiṣṭhira demande des précisions sur ce qu’il faut donner. Avant tout, des dons de terre, répond Bhīṣma. Ses effets. Il rapporte un Entretien entre Bṛhaspati et Indra. Interrogé par Indra, Bṛhaspati fait l’éloge du don de terre. À la suite de cet éloge du don de terre, Indra fait don à Bṛhaspati de la terre entière. (=  ślokas)

 13. 62. Que faut-il donner à des brahmanes accomplis ?. De la nourriture, répond Bhīṣma. Ses effets. (=  ślokas)

 13. 63. Yudhiṣṭhira demande sous quelles conjugaisons astrales il aut mieux pratiquer le don. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada et Devakī. Interrogé par Devakī, Nārada explique quels dons particuliers il faut faire sous telle ou telle constellation, et leurs effets. (=  ślokas)

 13. 64. Bhīṣma rapporte l’opinion de différents sages sur différentes sortes de dons et leurs effets. (=  ślokas)

 13. 65. Bhīṣma continue à énumérer différentes sortes de dons et leurs effets. (=  ślokas)

 13. 66. Bhīṣma met en relief les dons de nourriture et d’eau. (=  ślokas)

 13. 67. Bhīṣma rapporte les Instructions de Yama au brahmane Śarmin, concernant les dons. (=  ślokas)

 13. 68. Bhīṣma met en relief les trois dons qui sont caractérisés par le même mot “go” : terre, vache et connaissance. Il précise les caractéristiques du don de vache. (=  ślokas)

 13. 69. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Nṛga. Des jeunes gens débarassent un étang des herbes qui le recouvrent. Ils aperçoivent alors un gigantesque lézard vert. Ils en réfèrent à Kṛṣṇa qui vient voir. Kṛṣṇa interroge le lézard, qui lui révèle qu’il est le roi Nṛga. Kṛṣṇa s’étonne : Nṛga n’a-t-il pas été un roi pieux et juste. Pourquoi a-t-il été puni de la sorte ?. Nṛga explique : la vache d’un brahmane s’était échappée et s’était mélangée au troupeau de Nṛga. Celui-ci, donne par inadvertance cette vache à un brahmane. L’ancien propriétaire de la vache la réclame, mais le nouveau propriétaire refuse de la rendre. Nṛga, offre cent mille vaches - 284 - en dédommagement à l’ancien propriétaire, mais celui-ci refuse : il n’accepte pas de dons, mais veut son bien. La situation ainsi ne peut se débloquer. À sa mort, Nṛga doit expier ce péché pendant mille ans, mais il sera délivré par Kṛṣṇa et pourra alors monter au ciel. Et effectivement, grâce à Kṛṣṇa, il monte au ciel. (=  ślokas)

 13. 70. Yudhiṣṭhira demande quels mérites sont attachés au don de vache, et Bhīṣma raconte l’Histoire de Nāciketa. L’ascète Uddālaki demande à son fils Nāciketa de lui rapporter, pour le sacrifice, des accessoires qu’il a oubliés près de la rivière. Mais la rivière a tout emporté et Nāciketa revient bredouille. ”Va chez Yama !”, lui dit son père en colère. Et Nāciketa s’écroule à terre. Uddālaki, désespéré, inonde son fils de ses larmes et, vers le soir, Nāciketa revient à la vie. Son père l’interroge, et il raconte son séjour chez Yama. Yama l’avait tout de suite rassuré : tu n’es pas mort, ton père t’a juste commandé de me rendre visite. Nāciketa lui demande de visiter les mondes de l’au-delà, et Yama lui sert de guide. Nāciketa demande pour qui sont ces paradis, où coulent des rivières de lait et de beurre clarifié. Pour les hommes qui pratiquent le don de vaches, répond Yama. Et il expose les conditions pour qu’un don de vaches soit efficace. Nāciketa demande si, quand on ne possède pas de vaches, ou peut donner autre chose qui produise le même effet. On peut effectivement donner un substitut de vache, tel qu’une vache faite de beurre, de graines de sésame, et même une vache faite d’eau. Yama expose les différentes sortes de dons de vaches et leurs effets. (=  ślokas)

 13. 71. Yudhiṣṭhira demande à quoi ressemblent les paradis réservés à ceux qui donnent des vaches. Bhīṣma lui rapporte l’Entretien entre Brahmā et Indra. Indra pose à Brahmā la même question. (=  ślokas)

 13. 72. Brahmā décrit ces paradis, les conditions pour y accéder et également ce qui empêche de les atteindre. (=  ślokas)

 13. 73. Indra demande quels sont les chātiments réservés à ceux qui volent un vache ou la vendent par cupidité. C’est l’enfer, répond Brahmā, pour qui vend, tue ou mange une vache. L’or est le meilleur des dons, conclut Brahmā. (=  ślokas)

 13. 74. Yudhiṣṭhira demande quelles sont les récompenses attachées aux différentes façons de se comporter. Bhīṣma montre les récompenses acquises par ceux qui mènent un vœu jusqu’au bout, qui pratiquent l’abstinence, qui étudient le Veda, qui savent se maītriser, qui font des dons, qui enseignent le Veda, qui observent les devoirs de leur caste. Les différentes sortes de héros. Mais, au dessus de tout, est la vérité. La force du vœu de chasteté. (=  ślokas)

 13. 75. Yudhiṣṭhira revient sur le don de vaches. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Māndhātṛ et Bṛhaspati. Māndhātṛ demande à Bṛhaspati quel rituel il faut suivre pour le don des vaches. Bṛhaspati décrit ce rituel. (=  ślokas)

 13. 76. Bhīṣma continue à énumérer les avantages attachés au don de vaches. Il raconte l’Histoire de Surabhi. Toutes les créatures, à peine crées, réclament de la nourriture à Dakṣa. Celui-ci boit une grande quantité de liqueur d’immortalité, rote, et de ce rot naît une vache beige (kapilā), Surabhī, la mère de toutes les vaches. Les vaches se multiplient, toutes de la même couleur. Un jour, de la mousse de lait tombe de la bouche d’en veau en train de téter sur la tête de Śiva. Celui-ci se met en colère et foudroie les vaches de son troisième œil. Elles changent alors de couleur et prennent leurs couleurs actuelles (blanc, tacheté, marron, noir, etc), sauf celles qui ont réussi à échapper à son regard. Dakṣa calme Śiva: le lait n’est jamais impur !. Les vaches sont nécessaires au monde par le lait qui sert de nourriture et le beurre clarifié qui sert aux sacrifices. Dakṣa offre un taureau à Śiva, qui en fait son véhicule, et son emblème. À cette occasion, Śiva est nommé Seigneur des Animaux (Paśupati). (=  ślokas)

 13. 77. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Saudāsa et Vasiṣṭha. Interrogé par Saudāsa, Vasiṣṭha fait l’éloge des vaches. (=  ślokas)

 13. 78. Vasiṣṭha raconte qu’autrefois les vaches se sont livré à des austérités pour être les meilleures, et qu’ainsi il n’y a rien de mieux que le don de vache. Les rétributions du don des différentes sortes de vaches. (=  ślokas)

 13. 79. Vasiṣṭha continue à faire l’éloge des vaches et du don de vache. (=  ślokas)

 13. 80. Bhīṣma explique que rien n’est plus sacré que la vache. Il relate l’Entretien entre Vyāsa et Śuka. Vyāsa décrit le paradis des vaches. Différentes observances concernant les vaches. (=  ślokas)

 13. 81. Yudhiṣṭhira demande pourquoi on dit que Śrī réside dans la bouse de vache. Bhīṣma raconte que Śrī avait demandé aux vaches de pouvoir résider avec elles dans leurs corps. Les vaches refusent: elle est trop inconstante !. Śrī insiste. Les vaches finissent par accepter qu’elle réside dans leur bouse et leur urine, et Śrī les remercie. (=  ślokas)

 13. 82. Bhīṣma fait de nouveau l’éloge du don de vache, et de tout ce qui provient de la vache. Lors d’une assemblée des Dieux, Indra demande à Brahmā pourquoi le paradis des vaches (goloka) est au-dessus de tous les autres. C’est à cause de leur utilité, répond Brahmā. En fait, Surabhi s’était livré à de grandes austérités. Brahmā lui offre un vœu, mais elle refuse: il lui suffit de lui avoir été agréable !. Brahmā alors lui offre un paradis situé au-dessus des trois mondes. Indra, convaincu par Brahmā, se met alors à témoigner sa dévotion aux vaches. (=  ślokas)

 13. 83. Mais, demande Yudhiṣṭhira, est-ce que le don d’or n’est pas préférable ?. Bhīṣma lui raconte l’origine de l’or. Une fois, Bhīṣma offrait le sacrifice des mānes pour son père Śāṃtanu, aidé par sa mère Gaṅgā. Il avait parfaitement tout préparé et s’apprêtait à offrir les boulettes, quand un bras sort de la litière d’herbes. Il pense que c’est la main de son père, hésite à lui donner les boulettes, mais continue scrupuleusement le rite et offre les boulettes sur la litière d’herbes. La même nuit, ses mānes lui apparaissent et le félicitent de n’avoir pas dévié des rites et lui enjoignent de faire des dons d’or. Étonné, il se souvient d’une vieille histoire racontée à Rāma. Rāma avait débarrassé la terre de tous ses kṣatriya, puis offert un sacrifice du cheval, mais il ne trouvait pas la tranquillité d’esprit. Il demande leur aide aux grands ṛṣi. Les ṛṣi lui conseillent le don d’or. Vasiṣṭha fait l’éloge de l’or et raconte son origine. Śiva voulait s’unir à Pārvatī, mais les Dieux craignent l’effet conjugué de leur énergie ascétique et supplient Śiva de ne pas avoir d’enfant avec Pārvatī. Celui-ci accepte. Pārvatī, furieuse, maudit les Dieux: ils ne pourront pas non plus avoir d’enfants. De la semence de Śiva tombe dans un feu, et se met à croītre. Pendant ce temps, un Asura nommé Tāraka met à mal les Dieux. (=  ślokas)

 13. 84. Ceux-ci vont trouver Brahmā. Brahmā les rassure: Agni n’était pas présent quand Pārvatī a maudit les Dieux et il aura un fils qui tuera Tāraka. La semence de Śiva tombée dans Agni donnera un fils toutpuissant si celui-ci la confie à Gaṅgā. Mais Agni s’est caché et on n’arrive pas à le retrouver. En fait, Agni s’est caché sous les eaux, et une grenouille le dénonce. Agni maudit les grenouilles - elles seront dépourvues de langue - et part se cacher ailleurs. Les Dieux tempèrent la malédiction et continuent à chercher Agni,. Un éléphant révèle aux Dieux qu’Agni est caché dans un figuier. Agni maudit les éléphants - ils auront la langue tournée vers l’arrière - et part se cacher dans un acacia. Les Dieux tempèrent la malédiction. Un perroquet révèle aux Dieux la cachette d’Agni. Agni maudit les perroquets - ils ne pourront plus parler , les Dieux tempèrent la malédiction. Les Dieux demandent à Agni de procréer un fils. Agni accepte et s’unit spirituellement avec Gaṅgā. Gaṅgā n’arrive pas à supporter l’énergie de son embryon et s’en plaint à Agni. Celui-ci lui prête sa propre énergie. Gaṅgā ne pouvant quand même pas supporter l’énergie dévorante de son embryon, s’en débarrasse sur le Mont Meru. L’embryon resplendit comme de l’or et tout autour de lui semble se transformer en or. Il continue à croītre dans une touffe de roseaux. Les Kṛttikā l’allaitent. Ainsi naît Skanda. C’est ainsi également que l’or est apparu, comme descendance d’Agni et c’est pourquoi il tient une place éminente. (=  ślokas)

 13. 85. Au début des temps, continue Vasiṣṭha, Śiva, sous la forme de Varuṇa, avait offert un grand sacrifice en présence de tous les Dieux. Brahmā voit passer les apsara, et sa semence tombe sur la terre. Puśan la ramasse, mélangée à de la terre et la jette dans le feu sacrificiel. Le sacrifice continue, et de nouveau la semence de Brahmā s’échappe. Brahmā la recueille dans la cuillère sacrificielle et la jette dans le feu. Naissent alors des différentes parties du feu Bhṛgu, Aṅgiras et Kavi, puis d’autres créatures. Śiva, Agni et Brahmā réclament la paternité de ces créatures: Bhṛgu est attribué à Śiva, Aṅgiras à Agni et Kavi à Brahmā. Leur descendance. L’or vient d’Agni. C’est pourquoi le don d’or est hautement recommandé. Les effets du don d’or. Rāma suit les conseils de Vasiṣṭha et retrouve sa tranquillité d’esprit. (=  ślokas)

 13. 86. Yudhiṣṭhira veut savoir comment Skanda a tué Tāraka. Les six Kṛttikā, répond Bhīṣma, reçoivent chacune une part de la semence d’Agni, et la portent à terme à grand peine, à cause de son énergie. À la naissance, les six parties de l’enfant se réunissent. L’enfant, reçu par la terre, croīt dans une touffe de roseaux. Les Kṛttikā l’allaitent. Description de Skanda. Les Dieux lui font des présents. Les Dieux confient à Skanda le commandement de leurs armées. Skanda tue Tāraka au combat, puis redonne le commandement à Indra. (=  ślokas)

 13. 87. Yudhiṣṭhira demande des explications sur les offrandes aux ancêtres. Bhīṣma expose d’abord quels sont les jours qui conviennent pour ce rite et les avantages que l’on en tire suivant le jour. (=  ślokas)

 13. 88. Bhīṣma expose ensuite quelles sont les offrandes convenables, et les avantages attachés à ces différentes sortes d’offrandes. (=  ślokas)

 13. 89. Bhīṣma ensuite expose sous quelles constellations effectuer ce rite, et les avantages que l’on en tire suivant la constellation, en rapportant un Entretien entre Yama et Śaśabindu. (=  ślokas)

 13. 90. Si pour un sacrifice normal on peut donner les offrandes à n’importe quel brahmane, continue Bhīṣma, pour le rite des ancêtres, il faut examiner les qualités du brahmane auquel on donne les offrandes. Bhīṣma explique quels brahmanes il faut exclure, et lesquels il faut rechercher. (=  ślokas)

 13. 91. Yudhiṣṭhira demande qui a inventé le rite des ancêtres, et comment il doit être pratiqué. Nimi, de la lignée d’Atri, perd son fils Śrīmant, et, désespéré, conçoit pour lui le rite des ancêtres, et, le premier en fixe les règles. Atri lui explique que ce sacrifice, tel qu’il vient d’être établi, est un sacrifice en faveur des ancêtres, établi par Brahmā lui-même. Il en précise les règles, ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. (=  ślokas)

 13. 92. Depuis lors, on pratique le rite des ancêtres. Mais les ancêtres sont trop nourris et prennent une indigestion. Ils vont trouver Brahmā, et conviennent que désormais une part sera offerte à Agni. Ainsi les ancêtres auront moins à digérer. Suite des règles du rite des ancêtres. (=  ślokas)

 13. 93. Bhīṣma montre la différence entre des vœux occasionnels et la vraie pénitence. (=  ślokas)

 13. 94. Yudhiṣṭhira demande quelle est la différence entre celui qui donne et celui qui reçoit. Si celui qui donne est juste, celui qui reçoit n’encourt pas de faute, si celui qui donne est indigne, celui qui reçoit va en enfer, répond Bhīṣma. Il raconte l’histoire du roi Vṛṣādarbhi et des sept ṛṣi. Les sept ṛṣi (Kaśyapa, Atri, Vasiṣṭha, Bharadvāja, Gautama, Viśvāmitra, Jamadagni) accompagnés d’Arundhatī, de leur servante Gaṇḍā et de son époux Paśusakha parcourent la forêt à la recherche de nourriture durant une époque de sévère famine. Ils vont même jusqu’à cuire la chair d’un mort pour la manger. Vṛṣādarbhi leur offre bétail, grains, bijoux. Les ṛṣi refusent et partent en laissant le cadavre à moitié cuit. Les officiers du roi leur offrent des figues, dont certaines contiennent des pièces d’or. Les ṛṣi refusent encore. Vṛṣādarbhi se met en colère. Il crée par des incantations une rakṣasī nommée Yātudhānī et lui enjoint de suivre les sept ṛṣi. (=  ślokas)

 13. 95. Les ṛṣi arrivent au bord d’un lac couvert de lotus et veulent en cueillir les tiges pour les manger. Mais le lac est gardé par Yātudhānī qui ne les laissera avancer que s’ils lui disent leur nom. Pour qu’elle n’ait pas pouvoir sur eux, ils donnent des étymologies fantaisistes. Yātudhānī ne comprend rien et les laisse passer. Un ermite de passage, Śunaḥsakha, réduit Yātudhānī en cendres. Les ṛṣi cueillent un tas de tiges de lotus, puis vont faire leurs ablutions. À leur retour, les tiges de lotus ont disparu. Les ṛṣi sont furieux. Chacun d’entre eux prononce une malédiction sur le voleur. Śunaḥsakha, quand vient son tour, souhaite toute sorte de bien au voleur. Les ṛṣi l’accusent alors. Mais Śunaḥsakha les félicite pour leur désintéressement et leur révèle qu’il est Indra, venu les protéger, puis les emmène au ciel. (=  ślokas)

 13. 96. Les ṛṣi partent en pèlerinage sur les lieux sacrés. Il y a là Indra, Aṅgiras, Kavi, Agastya, Nārada, Parvata, Bhṛgu, Vasiṣṭha, Kaśyapa, Gautama, Viśvāmitra, Jamadagni, Gālava, Aṣṭaka, Bharadvāja, Arundhatī, les Vālakhilya, Śibi, Dilīpa, Nahuṣa, Ambarīṣa, Yayāti, Dhundhumāra, Pūru. Un jour, les tiges de lotus qu’avait cueillies Agastya sont volées. Tous jurent de leur bonne foi et maudissent le voleur en lui souhaitant les comportements les pires pour un brahmane. Seul Indra souhaite du bien au voleur. Il explique qu’il a procédé à ce larcin pour permettre à tous de définir a contrario par leurs malédictions les devoirs du brahmane. (=  ślokas)

 13. 97. Yudhiṣṭhira désire savoir d’où vient la coutume d’offrir des ombrelles et des sandales aux cérémonies religieuses. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Jamadagni et Sūrya. Un jour, à midi, Jamadagni s’entraîne à tirer à l’arc, et demande à sa femme, Reṇukā, de lui rapporter les flèches. Il fait très chaud, et Reṇukā s’abrite un moment à l’ombre d’un arbre. Quand elle revient avec les flèches, Jamadagni lui reproche d’avoir pris tant de temps. Reṇukā lui explique que le soleil la brūlait, et qu’elle avait du se mettre à l’abri. Jamadagni se prépare alors à frapper Sūrya de ses flèches, mais celui-ci se présente à lui sous la forme d’un brahmane et lui explique les bienfaits du soleil, qui suce l’humidité de la terre pour la répandre en pluie. (=  ślokas)

 13. 98. Mais Jamadagni persiste dans sa colère. Comment frapper le soleil qui est toujours en mouvement, demande Sūrya ?. J’attendrai midi, quand le soleil semble s’arrêter un moment dans le ciel, répond Jamadagni. Sūrya, alors, demande sa protection. Jamadagni se calme et demande un remède contre les ardeurs du soleil, et Sūrya lui donne une ombrelle et une paire de sandales, et indique que ces dons devront être offerts dans toutes les cérémonies religieuses. (=  ślokas)

 13. 99. Les parcs et les pièces d’eau. (=  ślokas)

 13. 100. Quels sont les devoirs du maître de maison, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Viṣṇu et la Terre. Indra demande à la Terre ce qu’il doit faire en tant que maître de maison. Celle-ci répond: accomplir les sacrifices, entretenir ses feux et pratiquer l’hospitalité. Les offrandes sacrificielles. (=  ślokas)

 13. 101. D’où viennent les offrandes de fleurs, d’encens et de lampes, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Manu et Suvarṇa. Suvarṇa était un ascète accompli. Un jour, il rencontre Manu et lui pose la même question. Manu rapporte l’Entretien entre Śukra et Bali. Bali pose toujours la même question à Śukra. Classification des fleurs suivant leur provenance, leur odeur, leur beauté et leur goūt. Quelles fleurs offrir à quelle divinité. Classification des encens et à qui les offrir. L’offrande de lumière et ses effets. L’offrande de nourriture (bali) et ses effets. (=  ślokas)

 13. 102. Yudhiṣṭhira veut en savoir plus. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Nahuṣa. Nahuṣa remplace Indra au ciel. Il se comporte d’abord parfaitement, puis succombe à l’orgueil. Il fait porter sa litière par les ṛṣi. Agastya, dont c’est le tour, se plaint à Bhṛgu qu’il ne peut rien contre cela, Nahuṣa a reçu un don de Brahmā: il pourra priver de tout pouvoir tous ceux sur lesquels il porte le regard. Bhṛgu lui promet de destituer Nahuṣa. (=  ślokas)

 13. 103. Nahuṣa, dit-il, doit sa position au fait qu’il s’est toujours scrupuleusement conformé à tous les rites. Mais depuis un certain temps il les néglige, et son énergie décroīt. Bhṛgu en profite pour se cacher dans le chignon de Nahuṣa. Quand Nahuṣa attelle Agastya à la litière, puis le frappe du pied, Bhṛgu, qui ne peut pas être vu par lui, le maudit, et le condamne à tomber du ciel pour être transformé en serpent. Mais Bhṛgu, parce que Nahuṣa avait toujours procédé aux offrandes de fleurs, d’encens, de lampes, limite sa malédiction: Nahuṣa en sera délivré par Yudhiṣṭhira. Puis il informe Brahmā de ce qui s’est passé, et Indra est rétabli dans ses fonctions. Ainsi, il faut toujours procéder aux offrandes. (=  ślokas)

 13. 104. Que se passe-t-il si l’on vole des objets appartenant aux brahmanes, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’ Entretien entre un paria et un kṣatriya. Un kṣatriya s’étonne qu’un paria, couvert de poussière et de saleté, s’évertue à nettoyer des gouttes de lait tombées sur lui. Une fois, répond le paria, une vache appartenant à un brahmane avait été volée. Tandis qu’on l’emportait, des gouttes de son lait tombèrent sur des plantes de soma le long du chemin. Les brahmanes qui burent du jus de ces plantes au cours d’un sacrifice, le roi qui avait offert le sacrifice, tous les habitants du palais, leurs descendants, allèrent en enfer. J’étais brahmane dans la région où la vache avait été volée. Comme j’avais mangé des aliments contaminés par le lait de la vache volée, j’ai été transformé en paria. Comment puis-je m’en sortir ?. En donnant ta vie pour un brahmane, répond le kṣatriya. Et c’est ce qu’il fait immédiatement. (=  ślokas)

 13. 105. Est-ce que tous les hommes pieux vont dans le même monde, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Gautama et Indra. Gautama, un brahmane, trouve un éléphanteau privé de sa mère. Il l’élève jusqu’à ce qu’il devienne un puissant éléphant. Un jour Dhṛtarāṣṭra capture l’éléphant et veut l’emmener. Gautama le supplie de n’en rien faire. Dhṛtarāṣṭra lui offre toutes sortes de dons en échange, puis se fāche: un brahmane n’a que faire d’un éléphant !. Gautama lui promet d’aller lui réclamer son éléphant, une fois qu’il sera mort, dans tous les paradis. Description des paradis, l’un après l’autre, en ordre d’excellence, et de ce qu’il faut faire pour y avoir droit. Chaque fois qu’un paradis est évoqué, Dhṛtarāṣṭra déclare qu’il ira dans un paradis supérieur. Gautama finit par comprendre qu’il est en face d’Indra. Content d’avoir été reconnu, Indra lui rend son éléphant. (=  ślokas)

 13. 106. Yudhiṣṭhira demande à nouveau quelle est la plus haute ascèse. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Bhagīratha et Brahmā. Bhagīratha, après sa mort, atteint un paradis très supérieur et réservé à - 291 - très peu. Brahmā s’en étonne: comment a-t-il fait pour arriver là ?. Bhagīratha énumère tous les sacrifices qu’il a offert. Il a fait des dons innombrables. Mais c’est parce qu’il a suivi le vœu de jeūne qu’il a obtenu ce paradis. (=  ślokas)

 13. 107. Les hommes devraient vivre cent ans: pourquoi certains meurent-ils jeunes ? Comment obtient-on la renommée et la richesse, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma explique dans le détail par quelles conduites on obtient de vivre cent ans, ou une grande renommée, ou de grandes richesses. (=  ślokas)

 13. 108. Yudhiṣṭhira demande comment l’aîné doit se conduire avec ses frères plus jeunes, et les cadets avec leur aîné. L’aîné doit se conduire comme le maître spirituel de ses frères, répond Bhīṣma. À la mort du père, il est le père de ses frères. (=  ślokas)

 13. 109. Yudhiṣṭhira veut tout savoir sur le jeūne. Bhīṣma lui rapporte ce qu’il a appris d’Aṅgiras. Les différentes sortes de jeūnes et leurs effets. (=  ślokas)

 13. 110. Tout le monde ne peut pas offrir des sacrifices, il faut être riche. Que peuvent faire les pauvres ?. Bhīṣma énumère un certain nombre d’équivalents, principalement basés sur le jeūne. (=  ślokas)

 13. 111. Yudhiṣṭhira demande quel est le meilleur lieu saint. Le lac Mānasa et ses propriétés. (=  ślokas)

 13. 112. Yudhiṣṭhira demande comment on va au ciel ou en enfer, comment on se réincarne et qui peut vous suivre après la mort. Arrive Bṛhaspati, à qui les mêmes questions sont posées. On naît seul et on meurt seul, répond Bṛhaspati. Seul les actes justes vous suivent. C’est grâce à eux qu’on va au ciel. Le corps devient subtil après la mort: comment les actes justes peuvent-ils le suivre ?. Ce sont les cinq éléments et Yama qui ont vu les actes justes et en témoignent à la nouvelle incarnation. Et comment se forme le liquide séminal ?. Ce sont les cinq éléments résidant dans le corps qui le produisent avec l’aide de la nourriture. Où réside l’āme après la mort ?. L’āme prend place dans le liquide séminal, et prend corps au temps voulu, et, dès la naissance, subit les conséquences de ses actes antérieurs. Suivant ses actes antérieurs, on obtient le ciel, l’enfer, ou une renaissance sous différentes formes. Description détaillée des différentes fautes et de leurs conséquences dans l’ordre de la réincarnation. Par exemple, un homme qui a une relation sexuelle avec l’épouse de son maître renaîtra sous la forme d’un porc pour cinq ans, puis sous celle d’un loup pour dix ans, puis sous celle d’un chat pour cinq ans, puis sous celle d’un coq pour dix ans, puis sous celle d’une fourmi pour trois mois, puis sous celle d’un ver pour un mois, puis encore sous celle d’un ver pour quatorze ans. Après cela il regagnera le statut humain. - 292 -

13. 113. On peut se racheter d’actes coupables, continue Bṛhaspati, par des dons aux brahmanes. Notamment le don de nourriture. (=  ślokas)

 13. 114. Yudhiṣṭhira demande ce qui vaut le mieux: non-violence, observance du rituel, méditation, maītrise des sens, pénitence, et service de son maître. Les six sont équivalents, répond Bṛhaspati, et il remonte au ciel. (=  ślokas)

 13. 115. Comment peut-on se libérer des conséquences d’actes de violence, demande Yudhiṣṭhira. En agissant avec non-violence en pensées, en paroles et en actions, et en s’abstenant de manger de la viande. (=  ślokas)

 13. 116. Et pourtant, demande Yudhiṣṭhira, on offre de la viande aux mānes: comment peut-on se la procurer sans tuer un animal ?. Il faut s’abstenir de manger de la viande, répond Bhīṣma. Et il cite de nombreuses autorités. (=  ślokas)

 13. 117. Bhīṣma continue l’éloge de l’abstention de viande, car la vie des animaux est précieuse. Néanmoins, pour les kṣatriya, la chasse est permise, les animaux et les chasseurs sont à armes égales. (=  ślokas)

 13. 118. Yudhiṣṭhira demande ce que l’on obtient en pendant sa vie dans la bataille. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Vyāsa et un ver. Vyāsa, voyant un ver traverser une route en toute hāte, lui demande pourquoi il se dépêche autant. C’est parce qu’il entend un char arriver. Vyāsa lui demande pourquoi il tient tant à la vie, lui, un ver. Toutes les créatures, répond le ver, sont attachées à la vie. Lui-même était dans sa vie antérieure un śūdra impie et cruel. Mais une fois, il avait reçu un brahmane avec honneur. C’est pour cet acte méritoire qu’il se souvient de sa vie antérieure. (=  ślokas)

 13. 119. C’était grâce à moi, réplique Vyāsa. Et il lui promet qu’il redeviendra brahmane s’il sacrifie sa vie. Le ver se laisse écraser par un char. Après de nombreux renaissances, il devient un kṣatriya. Il rencontre Vyāsa et le remercie de sa richesse présente. Vyāsa lui explique que les péchés qu’il avait commis quand il était śūdra ne sont pas encore épuisés. C’est seulement parce qu’il avait rencontré Vyāsa qu’il a pu remonter l’échelle des êtres. Maintenant, il lui faut offrir sa vie sur le champ de bataille pour acquérir le statut de brahmane. (=  ślokas)

 13. 120. Le kṣatriya se livre à de sévères austérités. Vyāsa retourne le voir et lui promet que s’il continue ainsi, il renaîtra brahmane. À sa mort, il renaît brahmane. Vyāsa vient à nouveau le voir. Rien ne sert de craindre la mort, lui explique-t-il, le bonheur s’acquière par une conduite juste. (=  ślokas)

 13. 121. Que vaut-il; mieux, demande Yudhiṣṭhira: connaissance, ascèse ou pratique du don?. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Vyāsa et Maitreya. Maitreya honore Vyāsa qui vient lui rendre visite et lui offre de la nourriture. Vyāsa l’en remercie et fait l’éloge de ce don, supérieur à la connaissance ou à l’ascèse. (=  ślokas)

 13. 122. Sans la connaissance et l’ascèse, répond Maitreya, on n’arrive à rien. En fait, celui qui donne et celui qui reçoit ont des mérites égaux. 13. 123. Vyāsa reconnaît les mérites de la connaissance et de l’ascèse, mais continue à mettre au dessus le don. Le don de nourriture mène aux mondes supérieurs. (=  ślokas)

 13. 124. Yudhiṣṭhira demande comment doivent se comporter les femmes. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Sumanā et Śāṇḍilī. Sumanā demande comment Śāṇḍilī a atteint la félicité. Ce n’est pas par des austérités, répond Śāṇḍilī, mais en servant toujours mon mari. (=  ślokas)

 13. 125. Yudhiṣṭhira demande ce qui vaut mieux: conciliation ou cadeau?. Bhīṣma raconte l’Histoire du brahmane et du rākṣasa. Un brahmane avait été capturé par un rākṣasa qui s’apprêtait à le dévorer. Le rākṣasa lui promet la vie sauve s’il lui explique pourquoi il est pāle et maigre. Le brahmane brode sur le thème: tu as des qualités supérieures, mais les autres ne les reconnaissent pas, c’est pour cela que tu es pāle et maigre. Et le rākṣasa flatté, lui offre de l’argent et le laisse partir. (=  ślokas)

 13. 126. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma de lui parler de Viṣṇu. Et Bhīṣma raconte: une fois, Kṛṣṇa se préparait à un vœu de douze ans. Les principaux ṛṣi viennent le voir. De la bouche de Kṛṣṇa sort un feu qui consume toute une montagne. Kṛṣṇa la restitue comme elle était avant, et explique que ce feu, c’est l’énergie de Viṣṇu. Kṛṣṇa demande aux ṛṣi de lui rapporter ce qu’ils ont vu d’extraordinaire. (=  ślokas)

 13. 127. Nārada raconte: Entretien entre Śiva et Umā. Autrefois, Śiva pratiquait des austérités sur l’Himavant. Il était entouré d’une foule d’êtres et tout autour de lui brillait d’une insurpassable beauté. Umā, son épouse, vient lui rendre visite. Elle s’approche par derrière et, par jeu, lui met les mains sur les yeux. Immédiatement, tout s’éteint et devient obscur, comme si le soleil avait disparu. Un troisième œil apparaît sur le front de Śiva, d’où émane un feu puissant, brillant comme douze soleils, qui consume la montagne. Mais, voyant le désarroi d’Umā, il restitue la montagne comme elle était auparavant. Il lui explique que, lorsqu’elle a couvert ses yeux, l’univers a été privé de soleil, et qu’il a du réagir pour protéger les créatures. Umā en profite pour poser des questions à son mari sur son apparence. Et Śiva raconte:

13. 128. Une nymphe d’une beauté extraordinaire, Tilottamā, créée de toutes pièces par Brahmā vient voir Śiva et, suivant la coutume, en fait le tour. Śiva, dans son désir de ne pas la perdre de vue, se fait une face dans les quatre directions. Ainsi, il a quatre visages. Il a le chignon des ascètes, porte toujours l’arc Pināka pour servir les Dieux, et a le cou bleu là où il a été blessé par le foudre d’Indra. Pourquoi chevauche-t-il un taureau ?. C’est Brahmā qui le lui a donné parce qu’il s’était mis en colère contre un veau de la vache Surabhi qui lui avait bavé dessus. Umā continue à l’interroger: pourquoi réside-t-il dans les cimetières, comment doit-on pratiquer la religion et le devoir, quels sont les devoirs des quatre castes. (=  ślokas)

 13. 129. Śiva expose en détail les devoirs des quatre castes. Différentes sortes d’ascètes. (=  ślokas)

 13. 130. Śiva expose les devoirs des ermites et les mérites qu’ils acquièrent. (=  ślokas)

 13. 131. Śiva explique comment on renaît dans une caste inférieure à celle que l’on avait, ou supérieure. (=  ślokas)

 13. 132. Śiva explique ensuite par quels actes, par quelles paroles et par quelles pensées on peut gagner le ciel, puis les conséquences des actes (karma). (=  ślokas)

 13. 133. Śiva montre les conséquences des actes antérieurs sur la condition dans laquelle on se réincarne. (=  ślokas)

 13. 134. A la demande de Śiva, Umā expose les devoirs des femmes. (=  ślokas)

 13. 135. Yudhiṣṭhira demande quel est le seul dieu de l’univers. Viṣṇu est le seul dieu, et on doit toujours réciter ses mille noms, répond Bhīṣma. Les mille noms de Viṣṇu. (=  ślokas)

 13. 136. Qui doit-on révérer, demande Yudhiṣṭhira. Les brahmanes, répond Bhīṣma. Éloge des brahmanes. (=  ślokas)

 13. 137. Quelle est la récompense de l’adoration des brahmanes, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Vāyu et Arjuna Kārtavīrya. Le ṛṣi Dattatreya avait accordé quatre vœux au roi Kārtavīrya: avoir mille bras au combat, deux seulement à la maison; conquérir toute la terre; enfin, être remis sur le droit chemin s’il agissait injustement. Kārtavīrya succombe à l’orgueil: qui peut être supérieur à moi-même ?, se demandait-il. Une voix dans le ciel lui rappelle que les brahmanes sont supérieurs aux kṣatriya. Mais Kārtavīrya le nie farouchement. Vāyu intervient: il est bien vrai que les brahmanes sont supérieurs. Montre-le moi, demande Kārtavīrya. (=  ślokas)

 13. 138. Vāyu rappelle les exploits de Kaśyapa, Aṅgiras, Gautama, Kapila, Aurva. (=  ślokas)

 13. 139. Vāyu raconte l’histoire de la terre donnée en honoraires aux brahmanes par le roi Aṅga et sauvée par Kaśyapa. Il raconte ensuite comment Utthaya assèche le royaume de Varuṇa qui avait enlevé sa femme Bhadrā et rend souterrain le cours de la Sarasvatī. (=  ślokas)

 13. 140. Vāyu raconte comment Agastya et Vasiṣṭha ont défait les Asuras. (=  ślokas)

 13. 141. Vāyu raconte comment Atri a remplacé la lune et le soleil, blessés par Rāhu, pour permettre aux Dieux de défaire les Asuras. Et comment Cyavana a permis aux Aśvin d’avoir part aux sacrifices, en suscitant contre Indra le terrible Mada. (=  ślokas)

 13. 142. Vāyu raconte comment les brahmanes, à la demande des Dieux, ont défait les Kapa. Arjuna Kārtavīrya finit par admettre que les brahmanes sont bien supérieurs aux kṣatriya. (=  ślokas)

 13. 143. Yudhiṣṭhira demande quels sont les avantages attachés à l’adoration des brahmanes. Bhīṣma, perdant ses forces, demande à Kṛṣṇa de répondre. Bhīṣma fait l’éloge de Kṛṣṇa. (=  ślokas)

 13. 144. Kṛṣṇa rapporte à ce sujet l’entretien qu’il a eu avec son fils Pradyumna. Il loue les brahmanes et raconte comment il a donné l’hospitalité à Durvāsas, comment celui-ci s’est montré insupportable et comment il a tout supporté, et comment finalement Durvāsas l’a récompensé. (=  ślokas)

 13. 145. Kṛṣṇa fait l’éloge de Śiva. Comment Śiva perce le sacrifice de Dakṣa d’une flèche et ce qui s’en suit. Comment Śiva détruit la triple cité des démons. Comment il paralyse Indra. Éloge de Śiva. (=  ślokas)

 13. 146. Les noms de Śiva. (=  ślokas)

 13. 147.Yudhiṣṭhira demande ce qui a le plus d’importance, l’expérience directe, ou les Écritures. Ceux qui s’appuient sur les Écritures sont les meilleurs, répond Bhīṣma. Les trois sources de la connaissance, la perception directe, les Écritures et le comportement sont les fondements d’une conduite juste. (=  ślokas)

 13. 148. Bhīṣma décrit le sort de ceux qui ont une conduite juste et de ceux qui ont une conduite injuste. (=  ślokas)

 13. 149. Yudhiṣṭhira s’étonne que l’on puisse obtenir un résultat sans effort, ou au contraire ne pas obtenir un résultat souhaité quelqu’effort qu’on fasse. Cela dépend de sa bonne conduite et de son caractère, répond Bhīṣma (karma). (=  ślokas)

 13. 150. Il faut vivre et agir en ayant foi qu’une bonne conduite donne de bons résultats. Le temps protège une bonne conduite et l’affermit. C’est la volonté de bien agir qui différencie les hommes. (=  ślokas)

 13. 151.Yudhiṣṭhira demande ce qu’il faut faire pour se débarrasser de ses péchés. Réciter trois fois par jour les noms des Dieux et des ṛṣi. Liste des Dieux et des ṛṣi. (=  ślokas)

 13. 152. Bhīṣma se tait. Vyāsa demande congé au nom de tous. Bhīṣma leur donne congé et leur demande de revenir pour assister à sa mort, au solstice d’été. Tous laissent Bhīṣma et retournent à Hāstinapura. (=  ślokas)

 

(90) Montée au ciel de Bhīṣma : 153. 154

13. 153. Yudhiṣṭhira retourne dans la ville, s’installe sur le trône, puis, au moment du solstice, retourne avec la cour auprès de Bhīṣma. Bhīṣma explique à Dhṛtarāṣṭra qui ce qui est arrivé était écrit. Il demande à Kṛṣṇa de veiller sur les Pāṇḍava. Bhīṣma demande à tous la permission de mourir. (=  ślokas)

 13. 154. Mort de Bhīṣma. Funérailles de Bhīṣma. Offrandes sur le bord de la Gaṅgā. Éloge de Bhīṣma prononcé par Gaṅgā. Kṛṣṇa console Gaṅgā: son fils est un Vasu qui avait dū s’incarner sur terre. C’est Arjuna qui l’a tué au combat et non pas Śikhaṇḍin. Et maintenant, il est monté au ciel. (=  ślokas)

 

XIV. LE LIVRE DU SACRIFICE ROYAL 3120 ślokas

(91) Le sacrifice du cheval : 1-15

14. 1. A la fin de la cérémonie, Yudhiṣṭhira s'écroule en pleurs. Dhṛtarāṣṭra le réconforte : il n'a pas à se plaindre. C'est plutôt à lui, Dhṛtarāṣṭra, de se plaindre pour ne pas avoir écouté Vidura. Les conséquences ont été terribles pour lui !

14. 2. Kṛṣṇa enjoint à Yudhiṣṭhira de se reprendre, de célébrer des sacrifices et d'honorer ses hôtes, et de s'occuper du royaume. Yudhiṣṭhira lui demande la permission de se retirer dans la forêt. Vyāsa rappelle à Yudhiṣṭhira qu'un kṣatriya qui suit son devoir n'a pas à se désespérer. (=  ślokas)

 14. 3. Il lui rappelle que les actes sont voulus par les Dieux : pourquoi s'en repentir ?. Le sacrifice est le meilleur moyen de se libérer de ses péchés. Que Yudhiṣṭhira offre le sacrifice du cheval. Yudhiṣṭhira répond qu'il offrirait bien le sacrifice du cheval, mais la guerre l'a laissé sans richesses : le trésor est vide. Vyāsa lui indique que les brahmanes ont laissé un trésor dans l'Himavant lors du sacrifice du roi Marutta. (=  ślokas)

 14. 4. Histoire de Marutta. Généalogie de Marutta. Marutta fait forger mille vases d’or et offre un sacrifice sur le Meru. (=  ślokas)

 14. 5. Rivalité entre Bṛhaspati et son frère Saṃvarta. Bṛhaspati après avoir été le chapelain de Karamdhama, devient chapelain d’Indra. Il évince son frère. Rivalité entre Indra et Marutta. Indra défend à Bṛhaspati de sacrifier pour Marutta, et Bṛhaspati en fait le serment. (=  ślokas)

 14. 6. Marutta prépare un grand sacrifice et demande à Bṛhaspati d’officier, mais celui-ci refuse. Marutta relate à Nārada le refus qu’il a essuyé, et Nārada lui conseille de faire appel à Saṃvarta. Il devra aller à Vārāṇasī, placer un cadavre devant la porte de la ville, et suivre celui qui fera demi-tour à la vue du cadavre : ce sera Saṃvarta. Il devra le suivre jusqu’à un endroit retiré, en l’implorant les mains jointes. Quand Saṃvarta lui demandera qui l’a renseigné, il devra dire que c’est Nārada, et que celui-ci est entré dans le feu. Marutta suit les instructions à la lettre. (=  ślokas)

 14. 7. Saṃvarta demande à Marutta de s’adresser d’abord à son frère. Marutta lui explique que Bṛhaspati a refusé. Saṃvarta accepte de sacrifier pour Marutta, mais le met en garde contre la colère d’Indra qui fera tout pour empêcher le sacrifice. (=  ślokas)

 14. 8. Sur le mont Muñjavant réside Śiva. On y trouve des mines d’or. Que Marutta se mette sous la protection de Śiva et obtienne de l’or en grande quantité. Cent cinquante-trois noms de Śiva. Marutta obtient l’or et fait faire des vases d’or pour le sacrifice. Jalousie de Bṛhaspati. (=  ślokas)

 14. 9. Bṛhaspati se plaint à Indra : son rival Saṃvarta va sacrifier pour Marutta et devenir prospère. Il lui demande d’empêcher le sacrifice. Indra envoie Agni demander à Marutta de prendre Bṛhaspati comme sacrifiant. Saṃvarta menace Agni et celui-ci rend compte à Indra de l’échec de sa mission. Indra lui demande de retourner auprès de Marutta et de lui dire que s’il ne prend pas Bṛhaspati, il le frappera de son foudre. Agni ne veut pas retourner trouver Marutta. Il craint la colère de Saṃvarta : la puissance des brahmanes est plus grande que celle des kṣatriya. Il rappelle à Indra sa défaite devant Cyavana qui avait créé pour le combattre le démon Mada. (=  ślokas)

 14. 10. Dhṛtarāṣṭra, le roi des gandharva, transmet à Marutta la menace d’Indra. Marutta refuse de plier. Indra se fait menaçant. Marutta demande protection à Saṃvarta. Saṃvarta le rassure : sa magie est plus puissante qu’Indra. Saṃvarta accorde un vœu à Marutta et celui-ci demande qu’Indra en personne assiste à son sacrifice et y reçoive le soma. Indra vient avec les Dieux assister au sacrifice de Marutta, et, à la demande de ce dernier, en prend la direction. L’emplacement du sacrifice est préparé par les Dieux eux-mêmes. Deux taureaux sont sacrifiés, Indra lui même est acolyte. Indra et les Dieux boivent le soma. A la fin du sacrifice, Marutta laisse sur place des monceaux d’or et retourne gouverner son royaume. Yudhiṣṭhira n’a qu’à aller chercher cet or. (=  ślokas)

 14. 11. Kṛṣṇa raconte à Yudhiṣṭhira La guerre entre Indra et Vṛtra. Vṛtra pénètre successivement la terre, les eaux, la lumière, l’air, l’éther et détruit leur propriétés : l’odeur, la liquidité, la couleur et la forme, le toucher, le son. A chaque fois Indra le frappe de son foudre. A la fin Vṛtra se réfugie dans le corps d’Indra lui-même et dérobe ses attributs essentiels. Vasiṣṭha réconforte Indra et celui-ci tue Vṛtra à l’intérieur de lui-même de son foudre invisible. (=  ślokas)

 14. 12. Kṛṣṇa décrit les maladies physiques et mentales et leur interaction. La bonne santé résulte de l’équilibre des humeurs. La bonne santé mentale et le bonheur de l’équilibre des trois tendances. Il ne faut pas se rappeler ses peines quand on est dans la joie. Yudhiṣṭhira doit oublier ses peines passées, il est temps qu’il mène son ultime combat contre lui-même. (=  ślokas)

 14. 13. Le salut est dans le renoncement, non seulement aux biens matériels, mais aux passions. La voie du salut consiste à maītriser ses désirs. Kṛṣṇa récite Le chant du désir (Kāmagītā). Comment Kāma trompe ceux qui veulent se défaire de lui. Que Yudhiṣṭhira ne se succombe donc pas à sa tristesse, mais qu’il célèbre le sacrifice du cheval. (=  ślokas)

 14. 14. Ainsi exhorté, Yudhiṣṭhira dépasse son affliction et met la terre sous sa domination. Il remercie ses conseillers, se décide à offrir le sacrifice du cheval, et demande protection pour aller chercher l’or de Marutta dans l’Himavant. Les Pāṇḍava célèbrent les cérémonies funéraires pour Bhīṣma, Karṇa et les autres et rentrent à Hāstinapura auprès de Dhṛtarāṣṭra. (=  ślokas)

 14. 15. Kṛṣṇa et Arjuna voyagent et se divertissent. Ils s’arrêtent dans le Palais de l'Assemblée d’Indrapraṣṭa où Kṛṣṇa s’adresse solennellement à Arjuna. Puis, Kṛṣṇa console Arjuna de la mort de ses fils et de ses parents. Kṛṣṇa se réjouit que Yudhiṣṭhira ait regagné la souveraineté sur la terre. Kṛṣṇa demande à Arjuna la permission de retourner à Dvārakā : qu’il annonce son départ à Yudhiṣṭhira. (=  ślokas)

 

(92) Le deuxième chant du Seigneur (Anugītā) : 16-501

14. 16. Vaiśampāyana rapporte le discours de Kṛṣṇa à Arjuna, tenu à Indrapraṣṭa. Arjuna s’était plaint d’avoir oublié les révélations que lui avait faites Kṛṣṇa sur le champ de bataille (Bhagavadgītā). Kṛṣṇa reproche à Arjuna d’avoir oublié son enseignement. Il est incapable de le répéter dans les mêmes termes. Mais il va rapporter les réponses que lui a faites un brahmane venu du ciel, autrefois, sur des sujets similaires. Et le brahmane raconte : autrefois un descendant de Kaśyapa s’était fait l’élève d’un brahmane particulièrement accompli. Satisfait de son comportement, le brahmane l’enseigne. Il lui rapporte ses expériences dans ses vies antérieures. Ce n’est que par le renoncement qu’il a atteint son état actuel d’où il peut contempler l’absorption en brahman après son départ du monde. (=  ślokas)

 14. 17. Le brahmane explique les différentes étapes de la mort : l’épuisement des mérites conduit à une mauvaise hygiène de vie qui engendre une chaleur excessive qui perce les organes vitaux. Les souffles sortent du corps. L’āme quitte le corps, entourée par ses actes. Elle se réincarne dans une autre matrice ou atteint les régions de l’enfer ou du ciel. Mais même ces séjours célestes sont provisoires. (=  ślokas)

 14. 18. Le brahmane explique comment se fait la réincarnation dans une matrice terrestre. Les actes ne sont pas sujets à destruction. L’āme trouve une nouvelle matrice en fonction des actes antérieurs. L’āme se coule dans le nouveau corps. Les réincarnations se succéderont jusqu’à ce qu’une vie droite conduise l’āme à la délivrance. Description d’une vie droite. Les actes antérieurs sont la cause des réincarnation. La compréhension de l’impermanence des choses, le détachement permettent de s’affranchir du cycle des réincarnations. (=  ślokas)

 14. 19. Le brahmane explique les conditions de la délivrance du cycle des réincarnations. Les qualités à acquérir et comment les obtenir par le Yoga : austérités et concentration d’esprit. Les effets de la délivrance acquise par le Yoga. En se concentrant sur sa propre āme, on voit brahman, et rien d’extérieur à brahman n’existe plus. Voilà ce que Kṛṣṇa avait révélé à Arjuna sur le champ de bataille. Ce sont des notions difficiles à saisir par ceux dont l’entendement est obtus, mais c’est la voie de la délivrance pour tous, même pour ceux qui sont de naissance inférieure. (=  ślokas)

 14. 20. Kṛṣṇa relate l’entretien d’une épouse avec son mari, brahmane accompli, plongé dans sa méditation. Elle lui demande quels mondes elle atteindra avec un tel mari qui a renoncé aux actes. Il lui explique qu’il s’est détaché des actes pour fixer son esprit sur le siège de l’āme dans le corps. Description de cet endroit et de ce qu’on y trouve : les souffles et leur action réciproque. Le feu intérieur, avec ses sept flammes : le nez, la langue, les yeux, la peau, les oreilles, l’esprit et la compréhension. Les sept matrices de l’univers. (=  ślokas)

 14. 21. Les dix prêtres sacrificateurs : les organes des sens et de l’action et la parole. Les rapports entre l’esprit et le verbe. (=  ślokas)

 14. 22. Les sept prêtres sacrificateurs : les organes des sens, l’esprit et la compréhension. Quoique résidant au même endroit, ils ne se perçoivent pas réciproquement. (=  ślokas)

 14. 23. Les cinq prêtres sacrificateurs : les souffles. Leur rapports. (=  ślokas)

 14. 24. Comment les souffles produisent une créature et dans quel ordre ils se présentent. (=  ślokas)

 14. 25. Les quatre prêtres sacrificateurs : la cause, l’agent, l’action et la délivrance. Leur relation avec les sens, l’esprit et la compréhension. (=  ślokas)

 14. 26. Il n’y a qu’un seul maître qui réside dans le cœur . Il est déterminé par les actes. (=  ślokas)

 14. 27. La forêt de la délivrance. La forêt de la connaissance. (=  ślokas)

 14. 28. L’état de détachement. Discussion sur le sacrifice animal. (=  ślokas)

 14. 29. Le brahmane raconte L’Histoire de Rāma. Comment Arjuna Kārtavīrya a été défait par Rāma, comment ses guerriers ont fui et ont - 301 - été déchu, comment Rāma a exterminé tous les kṣatriya à vingt et une reprises, comment ses ancêtres lui demandent de cesser le carnage. (=  ślokas)

 14. 30. Les ancêtres racontent L’Histoire d’Alarka. Alarka, ayant conquis le monde, veut conquérir de ses flèches son esprit, les organes de ses sens, sa compréhension. Tous lui représentent qu’il y faut une autre sorte de flèche. Alarka entreprend alors de sévères austérités, puis se tourne vers le Yoga et y trouve la réponse à ses questions. Les ancêtres conseillent à Rāma de se livrer à des austérités, ce qu’il fait. (=  ślokas)

 14. 31. Les trois ennemis. La souveraineté sur soi-même. Les vers d’Ambarīṣa : la cupidité et ses conséquences. La vrai souveraineté est la souveraineté sur soi-même. (=  ślokas)

 14. 32. Les paroles de Janaka : il n’a souveraineté sur rien, même son corps ne lui appartient pas, il a souveraineté sur tout, la terre entière est sienne, comme elle appartient à chacun. Maītrisant les organes des sens, on perd le sentiment du “mien”, on maītrise la terre. (=  ślokas)

 14. 33. Le brahmane explique à son épouse qu’il est totalement émancipé, qu’il est devenu un avec l’univers. Il se fond dans brahman comme les rivières se fondent dans l’océan. Ainsi c’est dans la propre āme de son mari que l’épouse se rendra après sa mort. (=  ślokas)

 14. 34. Le brahmane explique que la connaissance naît de la recherche de brahman, des enseignements du maître, des austérités et de la fréquentation du veda. Description de brahman. L’épouse du brahmane atteint la délivrance. (=  ślokas)

 14. 35. Kṛṣṇa rapporte l’entretien d’un disciple avec son maître. Le disciple demande : d’où venons-nous ? d’où viennent les créatures ? de quoi vivent-elles ? quelle est la limite de leur vie ? qu’est-ce que la vérité ? les austérités ? quels sont les bons chemins ? qu’est-ce que le bonheur ? le péché ?. Le maître, parce que son élève est accompli, explique : la connaissance est le but le plus haut et le renoncement la plus haute austérité. Par la connaissance et le renoncement, on atteint la délivrance. Description de l’arbre de l’univers. Le maître donne la réponse que fit Brahmā aux sept grands ṛṣi qui lui posaient les mêmes questions. C’est de la vérité procèdent toutes les créatures. Les quatre périodes de la vie. Les vingt-quatre éléments de la création. (=  ślokas)

 14. 36. Les trois tendances (guṇa) et leur rapports. tamas (obscurité) : ses caractéristiques et ses conséquences en ce qui concerne les réincarnations. (=  ślokas)

 14. 37. rajas (passion) : ses caractéristiques et ses conséquences. (=  ślokas)

 14. 38. sattva (bonté) : ses caractéristiques et ses conséquences. (=  ślokas)

 14. 39. Le brahmane explique à son disciple les relations entre les trois tendances et comment elles sont présentes partout. Le non-manifesté. - 302 -

14. 40. La première manifestation du non-manifesté : l’āme universelle. Comment l’atteindre. (=  ślokas)

 14. 41. Dans cette āme universelle, se développe le sentiment du moi, source de toutes les créatures. (=  ślokas)

 14. 42. Les cinq éléments. La dissolution de l’univers. Les connexions des cinq éléments et des onze organes avec l’āme, la matière et les Dieux. Les quatre types de créatures. Le corps. Le renoncement et la maītrise des sens conduisent à brahman. (=  ślokas)

 14. 43. Les seigneurs des créatures. Les devoirs des rois. Les caractéristiques. Comment elles sont perçues. Le Connaisseur. (=  ślokas)

 14. 44. Les premières des créatures. Le début et la fin, l’impermanence. (=  ślokas)

 14. 45. La roue de l’existence. Règles de conduite du maître de maison. (=  ślokas)

 14. 46 Règles de conduite de l’étudiant, de l’ascète, du renonçant. (=  ślokas)

 14. 47. Description de brahman. Comment on l’atteint. (=  ślokas)

 14. 48. Les qualités nécessaires à la délivrance. Dualité brahman-nature. Les ṛṣi interrogent Brahmā sur les différents comportements des hommes : quel est le meilleur ?

14. 49. L’enseignement de Brahmā : les voies de la délivrance. Les différents types d’action. Genèse des éléments et leurs propriétés. Hiérarchie des créatures. (=  ślokas)

 14. 50. Rôle de l’esprit. Le char du brahman. La forêt du brahman. Le rôle des austérités. Ce qu’est la délivrance. A la demande d’Arjuna, Kṛṣṇa explique qu’il est le maître et l’esprit son élève. (Fin de l’Anugītā)

14. 51. Kṛṣṇa fait préparer son char. Kṛṣṇa et Arjuna partent pour Hāstinapura en devisant en cours de route. Arjuna chante un hymne à Kṛṣṇa. Ils arrivent à Hāstinapura et retrouvent Dhṛtarāṣṭra, Vidura, les Pāṇḍava, Yuyutsu. Ils se retirent pour la nuit. Au matin, ils vont trouver Yudhiṣṭhira et demandent pour Kṛṣṇa la permission de rentrer à Dvārakā. Yudhiṣṭhira accorde ce qu’ils demandent et demande à Kṛṣṇa de revenir pour son sacrifice du cheval. Kṛṣṇa part avec Subhadrā, accompagné par Yuyudhāna. (=  ślokas)

 14. 52. Signes accompagnant le départ de Kṛṣṇa. Rencontre d’Uttaṅka. Uttaṅka demande à Kṛṣṇa s’il a réussi à rétablir la paix entre les cousins ennemis. Kṛṣṇa avoue qu’il a échoué et lui raconte le massacre et le peu de survivants. Uttaṅka lui reproche de ne pas avoir empêché la guerre alors qu’il en avait la possibilité et se prépare à le maudire. Kṛṣṇa s’excuse et conseille à Uttaṅka de ne pas le maudire, sous peine de perdre ses mérites. (=  ślokas)

 14. 53. Kṛṣṇa révèle sa divinité à Uttaṅka. Il explique que, sous sa forme humaine, il n’a pu empêcher le désastre. - 303 -

14. 54. Uttaṅka demande à voir Kṛṣṇa sous sa forme divine. Kṛṣṇa se montre sous sa forme divine, puis, à la demande d’Uttaṅka, reprend sa forme habituelle. Il donne un vœu à Uttaṅka : pouvoir obtenir de l’eau quand il en a envie dans ces contrées arides, simplement en pensant à lui. Histoire d’Uttaṅka. Un jour Uttaṅka, excessivement assoiffé, pense à Kṛṣṇa pour avoir de l’eau. Il voit alors un chasseur nu, répugnant et impur qui urine de grandes quantités d’eau. Le chasseur lui offre cette eau, mais Uttaṅka, indigné, refuse. Le chasseur disparaît et Kṛṣṇa apparaît à sa place. Devant les reproches d’Uttaṅka pour la forme répugnante sous laquelle l’eau qu’il demandait lui a présentée, Kṛṣṇa lui explique qu’il avait demandé à Indra de donner la liqueur d’immortalité à Uttaṅka, et qu’Indra n’avait accepté qu’à la condition de présenter luimême cette liqueur en assumant la forme d’un chasseur, et de ne la donner que si Uttaṅka ne montrait pas de dédain. Kṛṣṇa modifie le vœu qu’il a accordé : quand Uttaṅka aura soif, des nuages apparaîtront sur le désert et feront tomber la pluie. (=  ślokas)

 14. 55. Uttaṅka avait acquis des mérites particuliers, pour avoir fidèlement servi son maître Gautama. Ainsi ce dernier, particulièrement satisfait de ses services, ne lui avait jamais donné congé, et Uttaṅka avait vieilli. Un jour, épuisé par l’āge, rapportant du bois pour son maître, il avait posé son fardeau à terre, et avait aperçu une mèche de ses cheveux accrochée au fagot, toute blanche. Il avait alors compris combien il avait vieilli, et s’était mis à pleurer amèrement. Gautama s’informe de la raison de ce désespoir, et donne finalement son congé à Uttaṅka. Celui-ci demande ce qu’il doit comme honoraires d’études et son maître lui répond que sa fidélité et son dévouement suffisent. Il rajeunit Uttaṅka et lui donne sa fille. Ahalyā, la femme de Gautama, devant l’insistance d’Uttaṅka, demande comme honoraires les boucles d’oreille divines de la femme du roi Saudāsa. Mais ce roi, maudit par Vasiṣṭha, est devenu cannibale. (=  ślokas)

 14. 56. Saudāsa se prépare à dévorer Uttaṅka. Uttaṅka lui remontre qu’il a d’abord une tāche urgente à accomplir : il vient chercher les boucles d’oreille de sa femme pour son percepteur : il reviendra après se mettre au pouvoir du roi. Saudāsa l’envoie les réclamer à son épouse Madayantī. Celle-ci énumère les propriétés magiques des boucles d’oreille, et demande, avant de les donner, un signe de son époux. (=  ślokas)

 14. 57. Saudāsa, comme signe de son accord, lui fait dire : “Ma condition est intolérable et je ne trouve pas de refuge !”. La reine, lorsqu’Uttaṅka lui répète cette phrase, lui donne les boucles d’oreille. Uttaṅka demande à Saudāsa la signification de ce message. Saudāsa explique qu’il ne saurait vivre, alors que sa malédiction l’amène à être hostile à des brahmanes. - 304 - Uttaṅka promet de revenir, mais demande à Saudāsa s’il est vraiment nécessaire qu’il revienne. Saudāsa lui dit que, s’il revient, il mourra. Uttaṅka revient chez Gautama. En route, il s’arrête pour cueillir des fruits. Les boucles d’oreilles tombent à terre. Un serpent s’en empare et rentre dans son trou. Uttaṅka fouille la terre de son bāton pendant trente-cinq jours pour se frayer passage vers le royaume des serpents. La terre s’inquiète. Indra, déguisé en brahmane, essaye en vain de dissuader Uttaṅka. Puis il lui prête son foudre. Ainsi Uttaṅka se fraye un chemin vers le royaume des serpents. Description du royaume des serpents. Uttaṅka désespère de retrouver les boucles d’oreille. Un cheval noir à la queue blanche lui apparaît et lui demande de lui souffler dans le derrière : qu’il ne soit pas dégoūté, il l’a déjà fait de nombreuses fois. Uttaṅka s’étonne. Le cheval n’est autre qu’Agni, attisé de nombreuses fois par Uttaṅka quand il servait son maître. Uttaṅka s’exécute. Le cheval s’embrase et une épaisse fumée en sort, qui envahit le monde des serpents. Ceux-ci, affolés, découvrent la raison de cette fumée, honorent Uttaṅka et lui rendent les boucles d’oreille. Uttaṅka les apporte à Ahalyā. (=  ślokas)

 14. 58. Kṛṣṇa continue sa route vers Dvārakā. Le festival de Raivataka. Kṛṣṇa est reçu avec tous les honneurs et embrasse ses parents. (=  ślokas)

 14. 59. On lui demande de raconter la bataille entre les Pāṇḍava et les Kaurava. Kṛṣṇa résume la bataille : dix jours sous le commandement de Bhīṣma (les Kaurava alignent onze armées, les Pāṇḍava sept), cinq jours sous celui de Droṇa (il reste aux Kaurava neuf armées), deux jours sous celui de Karṇa (cinq armées seulement) et enfin un jour sous celui de Śalya (trois armées pour les Kaurava, une seule pour les Pāṇḍava). Mort de Duryodhana, massacre nocturne. (=  ślokas)

 14. 60. Kṛṣṇa n’a pas parlé de la mort d’Abhimanyu, pour ne pas peiner son père. Subhadrā lui demande de raconter la mort d’Abhimanyu et s’évanouit. Vasudeva demande des détails et Kṛṣṇa raconte la mort d’Abhimanyu et sa bravoure. Il rapporte les lamentations de Subhadrā et d’Uttarā et les consolations de Kuntī. (=  ślokas)

 14. 61. Vasudeva et Kṛṣṇa entreprennent des rites funéraires pour Abhimanyu. Les Pāṇḍava font de même à Hāstinapura. Uttarā ne prend plus aucune nourriture. Vyāsa la réconforte en lui décrivant l’avenir glorieux de son fils à naître. Vyāsa presse Yudhiṣṭhira de procéder au sacrifice du cheval. (=  ślokas)

 14. 62. Yudhiṣṭhira demande à ses frères comment se procurer pour le sacrifice du cheval les richesses de Marutta. Bhīma propose de se mettre sous la protection de Śiva pour obtenir ces richesses gardées - 305 - par les kinnara. Yudhiṣṭhira approuve. Les Pāṇḍava se mettent en route. (=  ślokas)

 14. 63. Description du cortège. Yudhiṣṭhira établit son camp à proximité du trésor. Description du campement. Yudhiṣṭhira demande aux brahmanes de fixer un jour auspicieux pour son entreprise : ce sera le lendemain. Ils ordonnent un jeūne. (=  ślokas)

 14. 64. A l’aube, des sacrifices sont faits en l’honneur de Śiva, puis de Kubera et de Maṇibhadra. Yudhiṣṭhira se rend à l’endroit où le trésor est enterré et fait creuser. Les moyens employés pour transporter le trésor (soixante mille chameaux, cent vingt mille chevaux, cent mille éléphants, autant de chars, de chariots, d’éléphants femelles, un nombre indéterminé de mules). Retour à Hāstinapura à petites étapes. (=  ślokas)

 14. 65. Kṛṣṇa, sachant le sacrifice du cheval proche, revient à Hāstinapura avec Balarāma, Subhadrā et les chefs Vṛṣṇi. Kṛṣṇa réside à Hāstinapura. Naissance de Parikṣit : touché par l’arme “Tête de Brahmā” lancée par Aśvatthāmā, c’est un enfant mort-né. Kṛṣṇa se précipite. Kuntī supplie Kṛṣṇa de ressusciter l’enfant, pour sauver la lignée : il l’a promis. (=  ślokas)

 14. 66. Subhadrā le supplie à son tour de ressusciter l’enfant. (=  ślokas)

 14. 67. Kṛṣṇa accepte. Il entre dans la pièce où se tient l’enfant. Uttarā le supplie à son tour de ressusciter l’enfant. (=  ślokas)

 14. 68. Les femmes pleurent, Uttarā s’adresse à son enfant mort et lui demande de saluer Kṛṣṇa. Kṛṣṇa assure que sa promesse n’est jamais vaine et ressuscite l’enfant. (=  ślokas)

 14. 69. L’arme “Tête de Brahmā” se retire en illuminant la pièce et retourne chez Brahmā. L’enfant revit. Tout le monde se réjouit. Kṛṣṇa donne à l’enfant le nom de Parikṣit. Les Pāṇḍava approchent d’Hāstinapura avec le trésor. Réjouissances générales en ville. (=  ślokas)

 14. 70. Entrée des Pāṇḍava à Hāstinapura. Salutations réciproques. Vyāsa arrive aussi, dūment honoré. Yudhiṣṭhira demande à Vyāsa la permission de célébrer le sacrifice du cheval, et Vyāsa accepte. Yudhiṣṭhira commence les préparatifs. Kṛṣṇa se met à sa disposition. (=  ślokas)

 14. 71. Vyāsa accepte d’initier Yudhiṣṭhira au sacrifice. Le sacrifice commencera à la pleine lune du mois de chaitra. Que les préparatifs soient faits, et un cheval sélectionné, qui parcourera la terre. Vyāsa choisit Arjuna pour accompagner le cheval. Bhīma et Nakula protègeront la cité, Sahadeva s’occupera des invités. Les préparatifs sont terminés. Yudhiṣṭhira demande à Arjuna de suivre le cheval pour le protéger . Il devra essayer d’éviter de combattre les rois qui viendront à sa rencontre et les inviter au sacrifice. (=  ślokas)

 14. 72. L’initiation de Yudhiṣṭhira est terminée, le cheval est lāché. Toute la ville se rassemble pour assister au départ d’Arjuna. Des brahmanes l’accompagnent, Yudhiṣṭhira le suit avec de nombreux guerriers. Le cheval erre en liberté et parcourt la terre. Il traverse de nombreux royaumes, suivi par Arjuna qui doit combattre leurs rois hostiles. (=  ślokas)

 14. 73 Les Trigarta essayent de capturer le cheval et assaillent Arjuna. Arjuna essaie en vain de parlementer, puis défait Sūryavarman et tue son frère Ketuvarman. Il combat Dhṛtavarman mais, admirant sa bravoure, ne veut pas le tuer. Dhṛtavarman blesse Arjuna à la main, l’arc Gāṇḍīva; tombe à terre. Arjuna riposte. Les Trigarta encerclent Arjuna, mais sont mis en fuite. Ils demandent la clémence d’Arjuna et acceptent sa suzeraineté. (=  ślokas)

 14. 74. Le cheval traverse le royaume de Prāgjyotiṣa. Vajradatta, le fils de Bhagadatta s’en empare. Arjuna le poursuit, Vajradatta laisse le cheval et s’enfuit. Il revient au combat sur son éléphant. Combat entre Arjuna et Vajradatta. (=  ślokas)

 14. 75. Le combat dure trois jours. Le quatrième jour, suite du combat. Arjuna tue l’éléphant. Il laisse la vie sauve à Vajradatta et l’invite au sacrifice du cheval. Vajradatta accepte. (=  ślokas)

 14. 76. Les Saindhava marchent sur Arjuna qui est entré dans leur royaume. Ils s’emparent du cheval, encerclent Arjuna et l’arrosent de flèche. Présages funestes. Arjuna perd conscience et laisse tomber son arc. Arjuna se ressaisit, reprend Gāṇḍīva; et décoche ses flèches. Les Saindhava fuient. (=  ślokas)

 14. 77. Les Saindhava reviennent au combat. Suite du combat. Arjuna les défie, mais se rappelle les paroles de son frère et offre la vie sauve à ceux qui reconnaîtront leur défaite. Malgré cela, le combat continue. Duḥśalā, leur reine, vient au devant d’Arjuna, avec son petit-fils, le fils de Suratha (neveu d’Arjuna). Elle apprend à Arjuna que Suratha est mort en apprenant sa venue, et se met avec l’enfant sous sa protection. Elle demande la paix. La paix avec les Saindhava est faite. (=  ślokas)

 14. 78. Le cheval arrive au royaume de Babhrūvāhana, le roi de Maṇipura. Celui-ci vient faire allégeance à son père, Arjuna. Mais Arjuna lui reproche de ne pas le combattre, alors qu’il a pénétré dans son royaume : c’est le devoir des kṣatriya. La serpente Ulūpī, ne supporte pas ces remontrances, sort de terre et ordonne à Babhrūvāhana de combattre Arjuna. Babhrūvāhana prend son char, s’empare du cheval et affronte son père. Combat entre Arjuna et Babhrūvāhana. Les deux combattants, blessés, s’évanouissent. Citrāṅgadā, la mère de Babhrūvāhana, arrive sur le champ de bataille et les croit morts. - 307 -

14. 79. Reproches de Citrāṅgadā à Ulūpī : c’est à cause d’elle qu’Arjuna est mort. Elle lui demande de faire revivre Arjuna. (=  ślokas)

 14. 80. Babhrūvāhana revient à lui. Remords de Babhrūvāhana qui croit avoir tué son père. Il fait le serment de se laisser mourir si Arjuna ne revient pas à la vie. (=  ślokas)

 14. 81. Ulūpī fait appel au joyau qui a le pouvoir de ressusciter les morts. Elle explique que si elle a incité Babhrūvāhana à combattre, c’était seulement pour que son père découvre sa valeur. Qu’il place le joyau sur la poitrine d’Arjuna et celui-ci revivra. Arjuna revient à lui. Il demande ce qui se passe. (=  ślokas)

 14. 82. Ulūpī lui explique qu’elle a manigancé ce combat pour faire expier à Arjuna le péché d’avoir tué déloyalement Bhīṣma, alors qu’il combattait avec Śikhaṇḍin. A la suite de cet acte déloyal, les Vasu avaient maudit Arjuna et Gaṅgā avait approuvé cette malédiction. A la demande du père d’Ulūpī, les Vasu avaient tempéré leur malédiction : quand Babhrūvāhana aura fait tomber Arjuna au combat, celui-ci sera libéré de sa malédiction. C’est pourquoi elle a incité Babhrūvāhana au combat. Arjuna la remercie et invite Babhrūvāhana au sacrifice du cheval. Babhrūvāhana invite Arjuna dans sa cité, mais celui-ci refuse : il doit suivre le cheval, qui va où il veut. (=  ślokas)

 14. 83. Le cheval revient en direction d’Hāstinapura. Il arrive à Rājagṛha, dans le Magadha, le royaume de Meghasaṃdhi, fils de Sahadeva. Meghasaṃdhi défie Arjuna. Combat entre Meghasaṃdhi et Arjuna. Arjuna défait Meghasaṃdhi. Celui-ci se reconnaît vaincu et Arjuna l’invite au sacrifice du cheval. (=  ślokas)

 14. 84. Le cheval arrive à Śuktisāhvayā, au royaume de Cedi. Arjuna défait Śarabha, le fils de Śiśupāla, qui se soumet. Il traverse ensuite les royaumes de Kāśi, d’Aṅga, de Kosala, de Kirata et de Taṅgana. Tous leurs rois lui font allégeance. Il arrive ensuite au royaume des Daśārna, où il livre un combat terrible contre Citrāṅgada. Citrāṅgada fait allégeance. Il arrive ensuite au Niṣadha où il livre combat au fils d’Ekalavya et le soumet. Ensuite, plus au sud, il livre combat aux Dravida, aux Andhra, aux Māhiśaka et aux Kolla, et les soumet. Puis à Surāṣṭra, Gokarṇa, Prabhāsa, Dvārakā. Là, de jeunes Yadava veulent s’emparer du cheval, mais Ugrasena, le roi des Vṛṣṇi les en empêche. Les Vṛṣṇi et les Andhaka font fête à Arjuna. Le cheval continue vers le Pañcanada, puis au pays des Gāndhāra ou règne le fils de Śakuni. (=  ślokas)

 14. 85. Combat entre Arjuna et les Gāndhāra. Arjuna défait le fils de Śakuni et l’armée des Gāndhāra. Intervention de l’épouse de Śakuni. Réconciliation. Arjuna invite le fils de Śakuni au sacrifice du cheval. - 308 -

14. 86. Yudhiṣṭhira apprend que le cheval approche d’Hāstinapura. Il active les préparatifs du sacrifice. Bhīma prépare l’emplacement du sacrifice. Description de l’emplacement du sacrifice. Les rois sont convoqués et arrivent avec de nombreux cadeaux. De nombreux brahmanes arrivent également. Yudhiṣṭhira les reçoit avec honneur. (=  ślokas)

 14. 87. Les rois admirent les dispositions prises pour le sacrifice. (=  ślokas)

 14. 88. Arrivée de Kṛṣṇa. Il rapporte un message d’Arjuna : que les rois soient convenablement honorés et qu’il n’y ait pas de massacre comme lors de la consécration royale. Que son fils Babhrūvāhana soit spécialement honoré. (=  ślokas)

 14. 89. Yudhiṣṭhira se demande pourquoi Arjuna doit toujours se trouver en première ligne, combattre et mener une vie aussi inconfortable. Kṛṣṇa lui répond que c’est parce qu’il a les pommettes un peu trop hautes !. On annonce l’arrivée imminente d’Arjuna. Deux jours après Arjuna et le cheval arrivent. Le peuple félicite Arjuna. Il entre sur l’emplacement du sacrifice. Salutations réciproques. Arrivée de Babhrūvāhana. (=  ślokas)

 14. 90. Citrāṅgadā et Ulūpī sont reçues par Draupadī et Subhadrā. Babhrūvāhana est reçu par Dhṛtarāṣṭra. Kṛṣṇa et les Pāṇḍava lui font des cadeaux. Vyāsa donne le signal du début du sacrifice. Les cadeaux faits aux brahmanes seront le triple de ce qui était prévu : ce sacrifice sera connu sous le nom de “sacrifice à l’or abondant”. Yudhiṣṭhira entreprend les cérémonies préparatoires. Puis le sacrifice est accompli avec toute l’exactitude nécessaire. Différentes étapes du sacrifice. (=  ślokas)

 14. 91. Les animaux sacrifiés sont rôtis. Le cheval est sacrifié à son tour, coupé en morceaux. On assied Draupadī auprès du cheval. La mœlle du cheval est cuite et le reste offert au feu. Louanges à Yudhiṣṭhira. Distribution d’offrandes aux brahmanes. Yudhiṣṭhira donne la terre entière à Vyāsa d’abord, puis, quand il refuse, aux brahmanes. Vyāsa lui demande de garder la terre et d’en donner le prix au brahmanes. Ainsi les offrandes sont elles particulièrement somptueuses, non seulement pour les brahmanes mais pour tout le monde. Vyāsa donne sa part à Kuntī. Yudhiṣṭhira et ses frères couvrent de cadeaux les rois présents. Les rois sont congédiés et retournent chez eux. Magnificence de ce sacrifice. (=  ślokas)

 14. 92. Histoire de la mangouste. A la fin du sacrifice, une mangouste, qui avait la moitié du corps changé en or, se plaint : ce sacrifice ne vaut pas une mesure d’orge offerte par un brahmane !. On l’interroge : le sacrifice n’a-t-il pas été mené selon toutes les règles ?. Les offrandes voulues n’ont-elles pas été offertes ?. Qu’elle s’explique clairement !. La mangouste raconte un fait dont elle a été témoin :

14. 93. Au Kurukṣetra, vivait un brahmane, qui pratiquait le vœu du glanage : il se nourrissait de petites quantités de grain. Il ne prenait qu’un repas tous les jours, le soir, et s’il ne trouvait rien à manger, jeūnait jusqu’au jour suivant. Une famine survient dans le royaume, et le brahmane et sa famille souffrent de la faim. Il va glaner en plein midi, bien qu’il n’y ait rien à glaner. Un jour, cependant, il réussit à récolter une mesure d’orge. Il la réduit en farine et en fait quatre boulettes, pour lui et les siens. Un hôte se présente alors. Le brahmane lui offre sa boulette. L’épouse du brahmane, voyant que son hôte est toujours affamé, demande à son mari de lui offrir sa part. Le brahmane, qui a pitié d’elle, refuse, mais elle le convainc. Il donne à l’hôte la boulette de sa femme, et celui-ci la mange. Le fils du brahmane, sa belle-fille, donnent à leur tour leur boulette pour l’hôte. Celui-ci, qui n’est autre que Dharma, félicite le brahmane, et lui annonce qu’il a conquis le ciel : et pourtant la porte du ciel est difficile à atteindre !. Elle est cadenassée par la cupidité, le désir et les passions. Ce n’est pas ce qu’on donne qui compte : il revient au même de donner cent quand on possède mille que de donner un quand on possède dix. Rien ne vaut un don, même modeste, s’il est acquis loyalement. Ainsi le fruit de cette offre d’une seule mesure d’orge sera-t-il plus grand que celui de nombreux sacrifices du cheval. Qu’il monte dès maintenant au ciel, avec sa femme, son fils et sa belle-fille, un char divin l’attend. Le brahmane monte au ciel. La mangouste sort de son trou, et par le parfum seulement de ces boulettes la moitié de son corps a été transformée en or. Depuis, elle fréquente les brahmanes et les sacrifices des rois, pour que le reste de son corps devienne également en or. Ainsi elle peut dire que ce sacrifice du cheval ne valait pas l’offrande d’une mesure d’orge. (=  ślokas)

 14. 94. Au cours d’un sacrifice offert par Indra, les grands ṛṣi éprouvent de la compassion pour les animaux que l’on va sacrifier. Ils remontrent à Indra qu’il n’est pas juste de tuer des animaux : qu’il offre plutôt des grains. Mais Indra n’est pas d’accord. La matière est soumise au roi Vasu pour arbitrage : faut-il sacrifier des animaux, ou des grains ?. Vasu répond sans hésiter : ce que l’on a sous la main. Il est aussitôt précipité en enfer pour avoir répondu faussement. Il faut bien peser les choses avant de répondre, et peser les arguments. Ainsi le mérite acquis par les dons dépend de l’intégrité de celui qui donne et de la manière dont il a acquis ce qu’il donne. Le don désintéressé d’une mesure d’orge procure le ciel. (=  ślokas)

 14. 95. Le sacrifice d’Agastya. Agastya entreprend des rites préparatoires qui doivent durer douze années en vue d’un grand sacrifice où l’on offrira du grain. Les officiants sont des brahmanes à la conduite particulièrement irréprochable. Indra, pour empêcher le sacrifice, cesse de pleuvoir. Les officiants s’inquiètent : si Indra cesse de pleuvoir, il n’y aura plus de grain pour les offrandes. Agastya leur rétorque que cela n’a aucune importance : il offrira un sacrifice mental, fait d’austérité sévères. Il se transformera en Indra et fera pleuvoir pour nourrir les créatures. Il créera un nouvel ordre des choses et fera venir toutes les richesses du monde à son sacrifice. Il convoquera toutes les troupes célestes. Et il en va ainsi, par la puissance de ses mérites. Les ṛṣi l’approuvent : cela est mieux que de sacrifier des créatures innocentes. Indra se repent et pleut. Il assiste lui-même au sacrifice. (=  ślokas)

 14. 96. Jamadagni avait trait sa vache sacrificielle et placé le lait dans un récipient pur en vue d’un rite funéraire. Dharma, pour l’éprouver, entre dans ce lait, sous la forme de Krodha, la colère. Mais Jamadagni ne se met pas en colère en voyant son lait souillé et envoie Krodha s’expliquer avec les pitṛ. Elle est transformée en mangouste, et ne sera libérée qu’en humiliant publiquement Dharma. Et, Yudhiṣṭhira étant Dharma, la mangouste Krodha est libérée de sa malédiction. (=  ślokas)

 

XV. LE LIVRE DU SÉJOUR EN FORÊT 1506 ślokas

(93) Le séjour dans l’ermitage : 1-35

15. 1. Yudhiṣṭhira règne pendant quinze ans. Dhṛtarāṣṭra, le vieux roi, et Gāndhārī vivent à ses côtés, particulièrement honorés. Vidura est ministre de la Justice. Yudhiṣṭhira traite Dhṛtarāṣṭra avec une générosité sans faille. Bhīma en éprouve du ressentiment. (=  ślokas)

 15. 2. Dhṛtarāṣṭra, avec l’accord de Yudhiṣṭhira, puise largement dans les richesses du royaume pour célébrer les rites funéraires en l’honneur de ses fils. (=  ślokas)

 15. 3. Dhṛtarāṣṭra se réjouit de la conduite des Pāṇḍava envers lui. Il souffre d’autant plus au souvenir de l’inconduite de ses fils. Mais Bhīma obéit à contre cœur aux ordres de son frère. (=  ślokas)

 15. 4. Dhṛtarāṣṭra, en secret, en veut toujours à Bhīma, et celui-ci ne fait rien pour arranger les choses. Bhīma se vante d’avoir tué les fils de Dhṛtarāṣṭra, de façon qui celui-ci l’entende. Dhṛtarāṣṭra est accablé. Il réunit ses gens. (=  ślokas)

 15. 5. Il leur explique ses remords d’avoir été faible devant son fils et de lui avoir transmis le pouvoir royal alors qu’il ne le méritait pas. En cachette, il jeūne et se livre à des austérités pour expier. Il n’en veut plus à ses fils : ils sont morts bravement, en combattant. Mais il lui faut aller plus loin dans son expiation : il veut se retirer dans la forêt et y mener une vie d’austérités. (=  ślokas)

 15. 6. Yudhiṣṭhira se désole de ne pas s’être aperçu de l’abattement de Dhṛtarāṣṭra. Il ne veut pas que Dhṛtarāṣṭra parte. Il ne régnera pas si Dhṛtarāṣṭra les quitte, mais plutôt l’accompagnera dans la forêt. Dhṛtarāṣṭra insiste. Fatigué, il s’évanouit. Yudhiṣṭhira le fait revenir à lui. (=  ślokas)

 15. 7. Dhṛtarāṣṭra remercie Yudhiṣṭhira : il y a huit jours qu’il n’a pas mangé, d’où sa faiblesse. Il demande encore à Yudhiṣṭhira de le laisser partir. Qu’il mange d’abord, on verra après !. Arrivée de Vyāsa. (=  ślokas)

 15. 8. Vyāsa ordonne à Yudhiṣṭhira de laisser partir Dhṛtarāṣṭra : il a été un bon roi, il a rempli son temps. Il est de tradition qu’un roi meure en combattant, ou retiré dans la forêt. Yudhiṣṭhira accepte, et demande à Dhṛtarāṣṭra de prendre un repas avant de partir. - 312 -

15. 9. Dhṛtarāṣṭra rentre dans son palais, procède aux rites matinaux, et prend son repas. Vidura, accompagné de Yudhiṣṭhira et de ses frères, vient le trouver. Dhṛtarāṣṭra rappelle à Yudhiṣṭhira les devoirs du roi : honorer les sages, maītriser ses sens, bien choisir ses ministres, assurer la protection de sa ville, de soi-même et des siens, assurer le secret des délibérations,

15. 10. Rendre la justice. Il fait un cours sur l’emploi du temps de la journée royale, la conduite des affaires, les services secrets,

15. 11. L’étude des ennemis potentiels, les modes d’action contre les ennemis,

15. 12. La conduite de la guerre. Dhṛtarāṣṭra engage Yudhiṣṭhira à mettre ces préceptes en pratique. (=  ślokas)

 15. 13. Dhṛtarāṣṭra, avant de partir pour la forêt, veut accomplir les rites funéraires pour ses fils. Il rassemble son peuple et lui annonce sa décision de se retirer dans la forêt. (=  ślokas)

 15. 14. Il demande la permission de se retirer et transmet le royaume à Yudhiṣṭhira. Il demande pardon de sa faiblesse envers ses fils, qui a conduit au désastre. (=  ślokas)

 15. 15. Désespoir du peuple. Le brahmane Sāmba prend la parole au nom de tous. Il remercie Dhṛtarāṣṭra de l’excellence de son règne. (=  ślokas)

 15. 16. Il écarte la responsabilité de Duryodhana dans le massacre : c’était l’œuvre du destin ! Il fait confiance à Yudhiṣṭhira et à ses frères pour les gouverner loyalement et fait son éloge. Dhṛtarāṣṭra congédie son peuple et rentre dans son palais. (=  ślokas)

 15. 17. Dhṛtarāṣṭra envoie Vidura comme messager à Yudhiṣṭhira : il veut sacrifier pour ses fils. Mais Bhīma n’est pas d’accord : il n’a rien oublié. Arjuna l’exhorte à plus de clémence. Bhīma veut bien sacrifier pour les siens, mais pas pour les Kaurava. Il rappelle toutes les offenses qu’ils ont subi de leur part. Yudhiṣṭhira le fait taire. (=  ślokas)

 15. 18. Yudhiṣṭhira demande à Vidura de dire à Dhṛtarāṣṭra qu’il peut prendre dans son trésor et dans celui d’Arjuna tout ce dont il a besoin pour les rites funéraires de ses fils. Que Bhīma soit excusé : il a tant souffert !

15. 19. Vidura rend compte de sa mission et rapporte les paroles de Yudhiṣṭhira : prends tout ce que tu désires, et donne sans compter aux brahmanes et aux indigents. (=  ślokas)

 15. 20. Dhṛtarāṣṭra fait procéder aux rites et donne sans compter des richesses somptueuses aux brahmanes et au peuple, encouragé par Yudhiṣṭhira. Les cérémonies durent dix jours. (=  ślokas)

 15. 21. Dhṛtarāṣṭra prend les vêtements d’ascète et quitte son palais avec Vidura, Saṃjaya, Gāndhārī et Kuntī. Désespoir des femmes et des habitants de la ville. - 313 -

15. 22. Yudhiṣṭhira essaye de persuader sa mère Kuntī de rester. Celle-ci désire expier sa faute de n’avoir pas reconnu Karṇa. Yudhiṣṭhira insiste, Bhīma se joint à lui, mais Kuntī reste inflexible. (=  ślokas)

 15. 23. Si elle a encouragé ses fils à résister et à combattre, c’était pour sauver la lignée de Pāṇḍu : elle désire maintenant le rejoindre, et se livrera, elle aussi à l’ascèse. (=  ślokas)

 15. 24. Dhṛtarāṣṭra, à son tour, essaie de persuader Kuntī de s’en retourner, mais celle-ci refuse. Les Pāṇḍava et tout le peuple qui les avait accompagnés rentrent à Hāstinapura. La ville est désolée. Première étape de Dhṛtarāṣṭra sur les rives de la Gaṅgā. (=  ślokas)

 15. 25. Etape sur les bords de la Gaṅgā. Dhṛtarāṣṭra, après une visite à Vyāsa, s’installe dans l’ermitage de Śatayūpa au Kurukṣetra. Tous se livrent à l’ascèse. (=  ślokas)

 15. 26. Nārada leur rend visite et raconte qu’il a vu au séjour d’Indra de nombreux rois qui avaient obtenu ce séjour en conséquence de leur ascèse : Sahasracitya, Śailāyala, Pṛṣadhra, Purukutsa, Śaśaloman. De même Dhṛtarāṣṭra et les siens obtiendront leur récompense. (=  ślokas)

 15. 27. Śatayūpa demande à Nārada quel sort sera réservé à Dhṛtarāṣṭra. Nārada révèle que Dhṛtarāṣṭra a encore trois années à vivre, puis qu’il rejoindra le paradis de Kubera. (=  ślokas)

 15. 28. Les Pāṇḍava s’inquiètent de la santé de Dhṛtarāṣṭra, de Gāndhārī et de Kuntī et se désespèrent au souvenir des leurs, morts dans la bataille. Leur seule consolation, avoir vu naître Parikṣit. (=  ślokas)

 15. 29. Yudhiṣṭhira, à la demande de Sahadeva et de Draupadī décide de rendre visite à Dhṛtarāṣṭra. Il prépare son départ, puis se met en route. (=  ślokas)

 15. 30. Tout le peuple l’accompagne. Description du cortège. Ils arrivent en vue de l’ermitage. (=  ślokas)

 15. 31. Dhṛtarāṣṭra est parti non loin de là, au bord de la Yamunā. Yudhiṣṭhira et ses frères se hātent vers eux et les aperçoivent. Sahadeva se précipite aux pieds de Kuntī. Ils se retrouvent et reviennent ensemble à l’ermitage. (=  ślokas)

 15. 32. Saṃjaya présente les Pāṇḍava et les femmes qui les accompagnent aux ascètes qui habitent l’ermitage. (=  ślokas)

 15. 33. Dhṛtarāṣṭra souhaite la bienvenue à Yudhiṣṭhira et lui demande des nouvelles du royaume. Yudhiṣṭhira le salue à son tour et lui demande des nouvelles de sa santé et de celle de Gāndhārī. Il demande où est Vidura. Vidura fait une brève apparition et, voyant du monde, s’éloigne. Yudhiṣṭhira le suit. Vidura s’arrête et, s’appuyant à un arbre, fixe Yudhiṣṭhira et se fond en lui. Il ne reste plus que son corps sans vie. Yudhiṣṭhira se rappelle alors qu’il est lui-même, comme Vidura, - 314 - une incarnation de Dharma. Il rapporte la mort de Vidura à Dhṛtarāṣṭra. (=  ślokas)

 15. 34. Ils dorment à l’ermitage. Au matin, Yudhiṣṭhira visite l’ermitage et distribue des cadeaux. Il vient retrouver Dhṛtarāṣṭra. Vyāsa arrive. (=  ślokas)

 15. 35. Vyāsa s’enquiert de ses auditeurs : comment vont-ils, comment supportent-ils l’ascèse. Il fait l’éloge de Vidura : c’était une incarnation de Dharma, Yudhiṣṭhira également. Il propose à Dhṛtarāṣṭra d’accomplir un prodige incroyable. (=  ślokas)

 

(94) L’apparition des fils : 36-44

15. 36. De nombreux grands ṛṣi viennent les rejoindre. Après les salutations d’usage, Vyāsa renouvelle son offre à Dhṛtarāṣṭra : que désire-t-il ?. Dhṛtarāṣṭra n’a aucun vœu pour lui-même, mais il désire être rassuré sur le sort de son fils et de ses alliés : il souffre d’avoir été la cause de leur mort. (=  ślokas)

 15. 37. Gāndhārī précise la demande de Dhṛtarāṣṭra : que Vyāsa leur montre les fils de Dhṛtarāṣṭra et leurs alliés dans les mondes de l’au-delà. Kuntī s’avance et Vyāsa l’encourage à parler. (=  ślokas)

 15. 38. Kuntī révèle l’Histoire de la naissance de Karṇa : comment l’ermite Durvāsas lui a accordé de pouvoir faire venir un dieu à volonté, comment elle a voulu essayer ce don avec le soleil, comment celui-ci lui a donné un fils, Karṇa, et comment elle l’a abandonné. Vyāsa la console : elle n’a pas commis de faute. (=  ślokas)

 15. 39. Vyāsa promet d’accomplir ce qui lui a été demandé : ils verront leurs proches. Il rappelle que tous étaient des incarnations partielles de Dieux, de démons ou d’êtres célestes. Tous se rendent au bord de la Gaṅgā, où ils s’installent. (=  ślokas)

 15. 40. Vyāsa entre dans l’eau et convoque les mondes. Tous les combattants morts surgissent des eaux du fleuve, portant leurs vêtements et leurs étendards, vêtus d’un corps de lumière, en pleine gloire. (=  ślokas)

 15. 41. Ils retrouvent avec joie les survivants, sans rancune ni animosité, et leur famille. Puis, à la fin de la nuit, ils embrassent leurs épouses, s’en vont comme ils étaient venus et rejoignent les mondes d’où ils étaient venus. Vyāsa offre à leurs épouses de les suivre, et elles entrent à leur tour dans la Gaṅgā et obtiennent les mondes réservés à leurs époux. (=  ślokas)

 15. 42. Vaiśampāyana explique à Janamejaya les effets des actes : la mort et la réincarnation sont inéluctables : il ne faut pas s’en affliger. Quand les effets des actes sont épuisés, on prend un corps de lumière. - 315 -

15. 43. Janamejaya demande à voir son père. Vyāsa fait apparaître Parikṣit. Janamejaya se félicite avec Āstika de la puissance de son sacrifice, puisque son père est venu le visiter. (=  ślokas)

 15. 44. Après le prodige, Dhṛtarāṣṭra regagne son ermitage avec les Pāṇḍava. A la demande de Vyāsa, il demande à Yudhiṣṭhira de regagner son royaume. Yudhiṣṭhira insiste pour rester, puis Sahadeva, mais Kuntī les en dissuade. Ils partent, après avoir pris congé. (=  ślokas)

 

(95) L’arrivée de Nārada : 45-47

15. 45. Après deux années, Nārada vient rendre visite à Yudhiṣṭhira et rapporte la mort de Dhṛtarāṣṭra. Celui-ci s’était rendu à Gaṅgādvāra, où il se livrait à des austérités sévères, avec Gāndhārī et Kuntī. Un incendie de forêt survint, et seul Saṃjaya en réchappa. Désespoir des Pāṇḍava et lamentations des femmes. (=  ślokas)

 15. 46. Yudhiṣṭhira déplore la mort de Dhṛtarāṣṭra, de Gāndhārī et de sa mère Kuntī. Il ne comprend pas les raisons d’une mort aussi atroce. (=  ślokas)

 15. 47. Nārada lui explique que Dhṛtarāṣṭra avait laissé ses feux sans surveillance, ce qui a été la cause de l’incendie. Yudhiṣṭhira donne l’eau pour Dhṛtarāṣṭra, et effectue les rites funéraires, avec de nombreuses offrandes aux brahmanes. La vie continue, Yudhiṣṭhira se consacre à son royaume. (=  ślokas)

 

XVI. LE LIVRE DES PILONS 300 ślokas

(96) Les pilons : 1-9

16. 1. Trente-six ans après la fin de la bataille, Yudhiṣṭhira note des présages inquiétants. Il apprend la destruction des Vṛṣṇi et la mort de Kṛṣṇa. (= 11 ślokas)

 16. 2. Vaiśampāyana raconte comment les choses se sont passées. Les guerriers Vṛṣṇi se moquent d’ascètes venus leur rendre visite, en déguisant en femme Sāmba, un des fils de Kṛṣṇa, et en leur demandant ce qu’elle mettra au monde. La réponse ne tarde pas : un terrible pilon en fer, qui les détruira tous. Kṛṣṇa, apprenant cela, est résigné. Sāmba accouche d’un pilon en fer, que l’on fait réduire en poussière et jeter dans l’océan. (= 20 ślokas)

 16. 3. Des présages désastreux affligent les Vṛṣṇi. Kṛṣṇa prescrit un pèlerinage. (= 22 ślokas)

 16. 4. Suite des présages. Préparatifs pour le départ en pélerinage. Les Vṛṣṇi s’installent à Prabhāsa. Ils s’enivrent. Une querelle s’élève. Yuyudhāna se moque de Kṛtavarman et lui reproche le massacre nocturne. Kṛtavarman lui rappelle sa conduite indigne envers Bhūriśravas. Kṛṣṇa intervient. Yuyudhāna lui reproche de s’être approprié indūment le joyau Syamantaka, puis maudit Kṛtavarman et lui coupe la tête. La querelle dégénère en bataille. Kṛṣṇa ramasse une poignée d’herbe, qui se transforme en pilon de fer, et tous en font autant. Sous la multiplication de ces redoutables pilons, ils s’entre-tuent. Kṛṣṇa assiste et participe au massacre. Tout son peuple est anéanti dans ce massacre collectif. (= 46 ślokas)

 16. 5. Kṛṣṇa va retrouver son frère, Balarāma, et le trouve méditant sous un arbre. Il envoie son cocher Dāruka prévenir Arjuna de l’anéantissement des Vṛṣṇi, et lui demande de venir à Dvārakā. Il envoie Babhru, le seul survivant, protéger les femmes restées à Dvārakā. Mais Babhru est tué. Kṛṣṇa revient alors à Dvārakā. Il raconte le massacre à son père Vasudeva et lui confie les femmes, puis retourne auprès de Balarāma. Mort de Balarāma : un grand serpent blanc s’échappe de sa bouche et va rejoindre l’océan. Kṛṣṇa médite sous un arbre : il se souvient de la malédiction de Gāndhārī. Mort de Kṛṣṇa. Un chasseur le frappe par erreur d’une flèche à la plante des pieds, seul endroit où il est vulnérable. Kṛṣṇa monte au ciel en apothéose. (= 25 ślokas)

 16. 6. Arjuna arrive à Dvārakā. Il a la vision de la ville engloutie. Il console les femmes. Il va trouver Vasudeva. (= 15 ślokas)

 16. 7. Lamentations de Vasudeva. Il reproche à Kṛṣṇa de n’être pas intervenu pour arrêter le massacre. Kṛṣṇa lui a annoncé la venue d‘Arjuna et l’engloutissement de Dvārakā. Arjuna a pour mission de procéder aux cérémonies funéraires et de sauver les femmes des Vṛṣṇi. (= 22 ślokas)

 16. 8. Arjuna rassemble les conseillers et leur annonce qu’il va emmener les femmes à Indrapraṣṭa : la ville va être engloutie dans sept jours !. Mort de Vasudeva. Funérailles de Vasudeva. Arjuna se rend sur les lieux du massacre et accomplit les rites funéraires. Le septième jour, il quitte la ville avec toutes les femmes, les vieillards et les enfants. A peine ont-ils quitté la ville que celle-ci est engloutie par l’océan. Des brigands ābhīra attaquent les femmes des Vṛṣṇi. Arjuna n’arrive plus à bander son arc Gāṇḍīva; : les brigands massacrent et enlèvent les femmes. Arjuna tente de résister, mais ses flèches, jusqu’ici inépuisables, s’épuisent. Arjuna arrive au Kurukṣetra avec les rescapés, et les installe dans différentes villes. (= 74 ślokas)

 16. 9. Arjuna rencontre Vyāsa. Il lui raconte la mort de Kṛṣṇa et de Balarāma, l’anéantissement des Vṛṣṇi, l’attaque des brigands ābhīra et sa propre faiblesse. Il se lamente de la mort de Kṛṣṇa. Vyāsa le console : il a rempli sa mission, le temps est venu maintenant pour lui d’entreprendre son ultime voyage. (= 38 ślokas)

 

XVII. LE LIVRE DU GRAND DÉPART 120 ślokas

(97) Le grand départ : 1-3

17. 1. Yudhiṣṭhira décide de se retirer. Il consacre Parikṣit, accomplit les rites funéraires, distribue des largesses aux brahmanes. Il réunit son peuple et lui annonce son départ. Il s’habille d’écorce et sort de la ville avec ses quatre frères, Draupadī et un chien qui les suit. Les Pāṇḍava, toujours suivis par le chien, font route vers l’est. Arrivés au Brahmaputra, ils rencontrent Agni qui demande à Arjuna de jeter dans l’eau son arc Gāṇḍīva;. Arjuna s’exécute. Les Pāṇḍava continuent leur route vers le sud, puis vers l’ouest, aperçoivent Dvārakā engloutie, et remontent vers le nord. (= 44 ślokas)

 17. 2. Ils traversent l’Himavant et arrivent en vue du Meru. Draupadī meurt d’épuisement, puis successivement Sahadeva, Nakula, Arjuna et Bhīma. Yudhiṣṭhira trouve à chaque fois la raison de cette mort et continue imperturbablement sa route, toujours suivi du chien. (= 26 ślokas)

 17. 3. Yudhiṣṭhira rencontre Indra qui le rassure : il retrouvera ses frères et son épouse au ciel. Quant à lui, il a obtenu de monter au ciel avec son corps : qu’il vienne !. Mais Yudhiṣṭhira refuse, malgré les objurgations d’Indra, d’abandonner le chien qui lui a été fidèle. Le chien se révèle être Dharma, qui félicite Yudhiṣṭhira de sa droiture : il pourra entrer au ciel avec son corps. Yudhiṣṭhira monte sur le char d’Indra. Nārada fait l’éloge de Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira demande à aller dans le même séjour que ses frères et que Draupadī. Indra lui reproche ses attachements terrestres. (= 36 ślokas)

 

XVIII. LE LIVRE DE LA MONTÉE AU CIEL

XVIII. LE LIVRE DE LA MONTÉE AU CIEL 200 ślokas

(98) La montée au ciel : 1-5

18. 1. Yudhiṣṭhira arrive au ciel d’Indra. Il y voit Duryodhana, confortablement installé et s’insurge. Nārada cherche à le calmer : Duryodhana a suivi son devoir de kṣatriya, il a droit à sa récompense. Il faut oublier le passé. Yudhiṣṭhira demande où sont ses frères et Draupadī. (= 26 ślokas)

 18. 2. Il insiste pour les voir, ainsi que Karṇa. Les Dieux le confient à un messager qui lui montrera où ils sont. Yudhiṣṭhira suit le messager : le chemin devient toujours plus difficile, inquiétant et funeste. Ils arrivent en enfer. Le messager fait demi-tour, Yudhiṣṭhira s’apprête à le suivre quand il entend des appels : ce sont ses frères. Yudhiṣṭhira s’indigne : quelles fautes ont-ils commises pour se trouver dans un tel endroit ?. Il décide de rester avec eux. (= 54 ślokas)

 18. 3. Les Dieux viennent retrouver Yudhiṣṭhira, dissipant l’obscurité et la puanteur de l’enfer. Ils félicitent Yudhiṣṭhira et lui expliquent qu’ils faut supporter les conséquences des mauvaises actions autant que des bonnes. Après cette épreuve, il peut maintenant jouir du ciel. Dharma félicite à son tour Yudhiṣṭhira : il l’a mis à l’épreuve trois fois, et chaque fois, Yudhiṣṭhira lui a donné satisfaction. Ses frères ne se trouvaient pas réellement en enfer, il s’agissait seulement d’une illusion créée pour l’éprouver. Il peut maintenant jouir tranquillement au ciel de sa récompense. (= 41 ślokas)

 18. 4. Yudhiṣṭhira retrouve Kṛṣṇa, Karṇa, ses frères, Draupadī et tous les héros dans les différents paradis. On les lui montre dans les différents séjours qu’ils occupent. (= 19 ślokas)

 18. 5. Vyāsa explique que tous les héros ont rejoint l’être céleste, divinité ou démon, dont ils étaient l’incarnation partielle. Ugraśravas, le conteur du début, reprend la parole pour conclure l’épopée. Le Sacrifice des serpents se termine. Excellence du Mahābhārata et récompenses réservées à ceux qui le récitent. Comment le Mahābhārata a été composé par Vyāsa et répandu dans les différents mondes. Eloge du devoir.  (= 54 ślokas)

 

 

Répertoire des Histoires annexes

Histoire de Pauśya 1 - 3

Histoire de Pauloma 1 - 4. 12

Histoire de Pramadvarā 1 - 8

Histoire de Sahasrapāt 1 - 9

Histoire d’Āstika 1 - 13. 53

Histoire du Barattement de l’océan 1 - 16. 17

Histoire des Vālakhilya 1 - 27

Histoire de Jaratkāru 1 - 41. 43

Histoire de Vyāsa 1 - 54

Histoire de la naissance de Vyāsa 1 - 57

Histoire de Śakuntalā 1 - 62. 69

Histoire de Yayāti 1 - 70. 88

Histoire de la naissance de Bhīṣma 1 - 91. 94

Histoire de la Malédiction des Vasu 1 - 93

Histoire de Dīrghatamas 1 - 98

Histoire de Māṇḍavya 1 - 101

Histoire de la naissance des fils de Dhṛtarāṣṭra 1 - 107

Histoire de Pāṇḍu 1 - 109. 116

Histoire de Śāradaṇḍāyinī 1 - 111

Histoire de Vyuṣitāśva 1 - 112

Histoire de Śvetaketu 1 - 113

Histoire de la naissance des Pāṇḍava 1 - 114. 115

Histoire de Kṛpa 1 - 120

Histoire de Droṇa 1 - 121

Histoire de Ekalavya 1 - 123

Histoire de Baka 1 - 143. 152

Histoire de Citraratha 1 - 153. 173

Histoire de Tapatī 1 - 160. 163

Histoire de Vasiṣṭha 1 - 164. 173

Histoire d’Aurva 1 - 169. 171

Histoire des cinq Indra 1 - 189

Histoire d’Ambūvīca 1 - 196

Histoire de Sunda et Upasunda 1 - 200. 204

Histoire de Prabhaṃkara 1 - 207

Histoire de Vargā 1 - 208. 209

Histoire des Śārṅgaka 1 - 220. 225

Histoire de Jarāsaṃdha 2 - 16. 22

Histoire de l’oie 2 - 38

Histoire de Śiśupāla 2 - 40

Histoire de l’oiseau téméraire 2 - 41

Histoire des oiseaux qui crachaient de l’or 2 - 55

Histoire de Prahlāda 2 - 61

Histoire de la destruction de Saubha 3 - 16. 23

Histoire de Nala 3 - 50. 78

Histoire d’Agastya 3 - 94. 103

Histoire de Bhagīratha 3 - 104. 108

Histoire de Ṛṣabha 3 - 109

Histoire de Ṛṣyaśṛṅga 3 - 110. 113

Histoire de Rāma Jāmadagneya 3 - 115. 117

Histoire de Sukanyā 3 - 122. 125

Histoire de Māndhātṛ 3 - 126

Histoire de Jantu 3 - 127. 128

Histoire du faucon et de la colombe 3 - 130. 131

Histoire d’Aṣṭāvakra 3 - 132. 134

Histoire de Yavakrīta 3 - 135. 139

Histoire de Vāladhi 3 - 136

Histoire de la rencontre de Bhīma et Hanūmān 3 - 146. 150

Histoire des fleurs saughandika 3 - 146. 153

Histoire de Maṇimat 3 - 158

Histoire du boa 3 - 175. 178

Histoire du fils de Tārkṣya 3 - 182

Histoire d’Atri 3 - 183

Histoire du poisson (déluge) 3 - 185

Histoire de la grenouille 3 - 190

Histoire de Indradyumna 3 - 191

Histoire de Dhundhumāra 3 - 192

Histoire de la femme dévouée 3 - 197

Histoire d’Aṅgiras 3 - 207

Histoire de Skanda 3 - 213. 221

Histoire de Mudgala 3 - 246. 247

Histoire de Rāma 3 - 258. 275

Histoire de Sāvitrī 3 - 277. 283

Histoire de la naissance de Karṇa (2) 3 - 287. 292

Histoire de la victoire d’Indra sur Vṛtra 5 - 9. 18

Histoire des deux oiseaux 5 - 62

Histoire des montagnards et du miel 5 - 62

Histoire de Dambodbhava 5 - 94

Histoire de Mātali 5 - 95. 102

Histoire de Gālava 5 - 104. 121

Histoire de Vibhāvasu et Supratika 5 - 131. 133

Histoire d’Ambā 5 - 170. 197

Histoire de la destruction de la triple cité des démons 8 - 24

Histoire de Rāma Jāmadagneya (2) 8 - 24

Histoire du corbeau et du cygne 8 - 28

Histoire des malédictions de Karṇa 8 - 29

Histoire de Balāka 8 - 49

Histoire de Kauśika 8 - 49

Histoire de Soma 9 - 34

Histoire de Trita 9 - 35

Histoire de Maṅkanaka 9 - 37

Histoire de Mahodara 9 - 38

Histoire de Ruṣaṅgu 9 - 38

Histoire d’ārṣṭiṣena 9 - 39

Histoire de Viśvāmitra 9 - 39. 42

Histoire de Baka Dālbhya 9 - 40

Histoire de Namuci 9 - 42

Histoire de Skanda (2) 9 - 43. 45

Histoire d’Arundhatī 9 - 47

Histoire de Srucāvatī 9 - 47. 48

Histoire d’Asita Devala 9 - 49

Histoire de Dadhīca 9 - 50

Histoire de Sārasvata 9 - 50

Histoire de la vieille fille 9 - 51

Histoire du Kurukṣetra 9 - 52

Histoire de la malédiction de Kṛṣṇa 11 - 25

Histoire de Śaṅka et Likhita 12 - 24

Histoire d’Hayagrīva 12 - 25

Histoire de Suvarṇaśtīvin 12 - 30. 31

Histoire de Cārvāka 12 - 39

Histoire de Rāma Jāmadagneya (3) 12 - 49

Histoire de Māndhātṛ (2) 12 - 64

Histoire de Kṣemadarśa 12 - 105

Histoire du chacal et du tigre 12 - 112

Histoire du chameau 12 - 113

Histoire de l’ascète et de son chien 12 - 117

Histoire de Prahrāda (2) 12 - 124

Histoire de Vīradyumna 12 - 126

Histoire de Kāpavya 12 - 133

Histoire des trois poissons 12 - 135

Histoire de la souris Palita et du chat Lomaśa 12 - 136

Histoire de l’oiseleur et du pigeon 12 - 141. 145

Histoire du chacal, du vautour et de l’enfant mort 12 - 149

Histoire de l’arbre et du vent 12 - 150. 151

Histoire du brahmane Gautama 12 - 162. 167

Récit de la création 12 - 200

Histoire de Janaka 12 - 211. 212

Divisions du temps 12 - 224

La création 12 - 224

Les quatre āges 12 - 224

La dissolution 12 - 225

Histoire d’Anukampaka 12 - 248. 250

Histoire de Cirakāra 12 - 258

Histoire du brahmane qui vivait de glanage 12 - 264

Histoire de Vṛtra 12 - 270. 274

Histoire d’Uśanas 12 - 278

Histoire de Śuka 12 - 309. 320

Histoire d’Indra 12 - 329

Histoire de Dīrghatamas (2) 12 - 329

Les déboires d’Indra 12 - 329

Les déboires de Śiva 12 - 329

Histoire d’Hayaśiras 12 - 335

Histoire de Dharmāraṇya 12 - 341. 352

Histoire de Mṛtyu et de Gautamī 13 - 1

Histoire de Sudarśana 13 - 2

Histoire de Viśvāmitra 13 - 4

Histoire d’Indra et du perroquet 13 - 5

Histoire du chacal et du singe 13 - 9

Histoire du śūdra et du brahmane 13 - 10

Histoire de Baṅgāśvana 13 - 12

Histoire d’Aṣṭavākra (2) 13 - 19. 22

Histoire de Mataṅga 13 - 28. 30

Histoire de Vipula 13 - 40. 43

Histoire de Cyavana 13 - 50. 51

Histoire de Kuśika 13 - 52. 56

Histoire de Nṛga 13 - 69

Histoire de Nāciketa 13 - 70

Histoire de Surabhi 13 - 76

Histoire de Skanda 13 - 84. 86

Histoire de Vṛṣādarbhi et des sept ṛṣi 13 - 94. 95

Histoire des malédictions des ṛṣi 13 - 96

Histoire de Marutta 14 - 4. 10

Histoire de Rāma (2) 14 - 29

Histoire d’Alarka 14 - 30

Histoire d’Uttaṅka 14 - 54. 57

Histoire de la mangouste 14 - 92. 93

Histoire de la naissance de Karṇa 15 - 38

Histoire de Nahuṣa 13 - 102. 103

Histoire du brahmane et du rākṣasa 13 - 125

 

Répertoire des Entretiens didactiques

Entretien d’Indra avec la vache Surabhi 3 - 10

Entretien entre Prah®āda et Bali Vairocana 3 - 29

Entretien entre Bhīṣma et Pulatsya 3 - 80. 83

Entretien entre Tārkṣya et Sarasvatī 3 - 184

Entretien du brahmane et du chasseur 3 - 198. 206

Entretien entre Draupadī et Satyabhāmā 3 - 222. 224

Entretien entre Sudhanvan et Virocana 5 - 35

Entretien du roi de Videha avec son épouse 12 - 18

Entretien entre Bṛhaspati et Vasumanas 12 - 68

Entretien entre Purūravas et Mātariśvan 12 - 73

Entretien entre Purūravas et Kaśyapa 12 - 74

Entretien entre Mucukunda et Kubera 12 - 75

Entretien entre le roi des Kaikeya et le rākṣasa qui voulait l’enlever 12 - 78

Entretien entre Kṛṣṇa et Nārada 12 - 82

Entretien entre le sage Kālakavṛkṣīya et Kṣemadarśa, le roi de Kosala 12 - 83

Entretien entre Bṛhaspati et Indra 12 - 85

Entretien entre Māndhātṛ et Utatthya 12 - 91

Entretien de Vasumanas avec Vāmadeva 12 - 93

Entretien entre Ambarīṣa et Indra 12 - 99

Entretien entre Bṛhaspati et Indra (2) 12 - 104

Entretien entre l’océan et les rivières 12 - 114

Entretien entre Vasuhoma et Māndhātṛ 12 - 122

Entretien entre Kāmanda et Aṅgāriṣṭa 12 - 123

Entretien de Duryodhana avec son père 12 - 124

Entretien entre Sumitra et Ṛṣabha 12 - 125

Entretien entre Gotama et Yama 12 - 127

Entretien entre Pūjanī et Brahmadatta 12 - 137

Entretien entre Bharadvāja et le roi Śatruṃtapa 12 - 138

Entretien entre Viśvāmitra et un hors-caste 12 - 139

Entretien entre Indrota et Janamejaya 12 - 146. 148

Entretien entre le roi Senajit et un brahmane 12 - 168

Entretien de Medhavin avec son père 12 - 169

Discours de Sampaka 12 - 170

Entretien entre le roi Yayāti et Vodhya 12 - 171

Paroles de Maṅki 12 - 171

Entretien entre l’Asura Prahlāda et le sage ājagara 12 - 172

Entretien entre Indra et un descendant de Kaśyapa 12 - 173

Entretien entre Bhṛgu et Bharadvaja 12 - 175

Entretien d’un brahmane avec Ikṣvāku,

Yama, le Temps et la Mort 12 - 192

Entretien de Manu avec Bṛhaspati 12 - 194. 199

Entretien d’un maître avec son disciple sur la délivrance 12 - 203. 210

Entretien entre Prahrāda et Indra 12 - 215

Entretien entre Indra et Bali 12 - 216. 218

Entretien entre Indra et Namuci 12 - 219

Entretien entre Indra et Bali (2) 12 - 220

Entretien entre Śrī et Indra 12 - 221

Entretien entre Jaigiśavya et Asita Devala 12 - 222

Paroles de Kṛṣṇa à Ugrasena 12 - 223

Enseignement de Vyāsa à son fils Śuka 12 - 224. 266

Entretien entre Tulādhāra et Jājali 12 - 253. 256

Entretien entre Dyumatsena et Satyavant 12 - 259

Entretien entre Kapila et la vache 12 - 260. 262

Entretien de Kundadhāra et de son adorateur 12 - 263

Entretien entre Nārada et Asita Devala 12 - 267

Paroles de Janaka à Maṇḍavya 12 - 268

Entretien entre Nārada et Samaṅga 12 - 275

Conseils d’Ariṣṭanemi à Sagara 12 - 277

Enseignement de Parāśara à Janaka 12 - 279. 287

Entretien entre les Sādhya et un cygne 12 - 288

Entretien entre Vasiṣṭha et Karālajanaka 12 - 291. 296

Entretien entre le roi Vasumant et un brahmane 12 - 297

Entretien entre Yājnavalkya et Janaka 12 - 298. 306

Entretien entre Pañcaśikha et Janaka 12 - 307

Entretien entre Janaka et Sulabhā 12 - 308

Entretien entre Nārada et Nārāyaṇa 12 - 321. 334

Entretien entre Brahmā et Śiva 12 - 338

Entretien entre Vasiṣṭha et Brahmā 13 - 6

Entretien entre Gautama et Aṅgiras 13 - 26

Entretien entre un brahmane observant le vœu de glanage et un parfait 13 - 27

Entretien entre Nārada et Kṛṣṇa 13 - 32

Entretien entre Nārada et Pañcacūdā 13 - 38

Entretien entre Bṛhaspati et Indra 13 - 61

Entretien entre Nārada et Devakī 13 - 63

Instructions de Yama au brahmane Śarmin 13 - 67

Entretien entre Brahmā et Indra 13 - 71. 73

Entretien entre Mandhatṛ et Bṛhaspati 13 - 75

Entretien entre Saudāsa et Vasiṣṭha 13 - 77. 79

Entretien entre Vyāsa et Śuka 13 - 80

Entretien entre Yama et Śaśabindu 13 - 89

Entretien entre Jamadagni et Sūrya 13 - 97. 98

Entretien entre Viṣṇu et la Terre 13 - 100

Entretien entre Manu et Suvarṇa 13 - 101

Entretien entre Śukra et Bali 13 - 101

Entretien entre un paria et un kṣatriya 13 - 104

Entretien entre Gautama et Indra 13 - 105

Entretien entre Bhagīratha et Brahmā 13 - 106

Entretien entre Vyāsa et un ver 13 - 118. 120

Entretien entre Vyāsa et Maitreya 13 - 121. 123

Entretien entre Śiva et Umā 13 - 127. 134

Entretien entre Vāyu et Arjuna Kārtavīrya 13 - 137. 142__

 

Le résumé de Vyāsa

Résumé du Mahābhārata (MBh I, 2, 70-234)

 

70. Ces cent livres, racontés autrefois par l'illustre Vyāsa, on été racontés de nouveau de la même manière par le fils du conteur, Lomaharṣaṇa,

71. Dans la forêt Naimiṣa, mais en dix-huit livres. Le résumé du Bhārata donné ici s'appelle le Résumé des Livres.  (=  ślokas)

 72. Dans le livre de Pauṣya, on décrit la grandeur d'Uttaṅka. Dans le celui de Pauloma, on présente en détail la lignée de Bhṛgu.  (=  ślokas)

 73. Dans le livre d'Āstika, on raconte l'origine de tous les serpents et celle de Garuḍa, le barattement de l'océan de lait et la naissance d'Uccaiḥśravas.  (=  ślokas)

 74. Ensuite on reprend l'histoire des nobles descendants de Bharata, racontée au roi Parikṣit tandis qu'il offrait le sacrifice des serpents.  (=  ślokas)

 75. Dans le livre des origines, on dit les origines diverses des rois, celles de Dvaipāyana (Vyāsa) et d'autres brahmanes.  (=  ślokas)

 76. On raconte les incarnations partielles des Dieux, l'origine des Daitya et des Dānava, des Yakṣa à la grande force,

77. Des éléphants, des serpents, des Gandharva et des oiseaux, et des autres sortes de créatures.  (=  ślokas)

 78. La naissance des nobles Vāsu de Bhāghīrathī (le Gange) dans la maison de Śaṃtanu, et leur ascension au ciel,

79. La naissance de Bhīṣma, de leur sperme réuni, son renoncement au royaume, sa fermeté dans le célibat,

80. Sa fidélité à sa parole, son soutien à Citrāṅgada, et lui mort, à son frère plus jeune

81. Vicitravīrya, qu'il installa au royaume. La naissance de Dharma parmi les hommes, par suite de la malédiction d'Aṇimāṇḍavya.  (=  ślokas)

 82. L'engendrement par Kṛṣṇa Dvaipāyana (Vyāsa) de Dhṛtarāṣṭra et de Pāṇḍu et des Pāṇḍava pour faire une faveur.  (=  ślokas)

 83. Le pèlerinage à Vāraṇāvata et le plan de Duryodhana, le percement du tunnel sur les conseils de Vidura,

84. La rencontre des Pāṇḍava et de Hiḍimba dans la sinistre forêt et la naissance de Ghaṭotkaca, tout cela est raconté ici.  (=  ślokas)

 85. Le déplacement incognito des Pāṇḍava, leur séjour dans la maison du brahmane, le meurtre de Baka et l'étonnement des habitants de la ville.  (=  ślokas)

 86. Après avoir vaincu Aṅgāraparvan sur les rives du Gange, Arjuna va avec tous ses frères chez les Pāñcāla.  (=  ślokas)

 87. On raconte ici les histoires de Tāpati, de Vāsiṣṭha et d'Aurva et le merveilleux récit des cinq Indra,

88. L'indignation de Drupada à l'idée que sa fille soit l'épouse des cinq, et le mariage surnaturel de Draupadī ordonné par les Dieux.  (=  ślokas)

 89. L'arrivée de Vidura et la rencontre de Keśava (Kṛṣṇa), le séjour dans la forêt Khāṇḍava et le partage par moitié du royaume.  (=  ślokas)

 90. La convention au sujet de Draupadī faite à la demande de Nārada, qui raconte à ce propos l'histoire de Sunda et Upasunda.  (=  ślokas)

 91. L'exil dans la forêt d'Arjuna, sa rencontre en chemin avec Ulūpī, le pèlerinage aux lieux saints et la naissance de Babhrūvāhana.  (=  ślokas)

 92. À Dvārakā, l'amoureuse Subhadrā est enlevée par Kirītin (Arjuna) poussé par la passion, avec l'accord de Vāsudeva (Kṛṣṇa).  (=  ślokas)

 93. À l'arrivée de Kṛṣṇa, le fils de Devakī, obtention du disque et de l'arc. Incendie de la forêt Khāṇḍava.  (=  ślokas)

 94. Naissance du resplendissant Abhimanyu, fils de Subhadrā. Maya est délivré des flammes, et le serpent (Aśvasena) est sauvé. Les fils du grand sage Mandapāla naissent de l'oiseau Śārṅgī.  (=  ślokas)

 95. On trouve tout cela en détail dans ce premier long livre, le Livre des Commencements. Vyāsa à l'éclat incomparable, y place deux cents et dix-huit chapitres.  (=  ślokas)

 96. Et le texte qu'il a vu comporte sept mille strophes et neuf cents strophes et encore quatre-vingt quatre strophes. (7984 ślokas)

97. Mais le deuxième livre est appelé le Livre de l'Assemblée, avec beaucoup d'événements. La construction par les Pāṇḍava du Palais de l'Assemblée et la rencontre des Kiṃkara,

98. La description par Nārada à la vision divine des palais des assemblées des Gardiens du Monde (des Dieux), la mise en œuvre du sacrifice royal et le meurtre de Jarāsaṃdha,

99. La libération par Kṛṣṇa des rois emprisonnés à Girivraja, et le meurtre de Śiśupāla lors de la distribution des cadeaux,

100. Les moqueries de Bhīma envers Duryodhana, envieux et dépité de voir la splendeur de ce sacrifice au Palais de l'Assemblée,

101. Ont causé sa colère; pour cela, il a organisé la partie de dés, où Śakuni a vaincu le fils de Dharma (Yudhiṣṭhira) par tricherie,

102. Où Draupadī, comme un bateau, leur a fait traverser les vagues, alors qu'ils se noyaient dans l'océan du jeu, et où le roi Duryodhana, les voyant sauvés, lança un défi aux Pāṇḍava pour une nouvelle partie de dés.  (=  ślokas)

 103. Tout cela est raconté par le sage (Vyāsa) dans le Livre de l'Assemblée. Il faut savoir qu'il compte soixante-douze chapitres,

104. Et dans ce livre, on compte deux mille strophes et cinq cents strophes et encore onze strophes. (2511 ślokas)

105. Après cela, suit le troisième livre, le long Livre de la Forêt. Le sage fils de Dharma (Yudhiṣṭhira) est suivi par les habitants de la ville.  (=  ślokas)

 106. On y trouve l'arrivée des Vṛṣṇi et des Pāñcāla, le récit du meurtre de Saubha et de celui de Kirmīra, le départ de Pārtha (Arjuna) à la splendeur sans pareille pour aller chercher des armes,

107. Son combat avec Mahādeva (Śiva) déguisé en montagnard, sa rencontre avec les Dieux et sa montée au ciel,

108. La rencontre du pieux brahmane Bṛhadaśva avec Yudhiṣṭhira désolé, qui se plaint de son malheur.  (=  ślokas)

 109. Ici est racontée la très édifiante histoire de Nala qui excite la compassion, la fermeté de Damayantī en apprenant le malheur de Nala.  (=  ślokas)

 110. Lomaśa donne aux nobles Pāṇḍava séjournant dans la forêt des nouvelles d'Arjuna au ciel.  (=  ślokas)

 111. Le pèlerinage des nobles Pāṇḍava est décrit ici, ainsi que le meurtre de Jaṭāsura.  (=  ślokas)

 112. Bhīima, à la demande de Draupadī, va sur le mont Gandhamāna, où il saccage un étang de lotus,

113. Là, il livre un très grand combat contre les Rākṣasa et les puissants Yakṣa conduits par Maṇimant.  (=  ślokas)

 114. L'histoire d'Agastya, où ce ṛṣi (Grand Ancien) mange Vātāpi, et couche avec Lopāmudra pour avoir un fils.  (=  ślokas)

 115. Tout de suite après, l'histoire du faucon et de la colombe où Indra, Agni et Dharma mettent le roi Śibi à l'épreuve,

116. L'histoire de Ṛṣyaśṛṅga, fidèle depuis l'enfance à son célibat, et celle de l'illustre Rāma, fils de Jamadagni,

117. Où sont décrits les meurtres de Kārtavīrya et des Haihaya. L'histoire de Sukanyā, où Cyavana, le descendant de Bhṛgu,

118. Fait boire le soma aux Nāsatya (les Aśvin) dans le sacrifice de Śaryāti et où cet ascète retrouve grâce à eux la jeunesse.  (=  ślokas)

 119. L'histoire de Jantu, où le roi Somaka sacrifie son fils pour obtenir des fils, et en obtient cent.  (=  ślokas)

 120. Et l'histoire d'Aṣṭavakra, où ce brahmane, ayant vaincu Bandin dans la controverse, retrouve son père, emporté dans l'océan.  (=  ślokas)

 121. Pour payer ses honoraires à son maître (Indra), Savyasācin (Arjuna), équipé d'armes divines, combat les Nivātakavaca, les habitants d'Hiraṇyapura.  (=  ślokas)

 122. Les retrouvailles de Pārtha (Arjuna) et de ses frères sur le mont Gandhamādana. L'inspection des troupeaux, où Kirītin (Arjuna) combat les Gandharva.  (=  ślokas)

 123. Leur retour au lac Dvaitavana, l'enlèvement de l'ermitage de Draupadī par Jayadratha,

124. Où Bhīma, rapide comme le vent, poursuit celui-ci. La réunion avec Mārkaṇḍeya et la série des récits.  (=  ślokas)

 125. La rencontre avec Kṛṣṇa et l'entretien avec Satyā (Satyabhāmā). L'histoire de la mesure de riz, et celle d'Indradyumna.  (=  ślokas)

 126. L'histoire de Sāvitrī, celle d'Auddālaki et celle de Vainya, et le récit très détaillé du Rāmāyaṇa.  (=  ślokas)

 127. Le vol par Puraṃdara (Indra) des boucles d'oreilles de Karṇa, L'histoire des bātons à feu, où Dharma instruit son fils, et où les Pāṇḍava, ayant obtenu un vœu, partent vers l'ouest.  (=  ślokas)

 128. Voici raconté le troisième livre, le Livre de la Forêt, dans lequel le sage Vyāsa a compté deux cents chapitres et soixante-dix moins un.  (=  ślokas)

 129. Ce livre compte onze mille strophes, et six cents strophes, et soixante-quatre strophes (11664 ślokas)

130. Sache qu'après vient le long Livre de Virāṭa. où, étant allés à la ville de Virāṭa, et ayant vu dans le cimetière un grand acacia, les Pāṇḍava y déposent leurs armes,

131. Où ils entrent dans la ville sous des déguisements et y habitent, où Ventre-de-Loup (Bhīma) tue le vil Kīcaka,

132. Où, lors du vol de bestiaux, les Kuru sont défaits au combat par Pārtha (Arjuna) et le troupeau de Virāṭa est libéré par les Pāṇḍava,

133. Où Uttarā est donnée à Kirītin (Arjuna) comme belle-fille par Virāṭa pour lui procurer un fils tueur d'ennemis, Abhimanyu.  (=  ślokas)

 134. Ainsi est décrit le quatrième livre, le long livre de Virāṭa, dans lequel le noble Vyāsa a compté

135. Soixante-sept chapitres pleins. Écoute le nombre de strophes : dans ce livre, le sage suprême (Vyāsa) a compté deux mille strophes et cinquante strophes. (2050 ślokas)

136. L'auditeur doit savoir que le cinquième livre est le Livre des Préparatifs. Où, tandis que les Pāṇḍava résident à Upaplavya, Duryodhana et Arjuna, désireux de l'emporter, s'approchent de Kṛṣṇa.  (=  ślokas)

 137. "Que le Seigneur daigne nous venir en aide dans ce combat". Où, à ces mots, le sage Kṛṣṇa répond :

138. "Ô vaillants guerriers, moi-même comme conseiller non-combattant, ou mon armée de soldats : à qui donnerai-je quoi ?

139. Où le méchant Duryodhana, lourd d'esprit, choisit l'armée et Dhanaṃjaya (Arjuna) choisit Kṛṣṇa, comme conseiller non-combattant. (=  ślokas)

 140. Où l'illustre Dhṛtarāṣṭra envoie Saṃjaya comme messager auprès des Pāṇḍava pour négocier la paix.  (=  ślokas)

 141. Où le manque de sommeil saisit Dhṛtarāṣṭra quand il apprend que Vāsudeva (Kṛṣṇa) est à la tête des Pāṇḍava.  (=  ślokas)

 142. Où Vidura fait entendre diverses paroles de bon conseil au sage roi Dhṛtarāṣṭra.  (=  ślokas)

 143. Où Sanatsujāta fait comprendre l'être suprême au roi à l'esprit torturé et en proie au chagrin,

144. Où le lendemain, au Conseil du roi, Saṃjaya expose l'essence commune de Vāsudeva (Kṛṣṇa) et d'Arjuna,

145. Où l'illustre Kṛṣṇa, plein de compassion et désirant obtenir la paix, se rend lui-même à la ville de Nāgasāhavya (Hāstinapura),

146. Où le roi Duryodhana refuse à Kṛṣṇa la conciliation qu'il demandait pour le bien des deux partis,

147. Où Kṛṣṇa, réalisant la malveillance des conseils de Karṇa et de Duryodhana, fait voir aux rois sa maītrise de la magie,

148. Où Karṇa monte sur le char de Kṛṣṇa qui lui offre une échappatoire, mais il la refuse par orgueil,

149. Puis la sortie de la ville d'Hāstinapura des chars, des chevaux, des hommes et des éléphants et le décompte de leurs forces.  (=  ślokas)

 150 Où le roi envoie Ulūka auprès des Pāṇḍava, en ambassadeur injurieux, pour le combat du lendemain. Décompte des guerriers et de leurs chefs et histoire d'Ambā.  (=  ślokas)

 151. Voici le cinquième livre du Bhārata, nommé Livre des Préparatifs, plein de nombreux événements concernant la paix et la guerre.  (=  ślokas)

 152. Il compte cent quatre-vingt-six chapitres, six milliers de strophes et autant de centaines,

153. Et quatre-vingt-dix-huit strophes riches en austérité, dites par le noble et sagace Vyāsa. (6698 ślokas)

154. Après cela, il conte le merveilleux Livre de Bhīṣma, où Saṃjaya décrit la création du continent de Jambu,

155. Où un combat cruel et terrible se déroule pendant dix jours, et où l'armée de Yudhiṣṭhira connaît un découragement extrême,

156. Où le sage Vāsudeva (Kṛṣṇa) dissipe par des discours salvateurs le découragement et la confusion de Pārtha (Arjuna),

157. Où le grand archer Pārtha (Arjuna), ayant placé Śikaṇḍin devant lui, fait tomber Bhīṣma de son char en le frappant de ses flèches acérées.  (=  ślokas)

 158. Ainsi est raconté le cinquième Livre du Bhārata, dit en cent chapitres et dix-sept autres.  (=  ślokas)

 159. On compte cinq mille strophes et huit cents, et quatre-vingt-quatre strophes sont dites dans ce Livre, le Livre de Bhīṣma, par le pieux Vyāsa. (5884 ślokas)

160. On conte ensuite le merveilleux Livre de Droṇa, aux nombreux événements, où les Conjurés écartent Pārtha (Arjuna) du champ de bataille,

161. Où le grand roi Bhagadatta, l'égal d'Indra dans le combat, et son éléphant Supratīka sont tués par Kirītin (Arjuna),

162. Où de nombreux grands guerriers de ce monde, avec Jayadratha à leur tête, tuent Abhimanyu, ce jeune héros encore dans son adolescence,

163. Où, Abhimanyu tué, le roi Jayadratha est tué par Arjuna en colère, après qu'il ait défait sept armées et détruit au combat le reste des Conjurés.  (=  ślokas)

 164. Dans ce Livre de Droṇa, Alambusa, Śrutāyus, l'illustre Jalasamdha, le fils de Somadatta (Bhūriśravas), Virāṭa, le grand roi Drupada, Ghaṭotkaca avec d'autres sont tués.  (=  ślokas)

 165. Aśvatthaman, inexorable, son père Droṇa tué dans le combat, fait apparaître la terrible arme de Nārāyaṇa.  (=  ślokas)

 166. Voici raconté le septième long livre du Bhārata.. Ici, dans le Livre de Droṇa, beaucoup de rois ont rencontré la mort, que l'on disait de puissants héros,

167. Il y a ici soixante-dix chapitres; huit mille strophes et neuf cents,

168. Et neuf strophes encore sont comptées après réflexion, dans le Livre de Droṇa par le fils de Parāśara, cet ascète qui connaît le vrai. (8909 ślokas)

169. Vient ensuite le très merveilleux Livre de Karṇa, où le sage roi des Madra (Śalya) est nommé cocher, et où la chute des habitants de Tripura est racontée.  (=  ślokas)

 170. Violente discussion entre Karṇa et Śalya alors qu'ils se mettent en route. Karṇa raconte, plein de mépris, l'histoire du corbeau et du cygne.  (=  ślokas)

 171. Colère de Yudhiṣṭhira et Kirītin (Arjuna) l'un contre l'autre. Où le grand guerrier Karṇa est tué par Arjuna dans un duel de chars.  (=  ślokas)

 172. Les familiers du Bhārata déclarent que c'est le huitième Livre. Il y a soixante-neuf chapitres dans le Livre de Droṇa et quatre mille neuf cents strophes. (4900 ślokas)

173. Puis le merveilleux Livre de Śalya est conté. Les principaux chefs de l'armée étant morts, Śalya est fait commandant en chef.  (=  ślokas)

 174. Dans le Livre de Śalya sont racontés un par un les différents combats qui ont lieu et la destruction des chefs des Kuru,

175. La mise à mort de Śalya par le grand guerrier Dharmarāja (Yudhiṣṭhira) et le grand combat à la massue sont contés.  (=  ślokas)

 176. Voici raconté le neuvième Livre, plein de merveilles et de sens. Les experts comptent cinquante-neuf chapitres.  (=  ślokas)

 177. De nombreux événements sont racontés en trois mille et deux cent vingt strophes composées par cet ascète (Vyāsa) qui fait la gloire des Kaurava. (3220 ślokas)

178/179. Ensuite je dirai le terrible Livre de l'Attaque nocturne, où les trois guerriers Kṛtavarman, Kṛpa et Drauṇi (Aśvatthāmā), couverts de sang rencontrent le soir, après le départ des Pāṇḍava, l'inflexible roi Duryodhana, la cuisse brisée,

180. Et où le grand guerrier Drauṇi (Aśvatthāmā), dans une forte colère, promet : "Je ne quitterai pas mon armure avant d'avoir tué tous les Pāñcāla, à commencer par Dhṛṣṭadyumna, et les Pāṇḍava avec leurs compagnons".  (=  ślokas)

 181. Où ces vaillants guerriers, Drauṇi (Aśvatthāmā) en tête, tuent dans la nuit les Pāñcāla et leur entourage, endormis et confiants.  (=  ślokas)

 182. Où les fils de Pṛthā et le grand guerrier Sātyaki (Yuyudhāna) échappent au massacre, par la force de Kṛṣṇa et les autres sont massacrés,

183. Où Draupadī, désespérée de la mort de ses fils, de son père, de ses frères, de parents, décidée à jeūner à mort, s'assied près de ses maris.  (=  ślokas)

 184. Où Bhīma au courage effrayant, à ces paroles de Draupadī, poursuit furieusement le fils de son maître Droṇa (Aśvatthāmā),

185. Où Drauṇi (Aśvatthāmā) en colère, poussé par le destin, et par peur de Bhīmasena, lance son arme en disant ; "Pour la destruction des Pāṇḍava !"

186. Où Kṛṣṇa dit, "Que cela ne soit pas !" détruisant ainsi le vœu d'Aśvatthāmā et où Phalguṇa (Arjuna) détruit son arme avec sa propre arme,

187. Les malédictions réciproques et d'abord celles de Drauṇi (Aśvatthāmā) et Dvaipāyana (Vyāsa). Lors d'une offrande de l'eau à tous les rois,

188. Est racontée la naissance secrète de Karṇa, le fils de Pṛthā [En fait cet épisode se trouvera au quinzième Livre, le Livre du Séjour en Forêt]. Ceci est le dixième Livre raconté par le barde, le Livre de l'Attaque Nocturne.  (=  ślokas)

 189. Dans ce Livre, dix-huit chapitres sont dits par le noble (Vyāsa),. Le total des strophes dites est de huit cents,

190. Et soixante-dix strophes, le Livre de l'Attaque Nocturne et le Livre des Joncs ayant été réunis ensemble par ce sage au grand discernement (Vyāsa). (870 ślokas)

191. Ensuite, on récite ce Livre des Femmes qui soulève la pitié, où l'on rappelle la longue et très pitoyable plainte des femmes des héros et la fureur tranquille et la sérénité de Gāndhārī et de Dhṛtarāṣṭra,

192. Quand ils voient ces guerriers tués au combat, ces héros qui n'ont pas fui la fin que leur assignait le destin, leurs fils, leurs frères, leurs pères,

193. Où le très glorieux roi, fidèle à la Loi, le meilleur des rois, (Dhṛtarāṣṭra) fait brûler leurs corps, conformément aux Écritures.  (=  ślokas)

 194. Ceci est le onzième grand Livre, très pitoyable. Dans ce livre sont contés vingt-sept chapitres,

195. Et sept cents strophes et soixante-quinze. Le récit du Bhārata a été écrit par son noble auteur (Vyāsa) pour produire dans l'esprit de l'homme de bien le découragement et les larmes. (775 ślokas)

196. Ensuite vient le Livre de l'Apaisement, le douzième, qui éveille l'intelligence, où le Roi-très-Juste Yudhiṣṭhira tombe dans le désespoir pour avoir causé la mort de ses pères, de ses frères, de ses fils, de ses parents et de ses alliés.  (=  ślokas)

 197. Dans le Livre de l'Apaisement, sont exposés les devoirs du "lit de flèches", que les rois qui désirent savoir la juste manière de se conduire doivent connaître,

198. Les devoirs en cas d'adversité, illustrant le temps et la cause – les connaissant, l'homme connaît tout - et enfin les devoirs variés de la délivrance sont contés très en détail.  (=  ślokas)

 199. Ceci est le douzième Livre, cher aux hommes sages. Il faut savoir qu'on y trouve trois cents chapitres et trente chapitres et neuf, riches en austérités,

200. On dit que quatorze mille strophes y sont contées et cinq cents et vingt-cinq. (14525 ślokas)

201. Puis, après, il faut connaître l'excellent Livre de l'Enseignement où Yudhiṣṭhira, le roi des Kuru, revient dans son état naturel après avoir entendu l'opinion bien arrêtée de Bhīṣma, le fils du Gange, au sujet du devoir

202. La pratique de la morale et de l'intérêt y est exposée en entier, et les différents avantages des différentes sortes de dons.  (=  ślokas)

 203. Ainsi que les différents récipients et les règles qui président aux dons, l'utilisation des règles de bonne conduite et la voie supérieure de la vérité.  (=  ślokas)

 204. Ceci est le suprême Livre de l'Enseignement, qui relate bien des événements. La montée au ciel de Bhīṣma y est racontée.  (=  ślokas)

 205. C'est le treizième Livre, qui donne une opinion décisive sur la Loi. On y trouve cent et quarante six chapitres et six mille strophes et sept cents. (6700 ślokas)

206. Puis est conté le quatorzième Livre, du nom de Livre du Sacrifice du Cheval, où l'on trouve l'excellent récit de Saṃvarta et Marutta,

207. L'acquisition du trésor d'or et la naissance de Parikṣit, brûlé auparavant par l'arme d'Agni, mais ressuscité par Kṛṣṇa,

208. Les combats d'Arjuna avec des princes jaloux en divers endroits alors qu'il suivait les errances du cheval lāché.  (=  ślokas)

 209. On y montre Dhanaṃjaya (Arjuna) en danger dans son combat avec Babhrūvāhana, le fils de Citrāṅgadā. Histoire de la mangouste au grand sacrifice du cheval.  (=  ślokas)

 210. Ainsi a été conté le très merveilleux Livre du Sacrifice du Cheval. On y prononce cent chapitres et trente trois chapitres,

211. Et Vyāsa, qui connaît le vrai, y compte précisément trois mille strophes et cent et vingt strophes (3120 ślokas)

212. Ensuite on rappelle le quinzième Livre, le Livre du Séjour en Forêt, où le roi Dhṛtarāṣṭra quitte le royaume et où, accompagné de Gāndhārī, il va avec Vidura dans un ermitage,

213. Et où, le voyant partir, la juste Pṛthā (Kuntī), qui se plaīt à obéir aux anciens, quitte le royaume et ses fils et le suit.  (=  ślokas)

 214. Où le roi voit ses fils, ses petits-fils et les autres rois, tués et partis dans l'autre monde, revenir à nouveau

215. Et, ayant vu ce prodige incroyable par la grâce du ṛṣi Kṛṣṇa (Vyāsa), il surmonte son chagrin et, avec sa femme, obtient la perfection suprême,

216. Où, entrant dans Dharma, Vidura obtient le salut, ainsi que le sage et obéissant Saṃjaya à la grande mesure, le fils de Gavalgaṇa,

217. Où le Roi-très-Juste Yudhiṣṭhira voir Nārada et entend de sa bouche la grande destruction des Vṛṣṇi.  (=  ślokas)

 218. Ceci est le merveilleux Livre du Séjour en Forêt. Ce livre compte quarante deux chapitres,

219. Et Vyāsa, qui connaît le vrai, y compte mille strophes et cinq cents strophes et six strophes. (1506 ślokas)

220. Sache que vient ensuite l'effroyable Livre des Pilons, où les puissants guerriers qui avaient souffert la morsure des épées dans le combat, sont broyés par le chātiment de Brahmā aux bords de l'océan,

221. Et, ayant bu de l'alcool dans une beuverie et poussés par le destin, ils s'entre-tuent avec des touffes d'herbe prenant l'aspect de pilons,

222. Où, ayant apporté une destruction totale, Rāma et Kṛṣṇa ne survivent pas au temps qui détruit tout, arrivé également pour eux,

223. Où le puissant Arjuna, étant allé à Dvāravatī, et la voyant privée des Vṛṣṇi, tombe dans le désarroi et dans une grande peine.  (=  ślokas)

 224. Après avoir salué son oncle maternel Śauri (Vasudeva), le meilleur des Yadu, il voit le grand massacre des héros Yadu sur le lieu de leur beuverie

225. Et ordonne les cérémonies funéraires pour les corps de Vāsudeva (Kṛṣṇa) et du noble Rāma, et ceux des Vṛṣṇi, selon leur rang.  (=  ślokas)

 226. Prenant avec lui les vieillards et les enfants de Dvāravatī, il vit avec une grande détresse la défaite de son arc Gāṇḍīva,

227. La faillite de toutes ses armes divines, la destruction des femmes des Vṛṣṇi, l'impermanence des pouvoirs.  (=  ślokas)

 228. Désespéré, poussé par les paroles de Vyāsa, arrivé auprès du Roi-très-Juste (Yudhiṣṭhira), il choisit le renoncement.  (=  ślokas)

 229. Ainsi est conté le seizième Livre, le Livre des Pilons; il compte huit chapitres et trois cents strophes. (300 ślokas)

230. Après celui-ci, on rappelle le Livre du Grand Départ, le dixseptième, où les vaillants Pāṇḍava, ayant quitté le royaume,

accompagnés par la divine Draupadī, obtiennent la perfection suprême.  (=  ślokas)

 231. on y trouve trois chapitres et Vyāsa, qui connaît le vrai, y compte cent strophes, et vingt strophes. (120 ślokas)

232. Il faut savoir que vient ensuite le divin, surnaturel Livre du Ciel. Ce livre compte cinq chapitres et les ascètes y comptent deux cents strophes. (200 ślokas)

233. Ainsi sont énumérés les dix-huit Livres sans exception. Parmi les annexes, on cite la Généalogie de Hari et le Livre du Futur.  (=  ślokas)

 234. Ainsi le Bhārata en entier compte dix-huit Livres, dix-huit sont les armées rassemblées, avides de combattre, et la grande et cruelle bataille dure dix-huit jours.  (=  ślokas)

 235. Un brahmane qui connaît les quatre Veda, leurs commentaires et les Upaniṣad, mais ne connait pas ce récit, ne possède pas vraiment la connaissance.  (=  ślokas)

 236. S'il a entendu ce récit délectable, il ne se plaira pas à en entendre un autre; le cri du corbeau paraîtrait discordant après le chant du rossignol.  (=  ślokas)

 237. De ce récit sublime naît l'inspiration des poète, comme des cinq éléments naissent les arrangements des trois mondes.  (=  ślokas)

 238. Les anciennes légendes vivent dans le domaine de ce récit comme les quatre sortes de créatures vivent dans celui de l'espace.  (=  ślokas)

 239. Sur ce récit s'appuient tous les travaux et toutes les vertus, comme sur l'activité multiple du cerveau s'appuient les manifestations des sens.  (=  ślokas)

 240. Il n'y a aucune histoire ici-bas qui ne repose sur ce récit, comme il n'y a aucune vie ici-bas qui ne repose sur les aliments.  (=  ślokas)

 241. Les meilleurs poètes tirent profit de ce récit, comme les serviteurs qui désirent des avantages tirent profit d'un maître aimable.  (=  ślokas)

 242. Celui qui étudie le Bhārata comme il a été récité, Quand il est tombé des lèvres de Dvaipāyana (Vyāsa),

Immense, pur, salutaire, purificateur, propice, Qu'a-t-il besoin des eaux de Puṣkara ?

243. Ce grand récit, édifiant et incomparable, entendu comme ici dans l'ordre des chapitres, depuis le début, Devient pour les hommes un bain de bonheur Comme avoir un bateau pour l'immense océan.  (=  ślokas)