emprunté à Gilles Schaufelberger et Guy Vincent
(les
chapitres que j’ai traduits sont surlignés en jaune)
En plus de
la division en dix-huit
livres, il existe également dans le Mahābhārata
une division en cent sections
(énumérées en Mah. I,2 34-69).
I.
LE LIVRE DES COMMENCEMENTS 7984 ślokas (4)
Histoire de Pauloma : 4-12 (8)
La maison de laque : 124-138 (11)
Histoire de Citraratha : 153-173 (12)
Choix de Draupadī : 174-185 (14)
L’arrivée de Vidura : 192-198 (15)
La prise du royaume : 199 (16)
Séjour d’Arjuna dans la forêt : 200-210 (17)
Enlèvement de Subhadrā : 211-212 (19)
Incendie de la forêt Khāṇḍava
: 214-225 II.
LE LIVRE DE L’ASSEMBLÉE 2511 ślokas (20)
Le Palais de l'Assemblée : 1-11 (22)
La mort de Jarāsaṃdha
: 18-22 (23)
La conquête du monde : 23-29 (24)
Le sacrifice de la consécration royale : 30-32 (25)
Réception des dons : 33-36 (28)
Les suites de la partie de dés : 66-72 III.
LE LIVRE DE LA FORÊT 11664 ślokas (32)
Séjour d’Arjuna chez d’Indra : 43-79. (35)
Le combat des Yakṣa
: 155-172 (37)
La séance avec Mārkaṇḍeya
: 179-221 (38)
Entretien de Draupadī et Satyabhāmā : 222-224 (39)
L’inspection des troupeaux : 225-243. (40)
Le rêve de la gazelle : 244 (41)
La mesure de riz : 245-247 (42)
L’enlèvement de Draupadī : 248-283 (43)
Le vol des boucles d’oreille : 284-294 (44)
La perte des bātons à feu : 295-299 (= Schaufelberger-Vincent IV 68-101) IV.
LE LIVRE DE VIRĀTA 2050 ślokas (45)
Histoire de Virāṭa
: 1-13 (46)
Meurtre de Kīcaka : 13-23 (47)
L’enlèvement du troupeau : 24-62 V.
LE LIVRE DES PRÉPARATIFS 6698 ślokas (50)
L’ambassade de Saṃjaya
: 22-32 (54)
L’ambassade du Seigneur : 70-137 (55)
La tentation de Karṇa
: 138-148 (57)
L’investiture de Bhīṣma
: 153-156 (58)
L’ambassade d’Ulūka : 157-160 (59)
Le décompte des guerriers : 161-169. (60)
Histoire d’Ambā : 170-197 VI.
LE LIVRE DE BHīSHMA 5884 ślokas (61)
La description du Jambūdvīpa : 1-11 (63)
Le chant du Seigneur (Bhagavadgītā) : 14-40 (64)
La chute de Bhīṣma
: 41-117 VII.
LE LIVRE DE DRONA 8909
ślokas (65)
Consécration de Droṇa
: 1-15 (66)
Mort des conjurés : 16-31 (69)
Mort de Jayadratha : 61-121 (70)
Mort de Ghaṭotkaca :
122-154 (72)
L’ arme de Nārāyaṇa
: 166-173 VIII.
LE LIVRE DE KARNA 4900
ślokas IX.
LE LIVRE DE ŚALYA 3220 ślokas (77)
Le combat à la massue : 54-64 X.
LE LIVRE DE L’ATTAQUE NOCTURNE 870 ślokas (79)
Les joncs : 10-18. (= ślokas) XI.
LE LIVRE DES FEMMES 775 ślokas (82)
La cérémonie funéraire : 26 XII.
LE LIVRE DE L’APAISEMENT 14525 ślokas (85)
La distribution des maisons : 44 (86)
Les devoirs du roi : 50-127 XIII.
LE LIVRE DE L’ENSEIGNEMENT 6700 ślokas (90)
Montée au ciel de Bhīṣma
: 153. 154 XIV. LE LIVRE DU SACRIFICE ROYAL XIV.
LE LIVRE DU SACRIFICE ROYAL 3120 ślokas (91)
Le sacrifice du cheval : 1-15 (92)
Le deuxième chant du Seigneur (Anugītā) : 16-501 XV. LE LIVRE DU SÉJOUR EN FORÊT XV.
LE LIVRE DU SÉJOUR EN FORÊT 1506 ślokas (93)
Le séjour dans l’ermitage : 1-35 (94)
L’apparition des fils : 36-44 (95)
L’arrivée de Nārada : 45-47 XVI.
LE LIVRE DES PILONS 300 ślokas XVII. LE LIVRE DU GRAND DÉPART XVII.
LE LIVRE DU GRAND DÉPART 120 ślokas XVIII. LE LIVRE DE LA MONTÉE AU CIEL XVIII.
LE LIVRE DE LA MONTÉE AU CIEL 200 ślokas Répertoire des Entretiens didactiques
I. LE LIVRE DES COMMENCEMENTS 7984 ślokas
(1) Table des matières : 1
Ugraśravas est le narrateur 1.1. Le barde Ugraśravas, fils de Lomaharśana, arrive chez
le brahmane Śaunaka qui conduit une session sacrificielle qui se tient
tous les douze ans dans la forêt Naimiṣa. Il raconte qu’il a assisté
avec son père au Sacrifice des Serpents offert par Janamejaya, où il a
entendu, récité par Vaiśampāyana, le Mahābhārata de Vyāsa. Les brahmanes lui demandent
de le réciter. Ugraśravas fait l’éloge du Mahābhārata. Vyāsa a composé le Mahābhārata, d’abord en
vingt-quatre mille strophes. C’est
le noyau de l’histoire que voici résumé. Pāṇḍu vit dans la forêt. Ses
cinq fils, les Pāṇḍava, sont élevés dans les ermitages de la
forêt, puis présentés à la cour de Dhṛtarāṣṭra et
vivent avec leurs cousins. Arjuna gagne Draupadī. Yudhiṣṭhira
est consacré roi. Jalousie de Duryodhana. Duryodhana propose une partie de
dés. Dhṛtarāṣṭra approuve par faiblesse pour son fils.
Après la grande bataille et la défaite qui s’en suit, Dhṛtarāṣṭra
se lamente : il évoque les prouesses des Pāṇḍava et les
affronts qu’ils ont subis, il passe en revue les différentes épisodes de la
bataille et conclut à chaque fois que la victoire sera impossible. Dhṛtarāṣṭra
souhaite mourir, mais Saṃjaya le réconforte : on ne peut éviter le
destin. Ugraśravas fait l’éloge du Mahābhārata et montre les
récompenses attachées à sa lecture : il pèse plus que les quatre veda. (= 210 ślokas) (2)
Contenu : 2
1. 2. Ugraśravas décrit le Samantapañcaka. Autrefois, Rāma,
après avoir détruit à plusieurs reprises tous les kṣatriya, a rempli
cinq lacs de leur sang. C’est là qu’a eu lieu la guerre entre les Kaurava et
les Pāṇḍava : dix-huit armées s’y sont entre-tuées. Les
brahmanes demandent ce qu’est une “armée” et Ugraśravas en donne
la composition. La bataille a duré dix jours sous le commandement de Bhīṣma,
cinq sous celui de Droṇa, deux sous celui de Karṇa, un sous celui
de Śalya, puis ce fut le massacre nocturne. Ugraśravas donne le titre des [les
chapitres 3 à 53 ont pour objet d’expliquer l’origine du sacrifice des serpents
pendant lequel Ugraśravas et son père Lomaharśana ont entendu Vaiśampāyana réciter le Mahābhārata de Vyāsa]
(3)
Histoire de
Pauśya : 3
1. 3. Les frères de Janamejaya ont battu sans raison le fils de la
chienne Saramā. Celle-ci maudit Janamejaya : un danger imprévisible
s’abattra sur lui. Janamejaya se choisit un percepteur : Somaśravas,
fils de Śrutaśravas qui a fait vœu de donner aux brahmanes tout ce
qu’ils demanderaient. Le guru Dhaumya āyoda envoie son élève āruṇi
boucher une fuite dans une digue. Celui-ci ne trouve pas d’autre moyen que de
se mettre lui-même dans la fente. Son maître le félicite. Dhaumya envoie un
autre élève, Upamanyu, garder ses vaches et lui interdit successivement tout
moyen de se procurer de la nourriture. Affamé, Upamanyu mange des feuilles
qui le rendent aveugle. Il est guéri par les Aśvin qu’il invoque et son
maître le félicite. Daumya éprouve son troisième élève, Veda, en l’obligeant
à rester à la maison et à exécuter tous les travaux. A la fin, il est
satisfait et le félicite. Veda est choisi comme précepteur par Janamejaya et
Pauśya. Il charge son élève Uttaṅka de s’occuper de la maison en
son absence. A son retour, il félicite son élève et lui donne son congé.
C’est sa femme qui fixera le cadeau de fin d’études. Celle-ci demande les
boucles d’oreille de l’épouse de Pauśya pour les porter à une cérémonie
qui doit avoir lieu dans quatre jours. L’épouse de Pauśya les lui donne
et l’avertit que le serpent Takṣaka les convoite. Dispute avec
Pauśya à propos de nourriture impure. Uttaṅka retourne chez son
maître. En route, il se fait voler les boucles d’oreille. Le voleur n’est
autre que Takṣaka déguisé en mendiant. Le serpent fuit sous terre et
Uttaṅka le suit. Après diverses péripéties, il récupère les boucles
d’oreille en enfumant la demeure des serpents. Il arrive à temps pour les
donner à la femme de son maître. Il part ensuite chez Janamejaya et le
convainc de se venger de Takṣaka. (=
195 ślokas)
[Première raison du sacrifice des
serpents :
se venger de Takṣaka]
(4) Histoire de Pauloma : 4-12
1. 4. Ugraśravas est prié d’attendre que la session
sacrificielle de Śaunaka soit terminée. (=
11 ślokas) 1. 1. 6. Le démon enlève Pulomā. Celle-ci se met
en colère et l’enfant, Cyavana, naît prématurément. Son éclat consume le
démon. Colère de Bhṛgu quand il apprend ce qui s’est passé. Il maudit
Agni qui l’a trahi : “Tu mangeras n’importe quoi !” (= 13 ślokas) 1. 7. Agni n’a fait que dire la vérité, on ne peut le lui reprocher.
Il est la “bouche des Dieux” : comment pourrait-il manger n’importe quoi ?.
Il fait grève de sacrifice et se retire des feux des brahmanes. Les Dieux se
plaignent à Brahmā. Brahmā apaise Agni : ce n’est pas toi qui
mangeras n’importe quoi, seulement tes flammes, et tout ce que tu brûleras
sera purifié. Le feu reprend sa place. (=
26 ślokas) 1. 8. Histoire de Pramadvarā. Un
ermite, Sthūlakeśa, recueille Pramadvarā, la fille d’une
apsaras et l’élève. Ruru, le petit-fils de Cyavana, la demande pour femme.
Quelques jours avant la date du mariage, Pramadvarā est mordue par un
serpent et meurt. (= 22 ślokas) 1. 9. Ruru se lamente. Un messager des Dieux lui
offre la vie de Pramadvarā contre la moitié de la sienne. Yama accepte
de ressusciter Pramadvarā. Ils vivent heureux, et Ruru jure de se venger
des serpents. Histoire de Sahasrapāt. Un jour, il menace de son
bāton une grosse couleuvre. (= 22 ślokas) 1. 10. La couleuvre lui remontre qu’elle n’est pas venimeuse.
Ruru l’épargne et lui demande son histoire. Elle était autrefois un ascète,
du nom de Sahasrapāt, transformé en serpent par la malédiction d’un
brahmane. (= 8 ślokas) 1. 11. Sahasrapāt avait fait peur à son maître
Khagama avec un serpent fait d’herbes.
Khagama le maudit et le transforme en serpent. Sahasrapāt le supplie de
l’épargner, et le brahmane, qui ne peut revenir sur sa parole, lui promet
qu’il retrouvera sa forme quand il aura rencontré Ruru. Sahasrapāt
retrouve sa forme et prêche la non-violence. Il propose à Ruru l’histoire
d’Āstika. (= 17 ślokas) 1. 12. Mais il disparaît. Ruru va demander à son
père l’histoire d’Āstika. (= 5 ślokas) [Deuxième raison du sacrifice des
serpents :
venger Pramadvarā]
(5) Histoire d’Āstika : 13-53
1. 13. Le père d’Āstika est un grand ascète, du nom de
Jaratkāru, qui a fait vœu de chasteté. Un jour il voit ses ancêtres
suspendus au dessus d’un abîme, la tête en bas, accrochés à une touffe
d’herbe dont un rat ronge la racine. Il les interroge. C’est parce que
Jaratkāru, leur unique descendant, ne veut pas avoir d’enfant, et qu’ils
sont donc privés de descendance. Ils l’exhortent à prendre femme.
Jaratkāru accepte de mauvaise grâce : il faudra que cette épouse porte
le même nom que lui, et lui soit donnée gratuitement. Il part donc à la
recherche d’une épouse et n’en trouve pas, jusqu’au jour où il rencontre le
serpent Vāsuki qui lui offre sa sœur Jaratkāru !. Tout cela était
prévu de longue date, depuis que les serpents avaient été maudits par leur
mère et condamnés à être brûlés au cours du sacrifice de Janamejaya. Le fils
de Jaratkāru, Āstika, devait sauver les serpents. (= 45 ślokas) 1. 14. Aux débuts des
temps, deux filles de Dakṣa, Kadrū et Vinatā, épousent
Kaśyapa. Elles choisissent, Kadrū d’avoir mille fils, Vinatā
d’en avoir deux. Kaśyapa en accorde un et demi à Vinatā. Kadrū
pond mille œufs, Vinatā deux. Les œufs sont placés dans des jarres
humides. Au bout de cinq cents ans, naissent mille serpents des œufs de Kadrū.
Vinatā, impatiente, brise un de ses œufs et découvre un enfant, Aruṇa,
qui n’a que la moitié supérieure du corps. Aruṇa devient cocher du
soleil. Garuḍa naît après cinq cents ans encore. (= 23 ślokas) 1. 15. Les deux sœurs
aperçoivent le cheval Ucchaiḥśravas, né du barattement de l’océan.
Plus loin encore dans le temps, les Dieux, accablés par la vieillesse et la
faim étaient allés trouver Brahmā sur le mont Meru. Description du mont
Meru. Viṣṇu leur conseille de baratter l’océan pour obtenir la
liqueur d’immortalité (amṛta). (= 13 ślokas) 1. 16. Le barattage de
l’océan. Aidés par le serpent Śeṣa, les Dieux prennent le mont
Mandara comme partie mobile de la baratte. Ils le soulèvent, le retournent,
en font reposer la pointe sur le dos du roi des tortues au fond de l’océan,
prennent Vāsuki comme corde, et, avec les démons, commencent à baratter
l’océan. Transformation des eaux. De l’océan sortent alors Soma,
Śrī, le cheval Ucchaiḥśravas, le joyau Kaustubha, puis
enfin Dhavantari portant la liqueur d’immortalité dans une fiole blanche. Les
démons se précipitent pour s’en emparer. (= 40 ślokas) 1. 17. Les démons se
jettent sur les Dieux qui boivent vite la liqueur d’immortalité. Le démon
Rāhu essaye d’en profiter, mais il est dénoncé par le soleil et la lune.
Viṣṇu lui tranche la tête. Combat des Dieux et des démons. Viṣṇu
crée son disque. Suite du combat, à coup de montagnes entières. Les démons
sont vaincus et se réfugient dans la mer et sous la terre. Les Dieux cachent
la liqueur d’immortalité. (= 30 ślokas) 1. 18. Kadrū et
Vinatā parient sur la couleur de la queue du cheval Ucchaiḥśravas,
l’esclavage comme enjeu. Kadrū demande à ses mille fils de se faire
crins noirs et de s’attacher à la queue du cheval. Ils refusent et elle les
maudit : vous serez brûlés au cours du sacrifice offert par Janamejaya. (= 11 ślokas) 1. 19. Kadrū et
Vinatā arrivent au bord de l’océan. Description de l’océan. (= 17 ślokas) 1. 20. Elles voient Ucchaiḥśravas,
la queue noire de serpents. Vinatā devint esclave de Kadrū. Pendant
ce temps, Garuḍa brise sa coquille et naît. Son éclat est insoutenable.
Les Dieux font son éloge et le prient d’atténuer son éclat qui brûle le
monde. Garuḍa accepte et rejoint sa mère avec Aruṇa. Le soleil
s’était mis en tête de brûler les mondes. Les Dieux demandent un remède à
Brahmā. Aruṇa est placé sur le char du soleil, devant lui, pour
absorber son éclat. (= 15 ślokas) 1. 21. Kadrū ordonne
à Vinatā de la porter à Ramanīyaka. Garuḍa se charge des
serpents qu’il porte sur son dos. Il s’approche du soleil pour les brûler.
Kadrū invoque Indra. Louanges à Indra. (= 17 ślokas) 1. 22. Indra fait
pleuvoir. (= 5 ślokas) 1. 23. Description de
l’île de Ramanīyaka. Vinatā explique à Garuḍa qu’elle est
esclave de Kadrū. Garuḍa demande ce qu’il doit faire pour la
libérer, et les serpents demandent la liqueur d’immortalité. (= 12 ślokas) 1. 24. Garuḍa
demande ce qu’il peut manger. Sa mère lui indique les Niṣāda et
lui enjoint de ne pas tuer de brahmane. Il les reconnaîtra au feu qui
brûlerait son gosier. Il dévore les Niṣāda. (= 14 ślokas) 1. 25. Il a avalé par
mégarde un brahmane et le laisse ressortir. Il repart et rencontre son père
Kaśyapa en route. Il a toujours faim et demande une autre nourriture.
Kaśyapa raconte l’Histoire de Vibhāvasu et Supratīka.
Ce sont deux frères qui se querellent pour une question d’héritage. Ils se
maudissent mutuellement, deviennent éléphant et tortue et continuent à se
battre. Il n’a qu’à les manger !. Garuḍa se saisit de l’éléphant et de
la tortue et s’envole. Il se pose sur la maîtresse branche de l’arbre Rohina,
longue de cent lieues. La branche casse. (= 33 ślokas) 1. 26. La branche est
habitée par des Vālakhilya, la tête en bas. Pour ne pas leur faire de
mal, Garuḍa saisit la branche et s’envole avec elle. Il ne sait où se
poser. Il arrive au mont Gandhamādana où son père Kaśyapa se livre
à l’ascèse. Kaśyapa persuade les Vālakhilya de quitter la branche.
Garuḍa se débarrasse de la branche sur une montagne déserte, dévore
l’éléphant et la tortue et s’envole à nouveau. Des présages funestes
assaillent les Dieux. Indra en demande la raison à Bṛhaspati. Celui-ci
lui explique que, par sa faute, Garuḍa s’apprête à voler la liqueur
d’immortalité. Les Dieux renforcent les défenses autour de la liqueur
d’immortalité. (= 47 ślokas) 1. 27 Histoire des
Vālakhilya. Les Dieux offrent leurs services à Kaśyapa qui
sacrifiait pour avoir un fils et il leur demande de lui apporter du bois.
Indra apporte un énorme fagot. En route, il rencontre les Vālakhilya qui
portent un fétu et manquent se noyer dans une flaque d’eau laissée dans
l’empreinte d’une vache. Il les enjambe avec mépris. Les Vālakhilya
entreprennent alors un grand sacrifice pour demander un autre Indra.
Kaśyapa intercède pour le compte d’Indra. Ainsi naîtra Garuḍa,
mais il deviendra l’ami d’Indra. (= 35 ślokas) 1. 28. Garuḍa fond
sur les Dieux et les aveugle de poussière. Vāyu disperse la poussière.
Combat entre Garuḍa et les Dieux. Garuḍa disperse les Dieux. Un
mur de feu empêche sa progression. Garuḍa se fait mille bouches et
écope les rivières pour éteindre ce feu. Il se fait minuscule. (= 25
ślokas) 1. 29.
Il franchit ainsi un engin meurtrier, aveugle les deux serpents qui
protégeaient la liqueur et la dérobe. En route, il rencontre Viṣṇu
qui lui accorde un vœu. Il choisit de se tenir au dessus de Viṣṇu,
et d’être immortel. A son tour, il accorde un vœu à Viṣṇu, qui
choisit de l’avoir pour monture et d’en faire l’emblème de son étendard :
“Ainsi tu te tiendras au-dessus de moi !”. Indra rattrape Garuḍa et le
frappe de son foudre. Mais Garuḍa lui montre qu’il ne peut détruire une
seule de ses plumes. Indra lui demande jusqu’où va sa force. (= 23 ślokas) 1. 30. Garuḍa
pourrait soulever la terre entière avec la tige d’une seule plume. Indra lui
offre son amitié en échange de la liqueur d’immortalité. Garuḍa refuse
de la lui donner, mais il pourra la dérober là où il la laissera. Indra lui
offre un vœu. Il choisit d’avoir les serpents pour nourriture. Il arrive
auprès des serpents et leur annonce qu’il a apporté la liqueur. Il la dépose
sur l’herbe. Les serpents libèrent Vinatā et vont faire leurs ablutions
à la rivière. Indra reprend la liqueur. Les serpents en revenant ne la
trouvent plus et lèchent l’herbe où elle était déposée. Voilà pourquoi leur
langue est fourchue. (= 22 ślokas) 1. 31. Les noms des
serpents (= 18 ślokas) 1. 1. 33. Les serpents, sous
la direction de Vāsuki, tiennent conseil pour chercher à écarter la
malédiction de leur mère. Ils imaginent toutes sortes d’expédients, allant
jusqu’à l’assassinat de Janamejaya. Vāsuki n’est pas d’accord. (= 31 ślokas) 1. 34. Elāpatra
rapporte qu’il a entendu Brahmā annoncer la venue d’Āstika qui
sauverait les meilleurs des serpents. Vāsuki doit donner sa sœur Jaratkāru
à l’ascète Jaratkāru. Là est leur salut. (= 18 ślokas) 1. 35. Vāsuki
participe au barattement de l’océan. Brahmā, pour le récompenser, lui
confirme la venue d’Āstika. Qu’il donne sa sœur Jaratkāru à
l’ascète Jaratkāru. (= 13 ślokas) 1. 36. Parikṣit, roi
des Kaurava, blesse une gazelle à la chasse et en perd la trace. En la
cherchant, il rencontre dans la forêt un ermite et lui demande s’il a vu la
gazelle. Mais l’ermite a fait vœu de silence et ne répond rien. Furieux,
Parikṣit lui pose sur l’épaule un serpent mort. Śriṅgin, le
fils de l’ermite, est moqué par un camarade, Kriśa : “Ton père porte un
cadavre sur l’épaule”. (= 26 ślokas) 1. 37. Kriśa raconte
à Śriṅgin ce qu’a fait Parikṣit. Śriṅgin maudit
Parikṣit : il sera tué dans une semaine par Takṣaka. Śriṅgin
rapporte à son père la malédiction qu’il a prononcée. Son père ne l’approuve
pas : Parikṣit est un bon roi. (= 27 ślokas) 1. 38. Mais ce qui est dit
est dit ! Śriṅgin ne peut retirer sa malédiction. Son père
l’envoie dans la forêt réfléchir aux conséquences de la colère, et fait
prévenir Parikṣit par son disciple Gauramukha de la malédiction
prononcée. Parikṣit se reprend et assure sa défense. Kaśyapa, au
courant de la malédiction, se met en route pour guérir le roi quand il le
faudra. Takṣaka le voit et lui demande ce qu’il va faire. Il lui
annonce qu’il mordra le roi aujourd’hui même. Kaśyapa répond qu’il a le
pouvoir de guérir. (= 39 ślokas) 1. 39. Takṣaka le
met au défi. Il mord un arbre qui est réduit en cendres par son venin.
Kaśyapa le fait revivre. Takṣaka soudoie alors Kaśyapa qui se
laisse acheter et fait demi-tour. Takṣaka, apprenant que le roi est
bien défendu, fait appel à la magie. Il fait offrir au roi, par des serpents
déguisés en ermites, des fruits, des feuilles et de l’eau. Parikṣit
accepte ces offrandes, mais dans le fruit qu’il mange, se trouve un petit ver
rouge aux yeux noirs. C’est Takṣaka, qui enserre le roi dans ses
anneaux. (= 33 ślokas) 1. 40. Les ministres
s’enfuient, le palais s’effondre. Janamejaya, le fils de Parikṣit est
fait roi et on lui trouve une épouse. (= 11 ślokas) 1. 41. Ugraśravas
développe l’Histoire de Jaratkāru (cf. I,13).
Cet ascète trouve ses ancêtres, les Yāyāvara suspendus la tête en
bas au dessus d’un abîme, accrochés à une touffe d’herbe dont un rat ronge la
racine. C’est l’extinction de leur descendance qui les a mis dans cette
situation. Ils ont un seul descendant, Jaratkāru, qui a fait vœu de
célibat. La touffe d’herbe, c’est le tronc de leur famille, les racines, leur
descendance, dévorée par le temps, le rat, le temps tout-puissant. Ils vont
choir dans l’enfer, à cause de Jaratkāru. (= 30 ślokas) 1. 42, Jaratkāru se
fait reconnaître et promet de se marier s’il trouve une jeune fille qui porte
le même nom que lui et si on la lui donne spontanément en aumône. Il ne
trouve pas de jeune fille qui réponde aux conditions posées. Seul dans la
forêt, il clame sa quête. Les serpents l’entendent et préviennent
Vāsuki. Celui-ci, accompagné de sa sœur, rejoint Jaratkāru dans la
forêt et la lui offre. (= 20 ślokas) 1. 43. Il précise qu’elle
s’appelle aussi Jaratkāru et qu’il continuera à la nourrir.
Jaratkāru se marie. Il fait promettre à sa femme de ne rien faire qui
lui déplaise. Elle conçoit un enfant. Quelque jours plus tard l’ascète est
endormi sur ses genoux. Arrive l’heure de la prière. Elle ne sait si elle
doit le réveiller ou non. De peur qu’il manque à son devoir, elle le
réveille. Il se met en colère et se sent méprisé : le soleil n’aurait pas eu
l’audace de se coucher tandis qu’il dormait ! Et Jaratkāru s’en va. Elle
s’inquiète de savoir si le but de son mariage, avoir un fils pour le salut de
sa famille, est bien rempli. L’ascète se contente de lui assurer que l’enfant
est bien là, et retourne à son ascèse. (= 39 ślokas) 1. 44. Vāsuki apprend
que Jaratkāru est parti et s’inquiète de savoir si sa sœur est bien
enceinte. Elle le rassure. Naissance d’Āstika, élevé dans le palais du
roi des serpents. (= 22 ślokas) 1. 45. Eloge de Parikṣit.
Les ministres racontent à Janamejaya la mort de son père. Comment, à la
chasse, il a blessé une gazelle qui lui a échappé. Comment il a demandé à un
ascète s’il avait vu cette gazelle et comment celui-ci n’a rien répondu.
Comment il l’a outragé en déposant un serpent mort sur son épaule. (= 28 ślokas) (cf. I,36) 1. 46. Comment Śriṅgin
a appris l’outrage fait à son père et comment il a maudit Parikṣit.
Comment le père de Śriṅgin a fait prévenir le roi. Comment Takṣaka
a soudoyé Kaśyapa. Comment un paysan qui ramassait du bois a tout entendu
et rapporté l’entretien de Kaśyapa et de Takṣaka. Comment Takṣaka
a mordu Parikṣit. Janamejaya prend la décision de se venger de Takṣaka.
(= 41 ślokas) (cf. I,37-38) 1. 47. Janamejaya convoque
les prêtres et les sacrifiants. On décide de rassembler les serpents et de
les brûler au cours d’un sacrifice. Préparations du sacrifice. Un
constructeur prévient qu’un brahmane se présentera qui empêchera le sacrifice
d’arriver à son terme. On renforce la garde. Le sacrifice commence et les
serpents, irrésistiblement appelés, tombent dans le feu. (= 25 ślokas) 1. 48. Nom des différents
officiants. Takṣaka se réfugie chez Indra qui le rassure. Vāsuki
demande à sa sœur d’envoyer d’urgence Āstika pour arrêter le sacrifice,
comme l’a prévu Brahmā. (= 26 ślokas) 1. 49. Jaratkāru
explique à Āstika les raisons de sa naissance. Comment Kadrū, la
mère des serpents a maudit ses fils et les a condamnés à être brûlés au cours
du sacrifice de Janamejaya. Comment Brahmā a annoncé la naissance
d’Āstika. Comment Vāsuki a donné sa sœur à l’ascète Jaratkāru.
Qu’Āstika accomplisse maintenant sa mission. Āstika rassure
Vāsuki et se rend au sacrifice. Les gardes l’empêchent d’entrer. (= 28 ślokas) 1. 50. Āstika fait
l’éloge du sacrifice. (= 17 ślokas) 1. 51. Janamejaya,
émerveillé par les paroles d’Āstika, lui offre un vœu. Les prêtres lui
conseillent d’attendre que Takṣaka soit tombé lui aussi dans le feu. Le
sacrifice continue donc. Indra apparaît, mais il ne peut protéger Takṣaka
qui tombe vers le feu. Janamejaya renouvelle son offre de vœu à Āstika.
Celui-ci demande l’arrêt immédiat du sacrifice. Janamejaya, dépité, lui
propose de choisir un autre vœu, mais Āstika est intraitable. Le
sacrifice s’arrête. (= 23 ślokas) 1. 52. Nom des serpents
tombés dans le feu. (= 22 ślokas) 1. 53. Takṣaka ne
tombe pas dans le feu. Āstika l’encourage : “Tiens bon !”. Le sacrifice
cesse. Janamejaya récompense les officiants et renvoie Āstika chez lui
avec beaucoup d’honneurs. Les serpents félicitent Āstika et lui offrent
un vœu. Il choisit que l’invocation de son nom protège de la morsure des
serpents. (= 36 ślokas) (6)
Généalogie : 54-61
1. 54. Śaunaka désire entendre le Mahābhārata que Vyāsa a récité durant les pauses
du sacrifice des serpents. Histoire de Vyāsa. Né de
Satyavatī et de l’ermite Parāśara sur une île de la
Yamunā, il devient immédiatement adulte. Il met en forme les Veda. Il
donne naissance à Dhṛtarāṣṭra, Pāṇḍu
et Vidura. Janamejaya l‘accueille au sacrifice des serpents et lui demande de
lui raconter l’histoire de ses ancêtres. Vyāsa demande à
Vaiśampāyana, son disciple, de raconter cette histoire, telle qu’il
l’a apprise de lui (= 24 ślokas) Vaiśampāyana prend
le relai de la narration 1. 55. Début du Mahābhārata,
récité par Vaiśampāyana. A la mort de Pāṇḍu,
les Pāṇḍava se retirent dans la forêt. Ils suscitent par
leurs qualités la jalousie de Duryodhana, qui complote contre eux. Il essaie
d’empoisonner Bhīma, l’enchaîne et le jette dans 1. 56. Après ce résumé,
Vaiśampāyana se prépare à réciter l’histoire en détail. Eloge du Mahābhārata et récompenses
attachées à sa lecture. (= 33 ślokas) 1. 57. Naissance de
Vyāsa. Vasu Uparicara, roi de la lignée de Pūru, qui avait
conquis le royaume de Cedi, se retire dans la forêt et pratique une sévère
ascèse. Indra, qui craint pour sa place, essaye de le détourner de ses
austérités. Il le félicite de la prospérité de Cedi, lui donne un char
céleste, une guirlande qui ne se fane jamais, Vaijayantī, et un mât en
bambou. Vasu plante ce mât en terre, orné de guirlandes et de rubans, et
organise une fête en l’honneur d’Indra. Cette fête se perpétue sous le nom de
Festival d’Indra. Vasu a cinq fils. Il épouse Girikā, fille de la
rivière Śuktimatī. Un jour qu’il chasse, et que son épouse est dans
une période favorable, sa semence s’échappe. Il la confie à un vautour, pour
la rapporter à sa femme. Le vautour se bat avec un autre vautour et la
semence tombe dans la Yamunā. Adrikā, une apsaras transformée en
poisson par Brahmā, l’avale. Un pêcheur prend ce poisson, et retire de
son ventre deux jumeaux humains, une fille et un garçon. Vasu Uparicara prend
avec lui le garçon, qui deviendra le roi Matsya. La fille, Satyavatī,
est laissée au pêcheur. Elle est belle, mais sent le poisson. Le pêcheur
l’élève. Un jour, l’ermite Parāśara la voit et en tombe amoureux.
Elle ne veut pas se donner à lui : les autres la verraient.
Parāśara crée un brouillard épais. Elle lui représente qu’elle est
vierge: qu’adviendrait-il d’elle, si elle perdait sa virginité ?.
Parāśara l’assure qu’elle restera vierge après avoir satisfait son
désir et lui offre un vœu : elle choisit de sentir bon. Et, le jour même,
elle donne naissance à Vyāsa. Récit de la naissance des principaux
héros. D’innombrables rois se sont réunis pour la guerre. (= 106 ślokas) 1. 58. Après que Rāma a détruit à vingt et une reprises tous les
kṣatriya, leurs veuves eurent des fils avec les brahmanes. Les kṣatriya
se multiplient de nouveau et règnent sur la terre. C’est un âge d’or. Mais
les démons prennent naissance sur terre, quelques-uns naissent rois. Ils
oppriment leurs sujets et se livrent à la destruction. La terre vient trouver
Brahmā et lui demande secours. Brahmā demande alors aux Dieux, aux
gandharva, aux apsaras, de se réincarner partiellement sur terre. Les Dieux
sont d’accord, et demandent à Viṣṇu de donner l’exemple. (= 51 ślokas) 1. 59. Ainsi les Dieux descendent sur terre et détruisent les démons. Origine
des créatures. De Brahmā naissent six fils, les grands ṛṣi.
De l’un d’eux, Marīci, naît Kaśyapa. Des treize filles de Dakṣa
données en mariage à Kaśyapa, proviennent toutes les créatures. D’Aditi,
les Āditya, le plus important étant Viṣṇu. De Diti, Hiraṇyakaśipu,
dont descendent les Asuras Bali et Bāṇa. De Dānu, les
Dānava. De Siṃhikā, Rāhu et d’autres démons. De
Anāyus, des Asuras tels que Bala, Vīra, Vṛtra. De Kāla,
des démons. De Krodhā, des êtres cruels. De Vinatā, Garuḍa et
Aruṇa entre autres. De Kadrū, les serpents. De Muni, les
gandharva. De Prāvā, des gandharva et les apsaras. De Kapilā,
les brahmanes, les vaches, les gandharva et les apsaras. (= 54 ślokas) 1. 60. De Śiva
naissent onze fils, les Rudra. D’Aṅgiras naissent trois fils, dont Bṛhaspati.
D’Atri, de nombreux fils. De Pulatsya, les rākṣasa, les singes,
les kinnara. De Pulaha, les daims, les lions, les tigres et les kimpuruṣa.
De Kratu, des compagnons du soleil. Du pouce droit de Brahmā, naît Dakṣa,
du pouce gauche, sa femme. Dakṣa engendre cinquante filles. Dix sont
données à Dharma, vingt-sept à Soma, treize à Kaśyapa. Brahmā a un
fils, Prajāpati, dont les huit fils sont les Vasu. Dharma sort du
mamelon droit de Brahmā. Bhṛgu sort du cœur de Brahmā.
Brahmā a deux autres fils, Dhātṛ et Vidhātṛ.
L’origine des différents animaux. (= 69 ślokas) 1. 61. Les incarnations
partielles. Comment les Dieux, les Asuras, les rākṣasa, les
gandharva se réincarnent partiellement dans les principaux protagonistes du Mahābhārata. (= 102 ślokas) (7)
Les origines : 62-123
1. 62. Histoire de Śakuntalā. Eloge du roi Duḥṣanta. (= 14 ślokas) 1. 63. Le roi Duḥṣanta part pour la chasse. Description de
la chasse. (= 26 ślokas) 1. 64. Duḥṣanta pénètre dans une
ravissante forêt. Il arrive à un ermitage et y entre. Description de
l’ermitage de Kaṇva. (= 42 ślokas) 1. 65. Kaṇva est absent : sa fille,
Śakuntalā reçoit le roi. Duḥṣanta interroge
Śakuntalā. Elle raconte son histoire. Indra, effrayé des austérités
de Viśvāmitra, envoie la nymphe Menakā le séduire. Menakā
hésite : elle a peur d’une malédiction, mais elle obéira à Indra. (=
42 ślokas) 1. 66. Menakā séduit l’ascète
Viśvāmitra. Ainsi naquit Śakuntalā, abandonnée par sa
mère dès sa naissance. Kaṇva la recueille.
(= 17 ślokas) 1. 67. Duḥṣanta séduit
Śakuntalā et l’épouse sur le mode des gandharva.
Śakuntalā lui fait promettre que son fils sera l’héritier direct du
royaume. Duḥṣanta s’en va. Kaṇva, à son retour, approuve la
conduite de Śakuntalā. (= 33 ślokas) 1. 68. Naissance du fils de Śakuntalā au
bout de trois années. Il grandit et fait l’admiration de tous. Kaṇva
envoie Śakuntalā et son fils chez Duḥṣanta pour
réclamer leur droits. Śakuntalā présente son fils à Duḥṣanta,
mais celui-ci ne la reconnaît pas et la chasse. Indignation et reproches de
Śakuntalā. Eloge de l’épouse. Eloge de l’amour filial. Duḥṣanta
persiste et se moque de Śakuntalā. (= 80
ślokas) 1. 69. Śakuntalā rappelle ses devoirs à
Duḥṣanta. Eloge de la vérité. Une voix céleste confirme les
paroles de Śakuntalā : cet enfant est bien son fils, qu’on
l’appelle Bharata. Duḥṣanta accueille dignement
Śakuntalā et son fils, et fait de ce dernier le prince héritier. La
gloire de Bharata. (= 51 ślokas) 1. 70. Histoire de Yayāti. Résumé :
Yayāti, un roi exemplaire, tombe soudain dans une vieillesse extrême. De
ses cinq fils, seul le cadet Pūru accepte de prendre la vieillesse de
son père. Il en est récompensé par l’accession à la royauté. (= 46 ślokas) 1. 71. Les Asuras ont pour chapelain Kāvya
Uśanas, qui a le pouvoir de rappeler les morts à la vie. Ainsi les Dieux
sont-ils désavantagés dans leur combat avec les Asuras. Ils envoient Kaca, le
fils de Bṛhaspati, comme disciple chez Kāvya Uśanas pour
percer son secret. Kaca conquiert l’affection de Kāvya et de sa fille
Devayānī. Les Asuras, comprenant le projet de Kaca, le tuent. A la
demande de Devayānī, Kāvya le ressuscite. Les Asuras le tuent
à nouveau, et font avaler ses cendres à Kāvya, mêlées à de l’alcool.
Kāvya ne peut le rappeler à la vie, Kaca le tuerait en sortant de son
ventre !. Devayānī insiste. Kāvya n’a d’autre solution que de
transmettre son pouvoir à Kaca, afin que celui-ci, après l’avoir tué en sortant
de son ventre, puisse le ressusciter. Kāvya Uśanas interdit
solennellement l’alcool aux brahmanes. Après mille années, Kaca demande son
congé à Kāvya. (= 58 ślokas) 1. 72. Devayānī lui demande de l’épouser.
Kaca refuse : elle est devenue sa sœur, puisqu’il a habité le ventre de son
père. Devayānī le maudit : il ne pourra utiliser lui-même le
pouvoir qu’il a acquis. Kaca la maudit : elle n’épousera pas un brahmane.
Kaca rejoint les Dieux. (= 23 ślokas) 1. 73. Les Dieux se réjouissent. Indra, fort de ce
nouveau pouvoir, part affronter les Asuras. En route, par jeu, il disperse
les vêtements de jeunes filles qui se baignent. Et Śarmiṣṭhā,
la fille du roi des Asuras Vṛṣaparvan, prend par mégarde les
vêtements de Devayānī. Dispute entre Devayānī et
Śarmiṣṭhā. Śarmiṣṭhā fait tomber
Devayānī dans un puits. Yayāti passe par là, et prend la main
de Devayānī pour la tirer du puits. Devayānī rapporte à
son père les paroles injurieuses de Śarmiṣṭhā à son
égard. (=
36 ślokas) 1. 74. Kāvya plaide le pardon. Devayānī
refuse de continuer à habiter dans la maison de Śarmiṣṭhā. (=
12 ślokas) 1. 75. Kāvya annonce au roi Vṛṣaparvan
qu’il va le quitter s’il n’apaise pas la colère de Devayānī. Vṛśaparvan
lui offre toutes ses richesses. Mais cela ne suffit pas : Devayānī
exige que Śarmiṣṭhā lui soit donnée comme esclave. Vṛśaparvan
accepte et Śarmiṣṭhā, pour sauver les siens, devient
l’esclave de Devayānī. (= 25 ślokas) 1. 76. Un jour, Devayānī, Śarmiṣṭhā
et leurs compagnes se divertissent dans la forêt. Passe Yayāti, au cours
d’une partie de chasse. Les présentations sont faites. Devayānī
demande à Yayāti de l’épouser : il a déjà pris sa main !. Yayāti
remontre la différence de caste : il ne veut pas encourir la malédiction du
père de Devayānī. Celle-ci se fait forte d’obtenir le consentement
de son père. Kāvya Uśanas donne sa fille à Yayāti. Il lui
recommande de ne pas conduire Śarmiṣṭhā dans son lit. (=
35 ślokas) 1. 77. Yayāti regagne sa ville avec
Devayānī. Il installe Śarmiṣṭhā à l’écart. Il
donne un fils à Devayānī. Śarmiṣṭhā lui
demande de lui permettre d'accomplir son devoir de femme et de lui donner
également un fils. Yayāti cède, Śarmiṣṭhā a un
fils. (=
27 ślokas) 1. 78. Devayānī demande qui est le père
de cet enfant. Śarmiṣṭhā répond que c’est un homme
pieux. Devayānī a deux fils avec Yayāti, Yadu et Turvasu,
Śarmiṣṭhā trois, Dhruyu, Anu et Pūru. Un jour,
Yayāti et Devayānī se promènent : ils rencontrent les enfants
de Śarmiṣṭhā. Devayānī demande qui est leur
père, et ils montrent Yayāti. Devayānī, offensée, retourne
chez son père, suivie par Yayāti. Kāvya maudit Yayāti et le
condamne à une vieillesse immédiate. Yayāti plaide, mais la malédiction
ne peut être reprise. Tout au plus pourra-t-il échanger sa vieillesse avec
l’un de ses fils. (= 41 ślokas) 1. 79. Yayāti essaye en vain de persuader ses
fils l’un après l’autre, d’échanger leur jeunesse contre sa vieillesse, pour
une période de mille ans, afin qu’il puisse encore jouir des plaisirs de la
vie. Ils refusent et Yayāti écarte leur descendance du royaume. Le
cadet, Pūru, accepte. Sa descendance régnera sur le royaume. (=
30 ślokas) 1. 80. Yayāti redevient jeune, règne et
parcourt les domaines du plaisir. Au bout de mille ans, il rend sa jeunesse à
son fils et lui donne le royaume. Les brahmanes protestent : ce n’est pas
l’aîné !. Yayāti explique que ses aînés lui ont désobéi : seul Pūru
s’est montré un fils fidèle. Ainsi, le royaume lui revient de droit. (=
27 ślokas) 1. 81. Yayāti se retire dans la forêt et se
livre pendant mille ans à des austérités. (=
16 ślokas) 1. 1. 83. Mais Yayāti se vante de ses mérites. Indra
le chasse du ciel. Yayāti demande de tomber parmi des hommes de bien. Aṣṭaka
le voit tomber et lui demande qui il est.
(= 13 ślokas) 1. 84. Yayāti explique les raisons de sa
chute. Il montre qu’il faut savoir être indifférent à son sort. Il raconte
son séjour dans les différents paradis et sa chute.
(= 21 ślokas) 1. 85. Aux questions d’Aṣṭaka,
Yayāti explique ce qui se passe après la chute et comment l’homme se
réincarne. Il met Aṣṭaka en garde contre l’orgueil. (=
27 ślokas) 1. 86. Yayāti expose les qualités requises aux
quatre stades de la vie. Les différentes sortes d’ermites. (=
17 ślokas) 1. 87. Les mérites du renonçant. Aṣṭaka
offre à Yayāti les mondes célestes qui lui reviennent. Yayāti
refuse : un roi n’accepte pas de cadeaux. Pratardana fait de même et
Yayāti refuse. (= 18 ślokas) 1. 88. Vasumanas offre à Yayāti les mondes qui
lui reviennent contre un brin d’herbe. Yayāti refuse. Śibi offre à
Yayāti les mondes qui lui reviennent. Yayāti refuse. Cinq chars
d’or apparaissent. Ils y montent tous les cinq et gagnent le ciel. Le char de
Śibi les dépasse tous : c’est normal, c’est le plus généreux.
Yayāti se fait reconnaître de ses petits-fils.
(= 26 ślokas) 1. 89. Généalogie des Pāṇḍava de Pūru à
Saṃvaraṇa. Durant le règne de Saṃvaraṇa de nombreux
désastres se produisent. Attaqué par ses ennemis, Saṃvaraṇa fuit
et se réfugie dans la forêt. Il prend Vasiṣṭha comme chapelain et
reconquiert son royaume. Généalogie de Saṃvaraṇa à Śāṃtanu.
(= 55 ślokas) 1. 90. Généalogie de Dakṣa
à Śāṃtanu. Résumé des événements récents. Naissance de
Bhīṣma et de Vyāsa, de Citrāṅgada et de
Vicitravīrya. Mort sans enfants de Citrāṅgada et de
Vicitravīrya. On fait appel à Vyāsa qui engendre Pāṇḍu,
Dhṛtarāṣṭra et Vidura. Dhṛtarāṣṭra
épouse Gāndhārī et en a cent fils. Pāṇḍu a
deux femmes, Kuntī et Mādrī. Pāṇḍu, en
chassant, tue un couple de gazelles qui s’accouplaient. Maudit par elles, il
mourra s’il s’unit à une femme. Kuntī, à la demande de Pāṇḍu,
lui procure trois fils : Yudhiṣṭhira avec Dharma, Bhīma avec
Vāyu et Arjuna avec Indra. Mādrī lui procure deux fils, Nakula
et Sahadeva, avec les Aśvin. Pāṇḍu veut coucher avec
Mādrī et tombe mort. Mādrī monte sur son bûcher
funéraire. Descendance des Pāṇḍava jusqu’aux petits-fils de
Janamejaya. (=
96 ślokas) 1. 91. Histoire de
Mahābhiṣa et naissance de Bhīṣma. Mahābhiṣa,
un roi de la lignée d’Ikṣvāku, est monté au ciel. Gaṅgā
vient saluer Brahmā, quand le vent soulève sa jupe. Tout le monde
détourne le regard, sauf Mahābhiṣa. Brahmā le condamne à
retourner sur terre : il choisit Pratīpa pour père. Gaṅgā
rencontre les Vasu, abattus : ils ont été maudits par Vasiṣṭha,
condamnés à renaître dans une matrice humaine. Ils demandent à Gaṅgā
d’être leur mère et de les enfanter avec Śāṃtanu, le futur
fils de Pratīpa. Elle devra les jeter dans l’eau au fur et à mesure
qu’ils naîtront, afin qu’ils ne restent pas trop longtemps sur terre. Gaṅgā
demande qu’un fils au moins puisse être épargné pour Śāṃtanu.
Ils acceptent à condition que ce fils reste sans enfant. (= 22 ślokas) 1. 92. Pratīpa fait
ses dévotions au bord de 1. 93. La malédiction
des Vasu. Vasiṣṭha avait obtenu Surabhī, la vache qui
exauce les désirs, comme vache sacrificielle. La femme du Vasu Dyaus, un
jour, aperçoit Surabhī, et la réclame pour son amie Jitavatī, la
fille du roi Uśīnara. Dyaus vole la vache. Vasiṣṭha
maudit les Vasu et les condamne à renaître sous forme humaine. Les Vasu
plaident avec Vasiṣṭha, qui tempère sa malédiction : les Vasu
auront une malédiction de courte durée, sauf Dyaus, qui vivra longtemps parmi
les hommes et ne connaîtra pas de femme. Gaṅgā avait accepté
d’être la mère des Vasu réincarnés, et d’abréger leur existence mortelle en
les jetant dans l’eau à leur naissance. Gaṅgā disparaît en
emmenant son fils. (=
46 ślokas) 1. 94. Eloge de
Śāṃtanu. Un jour, Śāṃtanu s’étonne de voir
que les eaux de 1. 95. Śāṃtanu
a deux fils avec Satyavatī, Citrāṅgada et Vicitravīrya.
A la mort de Śāṃtanu, Bhīṣma installe Citrāṅgada
roi. Celui-ci se bat pendant trois ans avec son homonyme, le gandharva
Citrāṅgada, qui le tue. Vicitravīrya est installé sur le
trône encore enfant, sous la régence de Bhīṣma. (= 14 ślokas) 1. 96. Les filles du roi
de Kāśi, Ambā, Ambikā et Ambālikā ont
réuni les rois pour se choisir un époux. Bhīṣma s’y rend et
déclare qu’il va les enlever toutes les trois : que les rois s’y opposent !.
Il les charge dans son char et s’en va. Les rois le poursuivent et engagent
la bataille, mais ils sont défaits. Śālva défie Bhīṣma.
Combat entre Bhīṣma et Śālva. Bhīṣma tue les
chevaux et le cocher de Śālva, et lui laisse la vie sauve. Bhīṣma
donne les trois princesses de Kāśi à son frère pour qu’il les
épouse. Ambā lui révèle qu’elle aime Śālva et est aimée de lui
: c’est lui qu’elle devait choisir. Bhīṣma la laisse partir.
Ambikā et Ambālikā épousent Vicitravīrya. Peu de temps
après, celui-ci meurt d’épuisement. (=
59 ślokas) 1. 97. Satyavatī
demande à Bhīṣma d’assurer la descendance de son frère et de
donner des enfants à ses épouses. Mais Bhīṣma ne peut renoncer à
son vœu de chasteté. (=
26 ślokas) 1. 98. Bhīṣma
explique que les épouses des kṣatriya se sont tournées vers les
brahmanes pour avoir des enfants, après que Rāma les a tous exterminés.
Il raconte l’Histoire de Dīrghatamas. Le ṛṣi Utathya
a une ravissante épouse, Mamatā, dont son frère Bṛhaspati est amoureux.
Alors qu’elle est enceinte, Bṛhaspati la séduit, mais l’enfant dans son
sein lui dit : “Ta semence a été versée en vain, la place est prise !”. Bṛhaspati
le maudit et le condamne à de longues ténèbres, d’où son nom :
Dīrghatamas. Dīrghatamas a des enfants, qui, quand il devient
vieux, l’abandonnent sur un tronc au milieu de 1. 99. Naissance de Dhṛtarāṣṭra
et de Pāṇḍu. Satyavatī révèle à Bhīṣma
comment elle a eu un fils, Vyāsa, avec l’ascète Parāśara.
Celui-ci peut assurer la descendance de Vicitravīrya, c’est aussi un
demi-frère de Vicitravīrya. Bhīṣma approuve. Vyāsa,
sentant que sa mère a besoin de lui, arrive. Satyavatī lui explique ce
qu’elle attend de lui. Vyāsa accepte de donner des fils à son demi-frère
et demande qu’Ambikā et Ambālikā se soumettent à une
préparation d’un an. Mais Satyavatī est pressée et demande à Vyāsa
de le faire sur le champ. Satyavatī persuade les reines d’accepter.
(= 49 ślokas) 1. 100. Vyāsa
s’approche d’Ambikā, mais celle-ci ne peut supporter sa vue et ferme les
yeux. Vyāsa annonce à Satyavatī que le fils qui naîtra, Dhṛtarāṣṭra,
sera aveugle. Celle-ci se désespère : un aveugle ne peut être roi!. Elle prie
Vyāsa de donner un fils à Ambālikā. Celle-ci pâlit à sa vue.
Vyāsa annonce que le fils qui naîtra, Pāṇḍu, sera
albinos. Satyavatī demande à Ambikā de recevoir Vyāsa à
nouveau, mais celle-ci envoie une servante à sa place. Et ainsi, naît Vidura,
réincarnation de Dharma maudit par Māndavya. (= 30 ślokas) 1. 101. Histoire de
Māṇḍavya. Māṇḍavya est un ascète adonné
à des austérités farouches. Un jour, des voleurs, poursuivis par les soldats
du roi, se cachent dans son ermitage. Les soldats interrogent Māṇḍavya
qui ne répond rien. Aussi, quand les soldats trouvent les voleurs et leur
butin, ils pensent que Māṇḍavya est leur complice. Le roi le
condamne à être empalé. Māṇḍavya reste en vie. Le roi
apprend que Māṇḍavya est un ascète renommé et le fait
désempaler, mais il est impossible de retirer le pal. On le coupe donc de
façon qu’il ne dépasse pas, et Māṇḍavya part ainsi. Il va
trouver Dharma et lui demande pour quelle faute il a été puni : pour avoir
enfoncé une paille dans une mouche quand il était enfant !. Māṇḍavya
trouve le châtiment disproportionné à la faute, et maudit Dharma : celui-ci
devra se réincarner sous forme humaine. (=
28 ślokas) 1. 102. Le royaume des
Kuru prospère sous la conduite de Bhīṣma. Pāṇḍu
devient roi. (=
23 ślokas) 1. 103. La prise de
bandeau de Gāndhārī. Bhīṣma obtient la main de
Gāndhārī, la fille de Subala, pour Dhṛtarāṣṭra.
Celle-ci, apprenant que Dhṛtarāṣṭra est aveugle, met
un bandeau sur ses yeux, qu’elle jure de ne jamais enlever.
(= 17 ślokas) 1. 104. Naissance de
Karṇa. Kuntī, la fille de Śūra, est confiée au roi
Kuntibhoja. Elle accueille avec perfection l’irascible ascète Durvāsas,
qui lui accorde un vœu : elle pourra, à sa guise, avoir un fils du dieu
qu’elle invoquera. Kuntī, par curiosité, invoque le soleil, qui lui
donne un fils, Karṇa, et restaure sa virginité. Kuntī abandonne
Karṇa, qui est recueilli par le sūta Adhiratha. Karṇa était
né avec cuirasse et boucles d’oreilles. Un jour, Indra, déguisé en brahmane,
les lui réclame : Karṇa n’hésite pas et se les arrache du corps pour
les lui donner. Indra lui donne une épée qui tuera celui contre lequel il la
lancera, quel qu’il soit. (=
21 ślokas) 1. 105. Pāṇḍu
épouse Kuntī. Il épouse aussi Mādrī, fille du roi des Madra.
Pāṇḍu défait les rois voisins, les autres se soumettent, il
agrandit le royaume et accumule le butin et les tributs. Il est reçu
triomphalement à Hāstinapura. (= 27 ślokas) 1. 106. Le butin est
partagé entre Bhīṣma, Vidura, Satyavatī et sa mère. Puis il
part chasser dans la forêt. Vidura épouse la fille de Devaka.
(= 14 ślokas) 1. 107. Naissance des
fils de Dhṛtarāṣṭra. Vyāsa avait accordé à
Gāndhārī d’avoir cent fils. Elle porte ses enfants pendant
deux ans, puis met à grand peine au monde une boule de chair informe. Elle se
prépare à la jeter, mais Vyāsa intervient : qu’elle l’arrose d’eau
froide. La boule de chair se sépare alors en cent parties que l’on place dans
des pots de terre remplis de beurre clarifié, et que l’on brisera en temps
utile. Dhṛtarāṣṭra précise que c’est le fils de
Pāṇḍu qui sera roi. A la naissance du premier fils,
Duryodhana, des présages affreux se font entendre. Vidura conseille de
l’abandonner, pour le salut de la dynastie, mais Dhṛtarāṣṭra
refuse. En un mois, naissent les cent fils de Dhṛtarāṣṭra,
et une fille, Duḥśalā. Naissance de Yuyutsu, fils de Dhṛtarāṣṭra
et d’une servante. (= 37
ślokas) 1. 108. Nom des cent
fils de Dhṛtarāṣṭra.
(= 18 ślokas) 1. 109. Malédiction
de Pāṇḍu et naissance des Pāṇḍava.
Pāṇḍu tue à la chasse un daim en train de s’accoupler. Le
daim est un ermite déguisé, il blâme Pāṇḍu de n’avoir pas
attendu la fin de l’accouplement et le maudit : il trouvera la mort s’il
s’accouple avec une femme. Et la femme avec qui il s’accouplera le suivra sur
le bûcher funéraire. (= 31 ślokas) 1. 110. Pāṇḍu
renonce au trône, se retire dans la forêt, et précise son programme
d’austérités. Kuntī et Mādrī le suivent. Pāṇḍu
erre de place en place en remontant vers le nord. (= 45 ślokas) 1. 111. Des ermites le
dissuadent de remonter plus au nord, les femmes ne pourraient suivre. Pāṇḍu
veut continuer, il a conscience de son indignité car il n’a pas d’enfants,
ses ancêtres resteront sans descendance et il ne pourra gagner le ciel. Les
ermites lui assurent qu’il aura des fils. Pāṇḍu s’en ouvre à
Kuntī. Il passe en revue les douze sortes de fils, six légitimes, six
illégitimes. Il raconte l’Histoire de Śāradaṇḍāyanī.
Cette femme noble, pour procurer un fils à son époux, se tenait à un
carrefour et choisissait un brahmane de passage. Elle a ainsi eu trois fils.
Que Kuntī en fasse autant. (=
36 ślokas) 1. 112. Kuntī
proteste. Elle lui raconte l’Histoire de Vyuṣitāśva.
C’est un roi remarquable, il a vaincu tous les rois de la terre et offert un
sacrifice du cheval. Fou d’amour pour sa femme Bhadrā Kākṣivatī,
il meurt d’épuisement. Bhadrā, sans enfants, se désespère et invoque son
mari défunt. La voix de son mari lui enjoint de se préparer à le recevoir :
il lui donnera un fils !. Elle lui obéit et ainsi elle met au monde sept
fils. Pāṇḍu peut en faire autant, par la force de son ascèse.
(= 34 ślokas) 1. 113. Histoire de
Śvetaketu. Autrefois, lui répond Pāṇḍu, les femmes
allaient à leur guise, et prenaient leur plaisir comme elles voulaient.
Śvetaketu est un ermite, fils d’Uddālaka. Un jour, devant lui, un
brahmane prend la main de sa mère et lui dit : “Allons”. Śvetaketu est
indigné, mais son père le calme : c’est la loi, les femmes sont libres, comme
le sont les vaches. Śvetaketu n’est pas d’accord, et promulgue la
nouvelle loi, que l’on suit aujourd’hui : une femme infidèle à son époux
encourt la même peine que pour un avortement, de même un homme qui séduit une
femme mariée ou une femme qui refuse d’avoir un enfant quand son mari le lui
demande. Le roi Kalmāṣapāda a eu un fils de Vasiṣṭha,
et lui-même est né de Vyāsa. Il supplie Kuntī de lui obéir et
d’avoir pour lui un fils avec un brahmane. Kuntī lui révèle le vœu que
lui a accordé Durvāsas : elle peut invoquer un dieu à sa guise et avoir
un enfant de lui. Pāṇḍu lui demande d’invoquer Dharma.
(= 43 ślokas) 1. 114. Elle invoque
Dharma, et en a un fils, Yudhiṣṭhira. Une voix lui annonce que
son fils sera un roi irréprochable. Puis, à la demande de Pāṇḍu
qui veut un fils fort, elle invoque Vāyu et en a Bhīma. La voix
proclame : “Il sera fort parmi les forts”. Et de fait, peu de temps après sa
naissance, Bhīma, en tombant, fracasse une montagne. Duryodhana naît le
même jour que Bhīma. Pāṇḍu pense à Indra, pour obtenir
un fils supérieur, demande à Kuntī de se purifier durant une année, et
se livre lui-même a des austérités terribles. Indra lui promet de lui donner
un fils qui détruira tous ses ennemis. Kuntī invoque alors Indra et en a
Arjuna. La voix annonce les exploits futurs d’Arjuna. Les Dieux, les ṛṣi,
les gandharva, les apsaras (Liste de 35 Apsaras), les serpents se
réjouissent et lui rendent hommage. Pāṇḍu veut d’autres
fils, mais Kuntī estime que trois suffisent. (= 66 ślokas) 1. 115. Mādrī
demande à Pāṇḍu de persuader Kuntī de la faire profiter
de son vœu de façon qu’elle puisse aussi avoir des enfants. Pāṇḍu
le demande à Kuntī, qui assiste Mādrī. Celle-ci fait appel aux
Aśvin et en a deux jumeaux, Nakula et Sahadeva. Pāṇḍu
demande de nouveau à Kuntī de laisser Mādrī avoir un fils.
Kuntī refuse : elle avait dit : “pour cette fois” et Mādrī en
a profité pour avoir des jumeaux ! (= 28 ślokas) 1. 116. Au printemps, Pāṇḍu, seul dans la forêt avec
Mādrī, ne peut résister à sa beauté et la prend, malgré ses
objurgations. Il meurt. Kuntī fait à Mādrī des reproches mêlés
d’envie. Mādrī confie ses enfants à Kuntī : elle monte sur le
bûcher funéraire de Pāṇḍu. (= 31 ślokas) 1. 117. Les ermites
accompagnent Kuntī et les enfants à Hāstinapura, avec les corps de
Pāṇḍu et de Mādrī. Toute la ville sort pour les
accueillir. Un des ermite présente les Pāṇḍava à Bhīṣma,
à Vidura et à Dhṛtarāṣṭra, explique leur naissance et
raconte la mort de Pāṇḍu. Il demande que les rites funéraires
soient accomplis pour Pāṇḍu et Mādrī. Puis les
ermites disparaissent soudainement, à l’étonnement général.
(= 33 ślokas) 1. 118. Dhṛtarāṣṭra
ordonne des funérailles solennelles pour Pāṇḍu. Description
des cérémonies. (=
30 ślokas) 1. 119. Cérémonie du
śrāddha. Vyāsa annonce des temps troublés. Satyavatī se
retire dans la forêt avec Ambikā et Ambālikā. Elles se livrent
toutes trois à des austérités sévères, et meurent, quand leur temps est venu.
Les Pāṇḍava sont élevés avec leurs cousins. Bhīma fait
des tas de misères à ses cousins en jouant avec eux : il est si fort !.
Duryodhana décide de noyer Bhīma. Il profite de son sommeil au bord de 1. 120. Histoire de Kṛpa.
Le fils du brahmane Gautama, Śaradvant, est né flèches en mains. De fait
il s’intéresse plus aux armes qu’au veda. Indra, inquiet des pouvoirs de
Śaradvant, envoie l’apsaras Jālapadī le séduire.
Śaradvant est émerveillé, laisse tomber arc et flèches, mais il résiste
à la tentation et se sauve. Sa semence s’échappe, sans qu’il s’en aperçoive,
et tombe sur un roseau où elle se divise en deux : ainsi naîtront les jumeaux
Kṛpa et Kṛpī. Śāṃtanu, en chassant, trouve
les jumeaux et les adopte. Śaradvant les retrouve, fait connaître leur
origine au roi, et enseigne à Kṛpa le métier des armes. Ainsi Kṛpa,
à son tour, enseigne le métier des armes aux Pāṇḍava, aux
Kaurava et aux Vṛṣṇi et à d’autres. (= 21 ślokas) 1. 121. Histoire de Droṇa.
Le brahmane Bharadvāja aperçoit l’apsaras Ghṛtācī en
train de se baigner. Sa semence s’échappe et il la recueille dans un baquet.
Ainsi naîtra Droṇa. Droṇa étudie chez Agniveśya qui lui
transmet l’arme d'Agni. Pṛṣata, ami de Bharadvāja, a un
fils, Drupada, qui devient ami de Droṇa. Droṇa épouse Kṛpī
et a un fils, Aśvatthāmā. Droṇa va trouver Rāma et
obtient de lui ses armes et tous les secrets et formules concernant les armes.
(= 23 ślokas) 1. 122. Droṇa va
trouver Drupada et l’appelle “mon ami”. Drupada le rabroue : un roi n’a pas
n’importe qui pour ami, surtout pas un brahmane pauvre. Droṇa est
furieux, mais ne dit rien. Il va à Hāstinapura et rencontre les princes
qui jouaient au palet : le palet tombe dans un puits et ils n’arrivent pas à
l’en retirer. Droṇa se moque d’eux : il perce le palet d’une flèche,
puis la flèche d’une autre flèche et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il n’ait
plus qu’à retirer le tout. Les princes, émerveillés, ne savent comment le
remercier : il leur demande de parler de lui à Bhīṣma. Bhīṣma
fait venir Droṇa et l’interroge. Droṇa raconte ses déboires avec
Drupada. Bhīṣma l’engage comme maître d’armes. Droṇa demande
à ses élèves de lui promettre de l’aider à réaliser son dessein secret, quand
ils auront maîtrisé la science des armes ; seul Arjuna promet. Droṇa
les enseigne, ainsi que Karṇa, en même temps que d’autres princes venus
des royaumes voisins. (= 47 ślokas) 1. 123. Arjuna est en
train de manger quand le vent éteint sa lampe : il continue à manger dans le
noir, sans difficulté. Comprenant ainsi l’aide que donne la pratique, il
s’entraîne à tirer à l’arc de nuit. Droṇa le félicite et lui promet
d’en faire un archer insurpassable. Il entraîne les princes à toutes sortes
de combat. Histoire d’Ekalavya. Ekalavya, prince des Niṣāda
demande à être enseigné par Droṇa, mais celui-ci refuse (les Niṣāda
sont ennemis des Kaurava). Ekalavya façonne une statue d’argile à l’image de
Droṇa, qu’il traite comme un maître, s’entraîne avec foi et discipline
et acquiert ainsi la maîtrise des armes. Un jour les princes vont chasser. Leur
chien découvre Ekalavya et se met à aboyer. Ekalavya lui tire sept flèches
d’un seul coup dans la gueule. Lorsque les Pāṇḍava voient ce
coup de maître, ils vont trouver Ekalavya qui se présente comme un élève de
Droṇa. Arjuna rappelle à Droṇa sa promesse d’en faire un archer
insurpassable : et pourtant Ekalavya semble l’emporter sur lui !. Droṇa
et Arjuna vont trouver Ekalavya : celui-ci se déclare élève de Droṇa.
Droṇa alors réclame ses honoraires : qu’Ekalavya lui donne son pouce
droit. Ce qu’il fait sans hésiter, mais il cesse d’être un archer
incomparable. Duryodhana supporte difficilement l’excellence de Bhīma et
d’Arjuna. Le concours de tir. Droṇa organise un concours : il
place un oiseau dans un arbre, et les fait viser tout à tour. Il les interroge
sur ce qu’ils voient en visant. Tous répondent qu’ils voient la cible, et
l’arbre, et le reste. Droṇa les écarte. Seul Arjuna ne voit que la tête
de l’oiseau. Tire, lui dit Droṇa, et l’oiseau tombe, la tête coupée. Un
autre jour, Droṇa prend un bain et est attaqué par un crocodile.
Délivrez-moi, dit-il à ses élèves. Arjuna tue le crocodile de ses flèches
avant que les autres aient eu le temps de réagir. Droṇa donne à Arjuna
l’arme “Tête de Brahmā” et la manière de s’en servir : il ne doit jamais
l’utiliser contre un homme, elle brûlerait le monde. (= 78 ślokas) (8)
La maison de laque : 124-138
1. 124. Droṇa organise une séance publique où ses élèves pourront
montrer leur talent. Préparation de la séance, assistance, entrée des
princes, démonstrations, applaudissements. Duryodhana et Bhīma
s’affrontent à la massue. (= 33 ślokas) 1. 125.
L’assistance prend parti pour l’un ou pour l’autre. Droṇa demande à
Aśvatthāmā de stopper le combat : il a peur qu’il dégénère. Il
fait entrer Arjuna, sous les applaudissements de la foule. Celui-ci fait une
démonstration de ses armes divines et montre son excellence à toutes sortes
d’armes. A la fin du spectacle, Duryodhana et ses frères bloquent la sortie
de l’arène. (= 32 ślokas) 1. 126. Karṇa fait son entrée et défie Arjuna : quoique
tu aies fait, je peux faire mieux. Karṇa fait une démonstration
éblouissante et Duryodhana le félicite d’avoir rabaissé l’orgueil d’Arjuna.
Karṇa réclame de se battre en duel avec Arjuna. Après un échange verbal
peu amène, ils se préparent au combat. Le soleil éclaire Karṇa en plein
et laisse Arjuna à l’ombre. Kuntī s’évanouit en voyant ses deux fils
prêts à se battre. Droṇa demande aux combattants de se présenter l’un à
l’autre. Karṇa baisse la tête : il n’est pas noble !. Duryodhana
intronise Karṇa roi des Aṅga, et la consécration royale se fait
sur le champ. Duryodhana demande à Karṇa son amitié en échange. (= 39 ślokas) 1. 127. Le cocher Adhiratha vient féliciter son fils Karṇa.
Bhīma se moque de Karṇa : “Fils de cocher, tu n’as aucun droit de
te battre contre un noble! Tiens t’en à ton fouet!”. Duryodhana plaide pour
Karṇa : les mystères de la naissance restent souvent inexpliqués :
comment une biche donnerait-elle naissance à un tigre, avec sa cuirasse d’or
et ses boucles d’oreille ?. Le soleil se couche, et Duryodhana sort de
l’arène avec Karṇa. (= 24 ślokas) 1. 128. Droṇa demande ses honoraires à ses élèves : capturez
Drupada et amenez-le moi !. C’est vite chose faite. Droṇa dit à Drupada
: “Une fois de plus, j’implore ton amitié. Je te donne la moitié de ton
royaume : ainsi, rois tous les deux, nous pourrons être amis”. Drupada
accepte de mauvais cœur et prépare sa vengeance. (= 18
ślokas) 1. 129. Duryodhana, Karṇa et Śakuni continuent de comploter
contre Bhīma et Arjuna. Les citoyens veulent Yudhiṣṭhira
pour roi. Duryodhana vient trouver Dhṛtarāṣṭra. Si
Yudhiṣṭhira devient roi, son fils le deviendra aussi et les
Kaurava seront définitivement écartés du royaume : Que Dhṛtarāṣṭra
prenne les mesures nécessaires. (= 18 ślokas) 1. 130. Dhṛtarāṣṭra ne voit pas le moyen
d’écarter Yudhiṣṭhira du trône : les alliés de Pāṇḍu
lui sont fidèles. Duryodhana rétorque qu’il a déjà en main le trésor et les
ministres : il suffit d’écarter les Pāṇḍava et de les
envoyer à Vāraṇāvata. Une fois qu’ils seront éloignés, il se
fait fort de prendre le royaume. Dhṛtarāṣṭra se
demande comment vont réagir Bhīṣma, Vidura, Droṇa et Kṛpa.
Duryodhana le rassure. (= 20 ślokas) 1. 131. Dhṛtarāṣṭra fait courir des bruits
auprès des Pāṇḍava sur la beauté de Vāraṇāvata
et de son festival de Śiva, et les engage à s’y rendre et à l’y
représenter. Ils partent avec la bénédiction de leurs proches. (= 18 ślokas) 1. 132. Duryodhana envoie de toute urgence son confident Purocana à
Vāraṇāvata, avec mission de construire une maison hautement
inflammable, richement meublée pour y loger les Pāṇḍava et
Kuntī. Une fois qu’ils seront au lit, qu’il y mette le feu. Purocana
part exécuter sa mission. (= 19 ślokas) 1. 133. Vidura et les gens de la ville accompagnent les Pāṇḍava
sur le chemin. Ils protestent contre leur exil et se plaignent de la conduite
de Dhṛtarāṣṭra. Mais Yudhiṣṭhira leur
remontre qu’il faut toujours obéir au roi, et les renvoie chez eux. Vidura,
avant de les quitter, explique aux Pāṇḍava qu’il est une
arme qui n’est pas faite de fer, mais qui pénètre dans les corps : cette
arme, qui détruit les sous-bois et la rosée, ne détruit pas la taupe dans son
trou. Qu’ils soient sur leur garde ! (= 30
ślokas) 1. 134. Les citoyens de Vāraṇāvata
accueillent dignement les Pāṇḍava. Purocana les reçoit, et,
au bout de dix jours, les emmène dans la maison qu’il a fait construire pour
eux. Yudhiṣṭhira sent l’odeur de la laque et comprend qu’il
s’agit d’un piège et que Duryodhana cherche à les faire périr. Il décide de
faire semblant de rien, pour ne pas donner l’alerte à Duryodhana. Les Pāṇḍava
sont isolés et sans le sou : il vaut mieux que Duryodhana les croit morts. (= 28 ślokas) 1. 135. Un sapeur se présente à point, envoyé par Vidura. Il demande
ses instructions à Yudhiṣṭhira, après s’être fait reconnaître par
un mot de passe. Yudhiṣṭhira fait creuser un trou au milieu de la
maison, soigneusement dissimulé. Ils dorment la nuit dans ce trou, mènent le
jour une existence normale, pour endormir la méfiance de Purocana. (= 21 ślokas) 1. 136. Au bout d’une année, Yudhiṣṭhira pense que Purocana
les croit parfaitement confiants et se prépare à agir : il est temps de fuir.
Kuntī offre une fête pour les brahmanes et leurs femmes. S’y trouve une
femme de Niṣāda avec ses cinq enfants. Kuntī les soûle, et
ils s’endorment dans la maison. Bhīṣma met le feu à la maison où
se trouve également Purocana. L’incendie fait immédiatement rage, et les
habitants de Vāraṇāvata se désespèrent de la mort des Pāṇḍava.
Ceux-ci fuient secrètement avec Kuntī. Mais ils sont fatigués et
n’avancent pas. Bhīma les porte tous les cinq et fonce, en écrasant les
arbres. (=
19 ślokas) 1. 137. Les habitants de Vāraṇāvata
découvrent que la maison avait été construite avec des matériaux hautement
combustibles et accusent Dhṛtarāṣṭra et Duryodhana.
Ils découvrent les corps brûlés de la femme Niṣāda et de ses fils
et envoient dire à Dhṛtarāṣṭra que les Pāṇḍava
ont péri dans l’incendie de la maison de laque. Dhṛtarāṣṭra
se désole, et organise les funérailles. Pendant ce temps, les Pāṇḍava
fuient dans la forêt. Quand ils sont fatigués, Bhīma les porte. (= 23 ślokas) 1. 138. Fatigués, assoiffés, affamés, ils arrivent dans un endroit
désolé au cœur de la forêt et s’arrêtent sous un banian. Bhīma les laisse
et part chercher de l’eau. En revenant, il les trouve endormis, et s’apitoie
sur le sort de Kuntī et celui de ses frères. Il décide de les veiller le
reste de la nuit. (= 31 ślokas) (9)
Mort d’Hiḍimba : 139-144
1. 139.
Ils sont découverts par le rākṣasa Hiḍimba qui se réjouit de
l’aubaine. Il demande à sa sœur Hiḍimbā de les lui apporter pour
qu’il les fasse cuire. Mais, à peine l’a-t-elle vu, qu’Hiḍimbā
tombe amoureuse de Bhīma. Elle prend une ravissante forme humaine et
s’approche de lui. Elle lui dit qui elle est et lui dévoile son amour. Mais
Bhīma ne veut pas quitter sa mère et ses frères sans défense. Qu’il les
réveille, alors. Pas question de réveiller ses frères pour un rākṣasa
! (= 32 ślokas) 1. 140. Hiḍimba, furieux du
retard de sa sœur, vient la chercher. Elle propose d’emmener dans les airs
Bhīma, ses frères et sa mère, pour les soustraire à Hiḍimba. Pas
question de réveiller ses frères pour un rākṣasa !. Il ne craint
pas Hiḍimba. Celui-ci survient et comprend le manège de sa sœur : il la
réprimande violemment. (= 21 ślokas) 1. 141. Bhīma provoque Hiḍimba et celui-ci se précipite sur
lui. Leur combat réveille Kuntī et les Pāṇḍava. (= 24 ślokas) 1. 142. Ils s’émerveillent de la beauté d’Hiḍimbā. Celle-ci
leur dit qui elle est et qu’elle aime Bhīma qui est en train de se
battre avec son frère. Arjuna se précipite et propose son aide à Bhīma.
Bhīma, indigné, refuse, tue Hiḍimba et le casse en deux. Puis ils
partent tous vers une ville proche, suivis d’Hiḍimbā. (= 34 ślokas) 1. 143. Hiḍimbā plaide son amour pour Bhīma. Yudhiṣṭhira
lui accorde d’aimer Bhīma sa guise, mais elle doit le ramener tous les
soirs. Elle prend un corps ravissant, emmène Bhīma dans les plus beaux
endroits et lui donne un fils : Ghaṭotkaca (les enfants rākṣasa
naissent le jour même où ils sont conçus). Hiḍimbā quitte
Bhīma, Ghaṭotkaca promet de venir dès que les Pāṇḍava
auront besoin de lui. (= 38 ślokas) 1. 144. Kuntī et les Pāṇḍava,
déguisés en ascètes, continuent à fuir. Ils rencontrent Vyāsa qui leur
conseille de s’installer à Ekacakrā et les introduit chez un brahmane.
Vyāsa annonce à Kuntī que son fils régnera sur la terre entière et
offrira le sacrifice du cheval. (= 20 ślokas) (10)
Mort de Baka : 145-152
1. 145.
Les Pāṇḍava habitent chez le brahmane, et mendient leur
nourriture. Un jour Kuntī et Bhīma entendent pleurer le brahmane et
son épouse. Le brahmane reproche à son épouse de n’avoir pas voulu quitter la
ville, comme il l’en pressait : “Je suis née ici”, disais-tu. Combien eut-il
mieux valu qu’ils partent. Mais elle a toujours été une bonne épouse, comment
pourrait-il la sacrifier ?. Et comment pourrait-il sacrifier sa fille.
D’autre part, s’il y va lui-même, comment sa fille et son épouse
pourront-elles vivre ? (= 40 ślokas) 1. 146. L’épouse du brahmane lui
représente qu’elle ira elle-même. C’est le devoir d’une épouse de se
sacrifier pour son mari, même au prix de sa vie. De toutes façons, elle
serait incapable d’assurer la survie de sa famille, s’il partait et
d’inculquer à ses enfants les vertus nécessaires. C’est son devoir de se
sacrifier et son existence a été bien remplie. (=
36 ślokas) 1. 147. La fille du brahmane intervient à son tour. Les enfants sont
faits pour sauver leurs parents. D’autre part, si elle perdait ses parents,
son frère périrait sans doute, et les offrandes aux ancêtres ne seraient plus
assurées. Elle-même finirait mal. Qu’on la laisse donc aller !. Le fils,
encore tout jeune, ramasse une paille et dit : “Ne pleurez pas : avec cela,
je tuerai le rākṣasa. (= 24 ślokas) 1. 148. Kuntī intervient et demande ce qu’il se passe. Un rākṣasa,
Baka, protège la ville en échange d’un char de riz, de deux buffles et de
l’homme qui les conduit. Chaque famille y passe à son tour, et il n’y a pas
moyen d’y échapper. Le tour du brahmane est venu, et il ne voit pas comment
se sauver. Il projette d’y aller avec toute sa famille, pour en finir une
fois pour toutes. (= 16 ślokas) 1. 149. Kuntī propose qu’un de ses fils aille porter la nourriture
au rākṣasa. Le brahmane ne peut accepter qu’un hôte, brahmane de
surcroît, se sacrifie pour lui. Kuntī lui explique qu’elle ne
sacrifierait pas non plus l’un de ses fils : mais le rākṣasa ne
pourra rien contre lui : il a déjà fait ses preuves et possède des pouvoirs
magiques. Toutefois, le brahmane ne devra pas raconter ce qui s’est passé. Et
Bhīma promet d’y aller. (= 20 ślokas) 1. 150. Yudhiṣṭhira reproche à Kuntī de vouloir
sacrifier Bhīma. Mais celle ci réplique qu’elle a confiance dans la
force de Bhīma, et que, d’autre part, elle a agi selon la loi, qui
commande d’être reconnaissant des bienfaits reçus et de venir au secours aux
brahmanes. (= 27 ślokas) 1. 151. Bhīma conduit les deux buffles et le char de riz, appelle
le rākṣasa, et se met à manger le riz. Baka furieux lui demande :
“Qui es-tu, tu manges mon tribut”. Bhīma l’ignore et continue à manger.
Baka le frappe de ses poings, mais Bhīma continue à manger. Baka
déracine un arbre, le jette sur Bhīma. Bhīma s’essuie la bouche,
saisit l’arbre de la main gauche. Le combat commence, Bhīma étouffe le
rākṣasa dans ses bras et le casse en deux. (= 24 ślokas) 1. 152. La famille du rākṣasa se précipite. Bhīma leur enjoint
de ne plus faire de tort aux humains, sous peine de subir le même sort. On
découvre le corps du rākṣasa, la nouvelle se répand, on interroge
le brahmane : il répond qu’un brahmane inconnu lui a proposé d’aller lui-même
porter le tribut au rākṣasa ; c’est tout ce qu’il sait. (= 19 ślokas) (11)
Histoire de Citraratha : 153-173
1. 153.
Arrive chez le brahmane un voyageur, qui rapporte les dernières nouvelles du
royaume de Pāñcāla. (= 12 ślokas) 1. 154. Reprise en résumé de l’histoire de Droṇa : sa naissance,
son amitié avec Drupada, comment il s’est procuré les armes de Rāma,
comment il a été repoussé par Drupada, comment il est devenu percepteur chez
les Kaurava, comment il leur a demandé de prendre le royaume de Drupada,
comment il a partagé ce royaume avec Drupada. Celui-ci n’a pas pardonné. (= 25 ślokas) 1. 155. Drupada cherche un brahmane qui puisse lui faire avoir un fils.
Il arrive chez Yāja et Upayāja. Il demande au plus jeune,
Upayāja de faire un sacrifice pour lui faire obtenir un fils.
Upayāja lui répond que son frère Yāja est moins pur que lui, et
qu’il acceptera peut-être. Drupada expose son problème : Droṇa est
invincible, que par la force alliée du kṣatriya et du brahmane,
Yāja lui procure un fils capable de le vaincre. Yāja accepte,
prépare le sacrifice, afin de procurer à Drupada un fils pour tuer Droṇa
et jette l’oblation dans le feu. Du feu, naissent un guerrier étincelant, Dhṛṣṭadyumna,
et une splendide jeune fille, Draupadī. Droṇa devient le maître de
Dhṛṣṭadyumna. (= 52 ślokas) 1. 156. Kuntī décide de partir chez Drupada. (= 11 ślokas) 1. 157. Vyāsa leur rend visite. Il raconte l’histoire d’une jeune
fille qui, bien que belle et parfaite, ne trouvait pas de mari. Elle mène une
ascèse farouche, et Śiva lui accorde un vœu. Elle lui répète cinq fois
de suite, pour bien se faire comprendre : “Je veux un mari, muni de toutes
les qualités !. Et Śiva lui répond : “Tu auras tes cinq maris !”. Cette
jeune fille est réincarnée en Draupadī. Vyāsa conseille aux Pāṇḍava
d’obtenir Draupadī. (= 16 ślokas) 1. 158. Les Pāṇḍava partent pour aller chez Drupada.
Ils marchent de nuit le long de 1. 159. Citraratha explique à Arjuna les bénéfices qu’il peut retirer
d’un chapelain. Il l’appelle “descendant de Tapatī”. Arjuna lui demande
pourquoi.
(= 22 ślokas) 1. 160. Histoire de Tapatī.
Le soleil se demande à qui il va marier sa fille Tapatī. Le roi Saṃvaraṇa
montre une grande dévotion envers le soleil. Ainsi, le soleil voudrait bien
lui donner sa fille. Un fois, au cours d’une partie de chasse, le roi
rencontre une jeune fille éblouissante. Il en tombe immédiatement amoureux.
Il l’interroge, mais elle ne répond rien et disparaît. (= 41 ślokas) 1. 161. Le roi s’évanouit d’amour.
La jeune fille apparaît de nouveau et lui enjoint de se lever. Il lui déclare
son amour et lui demande de l’aimer. Tapatī dit qui elle est, qu’elle
l’aime aussi : qu’il la demande à son père ! Elle monte au ciel. (= 20 ślokas) 1. 162. Saṃvaraṇa
s’évanouit de nouveau. Son escorte le trouve et pense qu’il est tombé de
fatigue. On le réconforte. Saṃvarṇa renvoie son escorte et reste
seul avec son ministre. Il invoque Vasiṣṭha, qui arrive, voit
l’état du roi, comprend tout grâce à sa vision divine et part trouver le
soleil.
(= 18 ślokas) 1. 163. Vasiṣṭha
demande la main de Tapatī pour Saṃvaraṇa, et le soleil
l’accorde sans autre. Vasiṣṭha ramène Tapatī. Le roi
l’épouse et abandonne son royaume pendant douze ans pour jouir d’elle dans
les montagnes. Indra cesse de pleuvoir, le royaume dépérit. Vasiṣṭha
va le chercher, il revient dans son royaume et tout s’arrange. Ainsi Arjuna
est descendant de Tapatī. (= 23 ślokas) 1. 164. Histoire de Vasiṣṭha. Eloge de Vasiṣṭha. (= 14 ślokas) 1. 165. Viśvāmitra, fils du roi Gādhi, au cours d’une
partie de chasse, arrive fatigué à l’ermitage de Vasiṣṭha.
Celui-ci l’accueille avec honneur grâce à sa vache Nandīnī, qui
exauce tous les désirs. Viśvāmitra propose à Vasiṣṭha
d’acheter sa vache, celui-ci refuse. Viśvāmitra essaye d’enlever de
force la vache qui ne se laisse pas faire. Quand Vasiṣṭha lui dit
de rester avec lui, la vache crée des hordes de barbares qui défont l’armée
de Viśvāmitra et la repoussent à trois lieues de là, sans tuer un
seul homme. Viśvāmitra désire alors acquérir les pouvoirs des
brahmanes et se livre à l’ascèse. (= 44 ślokas) 1. 166. Le roi Kalmāṣapāda rencontre sur un chemin
Śakti, le fils de Vasiṣṭha et lui demande brutalement de lui
laisser le passage. Comme celui-ci refuse, il le frappe de son fouet.
Śakti le maudit : “Tu m’as frappé comme un rākṣasa, tu te
nourriras désormais de chair humaine. Viśvāmitra suivait Kalmāṣapāda.
Il s’approche, reconnaît Śakti, invoque un rākṣasa, Kiṃkara,
qui prend possession du roi. Alors que le roi rentre chez lui, un brahmane
lui demande de la nourriture : “Attends ici, lui dit le roi, dès que je serai
rentré à la maison, je t’enverrai de quoi manger”. Mais le roi oublie sa
promesse. Il se réveille en pleine nuit, éveille son cuisinier et l’envoie
porter la nourriture au brahmane. Il n’y a plus de viande : “Nourris-le de
chair humaine !”, dit le roi possédé par le rākṣasa. Le brahmane
reconnaît la nature de ce qu’on lui donne et maudit à nouveau le roi “Qu’il
se nourrisse de chair humaine !”. Le roi maudit rencontre Śakti, le tue
et le mange. Puis, sur les instigations de Viśvāmitra, il dévore
les cent autre fils de Vasiṣṭha. Vasiṣṭha apprend le
rôle qu’a joué Viśvāmitra. Il essaye, en vain de mettre fin à ses
jours.
(= 45 ślokas) 1. 167. Il essaie encore, en vain, de mettre fin à ses jours. Il
retourne à son ermitage et entend réciter le veda, mais il n’y a là que sa
belle-fille Adṛśyantī. En fait, c’est son petit-fils qui
récite depuis le ventre de sa mère. Voyant que sa descendance est assurée,
Vasiṣṭha renonce à se supprimer. Arrive un terrible rākṣasa
qui veut le dévorer. (= 21 ślokas) 1. 168. Vasiṣṭha l’asperge d’eau, et le rākṣasa
redevient le roi Kalmāṣapāda dans toute sa splendeur.
Celui-ci retourne dans sa ville d’Ayodhyā, libéré de sa malédiction,
accompagné de Vasiṣṭha. Il lui demande d’engendrer un fils pour
lui, et, grâce à Vasiṣṭha, sa femme met au monde, au bout de
douze ans de grossesse, un fils, Aśmaka. (=
25 ślokas) 1. 169. Adṛśyantī donne naissance à Parāśara.
L’enfant pense que Vasiṣṭha est son père. Un jour qu’il l’appelle
papa, sa mère lui explique que c’est en fait son grand-père. L’enfant, vexé
de n’avoir pas dit la vérité, décide de détruire le monde. Vasiṣṭha,
pour le calmer lui raconte l’Histoire d’Aurva. Le grand roi Kṛtavīrya
a engagé les Bhṛgu comme chapelain. A sa mort, quelques-uns de ses
descendants, tombés dans la misère, vont demander aide aux Bhṛgu, qui
enterrent leurs richesses pour ne pas les donner. Un d’eux trouve le trésor
enterré, et, furieux d’avoir été joués, ils tuent tous les descendants de Bhṛgu.
Les femmes se sauvent. L’une d’elle, enceinte, est rattrapée. L’enfant sort
de son sein et aveugle les guerriers qui la poursuivent. Ceux-ci plaident
auprès d’elle. (= 25 ślokas) 1. 170. Elle leur dit de
s’adresser à son fils Aurva, qu’elle a porté pendant cent ans dans son sein
pour préserver la descendance de Bhṛgu : c’est lui qui les a privés de
la vue. Il leur pardonne, mais, pour punir l’extermination de sa race, il
décide de détruire le monde. Il se livre à une ascèse terrible, et commence à
brûler le monde. Ses ancêtres lui demandent de calmer sa colère et d’épargner
le monde : c’est intentionnellement qu’ils s’étaient laissé tuer, pour gagner
le ciel.
(= 21 ślokas) 1. 171. Aurva ne peut revenir sur sa parole et le feu qu’il a suscité
le brûlera s’il tente de l’éteindre. Ses ancêtres lui montrent que l’eau est
l’essence des mondes. Ainsi, s’il brûle de son feu les eaux de l’océan, il
n’ira pas contre son serment. Aurva jette son feu dans l’océan, où il
continue de brûler les eaux. Voilà un exemple qui montre à Parāśara
qu’il doit calmer sa fureur. (= 23 ślokas) 1. 172. Parāśara, alors, offre un sacrifice où il brûle les
rākṣasa. Les grands ṛṣi le convainquent de cesser ce
sacrifice, et il jette le feu qui avait servi à brûler les rākṣasa
sur les flancs nord de l’Himavant. (= 17 ślokas) 1. 173. Pourquoi Vasiṣṭha a-t-il dû procurer un fils au roi
Kalmāṣapāda ?. Citraratha explique : quand il était soumis à
sa malédiction, Kalmāṣapāda avait rencontré dans la forêt un
couple de brahmanes, et dévoré le mari sans lui laisser le temps de donner un
fils à son épouse. Celle-ci le maudit : il perdra instantanément la vie s’il
couche avec sa femme et ce sera Vasiṣṭha qui lui donnera un
successeur. Voilà pourquoi le roi a demandé à Vasiṣṭha de lui
donner un fils. (= 24 ślokas) (12)
Choix de Draupadī : 174-185
1. 174.
Les Pāṇḍava prennent congé de Citraratha et prennent Dhaumya
comme chapelain. (= 12 ślokas) 1. 175. Ils se rendent, toujours déguisés en brahmanes, à la fête que
donne Draupadī pour se choisir un époux. Des brahmanes qu’ils
rencontrent en route leur décrivent les fêtes à venir. (= 20 ślokas) 1. 176. Ils arrivent à la capitale des Pāñcāla, logent chez
un potier et quêtent leur nourriture. Drupada a fait faire un arc en bois
très dur et annonce que celui qui pourra le bander et atteindre la cible,
aura sa fille. Tous les rois se rassemblent. Description de l’arène où aura
lieu la compétition. Description des festivités. Au seizième jour de la fête,
Draupadī arrive et Dhṛṣṭadyumna précise les conditions
du défi : “Avec l’arc, il faut mettre cinq flèches dans la cible en tirant à
travers le moyeu d’une roue”. (= 36 ślokas) 1. 177. Dhṛṣṭadyumna
annonce les noms des compétiteurs à Draupadī. (= 22 ślokas) 1. 178. Description de
l’assemblée. Kṛṣṇa reconnaît les Pāṇḍava
sous leur déguisement. L’épreuve commence, mais les rois n’arrivent pas à
bander l’arc. (= 18 ślokas) 1. 179. Arjuna se lève au milieu des brahmanes qui se moquent, prend
l’arc et met les cinq flèches dans la cible. Yudhiṣṭhira et les
jumeaux rentrent à la maison. Arjuna prend Draupadī par la main. (= 23 ślokas) 1. 180. Les rois sont furieux et veulent tuer Drupada. Arjuna et
Bhīma s’interposent. Bhīma déracine un arbre pour s’en faire une
arme. Kṛṣṇa est maintenant sûr que ce sont bien les Pāṇḍava. (= 22 ślokas) 1. 181. Arjuna et Bhīma avancent. Karṇa attaque Arjuna.
Surpris par son habileté, il lui demande qui il est : un brahmane qui le
défie, répond Arjuna. Karṇa abandonne le combat. Bhīma défait
Śalya. Les rois se retirent pensifs : un brahmane a gagné Draupadī
!. Kuntī est inquiète de ne pas voir rentrer ses fils. (= 40 ślokas) 1. 182. Arjuna et Bhīma rentrent chez le potier : “Regarde ce que
nous avons gagné !”, disent-ils à leur mère. Et elle, sans les regarder : “Partagez-le
entre vous !”. Elle s’aperçoit de son erreur et demande conseil à Yudhiṣṭhira.
Yudhiṣṭhira pense que Draupadī doit revenir à Arjuna, Arjuna
que Yudhiṣṭhira, l’aîné, doit se marier en premier, et donc
prendre Draupadī. Mais ils sont, à l’évidence, tous amoureux de la belle
Draupadī, et Yudhiṣṭhira conclut que Draupadī sera leur
femme à tous les cinq. (= 15 ślokas) 1. 183. Kṛṣṇa et Balarāma viennent leur rendre
visite. Yudhiṣṭhira leur demande comment ils les ont reconnus :
le feu, même caché, se manifeste toujours !. Kṛṣṇa se
félicite qu’ils aient échappé à l’incendie. (=
9 ślokas) 1. 184. Dhṛṣṭadyumna a suivi Arjuna et placé des
soldats autour de la maison. Bhīma, Arjuna et les jumeaux rapportent les
aumônes qu’ils ont recueillies. Kuntī indique à Draupadī comment
les partager : d’abord les Dieux, puis les brahmanes et les mendiants. Le
reste, la moitié pour Bhīma, la moitié pour eux-mêmes. Après avoir
mangé, ils se couchent, Draupadī à leurs pieds, et racontent des
histoires de guerriers. Dhṛṣṭadyumna va tout raconter à
Drupada. Celui-ci se demande à qui il a donné sa fille. (= 18 ślokas) 1. 185 Dhṛṣṭadyumna lui raconte tout ce qu’il a vu
et entendu. Ce ne sont pas des brahmanes, ils racontent des histoires de
guerre. Ce sont sûrement les Pāṇḍava. Drupada envoie son
chapelain : qu’ils déclinent leurs noms et leur qualité, car Drupada a
toujours désiré marier sa fille avec Arjuna. Yudhiṣṭhira le
rassure quant à leur qualité et lui dit que le vœu du roi est réalisé. Des
envoyés de Drupada viennent leur annoncer que la fête du mariage est prête. (= 28 ślokas) (13)
Le mariage : 186-191
1. 186.
Drupada a préparé somptueusement la fête. Kuntī et Draupadī sont
reçues dans les appartements des femmes, des sièges sont préparés pour les
Pāṇḍava qui, malgré leur déguisement, font l’admiration
générale. Des mets excellents sont servis. Drupada vient les rejoindre. (= 15 ślokas) 1. 1. 188. Drupada demande à Vyāsa si une femme peut être l’épouse de
plusieurs hommes. Il pense, quant à lui, que c’est contraire à la loi. Dhṛṣṭadyumna
rappelle que, pourtant, un frère aîné peut avoir commerce avec la femme de
son plus jeune frère, sans transgresser la loi. Yudhiṣṭhira
rétorque qu’on a déjà vu des exemples similaires. Et la parole d’un maître
est la loi, or le premier maître est sa propre mère. Vyāsa confirme et
prend Drupada à part. (= 22 ślokas) 1. 189. Il lui raconte l’Histoire des cinq Indra. Autrefois,
Yama, occupé à un sacrifice, cesse de tuer les créatures, et celles-ci se
multiplient. Les Dieux viennent se plaindre à Brahmā. Celui-ci leur
répond que tout redeviendra normal quand Yama en aura terminé avec son
sacrifice. Les Dieux voient un lotus flotter sur 1. 190. Drupada est convaincu : Śiva sait ce qu’il fait !. Draupadī
épouse les cinq Pāṇḍava l’un après l’autre, à un jour
d’intervalle. Elle redevient vierge à chaque fois. Drupada les inonde de
cadeaux et ils viennent s’installer chez lui. (=
18 ślokas) 1. 191. Conseils de Kuntī à Draupadī. Cadeaux de Kṛṣṇa. (= 19 ślokas) (14)
L’arrivée de Vidura : 192-198
1. 192.
La nouvelle du retour des Pāṇḍava et de leur mariage avec
Draupadī se répand. Duryodhana s’inquiète de leur alliance avec les
Pāñcāla. Vidura se réjouit et annonce la nouvelle à Dhṛtarāṣṭra.
Dhṛtarāṣṭra se réjouit aussi de bonne foi. Duryodhana
et Karṇa demandent une audience privée à Dhṛtarāṣṭra
: il faut discuter de la politique à tenir envers les Pāṇḍava. (= 29 ślokas) 1. 193. Duryodhana propose différents stratagèmes pour affaiblir les
Pāṇḍava ou les séparer des Pāñcāla, et va jusqu’à
proposer de les tuer. (= 19 ślokas) 1. 194. Karṇa montre que ce n’est pas si facile d’affaiblir les
Pāṇḍava. Il propose la guerre immédiate. Dhṛtarāṣṭra
convoque ses conseillers. (= 25 ślokas) 1. 195. Bhīṣma ne veut pas la guerre : les Pāṇḍava
lui sont aussi chers que les fils de Dhṛtarāṣṭra. Il
propose de leur donner la moitié du royaume. (= 19 ślokas) 1. 196. Droṇa approuve Bhīṣma : que l’on envoie une
ambassade aux Pāṇḍava, avec des cadeaux pour chacun d’eux,
et qu’on les accueille avec honneur à Hāstinapura. Karṇa les
accuse de malhonnêteté. Il raconte l’Histoire d’Ambūvīca, un
roi faible qui s’est laissé dépouillé de tout par son ministre Mahākarṇi
: mais son ministre n’a pu acquérir la royauté. Si la royauté est acquise,
elle ne peut être enlevée. Droṇa proteste. (= 28 ślokas) 1. 197. Vidura rappelle la fidélité de Bhīṣma et de Droṇa.
Les Pāṇḍava ne peuvent être défaits. Ils ont été offensés et
ont droit à réparation. (= 29 ślokas) 1. 198. Dhṛtarāṣṭra est d’accord de partager le
royaume. Il envoie Vidura chercher les Pāṇḍava. Celui-ci
arrive chez Drupada, transmet les salutations de tous et lui demande la
permission d’emmener les Pāṇḍava chez Dhṛtarāṣṭra. (= 25 ślokas) (15)
La prise du royaume : 199
1. 199.
Drupada leur accorde la permission de partir. Les Pāṇḍava se
mettent en route et gagnent Hāstinapura. Leur accueil. Dhṛtarāṣṭra
leur propose la région de Khāṇḍava et la moitié du royaume.
Ils partent pour Khāṇḍava, accompagnés par Kṛṣṇa
et construisent la grande cité d’Indrapraṣṭa. Description
d’Indrapraṣṭa. Kṛṣṇa repart pour
Dvārakā. (= 50 ślokas) (16) Séjour d’Arjuna dans la forêt : 200-210
1. 200. Le règne de Yudhiṣṭhira. Arrivée de Nārada. Il
raconte l’Histoire de Sunda et Upasunda. Ces deux frères Asuras se
sont entre-tués à cause de Tilottamā. (= 23 ślokas) 1. 201. Les deux frères, Sunda et
Upasunda, sont très unis. Pour conquérir les trois mondes, ils se livrent à
une ascèse terrible. Brahmā leur offre un vœu : ils demandent
l’immortalité. Après négociation, ils obtiennent que rien, à part eux-mêmes,
ne puisse leur faire de mal. Ils regagnent leur palais pour y fêter
l’événement. (= 32 ślokas) 1. 202. Ils se mettent à conquérir les mondes, font fuir les Dieux,
massacrent les brahmanes. La terre est dévastée. (= 27 ślokas) 1. 203. Les Dieux tiennent conseil. Brahmā fait construire par
Viśvakarman une femme artificielle, Tilottamā, pour séduire Sunda
et Upasunda. Elle est si belle qu’elle tourne la tête aux Dieux. (= 30 ślokas) 1. 204. Tilottamā s’approche des deux frères en train de fêter leur
victoire. Ils ne peuvent résister à ses charmes, la veulent tous deux, et
s’entretuent. Brahmā récompense Tilottamā. Qu’aucune division ne
naisse entre les Pāṇḍava à cause de Draupadī. Ils
décident que si l’un d’entre eux en dérange un autre tandis qu’il est avec
Draupadī, il devra vivre en ermite dans la forêt pendant douze mois. (= 30 ślokas) 1. 205. Des voleurs emportent les vaches d’un brahmane : il se plaint à
Arjuna. Yudhiṣṭhira est avec Draupadī dans la salle où sont
rangées les armes. Ne pas venir en secours à un brahmane ou déranger Yudhiṣṭhira
et devoir partir une année en exil : Arjuna n’hésite pas. Il entre, prend un
arc et rattrape les voleurs. A son retour, Arjuna demande son congé, pour
partir dans la forêt : il a brisé le pacte. Yudhiṣṭhira le laisse
partir à contre-cœur. (= 30 ślokas) 1. 206. Accompagné de brahmanes, Arjuna s’installe à Gaṅgādvāra.
Tandis qu’il se baigne dans 1. 207. Arjuna visite les lieux de pèlerinage. Il rencontre Citrāṅgadā,
fille du roi Citravāhana, et la désire. Il la demande à son père qui
raconte l’Histoire de Prabhaṃkara. Ce roi, sans descendant, se
livre à des austérités terribles. Śiva lui accorde un enfant par
génération. Ainsi tous les ancêtres de Citravāhana ont eu chacun un
fils, sauf lui, qui a eu une fille. Il l’accorde à Arjuna, à condition de
pouvoir garder le fils qu’il en aura. (= 23 ślokas) 1. 208. Arjuna continue son pèlerinage. Histoire de Vargā.
Il s’étonne que cinq lieux sacrés soient désertés : c’est parce qu’ils sont
habités par cinq crocodiles qui dévorent les pèlerins. Arjuna se baigne dans
le premier, se bat avec le crocodile et le sort de l’eau. Celui-ci se
transforme en une splendide jeune fille : c’est l’apsaras Vargā, maudite
par un ascète avec quatre de ses amies pour avoir essayé de le tenter. (= 21 ślokas) 1. 209. Elles avaient demandé pardon, et l’ascète avait modéré sa
malédiction : elles retrouveraient leur apparence quand un homme supérieur
les tirerait de l’eau. Elles avaient alors rencontré Nārada qui leur
avait indiqué où elles devaient se rendre : Arjuna viendrait bientôt les
libérer. Arjuna délivre les quatre autres. (= 24 ślokas) 1. 210. Suite du pèlerinage d’Arjuna. A Prabhāsa, il rencontre Kṛṣṇa.
Ils séjournent ensemble, puis rentrent à Dvārakā, où Arjuna reçoit
un accueil enthousiaste. (= 21 ślokas) (17)
Enlèvement de Subhadrā : 211-212
1. 211.
Les Vṛṣṇi donnent une grande fête sur le mont Raivataka.
Arjuna y rencontre Subhadrā et en tombe amoureux. Kṛṣṇa
lui conseille de l’enlever. Yudhiṣṭhira, prévenu en hâte, donne
son accord. (= 25 ślokas) 1. 212. Arjuna, armé de pied en cap, attrape Subhadrā et la charge
sur son char. Son escorte donne l’alerte et les guerriers des Vṛṣṇi
et des Andhaka se rassemblent. Ils veulent se lancer à la poursuite d’Arjuna.
Mais Balarāma leur conseille d’écouter d’abord l’avis de Kṛṣṇa
: celui-ci reste silencieux. Balarāma dit sa désapprobation de la
conduite d’Arjuna. (= 32 ślokas) (18)
Le cadeau : 213
1. 213.
Kṛṣṇa déclare qu’Arjuna n’est pas un si mauvais parti,
qu’il ne peut être vaincu et qu’il vaut mieux le faire revenir en ami. Arjuna
revient et épouse Subhadrā. A la fin de son année d’exil, Arjuna
retourne à Indrapraṣṭa. Draupadī lui fait des reproches.
Subhadrā s’habille en servante et se met au service de Draupadī. Elles
s’embrassent. Kṛṣṇa et Balarāma viennent à Indrapraṣṭa
avec de nombreux cadeaux de mariage. Naissance d’Abhimanyu et des cinq fils
de Draupadī. (= 82 ślokas) (19)
Incendie de la forêt Khāṇḍava : 214-225
1. 214.
Excellence du règne de Yudhiṣṭhira. Un jour, Arjuna et Kṛṣṇa
vont se baigner dans la Yamunā. Description de la partie de campagne.
Arjuna et Kṛṣṇa devisent à part, quand un brahmane vient
les trouver. (= 32 ślokas) 1. 215. Il se présente comme un brahmane vorace, et demande qu’on lui
donne, pour une fois, suffisamment à manger. Quand on le lui accorde, il
révèle qu’il est Agni, et veut dévorer la forêt Khāṇḍava
protégée par Indra. Tous ses essais antérieurs ont été infructueux. Arjuna
lui demande un arc et des flèches pour pouvoir affronter Indra, et des
chevaux.
(= 19 ślokas) 1. 216. Agni invoque Varuṇa et lui demande l’arc Gāṇḍīva;
et le char marqué de l’emblème du singe pour Arjuna, et le disque pour Kṛṣṇa.
Varuṇa les donne. Description de ces armes. Arjuna et Kṛṣṇa
sont prêts, et Agni commence à dévorer la forêt Khāṇḍava. (= 34 ślokas) 1. 217. Les créatures qui vivent dans la forêt périssent dans
l’incendie. Arjuna les empêche de s’échapper. Indra, alerté par les Dieux,
vient au secours de la forêt. Il envoie une pluie abondante, mais celle-ci
s’évapore au contact du feu. Indra envoie des pluies encore plus abondantes. (= 22 ślokas) 1. 218. Arjuna couvre la forêt d’une nuée de flèches qui arrêtent la
pluie. Le serpent Takṣaka n’est pas dans la forêt, mais son fils
Aśvasena essaye d’échapper. Sa mère l’avale pour le protéger. Arjuna
coupe la tête de la mère, mais Indra réussit à sauver le serpent. Arjuna s’en
prend directement à Indra et le couvre de flèches. Indra envoie ses propres
armes, aidé par Vāyu. Arjuna riposte. Les oiseaux et les serpents
attaquent Arjuna qui les détruit de ses flèches. Les Dieux, les gandharva,
les rākṣasa se jettent à leur tour dans la bataille, mais sont
défaits par Arjuna, tandis que Kṛṣṇa défait les sura et les
Asuras avec son disque. Indra, monté sur son éléphant, lance son foudre, et
tous les Dieux viennent à la rescousse, chacun avec son arme. Arjuna et Kṛṣṇa
les arrêtent. Indra envoie une pluie de rochers, puis une montagne, mais
Arjuna les détruit de ses flèches avant qu’ils ne touchent terre. (= 50 ślokas) 1. 219. Arjuna et Kṛṣṇa font un grand carnage. Les
Dieux fuient. Une voix explique à Indra qu’il ne peut rien contre Kṛṣṇa
et Arjuna : ce sont Nara et Nārāyaṇa réincarnés. De plus, son
ami Takṣaka n’est pas dans la forêt. Indra se retire du combat. Kṛṣṇa
et Arjuna continuent de frapper toutes les créatures dans la forêt qui
tombent dans le feu. Maya, un Asura, poursuivi par Agni et Kṛṣṇa,
implore l’aide d’Arjuna et a la vie sauve. Ainsi, il y aura seulement six
rescapés : Aśvasena, Maya et les quatre oiseaux Śārṅgaka. (= 40 ślokas) 1. 220. Histoire des Śārṅgaka. Un grand ascète,
Mandapāla, après une vie de rudes austérités, n’est pas reçu au ciel :
c’est parce qu’il n’a pas de descendants. Il s’inquiète : comment va-t-il
trouver rapidement des enfants?. Il se transforme en oiseau Śārṅgaka,
rencontre Jaritā qui lui donne quatre enfants qu’il abandonne aussitôt,
encore dans l’œuf, pour convoler avec Lapitā. Quand Mandapāla voit
Agni venir pour brûler la forêt, il chante ses louanges. Agni lui donne un
vœu, et Mandapāla demande que ses enfants soient épargnés. (= 32 ślokas) 1. 221. Tandis que l’incendie fait rage, Jaritā se désespère. Ses
enfants lui conseillent de fuir et de les abandonner. Elle leur conseille de
se réfugier dans un trou de rat, mais ils rétorquent qu’il vaut mieux périr
dans le feu que mangés par un rat. (= 21 ślokas) 1. 222. Le rat sort de son trou, et un faucon l’emporte : la voie est
libre !. Mais les oisillons argumentent : est-ce que le rat est bien mort ?
Est-ce qu’il n’y en pas d’autres ?. Ils préfèrent toujours être brûlés vifs.
Jaritā les laisse. Le feu s’approche d’eux. (= 18 ślokas) 1. 223. Les oisillons font l’éloge d’Agni et lui demandent protection.
Agni, se souvenant de la promesse qu’il a faite à Mandapāla, les épargne,
et, à leur demande, s’attaque aux chats. (= 25 ślokas) 1. 224. Malgré la promesse d’Agni, Mandapāla est inquiet pour ses
enfants. Malgré la jalousie de Lapitā, il retourne dans la forêt et y
trouve ses enfants sains et saufs. Mais ceux-ci sont fâchés contre lui et
Jaritā, revenue entre temps, le renvoie chez Lapitā. ”Rien n’est
pire que la jalousie des femmes !” s’exclame Mandapāla. A cause d’elle
Arundhatī, la femme de Vasiṣṭha, est devenue une étoile de
second ordre. (= 32 ślokas) 1. 225. Mandapāla calme ses fils : il les a recommandés à Agni, il
a confiance en leur mère et en eux-mêmes, pourquoi serait-il venu avant ?.
Agni, rassasié, vient trouver Arjuna. Indra vient aussi, félicite Arjuna et Kṛṣṇa
de leur exploit et leur donne un vœu. Arjuna demande des armes, et Indra lui
dit qu’elles lui seront données en temps voulu. Kṛṣṇa
demande une amitié indéfectible avec Arjuna, et elle lui est accordée. Agni
donne leur congé à Arjuna et Kṛṣṇa, qui partent avec Maya. (= 19 ślokas) II. LE LIVRE DE L’ASSEMBLÉE 2511 ślokas
(20) Le Palais de
l'Assemblée : 1-11
2. 1. Maya veut montrer sa
reconnaissance envers Arjuna. Kṛṣṇa lui demande de
construire un Palais de l'Assemblée pour Yudhiṣṭhira. Avec le
cérémonial nécessaire, Maya pose la première pierre. (= 19 ślokas) 2. 2. Après avoir pris congé de tous, Kṛṣṇa
retourne à Dvārakā. Les Pāṇḍava l’accompagnent un
temps.
(= 23 ślokas) 2. 3. Maya
part au lac Bindu chercher des pierre précieuses qu’il a déposées là. Il
promet aussi de rapporter la massue du roi Yauvanāśva pour
Bhīma et la conque Devadatta ayant appartenu à Varuṇa pour Arjuna.
Rappel de tous les sacrifices qui se sont tenus au lac Bindu. Maya rapporte
tout ce qu’il était parti chercher et construit en quatorze mois un Palais de
l'Assemblée incomparable. Description du Palais de l'Assemblée. (= 34 ślokas) 2. 4.
Inauguration par Yudhiṣṭhira. Le fête dure sept jours.
Description de la nombreuse assistance. Yudhiṣṭhira retourne dans
son palais. (= 34 ślokas) 2. 5. Nārada,
entouré de disciples, vient rendre visite à Yudhiṣṭhira dans le
Palais de l'Assemblée. Nārada instruit Yudhiṣṭhira sur
l’ensemble des devoirs du roi. (= 116 ślokas) 2. 6. Yudhiṣṭhira
l’assure qu’il fait de son mieux selon ses forces. Puis, il lui demande s’il
a jamais vu un Palais de l'Assemblée aussi beau. Nārada n’en a jamais vu
chez les hommes, mais chez les Dieux. Yudhiṣṭhira lui demande de
les décrire. (= 18 ślokas) 2. 7. Le
Palais de l'Assemblée d’Indra : description, par qui elle est fréquentée. (= 26 ślokas) 2. 8. Le
Palais de l'Assemblée de Yama : description, par qui elle est fréquentée. (= 38 ślokas) 2. 9. Le
Palais de l'Assemblée de Varuṇa: description, par qui elle est
fréquentée. (= 25 ślokas) 2. 10.
Le Palais de l'Assemblée de Kubera : description, par qui elle est fréquentée. (= 23 ślokas) 2. 11.
Le Palais de l'Assemblée de Brahmā : description, par qui elle est
fréquentée. Yudhiṣṭhira remarque qu’un seul roi,
Hariścandra, fréquente le Palais de l'Assemblée d’Indra : c’est parce
qu’il a offert le grand sacrifice de la consécration royale
(rājasūya), lui explique Nārada. Il ajoute que son père,
Pāṇḍu, lui conseille d’offrir également ce sacrifice. (= 73 ślokas) (21)
Le conseil : 12-17
2. 12. Yudhiṣṭhira décide
d’offrir ce sacrifice. Il rassemble son conseil et l’interroge : par ce
sacrifice, le roi indique qu’il aspire à la souveraineté universelle ;
l’ensemble des rois doit donc en être d’accord, lui répond-on. Mais le
conseil unanime pense qu’il a toutes les qualités requises. Yudhiṣṭhira
décide de consulter Kṛṣṇa. Un envoyé ramène Kṛṣṇa
à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira lui explique qu’il veut
offrir le sacrifice de la consécration royale et lui demande son avis. (= 40 ślokas) 2. 13.
Kṛṣṇa encourage Yudhiṣṭhira à le faire : mais
le roi Jarāsaṃdha aspire également à la royauté universelle et il
a de puissants alliés. Kṛṣṇa rappelle qu’il y a cent un
rois en tout descendant des lignées d’Ila et d’Ikṣvāku. Il décrit
l’état des alliances entre les différents rois et les guerres récentes, la montée
en puissance de Jarāsaṃdha. Jarāsaṃdha a emprisonné
tous les rois qu’il a vaincus, et compte les sacrifier à Śiva. Il faut
tuer Jarāsaṃdha et libérer les rois. (= 68 ślokas) 2. 14.
Yudhiṣṭhira hésite. Bhīma et Kṛṣṇa
l’encouragent : sur les cent un rois, quatre-vingt-six sont retenus
prisonniers par Jarāsaṃdha, il en reste quatorze et il commencera
le sacrifice quand il les aura tous pris. (= 20 ślokas) 2. 15.
Yudhiṣṭhira hésite toujours. Arjuna l’encourage. (= 16 ślokas) 2. 16.
Kṛṣṇa conseille de ne pas déclarer une guerre ouverte, mais
de s’introduire chez Jarāsaṃdha et de le tuer. Histoire de
Jarāsaṃdha. Bṛhadratha, le puissant roi de Magadha,
avait fait un pacte avec ses femmes, qu’il ne les offenserait jamais. Mais il
n’a pas d’enfants. Un jour, il accueille l’ermite Candakauśika qui lui
offre un vœu. Il demande un fils. Une mangue tombe dans le giron de l’ermite,
et celui-ci la donne au roi : “Ton vœu est exaucé”. Se rappelant le pacte
qu’il a fait avec ses épouses, il partage la mangue en deux et la leur donne.
Elles deviennent toutes deux enceintes, mais donnent naissance chacune à une
moitié d’enfant. Affolées, elles les abandonnent. Une rākṣasī,
Jarā, les emporte pour les manger. Pour les transporter plus facilement,
elle les lie ensemble, et les deux moitiés se réunissent en un enfant
parfaitement constitué. La rākṣasī abandonne l’enfant, qui
est récupéré par les reines. Jarā prend une forme humaine et rend
l’enfant au roi. (= 51 ślokas) 2. 17.
Jarā explique au roi ce qui s’est passé et disparaît. L’enfant est nommé
Jarāsaṃdha. L’ermite Candakauśika revient et prédit un grand
avenir à Jarāsaṃdha : il soumettra les rois et verra Śiva de
ses propres yeux. Et de fait, Jarāsaṃdha devenu roi, avec l’aide
de Haṃsa et Dibhika, deux invincibles guerriers, conquiert les royaumes. (= 27 ślokas) (22)
La mort de Jarāsaṃdha : 18-22
2. 18. Kṛṣṇa propose de partir avec Bhīma et
Arjuna pour tuer Jarāsaṃdha. Yudhiṣṭhira accepte. Kṛṣṇa,
Bhīma et Arjuna se déguisent en jeunes brahmanes en fin d’études
(snātaka) et partent pour Magadha. (= 30 ślokas) 2. 19.
Ils arrivent en vue de Girivraja, la capitale de Magadha. Description des
environs et des cinq montagnes qui entourent la ville. Ils entrent dans la
ville et perçant un rempart et dans le palais de Jarāsaṃdha en
perçant les murailles. Ils sont accueillis par le roi qui s’étonne à leur
aspect. Kṛṣṇa lui explique qu’ils sont en fait des kṣatriya
qui ont fait leur vœux et qu’on n’entre pas chez un ennemi par la porte. (= 50 ślokas) 2. 20.
Jarāsaṃdha demande des explications. Kṛṣṇa lui
reproche d’avoir emprisonné les rois et de vouloir les sacrifier à
Śiva : le sacrifice humain est intolérable. Il déclare qu’ils sont
venus délivrer les rois, dévoile leurs noms et le défie. Jarāsaṃdha
demande les conditions du combat. (= 34 ślokas) 2. 21.
Kṛṣṇa lui demande avec lequel des trois il désire se
battre, et Jarāsaṃdha choisit Bhīma. Combat à mains nues
entre Bhīma et Jarāsaṃdha. Le combat dure treize jours et
treize nuits sans interruption. Le quatorzième jour, au soir, au soir,
Jarāsaṃdha est épuisé. Bhīma saisit Jarāsaṃdha. (= 23 ślokas) 2. 22. Kṛṣṇa encourage
Bhīma. Bhīma tue Jarāsaṃdha. Les hurlements de joie de
Bhīma terrifient la ville. Kṛṣṇa libère les rois, fait
atteler le char céleste de Jarāsaṃdha et quitte Girivraja. Il
s’arrête dans la plaine, les rois libérés viennent lui rendre hommage. Il
annonce que Yudhiṣṭhira désire offrir le sacrifice de la
consécration royale, et les rois acceptent. Sahadeva, le fils de Jarāsaṃdha,
vient se mettre sous la protection de Kṛṣṇa. Il est oint
roi de Magadha et fait alliance avec Kṛṣṇa. Kṛṣṇa
et les deux Pāṇḍava retournent ensuite à Indrapraṣṭa
où Yudhiṣṭhira les félicite. Les rois libérés rendent visite à
Yudhiṣṭhira et lui font allégeance. Kṛṣṇa
rentre à Dvārakā. (= 58 ślokas) (23)
La conquête du monde : 23-29
2. 23. Arjuna part conquérir les peuples du nord. De même, Bhīma
à l’est, Sahadeva au sud et Nakula à l’ouest. Les conquêtes d’Arjuna. Combat
d’Arjuna avec Bhagadatta. Bhagadatta accepte de payer tribut. (= 26 ślokas) 2. 24.
Suite des conquêtes d’Arjuna. (= 27 ślokas) 2. 25.
Suite des conquêtes d’Arjuna, toujours plus au nord. Il renonce à saisir le
pays des Uttarakuru, mais en rapporte tribut. Arjuna revient à Indrapraṣṭa
avec son butin. (= 20 ślokas) 2. 26.
Conquêtes de Bhīma. Alliance avec Śiśupāla. (= 16 ślokas) 2. 27.
Suite des conquêtes de Bhīma. Il revient à Indrapraṣṭa avec
son butin. (= 28 ślokas) 2. 28.
Conquêtes de Sahadeva. Il bute devant Māhiṣmatī : le roi
Nīla est aidé par Agni. Agni, autrefois, déguisé en brahmane, avait été
convaincu d’adultère et conduit devant le roi. Réprimandé, il avait flamboyé
de colère, et le roi, surpris, s’était incliné devant lui. Il avait accordé
un vœu au roi, qui avait choisi que son armée soit invincible. Sahadeva fait
l’éloge d’Agni et offre un sacrifice. Le feu lui accorde sa protection et le
roi Nīla fait allégeance à Sahadeva. Suite des conquêtes de Sahadeva.
Sahadeva revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 55 ślokas) 2. 29.
Conquêtes de Nakula. Nakula revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 19 ślokas) (24)
Le sacrifice de la consécration royale : 30-32
2. 30. Excellence du gouvernement de Yudhiṣṭhira. Arrivée
de Kṛṣṇa à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira
le remercie de son aide et lui demande de l’assister pour le sacrifice de la
consécration royale. On commence les préparatifs : Sahadeva est chargé de
rassembler le matériel nécessaire. La nourriture est préparée. Vyāsa
choisit les prêtres sacrifiants. Les pavillons sont construits et les
invitations envoyées. La fête se prépare, les brahmanes affluent et sont
reçus avec des cadeaux, les rois arrivent. Yudhiṣṭhira envoie
Nakula inviter Bhīṣma, Dhṛtarāṣṭra, Vidura,
Droṇa, Kṛpa et les fils de Dhṛtarāṣṭra qui
voudraient venir. (= 54 ślokas) 2. 31.
Tous les Kaurava viennent à Indrapraṣṭa et tous les rois
affluent. Ils sont parfaitement reçus, dans des pavillons construits
spécialement pour eux. (= 25 ślokas) 2. 32. Yudhiṣṭhira
demande à Bhīṣma, Droṇa et son fils, Kṛpa, Duryodhana
de lui être favorable : toute la richesse qu’il a accumulée est à eux. Il
fixe à chacun ses fonctions durant le sacrifice. Les rois ont apporté de
riches cadeaux. (= 18 ślokas) (25)
Réception des dons : 33-36
2. 33. Le jour de l’onction, les brahmanes et les rois se rassemblent
autour de l’autel. Nārada vient, avec les grand ṛṣi et
assiste au sacrifice. Nārada se rappelle que tous les rois assemblés
sont des incarnations partielles des Dieux et des êtres célestes, et
notamment que Kṛṣṇa est Viṣṇu. Bhīṣma
demande à Yudhiṣṭhira de distribuer les cadeaux de bienvenue aux
hôtes, et de commencer par celui qui a les plus grands mérites. Yudhiṣṭhira,
sur le conseil de Bhīṣma, choisit de commencer par Kṛṣṇa.
Śiśupāla proteste. (= 32 ślokas) 2. 34.
“Kṛṣṇa ne mérite pas cet honneur”, dit-il. ”Il n’est ni roi,
ni prêtre, ni précepteur !”. C’est mépriser les rois présents. Yudhiṣṭhira
montre qu’il n’est pas digne en agissant ainsi, et Kṛṣṇa un
profiteur. Śiśupāla quitte l’assemblée. (= 23 ślokas) 2. 35.
Yudhiṣṭhira rattrape Śiśupāla et lui remontre que
ses reproches sont injustifiés. Bhīṣma fait l’éloge de Kṛṣṇa. (= 29 ślokas) 2. 36.
Sahadeva défie quiconque ne serait pas d’accord avec le choix de Kṛṣṇa.
Aucun des rois ne se manifeste. Le parti de Śiśupāla projette
d’interrompre le sacrifice. (= 15 ślokas) (26)
Mort de Śiśupāla : 37-42
2. 37. Bhīṣma rassure Yudhiṣṭhira : ce sont des
chiens qui aboient autour du lion endormi. Śiśupāla l’entend. (= 15 ślokas) 2. 38.
Paroles méprisantes de Śiśupāla envers Kṛṣṇa,
puis envers Bhīṣma. Il raconte l’Histoire de l’oie. Une oie
prêchait la loi aux oiseaux pour les mettre en confiance et mangeait leurs
œufs : les oiseaux s’en aperçoivent et la tue. Il en va ainsi de Bhīṣma. (= 40 ślokas) 2. 39.
Il reproche l’assassinat de Jarāsaṃdha contre toutes les règles.
Bhīma se met en colère et se précipite sur Śiśupāla.
Bhīṣma le retient et le calme. Śiśupāla demande à
Bhīṣma de laisser Bhīma l’affronter, afin qu’il puisse le
tuer.
(= 20 ślokas) 2. 40.
Bhīṣma raconte l’Histoire de Śiśupāla.
Śiśupāla est né avec quatre bras et trois yeux et il brayait
comme un āne. Son père, effrayé de sa monstruosité veut s’en
débarrasser, mais une voix céleste lui dit de ne pas le faire : celui qui
doit le tuer est déjà né, les bras et l’œil excédentaires tomberont quand il
le prendra sur ses genoux. Les rois viennent voir cet enfant monstrueux, et
parmi eux Balarāma et Kṛṣṇa. Quand Kṛṣṇa
prend l’enfant sur ses genoux, il redevient normal. Kṛṣṇa
accorde un vœu à sa mère, et elle lui demande d’épargner son fils, malgré ses
offenses. Kṛṣṇa promet de lui pardonner cent offenses. (= 23 ślokas) 2. 41.
Śiśupāla continue à reprocher son choix à Bhīṣma et
passe en revue les autres rois qui auraient dū accéder à cet honneur. Il
raconte l’histoire de l’oiseau téméraire qui prêche la prudence, mais
se nourrit des morceaux de viande pris entre les dents du lion : sa vie tient
au bon vouloir du lion. Il en va de même pour Bhīṣma : sa vie
tient au bon vouloir des rois. Bhīṣma s’énerve : que quiconque ne
pense pas que Kṛṣṇa est le meilleur, le défie. (= 33 ślokas) 2. 42. Śiśupāla défie Kṛṣṇa.
Kṛṣṇa raconte les nombreuses offenses que lui a faites
Śiśupāla, et en particulier qu’il a courtisé Rukminī.
Śiśupāla se moque de lui . Kṛṣṇa lui coupe
la tête de son disque. Une aura radieuse sort du corps de
Śiśupāla et entre en Kṛṣṇa. Les rois ne
savent quelle conduite prendre. On procède aux cérémonies funèbres pour
Śiśupāla, et son fils est fait roi. Le sacrifice de la
consécration royale reprend, sous la garde de Kṛṣṇa. A la
fin des cérémonies, les rois souhaitent bonne chance à Yudhiṣṭhira
et celui-ci les remercie et les fait raccompagner par ses fils aux frontières
de son royaume. Kṛṣṇa fait ses aDieux et part pour
Dvārakā. Ne restent à Indrapraṣṭa que Duryodhana et
Śakuni. (= 60 ślokas) (27)
La partie de dés : 43-65
2. 43. Duryodhana visite le Palais de l'Assemblée de Yudhiṣṭhira.
Il prend une dalle de cristal pour un bassin, puis un bassin pour le sol, et
tombe tout habillé dedans. Il se cogne contre une porte fermée qu’il pense
ouverte. On se moque de lui. Duryodhana retourne à Hāstinapura, plein de
jalousie devant l’opulence et le succès des Pāṇḍava. Il
énumère à Śakuni les raisons de sa rancœur et lui annonce qu’il va se
suicider : il ne peut tolérer leur fortune. (= 36 ślokas) 2. 44.
Śakuni lui remontre qu’il ne peut en vouloir aux Pāṇḍava
: ils ont fait ce qu’il fallait pour augmenter leur prospérité. Duryodhana
avec ses frères et ses alliés peut en faire autant. Duryodhana rétorque
qu’avec ses frères et ses alliés, il peut défaire les Pāṇḍava.
Les Pāṇḍava ne peuvent être défaits au combat, répond
Śakuni, mais il connaît un autre moyen de défaire Yudhiṣṭhira
: celui-ci aime à jouer aux dés, mais n’y connaît rien. Qu’on lui propose une
partie, et Śakuni se fait fort de le dépouiller. (= 22 ślokas) 2. 45.
Śakuni représente à Dhṛtarāṣṭra que son fils est
abattu. Dhṛtarāṣṭra interroge Duryodhana : pourquoi
est-il abattu, n’a-t-il pas tout ce qu’il peut désirer ?. Duryodhana raconte
les richesses de Yudhiṣṭhira : comment pourrait-il être
satisfait. Śakuni propose de jouer aux dés contre Yudhiṣṭhira.
Dhṛtarāṣṭra veut consulter Vidura avant de donner son
autorisation. Duryodhana proteste : Vidura ne sera jamais d’accord, et si la
partie de dés n’a pas lieu, il se tuera. Pour apaiser Duryodhana, Dhṛtarāṣṭra
fait construire une salle aux mille piliers où la partie pourrait avoir lieu.
Puis il demande son avis à Vidura. Vidura lui déconseille d’autoriser la
partie - ce serait la division entre ses fils - et va trouver Bhīṣma. (= 58 ślokas) 2. 46.
Reprise en détail de la discussion entre Dhṛtarāṣṭra,
Duryodhana et Śakuni. Dhṛtarāṣṭra, devinant
l’avis de Vidura, demande de à Duryodhana de renoncer à la partie de dés : il
a tout ce qu’il peut désirer, pourquoi se désespérer ?. Duryodhana décrit
l’opulence de Yudhiṣṭhira, et les splendeurs du Palais de
l'Assemblée . (= 35 ślokas) 2. 47.
Il décrit le tribut apporté à Yudhiṣṭhira par les rois. (= 31 ślokas) 2. 48.
Suite de la description du tribut. Description des serviteurs que Yudhiṣṭhira
loge et nourrit. (= 42 ślokas) 2. 49.
Même les rois les plus renommés servent Yudhiṣṭhira, ce sont eux
qui l’ont équipé pour la cérémonie. Les grands ṛṣi étaient
présents à la cérémonie. Aucun roi n’a jamais atteint la splendeur de Yudhiṣṭhira
lors de sa consécration. Comment Duryodhana ne serait-il pas affligé ! (= 25 ślokas) 2. 50. Dhṛtarāṣṭra admoneste Duryodhana : qu’il
ne haïsse pas les Pāṇḍava, qu’il ne convoite pas leur
fortune, qu’il profite de ce qu’il a. Duryodhana réplique que la loi du kṣatriya
est la guerre, que le mécontentement est la racine de la fortune : la loi est
de prendre à ceux qui ont. Il reprendra la fortune des Pāṇḍava
: s’il n’est pas égal à eux, à quoi bon vivre ? (= 28 ślokas) 2. 51. Śakuni se fait fort de prendre ses richesses aux dés à
Yudhiṣṭhira. Dhṛtarāṣṭra n’approuve pas,
mais finit par faire construire une salle aux mille piliers pour le jeu de
dés. Une fois la salle construite, Il demande à Vidura d’aller chercher les
Pāṇḍava pour la leur montrer : ils y joueront aux dés en
famille. Vidura n’approuve pas. Dhṛtarāṣṭra lui
démontre qu’il n’y a là rien de mal : aux dés, c’est le destin qui décide. (= 26 ślokas) 2. 52. Vidura se rend à Indrapraṣṭa.
Yudhiṣṭhira l’interroge : Je te sens préoccupé, tout va-t-il bien
?. Vidura lui transmet l’invitation au jeu de dés. Yudhiṣṭhira se
méfie des conséquences possibles. Vidura lui répond qu’il en est bien
d’accord, mais ne peut que transmettre l’invitation de Dhṛtarāṣṭra.
Yudhiṣṭhira demande quels seront les joueurs : ce sont
probablement des tricheurs, dit Yudhiṣṭhira, mais il ne peut
refuser un défi, il l’a juré. Les Pāṇḍava se rendent en
grande pompe chez Dhṛtarāṣṭra où ils rencontrent les
Kaurava. Ils dorment dans les quartiers qu’on leur a préparés, assistent aux
rites matinaux en entrent dans la salle, pleine de joueurs. (= 37 ślokas) 2. 53.
Śakuni invite Yudhiṣṭhira à jouer et celui-ci lui demande de
ne pas tricher. Śakuni répond que la tricherie fait partie de l’art du
joueur : si Yudhiṣṭhira a peur, qu’il renonce !. Duryodhana met
en jeu ses bijoux et son trésor, et Śakuni jouera pour lui. Les rois se
pressent pour assister à la partie. Śakuni joue et gagne. (= 25 ślokas) 2. 54.
Yudhiṣṭhira perd successivement un collier de perles, cent jarres
contenant mille pièces d’or, son char, mille éléphants, cent mille esclaves
femmes, puis cent mille esclaves homme, cent mille chars avec leurs chevaux
et leurs cochers, ses chevaux gandharva, des milliers de chariots, de chars
et de bétail avec les soixante mille hommes qui s’en occupent, quatre cents
coffrets contenant chacun cinq boisseaux d’or fin. (= 29 ślokas) 2. 55.
Vidura essaye d’interrompre la partie. Duryodhana est né en poussant des cris
de chacal : il entraîne les Kaurava à leur perte. Qu’on laisse Arjuna le
maītriser : il vaut mieux perdre un seul que toute la famille !. Il
raconte l’Histoire des oiseaux qui crachaient de l’or. Un homme, par
avarice, attrape des oiseaux qui crachaient de l’or dans sa maison et les tue
: il a détruit ce qui aurait pu lui apporter la fortune. Que Duryodhana ne
trahisse pas les Pāṇḍava pour l’attrait d’un gain immédiat,
il s’en repentirait. (= 17 ślokas) 2. 56.
Ce jeu de dés conduit à la guerre et à leur destruction mutuelle. Que
Śakuni soit chassé : il triche. (= 10 ślokas) 2. 57.
Duryodhana accuse Vidura de préférer les Pāṇḍava : il est
chez eux comme un serpent. Qu’il ne se mêle pas des affaires des autres :
personne ne lui a demandé son avis. Vidura lui répond que l’ami d’un roi
n’est pas celui qui le flatte, mais celui qui s’en tient à la loi, et quitte
la salle.
(= 21 ślokas) 2. 58.
Śakuni demande à Yudhiṣṭhira de mettre en jeu ce qu’il n’a
pas encore perdu. Yudhiṣṭhira perd successivement toute sa
fortune, tout son bétail, tout son royaume avec ses villes, ses richesses,
ses habitants sauf les brahmanes, tous ses ornements personnels, Nakula,
Sahadeva, Arjuna, Bhīma, lui-même enfin. Il met en jeu Draupadī.
Les assistants protestent, mais Śakuni jette les dés et gagne. (= 43 ślokas) 2. 59.
Duryodhana demande à Vidura d’aller chercher Draupadī. Vidura rétorque
qu’elle n’a pas été gagnée : Yudhiṣṭhira l’a mise en jeu alors
qu’il ne s’appartenait plus. Il exhorte Duryodhana à la modération : il ne
voit pas les dangers qui le menacent. (= 12 ślokas) 2. 60.
Duryodhana envoie un huissier chercher Draupadī. L’huissier raconte à
Draupadī comment elle a été perdue aux dés. Draupadī lui demande de
poser cette question à Yudhiṣṭhira : qui a été perdu le premier,
lui-même ou elle ?. Yudhiṣṭhira ne répond rien. Draupadī est
à demi vêtue et indisposée. Duryodhana demande à nouveau qu’on amène
Draupadī et envoie Duḥśāsana la chercher. Duḥśāsana
la traîne par les cheveux. Draupadī l’implore : elle ne peut se
présenter à l’assemblée dans cet état. Aucune importance, répond Duḥśāsana,
elle est maintenant esclave. Elle implore encore, en vain. Elle jette un coup
d’œil à ses époux qui s’enflamment de colère. Duḥśāsana la
traite d’esclave et rit. Seuls Śakuni, Karṇa et Duryodhana
approuvent bruyamment : les autres spectateurs sont indignés. Bhīṣma
revient sur un point de droit : comment Yudhiṣṭhira, qui s’était
perdu lui-même, a-t-il pu mettre Draupadī en jeu, puisqu’elle ne lui
appartenait plus ?. Et pourtant Yudhiṣṭhira l’a fait de son plein
gré. Il n’avait pas le choix, en face de tricheurs, répond Draupadī, et
elle éclate en sanglots. Bhīma contemple la scène et éclate : (= 47 ślokas) 2. 61. Il s’en prend à Yudhiṣṭhira : qu’il ait perdu tout
ce qu’ils possédaient et eux-mêmes, c’est son droit. Mais il n’avait pas le
droit de jouer Draupadī. ”Je brûlerai tes bras”, s’exclame-t-il. Arjuna
excuse Yudhiṣṭhira, mais Bhīma ne se calme pas. Vikarṇa,
un fils de Dhṛtarāṣṭra, repose la question de savoir
si Draupadī a bien été gagnée, mais personne ne lui répond. Il expose
alors son propre point de vue : Draupadī n’appartenait plus à Yudhiṣṭhira
quand elle a été mise comme enjeu : elle ne peut donc avoir été gagnée.
L’assemblée l’approuve. Karṇa, lui, maintient que Draupadī a bien
été gagnée. De plus, elle va avec plusieurs hommes, c’est une putain. On peut
donc en faire ce qu’on veut : qu’on les déshabille, elle et les Pāṇḍava
!. Les Pāṇḍava se déshabillent et Duḥśāsana
saisit le vêtement de Draupadī : mais à mesure qu’il le lui arrache, il
en vient un autre semblable. Les rois s’émerveillent, et Bhīma jure
d’ouvrir la poitrine de Duḥśāsana et de boire son sang. Les
rois l’approuvent. Duḥśāsana, au milieu d’une pile de
vêtements finit par s’arrêter. Vidura prend la parole : il faut répondre à la
question de Draupadī. Il raconte l’Histoire de Prahlāda.
Virocana, le fils de l’Asura Prahlāda, aime la même fille que Sudhanvan,
le fils d’Aṅgiras. Chacun prétend être supérieur à l’autre, et ils
parient sur leur vies. Ils font appel à Prahlāda pour les départager, et
Sudhanvan le menace du foudre d’Indra s’il ne dit pas la vérité.
Prahlāda va demander conseil à Kaśyapa. Kaśyapa lui répond
qu’il faut dire la vérité, et lui montre les conséquences du mensonge : Si la
justice est bafouée devant l’assemblée par l’injustice et si l’épine n’est
pas retirée, elle percera les assistants. Prahlāda dit alors à son fils
: ”Sudhanvan est meilleur que toi”. Sudhanvan le félicite d’avoir dit la
vérité et laisse la vie sauve à Virocana. Les rois ne répondent rien. (= 82 ślokas) 2. 62. Duḥśāsana jette
Draupadī à terre. Draupadī proteste : le traitement qu’on lui
inflige est contre la loi. On n’introduit pas une femme dans l’assemblée des
hommes !. Est-elle libre, ou esclave ?. Bhīṣma trouve le problème
difficile à résoudre : que l’on demande à Yudhiṣṭhira luimême.
Duryodhana en rajoute : qu’on interroge les Pāṇḍava : ils
devront dire que Yudhiṣṭhira ne pouvait disposer de Draupadī
et d’eux-mêmes et ainsi en faire un menteur. Bhīma intervient : avec la
permission de Yudhiṣṭhira, il écrasera avec le plat de ses mains
les fils de Dhṛtarāṣṭra. (= 38 ślokas) 2. 63.
Karṇa dit à Draupadī qu’elle est esclave : qu’elle les serve et se
choisisse un autre mari qui ne joue pas aux dés. Duryodhana demande à Yudhiṣṭhira
s’il pense que Draupadī a bien été gagnée et il montre sa cuisse à
Draupadī. Bhīma jure de briser cette cuisse de sa massue.
Duryodhana insiste : Si Bhīma, Arjuna et les jumeaux déclarent que Yudhiṣṭhira
n’avait pas le droit de disposer d’eux, alors Draupadī ne sera pas
esclave. Arjuna répète que Yudhiṣṭhira pouvait bien disposer
d’eux quand il les a joués : mais était-il encore le maître de Draupadī
?. Présages funestes. Dhṛtarāṣṭra intervient et donne
tort à Duryodhana. Il offre un vœu à Draupadī. Elle demande la liberté
pour Yudhiṣṭhira. Puis celle de Bhīma, d’Arjuna et des
jumeaux. Elle refuse un troisième vœu. (= 36 ślokas) 2. 64.
Karṇa félicite Draupadī : elle a sauvé ses maris. Yudhiṣṭhira
calme la fureur de Bhīma. (= 17 ślokas) 2. 65.
Dhṛtarāṣṭra donne congé à Yudhiṣṭhira :
qu’il rejoigne son royaume, règne en paix et oublie les offenses. Les Pāṇḍava
retournent vers Indrapraṣṭa. (= 17 ślokas) (28)
Les suites de la partie de dés : 66-72
2. 66. Duḥśāsana se plaint à Duryodhana de ce que leur
père leur a fait perdre tout ce qu’ils avaient gagné. Ils vont trouver Dhṛtarāṣṭra
: Les Pāṇḍava libérés vont lever une armée et les attaquer :
leur attitude est claire, ils ne pardonneront jamais les offenses faites à
Draupadī. Que l’on fasse rouler les dés encore une fois. L’enjeu : un
exil de douze ans dans la forêt, une année incognito, et s’ils sont
découverts, encore douze ans d’exil. Ainsi les Kaurava auront le temps
d’asseoir leur puissance, de rassembler une armée invincible et pourront les
vaincre. Dhṛtarāṣṭra accepte, malgré les objurgations
de ses conseillers. Gāndhārī elle-même intervient. Mais Dhṛtarāṣṭra
reste ferme. (= 37 ślokas) 2. 67.
Yudhiṣṭhira, pour ne pas désobéir au roi, revient. Śakuni
précise l’enjeu : pour celui qui perd, douze ans d’exil dans la forêt, un an
incognito et s’ils sont découverts, douze ans d’exil encore. Il joue et gagne. (= 21 ślokas) 2. 68.
Les Pāṇḍava revêtent des vêtements de daim. Duḥśāsana
se moque d’eux : les Pāṇḍava sont comme des graines de
sésame stériles. Bhīma le menace et l’autre répond : “vache, vache”.
Bhīma réitère son serment de lui ouvrir la poitrine et de boire son
sang. Duryodhana se moque de lui. Bhīma jure de le tuer de sa massue et
de poser son pied sur sa tête. Arjuna annonce qu’il tuera Karṇa et
Sahadeva qu’il tuera Śakuni. Nakula jure qu’il fera grand carnage des
Kaurava. Ils vont faire leurs aDieux à Dhṛtarāṣṭra. (= 46 ślokas) 2. 69.
Yudhiṣṭhira souhaite bonne chance aux Kaurava. Personne n’ose lui
répondre, sauf Vidura qui le réconforte, le bénit et lui souhaite bonne
chance.
(= 21 ślokas) 2. 70.
Draupadī prend congé de Kuntī. Kuntī lui souhaite bonne
chance. Kuntī voit ses fils prêts au départ et se lamente. Les Pāṇḍava
la consolent et partent pour la forêt. Dhṛtarāṣṭra
fait venir Vidura. (= 24 ślokas) 2. 71.
Vidura décrit le départ des Pāṇḍava, Yudhiṣṭhira
se couvre les yeux pour ne pas avoir de mauvais regards, Bhīma écarte
les bras pour montrer sa force, Arjuna répand du sable pour compter les
ennemis qu’il tuera de ses flèches, Sahadeva a couvert sa face pour qu’on ne
le reconnaisse pas, Nakula s’est couvert de poussière pour ne pas voler les
cœurs des femmes en route, Draupadī, son unique vêtement taché de sang,
a annoncé le sort qui frappera les femmes des Kaurava dans treize années et
le chapelain Dhaumya dit les chants des morts pour les Kaurava. Le peuple se
désespère, des présages funestes se manifestent. Nārada apparaît devant
Dhṛtarāṣṭra et annonce que par la faute de Duryodhana,
les Kaurava périront dans treize ans. Duryodhana, Karṇa et Śakuni
offrent le royaume à Droṇa. Droṇa leur répond qu’il leur sera
fidèle, mais que dans treize ans, il sera tué par Dhṛṣṭadyumna.
Il les exhorte à faire la paix avec les Pāṇḍava. Dhṛtarāṣṭra,
en entendant cela, demande à Vidura de ramener les Pāṇḍava,
ou de les laisser aller dans leur royaume. (= 47 ślokas) 2. 72. Saṃjaya montre à Dhṛtarāṣṭra
que sa conduite a entraîné un grand péril. Dhṛtarāṣṭra
se lamente : il ressasse toutes les offenses qui ont été faites à
Draupadī. Il lui a offert un vœu, mais Vidura lui fait voir que c’était
trop tard, que l’offense était faite. Il lui a demandé de faire la paix avec
les Pāṇḍava, mais il ne l’a pas écouté par faiblesse envers
son fils.
(= 36 ślokas) III. LE LIVRE DE
|
IX. LE LIVRE DE ŚALYA
|
9. 1. Résumé de la fin
des combats. Duryodhana, désespéré de la mort de Karṇa, nomme
Śalya commandant en chef de ses armées. Śalya est tué et Duryodhana
va trouver refuge dans un lac. Bhīma le force à sortir et le tue. Les
survivants des Kaurava tuent les Pāñcāla durant la nuit. Saṃjaya
vient à la ville et raconte au roi Dhṛtarāṣṭra la mort
de Duryodhana. Le peuple de la ville se lamente. Saṃjaya raconte
comment tous ont été tués et énumère les morts. Sept survivants chez les
Pāṇḍava et trois chez les Kaurava. Dhṛtarāṣṭra
s’évanouit. Il revient à lui et se désespère. (=
ślokas)
9. 2. Dhṛtarāṣṭra
se désespère de la mort de ses fils. Il se souvient des paroles de son fils
qui se promettait la victoire, grâce à l’aide de tous les rois. Tous ont été
tués : c’est le destin. Dhṛtarāṣṭra se reproche de ne
pas avoir écouté Vidura. Il demande un récit de la fin des combats. (= ślokas)
9. 3. Découragement des Kaurava après la mort de Karṇa et
leurs lourdes pertes. Ils fuient en désordre. Duryodhana protège leur fuite.
Une armée de fantassins s’oppose à l’avance des Pāṇḍava.
Bhīma et Dhṛṣṭadyumna les attaquent . Bhīma
descend de son char pour respecter les règles du combat, les affronte et les
défait. Les Pāṇḍava attaquent les Kaurava en déroute et les
déciment. Duryodhana défie les Pāṇḍava qui se ruent sur lui.
Duryodhana harangue ses troupes et essaie de les rallier. Kṛpa rappelle
à Duryodhana les exploits d’Arjuna, lui montre l’infériorité actuelle des
Kaurava et lui conseille de faire la paix avec les Pāṇḍava.
Yudhiṣṭhira est juste et les conditions seront honorables. (= ślokas)
9. 4. Duryodhana ne pense pas que la paix soit possible. Les
Pāṇḍava ne pardonneront pas. Il ne peut pas non plus
renoncer à la royauté. La bataille est inévitable et la mort au combat est un
sort enviable. Les Kaurava, réconfortés par ces paroles et prêts à combattre,
se retirent pour la nuit. (= ślokas)
9. 5. Conseil des Kaurava. Duryodhana propose à
Aśvatthāmā le commandement en chef. Eloge
d’Aśvatthāmā. Aśvatthāmā propose plutôt
Śalya. Duryodhana propose à Śalya le commandement en chef.
Śalya accepte. - 179 -
9. 6. Śalya promet de
défaire les Pāṇḍava. Investiture de Śalya. Il décrit
les prouesses qu’il va accomplir. Les Kaurava sont réconfortés. Kṛṣṇa
fait à Yudhiṣṭhira l’éloge de Śalya. Seul Yudhiṣṭhira
est capable d’en venir à bout. Kṛṣṇa lui enjoint de le tuer. (= ślokas)
9. 7. Les combattants se préparent. Ils décident de rester unis et
de ne pas se séparer. Dispositifs des Kaurava et des Pāṇḍava.
Description des forces en présence. (= ślokas)
9. 8. Dix-huitième jour de la bataille. Début de la
bataille. Mêlée générale. Progression de Bhīma et d’Arjuna. Assaut sur
Śalya. (= ślokas)
9. 9. Śalya marche sur Yudhiṣṭhira. Les Pāṇḍava
s’interposent. Combats singuliers. Nakula tue Citrasena, Satyasena et Suṣena
(fils de Karṇa). Les Pāṇḍava ont le dessus. (= ślokas)
9. 10. Les Kaurava faiblissent. Śalya vient à la rescousse.
Présages funestes. Exploits de Śalya. Śalya attaque Yudhiṣṭhira.
Les Pāṇḍava viennent au secours de Yudhiṣṭhira.
Les Kaurava se joignent à la bataille. Combats singuliers. Bhīma est
privé de son char. A pied, il lance sa massue sur Śalya. Description de
la massue de Bhīma. Bhīma brise le char de Śalya et tue son
cocher.
(= ślokas)
9. 11. Combat à la massue entre Bhīma et Śalya. Le combat
est équilibré. Ils s’écroulent tous deux au même moment. Kṛpa éloigne
Śalya. Assaut des Kaurava. Duryodhana blesse Cekitāna. Mêlée
générale. Combat entre Śalya et Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira
faiblit.
(= ślokas)
9. 12. Les Pāṇḍava
pressent Śalya. Śalya riposte. Il résiste aux Pāṇḍava. (= ślokas)
9. 13. Exploits d’Arjuna. Combat entre Arjuna et
Aśvatthāmā. Aśvatthāmā tue Suratha (Pāñcāla). (= ślokas)
9. 14. Combat entre Duryodhana et Dhṛṣṭadyumna.
Combats singuliers. Assaut contre Śalya. Śalya résiste. (= ślokas)
9. 15. Śalya mène l’assaut contre les Pāṇḍava.
Exploits de Śalya, seul contre les Pāṇḍava. Les Pāṇḍava
reculent. Yudhiṣṭhira fait vœu de tuer Śalya. Il organise
l’attaque. Yuyudhāna et Dhṛṣṭadyumna protégeront les
roues de son char, Arjuna ses arrières, et Bhīma combattra devant. Les
Pāṇḍava se mettent en marche. Combat entre Śalya et
Yudhiṣṭhira. Bhīma défait Duryodhana. Exploits de Yudhiṣṭhira.
Le combat entre Yudhiṣṭhira et Śalya fait rage. Yudhiṣṭhira
défait Śalya qui est emmené par Aśvatthāmā. Śalya
monte sur un autre char et revient au combat. (=
ślokas)
9. 16. Combat entre Yudhiṣṭhira et Śalya.
Śalya a le dessous et est privé de son char. Bhīma tue les chevaux
de Śalya. Śalya se précipite contre Yudhiṣṭhira.
Bhīma coupe l’épée de Śalya. Malgré les Pāṇḍava
qui le pressent, Śalya avance vers Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira
lui envoie un javelot. Description du javelot. Yudhiṣṭhira tue
Śalya. Yudhiṣṭhira - 180 - profite de son avantage. Yudhiṣṭhira
tue le frère de Śalya. Les Kaurava fuient. Combat entre Dhṛṣṭadyumna
et Kṛtavarman. Les chevaux de Kṛtavarman sont tués. Kṛpa
l’emmène. Duryodhana cherche à résister. Kṛtavarman, revenu au combat,
est de nouveau privé de ses chevaux, par Yudhiṣṭhira cette fois.
Les Pāṇḍava profitent de leur avantage. (= ślokas)
9. 17. Les Madraka veulent
venger Śalya, bien que Duryodhana leur interdise d’avancer. Ils veulent
tuer Yudhiṣṭhira. Les Pāṇḍava entourent Yudhiṣṭhira.
Les Madraka sont décimés. Duryodhana continue à déconseiller à ses troupes de
combattre, mais il n’est pas écouté. Reproches de Śakuni. Śakuni le
pousse au combat. Duryodhana marche sur les Pāṇḍava. Les
Pāṇḍava prennent la formation “moyenne”. Destruction des
Madraka. Les Kaurava fuient. (= ślokas)
9. 18. Découragement et fuite des Kaurava. Les Pāṇḍava
se donnent comme objectif de tuer Duryodhana. Bhīma s’en chargera. Leur
victoire est maintenant certaine. Duryodhana se réfugie à l’arrière de
l’armée. Une force Kaurava résiste à l’avancée des Pāṇḍava.
Bhīma l’élimine. Les Pāṇḍava poursuivent Duryodhana.
Duryodhana leur résiste vaillament. Duryodhana relance ses troupes à l’assaut. (= ślokas)
9. 19. Śālva sur son éléphant met les Pāṇḍava
en fuite. Combat entre Śālva et Dhṛṣṭadyumna. Dhṛṣṭadyumna
tue Śālva. (= ślokas)
9. 20. Affrontement des deux camps. Yuyudhāna tue Kṣemadhūrti.
Combat entre Yuyudhāna et Kṛtavarman. Kṛtavarman a le
dessous, ses chevaux sont tués et son char détruit, il est emmené par Kṛpa.
Les Kaurava fuient. Seul, Duryodhana résiste. Kṛtavarman le rejoint. (= ślokas)
9. 21. Exploits de Duryodhana. Les Kaurava reviennent autour de
Duryodhana. Combats singuliers. Aspect du champ de bataille. (= ślokas)
9. 22. Suite des
combats. Description de la bataille. Śakuni attaque les Pāṇḍava
par derrière. Les Pāṇḍava sont ébranlés. Yudhiṣṭhira
envoie Sahadeva avec l’ordre de tuer Śakuni. Sahadeva marche sur
Śakuni avec des troupes fraīches. Mêlée générale. Śakuni et
les Pāṇḍava se retirent. Sahadeva rejoint Yudhiṣṭhira.
Mais Śakuni revient sur la division de Dhṛṣṭadyumna.
Description du combat. Les Pāṇḍava encerclent Śakuni.
Les Kaurava viennent à la rescousse. (=
ślokas)
9. 23. Śakuni rejoint Duryodhana et l’incite au combat. Arjuna
ne comprend pas pourquoi les Kaurava ont continué à combattre après la mort
de Bhīṣma, de Droṇa et de Karṇa. Leur armée est
presque détruite. Vidura avait bien dit que Duryodhana refuserait de céder.
Arjuna pénètre dans l’armée des Kaurava et s’y fraye un chemin. (= ślokas)
9. 24. Les Kaurava fuient devant Arjuna. Certains reviennent
pourtant au combat. Combat entre Dhṛṣṭadyumna et
Duryodhana. Le char de Duryodhana est détruit. Duryodhana bat en retraite.
Les Pāṇḍava progressent. Aśvatthāmā, Kṛpa
et Kṛtavarman cherchent Duryodhana. Il serait avec Śakuni. Les
Pāṇḍava continuent à progresser, malgré la résistance des
Kaurava. Saṃjaya lui-même participe au combat. Il est fait prisonnier. (= ślokas)
9. 25. Bhīma a défait une division d’éléphants. Les fils de Dhṛtarāṣṭra
tentent de l’arrêter. Bhīma tue Durmarṣana, Śrutānta,
Jayatsena, Jaitra, Bhūribala, Ravi, Durvimocana, Duṣpradharṣa,
Sujāta, Durviṣaha, Śrutarvan (fils de Dhṛtarāṣṭra).
Découragement des Kaurava. (= ślokas)
9. 26. Duryodhana et Sudarśa, les deux derniers survivants des
fils de Dhṛtarāṣṭra se tiennent au milieu de la
cavalerie des Kaurava. Sur les injonctions de Kṛṣṇa, Arjuna
se propose de les attaquer et de tuer Duryodhana et Śakuni. Il part avec
Bhīma et Sahadeva. Combat avec Duryodhana, Sudarśana et
Śakuni. Arjuna tue Satyakarman (Trigarta), Satyeṣu,
Suśarman. Bhīma tue Sudarśana. (= ślokas)
9. 27. Le combat continue. Les Kaurava fuient, mais Duryodhana les
rallie. Sahadeva tue Ulūka (fils de Śakuni). Śakuni
fuit et Sahadeva le poursuit. Sahadeva tue Śakuni. (= ślokas)
9. 28. Duryodhana tente un dernier assaut. Les Pāṇḍava
défont les assaillants. Duryodhana, voyant ses derniers combattants défaits,
fuit à pied. Yuyudhāna se prépare à exécuter Saṃjaya. Vyāsa
lui sauve la vie. Saṃjaya est libéré. Il rencontre Duryodhana qui seul,
se désespère. Saṃjaya lui dit que tous ses frères ont été tués et que
son armée a été défaite. Duryodhana entre dans un lac. Les trois
survivants des Kaurava (Kṛpa, Aśvatthāmā et Kṛtavarman),
abattus, s’enquièrent auprès de Saṃjaya du sort de Duryodhana. Il leur
explique que Duryodhana est entré dans le lac. Les trois guerriers fuient à
la vue des Pāṇḍava. Le soleil se couche. Les survivants des
Kaurava partent pour la ville, emmenant les femmes. Yuyutsu demande à Yudhiṣṭhira
la permission de se rendre lui aussi à la ville. Il y rencontre Vidura qui
lui demande des nouvelles de Duryodhana. Il raconte la fuite de Duryodhana
après la mort de Śakuni, et comment les survivants ont quitté le
campement pour la ville. Vidura le félicite d’être venu : c’est le seul appui
restant de Dhṛtarāṣṭra. (=
ślokas)
9. 29. Les Pāṇḍava
cherchent Duryodhana, mais ne le trouvent pas. Duryodhana est entré dans le
lac et en a solidifié les eaux. Les trois survivants des Kaurava exhortent
Duryodhana à sortir de son lac (le lac Dvaipāyana) et à reprendre le
combat. Aśvatthāmā jure de ne pas retirer sa cuirasse tant que
les Pāṇḍava ne seront pas vaincus. Duryodhana est fatigué et
repousse le combat à plus tard. Des chasseurs entendent leur conversation et
rapportent à Bhīma que Duryodhana se cache dans le lac. Les Pāṇḍava
se rendent au bord du lac. En les entendant arriver, les trois guerriers se
sauvent et, réfugiés sous un banian, se demandent ce qui va arriver. (= ślokas)
9. 30. Yudhiṣṭhira s’aperçoit que le lac a été solidifié
par les pouvoirs de Duryodhana, qui a ainsi trouvé un refuge inviolable. Kṛṣṇa
enjoint à Yudhiṣṭhira de dissiper l’illusion. Yudhiṣṭhira
défie Duryodhana et fait appel à son honneur. Duryodhana répond que seule la
fatigue l’a amené à chercher refuge dans le lac. Il combattra plus tard. De
toutes façons, il se retirera dans la forêt. Yudhiṣṭhira peut
bien régner sur cette terre dévastée. Yudhiṣṭhira refuse avec
dédain ce cadeau. La terre, il la prendra en tuant Duryodhana. (= ślokas)
9. 31. Duryodhana plaide qu’il est seul et désarmé. Il combattra les
Pāṇḍava, mais un à un. Yudhiṣṭhira accorde ces
conditions. Si Duryodhana tue l’un d’eux, il aura gagné. Duryodhana choisit
la massue. Yudhiṣṭhira le combattra. Duryodhana sort du lac. Il
répète qu’il veut combattre les Pāṇḍava l’un après l’autre.
Il serait contraire aux règles du combat d’agir autrement. Yudhiṣṭhira
lui rappelle la mort d’Abhimanyu. Il lui permet de prendre une cuirasse et de
choisir son opposant. S’il le tue, il restera roi. Duryodhana est prêt à
combattre celui qui osera l’affronter. (=
ślokas)
9. 32. Kṛṣṇa
reproche à Yudhiṣṭhira sa folie. Il a encore fait un pari
stupide. Comment a-t-il pu dire : « Combats, en choisissant ton arme : si tu
tues l’un d’entre nous, tu resteras roi ! ». Par désir de tuer Bhīma,
Duryodhana s’est entraîné pendant treize ans à la massue sur une statue de
fer. Seul Bhīma serait capable de l’affronter, mais il n’est pas aussi
expérimenté à la massue. Entre la force et l’expérience, l’expérience
prévaut. Aucun des Pāṇḍava ne peut vaincre Duryodhana à la
massue dans un combat loyal. Bhīma se fait fort de vaincre Duryodhana. Kṛṣṇa
félicite Bhīma. Il lui rappelle ses exploits durant la bataille, mais
lui conseille néanmoins la prudence. Bhīma annonce qu’aujourd’hui même,
il se vengera des affronts de Duryodhana. Bhīma et Duryodhana s’avancent
au combat. Bhīma rappelle à Duryodhana - 183 - ses méfaits. Duryodhana
le défie au combat et le met en garde contre des agissements déloyaux. (= ślokas)
9. 33. Balarāma (le frère de Kṛṣṇa) arrive.
Il désire assister au combat de ses deux disciples. Salutations réciproques.
Tout le monde s’installe pour assister au combat. (=
ślokas)
9. 34. Après l’ambassade manquée de Kṛṣṇa auprès
de Dhṛtarāṣṭra, Balarāma, (le frère de Kṛṣṇa)
lui avait demandé de prêter assistance aux Kaurava. Devant le refus de Kṛṣṇa,
Balarāma est parti en pèlerinage à la Sarasvatī. Préparatifs de
départ. Visite des lieux saints en cours de route. Distributions aux
brahmanes. Prabhāsa. Histoire de Soma. Soma, maudit, y a
été guéri de la phtisie. Dakṣa avait donné ses vingtsept filles en
mariage à Soma. Soma se consacre exclusivement à Rohinī. Ses autres
femmes sont jalouses. Dakṣa demande à Soma de se comporter
équitablement envers toutes. Mais Soma continue comme avant. Dakṣa le
maudit et lui inflige la phtisie. Soma dépérit. En conséquence les plantes à
feuilles caduques dépérissent, et les êtres vivants. Les Dieux s’enquièrent
de la cause. Ils demandent à Dakṣa de retirer sa malédiction. Si Soma
traite toutes ses femmes équitablement et s’il se baigne à Prabhāsa
(embouchure de la Sarasvatī), il croītra pendant quinze jours, et
dépérira pendant quinze jours. A chaque nouvelle lune, Soma se baigne à
Prabhāsa et retrouve son éclat. Camasobheda. Udapāna où
la Sarasvatī devient souterraine. (=
ślokas)
9. 35. Histoire de Trita. Dans un yuga précédent, trois
frères, Ekata, Dvita et Trita, se livrent à l’ascèse. Les rois sacrifiants
s’adressent à Trita, le meilleur des trois frères, après la mort de leur père
Gautama. Les trois frères célèbrent un sacrifice et reçoivent beaucoup de
bétail. Au retour, Trita tombe dans un trou. Ses frères, jaloux,
l’abandonnent. Trita se demande comment il pourra, dans ce trou, célébrer le
sacrifice et boire le soma. En voyant une liane, il imagine la présence d’eau
et célèbre son sacrifice mentalement. Les Dieux descendent pour recevoir leur
part de soma. Ils accordent un vœu à Trita. Trita demande que ceux qui se
baigneront dans ce trou soient purifiés. La Sarasvatī emplit le trou et
le délivre ainsi. Trita retourne chez lui, maudit ses frères et les
transforme en loups. (= ślokas)
9. 36. Vinaśana, où la Sarasvatī disparaît. Subhūmika,
fréquenté par les apsaras, sur les rives de la Sarasvatī. Tīrtha
des Gandharva. Gargasrota, où Garga a obtenu la connaissance du
temps. Śaṅkha, sur les rives de la Sarasvatī, où se
trouve l’arbre Mahāśaṅka habité par des êtres célestes. Lac
Dvaita. Nāgadhanvan, demeure de Vāsuki. Endroit où la
Sarasvatī tourne vers l’est. A l’āge kṛta, un grand sacrifice
de douze années avait été célébré dans la forêt Naimiṣa. Nombreux - 184
- étaient les ascètes qui s’étaient déplacés. La Sarasvatī détourne son
cours pour leur donner des plans d’eau où célébrer leurs rites. Saptasārasvata
où l’ermite Maṅkanaka a effectué ses austérités. (= ślokas)
9. 37. La Sarasvatī est septuple. Invoquée, elle est apparue à
sept reprises, sous sept noms différents, au cours de sacrifices offerts par
des Dieux, des ascètes ou des rois. Enumération de ses apparitions. Histoire
de Maṅkanaka. Tandis qu’il procède à ses ablutions, une femme se
baigne, nue, dans la rivière. Son sperme s’échappe et il le recueille dans un
pot. Ce sperme se divise en sept parties dont naissent sept Anciens d’où
procèdent les quarante-neuf Marut. Un jour Maṅkanaka se perce la main
avec une herbe kuśa. De la sève sort de la blessure, au lieu de sang.
Fou de joie, il se met à danser. Śiva lui demande pourquoi il danse. Maṅkanaka
lui explique qu’il danse parce que de la sève est sortie de sa blessure.
Śiva fait sortir de la cendre de son propre pouce. Maṅkanaka le
reconnaît et l’adore. Śiva augmente son ascétisme et habite avec lui à
Saptasārasvata. D’où l’excellence de ce lieu saint. (= ślokas)
9. 38. Auśanasa ou Kapālamocana. Histoire de
Mahodara. Rāma, le fils de Daśaratha, coupe la tête d’un
rākṣasa. Cette tête tombe sur la cuisse de Mahodara et y reste
fixée. L’ermite se baigne, sans succès, dans tous les lieux saints pour s’en
libérer. Il entend parler d’Auśanasa et s’y baigne. Il est libéré de la
tête du rākṣasa qui se fond dans l’eau. Ermitage de Ruṣaṅgu,
où ārṣṭiṣena s’est livré à de grandes austérités et où
Viśvāmitra est devenu brahmane. Histoire de Ruṣaṅgu.
C’est un vieil ascète. Il demande à ses fils de le transporter à un endroit
où l’eau est abondante. Il se baigne dans la Sarasvatī et dit à ses fils
: « Celui qui quittera son corps dans la Sarasvatī en récitant des
hymnes sacrés, ne subira plus la mort. ». (=
ślokas)
9. 39. Histoire de ārṣṭiṣena. A
l’āge kṛta un brahmane, ārṣṭiṣena, malgré
un long séjour chez son maître, n’arrivait pas à acquérir la connaissance des
veda. Il pratique de farouches austérités en ce lieu saint, et acquiert ainsi
la maītrise du veda. Il donne trois dons à ce lieu sacré, puis monte au
ciel. Plusieurs y obtiennent l’état de brahmane. Histoire de
Viśvāmitra. Fils de Gādhi, son père l’installe sur le
trône. Il n’arrive pas à protéger ses sujets. En poursuivant des rākṣasa,
il endommage l’ermitage de Vasiṣṭha. Vasiṣṭha ordonne
à sa vache de créer des attaquants terribles (śabara). Les soldats de
Viśvāmitra fuient. Viśvāmitra se livre à de terribles
austérités. Brahmā lui accorde de devenir brahmane. (= ślokas)
9. 40. Ermitage de Baka Dālbhya. Histoire de Baka
Dālbhya. Après avoir distribué le bétail qu’il a reçu en offrande,
Baka Dālbhya demande une aumône en bétail à Dhṛtarāṣṭra.
Celui-ci, en colère parce que son bétail mourait sans cause apparente, lui
offre des animaux morts. Baka Dālbhya, furieux, fait au bord de la
Sarasvatī un sacrifice avec la chair des animaux morts, pour la
destruction du royaume de Dhṛtarāṣṭra. Le royaume perd
sa prospérité. Ses conseillers expliquent à Dhṛtarāṣṭra
pourquoi son royaume périclite. Le roi se jette aux pieds de Dālbya et
demande son pardon. Baka Dālbhya libère le royaume. Bṛhaspati
avait fait de même, au même endroit, pour la destruction des Asuras. Yāyāta,
où Yayāti a sacrifié, faisant des aumônes à profusion. Vasiṣṭāpavāha,
où le courant est rapide. (= ślokas)
9. 41. L’ermitage de Viśvāmitra se trouve en face de celui
de Vasiṣṭha, sur la rive opposée de la Sarasvatī.
Viśvāmitra, jaloux de Vasiṣṭha, décide de faire amener
celui-ci jusqu’à lui par les eaux de la rivière, pour le tuer. Il invoque la
Sarasvatī, qui se présente à lui, et il lui demande d’emporter Vasiṣṭha
jusqu’à lui, afin qu’il puisse le tuer. Sarasvatī informe Vasiṣṭha
des intentions de Viśvāmitra. Elle tremble d’être maudite par l’un
des deux ascètes. Vasiṣṭha lui demande de l’emporter dans son
courant. Elle lui obéit et l’emporte vers l’ermitage de Viśvāmitra.
Vasiṣṭha loue Sarasvatī. Viśvāmitra se prépare à
tuer Vasiṣṭha, mais Sarasvatī l’emporte de nouveau sur
l’autre rive. Elle a ainsi obéi aux deux. Viśvāmitra la maudit, et
ses flots se chargent de sang pour une année entière. (= ślokas)
9. 42. Des rākṣasa
s’installent sur ses bords pour boire le sang. Des ermites arrivent à cet
endroit, et voient les eaux chargées de sang et les rākṣasa qui
font bombance. Ils interrogent la Sarasvatī, qui leur raconte ce qui
s’est passé. Ils invoquent Śiva et, par leurs austérités, purifient les
eaux de la rivière. Les rākṣasa se plaignent d’être ainsi affamés.
Les ermites leur donnent comme part la nourriture souillée, que, désormais,
les hommes devront s’abstenir de manger. Ils demandent à la Sarasvatī de
former un nouveau bras, du nom d’Aruṇā, pour que les rākṣasa
puissent s’y purifier et monter au ciel. Indra vient s’y purifier de son
péché. Histoire de Namuci. L’Asura Namuci était entré dans un rayon de
soleil, par peur d’Indra. Indra fait un pacte avec lui, lui promettant de ne
pas le tuer avec quelque chose qui soit mouillé, ou avec quelque chose qui
soit sec. Il suscite un brouillard, et coupe la tête de Namuci avec l’écume.
La tête de Namuci le poursuit et lui reproche sans cesse sa conduite. Sur les
conseils de Brahmā, il se baigne dans Aruṇā après avoir
offert de nombreux sacrifices. Il est ainsi libéré du péché d’avoir tué un
brahmane. La tête de Namuci tombe également dans Aruṇā, et il
obtient les mondes célestes. Tīrtha de Soma. C’est là que Soma a
offert son sacrifice royal sous la conduite d’Atri. Après ce sacrifice, une
grande bataille eut lieu entre les Dieux et les démons. C’est là que Skanda a
été nommé commandant en chef de l’armée des Dieux. Il y a un gigantesque
figuier où réside Skanda. (= ślokas)
9. 43. Histoire de Skanda. Autrefois la semence de Śiva
était tombée dans un feu. Mais Agni ne pouvait supporter l’énergie de cette
semence. Sur les conseils de Brahmā, il la jette dans
9. 44. Investiture de Skanda. Liste des présents. Cérémonie
d’investiture. Chaque dieu donne des compagnons à Skanda et de nombreux
combattants. Description des compagnons de Skanda. (=
ślokas)
9. 45. Liste des mères qui suivent Skanda. Leur description. Don des
différents Dieux. Skanda promet aux Dieux de détruire leurs ennemis. Skanda
se lance contre les Asuras. Il tue Tāraka et les autres chefs des
Asuras. Skanda massacre les démons. Bali se réfugie sur la montagne Krauñca.
Skanda perce la montagne. Victoire totale de Skanda. Réjouissances des Dieux.
Taijasa, où Varuṇa a été installé par les Dieux. (= ślokas)
9. 46. Les Dieux nomment Varuṇa Seigneur des Eaux. Varuṇa
veille sur les océans, les rivières, les lacs. Agnitīrtha, où le
feu s’est caché dans le bois de l’acacia. Maudit par Bhṛgu, Agni se
cache dans un acacia. Les Dieux le cherchent et finissent par le trouver.
Agni est devenu, suite à la malédiction de Bhṛgu, un “mangeur de
n’importe quoi”. Brahmayoni, où Brahmā a procédé à la création et
s’est baigné. Kaubera, où, après une longue ascèse, Kubera a obtenu
d’être le maître des richesses. Badarapācana, où l’on trouve des
fruits et des fleurs en toutes saisons. (=
ślokas)
9. 47. Histoire de Srucāvatī. Là,
Srucāvatī, la fille de Bharadvāja, s’était livrée à des
austérités afin d’obtenir Indra pour époux. Indra, satisfait de son ascèse,
prend la forme de Vasiṣṭha pour lui rendre visite.
Srucāvatī lui offre l’hospitalité, mais refuse de lui donner sa
main, qu’elle réserve à Indra. Indra la félicite de son ascèse, et lui
demande de faire bouillir cinq jujubes. Elle essaye en vain, mais les jujubes
ne veulent pas bouillir. En manque de bois, elle brûle ses propres pieds.
Indra alors se révèle à elle. Il l’emmène pour vivre au ciel avec lui.
Depuis, cet endroit est béni. Indra raconte à Srucāvatī l’histoire
d’Arundhatī. Histoire de Arundhatī. Les sept Grand Anciens y
avaient laissé Arundhatī pour aller cueillir des fruits dans l’Himavant
à cause d’une grande famine, et ils y étaient restés douze ans.
Arundhatī, pendant ce temps, se livrait à des austérités. Śiva se
présente à elle sous la forme d’un brahmane et lui demande de cuire des
jujubes. Il s’entretient avec elle tandis que les jujubes cuisent et les
douze années passent comme un jour, elle occupée à cuire les jujubes et à
l’écouter, sans manger. Les Grands Anciens reviennent après la sécheresse.
Śiva reprend sa forme et complimente Arundhatī pour ses austérités.
Elle a passé douze années à cuire, sans manger. Il lui accorde un vœu : elle
demande que ce lieu devienne un lieu saint renommé. Indra, en l’honneur de
Srucāvatī, renforce encore les mérites de ce lieu saint. Indra
retourne au ciel, Srucāvatī abandonne son corps et devient son
épouse. Histoire de Srucāvatī (suite). Srucāvatī
est née dans une coupe de feuilles où l’ermite Bharadvāja avait
recueilli sa semence émise à la vue de la nymphe Ghṛtācī. (= ślokas)
9. 48. Tīrtha de Śakra. C’est là qu’Indra a offert
cent sacrifices sous la conduite de Bṛhaspati. C’est depuis qu’on
l’appelle Śatakratu. Tīrtha de Rāma. Après avoir
débarrassé la terre de tous les kṣatriya, Rāma a offert à cet
endroit un sacrifice vājapeya et cent sacrifices du cheval, sous la
conduite de Kaśyapa et a offert de riches honoraires aux brahmanes. Yamunā,
où Varuṇa a offert un sacrifice royal. Au début de ce sacrifice, une
bataille avait eu lieu entre les Dieux et les démons, à la fin une bataille
entre les kṣatriya. Tīrtha d’āditya où le soleil a
obtenu la souveraineté sur tous les astres. Les Dieux y résident en
permanence et Viṣṇu y a fait ses ablutions. (= ślokas)
9. 49. Histoire de Asita Devala. C’est dans ce lieu qu’habitait
l’ascète Asita Devala, parfaitement accompli dans les rites domestiques.
Jaigīṣavya, un yogi méritant, lui rend visite et habite avec lui.
Asita Devala le révère et le sert. Mais il s’étonne que l’autre ne lui
adresse jamais la parole. Asita Devala se rend aux bords de l’océan et y
trouve Jaigīṣavya, arrivé là avant lui. Il s’en étonne, fait ses
ablutions et rentre dans son ermitage. Il y trouve Jaigīṣavya qui
l’attend. Il décide de le surveiller. Il monte donc dans le ciel, et voit
Jaigīṣavya se rendre successivement dans toutes les régions des
Dieux et dans celles où sont célébrés les différents sacrifices, puis
disparaître dans les mondes de Brahmā où Asita Devala ne peut le suivre.
Asita Devala revient alors à son ermitage où il trouve Jaigīṣavya.
Convaincu de ses pouvoirs, il lui demande humblement de lui enseigner la voie
du Yoga. Asita Devala devient yogi. Toutes les créatures pleurent : « Qui
nous donnera à manger maintenant ? ». Asita Devala renonce. Toutes les
plantes pleurent alors : « Asita Devala va de nouveau nous cueillir ! ».
Asita Devala réfléchit, et opte finalement pour le Yoga. Il y excelle bientôt. (= ślokas)
9. 50. Tīrtha de Soma, où, après que le soleil eut
célébré son sacrifice royal, une grande bataille eut lieu avec le démon
Tāraka. Tīrtha de Sārasvata. Histoire de
Dadhīca. Dadhīca est le fils de Bhṛgu : il est très grand
et exceptionnellement fort. C’est un ascète dont les austérités inquiètent
Indra. Indra lui envoie la nymphe Alaṃbusā. La semence de l’ermite
tombe dans la Sarasvatī qui la garde précieusement. A sa naissance,
Sarasvatī donne l’enfant (Sārasvata) à Dadhīca. Dadhīca
fait l’éloge de la Sarasvatī. Indra, à la recherche d’armes pour vaincre
les Asuras, demande ses os à Dadhīca, qui les lui donne aussitôt. Avec ces
os, Indra construit maintes armes et son foudre et obtint la victoire sur les
démons. Histoire de Sārasvata. Longtemps après survint une famine
de douze années. Les ermites vont ailleurs chercher leur nourriture.
Sārasvata veut en faire autant, mais la Sarasvatī promet de
subvenir à ses besoins. Sārasvata reste et continue à sacrifier. Après
les douze années de famine, les ermites, le ventre vide, ont oublié le veda.
Ils demandent à Sārasvata de les enseigner et deviennent ses disciples,
bien qu’il soit jeune. Tīrtha anonyme. (=
ślokas)
9. 51. Histoire de la vieille fille. L’ascète Kuṇigarga
se crée une fille par ses pouvoirs ascétiques, puis monte au ciel. Sa fille
pratique de sévères austérités, et ne veut pas se marier. Devenue vieille,
elle se prépare à abandonner son corps. Nārada la prévient qu’elle ne
peut atteindre des mondes heureux, car elle n’a pas été purifiée par les
rites du mariage. Elle se rend à une assemblée d’ermites et propose la moitié
de ses mérites contre un mariage. Le fils de Gālava accepte de l’épouser
et de passer une nuit avec elle. Pour cette nuit, elle redevient jeune et
extrêmement belle. Puis, elle monte au ciel après avoir béni l’endroit. Le
fils de Gālava, inconsolable, abandonne son corps et la rejoint au ciel.
Balarāma apprend l’issue de la bataille du Kurukṣetra. Samantapañcaka. (= ślokas)
9. 52.
Samantapañcaka, l’éternel autel de Brahmā situé au nord, est appelé
Kurukṣetra. Histoire du Kurukṣetra. Kuru laboure avec
persévérance et Indra lui en demande la raison. Kuru répond que c’est afin
que ceux qui mourront sur ce sol puissent aller au ciel. Indra se moque de
lui, mais Kuru continue à labourer. Indra relate aux Dieux les agissements de
Kuru, et ceux-ci sont inquiets : si les hommes montent au ciel seulement en
mourant là, les sacrifices cesseront !. Indra promet à Kuru que les hommes
qui mourront là après un jeūne prolongé, ou au cours d’une bataille,
iront au ciel, et Brahmā approuve. Kuru est satisfait et cet endroit
devient particulièrement sacré. Liste des “bonus” attachés à cette terre. (= ślokas)
9. 53. L’ermitage. Balarāma arrive à un ermitage. Histoire
de cet ermitage. Viṣṇu y a pratiqué des austérités. Une
brahmane la fille de Śāṇḍilya, ayant fait vœu de
célibat, y a gagné le ciel. Balarāma entreprend l’ascension de
l’Himavant. Plakṣaprasravaṇa. Kārapacana. Ermitage
d’Indra et d’Agni sur la Yamunā. Arrivée de Nārada. Nārada
raconte l’extermination des Kaurava . Il lui annonce le combat imminent entre
Bhīma et Duryodhana. Balarāma fait l’éloge de la Sarasvatī et
se rend sur le lieu du combat. (= ślokas)
9. 54. Balarāma relate
les propriétés du Samantapañcaka (Kurukṣetra). Ils s’y rendent tous à
pied, Duryodhana de mauvaise grâce. Ils trouvent un emplacement sur la rive sud
de la Sarasvatī. Duryodhana et Bhīma se défient. Description des
deux combattants. Tous s’installent pour assister au combat. (= ślokas)
9. 55. Présages funestes. Bhīma en conclut qu’il tuera
Duryodhana. Il lui rappelle ses méfaits. Duryodhana lui enjoint de combattre.
Le combat commence. (= ślokas)
9. 56. Description du combat. Après quelque temps, ils se reposent,
puis reprennent le combat. Description du combat. (=
ślokas)
9. 57. Kṛṣṇa pense que Bhīma ne peut gagner
si le combat est loyal. La déloyauté est souvent utilisée par les Dieux dans
leur combat contre les Asuras. Que Bhīma brise la cuisse de Duryodhana,
comme il a juré de le faire. La folie de Yudhiṣṭhira les a placés
dans un danger trop grand. Arjuna montre sa cuisse à Bhīma. Bhīma
comprend. Le combat continue. Les deux combattants se reposent un moment et
reprennent le combat. Bhīma brise la cuisse de Duryodhana.
Duryodhana tombe à terre. Présages funestes. (=
ślokas)
9. 58. Joie des Pāṇḍava. Bhīma injurie
Duryodhana et pose son pied sur sa tête. Yudhiṣṭhira lui reproche
sa conduite. Yudhiṣṭhira console Duryodhana. (= ślokas)
9. 59. Colère de Balarāma devant la déloyauté de Bhīma :
il a frappé en dessous de la ceinture !. Kṛṣṇa le calme.
Balarāma se calme et fait l’éloge de Duryodhana, puis il s’en va. En
considération de ce qu’il a souffert, Yudhiṣṭhira accepte les
agissements de Bhīma, qu’ils soient justes ou injustes. Yudhiṣṭhira
se réjouit de la fin de la guerre. (= ślokas)
9. 60. Joie des Pāṇḍava. Ils complimentent
Bhīma. Kṛṣṇa leur remontre qu’il ne sert à rien
d’accabler Duryodhana, malgré ses méfaits. Il n’est plus ni ami ni ennemi, il
est comme un morceau de bois. Duryodhana, furieux, se redresse et reproche à
Kṛṣṇa la façon dont il a agi tout au cours de la bataille,
en incitant les Pāṇḍava a des actions déloyales. Kṛṣṇa
lui rétorque de s’en prendre à lui-même : s’il avait agi correctement envers
les Pāṇḍava, la bataille n’aurait pas eu lieu. Duryodhana se
réjouit de son sort : il a été roi, il a eu une vie heureuse et va monter au
ciel : que les Pāṇḍava se débrouillent dans ce monde
malheureux !. Kṛṣṇa se défend : s’il n’avait pas conseillé
des moyens déloyaux, les Pāṇḍava n’auraient jamais obtenu la
victoire. Les Dieux eux-mêmes utilisent de tels moyens dans leur combat contre
les Asuras. La nuit tombe. Les rois se retirent dans leur campement. (= ślokas)
9. 61. Les Pāṇḍava se rendent au campement des
Kaurava. Ils arrivent devant la tente de Duryodhana. Kṛṣṇa
conseille à Arjuna de prendre son arc et ses carquois avant de descendre de
son char. Le char et les chevaux d’Arjuna sont réduits en cendres, sans feu
visible. Arjuna en demande la raison à Kṛṣṇa. Le char
d’Arjuna a déjà été réduit en cendres maintes fois au cours de la bataille
par les armes des ennemis. C’est seulement parce que Kṛṣṇa
le protégeait qu’il restait entier. Cela n’a plus de raison d’être
maintenant. C’est grâce à Kṛṣṇa, et suite à la promesse
faite à Upaplavya, qu’Arjuna est sorti indemne de la bataille. Les Pāṇḍava
pénètrent dans le campement des Kaurava et prennent un abondant butin. Puis
ils vont s’installer pour la nuit au bord de la rivière Oghavatī. Kṛṣṇa
part pour Hāstinapura, pour réconforter Gāndhārī. (= ślokas)
9. 62. Yudhiṣṭhira
craint les représailles de Gāndhārī après que son fils ait été
vaincu de manière déloyale. Il charge Kṛṣṇa de désarmer sa
colère. Kṛṣṇa arrive à Hāstinapura. Il trouve
Vyāsa auprès de Dhṛtarāṣṭra et les salue. Il
rappelle à Dhṛtarāṣṭra, en présence de
Gāndhārī, sa responsabilité dans le déclenchement du conflit.
Qu’il n’en veuille pas aux Pāṇḍava. L’avenir de la lignée
repose désormais sur eux. Il fait la même demande à Gāndhārī,
qui accepte. Kṛṣṇa prend congé : il doit retourner
d’urgence, Aśvatthāmā a formé le projet de détruire les
Pāṇḍava durant la nuit. Dhṛtarāṣṭra
lui demande de protéger les Pāṇḍava. Kṛṣṇa
rend compte de sa mission. (= ślokas)
9. 63. Duryodhana au sol, plein de rage, aperçoit Saṃjaya. Il
lui demande de faire savoir comment il a été abattu de façon déloyale et
comment, en plus, Bhīma a posé son pied sur sa tête. Il ne regrette
rien, et s’il meurt, c’est avec une conscience tranquille. Saṃjaya doit
dire à Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman de ne jamais
faire confiance aux Pāṇḍava. Duryodhana se lamente pour ses
parents. Des messagers racontent à Aśvatthāmā comment
Duryodhana a été abattu de façon déloyale. (=
ślokas)
9. 64. Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman se
rendent auprès de Duryodhana. Description de l’agonie de Duryodhana. Les
trois guerriers l’entourent. Lamentations d’Aśvatthāmā.
Duryodhana leur remontre que la mort est inévitable, et qu’il ira au ciel.
Aśvatthāmā jure de tuer les Pāñcāla. Duryodhana
demande une jarre d’eau. Il intronise Aśvatthāmā général en
chef. Ainsi même un brahmane comme Kṛpa pourra lui obéir. Duryodhana
est laissé seul. (= ślokas)
X. LE LIVRE DE L’ATTAQUE NOCTURNE
|
10. 1. Les trois
guerriers (Aśvatthāmā, Kṛpa et Kṛtavarman) partent
de nuit et se cachent dans une forêt proche du campement des Kaurava.
Description de la forêt la nuit. Fatigués et blessés ils se couchent à même
le sol. Aśvatthāmā ne peut pas dormir. Il voit de nombreux
corbeaux endormis dans un arbre. Une chouette s’approche et en tue un grand
nombre pendant leur sommeil. Aśvatthāmā réfléchit : s’il en
faisait autant ?. Il a juré de tuer les Pāñcāla, mais les affronter
de jour serait sa fin. Les tuer de nuit pendant qu’ils dorment est contraire
aux règles du combat, mais les Pāṇḍava n’ont pas toujours
respecté ces règles. Sa décision est prise. Il réveille Kṛpa et Kṛtavarman
et leur expose son projet. Ceux-ci ne sont pas d’accord.
Aśvatthāmā plaide sa cause. (=
ślokas)
10. 2. Kṛpa
expose que les hommes sont gouvernés par deux forces : le destin et l’action.
Le succès dépend de ces deux forces. L’action est nécessaire, mais son
résultat dépend du destin. Il est bon de demander le conseil des anciens
avant d’agir. Duryodhana a refusé les conseils qui lui étaient donnés : d’où
son malheur. Kṛpa pense qu’il faudrait, avant de se lancer dans une
telle action, demander conseil à Dhṛtarāṣṭra et
Gāndhārī. (= ślokas)
10. 3. Aśvatthāmā répond que la compréhension des
choses est fortement subjective, et dépend de l’āge et des
circonstances. Mais chacun est fier de sa compréhension des choses, qui le
pousse à agir. De plus, chaque caste a ses propres objectifs. Il est devenu kṣatriya,
et doit donc être fidèle à son roi. Il profitera donc du sommeil des
Pāñcāla, rendus confiants par la victoire, pour les détruire.
Ainsi, il sera fidèle à Duryodhana. (= ślokas)
10. 4. Kṛpa comprend son désir de vengeance. Il l’accompagnera
volontiers le lendemain, en armes, pour combattre l’ennemi. Quand ils seront
bien reposés, à eux trois, qui pourrait les vaincre ?.
Aśvatthāmā est assez fort pour défaire l’armée des
Pāñcāla au combat. Il convient donc maintenant de dormir.
Aśvatthāmā rétorque qu’il ne peut dormir. La pensée du
traitement infligé à son père et à son roi l’en empêche. Il doit tuer Dhṛṣṭadyumna.
Sa colère ne peut être contenue. Il dormira après le massacre des
Pāñcāla. (= ślokas)
10. 5. Kṛpa montre à Aśvatthāmā qu’il faut
savoir écouter les conseils de ceux qui vous veulent du bien et sont sages.
Le massacre de personnes endormies n’est pas approuvé.
Aśvatthāmā est d’accord sur le principe. Mais les Pāṇḍava
ont été les premiers à enfreindre les règles du combat. Sa résolution de les
tuer pendant leur sommeil est donc bien arrêtée, et peu importent les
conséquences. Aśvatthāmā attelle son char. Il répète sa
résolution de tuer les Pāñcāla pendant leur sommeil et se met en
route. Kṛpa et Kṛtavarman le suivent. Aśvatthāmā
s’arrête devant l’entrée du campement des Pāñcāla. (= ślokas)
10. 6. Un être monstrueux garde la porte du campement.
Aśvatthāmā essaie en vain de le vaincre, il déjoue toutes ses
armes. Aśvatthāmā voit le ciel empli d’images de Kṛṣṇa.
Aśvatthāmā se souvient des paroles de Kṛpa. L’être qu’il
vient d’affronter est sans aucun doute le résultat de sa décision
peccamineuse. Aśvatthāmā demande la protection de Śiva. (= ślokas)
10. 7. Louanges à Śiva. Un autel d’or apparaît devant
Aśvatthāmā. Sur cet autel, un brasier brillant. Et toutes
sortes d’êtres difformes et inquiétants apparaissent.
Aśvatthāmā n’éprouve cependant aucune crainte et s’offre
lui-même comme victime sacrificielle à Śiva. Prière
d’Aśvatthāmā. Aśvatthāmā entre dans le brasier.
Śiva apparaît. Il a jusqu’ici protégé les Pāñcāla par amour
pour Viṣṇu. Mais leur temps est arrivé à son terme. Śiva
pénètre le corps d’Aśvatthāmā. (=
ślokas)
10. 8. Aśvatthāmā exhorte Kṛpa et Kṛtavarman
à l’aider et pénètre dans le campement. Les Pāñcāla, fatigués,
dorment. Aśvatthāmā entre dans la tente de Dhṛṣṭadyumna
et le réveille brutalement. Tandis que Dhṛṣṭadyumna se
lève, Aśvatthāmā le saisit par les cheveux, le jette à terre,
et le frappe à coup de pieds. En l’injuriant, Aśvatthāmā
tue Dhṛṣṭadyumna à coup de talons. Ses femmes et ses
gardes, l’entendant crier, se précipitent. Aśvatthāmā remonte
sur son char. Les femmes de Dhṛṣṭadyumna crient et donnent
l’alerte. Les guerriers poursuivent Aśvatthāmā et sont tués
par lui. Aśvatthāmā tue Uttamaujas, puis Yudhāmanyu.
Il tue un grand nombre de guerriers. Les fils de Draupadī l’attaquent,
ainsi que Śikhaṇḍin. Aśvatthāmā tue
Prativindhya, Sutasoma, Śatānīka, Śrutakarman,
Śrutakīrtin et Śikhaṇḍin. Il tue un
grand nombre de Pāñcāla. Ils voient une apparition sinistre,
10. 9. Ils arrivent auprès de Duryodhana qui est toujours en train
d’agoniser. Ils entourent le roi. Leurs lamentations. Pourquoi ne sont-ils
pas morts eux-mêmes ?. Que deviendront-ils ?. Aśvatthāmā
raconte le massacre nocturne. Duryodhana s’en réjouit. Mort de Duryodhana. (= ślokas)
10. 10. Le cocher de Dhṛṣṭadyumna
raconte le massacre nocturne à Yudhiṣṭhira. Il est le seul
survivant. Désespoir de Yudhiṣṭhira. La victoire est amère. Tout
cela parce qu’ils n’étaient pas sur leurs gardes. L’imprudence est la cause
des plus grands maux. Yudhiṣṭhira se désole pour Draupadī.
Il demande à Nakula d’aller la chercher, puis se rend sur les lieux du
massacre.
(= ślokas)
10. 11. Désespoir de Yudhiṣṭhira. Arrivée de
Draupadī. Son désespoir. Si Yudhiṣṭhira ne se venge pas
d’Aśvatthāmā, elle jeūnera à mort.
Aśvatthāmā porte une pierre précieuse sur son front. Si Yudhiṣṭhira
ne lui montre pas cette pierre, placée sur son propre front, elle
jeūnera à mort. Elle enjoint à Bhīma de tuer
Aśvatthāmā. Bhīma part à la poursuite
d’Aśvatthāmā. (= ślokas)
10. 12. Kṛṣṇa
rappelle à Yudhiṣṭhira qu’Aśvatthāmā est
redoutable. Il possède l’arme “Tête de Brahmā” et n’hésitera pas à s’en
servir, bien que son père lui eut interdit de l’utiliser au combat. Mais Droṇa
avait des doutes sur le comportement de son fils. Un jour,
Aśvatthāmā était venu trouver Kṛṣṇa et lui
avait demandé son disque en échange de l’arme “Tête de Brahmā”. Kṛṣṇa
accepte, mais Aśvatthāmā est incapable de bouger le disque. Kṛṣṇa
lui reproche sa conduite. Ni Arjuna, ni Pradyumna, son fils, ni personne, ne
lui ont jamais fait une telle demande. Pourquoi a-t-il demandé le disque ?.
Aśvatthāmā répond que c’était pour le tuer, une fois qu’il
aurait été ainsi désarmé. Ainsi, il faut se méfier
d’Aśvatthāmā. (= ślokas)
10. 13. Kṛṣṇa monte sur son char. Description du
char. Arjuna et Yudhiṣṭhira y montent également. Ils rattrapent
Bhīma, mais celui-ci ne s’arrête pas. Il arrive sur les bords de
10. 14. Kṛṣṇa comprend ce qu'il va se passer. Il
dit à Arjuna de lancer son arme, capable de neutraliser toute arme. Arjuna la
lance : "Qu’elle neutralise l’arme d’Aśvatthāmā", et
les deux armes illuminent le ciel et font trembler la terre. Nārada et
Vyāsa se placent entre les deux armes et les neutralisent. Ils demandent
des explications aux combattants. (= ślokas)
10. 15. Arjuna explique qu’il a seulement voulu neutraliser l’arme
d’Aśvatthāmā, et rappelle son arme, ce que seuls peuvent faire
des personnes de conduite pure. Aśvatthāmā, incapable de
rappeler son arme, explique qu’il a voulu se défendre de Bhīma et
détruire les Pāṇḍava. Vyāsa reproche à
Aśvatthāmā d’avoir lancé l’arme “Tête de Brahmā”. Contrée
par une autre arme, elle provoque une sécheresse de douze années. Les Pāṇḍava
sont irréprochables. Il demande à Aśvatthāmā de retirer son
arme et de donner à Yudhiṣṭhira la pierre précieuse qu’il porte
sur le front, moyennant quoi il aura la vie sauve. Aśvatthāmā
refuse : cette pierre a le pouvoir d’enlever toute peur. Il est d’autre part
incapable de rappeler son arme. Tout ce qu’il peut faire, c’est la diriger
vers le ventre des femmes des Pāṇḍava. (= ślokas)
10. 16. Kṛṣṇa rappelle que Uttarā est enceinte
et qu’elle doit donner naissance à un fils, Parikṣit.
Aśvatthāmā lancera quand même son arme vers le ventre des
femmes Pāṇḍava, et l’embryon d’Uttarā sera tué. Kṛṣṇa
accepte : l’embryon sera tué, mais il revivra et aura une longue vie. Kṛṣṇa
maudit Aśvatthāmā : il errera seul, sans parler à personne,
pendant trois mille ans, il n’aura pas de place parmi les hommes. Il sera
affligé de toutes les maladies. Parikṣit deviendra le roi des Kaurava.
Vyāsa confirme la malédiction de Kṛṣṇa.
Aśvatthāmā remet sa pierre précieuse à Yudhiṣṭhira
et part pour la forêt. les Pāṇḍava retournent à leur
campement et Bhīma donne la pierre précieuse d’Aśvatthāmā
à Draupadī, installée dans son jeūne. Il lui dit
qu’Aśvatthāmā a été vaincu, mais laissé vivant, privé de sa
pierre précieuse et de ses armes. Draupadī demande à Yudhiṣṭhira
de garder la pierre sur son front. (= ślokas)
10. 17. Yudhiṣṭhira s’interroge : comment
Aśvatthāmā a-t-il pu massacrer tous les Pāñcāla, qui
étaient des guerriers redoutables. Kṛṣṇa lui révèle
qu’Aśvatthāmā a reçu l’aide de Śiva. Śiva peut tout.
Au tout début, Brahmā demanda à Śiva de créer les créatures
vivantes. Śiva alors, plongea sous l’eau et pratiqua des austérités très
longues, pour que les créatures soient parfaites. Brahmā, ne le voyant
pas revenir, invoqua un second être pour créer les créatures. Celui-ci créa
les créatures des quatre espèces, Dakṣa en premier. Mais les créatures,
affamées, voulurent dévorer cet être. Il alla chercher refuge auprès de
Brahmā, qui assigna alors sa nourriture à chaque créature. Ainsi, les
créatures se multiplièrent. Śiva fut en colère de voir qu’on ne l’avait
pas attendu. (= ślokas)
10.
XI. LE LIVRE DES FEMMES
|
11. 1. Dhṛtarāṣṭra
se désespère. Tous les siens sont morts, il regrette de ne pas avoir suivi
les conseils qu’on lui donnait, il ne lui reste qu’à mourir. Saṃjaya le
console : à quoi bon se plaindre, tout est bien de sa faute, il a été d’une
faiblesse coupable envers son fils et a écouté de mauvais conseillers. Mais
il faut réagir. (= ślokas)
11. 2. Vidura
intervient. Tout le monde doit mourir. Ceux qui sont morts au combat ont
obtenu le salut : il ne sert à rien de se lamenter. La vie est éphémère, le
temps ne s’arrête jamais. Il ne faut pas se complaire dans le malheur, il est
le résultat des actes passés. (= ślokas)
11. 3. Le sage est détaché du malheur comme du bonheur. On change de
corps comme on change de vêtements. Les pots du potier finissent tous par se
briser, plus ou moins vite : il en va de même de nos corps de mortels. Les
actes antérieurs déterminent les réincarnations et seuls les sages sortent du
cycle des réincarnations. (= ślokas)
11. 4. La naissance. l’homme, soumis à ses sens est assailli par les
malheurs et enfin la mort. Il comprend alors ses fautes mais il est trop
tard. C’est dès sa naissance qu’il faut agir en conformité avec le devoir. (= ślokas)
11. 5. Parabole du puits. Un brahmane, dans une forêt sinistre
est poursuivi par toutes sortes de dangers. Il tombe dans un puits et reste
suspendu à une liane que rongent des rats : au fonds du puits, un serpent
redoutable. Mais du miel coule sur la liane, et il ne pense plus à rien
d’autre qu’à le lécher. Malgré sa situation désespérée, il n’est pas détaché
des plaisirs !
11. 6. C’est l’image des
réincarnations : la liane, c’est le désir de vivre, le miel, les passions, le
serpent, la mort. (= ślokas)
11. 7. Les sages savent que l’homme est soumis aux maladies, à la
vieillesse et à la mort et ne s’en affligent pas. C’est par la discipline, le
renoncement et l’attention qu’on échappe aux cycle des réincarnations. (= ślokas)
11. 8. Dhṛtarāṣṭra se lamente encore.
Vyāsa le rabroue : la mort est inévitable, le massacre était inévitable,
c’était le destin marqué par les Dieux.
11. 9. Dhṛtarāṣṭra
fait atteler son char et se rend sur les lieux du combat. Les femmes éplorées
le rejoignent et se lamentent. (= ślokas)
11. 10. Il rencontre Kṛpa, Aśvatthāmā et Kṛtavarman,
qui lui racontent le massacre nocturne des Pāṇḍava. Ils sont
en fuite, poursuivis par les Pāṇḍava. Ils poursuivent leur
route, dans des directions différentes. (=
ślokas)
11. 11. Yudhiṣṭhira apprend que Dhṛtarāṣṭra
s’est mis en route et part à sa rencontre, accompagné de Kṛṣṇa,
Yuyudhāna et Yuyutsu, de Draupadī et de toutes les femmes des
Pāñcāla. Il salue Dhṛtarāṣṭra. Celui-ci
l’embrasse à contre cœur, et cherche Bhīma. Kṛṣṇa
devine ses mauvaises intentions et remplace Bhīma par la statue de fer
que Duryodhana avait fait faire à son image. Dhṛtarāṣṭra
serre la statue de fer dans ses bras et l’écrase dans son étreinte. Kṛṣṇa
lui révèle le stratagème: il a voulu lui éviter de tuer Bhīma. (= ślokas)
11. 12. Kṛṣṇa
reproche à Dhṛtarāṣṭra d’être encore sous l’emprise de
Duryodhana. Dhṛtarāṣṭra se calme et embrasse
Bhīma, Arjuna et les jumeaux. (= ślokas)
11. 13. Gāndhārī se prépare à maudire les Pāṇḍava.
Vyāsa, devinant ses intentions, la devance et lui demande de maītriser
sa colère. Gāndhārī est bien consciente que les Pāṇḍava
ne sont pas coupables, et que Duryodhana est le responsable de ce qui s’est
passé : cependant, elle ne peut pardonner à Bhīma la façon déloyale dont
il a tué Duryodhana. (= ślokas)
11. 14. Bhīma invoque la nécessité : il fallait bien qu’il
abatte Duryodhana pour sauver le royaume. Il rappelle la conduite infāme
de Duryodhana avec Draupadī. Mais Gāndhārī lui reproche
surtout d’avoir bu le sang de Duḥśāsana. Bhīma n’a pas
bu vraiment le sang de Duḥśāsana : il a fait semblant, il
l’avait juré. Gāndhārī lui reproche enfin d’avoir tué ses cent
fils, sans en laisser un seul pour conforter leur vieillesse. (= ślokas)
11. 15. Gāndhārī demande Yudhiṣṭhira.
Celui-ci s’excuse d’avoir été la cause du massacre de ses fils.
Gāndhārī glisse un regard par l’interstice de son bandeau sur
les pieds de Yudhiṣṭhira, et les ongles de celui-ci se
racornissent. Elle s’apaise. Kuntī console Draupadī, puis va
trouver Gāndhārī avec elle. Gāndhārī les
console.
(= ślokas)
11. 16. Gāndhārī, grâce à sa vision divine, voit le
champ de bataille et ses horreurs. Tous se rendent sur le champ de bataille.
Désespoir des femmes à la vue du carnage. Gāndhārī appelle Kṛṣṇa
et lui montre le désespoir de femmes, les nombreux héros abattus, les
charognards à l’œuvre. Elle insiste sur le spectacle désolant des femmes
découvrant le carnage, les corps dépecés. Elle découvre le corps de
Duryodhana. (= ślokas)
11. 17. Désespoir de Gāndhārī. Elle prend Kṛṣṇa
à témoin. Lamentations de Gāndhārī. Elle évoque le temps de la
splendeur de Duryodhana. Elle montre à Kṛṣṇa le corps de
son petit-fils Lakṣmana et la douleur de sa mère. (= ślokas)
11. 18. Elle décrit à Kṛṣṇa le désespoir de ses
belles-filles. Elle lui montre le cadavre de Duḥśāsana. (= ślokas)
11. 19. Elle lui montre le cadavre de ses fils Vikarṇa,
Durmukha, Citrasena, Vivimṣati, Duḥsaha. Leurs femmes les
entourent et se désespèrent. (= ślokas)
11. 20. Elle montre à Kṛṣṇa le cadavre d’Abhimanyu
et décrit le désespoir d’Uttarā. Rien ne justifie aux yeux d’Uttarā
la mort de son jeune époux, que les siens n’ont pas défendu. Elle se demande
comment elle est encore en vie. Découverte du corps de Virāṭa. (= ślokas)
11. 21. Gāndhārī montre à Kṛṣṇa le
corps de Karṇa et sa mère, Kuntī, qui se lamente. Lamentations de
la mère de Karṇa. (= ślokas)
11. 22.
Gāndhārī montre à Kṛṣṇa les corps du roi
d’Avanti, de Bāhlīka, et celui de son gendre Jayadratha. Sa fille,
Duḥśalā se désespère. (=
ślokas)
11. 23. Elle montre à Kṛṣṇa le corps de Śalya
et le désespoir de ses femmes, le corps de Bhagadatta, Bhīṣma
gisant sur son lit de flèches, le corps de Droṇa, veillé par son épouse
Kṛpī. Bûcher funéraire de Droṇa. (=
ślokas)
11. 24. Gāndhārī montre à Kṛṣṇa le
corps de Bhūriśravas et rapporte les lamentations de sa mère et de
ses épouses. Elles mettent en cause Kṛṣṇa qui a poussé
Arjuna à lui a couper le bras alors qu’il se battait contre un autre.
Gāndhārī montre à Kṛṣṇa le corps de
Śakuni. (= ślokas)
11. 25. Elle lui monte les cadavres de Sudakṣina, de Bhanumant,
de Jayatsena, de Bṛhadbala, des cinq frères Kekaya, de Drupada, de Dhṛṣṭaketu,
de Vinda et Anuvinda. Tous sont morts : elle met en cause Kṛṣṇa
qui n’a pas réussi son ambassade de paix et a laissé laissé s’accomplir ce
massacre qu’il aurait pu éviter. Malédiction de Kṛṣṇa.
Elle maudit Kṛṣṇa : dans trente-six années les siens
s’entre-détruiront et Kṛṣṇa trouvera une mort peu glorieuse. (= ślokas)
11. 26. Yudhiṣṭhira
donne à Dhṛtarāṣṭra le décompte des morts : un
milliard, six cent quarante-quatre mille cent soixante six !. Le sort réservé
à ces morts, suivant leur degré de courage. Yudhiṣṭhira fait
procéder aux cérémonies funéraires. Les bûchers sont dressés et les corps des
combattants morts sont brûlés selon les règles. Tous se rendent ensuite sur
les bords de
11. 27. Les femmes descendent
dans
12. 1. Après
l’achèvement des rites funéraires, ils restent tous sur les bords de
12. 2. Karṇa était jaloux de ses frères, répond Nārada. Karṇa
avait demandé l’arme de Brahmā à Droṇa, et celui-ci avait répliqué
que seul un brahmane pouvait l’obtenir. Karṇa alors va trouver Rāma
en se faisant passer pour un brahmane de la famille de Bhṛgu. Il
séjourne chez Rāma, apprend de lui la science des armes. Un jour, par
inadvertance, il tue la vache d’un brahmane, et, malgré ses excuses, celui-ci
le maudit : la roue de son char sera avalée par la terre alors qu’il
combattra Arjuna, et il aura la tête coupée par celui-ci. (= ślokas)
12. 3. Rāma transmet l’arme de Brahmā à Karṇa, et
les formules qui l’agissent. Un jour, Rāma, fatigué, s’endort, la tête
sur les genoux de Karṇa. Un ver perce la cuisse de Karṇa, et
celui-ci, malgré la douleur, ne réagit pas, de peur de réveiller son maître.
Mais Rāma est réveillé par le sang de Karṇa qui coule sur lui. Il
demande des explications à Karṇa. Son regard tombe sur le ver qui meurt
aussitôt : c’était autrefois un Asura du nom de Prāggṛtsa qui
avait enlevé l’épouse de Bhṛgu et avait été maudit par lui : il
deviendrait ver, mais serait sauvé par Rāma. Rāma comprend que Karṇa
n’est pas un brahmane pour montrer un tel courage. Karṇa avoue et
Rāma le maudit : il ne pourra pas se servir de l’arme de Brahmā
alors qu’il sera engagé dans un combat mortel. (=
ślokas)
12. 4. Duryodhana s’était rendu à Rājapura, dans le royaume de
Kaliṅga. La fille du roi Citrāṅgada y choisissait son époux.
Description de l’assemblée. Duryodhana, furieux de n’être pas choisi, enlève
la - 202 - princesse et se sauve. Les rois le poursuivent, mais Karṇa
les défait tous. (= ślokas)
12. 5. Jarāsaṃdha défie Karṇa en combat singulier.
Karṇa est sur le point de séparer ses deux parties. Jarāsaṃdha
demande grâce et donne à Karṇa la souveraineté sur le royaume de Campa.
La réputation de guerrier de Karṇa est bien établie. Il a fallu
qu’Indra le prive de sa cuirasse magique, que le brahmane et Rāma le
maudissent, que Kuntī le restreigne, que Śalya le rabroue, pour
qu’Arjuna puisse le vaincre. Il est mort en kṣatriya, il ne faut pas le
plaindre, dit en conclusion Nārada. (=
ślokas)
12. 6. Kuntī, voyant Yudhiṣṭhira abattu, le console
: elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour calmer l’inimitié de Karṇa
envers ses frères. Yudhiṣṭhira lui reproche de lui avoir caché
que Karṇa était son frère. Il maudit toutes les femmes de la terre :
elles ne pourront plus garder un secret. (=
ślokas)
12. 7. Yudhiṣṭhira se désespère : il aurait mieux valu
qu’il mène une vie de mendiant, plutôt que d’en arriver à cette extermination
de leurs parents. La victoire et la royauté ne sont pas une consolation. Les
pères se livrent à l’ascétisme pour assurer le sort de leurs fils, les mères
s’inquiétent, maintenant tous ces espoirs sont anéantis : qui pourra lui
pardonner ?. Il est vrai que la faute du massacre revient aux fils de Dhṛtarāṣṭra
et à la faiblesse de ce dernier envers son fils. Mais c’est lui, Yudhiṣṭhira,
qui a commis ce massacre, et il doit expier : il va se retirer dans la forêt
et y mener une vie d’expiation. (= ślokas)
12. 8. Arjuna l’en dissuade : la victoire n’a pas été acquise par
des moyens injustes. Si Yudhiṣṭhira se retire et que le royaume
est mal gouverné, il en sera coupable. La pauvreté est déchéance. Eloge du
pouvoir. Même les Dieux acquièrent leur puissance par des combats mortels. La
puissance d’un roi ne s’acquière pas sans combats, et le devoir d’un roi est
d’être puissant. Qu’il offre plutôt un grand sacrifice qui lui fasse honneur. (= ślokas)
12. 9. Yudhiṣṭhira demande à Arjuna de le comprendre :
il décrit la vie qu’il désire mener dans la forêt, une vie de renoncement.
Seule, elle lui permettra de quitter le cycle des réincarnations. La sagesse
qu’il a acquise lui permettra d’atteindre la délivrance. (= ślokas)
12. 10. Bhīma se rebiffe : s’il avait su que Yudhiṣṭhira
voulait en arriver là, il n’aurait jamais combattu, et la bataille n’aurait
jamais eu lieu. C’est le devoir d’un kṣatriya de tuer ses ennemis, ceux-ci
n’ont qu’à pas se trouver sur son chemin. Maintenant, qu’il gouverne, sous
peine de se couvrir de ridicule. Le renoncement ne convient pas à un kṣatriya
en pleine possession de ses moyens. Il signifie infidélité à son devoir.
Chacun doit rester à sa place. (= ślokas)
12. 11. Arjuna rapporte une Conversation entre Indra et de jeunes
brahmanes. De jeunes brahmanes abandonnent leur famille pour mener une
vie de renoncement dans la forêt. Indra, sous la forme d’un oiseau d’or, leur
fait l’éloge de ceux qui se nourrissent des restes du sacrifice. Ils prennent
cela pour eux, mais Indra les détrompe : la vie domestique est la meilleure
voie. Se nourrir des restes du sacrifice, c’est s’occuper d’abord de nourrir
les siens et ses hôtes, de faire des dons, et de ne jouir que de ce qui
reste. Voilà la meilleure voie. Les jeunes brahmanes rentrent chez eux. (= ślokas)
12. 12. Nakula fait
l’éloge de l’action. Distribuer un bien légitimement acquis aux brahmanes est
aussi renoncement. Mener une vie d’action, sans s’attacher aux fruits de
l’action, est aussi renoncement. L’action est nécessaire aux Dieux, aux
ancêtres, aux hôtes. Si Yudhiṣṭhira ne distribue pas, lors de
sacrifices, la richesse qu’il a acquise, il commet un péché. Renoncer, pour
un roi, c’est offrir des sacrifices richement dotés. Renoncer, ce n’est pas
partir dans la forêt, mais se libérer des attachements. Qu’il respecte le
devoir de sa caste. (= ślokas)
12. 13. Sahadeva insiste : le mérite est d’accomplir son devoir en
se libérant des attachements. L’āme est immortelle, on ne la tue pas en
tuant les corps. Il faut suivre le chemin tracé par les ancêtres et
considérer toutes les créatures comme une manifestation de soi-même. (= ślokas)
12. 14. Draupadī demande à Yudhiṣṭhira de céder à
ses frères : il avait bien promis, lors de leur exil, que tout finirait par
la victoire et le bonheur. Pourquoi, maintenant, les désespérer ?. Elle
rappelle les devoirs du kṣatriya. Yudhiṣṭhira a démontré,
par ses victoires, qu’il en était digne, lui et ses frères. Kuntī avait
promis à Draupadī que Yudhiṣṭhira la rendrait heureuse :
elle ne peut avoir menti !. Mais il est fou, et ses frères seront amenés à le
suivre dans sa folie : il vaudrait mieux l’enfermer !. Qu’il se ressaisisse
et gouverne. (= ślokas)
12. 15. Arjuna reprend la parole : c’est le bāton du
chātiment qui maintient le royaume, et c’est le devoir du roi de le
brandir. De toutes façons, dans ce monde, on ne peut vivre en épargnant les
créatures : il faut tuer pour vivre. Même les ascètes tuent des créatures :
il y en a dans l’eau, dans les fruits, par terre. Il ne sert donc à rien de
se réfugier dans la forêt. Il vaut mieux suivre le devoir de sa caste. Le
devoir du roi est de brandir le bāton du chātiment, afin que
l’ordre règne dans le monde. Les effets positifs du chātiment.
S’abstenir de ce devoir peut entraîner un mal pire encore. Yudhiṣṭhira
a suivi son devoir de kṣatriya, même en tuant ses ennemis, il n’a pas
encouru de péché. Il n’y aucune raison d’éprouver des remords.
(= ślokas)
12. 16. Bhīma demande à
Yudhiṣṭhira pourquoi son entendement est ainsi obscurci : les
raisons qu’il a d’assumer la royauté sont pourtant évidentes. La santé
physique résulte de l’équilibre des trois humeurs, la santé mentale de celui
des trois qualités. Yudhiṣṭhira se souvient du carnage, mais
pourquoi ne se souvient-il pas des mauvais traitements qu’ils ont subi?. Que
Yudhiṣṭhira se reprenne. Le combat qu’il doit maintenant gagner
est un combat contre lui-même : accepter de suivre la voie indiquée par ses
ancêtres, gouverner le royaume : c’est ainsi qu’il se réalisera. (= ślokas)
12. 17. Yudhiṣṭhira reproche à Bhīma ses
attachements terrestres et l’engage au renoncement. On ne peut pas régner et
pratiquer le renoncement. Or c’est par le renoncement que l’on atteint la
délivrance. Toutes les créatures, dans leur diversité, ne sont qu’une seule
et même chose, une émanation de la même essence suprême. Quand on comprend
cela, on atteint la délivrance. (= ślokas)
12. 18. Arjuna raconte l’Entretien du roi de Videha avec son
épouse. Janaka, le roi de Videha, avait abandonné son royaume pour mener
une vie de renoncement. Il se nourrit de glanage. Son épouse vient le trouver
: à quoi sert d’avoir abandonné le royaume et d’éprouver du désir pour une
poignée de grains d’orge ?. Pourra-t-il, avec cela, honorer les ancêtres, les
brahmanes et les hôtes ?. Il a déçu sa mère, son épouse, les nobles de son
royaume, qui comptaient sur lui : penset- il atteindre la délivrance ainsi ?.
Si une poignée d’orge et le royaume représentent pour lui la même chose,
pourquoi avoir abandonné le royaume ?. S’il conserve du désir pour une
poignée d’orge, où est son renoncement ?. Il faut des gens qui donnent de la
nourriture pour satisfaire ceux qui la mendient. Si le roi ne donne pas, qui
le fera?. Et puis il ne suffit pas de se retirer dans le forêt et de vivre
d’aumônes pour être sauvé : il faut pratiquer un vrai renoncement !. Et cela,
on peut le faire également dans la vie domestique. (=
ślokas)
12. 19. Yudhiṣṭhira reconnaît que les veda peuvent être
interprétés de différentes manières. Mais Arjuna est un kṣatriya, mal
placé pour lui donner des leçons sur l’interprétation des veda. C’est une
erreur de croire que rien n’est supérieur au pouvoir. De nombreux ṛṣi,
de nombreux hommes pieux ont atteint le ciel par une vie de renoncement. Ceux
qui se livrent à l’action ne s’affranchissent pas du cycle des
réincarnations. Mais il y a une autre issue, la délivrance, que l’on atteint
par le Yoga. Il ne faut donc pas continuer à faire l’éloge du pouvoir. (= ślokas)
12. 20. Devasthāna intervient : Yudhiṣṭhira a
conquis la terre, il ne doit pas l’abandonner. Il y a quatre étapes dans la
vie, il faut passer par chacune d’elles, l’une après l’autre. Maintenant, il
lui appartient d’offrir de grands sacrifices. L’homme a été créé pour offrir
le sacrifice et le pouvoir doit s’y employer. Indra doit sa puissance aux
sacrifices qu’il a offerts. Marutta l’a emporté sur Indra par les richesses
qu’il a répandues dans ses sacrifices. Il faut donc se consacrer entièrement
à offrir des sacrifices. (= ślokas)
12. 21. Il rapporte l’Enseignement de Bṛhaspati à Indra.
Se contenter de ce que l’on a est la plus haute bénédiction. Si l’on ne
craint ni n’est craint, si l’on restreint ses désirs et ses répugnances, on
obtient la délivrance. On peut pratiquer diverses voies, la contemplation ou
l’effort, le sacrifice ou le renoncement, la charité ou la mendicité, le
pouvoir ou l’ascèse, ce qui importe c’est de ne faire de mal à aucune
créature, de pratiquer les vertus de modestie, de vérité, de justice, de
discipline. Le roi qui se comporte ainsi est sūr d’obtenir le salut. (= ślokas)
12. 22. Arjuna
revient à la charge : pourquoi Yudhiṣṭhira se désespère-t-il ?.
Les kṣatriya morts au combat ont un sort plus enviable que ceux qui
offrent des sacrifices. Yudhiṣṭhira sait bien qu’un kṣatriya
possède un cœur ferme : il a vaincu ses ennemis, qu’il conquière son āme
!. Indra a combattu huit cent dix fois, a offert de nombreux sacrifices et
est devenu le chef des Dieux : tout le monde l’admire. Que Yudhiṣṭhira
en fasse autant et cesse de se désespérer. (=
ślokas)
12. 23. Vyāsa prend la parole : Arjuna a raison. Yudhiṣṭhira
doit régner, la vie de renoncement n’est pas pour lui. Qu’il porte le fardeau
du royaume c’est son devoir. Et qu’il brandisse le bāton du
chātiment. (= ślokas)
12. 24. Vyāsa rapporte l’Histoire de Śaṅka et
Likhita. Ces deux frères habitent chacun un ermitage fort agréable. Un
jour Likhita rend visite à Śaṅka. Celui-ci étant sorti, Likhita se
met à cueillir des fruits et à manger. Son frère revient et lui reproche de
lui avoir volé ces fruits : qu’il aille s’accuser de vol auprès du roi.
Likhita va trouver le roi Sudyumna, s’accuse du vol des fruits et lui fait
promettre de le chātier. Les deux mains coupées, Likhita retourne auprès
de son frère pour demander son pardon. Śaṅka lui explique qu’il ne
se sentait pas offensé mais que la vertu de son frère en avait pris un coup :
qu’il aille maintenant offrir des libations aux Dieux dans la rivière.
Likhita s’exécute, et deux mains “semblables à deux lotus” lui poussent.
C’est le résultat de mon ascèse, lui dit Śaṅka. Pourquoi, alors,
ne m’as-tu pas purifié plutôt de ma faute ?. Je ne le pouvais pas, c’est le
rôle du roi, et le roi lui--même en a été purifié. Effectivement le roi, par
cet acte, obtint la délivrance. Brandir le bāton du chātiment est
le rôle des rois, et non de se raser la tête. (=
ślokas)
12. 25. Vyāsa engage Yudhiṣṭhira à donner
satisfaction à ses frères et à gouverner. Seulement après, il pourra se
retirer dans la forêt. Qu’il offre des sacrifices accompagnés de riches
présents. Un roi qui se conduit impartialement envers tous ses sujets, ne
commet jamais de péchés. S’il se conduit prudemment et consulte les anciens,
son action n’entraînera pas de péché. Vyāsa raconte l’Histoire
d’Hayagrīva. Ce roi avait défait un grand nombre d’ennemis. Il fut
tué en combattant des brigands et il a atteint le ciel. Sa vie est comparable
à un sacrifice : son arc est le poteau du sacrifice, la corde de son arc
celle qui sert à lier les victimes, ses flèches la petite cuillère et son
épée la grande, son char l’autel et sa rage à combattre le feu, ses ennemis
et lui même les libations. Parce qu’il a été un roi juste, qu’il a brandi le
bāton du chātiment et vaincu ses ennemis, parce qu’il a protégé son
peuple, il a gagné le ciel. (= ślokas)
12. 26. Yudhiṣṭhira se plaint : il n’a aucune envie de
régner, et les lamentations des femmes percent son cœur. Vyāsa continue
: c’est le temps qui dispense toutes choses. Il cite les Paroles de
Senajit. La course du temps affecte tous les mortels, toutes les choses
terrestres vont à la destruction. ”Certains tuent, d’autres sont tués”, cela
ne n’a pas de sens, tout a été fait par le destin. A quoi sert de se lamenter
?. Même mon corps ne m’appartient pas !. Le bonheur et la détresse se
suivent. Le bonheur se termine en détresse, le bonheur naît de la détresse.
Le sage ne tient compte ni de l’un ni de l’autre. Il extirpe tout ce qui cause
du chagrin et supporte pareillement bonheur et malheur. Ainsi, l’homme sage
ne s’abandonne ni à la joie ni au chagrin. Gouverner son royaume avec justice
et offrir des sacrifices avec libéralité, voilà le devoir du roi. (= ślokas)
12. 27. Yudhiṣṭhira s’accuse : il a convoité le royaume
et, pour cela, a exterminé sa propre race. Il revoit la chute de Bhīṣma
et la peine qu’il a éprouvé alors. Il revoit le mensonge qu’il a fait à Droṇa
à propos de son fils, la mort de Karṇa, celle d’Abhimanyu, des fils de
Draupadī. Tout cela est de sa faute, parce qu’il convoitait le royaume.
Il est un grand pécheur et doit expier par de sévères austérités. Vyāsa
l’arrête : tout est l’œuvre du destin. Yudhiṣṭhira a été créé
pour un travail particulier, il doit l’accomplir. (=
ślokas)
12. 28. Vyāsa rapporte Les Paroles d’Aśma. Janaka,
roi de Videha, demande à Aśma comment se comporter quand on acquiert des
parents ou quand on les perd. Celui-ci répond : l’homme naît avec joie et
chagrin. Si la joie domine, il pense : je suis de haute naissance, je peux
faire ce que je veux, je ne suis pas un homme ordinaire. C’est sa perte : il
dissipe en plaisirs les richesses de ses ancêtres, puis, pour les récupérer,
pressure ses sujets. Le chagrin naît des attachements terrestres. Il n’y a
pas moyen d’échapper à l’un ou à l’autre : il faut donc les supporter d’un
cœur égal. Tout est conséquence du destin : des hommes purs succombent à la
maladie, des méchants sont prospères, des puissants meurent jeunes et des
misérables ont une longue vieillesse. Le temps dispose de toutes choses. On
n’appartient à personne, personne ne vous appartient : les unions avec
parents, femmes, enfants, amis sont transitoires, comme des rencontres de
voyageurs dans une auberge. La vie tourne comme une roue. Personne n’échappe
à la décrépitude et à la mort. Où est ton père aujourd’hui, et ton grand-père
?. Ainsi, à quoi sert de se lamenter ? Il faut laisser le chagrin, et suivre
la voie montrée par les veda. Janaka est consolé par ces paroles. (= ślokas)
12. 29. Arjuna demande à Kṛṣṇa de réconforter
Yudhiṣṭhira. Kṛṣṇa prend la main de Yudhiṣṭhira
et lui dit : ne te désespère pas, les morts ne reviendront pas. Ils sont
morts en combattant, leur sort est enviable. Ecoute Les consolations de
Nārada à Sṛñjaya qui avait perdu son fils. Nārada
explique que toutes les créatures sont appelées à mourir : pourquoi s’en
désoler ?. Et il lui raconte l’histoire des anciens rois. Marutta a offert un
sacrifice où Indra lui-même est venu, un sacrifice célébré par Saṃvarta,
le jeune frère de Bṛhaspati, un sacrifice où les dons faits
surpassaient en splendeur tout ce que l’on peut imaginer : si Marutta est
mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la
mort de celui-ci !. Durant le règne de Suhotra, Śiva a plu sur terre une
pluie d’or, une année entière. Tout cet or recueilli, Suhotra le donna aux
brahmanes lors d’un sacrifice : si Suhotra est mort, lui qui valait bien plus
que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Bṛhadratha
a offert cent mille chevaux, cent mille servantes, cent mille éléphants, cent
millions de taureaux en différents sacrifice : si Bṛhadratha est mort,
lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de
celui-ci !. Śibi donna toutes ses richesses : si Śibi est mort, lui
qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de
celui-ci !. Bharata offrit cent sacrifices du cheval : si Bharata est mort,
alors ne te lamente pas sur ton fils !. Rāma fit régner l’āge d’or
sur son royaume, offrit dix sacrifices du cheval et régna dix mille cent ans
: si Rāma est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te
lamente pas sur la mort de celui-ci !. Baghīratha, dans un de ses
sacrifices offrit un million de servantes avec leurs bijoux d’or, chacune
dans un char tiré par quatre chevaux, chaque char suivi par cent éléphant,
chaque éléphant par mille chevaux, chaque cheval par mille vaches, chaque
vache par mille moutons et chèvres. Baghīratha a fait descendre Gaṅgā
du ciel : si Baghīratha est mort, lui qui valait bien plus que ton fils,
alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Dilīpa a donné la
terre entière aux brahmanes, il a fait faire un poteau sacrificiel en or, ses
éléphants étaient revêtus d’or : si Dilīpa est mort, lui qui valait bien
plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !.
Māndhātṛ est né de beurre clarifié dans l’estomac de son
père, d’où il fallut l’extraire, et téta le doigt d’Indra. Il soumit toute la
terre, offrit de nombreux sacrifices et donna aux brahmanes des poissons de
dix lieues de long et d’une de large. Si Māndhātṛ est mort,
lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de
celui-ci !. Yayāti couvrit la terre d’un dense réseau d’autels sacrificiels,
offrit de nombreux sacrifices et donna aux brahmanes trois montagnes d’or.
Après avoir installé son fils Pūru, il se retira dans la forêt : si
Yayāti est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne te
lamente pas sur la mort de celui-ci !. Ambarīṣa fit protéger les
brahmanes par un million de rois qui avaient offert eux-mêmes mille
sacrifices : si Ambarīṣa est mort, lui qui valait bien plus que
ton fils, alors ne te lamente pas sur la mort de celui-ci !.
Śaśabindu avait cent mille épouses et un million de fils. Chacun de
ses fils épousa cent princesses qui apportèrent chacune en dot cent
éléphants, avec chaque éléphant cent chars, avec chaque char cent chevaux,
avec chaque cheval cent vaches, avec chaque vache cent moutons et chèvres, et
il donna tout cela aux brahmanes au cours d’un sacrifice du cheval : si
Śaśabindu est mort, lui qui valait bien plus que ton fils, alors ne
te lamente pas sur la mort de celui-ci !. Gaya qui avait reçu d’Agni des
richesses inépuisables, offrit douze sacrifices du cheval par an durant mille
ans, et à chacun d’eux il donna aux brahmanes cent mille vaches et cent mille
mules. Il fit faire une estrade en or de cent coudées de long et de
vingt-cinq de large, et la donna aux brahmanes. Gaya donna aux brahmanes
autant de bétail qu’il y a de grains de sable dans
12. 30. Kṛṣṇa raconte l’Histoire de
Sukumārī. Nārada et son neveu Parvata avaient demandé
l’hospitalité à Sṛñjaya. Celui-ci charge sa fille Sukumārī de
veiller sur eux. Nārada en tombe amoureux, et Parvata le maudit : le
jour de son mariage avec Sukumārī, il deviendra un singe.
Nārada le maudit en retour : il ne pourra plus aller au ciel. Le jour de
son mariage, Sukumārī voit Nārada devenu singe, mais cela ne
change rien aux sentiments de la jeune fille. Plus tard Parvata rencontre
Nārada, et ils annulent mutuellement leurs malédictions. Quand
Nārada se présente à elle sous sa forme normale, Sukumārī
fuit, et il faudra que Parvata lui explique que c’est bien Nārada pour
qu’elle accepte de rester avec lui. (= ślokas)
12.
12. 32. Vyāsa
reprend la parole : L’austérité est le devoir du brahmane, celui du roi, de
protéger ses sujets. Il doit chātier quiconque transgresse son autorité.
Les Kaurava ont transgressé l’autorité, ils devaient être chātiés.
Pourquoi se lamenter ?. Mais Yudhiṣṭhira persiste : il a été la
cause de la mort de tant de héros !. A qui la faute ? demande Vyāsa : à
l’Être Suprême ou à l’homme ?. Si quelqu’un coupe une branche avec une hache,
la faute est-elle à la hache ?. La faute s’attache à l’agent, pas à l’outil.
La faute est à attribuer à l’Être Suprême. Si l’homme était responsable de
tous ses actes, alors l’Être Suprême n’existerait pas, et quoique l’on fasse,
il n’y aurait aucune crainte à avoir. La destinée régit tout. Tout ce que
l’on peut faire c’est éviter les mauvaises actions en ce conformant à son
devoir. Le devoir du roi est de brandir le bāton du chātiment. (= ślokas)
12. 33. Yudhiṣṭhira revient à la charge : cet immense
massacre a eu lieu parce qu’il convoitait le royaume. Et les femmes n’y
résisteront pas, elles mourront de désespoir !. Le péché est grand, il faut l’expier. (= ślokas)
12. 34. Vyāsa réplique que c’est le temps qui a été la cause du
massacre. C’est lui qui ordonne le meurtre des créatures par
l’instrumentalité des créatures. Ceux qui ont péri, ont péri à cause de leurs
actes. L’homme n’est qu’un outil. Les Dieux et les Asuras se sont combattus
durant trente-deux mille ans, jusqu’à ce que les Dieux contrôlent le ciel.
Des brahmanes, au nombre de quatre-vingt huit mille, se sont même alliés aux
Asuras pour dominer la terre, mais ils ont été exterminés. Ainsi Yudhiṣṭhira
n’a-t-il fait qu’imiter les Dieux. Il n’a fait que son devoir et n’a encouru
aucun péché. Qu’il offre un sacrifice du cheval comme expiation et rende ses
sujets heureux : il retrouvera ainsi le bonheur. (=
ślokas)
12. 35. Yudhiṣṭhira demande alors quand il faut expier,
et comment. Vyāsa répond que l’homme doit expier, qui commet des actes
interdits, ou omet des actes qui sont de son devoir. Liste des fautes qui
doivent être expiées, et des exceptions. (=
ślokas)
12. 36. Les différents moyens d’expier ces fautes. Mais Yudhiṣṭhira
n’a fait que son devoir, il n’a pas commis de faute. (= ślokas)
12. 37. Yudhiṣṭhira demande quelle nourriture est pure,
quoi et à qui l’on doit donner. Vyāsa raconte La conversation des
deux ascètes avec Manu. Deux ascètes interrogent Manu. Celui ci énumère
les actes et les nourritures qui purifient. Un même acte peut être bon ou
mauvais, il doit être jugé d’après ses résultats. Les nourritures impures.
Les personnes de qui on ne doit pas accepter de la nourriture. A qui l’on ne
doit pas faire de cadeaux. Donner à un brahmane ignorant des Veda peut se
faire par compassion, mais n’apporte aucun mérite. (=
ślokas)
12. 38. Yudhiṣṭhira demande quels sont les devoirs des
rois et des autres castes. Vyāsa lui conseille d’interroger Bhīṣma
: il est le mieux placé pour répondre. Yudhiṣṭhira hésite :
quelle sera la réaction de Bhīṣma en le voyant ?. Kṛṣṇa
lui demande de suivre le conseil de Vyāsa. Yudhiṣṭhira se
rassérène et, entouré de tous, se met en marche vers la ville. Description du
cortège. La ville se pare pour le recevoir. (=
ślokas)
12. 39. La ville accueille
Yudhiṣṭhira et lui demande d’être roi. Yudhiṣṭhira entre
au palais, ressort et est béni par les brahmanes auxquels il fait de nombreux
dons. Un rākṣasa ami de Duryodhana, Cārvāka, déguisé en
brahmane, s’adresse à lui : au nom de tous les brahmanes présents, il doit
lui faire honte !. Il a exterminé sa race, tué ses maîtres : il n’a plus qu’à
se donner la mort !. Mais les brahmanes protestent : ce n’est pas là ce
qu’ils pensent !. Ils tuent Cārvāka en émettant le son “hun”. Kṛṣṇa
raconte l’Histoire de Cārvāka. Par son ascèse,
Cārvāka avait obtenu de Brahmā d’être invincible à condition
de ne pas offenser les brahmanes : il en profite pour persécuter les Dieux.
Ceux-ci se plaignent à Brahmā. Qu’ils se tranquillisent, répond
Brahmā, la mort de Cārvāka est prévue : il deviendra ami de
Duryodhana, et, par affection pour lui, il offensera les brahmanes. Ceux-ci,
alors, le tueront. (= ślokas)
12. 40. Yudhiṣṭhira siège solennellement devant son
peuple avec les siens et Dhṛtarāṣṭra. Tout est préparé
pour la consécration royale. Kṛṣṇa verse l’eau de l’onction
royale sur la tête de Yudhiṣṭhira, Dhṛtarāṣṭra
et tout le peuple en font autant. Le nouveau roi distribue des pièces d’or
aux brahmanes, et ceux-ci en retour font son éloge. (=
ślokas)
12. 41. Yudhiṣṭhira demande à ses sujets de continuer à
obéir à Dhṛtarāṣṭra et de faire tout ce qu’il demande,
comme auparavant. Yudhiṣṭhira nomme les différents responsables
du royaume. Il insiste sur l’obéissance qu’il faudra montrer à Dhṛtarāṣṭra. (= ślokas)
12. 42. Les rites
funéraires sont accomplis pour tous ceux qui sont morts, et à cette occasion,
de nombreux dons sont faits aux brahmanes, tant par Dhṛtarāṣṭra
que par Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira protège les femmes
laissées sans protecteurs. (= ślokas)
12. 43. Yudhiṣṭhira prononce l’éloge de Kṛṣṇa. (= ślokas)
12. 44. Pour remercier ses
frères, et leur permettre de jouir d’un repos bien mérité, Yudhiṣṭhira
donne à Bhīma le palais de Duryodhana, à Arjuna celui de Duḥśāsana,
à Nakula celui de Durmarṣana, à Sahadeva celui de Durmukha. Yuyutsu,
Vidura et Saṃjaya retournent dans les palais qu’ils possédaient
auparavant. Kṛṣṇa va passer la nuit chez Arjuna. (= ślokas)
12. 45. Yudhiṣṭhira règne heureusement : il distribue de
nombreux dons. Yudhiṣṭhira va trouver Kṛṣṇa et
le salue : celui-ci, plongé en méditation, ne répond rien. (= ślokas)
12. 46. Yudhiṣṭhira s’émerveille de la profondeur de son
extase et en demande la cause : Kṛṣṇa revient à lui et lui
rapporte qu’il méditait sur Bhīṣma et sur ses exploits. Que Yudhiṣṭhira
aille le trouver et l’interroge tant qu’il est encore vivant. Yudhiṣṭhira
accepte et demande à Kṛṣṇa de l’accompagner, de sorte que
Bhīṣma ait une dernière vision de sa splendeur. Kṛṣṇa
fait atteler son char. (= ślokas)
12. 47. Bhīṣma gīt sur son lit de flèches, entouré
de nombreux sages, Vyāsa, Nārada, Devasthāna etc. . Il chante
un hymne de louange à Kṛṣṇa. Kṛṣṇa le
perçoit, grâce à ses pouvoirs, et lui donne sa vision divine. Kṛṣṇa,
Yudhiṣṭhira et ses frères, Yuyudhāna, Kṛpa, Yuyutsu et
Saṃjaya se mettent en route sur leurs chars respectifs pour rejoindre
Bhīṣma. (= ślokas)
12. 48. Ils arrivent au Kurukṣetra, sur le champ de bataille.
Kṛṣṇa montre à Yudhiṣṭhira les cinq lacs de
Rāma. Pour répondre aux questions de Yudhiṣṭhira, Kṛṣṇa
raconte l’Histoire de Rāma. (=
ślokas)
12. 49. Généalogie de Rāma. Gādhi a une fille,
Satyavatī, qu’il donne en mariage à un descendant de Bhṛgu, Ṛcīka.
Ṛcīka donne à sa femme une portion de gāteau de riz pour sa
mère, une autre pour elle-même : ainsi naîtront deux fils, l’un sera un guerrier
redoutable, l’autre un ascète de grande sagesse. Mais Satyavatī se
trompe et échange les portions : ainsi c’est elle qui aura pour fils un kṣatriya
redoutable. Elle plaide auprès de Ṛcīka, et obtient que son fils
soit un brahmane pacifique, et seulement son petit-fils un kṣatriya.
Gādhi a pour fils Viśvāmitra et Satyavatī, Jamadagni, un
pieux brahmane. Jamadagni a pour fils le redoutable Rāma. Rāma
obtient d’Indra une hache magique, et devient inégalable au combat. Le roi
aux mille bras, Arjuna Kārtavīrya, conquiert la terre. Il donne en
offrande à Agni de nombreux villages et forêts, et brûle entre autres la
retraite de l’ermite āpava, qui le maudit : Rāma lui coupera ses
mille bras. Les fils d’Arjuna Kārtavīrya seront la cause de sa mort
: ils dérobent, à l’insu de leur père, la vache de Jamadagni. Rāma coupe
les mille bras d’Arjuna Kārtavīrya et ramène la vache. En
représailles, les fils d’Arjuna Kārtavīrya tuent Jamadagni.
Rāma jure de débarrasser la terre de tous les kṣatriya. Ainsi
fait, il se retire dans la forêt. Après quelque milliers d’années,
Parāvasu, le petit-fils de Viśvāmitra, se moque de lui : il
reste des kṣatriya sur terre, s’il s’est réfugié dans la forêt, c’est
par couardise. Rāma repart en campagne et extermine les kṣatriya.
Les descendants des rares survivants se multiplient, et Rāma les
extermine de nouveau. Ainsi vingt et une fois. Rāma offre un sacrifice
du cheval et donne la terre à Kaśyapa. Kaśyapa l’exile de l’autre
côté de l’océan. Mais il n’y a plus personne pour gouverner, le désordre
règne et la terre sombre. Kaśyapa la retient : la terre lui demande un
roi. Il reste quelques descendants de kṣatriya qui ont été élevés en
cachette : qu’ils règnent, afin que l’ordre revienne. Kaśyapa les fait
rechercher et les installe comme rois : tous les rois actuels sont leurs
descendants. (= ślokas)
12. 50. Kṛṣṇa
et Yudhiṣṭhira arrivent en présence de Bhīṣma, gisant
sur son lit de flèches, entouré de nombreux sages, aux bords de la rivière
Oghavatī. Ils s’approchent de lui. Kṛṣṇa fait l’éloge
de Bhīṣma et lui demande d’éclairer Yudhiṣṭhira. (= ślokas)
12. 51. Bhīṣma salue Kṛṣṇa et l’adore.
Kṛṣṇa se manifeste à lui sous sa forme divine et lui
annonce qu’il a atteint la délivrance : il n’aura plus à renaître. Dans
cinquante-six jours, quand le soleil reprendra sa course vers le nord, il
mourra. Il doit enseigner Yudhiṣṭhira avant de mourir. (= ślokas)
12. 52. Bhīṣma
souffre trop, il est trop faible, son esprit est obscurci, il se taira. Que Kṛṣṇa
enseigne lui-même Yudhiṣṭhira. Qui du reste oserait parler en sa
présence ?. Kṛṣṇa soulage les souffrances de Bhīṣma
de façon qu’il ait à nouveau les idées claires, et lui donne sa vision
divine. Après avoir salué Bhīṣma, tous reviennent à la ville pour
la nuit.
(= ślokas)
12. 53. Réveil de Kṛṣṇa. Il se livre à la
méditation, les chantres entonnent les hymnes, il procède à ses ablutions,
offre des libations dans le feu, fait des dons aux brahmanes, puis envoie
Yuyudhāna dire à Yudhiṣṭhira qu’il l’attend. Yudhiṣṭhira
annonce à Arjuna qu’il désire se rendre sans escorte auprès de Bhīṣma
: les enseignements de Bhīṣma ne sont pas pour le commun. Ainsi Kṛṣṇa
et Yuyudhāna, Yudhiṣṭhira et ses frères, se rendent-ils
seuls auprès de Bhīṣma, saluent les sages qui l’entourent et
s’approchent de lui. (= ślokas)
12. 54. Nārada les encourage à questionner Bhīṣma.
Ils hésitent, Yudhiṣṭhira demande à Kṛṣṇa de
parler le premier. Kṛṣṇa demande à Bhīṣma
comment il se sent et celui-ci répond qu’il ne souffre plus, que son esprit
est clair, qu’il voit le passé, le présent et le futur, qu’il se souvient de
tous les enseignements, et qu’il est prêt à parler. Mais pourquoi Kṛṣṇa
n’enseigne-t-il pas lui-même ?. C’est pour augmenter la gloire de Bhīṣma.
Kṛṣṇa a muni Bhīṣma de l’intelligence divine,
tout ce qu’il dira aura force de loi. C’est maintenant son devoir de parler
et d’enseigner Yudhiṣṭhira, qui est digne de son enseignement. (= ślokas)
12. 55. Que Yudhiṣṭhira pose ses questions, Bhīṣma
est prêt à répondre. Kṛṣṇa explique que Yudhiṣṭhira
n’ose pas l’approcher : il se sent coupable de sa mort. C’est le devoir des kṣatriya
de combattre, de tuer ceux qui les défient en un combat injuste, répond
Bhīṣma. Yudhiṣṭhira se prosterne aux pieds de Bhīṣma.
Bhīṣma demande à Yudhiṣṭhira de prendre un siège et de
poser ses questions. (= ślokas)
12. 56. Yudhiṣṭhira demande à être enseigné sur les
devoirs du roi : des devoirs du roi, le monde dépend. En premier, répond
Bhīṣma, le roi doit servir les Dieux. Il doit toujours être prêt à
l’action, être dévoué à la vérité, avoir une conduite droite, être ferme,
protéger les brahmanes, se comporter envers ses sujets comme une mère envers
son enfant, appliquer un juste chātiment, ne pas se montrer trop
familier avec ses serviteurs. (= ślokas)
12. 57. Le roi doit se consacrer à l’action. Il doit éliminer ceux
qui s’opposent au royaume, même s’il s’agit d’un ami ou de son maître.
Exemples tirés de l’histoire. Le roi doit maītriser sa colère, tenir
secrets ses avis, ne pas accorder trop de confiance, même à ses amis, peser
soigneusement sa politique, administrer la justice et augmenter son trésor,
nourrir les pauvres, savoir sourire, observer, pour l’imiter, le comportement
des justes, choisir ses ministres et les traiter avec amitié, avoir la
confiance de son peuple et lui accorder sa protection en toutes circonstances. (= ślokas)
12. 58. La protection des sujets est le devoir principal du roi.
Elle se réalise par les moyens suivants : des espions et des serviteurs
convenablement payés et bien traités, des impôts supportables, des hommes
honnêtes aux charges du royaume, le bien de ses sujets, une politique
étrangère bien menée, la promptitude à l’action. Bhīṣma demande à
Yudhiṣṭhira s’il veut en savoir plus. Mais le soir tombe, Yudhiṣṭhira
lui annonce qu’il reviendra le lendemain et rentre en ville. (= ślokas)
12. 59. Le lendemain, ils reviennent. Après avoir salué Bhīṣma,
Yudhiṣṭhira lui demande d’où vient le mot roi, et comment il se
fait qu’un homme, semblable en tous points aux autres, assume seul la
fonction royale. Au début, répond Bhīṣma, il n’y avait pas de roi.
Les hommes se protégeaient les uns les autres. Mais à l’āge kṛta,
leur entendement s’obscurcit et ils se mirent à convoiter le bien d’autrui.
Ils furent sujets à l’envie, de l’envie naquit la colère, et de là, l’oubli
de leurs devoirs et la confusion. Les règles élémentaires ne furent plus
suivies, les veda disparurent. Les Dieux, affolés à l’idée que les sacrifices
ne soient plus assurés, demandèrent aide à Brahmā, et celui-ci composa
un traité en cent mille leçons concernant le triple but : morale, argent et
plaisir, et la délivrance. Il y traite des trois qualités, du chātiment,
des rites, de la politique intérieure et étrangère, de la conduite de la
guerre, de la royauté et de ses devoirs, des vices, du comportement du roi,
de l’agriculture, de la médecine. Ce traité est connu sous le nom de
“Politique du chātiment”. Pour tenir compte de la réduction progressive
de l’espérance de vie des hommes, Śiva l’abrégea en dix mille leçons,
Indra en cinq mille, Bṛhaspati en trois mille, Uśanas en mille.
Les Dieux demandent à Viṣṇu qui sera roi. Celui-ci crée Virajas.
Généalogie des premiers rois et naissance des peuples. Naissance de Pṛthu.
Age d’or. Excellence de Pṛthu. Śrī naît d’un lotus sorti du
sourcil de Viṣṇu, et épouse Dharma. Elle a pour fils Artha.
Dharma, Artha et Śrī ont reçu la souveraineté. C’est une personne
particulièrement accomplie qui descend du ciel sur terre pour être roi,
empreinte de grandeur et incarnation partielle de Viṣṇu. Il est
établi par les Dieux, personne ne surpasse le roi. C’est pourquoi, bien qu’il
soit un homme comme les autres, tout le monde lui est soumis. Dans le traité
de Brahmā, on trouve tout ce qui est connu sur terre. On y dit qu’il n’y
a pas de différence entre un roi et un dieu. (=
ślokas)
12. 60. Yudhiṣṭhira demande quels sont les devoirs des
quatre castes et quel est leur mode de vie. Quels sont les devoirs
spécifiques du roi, comment fait-il prospérer son royaume, ses sujets et
lui-même. De quoi doit-il se garder, à qui doit-il se fier ?. Bhīṣma
expose les neuf devoirs communs aux quatre castes. Discipline personnelle,
étude des veda et austérités sont les devoirs particuliers du brahmane. Un kṣatriya
doit donner, offrir des sacrifices, étudier les veda sous la conduite d’un
maître, protéger le peuple, punir les voleurs et être valeureux au combat. Un
vaiśya doit donner, étudier les veda offrir des sacrifices, gagner de
l’argent par des moyens honnêtes et protéger les animaux. La rémunération des
vaiśya. Un śūdra doit servir les trois autres castes, n’avoir
aucun bien personnel, honorer les Dieux dans des sacrifices mineurs. La
dévotion, qui est un sacrifice, doit être pratiquée par les quatre castes.
Les brahmanes sont des Dieux, ils officient dans les sacrifices pour les
quatre castes, et les quatre castes doivent offrir des sacrifices par tous
les moyens en leur possession. (= ślokas)
12. 61. Les quatre stages d’existence successifs : les études
brāhmaniques, la vie domestique, la vie érémitique dans la forêt et le
renoncement total. Un brahmane peut, après les études védiques adopter soit
la vie de mendiant, soit la vie domestique. Le comportement à avoir durant
ces différents stages de la vie. (= ślokas)
12. 62. Yudhiṣṭhira
demande comment il doit appliquer ces comportements à lui-même. Les quatre
stages de l’existence sont faits pour les brahmanes, les autres castes n’y
sont pas obligées, répond Bhīṣma. Le brahmane qui, dans les quatre
stages de son existence suit ces règles, atteint dans l’autre monde des
régions de béatitude éternelle. Pour un roi, il doit pratiquer l’étude des
veda, et exercer le pouvoir royal. C’est le temps qui mène le monde, sous
l’influence du temps l’homme est toujours engagé dans les actions, qui
détermineront sa vie future. (= ślokas)
12. 63. Les brahmanes qui transgressent leurs devoirs deviennent des
śūdra. C’est à son comportement qu’on reconnaît un vrai brahmane.
Lorsqu’ils ont correctement accompli leur vie domestique, les trois autres
castes peuvent adopter une vie de mendicité. Pour un kṣatriya, il doit
avoir étudié les veda, engendré des fils, gouverné avec justice son royaume,
offert les grands sacrifices, réglé ses affaires et établi son successeur :
il peut alors adopter une vie de mendicité, mais ce n’est pas obligatoire.
Les devoirs du roi sont les plus importants, ils conditionnent les devoirs
des autres castes. En suivant ses devoirs, un roi peut pratiquer toute - 216
- sorte de renonciation, trouver toute sorte d’initiation, acquérir toute science. (= ślokas)
12. 64. Les devoirs du roi sont faits pour assurer un juste
comportement des hommes. Si la royauté est mal assumée, les hommes sont
submergés par le mal : ils peuvent facilement se tromper, même de bonne foi,
s’ils ne sont pas guidés. Le monde entier est conditionné par les devoirs du
roi. Bhīṣma raconte l’Histoire de Māndhātṛ.
Ce roi avait offert un sacrifice pour obtenir de voir Viṣṇu.
Celui-ci lui apparaît sous la forme d’Indra et lui demande pourquoi il veut
voir Viṣṇu : ni Brahmā, ni luimême, ne peuvent obtenir cette
vision du dieu suprême. Mais il lui offre un vœu. Māndhātṛ
insiste : il veut voir Viṣṇu. Il a parfaitement rempli son devoir
de roi, mais il ne sait pas comment accomplir ces devoirs supérieurs qui
procèdent de Viṣṇu. Indra lui répond que les devoirs du roi
procèdent de Viṣṇu, et sont supérieurs à tous les autres. Viṣṇu
lui-même les a suivis, ce qui lui a permis de détruire les Asuras. S’il ne
l’avait pas fait, tous les devoirs des quatre castes auraient été détruits. A
chaque āge, les devoirs des brahmanes sont établis en premier : mais
c’est le devoir du roi de les protéger. C’est pour cela qu’on considère les
devoirs du roi comme les plus importants. Grâce au roi, les méchants sont
contenus et les bons peuvent s’épanouir. (=
ślokas)
12. 65. Les devoirs du roi, si importants, doivent être exercés par
des hommes accomplis, qui veulent le bien des créatures. C’est grâce à eux
que les quatre castes accomplissent leur devoir, c’est pourquoi les devoirs
du roi sont les plus importants. Māndhātṛ demande quels
devoirs doivent suivre les barbares, et il donne la liste de ceux-ci, qui
sont sous la domination du roi. Les barbares, les tribus de voleurs, doivent
honorer les anciens, servir leurs rois, offrir des sacrifices aux ancêtres,
et faire des présents aux brahmanes. Et que faire des hommes mauvais que l’on
trouve dans les quatre castes ?. Si le roi exerce correctement le
chātiment, la moralité est fermement établie. Il est de la
responsabilité du roi de veiller à la façon dont les hommes suivent leur
devoir. Viṣṇu remonte alors au ciel. Bhīṣma, en
conclusion demande à Yudhiṣṭhira de suivre scrupuleusement ces
devoirs du roi. (= ślokas)
12. 66. Yudhiṣṭhira demande plus de détails sur les
quatre stages de l’existence. Les mérites acquis par ceux qui suivent les
différents modes de vie s’attachent au roi, répond Bhīṣma. Le roi,
en faisant les dons à ceux qui le méritent, en suivant les injonctions des
veda, en ayant une āme sereine, en adorant les Dieux, en pratiquant le
chātiment, acquière les mérites de la vie domestique. En secourant les
détresses, en honorant les brahmanes et les ancêtres, en combattant pour son
royaume, il acquière les mérites de la vie érémitique dans la forêt. En
protégeant toutes les créatures, il acquiert les mérites du renoncement
total. En étudiant chaque jour les veda, en honorant ses maîtres, il acquiert
les mérites de l’étudiant brāhmanique. En montrant compassion envers
tous, il acquiert les mérites des quatre modes de vie. Que Yudhiṣṭhira
s’applique donc à pratiquer les devoirs du roi. (=
ślokas)
12. 67. Yudhiṣṭhira demande quels sont les principaux
devoirs concernant le royaume. Le premier devoir est le couronnement d’un roi
: sans roi, l’anarchie régnerait, avec toutes ses conséquences. Autrefois, en
période d’anarchie, quelques hommes de bien demandèrent à Manu d’être leur
roi et lui donnèrent les moyens d’exercer cette royauté : ainsi l’ordre fut
rétabli. Les hommes doivent se donner un roi, le respecter, et lui donner les
moyens d’exercer son pouvoir. (= ślokas)
12. 68. Yudhiṣṭhira demande pourquoi on dit que le roi
est un dieu. Bhīṣma cite l’Entretien de Bṛhaspati et
Vasumanas. Vasumanas, roi de Kosala, interroge Bṛhaspati : comment
les hommes s’épanouissent-ils, et comment sont-ils détruits ?. Les devoirs
des hommes, répond Bṛhaspati, prennent racine dans le roi. C’est par la
crainte du roi que les hommes ne se détruisent pas les uns les autres. Si le
roi ne régnait pas, la propriété n’existerait plus, la moralité
disparaîtrait, les sacrifices cesseraient. C’est grâce à la protection du roi
que les hommes peuvent dormir sans crainte. Le roi assume cinq formes : Agni
quand il chātie, āditya quand il envoie ses espions, Mṛtyu
quand il combat, Yama quand il juge, Kubera quand il distribue ses largesses.
Le chātiment est immédiat pour ceux qui s’approprient les biens
appartenant au roi. On doit toujours respecter et servir le roi, le roi est
le cœur de son peuple. (= ślokas)
12. 69. Yudhiṣṭhira demande quels sont les autres
devoirs du roi. Le roi doit se vaincre lui-même, répond Bhīṣma, et
vaincre ses ennemis. Il doit placer ses garnisons, envoyer ses espions,
découvrir ceux de l’ennemi. Il doit faire la paix avec l’ennemi si celui-ci
est plus fort. Si l’ennemi présente des faiblesses, il doit marcher contre
lui. S’il est trop fort, il doit trouver d’autres moyens pour l’affaiblir. Le
roi doit percevoir les impôts, rendre la justice, choisir des ministres
compétents et honnêtes, brandir opportunément le bāton du
chātiment. S’il est attaqué, il doit se retrancher. Conduite à tenir en
cas de siège. Le roi doit veiller aux sept constituants du royaume (lui-même,
ses ministres, son trésor, ses alliés et sa capitale), suivre les six règles
de la politique (régner en paix après la conclusion d’une alliance avec
l’ennemi, partir en campagne, affaiblir l’ennemi par des dissensions,
concentrer ses forces pour inspirer la crainte, préparer la guerre en
souhaitant la paix, et conclure des alliances). (=
ślokas)
12. 70. Yudhiṣṭhira demande comment on doit appliquer le
chātiment. Quand le roi applique à fond la science du chātiment,
répond Bhīṣma, l’āge d’or (kṛta) règne : la terre donne
des fruits sans être labourée, les maladies disparaissent, les hommes vivent
longtemps, il n’y a plus d’injustices. Quand le roi applique la science du
chātiment aux troisquarts, c’est l’āge tretā : la terre
produit des fruits, mais il faut labourer. Quand le roi applique la science
du chātiment à moitié, c’est l’āge dvāpara : les récoltes sont
moitié moins abondantes. Quand le roi abandonne complètement la science du
chātiment, oppresse ses sujets, c’est l’āge kali : règnent
l’injustice, les maladies, la mort prématurée, la confusion. Suivant
l’āge qu’il aura fait régner, le roi aura sa récompense ou sa punition
dans l’au-delà. La science du chātiment, proprement appliquée, protège
les hommes : elle représente le premier devoir du roi. (= ślokas)
12. 71. Yudhiṣṭhira demande quel comportement doit avoir
le roi. Bhīṣma énumère les trente-six vertus : si le roi les
pratique, il sera récompensé ici-bas et dans l’au-delà. (= ślokas)
12. 72. Yudhiṣṭhira
demande comment il doit se conduire envers ses sujets. Avant tout honorer les
brahmanes, répond Bhīṣma, rechercher l’argent et le plaisir sans
colère ni convoitise, prélever les justes impôts pour remplir le trésor,
gouverner avec l’aide de gens désintéressés, ne pas envier la richesse des
brahmanes, même si le trésor est vide, protéger toutes les créatures : ainsi
il sera récompensé ici-bas et dans l’au-delà. (=
ślokas)
12. 73. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre
Purūravas et Mātariśvan. Purūravas demande quelle est
l’origine des castes. Les brahmanes sont issus de la bouche de Brahmā,
répond Mātariśvan, les kṣatriya de ses deux bras, les
vaiśya de ses cuisses, les śūdra de ses pieds. Les brahmanes
ont été créés les premiers pour garder les veda, les kṣatriya ensuite
pour les protéger, les vaiśya pour subvenir aux besoins des deux autres
castes, et les śūdra pour servir. Purūravas demande si la
terre appartient aux brahmanes ou aux kṣatriya. Tout appartient de
droit aux brahmanes, répond Mātariśvan, mais la terre, par suite du
refus des brahmanes, a accepté les kṣatriya comme souverains. Le roi,
toutefois, doit se laisser guider par des brahmanes vertueux et écouter leurs
instructions. Ainsi son gouvernement sera juste et ses sujets vertueux. Le
roi reçoit le quart des mérites de ses sujets. (=
ślokas)
12. 74. Bhīṣma continue son enseignement : le roi doit
appointer un chapelain vertueux et savant, et s’appuyer sur lui. Il rapporte
l’Entretien entre Purūravas et Kaśyapa. Purūravas
demande qui est supérieur, quand il y a désaccord entre les brahmanes et les
kṣatriya. Quand il y a un tel désaccord, répond Kaśyapa, la ruine
menace le royaume. Le brahmane et le kṣatriya sont naturellement liés,
ils se doivent mutuelle protection, l’un est la cause de l’amélioration de
l’autre. L’un aidant l’autre, ils atteignent tous deux les plus grands
accomplissements. Si les brahmanes ne sont pas protégés, l’anarchie règne, et
Rudra détruit tout sans distinction. D’où vient Rudra ? demande
Purūravas. Rudra réside dans le cœur de l’homme, et étend sa destruction
à partir du cœur d’un homme mauvais, comme l’incendie se propage à partir
d’une maison en feu. Si le chātiment touche également les bons et les mauvais,
demande Purūravas, alors pourquoi être bon ?. Le bois humide, mélangé à
du bois sec, brûle également : il faut éviter de se mélanger aux pêcheurs. La
terre nourrit les méchants comme les bons, le soleil les réchauffe, l’eau les
lave également !. Il en est ainsi ici-bas, pas dans l’au-delà. Les bons
jouissent d’une grande félicité, les mauvais vont en enfer. Pour éviter la
contagion du mal, le roi doit, avant même son couronnement, investir comme
chapelain royal un brahmane de grande expérience, et honorer tout
spécialement les brahmanes. (= ślokas)
12. 75. La protection et le succès du royaume repose sur le roi,
reprend Bhīṣma, la protection et le succès du roi sur son
chapelain. Il rapporte l’Entretien entre Mucukunda et Kubera. Mucukunda,
ayant soumis toute la terre, attaque Kubera. Celui-ci suscite une armée de
rākṣasa qui défait les forces de Mucukunda. Ce dernier réprimande
son chapelain, Vasiṣṭha, qui, par une ascèse sévère, permet à
Mucukunda de défaire à son tour les rākṣasa. Kubera s’étonne que
Mucukunda ait voulu l’attaquer. Mucukunda lui répond que les rois doivent
agrandir leur royaume par la force de leur bras et par la puissance de
l’ascèse de leur chapelain. Kubera, émerveillé, lui donne la terre :
Mucukunda répond qu’il n’a pas à accepter la terre en cadeau, il la conquerra
luimême par la force de son bras. (= ślokas)
12. 76. Yudhiṣṭhira demande comment un roi peut
augmenter le bien-être de ses sujets : en suivant son devoir, répond Bhīṣma.
Si le roi suit scrupuleusement son devoir, ses sujets en feront de même. Le
roi acquiert un quart des mérites de ses sujets acquis grâce à sa protection,
et un quart de leurs fautes commises en raison de sa négligence. Yudhiṣṭhira
demande quels mérites sont attachés à la royauté : ne vaudrait-il pas mieux,
pour son salut personnel, qu’il se retire dans la forêt ?. Non, répond
Bhīṣma, il acquerra de bien plus grands mérites en suivant son
devoir de roi. Qu’il suive la voie de son père et de son grand-père !. Quels
que soient les mérites attachés à la fonction royale, il est né pour
l’assumer : qu’il porte son fardeau. Yudhiṣṭhira demande quels
sont les actes qui conduisent au ciel. S’il soulage, même provisoirement, la
peur d’un de ses sujets, il est digne du ciel, répond Bhīṣma.
Qu’il soit donc roi des Kaurava, qu’il protège les bons et punisse les
mauvais, qu’il assure la protection de ses amis et des honnêtes hommes. (= ślokas)
12. 77. Yudhiṣṭhira demande : parmi les brahmanes,
certains sont engagés dans les devoirs de leur ordre, d’autres dans d’autres
devoirs. Quelle est la différence entre eux ?. Les brahmanes qui suivent les
devoirs de leur ordre, répond Bhīṣma, sont pareils aux Dieux. Ceux
qui ne le font pas sont comme des śūdra. Le roi les soumettra à
l’impôt. Le roi doit s’efforcer de les remettre dans le droit chemin. Mais si
un brahmane devient voleur par nécessité, il est du devoir du roi d’assurer
sa subsistance. (= ślokas)
12. 78. Yudhiṣṭhira demande de quelles richesses le roi
dispose. Le roi est maître des richesses de tous, sauf des brahmanes, s’ils
suivent leurs devoirs, répond Bhīṣma. Il doit assurer la
subsistance des brahmanes, afin que ceux-ci ne deviennent pas des voleurs.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre le roi des Kaikeya avec le
rākṣasa qui voulait l’enlever. Comment peux-tu m’enlever, se
plaint le roi : il n’y a aucun brahmane dans mon royaume qui ne soit attaché
à ses devoirs, les kṣatriya sont parfaitement dévoués à leurs devoirs,
de même que les vaiśya et les śūdra. Ma conduite est droite,
mon chapelain est sans reproches, j’ai toujours combattu loyalement, comment
peux-tu m’enlever ?. Puisqu’il en est ainsi, répond le rākṣasa,
rentre chez toi. C’est pourquoi, conclut Bhīṣma, tu dois protéger
les brahmanes, ils te protégeront en retour. (=
ślokas)
12. 79. Un brahmane, en cas de détresse, peut adopter la conduite
d’un kṣatriya. Peut-il éventuellement adopter celle d’un vaiśya,
demande Yudhiṣṭhira. Oui, répond Bhīṣma, s’il n’est
pas capable de se comporter comme un kṣatriya : mais il donne la liste
des articles dont un brahmane ne peut faire commerce. Quand le peuple prend
les armes contre son roi, demande Yudhiṣṭhira, comment celui-ci
peut-il rester le refuge ?. Par des dons, des austérités, des sacrifices, en
étant pacifique, répond Bhīṣma : les bons, alors, se resserreront
autour du roi. Les brahmanes sont le refuge du roi quand sa puissance est
contestée. Si les kṣatriya sont tous hostiles aux brahmanes, qui
protégera ceux-ci, demande Yudhiṣṭhira. Il faut alors défaire les
kṣatriya, répond Bhīṣma, par les austérités et la force. Les
kṣatriya sont issus des brahmanes, le feu de l’eau, le fer de la pierre
: quand le fer frappe la pierre, ou le feu se bat avec l’eau, ou les kṣatriya
sont hostiles aux brahmanes, leur force est détruite. Ainsi la force des kṣatriya
n’a plus d’effet si elle est dirigée contre les brahmanes. Tous prennent les
armes pour venir en secours aux brahmanes, et même les brahmanes peuvent
prendre les armes sans encourir de péchés. S’ils meurent en combattant, ils
atteignent les plus hauts paradis. On voit ainsi que le bien et le mal
dépendent des circonstances. Si les kṣatriya ne font plus leur devoir,
demande Yudhiṣṭhira, est-ce qu’un brahmane, un vaiśya ou un
śūdra peut prendre leur place pour rétablir l’ordre ?.
Certainement, répond Bhīṣma. La personne qui soulage les peines et
les peurs des autres mérite le plus grand respect. Si le roi ne remplit plus
son rôle, qu’un autre prenne sa place. (=
ślokas)
12. 80. Yudhiṣṭhira demande quelle doit être la conduite
des prêtres. Ils doivent connaître les textes et les rites, répond Bhīṣma,
ils doivent être loyaux, sincères, modestes et charitables. Quels honoraires
doit-on donner aux prêtres, et les substituts sont-ils acceptables quand on
ne peut faire autrement, demande Yudhiṣṭhira. Les honoraires aux
brahmanes sont un des membres du sacrifice : sans eux, le sacrifice est
inefficace. Mais ce qui compte c’est avant tout la dévotion : l’offre d’une
simple mesure de riz, quand on ne peut faire plus, est parfaitement valable.
On dit que la pénitence vaut plus que le sacrifice : la pénitence, c’est
s’abstenir de faire du mal, parler sans fausseté, être bienveillant et
compatissant, et non seulement émacier son corps. Toute fausseté, c’est la
mort, toute sincérité c’est brahman
12. 81. Comment choisir un
ministre, demande Yudhiṣṭhira. Tout homme a quatre types d’amis,
répond Bhīṣma : ceux qui pensent comme vous, ceux qui vous sont
dévoués, ceux qui vous sont liés par la naissance et ceux que l’on s’est
gagnés. De plus, ceux qui sont intègres et se rangent du côté de la justice.
Le roi doit toujours se méfier des quatre premiers types, et les surveiller.
On doit choisir un homme intelligent, doué en affaires, sans cruauté, sans
colère et indifférent aux honneurs : à celuilà on peut faire toute confiance.
Il faut se méfier surtout de ses parents, mais les traiter avec honneur et ne
pas leur montrer qu’on se méfie d’eux : ils peuvent être nécessaire en cas
d’adversité. (= ślokas)
12. 82. Yudhiṣṭhira
demande comment faire pour conquérir le cœur des amis comme des ennemis.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Kṛṣṇa et
Nārada. Kṛṣṇa se plaint des calomnies de ses
parents et de l’attitude d’āhuka et d’Akrūra qui sont d’avis
contraire : il ne sait de quel côté se ranger. Les malheurs, lui explique
Nārada, ont deux origines : ses propres actes et les actes d’autrui.
Balarāma a pris le parti d’Akrūra, Kṛṣṇa lui-même
a donné son royaume à Babhru et à Ugrasena et ne peut pas le reprendre sous
peine de graves désordres : il lui faut donc employer d’autres armes.
Générosité, pardon, sincérité, douceur, voilà les armes qu’il doit employer.
Qu’il apaise les cœurs par des paroles bienveillantes, et reprenne le fardeau
du royaume qu’il est seul à pouvoir porter : il évitera ainsi que ses parents
ne se détruisent mutuellement. (= ślokas)
12. 83. Voilà donc le premier moyen, conclut Bhīṣma. Le
second : faire confiance à ceux qui défendent les intérêts du roi de façon
désintéressée et les protéger. Bhīṣma raconte l’Entretien entre
le sage Kālakavṛkṣīya et Kṣemadarśa, le roi
de Kosala. Kālakavṛkṣīya, désireux de contrôler la
conduite des officiers du royaume, s’entretient avec le peuple, tenant un
corbeau dans une cage. Il les amène à parler en leur disant : mon corbeau me
dit tout, le présent, le passé et le futur. Il découvre ainsi que tous les
officiers du royaume sont coupables de malversations. Il va trouver Kṣemadarśa
et les dénonce : c’est mon corbeau qui me l’a dit !. Les officiers du royaume
tuent le corbeau durant la nuit. Kālakavṛkṣīya demande
au roi sa protection : c’est pour ton bien que je suis venu. Il décrit quelle
doit être la conduite d’un bon officier royal. Il dénonce au roi la conduite
de ses officiers, et lui raconte comment ils ont tué son corbeau : il a
encouru leur colère, et il préfère quitter le royaume. Les malversations sont
telles que le royaume est dans un état pitoyable et dangereux. Le roi demande
à Kālakavṛkṣīya de l’aider à reprendre en main son
royaume. Kālakavṛkṣīya lui conseille de ne rien dire
dans un premier temps, puis de chātier ses officiers l’un après l’autre,
de crainte qu’ils ne se liguent. Qu’il évite à l’avenir d’accorder sa
confiance à ceux qui n’en sont pas dignes, et qu’il surveille ses officiers :
c’est son devoir. Kṣemadarśa l’écoute et le prend comme chapelain,
nomme un premier ministre de toute confiance, redresse son royaume et
conquiert la terre. (= ślokas)
12. 84. Yudhiṣṭhira demande quelles doivent être les
qualités des officiers royaux. Bhīṣma énumère les qualités que
l’on doit trouver chez les juges, le général en chef et les officiers, les
ambassadeurs, les ministres, les conseillers, et les défauts à éviter. Les
délibérations doivent rester secrètes. Le roi doit consulter ses conseillers,
puis demander l’avis de son chapelain : ensuite il appliquera fermement la
décision prise. Précautions à prendre pour assurer le secret des
délibérations. (= ślokas)
12. 85. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Bṛhaspati
et Indra. Indra demande quel est, parmi tous, le comportement qui assure
la célébrité. Bṛhaspati répond : avoir toujours des paroles aimables. (= ślokas)
12. 86. Yudhiṣṭhira demande par quels moyens un roi peut
obtenir une grande renommée. En veillant à la justice, répond Bhīṣma.
Le roi doit nommer dans son conseil quatre brahmanes, huit kṣatriya,
vingt et un vaiśya, trois śūdra et un sūta. Qualités que
doivent posséder ces conseillers. Le roi doit veiller à ce que la justice
soit correctement rendue, sous peine de voir son royaume s’effondrer. C’est
dans la justice que se trouvent les fondements du royaume. Tous doivent avoir
un égal accès à la justice. Les différents types de chātiment. Un roi
qui applique les chātiments selon le code n’encourt pas de péché, mais
acquiert des mérites. Un roi ne doit jamais mettre à mort un messager.
Qualités que doivent posséder le messager, l’aide de camp, le commandant des
gardes, les ministres, le commandant en chef des armées. Mais le roi ne doit
avoir entière confiance en personne. (=
ślokas)
12. 87. Yudhiṣṭhira demande comment doit être la ville
où il habite. Bhīṣma énumère les six sortes de citadelles. Il
décrit comment elles doivent être aménagées et ce qu’on doit y trouver. Il
montre ensuite quelles doivent être les occupations du roi et ses devoirs. Il
doit se choisir un ami parmi ses sujets, un ami parmi les sujets de ses
ennemis, un ami parmi les sujets de ses alliés, et un ami parmi ceux qui
résident dans la forêt. (= ślokas)
12. 88. Yudhiṣṭhira demande comment consolider le
royaume. Bhīṣma décrit l’organisation du royaume : un chef par
village, un intendant pour dix villages, un superintendant pour deux
intendants, un collecteur pour cent villages, un préfet pour mille villages.
Un village doit être donné au collecteur pour assurer sa subsistance, une
petite ville au préfet. Un administrateur assure la coordination des préfets,
un autre le contrôle des villes. Le roi lève des impôts, veillant à ne pas
écraser le peuple. Le roi doit visiter les villes de son royaume et expliquer
pourquoi il prélève des impôts : les ennemis qui menacent, les voleurs à
arrêter, les forteresses à consolider, le maintien de l’armée. Le roi doit
permettre aux vaiśya de prospérer, ils sont la richesse du royaume. (= ślokas)
12. 89. Yudhiṣṭhira demande ce que doit faire le roi
s’il désire plus que la puissance. Le roi doit, avant tout, s’attacher au
bien-être de ses sujets, répond Bhīṣma. Il doit prélever ses
impôts progressivement, au juste moment. . Le roi partage les péchés comme
les mérites de ses sujets : il doit donc les contrôler. Qu’il n’y ait ni
mendiants ni voleurs dans le royaume. Il faut punir les fonctionnaires qui se
livrent à des malversations, favoriser le commerce, flatter les riches pour
qu’ils protègent le peuple. (= ślokas)
12. 90. Les fruits et les racines reviennent de droit aux
brahmanes. Aucun brahmane ne doit manquer du nécessaire. Les kṣatriya
ont pour premier devoir de protéger les brahmanes, de façon que les veda
soient étudiés. Le roi doit protéger ses sujets, et, pour cela les contrôler
par des agents secrets. Il doit aussi se faire rapporter comment il est perçu
par le peuple, si ses décisions sont approuvées : et tenir compte de ceux qui
le louent ou qui le blāment. Yudhiṣṭhira demande comment
être supérieur à tous. Le roi doit toujours être attentif à ses sujets et à
ses ennemis. (= ślokas)
12. 91. Bhīṣma rapporte l’Entretien de
Māndhātṛ avec Utathya. Utathya explique à
Māndhātṛ que le roi est le protecteur du monde : il doit
faire régner la justice. Si le roi échoue à réprimer l’injustice, le royaume
se désagrège. La justice ne doit jamais s’affaiblir, pour cela le roi doit
suivre son devoir de roi, son devoir vient de Brahmā. Il faut toujours
honorer les brahmanes. C’est parce que l’Asura Bali ne le faisait pas que la
déesse Śrī s’est réfugiée chez Indra. Un des fils de l’injustice,
c’est l’orgueil, qui conduit les rois à la ruine. Il faut s’en garder et
éviter les mauvaises fréquentations. Si le roi cède au vice, des maux
innombrables frappent le royaume. (= ślokas)
12. 92. Le roi doit
savoir corriger les manquements des autres castes. Le roi est le maintien de
toutes les créatures, mais il peut devenir leur destruction. Le pouvoir a été
créé pour protéger la faiblesse : il lui faut prendre garde à ne pas être
brûlé par les regards des faibles maltraités, la faiblesse, quand elle n’est
pas protégée, est plus forte que tout pouvoir. Si un faible ne trouve
personne pour le protéger, le chātiment divin tombe sur le roi. Si le
roi chātie les mauvais, et ne permet pas au mal de s’étendre, son
royaume est prospère. Rappel des différents devoirs du roi. Utathya engage
Māndhātṛ à suivre cette route : celui-ci l’écoute, et devient
un roi modèle. (= ślokas)
12. 93. Yudhiṣṭhira demande comment doit se comporter un
roi juste et vertueux. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Vasumanas
avec Vāmadeva. Vasumanas demande quels sont les devoirs du roi, et
Vāmadeva lui répond d’agir toujours avec justice, et de suivre les
conseils des justes. Un roi ne doit jamais considérer qu’il a assez de vertu,
de plaisirs, de puissance, d’intelligence et d’amis. (= ślokas)
12. 94. La conduite d’un roi qui suit son devoir est un modèle pour
le royaume. Autres règles sur la façon de se comporter, de choisir ses
ministres, de s’entourer. (= ślokas)
12. 95. Le roi dont le royaume prospère, le roi qui suit son devoir
n’a rien à se reprocher. Vasumanas suit ces conseils et conquiert la terre. (= ślokas)
12. 96. Yudhiṣṭhira demande comment vaincre ses ennemis.
En entrant dans le territoire du roi qu’il veut soumettre, répond Bhīṣma,
qu’il dise à tous : je suis votre roi et je vous protégerai toujours.
Payez-moi tribut ou battez-vous. Si les gens l’acceptent pour roi, il n’y
aura pas de combat. Quelles sont les règles du combat, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma expose Les règles du combat. Si un kṣatriya les
enfreint, il encourt un péché. Mieux vaut mourir en combattant loyalement que
vaincre déloyalement. (= ślokas)
12. 97. Il en est de même pour le roi : il ne doit jamais employer
des moyens déloyaux. Conduite à tenir concernant les richesses conquises, le
peuple d’un royaume conquis. (= ślokas)
12. 98. Et pourtant, dit Yudhiṣṭhira, le roi est amené à
tuer en bataille un grand nombre de gens : est-ce que cela lui est pardonné
?. S’il suit scrupuleusement son devoir, répond Bhīṣma, le roi
n’encoure pas de péché. Rien n’est supérieur à un roi qui se bat vaillamment,
sans craindre pour sa vie. Un kṣatriya ne doit pas mourir dans son lit,
mais au combat. (= ślokas)
12. 99. Yudhiṣṭhira demande quels sont les paradis
gagnés par les kṣatriya qui trouvent la mort au combat. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Ambarīṣa et Indra. Ambarīṣa,
monté au ciel, y voit son général en chef Sudeva, comblé d’honneurs et mieux
traité que lui. Il s’en étonne auprès d’Indra. C’est parce qu’il a souvent
offert le sacrifice du combat, répond Indra. Description du sacrifice du
combat. Par ce sacrifice, les kṣatriya obtiennent le plus hautes
récompenses. (= ślokas)
12. 100. Bhīṣma raconte
12. 101. Yudhiṣṭhira demande comment un roi doit conduire
ses troupes au combat. Le roi, répond Bhīṣma, doit agir avec
sagesse, et soigneusement préparer son attaque. Le moment de la mise en route
des armées doit être choisi judicieusement, et la route à suivre. Si c’est
l’ennemi qui envahit le territoire, il faut choisir les points de résistance.
Il faut choisir l’emplacement où la bataille aura lieu, et la position des
troupes, et le jour propice. Il faut combattre loyalement et épargner ceux
qu’on ne doit pas frapper. Il faut récompenser les guerriers qui se signalent
au combat. Il faut exhorter ses troupes avant le combat. Disposition des
troupes pour la bataille. (= ślokas)
12. 102. Yudhiṣṭhira
demande comment il faut choisir ses soldats. Bhīṣma décrit la façon
de combattre des différents peuples. Il décrit ensuite les caractéristiques
physiques qui permettent de choisir un soldat. (=
ślokas)
12. 103. Yudhiṣṭhira demande comment l’on peut savoir si
l’armée sera victorieuse. Bhīṣma décrit les présages. Mais la
conciliation vaut mieux que la victoire par les armes, qui est toujours
incertaine. Et, après la victoire, il faut pardonner. Il faut savoir montrer
à la fois fermeté et douceur, et gagner la confiance de l’ennemi vaincu. (= ślokas)
12. 104. Yudhiṣṭhira demande quel comportement il faut
adopter envers ses ennemis. Bhīṣma cite l’Entretien entre Bṛhaspati
et Indra. Indra demande à Bṛhaspati comment il peut soumettre ses
ennemis. Il ne faut jamais, répond Bṛhaspati, leur chercher querelle.
Il faut cacher ses sentiments et leur adresser des paroles conciliantes. Il
faut surveiller les ennemis vaincus : ils peuvent se rebeller. Il faut
produire la désunion chez l’ennemi et attendre l’occasion favorable pour le
frapper. Il faut, quand l’occasion se présente, briser sa force, mais ne pas
le persécuter. Il faut, en permanence, connaître ses faiblesses. Les quatre
défauts à éviter pour un roi : la faiblesse, une sévérité excessive, la
paresse et l’imprudence auxquels s’ajoutent les manœuvres de l’ennemi. Il ne faut
pas hésiter à se prosterner parfois devant un ennemi plus puissant. Il ne
faut pas attaquer tous ses ennemis à la fois. Il faut repérer les hommes
pervers à leur comportement : ce sont des ennemis potentiels. (= ślokas)
12. 105. Comment doit se comporter un roi qui a perdu ses moyens,
demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire de Kṣemadarśa.
Ce roi, ayant perdu toutes ses richesses, interroge Kālakavṛkṣīya
: que dois-je faire pour les recouvrer par des moyens justes. Toutes les
richesses sont transitoires, répond le sage, il n’y a pas de raison de les
regretter. La vie elle-même ne dure qu’un temps. Le destin est tout puissant.
Je comprends bien cela, répond Kṣemadarśa, mais la conséquence en
est que je dois vivre de charité. Contente-toi de ce que tu as, sans
regretter ce que tu ne peux avoir, répond Kālakavṛkṣīya.
N’envie pas ceux qui sont riches. Renonce aux objets du désir, va dans la
forêt et nourris-toi de racines en pratiquant des austérités. (= ślokas)
12. 106. Mais si tu n’es pas prêt à mener une telle vie, poursuit le
sage, voilà comment tu peux regagner ta puissance : sers humblement ton
ennemi, le roi Janaka. Il te donnera des richesses, tu deviendras son bras
droit. Crée ensuite la désunion chez tes ennemis et détruis-les l’un après l’autre.
Fais alliance avec les ennemis de tes ennemis. Induis ton ennemi en
tentation, afin qu’il se ruine. Conduis-toi avec une amitié feinte, pousse-le
à combattre des ennemis puissants. Amène-le à se retirer dans la forêt,
empoisonne ses éléphants et ses chevaux, et ses hommes. (= ślokas)
12. 107. Kṣemadarśa rétorque qu’il ne désire pas une
puissance acquise déloyalement. Ta droiture t’honore, répond Kālakavṛkṣīya,
et il lui promet de créer une alliance éternelle entre lui et Janaka. Il fait
venir Janaka et l’engage à prendre Kṣemadarśa pour ministre.
Janaka fait venir Kṣemadarśa à sa cour, le traite comme un ami et
lui donne sa fille. (= ślokas)
12. 108. Yudhiṣṭhira demande comment il doit se conduire
avec les nobles qui l’entourent. La désunion entre les nobles et le roi,
répond Bhīṣma, est produite par l’avarice du roi et la colère qui
en résulte chez les nobles. Les nobles doivent toujours rester unis entre
eux. Le roi doit - 227 - donc consulter fréquemment les chefs des nobles, les
honorer et agir pour le bien de la noblesse entière. Il faut empêcher les
querelles internes. (= ślokas)
12. 109. Yudhiṣṭhira demande quel est, parmi les
devoirs, le plus important. Honorer son père, sa mère, son maître, répond
Bhīṣma, leur obéir en toutes choses, les servir avec humilité,
voilà le devoir le plus important, répond Bhīṣma. Conduite à tenir
envers eux. (= ślokas)
12. 110. Yudhiṣṭhira demande comment se régler en ce qui
concerne la vérité et le mensonge. Il n’y a rien de supérieur à la vérité,
répond Bhīṣma, mais elle ne doit pas aller contre ce qui est
juste. Est juste ce qui est pour le bien des créatures. On peut mentir pour
le bien d’autrui, ou pour des motifs religieux. Il faut chātier ceux qui
placent la richesse au-dessus de tout, ils vivent de ruses. (= ślokas)
12. 111. Yudhiṣṭhira demande comment surmonter les
difficultés. En suivant les devoirs de sa caste, répond Bhīṣma. En
se conduisant bien dans tous les domaines, et en adorant Viṣṇu,
on surmonte toutes les difficultés. (= ślokas)
12. 112. Comment
reconnaître, demande Yudhiṣṭhira, la valeur d’une personne,
malgré ses comportements. Bhīṣma raconte l’Histoire du chacal
et du tigre. Le roi Paurika, par suite de ses défauts, s’est réincarné sous
forme d’un chacal. Il habite dans un crématoire, mais, pour se racheter, se
nourrit des fruits tombés des arbres et adopte une conduite irréprochable.
Les autres chacals le lui reprochent, mais il demeure inflexible : si sa
naissance est basse, sa conduite restera noble. Un tigre l’entend, et lui
propose de le prendre pour ministre. Le chacal le félicite de son choix
judicieux, mais il ne veut pas quitter sa position : il est parfaitement
heureux, de lui-même et de son sort. Il acceptera pourtant, à condition que
le tigre s’engage à l’écouter quoi qu’il dise, à le consulter en secret, à ne
pas lui demander conseil concernant ses parents et à ne pas punir ses
ministres à cause de lui. Pacte conclu, le chacal devient ministre du tigre.
Les ministres corrompus du tigre essayent de le neutraliser, de l’acheter,
puis cherchent à le faire accuser de vol en cachant chez lui de la viande
destinée au tigre. Le tigre fait une enquête, les ministres dénoncent le
chacal et l’accusent de duplicité : ses paroles sont vertueuses, mais son
comportement le trahit. Le tigre ordonne la mise à mort du chacal, mais sa
mère intervient : il ne faut pas accepter une fausse accusation sans preuves.
Et de fait, le chacal est blanchi par un témoin. Mais il demande la
permission de se donner la mort : il a été trahi par le tigre, la confiance
entre eux est rompue, il ne peut plus être son ministre. Le chacal se retire
dans la forêt, entre en prāya et monte au ciel. (= ślokas)
12. 113. Yudhiṣṭhira demande comment doit agir un roi. Bhīṣma
raconte l’Histoire du chameau. Un chameau se livre à des austérités
sévères, et Brahmā lui offre un vœu. Le chameau demande que son cou
s’allonge, de façon qu’il puisse saisir sa nourriture à cent lieues sans
avoir à se déplacer. Ainsi, le chameau devient paresseux. Un jour, lors d’une
tempête, il abrite sa tête et une portion de son cou dans une grotte.
Survient un chacal affamé qui lui dévore le cou et le tue ainsi. La paresse a
été cause de sa perte. Le roi doit éviter la paresse et agir avec intelligence. (= ślokas)
12. 114. Yudhiṣṭhira demande comment se comporter face à
un ennemi puissant. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre l’océan
et les rivières. L’océan s’étonne que les rivières lui amènent des arbres
énormes, mais jamais de roseaux. Les arbres refusent de céder, les roseaux
plient, répond Gaṅgā. Le roi doit faire comme les roseaux devant
un ennemi puissant, conclut Bhīṣma. (=
ślokas)
12. 115. Comment répondre dans les assemblées à un ignorant plein
d’arrogance, demande Yudhiṣṭhira. Ne pas céder à la colère,
répond Bhīṣma, et ne pas répondre : comment un imbécile
pourrait-il ternir la réputation d’un juste ?
12. 116. Yudhiṣṭhira
demande comment choisir ses serviteurs. Il faut choisir, dans tous les
domaines, des serviteurs bien nés, dévoués, sages et capables, répond
Bhīṣma. (= ślokas)
12. 117. Bhīṣma raconte l’Histoire de l’ascète et de
son chien. Un ermite, par ses austérités et sa vie pure, est l’ami des
bête sauvages. Un chien s’attache tout spécialement à lui et ne le quitte
jamais, se nourrissant de fruits. Un jour, arrive un léopard cruel, qui se
prépare à dévorer le chien. L’ermite, pour le sauver, transforme le chien en
léopard. Arrive un tigre, qui veut s’attaquer au chien transformé en léopard.
L’ermite, pour le sauver, transforme le léopard en tigre. Et le chien,
transformé en tigre, cesse de se nourrir de fruit, et terrorise les bêtes de
la forêt. Un jour, il est attaqué par un éléphant en furie. Il cherche la
protection de l’ascète, qui le transforme en éléphant. Il est plus tard
attaqué par un lion, et l’ascète le transforme en lion. Un démon, un
śarabha, s’en prend au lion, et l’ascète transforme son chien en
śarabha. Le chien, ainsi transformé, assoiffé de sang, terrorise les
bêtes de la forêt qui n’osent plus s’approcher. Un jour, il s’en prend à
l’ermite lui-même, qui le retransforme incontinent en chien. (= ślokas)
12. 118. L’ascète chasse ensuite le chien de son ermitage. Un roi ne
doit jamais s’entourer de gens de basse naissance, conclut Bhīṣma.
Les qualités que doit posséder un ministre. Les cent qualités du roi. (= ślokas)
12. 119. Bhīṣma revient sur les qualités des ministres. (= ślokas)
12. 120. Yudhiṣṭhira demande comment il fera pour
retenir tous les devoirs du roi. Bhīṣma les lui retrace
entièrement, en utilisant diverses métaphores. (=
ślokas)
12. 121. Yudhiṣṭhira demande qui est le Chātiment.
Bhīṣma décrit le Chātiment sous sa forme incarnée, ses
différentes apparences, ses noms, ses effets. Rapports entre le
Chātiment et le droit. (= ślokas)
12. 122. Bhīṣma
raconte l’Entretien entre Vasuhoma et Māndhātṛ.
Māndhātṛ vient rendre visite au roi Vasuhoma dans son
ermitage. Il l’interroge sur l’origine du Chātiment. Brahmā, répond
Vasuhoma, donne naissance à Kṣupa pour officier dans ses sacrifices.
Brahmā ayant assumé forme humaine pour ce sacrifice, le Chātiment
disparaît : une grande confusion s’ensuit. Brahmā demande secours à Viṣṇu,
qui s’incarne sous la forme du Chātiment et établit les souverainetés
des différents Dieux. Le bāton du chātiment est donné à Kṣupa.
Kṣupa le transmet à Manu, qui le transmet à son tour, et le bāton
du chātiment reste éveillé dans les mains de ses différents possesseurs.
En définitive, ce sont les kṣatriya qui détiennent le bāton du
chātiment, et ils doivent en user pour maintenir l’univers. (= ślokas)
12. 123. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur les
rapports entre les trois buts de la vie : morale, argent et plaisir. L’argent
a ses racines dans la morale, et le plaisir est le fruit de l’argent, répond
Bhīṣma, et les trois procèdent de la volonté. Mais le but final
est la délivrance. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre
Kāmanda et Aṅgāriṣṭa. Aṅgāriṣṭa
demande au sage Kāmanda comment réfréner ceux qui mettent le plaisir au
premier plan. La poursuite du seul plaisir, répond Kāmanda, entraîne la
perte de l’intelligence, l’inattention et finalement la destruction. Pour
éviter cela il faut se consacrer à l’étude des veda et respecter les
brahmanes, chercher la compagnie d’hommes vertueux. (=
ślokas)
12. 124. Yudhiṣṭhira demande comment acquérir un
comportement vertueux. Bhīṣma rapporte l’Entretien de
Duryodhana avec son père. Duryodhana brûle de jalousie devant les
accomplissements de Yudhiṣṭhira et s’en ouvre à son père.
Celui-ci lui répond : si tu veux acquérir une prospérité semblable à celle de
Yudhiṣṭhira, adopte un comportement vertueux. Et comment acquérir
un comportement vertueux, demande Duryodhana. Dhṛtarāṣṭra
alors lui raconte l’Histoire de Prahrāda. Ce démon, par sa
conduite irréprochable, avait soustrait à Indra la souveraineté sur les trois
mondes. Indra demande alors à Bṛhaspati quelle est la source du bonheur
: la connaissance, répond Bṛhaspati. Y a-t-il autre chose qui soit
supérieur à la connaissance ?. Uśanas peut t’en dire plus, répond Bṛhaspati.
Uśanas, interrogé, répond que seul Prahrāda connaît la réponse.
Indra, alors, se déguise en brahmane, et va trouver Prahrāda. Il
l’interroge : par quels moyens as-tu obtenu la souveraineté sur les trois
mondes ?. Prahrāda répond que c’est par son comportement : il suit les
enseignements des brahmanes, qui sont pour lui comme un miel. Prahrāda
offre un vœu à Indra, et celui-ci demande d’obtenir un comportement semblable
au sien. Prahrāda est inquiet - ce brahmane n’est-il qu’un brahmane ? -,
mais lui accorde ce qu’il demande. Une forme, alors, sort de son corps :
c’est, personnifié, le Comportement. Il le quitte pour entrer dans Indra. Une
autre forme sort de son corps : le Devoir. Il doit suivre le Comportement.
Puis
12. 125. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma à
propos de l’espoir : son espoir que Duryodhana change de conduite a été déçu.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Sumitra et Ṛṣabha.
Le roi Sumitra blesse une gazelle, mais celle-ci fuit, et il la poursuit fort
loin, espérant sans cesse pouvoir l’achever. Elle lui échappe définitivement.
Il arrive alors à l’ermitage de Ṛṣabha et raconte comment son
espoir de tuer cette gazelle a été déçu : qu’y a-t-il de plus difficile à
vaincre que l’espoir ?. Quelles sont les limites de l’espoir ?
12. 126. Ṛṣabha
raconte l’Histoire de Vīradyumna. Alors qu’il se trouvait dans un
ermitage, Ṛṣabha reçoit la visite de l’ascète Tanu, d’une
grandeur et d’une maigreur extraordinaires et s’entretient avec lui. Survient
le roi Vīradyumna, qui a perdu son fils unique Bhūridyumna, et le
cherche depuis longtemps, sans perdre espoir de le retrouver. Son espoir, en
fait, le maintient en vie. Qu’y a-t-il de plus difficile à vaincre que
l’espoir ?. Tanu lui répond qu’un brahmane a été involontairement insulté par
son fils. Tanu avait, autrefois, été négligé par le roi : il avait décidé
alors de mener une vie d’ascèse et de ne jamais dépendre d’autrui, et de
bannir l’espoir de son esprit. Vīradyumna l’interroge encore, et Tanu
répond qu’il n’y a rien qui soit aussi ténu que l’espoir, et rien qui soit
aussi difficile à obtenir que ce que l’on espère. Rien n’est aussi rare qu’un
quémandeur satisfait ou qu’une personne qui jamais ne méprise un quémandeur.
Donc, rien n’a aussi peu de consistance que l’espoir. Après ces paroles
décourageantes cependant, Tanu fait venir le fils du roi, grâce à ses
pouvoirs magiques. Ainsi, Yudhiṣṭhira n’a pas de regrets à avoir,
conclut Bhīṣma : l’espoir qu’il avait était tellement peu
consistant !
12. 127. Yudhiṣṭhira
interroge à nouveau Bhīṣma sur le devoir. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Gotama et Yama. Le sage Gotama a pratiqué
des austérités pendant soixante mille ans dans son ermitage. Un jour, Yama
lui rend visite. Gotama lui demande comment on peut se libérer de sa dette
envers son père et sa mère. En pratiquant la vérité et l’austérité, répond
Yama.
(= ślokas)
12. 128. Que doit faire un roi,
demande Yudhiṣṭhira, quand il n’a plus d’amis, est entouré
d’ennemis, que son trésor est épuisé et son armée en déroute, qu’il est
entouré de ministres corrompus, attaqué par un ennemi puissant. Doit-il avoir
recours à des moyens déloyaux, ou accepter la mort ?. La morale est subtile,
répond Bhīṣma. Les devoirs sont différents en période de détresse.
Si son trésor est vide, un roi ne peut acquérir de mérites religieux, ni
conserver sa vie : il est donc amené à remplir son trésor par des pratiques
qui ne sont pas tout à fait conformes à la morale. Pour certains, ces
pratiques sont pourtant parfaitement admissibles : le devoir d’un kṣatriya
est de ne pas succomber à ses ennemis. Le roi peut prendre de l’argent à tout
le monde, excepté aux brahmanes. Il doit prendre ce qu’il peut, même par
force, à ceux qui sont riches. De même que le roi protège le royaume, le
royaume doit protéger le roi quand celui-ci est dans la détresse. Ainsi le
roi ne commet pas de péchés en opprimant son peuple pour remplir son trésor :
s’il ne le fait pas, un mal pire s’ensuivra. En temps de détresse, ce n’est
pas un péché. (= ślokas)
12. 129. Yudhiṣṭhira demande ce que doit faire un roi
dont une partie du royaume a été conquise par un ennemi puissant et dont
l’armée est en déroute. Faire la paix avec son ennemi, si celui-ci est loyal,
répond Bhīṣma, et obtenir la restitution des parties du royaume
conquises. Faire la paix avec son ennemi s’il est déloyal, et abandonner les
parties conquises. Abandonner sa capitale, son trésor et même ses femmes, et
fuir, si l’ennemi ne veut pas faire la paix. Sa vie sauve, il peut espérer
reconquérir son royaume. Un roi ne doit jamais se rendre. Mais s’il n’y a pas
d’autres moyens, il doit mourir en combattant. (=
ślokas)
12. 130. Mais si on en arrive là, quand les pratiques justes ne sont
plus suivies, demande Yudhiṣṭhira, comment peuvent subsister les
brahmanes. Le roi ne doit, en ancun cas, opprimer les brahmanes. Le roi ne
doit jamais tenir compte des médisances. Concernant les brahmanes, les usages
doivent continuer à être suivis. (= ślokas)
12. 131. Le roi doit remplir son trésor : c’est la racine du
royaume. Le roi, pour cela, doit se conduire avec détermination, mais sans
cruauté. Il ne doit jamais être humble. Il doit fixer des règles, le peuple
en a besoin et les brigands les craignent. Du reste, même les brigands
observent certaines règles morales, il ne faut pas les détruire entièrement.
Le roi, quelles que soient les circonstances, doit suivre au minimum
certaines règles. (= ślokas)
12. 132. Le roi doit
toujours acquérir du mérite religieux et de la richesse. La richesse est
nécessaire au roi, pour remplir sa fonction. On peut même dire que la
richesse est supérieure à la morale : la morale dépend de la richesse. (= ślokas)
12. 133. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Kāpavya.
Kāpavya est un brigand intelligent, courageux, pieux, attaché aux
brahmanes et à ses parents. Il vit de chasse. Les brigands le choisissent
comme chef. Kāpavya leur impose des règles strictes. Les brigands lui
obéissent et Kāpavya gagne le salut pour leur avoir imposé des limites. (= ślokas)
12. 134. Bhīṣma précise qu’il ne faut jamais prendre les
richesses de ceux qui s’adonnent aux sacrifices. Par contre, une richesse est
inutile, si elle ne sert pas à nourrir les Dieux : le roi peut la prendre
pour la consacrer aux sacrifices. Ainsi, sa puissance augmentera. (= ślokas)
12. 135. Les deux régles de la réussite : être prévoyant et
astucieux. Bhīṣma raconte l’Histoire des trois poissons.
L’un d’eux est prévoyant, le second astucieux, le troisième insouciant. Les
eaux du lac dans lequel ils se trouvent baissent progressivement, et le
poisson prévoyant incite les autres à partir : ni l’un ni l’autre ne
l’écoutent, l’un faisant confiance à sa présence d’esprit, l’autre ne
désirant rien changer à sa vie. Le poisson prudent les quittte alors. Les
eaux continuant à baisser, les pêcheurs n’ont aucune peine à attrapper les
poissons ; ils les enfilent au fur et à mesure sur une ligne. Le poisson
astucieux s’accroche à la ligne avec ses dents, pour faire croire qu’il est
pris : et quand les pêcheurs trempent la ligne dans une eau profonde pour
laver leurs prises, il s’échappe. Le poisson insouciant, lui, trouve la mort. (= ślokas)
12. 136. Quel comportement doit avoir un roi, demande Yudhiṣṭhira,
quand il est assailli par de nombreux ennemis. En période de détresse, répond
Bhīṣma, il faut savoir faire alliance avec ses ennemis. Bhīṣma
raconte l’Histoire de la souris Palita et du chat Lomaśa. Au
milieu d’une forêt se trouve un grand banian. Dans son tronc habite une
souris pleine de sagesse, Palita, et sur ses branches, un chat, Lomaśa.
Un chasseur s’installe près du banian, et, chaque soir, place ses filets. Un
jour, le chat est pris dans ses filets. La souris se réjouit de ce que son
ennemi soit mis hors d’état de nuire, et s’approche du chat pour manger la
viande qui avait servi d’appāt. Elle voit alors qu’une mangouste au pied
de l’arbre et un hibou dans ses branches la guettent, et se trouve dans une
situation désespérée. Après avoir analysé la situation, elle propose une
alliance au chat : c’est un ennemi puissant, mais il est, lui aussi dans une
situation désespérée. Le chat la protégera de la mangouste et du hibou, elle
le libérera des mailles du filet. Accord conclu, la souris se réfugie dans le
giron du chat, la mangouste et le hibou, voyant qu’ils n’ont plus aucune
chance, s’en vont. La souris ronge les mailles du filet sans se presser : le
chat reproche à la souris sa lenteur, mais celle-ci rétorque qu’il importe de
bien choisir le moment : quand le chasseur arrivera, elle rongera la dernière
maille, ainsi le chat n’aura plus d’autre possibilité que de se sauver en
hāte, et n’aura pas le temps de la manger. Ainsi est fait : le chasseur
arrive, la souris libère le chat, qui se précipite dans les branches, la
souris rejoint son trou. Une fois le chasseur parti, le chat vient trouver la
souris et proteste de son amitié et de sa bonne foi. Mais la souris se garde
bien de sortir de son trou : l’alliance était fondée sur un intérêt commun,
celui-ci n’existe plus. Ils étaient ennemis, ils ont été alliés, ils sont de
nouveau ennemis. L’amitié du faible avec le fort n’est pas saine : de plus
elle voit bien que le chat est affamé. Ainsi, conclut Bhīṣma, il
faut parfois faire alliance avec un ennemi puissant. Mais il faut rester sur
ses gardes. Il faut parfois faire alliance avec un ennemi, parfois faire la
guerre à un allié : tout dépend des circonstances. (=
ślokas)
12. 137. Yudhiṣṭhira demande comment vivre, si on ne
fait confiance à personne. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre
Pūjanī et Brahmadatta. Pūjanī, un oiseau femelle, vit
librement dans le palais du roi Brahmadatta. Tous les jours elle va chercher
au bord de l’océan deux fruits merveilleux, un pour le fils du roi, un pour
son propre fils. Un jour, le fils du roi, en voulant jouer avec lui, tue
l’oisillon de Pūjanī. Pūjanī, pour se venger, crève les
yeux du prince. Brahmadatta s’adresse à Pūjanī : tu as subi une
offense, tu as pris ta revanche, l’affaire est close : tu peux continuer à
habiter ici. Mais Pujanī ne l’entend pas ainsi : il ne faut jamais faire
aveuglément confiance. Les raisons sont suffisantes pour une inimitié durable
: elle partira. Brahmadatta insiste, mais Pūjanī reste ferme :
l’amitié n’est plus possible entre eux, ils n’oublieront jamais ce qui s’est
passé. Pourtant, insiste Brahmadatta, l’animosité s’éteindra rapidement, leur
affection mutuelle sera la plus forte. Peut-être, répond Pūjanī,
mais elle ne pourra plus avoir confiance en lui : elle aura toujours peur
qu’il veuille prendre sa revanche. C’est le destin, insiste Brahmadatta, qui
a été la cause de ce qui s’est passé : il peut en vouloir au destin, pas à
celui qui en est l’agent. Après ce qui s’est passé, répond Pūjanī,
il ne peut y avoir de réconciliation durable : chaque fois qu’il verra son
fils aveugle, le roi verra son inimitié croītre. Il ne faut jamais faire
confiance à celui qu’on a offensé. Mais vivre ainsi dans la peur, répond
Brahmadatta, ce n’est plus vivre. Si l’on veut s’en sortir, répond
Pūjanī, il ne faut pas hésiter à prendre les décisions qui
s’imposent : le destin doit être aidé par l’action. Pūjanī rappelle
à Brahmadatta les devoirs d’un bon roi, et s’en va. (=
ślokas)
12. 138. Que doit faire un roi, demande Yudhiṣṭhira,
quand la fin d’un āge s’approche. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Bharadvāja et le roi Śatruṃtapa. Śatruṃtapa
interroge Bharadvāja : Comment acquérir des richesses, les augmenter,
les protéger et les utiliser ?. Le roi, répond Bharadvāja, doit toujours
brandir le bāton du chātiment. En cas de déboires, il doit prendre
conseil, montrer ses prouesses, combattre avec habileté et même se retirer
avec sagesse. Il doit feindre l’humilité et rester sur ses gardes. Il ne doit
pas hésiter à rendre visite à ses ennemis. Il doit user modérément de la
boisson, du jeu, des femmes, de la chasse et de la musique. Il doit
soigneusement peser les circonstances, être d’une prudence extrême. Il doit
honorer les ennemis de ses ennemis, surveiller ses ennemis. Il ne doit jamais
faire entièrement confiance et attendre les occasions favorables. Il doit
s’attacher ses sujets par des paroles agréables, des honneurs et des dons. Il
doit être ferme quand il le faut, et doux quand il le faut. Śatruṃtapa
suit ces instructions et sa prospérité est grande. (=
ślokas)
12. 139. Yudhiṣṭhira demande ce que doit faire un
brahmane lorsque le droit n’est plus honoré, avec toutes les conséquences que
cela entraîne, et comment doit se comporter le roi. Bhīṣma répond
que du roi dépend que cela ne se produise pas. Il rapporte l’Entretien
entre Viśvāmitra et un hors-caste. A la fin de l’āge
treta, règne un terrible sécheresse, Indra a cessé de pleuvoir, et la
détresse envahit la terre. Les hommes, poussés par la famine, abandonnent
toute retenue. Viśvāmitra, affamé, arrive un jour dans un village
de hors-caste. Le village est dans un état de déjection épouvantable.
Viśvāmitra mendie sa nourriture, mais n’obtient rien. Il voit dans
une hutte un morceau de viande, une cuisse de chien, et décide de la voler :
le vol est admissible en période de détresse. Il attend la nuit et entre dans
la hutte : mais le hors-caste ne dort pas et menace de le tuer. Viśvāmitra,
honteux, dit qui il est. Le hors-caste lui rend hommage et lui demande ce
qu’il veut : Viśvāmitra avoue qu’il est mort de faim et qu’il avait
l’intention de voler la cuisse de chien : la faim le pousse, rien ne compte
plus, ni le vol, ni que la nourriture soit impure. Le hors-caste le sermonne
: il n’y a rien de plus impur que la viande de chien, la cuisse de plus est
la partie la plus impure du corps, le vol d’un hors caste est en outre un
péché honteux. Que Viśvāmitra ne se laisse pas aller à un acte aussi
éloigné de son devoir. Les brahmanes sont comme le feu, ils purifient ce
qu’ils absorbent, répond Viśvāmitra. Il faut faire tout le
nécessaire pour rester en vie : la vie est meilleure que la mort. Ce n’est
qu’en restant en vie qu’il pourra continuer ses austérités. Le hors-caste
essaye par tous les moyens de le dissuader, mais Viśvāmitra reste
imperméable à tous les arguments du hors-caste : il n’a pas d’autres moyens
de survie. Il finit par prendre cette cuisse de chien, et, avant de la faire
cuire, offre un sacrifice et Indra se remet à pleuvoir. Puis il mange la
cuisse de chien, et expie ensuite son péché par ses austérités. Ainsi,
conclut Bhīṣma, quand on est tombé dans la détresse, tous les
moyens sont bons pour préserver sa vie. (=
ślokas)
12. 140. Yudhiṣṭhira s’indigne: où est la morale dans
tout cela ?. Il ne s’agit pas ici de morale, répond Bhīṣma, mais
de sagesse et d’expérience. La morale ne doit pas être un tout en soi, il
faut l’adapter par une sagesse dérivée de diverses sources. Il faut se
préparer à affronter les circonstances défavorables avant qu’elles ne se
produisent. Et même si, dans ces circonstances, le roi agit d’une façon qui
ne paraît pas conforme à la morale, c’est ainsi qu’il doit agir. Il ne s’agit
pas de dire que les veda se trompent : c’est ce que font les gens mauvais
pour justifier leur conduite. Le roi doit se reposer sur son intelligence et
sa sagesse, nourries par les veda. Le roi ne doit être ni sévère, ni faible.
Y a-t-il une règle, demande Yudhiṣṭhira, qu’on ne doit violer en
aucune circonstance ?. Il faut toujours honorer les brahmanes, répond
Bhīṣma. (= ślokas)
12. 141. Quels mérites a-t-on à accueillir ceux qui demandent asile,
demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire de
l’oiseleur et du pigeon. Un cruel oiseleur est surpris par une tempête,
l’eau monte, il est dans une grande détresse, ce qui ne l’empêche pas de
capturer une pigeonne transie de froid. La tempête cesse cependant, mais la
nuit tombe et l’oiseleur se réfugie sous un arbre : il demande asile à l’arbre,
aménage une couche et s’endort. (= ślokas)
12. 142. Dans les
branches de l’arbre, habite le pigeon. Sa femme est partie le matin, mais
n’est pas revenue, et il est très inquiet : la tempête a été si violente !.
Il fait l’éloge de sa femme et se lamente. Mais la pigeonne, capturée par
l’oiseleur, l’entend. Elle supplie son mari de respecter les règles de
l’hospitalité et de venir en aide à l’oiseleur qui a demandé asile : il a
faim et froid. Le pigeon s’émerveille de la vertu de sa femme, et se met au
service de l’oiseleur. Celui-ci demande un feu pour se réchauffer, puis de
quoi manger. Le pigeon, n’ayant rien d’autre à lui offrir, s’immole dans le
feu pour lui servir de repas. (= ślokas)
12. 143. L’oiseleur est plein de remords : il décide de changer de
vie et de se livrer à l’ascèse. Il libère la pigeonne. (= ślokas)
12. 144. La pigeonne se désespère de la mort de son mari et se
lamente. Elle s’immole dans le feu. Un char divin vient les chercher, elle et
son mari, et les conduit au ciel. (= ślokas)
12. 145. L’oiseleur les voit passer dans leur char divin. Il les
envie et décide d’obtenir le même sort. Il se livre à des austérités
extrêmes. Il périt dans un incendie de forêt : tous ses péchés sont lavés, et
il monte au ciel. Ainsi, conclut Bhīṣma, accueillir ceux qui
demandent asile est vraiment un acte méritoire. (=
ślokas)
12. 146. Yudhiṣṭhira demande comment on peut se laver de
ses péchés. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indrota et
Janamejaya. Le roi Janamejaya a tué un brahmane. Accablé par ce péché, il
se retire dans la forêt et entreprend des austérités sévères. Il rencontre
Indrota, le fils de Śunaka, et se jette à ses pieds. Indrota le rejette
: tu es un grand pécheur, ne me touche pas !. Il lui prédit l’enfer. (= ślokas)
12. 147. Janamejaya reconnaît ses torts, mais il voudrait se libérer
de son péché : que doit-il faire ?. Indrota lui conseille de pacifier son
cœur, et d’agir de telle sorte que les brahmanes lui pardonnent. Il lui
demande de jurer qu’il ne fera jamais de tort à un brahmane. (= ślokas)
12. 148. Les cinq moyens de se purifier, explique Indrota, sont le
sacrifice, les dons, la compassion, les veda et la vérité. Egalement les
pélerinages aux lieux sacrés. Indrota indique un certain nombre de lieux de
pélerinage. Mais, surtout, qu’il continue à régner et fasse vœu de ne jamais
faire de tort aux brahmanes. Indrota indique divers moyens de se libérer de
ses péchés. Une vie juste lave du péché. Puis Indrota assiste Janamejaya lors
de son sacrifice du cheval, et le roi Janamejaya, purifié de son péché, règne
heureusement. (= ślokas)
12. 149. Est-il déjà arrivé qu’un mort revienne à la vie, demande
Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Histoire du chacal,
du vautour et de l’enfant mort. Le fils d’un brahmane était mort d’une
maladie infantile. La famille du brahmane escorte le corps de l’enfant au
bûcher funéraire, mais, écrasée de chagrin, ne se décide pas à l’y déposer.
Un vautour les exhorte à partir : personne n’est jamais ressuscité, à quoi
bon se lamenter ainsi. La mort est le sort commun. Les parents de l’enfant le
déposent à terre et se préparent à partir. Un chacal alors leur adresse la
parole : n’ont-ils aucune affection pour cet enfant, qu’ils abandonnent ainsi
?. Il pourrait revenir à la vie. Même les animaux montrent plus d’amour pour
leurs petits. Ne l’écoutez pas, reprend le vautour, pleurez plutôt sur
vous-mêmes. Le sort de cet enfant est le résultat de ses actions antérieures.
Qu’y peuvent ses parents ?. La mort est inévitable, c’est le sort commun,
partez. Non, répond le chacal, restez, l’effort humain doit seconder le
destin. Il ne faut jamais perdre espoir. J’ai plus de mille ans, répond le
vautour, et je n’ai jamais vu un mort retrouver la vie. Rentrez chez vous, ce
cadavre est rigide comme un morceau de bois. Votre affection pour cet enfant
n’y peut rien. Ne vous laissez pas convaicre, poursuit le chacal : on connaît
des exemples d’enfants morts qui ont retrouvé la vie. Il faudrait pour cela
qu’un dieu le fasse revivre, rétorque le vautour. Pas du tout, poursuit le
chacal, je sens que cet enfant est vivant, restez. Partez, dit le vautour, et
endroit est horrible la nuit. Restez, dit le chacal, vous n’avez rien à
craindre tant que le soleil luit. Le soleil est couché, dit le vautour. Il
n’en est rien, répond le chacal. Tandis que les parents hésitent, ne sachant
que résoudre, arrive Śiva, qui ressuscite l’enfant. Ainsi, conclut
Bhīṣma, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient grâce à leur espoir,
leur tenacité et la grâce du dieu. (= ślokas)
12. 150. Si, par folie, on provoque un ennemi puissant quand on est
faible, et que celui-ci marche contre vous, que doit-on faire, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma rapporte l’Histoire de l’arbre et du vent. Il y
avait, dans une forêt, un arbre centenaire, gigantesque. Nārada le
félicite de sa beauté : sūrement il est l’ami du vent, il est protégé
par lui, car rien ne lui résiste. Pas du tout, répond l’arbre, le vent n’est
pas mon ami, le vent ne m’est rien. Du reste, je ne le crains pas, je suis
huit fois plus fort que lui. Tout le monde, les Dieux eux-mêmes, doivent
craindre le vent, c’est le plus fort des Dieux, répond Nārada. Tu es
stupide, tous les arbres le craignent et courbent la tête devant lui !. Je
lui rapporterai tes propos méprisants. (=
ślokas)
12. 151. Nārada rapporte au vent les propos de l’arbre. Celui-ci
va trouver l’arbre et lui explique que c’est parce que Brahmā a une fois
dormi sous ses branches, qu’il l’a jusqu’ici épargné. Mais il va lui
apprendre à le mépriser !. L’arbre rit : Je n’ai pas peur de toi, je suis
plus fort que toi. Demain, répond le vent, je te montrerai ma force. Durant
la nuit, l’arbre réfléchit : il reconnait qu’il s’est vanté un peu
légèrement. Mais il trouve la solution : il se débarasse de toutes ses
branches, de toutes ses feuilles et de toutes ses fleurs : ainsi, il ne
donnera pas prise au vent. Quand le vent arrive, le lendemain, il éclate de
rire : c’est exactement ce que je voulais te faire !. L’arbre a honte et se
repent de sa folie. De même, conclut Bhīṣma, un fou qui provoque
la colère d’un ennemi puissant doit se repentir : les onze armées de
Duryodhana ont été défaites par la seule valeur d’Arjuna. (= ślokas)
12. 152. Quelle est
l’origine du péché, demande Yudhiṣṭhira. C’est de la cupidité que
naît le péché, répond Bhīṣma. Les conséquences de la cupidité. Les
qualités des vertueux. (= ślokas)
12. 153. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est l’ignorance.
Ignorance et cupidité, répond Bhīṣma, ont la même nature et
produisent les mêmes effets. L’ignorance se nourrit de la cupidité. (= ślokas)
12. 154. Quel est le devoir le plus important, demande Yudhiṣṭhira.
Le plus important des devoirs, répond Bhīṣma, c’est le contrôle de
soi-même. Les effets du contrôle de soi-même. Ce qu’est le contrôle de
soi-même.
(= ślokas)
12. 155. L’austérité, ses effets, ses diffférentes formes. (= ślokas)
12. 156. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la vérité. La
vérité est un devoir éternel, répond Bhīṣma. Les treize formes de
la vérité. La vérité pèse plus lourd que cent sacrifices du cheval. (= ślokas)
12. 157. D’où viennent les treize vices, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma montre leur origine et comment les surmonter. (= ślokas)
12. 158. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la malveillance
et ses effets. Bhīṣma décrit comment agit un homme malveillant. (= ślokas)
12. 159. Bhīṣma montre comment se comporter envers les
brahmanes. Les sacrifices “alternatifs”. Nécessité des honoraires aux
brahmanes : sans eux, le sacrifice produit des effets contraires. Règles de
conduite des brahmanes. Les cinq cas où l’on peut mentir. Les différents
péchés, la peine encourue et comment s’en racheter. (=
ślokas)
12. 160. Nakula demande quelle est la meilleure arme pour le combat
: l’arc ou l’épée ?. Bhīṣma fait le récit de La création du
monde, puis de la rébellion des Asuras. Brahmā ordonne un grand
sacrifice. Du feu du sacrifice naît un être terrifiant qui prend la forme
d’une épée splendide. Brahmā la donne à Śiva qui défie les Asuras
et les défait. Transmission de cette épée à travers les siècles, de Śiva
à Viṣṇu, puis à Manu et à ses descendants, à Śibi et à ses
descendants, à Bharadvāja, Droṇa, Kṛpa et finalement aux
Pāṇḍava. Les huit noms de l’épée. L’arc fut créé par Pṛthu. (= ślokas)
12. 161 Bhīṣma se tait, et Yudhiṣṭhira rentre
en ville avec les autres. Il les interroge : Entre devoir, argent et plaisir,
quel est le plus important ?. Le devoir, répond Vidura, l’argent, répond
Arjuna, les deux, répondent les jumeaux. Le plaisir, affirme Bhīma. La
délivrance, résume Yudhiṣṭhira, est encore supérieure. Les autres
approuvent. (= ślokas)
12. 162 Yudhiṣṭhira revient auprès de Bhīṣma
et l’interroge à nouveau : Comment choisir un ami ?. Bhīṣma décrit
les défauts de ceux qu’il faut éviter, puis les qualités de ceux qu’il faut
rechercher. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma de lui parler
de l’ingratitude. Bhīṣma raconte l’Histoire du brahmane Gautama.
Un brahmane, Gautama, arrive à un village de chasseurs et demande l’aumône à
un d’entre eux. Celui-ci lui donne une maison, une femme et le nécessaire
pour vivre. Gautama, vivant avec les chasseurs, apprend à se servir d’un arc,
et part à la chasse avec les autres. Il devient semblable à eux. Un brahmane,
ancien ami de Gautama, arrive un jour à ce village. Comme il est de mœurs
pures, il cherche un brahmane qui lui donne à manger et tombe sur Gautama qui
revient de la chasse, portant sur ses épaules des animaux morts, et souillé
de sang. Il lui reproche sa conduite. Gautama se repent, et décide
d’abandonner le village des chasseurs pour revenir à une vie pure. (= ślokas)
12. 163. Le lendemain, Gautama part vers la mer et rencontre une
caravane de marchands. La caravane est attaquée par des éléphants sauvages,
et détruite. Gautama fuit vers le nord et se trouve seul. Il arrive dans une
forêt magnifique, trouve une endroit particulièrement idéal au pied d’un
banian et s‘y endort. Arrive l’habitant des lieux, l’oiseau céleste
Rājadharman, fils de Kaśyapa et d’une fille de Dakṣa, qui
salue le brahmane et lui offre l’hospitalité. (=
ślokas)
12. 164. Rājadharman entoure Gautama d’attentions, le nourrit
de poissons, lui prépare une couche et l’évente de ses ailes. Gautama lui
explique qu’il est très pauvre, et désire gagner le bord de la mer pour s’y
enrichir. Rājadharman lui promet son aide et, le lendemain, lui indique
la route à suivre : qu’il aille, de sa part, trouver Virūpākṣa,
un roi rākṣasa très riche. Gautama arrive à la ville de
Virūpākṣa, et est reçu par lui. (=
ślokas)
12. 165. Virūpākṣa interroge Gautama et apprend la
vie peu recommandable qu’il a menée. Mais c’est un brahmane, et il est envoyé
par Rājadharman. Il le reçoit donc avec honneur, le fait participer à
une réception où cent brahmanes éminents ont été invités et le couvre de
cadeaux. Gautama, portant difficilement l’or qu’il a récolté, retourne au
banian où Rājadharman lui offre de nouveau une hospitalité parfaite.
Gautama, cependant, se demande où il trouvera la nourriture nécessaire à son
voyage.
(= ślokas)
12. 166. Rājadharman dort à côté de lui : il le tue et le fait
rôtir pour avoir des provisions de bouche, puis il reprend la route.
Virūpākṣa s’inquiète de ne plus recevoir, comme chaque matin,
la visite de Rājadharman et soupçonne Gautama. Il envoie son fils, qui
trouve les restes de l’oiseau céleste sous le banian, poursuit Gautama, le
capture et le ramène. Les rākṣasa se lamentent de la mort de
Rājadharman. Virūpākṣa demande à ses sujets de dévorer
Gautama, mais ils refusent : sa chair est trop impure. Gautama est haché en
morceaux, et sa viande est offerte aux chasseurs : mais ceux-ci, à leur tour,
refusent de la manger. Même les cannibales ne mangent pas la chair d’une
personne ingrate, ni les vers qui se nourrissent de cadavres !
12. 167. Virūpākṣa
accomplit les rites funéraires pour Rājadharman. La vache céleste
Surabhi apparaît au dessus du bucher funéraire, l’inonde de son lait et
Rājadharman est ressuscité. Indra arrive sur les lieux et raconte la
malédiction qui frappait Rājadharman : Brahmā, pour le punir de ne
s’être pas présenté à lui alors qu’il l’attendait, l’avait condamné à ne pas
mourir. C’est pourquoi il a été ressuscité. Rājadharman demande à Indra
de ressusciter son ami Gautama, ce qui est fait. Gautama retourne dans le
village des chasseurs, a de nombreux fils, aussi vils que lui, et est maudit
par les Dieux qui le condamnent à un enfer terrible. Voilà la punition
réservée aux ingrats. (= ślokas)
12. 168. Yudhiṣṭhira
demande comment surmonter sa peine, quand on perd sa femme ou son fils.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre le roi Senajit et un brahmane.
Senajit se désespère de la mort de son fils. Le brahmane lui dit qu’il
devrait plutôt se lamenter sur lui-même : bientôt il mourra, et ceux qui le
pleureront mourront à leur tour. Senajit lui demande comment il peut être
ainsi détaché. Je ne me considère pas comme m’appartenant moi-même, lui
répond le brahmane, et je considère que le monde entier m’appartient. Tout ce
que je vois m’appartient comme il appartient aux autres. Ainsi je n’éprouve
ni joie ni peine. Les unions des hommes en ce monde sont transitoires. Ton
fils est venu, il est parti, tu ne le connaissais pas, il ne te connaissait
pas. La joie vient après la peine, la peine après la joie. C’est le corps qui
les abrite, ils viennent des actes antérieurs. L’attachement entraîne la
destruction. Le détachement entraîne le bonheur. La peine ne peut atteindre
celui qui pratique le détachement. Son āme est sereine. Le brahmane cite
les paroles de Piṅgalā : “J’ai acquis la maītrise complète de
mes sens, libérée des désirs et des espoirs, je dors tranquille”. (= ślokas)
12. 169. Yudhiṣṭhira demande comment orienter sa
recherche. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Medhāvin avec
son père. Que faut-il faire, demande Medhāvin, devant la brièveté de
la vie ?. Etudier le veda, avoir des enfants, offrir des sacrifices, puis se
retirer dans la forêt et se livrer à la contemplation, répond le père.
Comment faire cela, alors que le monde est assailli d’événements aux
conséquences fatales, rétorque Medhāvin. La mort, la vieillesse, les
maladies, les peines qui résultent de l’attachement, assaillent le monde.
Seule la vérité peut résister à la mort. Il faut donc que je mène une vie de
renoncement et de vérité et atteigne à la délivrance. A quoi bon la richesse,
les parents, une femme, un fils, quand on doit mourir ?. Il faut chercher son
moi caché. (= ślokas)
12. 170. Yudhiṣṭhira demande comment on se procure le
bonheur. Bhīṣma rapporte Le discours de Saṃpaka. Le
renoncement procure un bonheur réel. Les effets de la pauvreté et les effets
du pouvoir. Le renoncement est la meilleure des choses. (= ślokas)
12. 171. Yudhiṣṭhira demande comment obtenir le bonheur
quand on a besoin de richesse pour accomplir des bonnes actions.
L’équinanimité, le refus de l’effort, la vérité du discours, le renoncement
et le détachement devant l’action, voilà, répond Bhīṣma, les cinq
moyens de la délivrance, et il rapporte Les paroles de Maṅki. Maṅki
essaye en vain de s’enrichir. Avec le reste de son argent, il achète une
paire de bœufs, mais ceux-ci sont emportés par un chameau. L’effort est
inutile si le destin n’est pas favorable, dit alors Maṅki. Il vaut
mieux renoncer à tout attachement. Si l’on ne désire plus la richesse, on
peut dormir tranquille. Celui qui renonce à tous les désirs est supérieur à
celui qui voit tous ses désirs accomplis : en effet il n’y a pas de fin aux
désirs. Ô mon āme, libère-toi du désir. Désir, je te chasse !. J’adopte
le chemin de la bonté : détachement, libération des désirs, sérénité, vérité,
discipline, pardon et compassion. Ainsi Maṅki atteignit l’immortalité.
Bhīṣma cite les paroles de Janaka : “Ma richesse est illimitée, je
ne possède rien !”et l’Entretien entre le roi Yayāti et Vodhya.
Yayāti demande à Vodhya quel est le moyen d’obtenir la sérénité. Vodhya
répond qu’il suit les enseignements du sage Piṅgala qui avait réduit
l’espoir à l’absence d’espoir, de l’orfraie, qui s’abstenait de nourriture de
peur que les autres ne la lui arrachent, du serpent qui ne bātit pas de
maison mais habite celle des autres, de l’abeille sauvage qui mendie et ne
craint personne, de l’artisan, tellement occupé à ce qu’il fait qu’il ne
remarque même pas le roi qui passe devant lui et de l’anneau de cheville qui
se porte seul. (= ślokas)
12. 172. Yudhiṣṭhira
demande comment agir pour obtenir les meilleurs résultats dans ce monde et dans
l’autre. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre l’Asura
Prahlāda et le sage ājagara. Le roi complimente le sage sur son
détachement et lui demande comment il en est arrivé à ce stade. L’origine, la
croissance, le déclin et la mort de toute chose, répond ājagara, n’ont
pas de causes, les actes des créatures dépendent de leur nature, les unions
sont éphémères, la mort est inévitable, la destruction certaine : Il faut
prendre les choses comme elles viennent, bonnes et mauvaises, et il en a fait
sa règle de conduite. Avantages de cette manière de vivre et inconvénients de
la manière contraire. (= ślokas)
12. 173. Yudhiṣṭhira demande sur quoi on doit s’appuyer
: parents, action, richesse ou sagesse ?. La sagesse, répond Bhīṣma,
et il cite l’Entretien entre Indra et un descendant de Kaśyapa.
Un riche vaiśa renverse de son char, sans le vouloir, un descendant de
Kaśyapa. Celui-ci se met en colère et pense mettre fin à ses jours.
Indra lui apparaît sous la forme d’un chacal et le sermonne. Comment peut-il
se désespérer, alors qu’il est homme, brahmane, instruit : il y a là de quoi
se réjouir !. Qu’il pense aux créatures dépourvues de langage et de mains !.
Moi, le chacal, je ne songe pas à mettre fin à ses jours : c’est un péché qui
me vaudrait une renaissance pire encore. Il est vrai que l’homme est soumis
au désir qu’il ne peut jamais satisfaire : mais il éprouve aussi la joie.
Parmi les hommes, certains sont bien plus misérables que lui, et ils ne
songent pas à mettre fin à leurs jours. Qu’il mène donc une vie pieuse, sans
se comparer aux autres !. Si je suis né sous la forme d’un chacal, c’est à
cause de ma vie antérieure. Mais si je peux retrouver, après ma vie de
chacal, une naissance humaine, je serai comblé, et je saurai les fautes à
éviter. Indra se fait alors reconnaître, et le descendant de Kaśyapa
l’adore.
(= ślokas)
12. 174. Yudhiṣṭhira demande si les dons, les
sacrifices, les austérités et le service du maître donnent la sagesse et une
vie future heureuse. Agir ainsi, répond Bhīṣma, procure des
naissances heureuses. Les actes commis durant une existence antérieure
portent leur fruits dans la nouvelle vie qu’on obtient. Il faut donc se
comporter en vue de son bonheur futur : c’est la sagesse et la promesse d’une
vie future heureuse. (= ślokas)
12. 175. Comment l’univers a-t-il été créé et comment sera-t-il
détruit, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Bhṛgu et Bharadvāja. Comment l’univers a-t-il été créé
et comment sera-t-il détruit, demande Bharadvāja. Il y a un Être
Primordial (mānasa), répond Bhṛgu, sans fin ni commencement,
appelé l’Esprit. Il crée d’abord un Être Divin, le Principe Spirituel
(mahant) qui crée l’Espace. De l’Espace nait l’Eau, de l’Eau le Feu et le
Vent. Du Feu et du Vent,
12. 176. Comment Brahmā a-t-il créé le monde, demande
Bharadvāja. Par la force de sa volonté, répond Bhṛgu. Au début, il
n’y avait que l‘Espace immobile. Puis l’eau naquit, et de la pression de
l’eau, le vent. La friction du vent sur l’eau fit naître le feu qui dissipa
l’obscurité. Le feu, combiné avec le vent, se solidifia et créa la terre. (= ślokas)
12. 177. Pourquoi Brahmā a-t-il commencé par les cinq éléments,
demande Bharadvāja. Parce que touts les créatures sont faites de ces
cinq éléments. Comment se fait-il alors qu’on ne voie pas les cinq éléments
dans les créatures ? . Les arbres n’ont pas de perception, on ne voit en eux
ni l’espace, ni la chaleur, ni le vent, ni l’eau, ni la terre. Bhṛgu
montre comment les arbres possèdent les cinq éléments et sont vivants. Il en
va de même pour les animaux. Les neuf odeurs, les six goūts, les seize
formes, les dix touchers, les sept sons. (=
ślokas)
12. 178. Comment agissent la chaleur et le vent dans le corps humain,
demande Bharadvāja. Bhṛgu expose le fonctionnement des cinq
souffles, et la circulation de la chaleur dans le corps. (= ślokas)
12. 179. Que devient la vie quand les cinq éléments qui composent le
corps se dispersent à la mort, demande Bharadvāja. Qui renaît ?
12. 180. Il n’y a pas
destruction de la créature vivante après la mort, répond Bhṛgu. Seul le
corps est détruit. En quittant le corps, la créature continue à vivre dans
l’espace et ne peut être vue à cause de son extrême ténuité. Quelle est donc
la nature de cette vie, demande Bharadvāja. C’est l’āme individuelle
qui soutient le corps, répond Bhṛgu. Cette āme individuelle est
l’āme suprême, qui réside dans le corps comme une goutte d’eau sur un
lotus. Cette āme ne meurt pas à la mort du corps, mais se réincarne dans
un autre corps. (= ślokas)
12. 181. Bharadvāja demande comment la division en castes est
possible. Brahmā a créé tous les hommes brahmanes, répond Bhṛgu.
Mais certains, en conséquence de leurs actes, se sont laissé dominer par
rajas, et sont devenus kṣatriya. D’autres, dominés à la fois par sattva
et rajas, sont devenus vaiśya. D’autres enfin, dominés par tamas, sont
devenus śūdra. (= ślokas)
12. 182. Par quels
actes devient-on brahmane, kṣatriya, vaiśya ou śūdra,
demande Bharadvāja. Bhṛgu décrit le comportement caractéristique
des quatre castes. La conduite à tenir pour s’absorber en brahman. (= ślokas)
12. 183. Le mensonge est une forme de tamas, continue Bhṛgu, il
conduit à l’enfer. Le bonheur est désirable, c’est un attribut de l’āme,
il a la vertu pour racine. Et pourtant, rétorque Bharadvāja, les ṛṣi
ne semblent pas chercher le bonheur : ils semblent engagés dans une voie qui
promet une meilleure récompense. Bhṛgu précise : du mensonge naît
tamas. ceux qui sont dominés par tamas ne sont jamais heureux et sont
affligés de nombreux maux. Ce n’est pas le cas au ciel, où règne le bonheur. (= ślokas)
12. 184. Bharadvāja interroge Bhṛgu sur le don, sur le
devoir. Il l’interroge ensuite sur les quatre périodes de la vie. Bhṛgu
explique ce qu’est la période des études brāhmaniques, puis la période
de la vie domestique avec les devoirs propres à chacune d’entre elles. (= ślokas)
12. 185. Il parle ensuite de la période de la vie érémitique, puis
de celle du détachement qui mène à brahman. Bhṛgu ensuite décrit le
monde de l’au delà, la “région du nord”, où seuls vont les justes. Bharadvaja
se déclare satisfait de cet enseignement. (=
ślokas)
12. 186. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma comment
il faut se conduire. Bhīṣma décrit la conduite que doit suivre
l’homme sage. (= ślokas)
12. 187. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la connaissance
de l’āme. Bhīṣma montre comment la création est constituée
des cinq éléments, et comment ils donnent les cinq sens dans le corps humain.
L’esprit est le sixième sens, il introduit le doute, l’intelligence le
septième, elle introduit la décision. L’āme est le témoin.
L’intelligence s’appuie sur les sens et sur les trois tendances. Effet des
trois tendances sur l’homme. Liens entre l’intelligence et l’āme. Quand
l’āme, grâce à l’intelligence, restreint ce qui vient des sens, elle
devient manifeste. Ainsi ceux qui savent que leur āme est indépendante
du monde et qu’elle est l’Unique, sont libérés. (=
ślokas)
12. 188. Bhīṣma expose la technique de la méditation.
Vivant à l’écart, immobile comme un morceau de bois, repoussant les
perceptions, abandonnant tout, sans désirs, il faut se laisser ravir par la
méditation. Il faut fixer son esprit sur le chemin de la méditation. L’esprit
a tendance à errer, mais il faut le fixer dans la méditation, et contrôler
tous ses sens. C’est ainsi que l’on atteint le nirvāṇa. (= ślokas)
12. 189. Yudhiṣṭhira demande quels sont les mérites de
la récitation silencieuse. Bhīṣma explique qu’il faut d’abord
maītriser ses sens, renoncer, méditer. La récitation silencieuse de la
gāyatrī amènera alors automatiquement à la contemplation de
brahman, et elle cessera d’être nécessaire. Quand on est absorbé dans la
contemplation, la méditation elle-même n’a plus d’objet : on est délivré. (= ślokas)
12. 190. Y a-t-il d’autres fins possibles pour ceux qui pratiquent
la récitation silencieuse, demande Yudhiṣṭhira. Oui, répond
Bhīṣma, ils vont dans les différents enfers, s’ils ne suivent pas
les règles de discipline, s’ils n’ont pas la foi, s’ils sont orgueilleux,
s’ils cherchent des avantages personnels, s’ils n’ont pas de ferme conviction. (= ślokas)
12. 191. Quels sont ces enfers, demande Yudhiṣṭhira.
Tout est enfer, répond Bhīṣma, même les paradis des Dieux, comparé
au monde de brahman. Là, il n’y a plus de changement, rien de désagréable ni
d’agréable, on est au delà de l’atteinte des trois tendances, libéré des
sens. Il n’y a plus de distinction entre celui qui sait, ce qui est su et
l’acte de savoir, le temps ne commande plus. Il n’y a plus ni joie ni peine.
On dit que c’est la région suprême. (= ślokas)
12. 192. Bhīṣma
racoonte l’Entretien d’un brahmane avec Ikṣvāku, Yama, le Temps
et
12. 193. Yudhiṣṭhira demande ce que le brahmane et Ikṣvāku
ont dit après la plaidoirie de Virūpa. Le brahmane, répond Bhīṣma,
a dit à Ikṣvāku : avec mes mérites, tu obtiendras le ciel :
laisse-moi maintenant poursuivre mes récitations. Si tu n’as plus les mérites
acquis par ta récitation, puisque tu me les as donnés, et si tu désire
continuer, répond Ikṣvāku, faisons-le ensemble, et partageons les
mérites. Et le brahmane accepte. Les deux alors pratiquent la récitation
ensemble, concentrant leur esprit et rentrant en eux-mêmes, parfaitement
immobiles et absorbés. Brahmā les reçoit en disant : ceux qui pratiquent
la récitation atteignent à la même fin que les yogi, à la différence que
Brahmā lui-même leur souhaite la bienvenue. Et le brahmane et Ikṣvāku
entrent dans la bouche de Brahmā. Voilà la récompense et la fin de ceux
qui pratiquent la récitation. (= ślokas)
12. 194. Yudhiṣṭhira demande quels sont les fruits du
Yoga de la connaissance. Bhīṣma rapporte l’Entretien de Manu
avec Bṛhaspati. Bṛhaspati demande à son maître Manu quels
sont les fruits de la connaissance. Normalement, répond Manu on recherche le
plaisir et on évite la peine. Mais la recherche de la connaissance vient d’un
désir d’éviter à la fois le plaisir et la peine. Pour cela, il faut se
libérer du désir et renoncer aux actes. Renoncer aux actes, c’est ne pas
s’attacher à leurs fruits. Les actes possèdent les trois tendances (sattva,
rajas, tamas) et conduisent à la réincarnation. Ils sont produits par le
corps, et on en jouit par son corps. Le corps est l’infrastructure du plaisir
comme de la peine. Les fruits des actes, bons ou mauvais, commis dans une
existence antérieure, conditionnent l’existence actuelle. Mais, il y a une
réalité supérieure, brahman, le non-manifesté, ni masculin, ni féminin, ni
meutre, ni existant, ni non-existant. (=
ślokas)
12. 195. Manu décrit brahman. brahman est au dessus des sens : il
faut donc, pour le connaître, maītriser ses sens, rentrer en soi-même.
L’āme est la cause de l’acte, de celui qui le fait, de ce dont il est
fait, du lieu et du moment où il est fait, des attentes qu’il entraîne.
brahman est la cause suprême. Les fruits des actes ont leur siège dans le
corps, la connaissance également. Dans le corps, les sens sont subordonnés à
la connaissance. L’āme n’est pas sujette à la destruction : au cours des
réincarnations, elle passe d’un corps à l’autre, teintée par les actes
accomplis au cours des existences. En se réincarnant, le corps retrouve les
conséquences, bonnes et mauvaises, des actes commis au cours de la vie
antérieure. L’āme n’est pas perceptible, mais elle peut être objet de
compréhension. (= ślokas)
12. 196. L’āme habite dans le corps, elle est distincte des
sens, ils ne peuvent l’appréhender. Mais on peut la comprendre à la lumière
de la connaissance. On ne peut voir l’āme quand elle quitte un corps
pour entrer dans un autre, mais elle est accompagnée des fruits des actes
antérieurs. (= ślokas)
12. 197. Pour voir l’āme par la connaissance, continue Manu, il
faut d’abord que les péchés soient détruits. Il faut, ensuite, maītriser
ses sens, et pour cela détacher son esprit des objets perceptibles. Et,
naturellement, il faut être entièrement libre de désir. Alors l’esprit
atteint à la compréhension, et l’on atteint brahman. Les objets perceptibles
peuvent être rappelés dans l’esprit, l’esprit dans la compréhension, la
compréhension dans l’āme, l’āme dans l’Absolu (brahman). (= ślokas)
12. 198. Le remède à la peine est de ne pas s’en préoccuper,
continue Manu. Mais, en fait, il faut éviter à la fois la peine et le
bonheur. Les possessions terrestres sont acquises et conservées avec peine :
leur perte n’est donc pas un malheur. L’esprit est un attribut de la
connaissance. Quand il s’unit aux facultés de connaissance, la compréhension
se forme. Et la compréhension, quand elle est dirigée vers l’esprit, connaît
brahman par la méditation ou le Yoga. La compréhension, rappelée dans
l’esprit, quand elle aboutit à une contemplation libérée des objets des sens,
méne à la connaissance de brahman. Dans le sommeil profond, les cinq sens
continuent d’exister, mais sont libérés de leurs fonctions, de même brahman
existe au dessus de la nature manifestée, sans attributs. Ainsi, c’est en
s’abstenant des attributs qu’on atteint la délivrance. (= ślokas)
12. 199. De la connaissance naît le désir, poursuit Manu, du désir
la résolution, de la résolution l’action, de l’action ses fruits. La
destruction de la connaissance amène à la vision de brahman. Viṣṇu
est supérieur au temps, il est le brahman suprême. Le renoncement aux actes
conduit à la délivrance. brahman ne peut pas être connu par les Veda ni par
l’étude, car il transcende tout ce que l’on peut comprendre. Il ne faut
désirer rien d’autre que brahman, on ne le connaît que par inférence, par
l’intelligence subtile. La compréhension purifie l’esprit, l’esprit contrôle
les sens : ainsi on peut atteindre brahman. (=
ślokas)
12. 200. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur Viṣṇu.
Bhīṣma donne le Récit de la création. Viṣṇu est
appelé Puruṣa, il pénètre tout, s’étant fait multiple. Il créa les cinq
éléments, puis se reposa, étendu sur l’eau. Il créa alors le sentiment du
moi, la première de toutes les créatures. Après cela, un lotus sortit de son nombril.
De ce lotus, sortit Brahmā, puis l’Asura Madhu, qui s’attaqua à
Brahmā. Viṣṇu le tua. Brahmā créa les sept ṛṣi
: Marīci, Atri, Aṅgiras, Pulatsya, Pulaha, Kratu, et, de son
orteil, Dakṣa, le père de toutes les créatures. Marīci créa
Kaśyapa. Dakṣa eut d’abord 13 filles, dont Diti, que Kaśyapa
épousa. Kaśyapa eut avec les différentes filles de Dakṣa toutes
les créatures, les hommes, les gandharva, les oiseaux, les serpents, le
bétail, les poissons, les arbres et les plantes, les āditya d’Aditi,
parmi lesquels Viṣṇu prit naissance sous la forme d’un nain, les
Asuras de Diti et Danu. Dakṣa eut ensuite 10 filles qu’épousa Dharma et
dont naquirent les Vasu, les Rudra, les Sādhya et les Marut. Dakṣa
eut ensuite 27 filles qu’il donna à Soma. Viṣṇu créa le jour et
la nuit, les saisons, les nuages, la terre avec tout ce qu’elle comporte. De
sa bouche, il créa cent brahmanes, de ses bras cent kṣatriya, de sa
cuisse cent vaiśya et de ses pieds cent śūdra. Puis Viṣṇu
établit Brahmā seigneur et maître des créatures et dispensateur du Veda,
Yama maître des mānes, Kubera maître des richesses, Varuṇa maître
des eaux, Indra maître des Dieux. Au tout début, à l’āge d’or, on ne
connaissait pas la mort, le sexe n’était pas nécessaire, on pouvait engendrer
par la simple force de la volonté. A l’āge suivant, treta, les enfants
étaient engendrés par un simple contact. Il fallut attendre l’āge treta
pour que le rapprochement sexuel devienne nécessaire. A l’āge kṛta,
les hommes doivent se marier et vivre en couple. (=
ślokas)
12. 201. Yudhiṣṭhira veut en savoir plus sur les ṛṣi.
Bhīṣma décrit en détail la descendance des sept ṛṣi. (= ślokas)
12. 202. Yudhiṣṭhira
interroge Bhīṣma sur Viṣṇu. Bhīṣma rapporte
ce que lui en a dit Kaśyapa. Les Dieux étaient pressés par les Asuras.
Ils se réfugient auprès de Brahmā. Brahmā envoie Viṣṇu,
sous la forme d’un sanglier. Les Asuras l’attaquent, le saisissent, mais
n’arrivent pas à le déplacer. Le sanglier pousse des cris terribles,
l’univers tremble, les Asuras tombent pétrifiés, le sanglier les déchire de
ses sabots. Les Dieux demandent à Brahmā quel est ce bruit. Brahmā
prononce l’éloge de Viṣṇu. (=
ślokas)
12. 203. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur le
Yoga. Bhīṣma rapporte l’Entretien sur la délivrance d’un maître
avec son disciple. Pour répondre aux questions de son disciple, le maître
fait l’éloge de Kṛṣṇa. Il est la roue du temps, sans début
ni fin. Au début d’un yuga, il crée la matière primordiale dont naissent
toutes les créatures. En même temps que les créatures, la connaissance des
règles qui les gouvernent. Les ṛṣi redécouvrent les Veda et leurs
divisions, et les transmettent. Mais, ni les Dieux, ni les ṛṣi,
ne peuvent appréhender brahman. Seul Viṣṇu le peut. Et c’est de
lui que la science de la délivrance provient. De la matière primordiale non
manifestée naît le sentiment du moi. Du sentiment du moi, les cinq éléments
primordiaux. De ceux-ci, les cinq organes des sens, les cinq organes d’action
et l’esprit, puis les cinq objets des sens (éléments subtils). L’existence
vient donc du non manifesté, qui réside dans ce qui est l’āme de tous
les êtres existants. Cette āme est le principe de connaissance. Le corps
lui fournit le moyen d’acquérir la connaissance. De même que le feu réside
dans un morceau de bois, mais ne peut être vu, de même l’āme réside dans
le corps, mais ne peut être vue. C’est le Yoga qui la révèle. L’āme ne
peut exister sans corps. A la mort, elle passe dans un autre corps avec tout
le poids des actes antérieurs. C’est même le poids de ces actes qui conditionne
la renaissance. (= ślokas)
12. 204. L’āme individuelle est éternelle et indestructible,
continue le maître. Elle est sans attributs. Si elle perçoit les objets des
sens, c’est par suite de ses actions passées. Et, ainsi, elle est engagée
dans le cycle des réincarnations, où elle est chargée du fruit de ses actes
nouveaux. A la mort, l’āme individuelle, selon les fruits de ses actes
passés, trouve un autre corps. Mais il faut bien voir que l’āme
elle-même n’est pas modifiée par ces fruits, et, si tout ce qui contribue à
sa misère est consumé par le feu de la connaissance, elle échappe à
l’obligation de renaître. (= ślokas)
12. 205. Le maître montre la voie du non-agir. Il faut que ses
propres actes créent un chemin vers la libération, et pour cela, il faut pratiquer
un détachement total. La nourriture ne doit être considérée que comme un
moyen de rester en vie, toutes les nourritures se valent pour cela. Il faut
ensuite maītriser ses sens. C’est le sentiment du moi qui induit à agir.
Les trois tendances et leurs effets. Il faut examiner l’effet de ces trois
tendances en soi-même. Le disciple demande quels effets sont à éviter. Ceux
du tamas (actes accomplis par cupidité et colère) et du rajas (actes
injustes, actes accomplis par désir, et avec des buts matériels) sont à
éviter, seuls les effets du sattva (actes purs, teintés de bonté) sont à
rechercher. (= ślokas)
12. 206. Quand on a détruit en soi les effets du tamas et du rajas,
et que l’on a atteint la pureté du sattva, on arrive à la connaissance de
l’Être Suprème (Viṣṇu). Sinon, on s’écarte de la connaissance, on
cède au désir, on devient orgueilleux et egoïste, on commet toutes sortes
d’actes d’où naissent des liens d’attachement qui sont source de malheur et
de peine, et de l’obligation de renaître. Et l’āme doit se réincarner
dans une matrice souillée par le sang et l’urine. Il faut donc éviter
particulièrement les femmes, incarnation des sens : c’est à cause du désir
que les hommes ont d’elles, que naissent les enfants. Il ne faut pas
s’attacher à cette vermine qu’on appelle les enfants : ils naissent sous
l’influence des actes de leur vie antérieure et ne sont pas nos enfants.
L’āme obtient un nouveau corps en conséquence des actes antérieurs. Elle
renaît misérable de devoir accepter un nouveau corps. Il faut donc tout faire
pour maītriser les sens. (= ślokas)
12. 207. Voici les règles à suivre pour atteindre brahman, poursuit
le maître : il faut maītriser le désir dès qu’il se manifeste. Il faut
éviter les femmes. Comment fonctionne le désir charnel : les vaisseaux
irriguant le corps. Le vaisseau manovahā qui prend son origine dans le
cœur (l’esprit) et collecte le liquide séminal créé par le désir et les
aliments qui nourissent le corps. Qui restreint ses désirs et, au moment de
la mort, dirige ses souffles vitaux vers le manovahā, n’a plus à
renaître.
(= ślokas)
12. 208. L’homme avisé, poursuit le maître, voyant le monde sous
l’emprise de la naissance et de la mort, de la maladie, de la peine, pratiquera
un total détachement et ne commettra que des actes bons. Il sera en paix avec
toutes les créatures et maītrisera ses paroles, son corps, son esprit.
Ainsi, il atteindra la délivrance. Par le Yoga, il comprendra comment
l’āme est unie aux trois tendances et séparée d’elles : il atteindra
alors brahman. (= ślokas)
12. 209. On peut, poursuit le maître, vouloir rester perpétuellement
éveillé, pour éviter les fautes commises en rêvant. Lorsque les sens sont
exténués de fatigue, les rêves se produisent, car l’esprit n’est jamais en
repos. Or l’esprit ne perd rien de ce qui l’a marqué, les images des rêves
viennent des impressions accumulées durant d’innombrables existences. Mais si
l’esprit est pur, l’āme dans le corps devient brahman et prend ses attributs
: connaissance pure, splendeur, permanence. (=
ślokas)
12. 210. Le détachement de l’action conduit à brahman. Puruṣa
et Prakṛti sont tous deux sans commencement ni fin, inconnaissables,
éternels et indestructibles. Mais Prakṛti possède les trois tendances
et est engagée dans la création, alors que Puruṣa transcende toutes les
qualités : il appréhende les transformations de Prakṛti. L’āme est
investie par les trois tendances, mais elle ne leur est pas identique.
L’univers est envahi par la puissance du Yoga qui y circule secrètement, le
résultat du Yoga est la connaissance. Description des différentes manières de
pratiquer le Yoga et de leurs effets. (=
ślokas)
12. 211. Yudhiṣṭhira demande par quelle conduite Janaka
a atteint la délivrance. Bhīṣma raconte l’Histoire de Janaka.
Un roi de Mithila, du nom de Janaka, était engagé dans la recherche de
brahman. Une centaine de maîtres spirituels l’enseignaient, mais il n’en
était pas très content. Arriva un grand ascète parfaitement accompli,
Pañcaśikha, un disciple d’āsuri. Il se nourrissait du lait de
Kapilā, la femme d’āsuri, et en était donc appelé le fils. Il
défait les cent maîtres spirituels par ses arguments, et Janaka s’attache à
lui. Pañcaśikha l’enseigne sur la religion de délivrance exposée dans
les traités Sāṃkhya. Il explique les inconvénients de naître, ceux
des actes religieux, ceux des différents stades de la vie. Il montre
l’existence de l’āme, distincte du corps, et qui lui survit. Le corps
matériel produit l’esprit et ses attributs : perception, mémoire,
imagination. Le fait que le corps ne disparaisse pas immédiatement après la
mort, prouve que c’est quelque chose de différent du corps qui a disparu.
L’āme a donc une existence séparée du corps. Réfutation des doctrines
boudhistes. Le corps n’a donc pas d’importance, et ceux qui, par le Yoga,
transcendent la dépendance au corps obtiennent la libération. (= ślokas)
12. 212. Pañcaśikha
continue son enseignement. L’esprit est la cause des cinq sens : il existe
dans trois états, le plaisir, la peine et l’absence de plaisir ou de peine.
Sur les sens reposent les actes, le renoncement et la certitude de la vérité.
L’association du corps et des sens n’est pas l’āme. Si l’on considère
tout objet matériel comme étant fondamentalement différent de l’āme, on
cesse de s’y attacher. Exposé de la science du renoncement. Et de la
sainteté. Les onze organes des sens. Chaque perception exige trois éléments :
un organe de perception, sa fonction particulière et un esprit sur lequel
cette fonction agit. Les états de conscience entraînés par les perceptions
appartiennent aux trois tendances, sattva, rajas et tamas, suivant leurs
effets. Les onze organes des sens existent de façon séparée de l’āme. La
délivrance, c’est quand l’āme individuelle est reçue dans l’āme
universelle, comme les rivières dans l’océan. En renonçant à tout ce qui nous
attache, on est délivré, on devient incapable de différenciation, et l’on
atteint la délivrance. Janaka suit les enseignements de Pañcaśikha et
atteint la délivrance. (= ślokas)
12. 213. Comment obtient-on le bonheur, demande Yudhiṣṭhira.
La maītrise de soi, répond Bhīṣma, est la première condition.
Les effets de la maītrise de soi. (=
ślokas)
12. 214. Le jeūne fait-il partie de l’ascèse, demande Yudhiṣṭhira.
S’abstenir de nourriture, répond Bhīṣma, n’est pas vraiment
l’ascèse. L’ascèse, c’est la renonciation aux actes et l’humilité. Si l’on
mange une seule fois par jour, à heure fixe, c’est comme si l’on
jeūnait. En ne mangeant jamais de viande, en ne mangeant que les restes,
après que les Dieux et les hôtes sont nourris, on atteint des mondes de
félicité dans l’autre vie. (= ślokas)
12. 215. Les actes s’attachent à l’homme, mais est-ce l’homme qui en
est l’auteur ?. Bhīṣma raconte l’Entretien entre Prahlāda
et Indra. Prahlāda, le chef des Asuras, avait atteint un haut degré
de renoncement et de sainteté, et ne se préoccupait pas des conditions
matérielles dans lesquelles il vivait. Il explique à Indra que c’est parce
qu’il ne se considère pas lui-même comme l’auteur de ses actions. Toute chose
a son origine dans la nature. (= ślokas)
12. 216. Yudhiṣṭhira demande comment un roi, quand il a
perdu sa prospérité, doit se comporter. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Indra et Bali. Indra demande à Brahmā où il peut trouver l’Asura
Bali pour le combattre. Brahmā lui indique où le trouver, et lui
recommande - 252 - de ne pas le tuer, mais de l’interroger. Indra trouve Bali
caché sous la forme d’un āne. Où sont les insignes de ta puissance, lui
demande Indra en se moquant de lui. Tu ne vois plus les signes de ma
puissance, lui répond Bali, je les ai enterrés dans une grotte. Quand mon
temps reviendra, tu les verras de nouveau. Ne te moque pas de moi : les sages
ne se plaignent pas dans le malheur ni ne se réjouissent dans le bonheur. (= ślokas)
12. 217. Indra continue à se moquer : ne regrettes-tu rien ?. Tout
est transitoire, répond Bali, la mort attend toute créature : quand on sait
cela, on ne peut rien regretter. Et cette sagesse conduit à la délivrance.
Pour moi, je reste le même, indifférent, devant le succès ou l’échec. De
toutes façons, le temps emporte tout. Alors, pourquoi éprouver de la joie, de
l’orgueil ou de la colère ?. Comment éprouverais-je de la peine devant ma
situation présente : le destin l’a ordonnée. Elle n’est pas le résultat de
mes propres actes !. La prospérité survient, elle disparaît, c’est l’œuvre du
temps. Et ta prospérité actuelle est l’œuvre du temps. Nous ne sommes pas les
auteurs, c’est le temps qui nous agit. Le temps est brahman. Bien des Indra ont
été détruits, et toi-même seras détruit, quand ton heure viendra. Ainsi,
pourquoi te moquer ?
12. 218. Śrī, la
déesse de la prospérité sort du corps de Bali. Indra s’étonne et l’interroge.
Pourquoi a-t-elle délaissé Bali ?. Je vis de vérité, de dons, de vœux, de
pénitence, de prouesses et de vertu, répond-elle, et Bali s’en est écarté.
Comment te garder pour toujours, demande Indra. Assigne-moi une demeure,
demande Śrī. Indra lui fixe la terre pour un quart, les eaux pour
un quart, le feu pour un quart, les hommes de bien pour un quart, et promet
de punir tous ceux qui l’offenseront. Bali, alors, déclare qu’il vaincra tous
les Dieux et retrouvera sa puissance quand le soleil ne brillera plus que sur
la région de brahman, le mont Meru. Indra le congédie : le soleil suivra
toujours sa course !
12. 219. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Indra et Namuci. L’Asura Namuci avait perdu
sa prospérité, mais restait serein. Indra lui demande comment il se sent.
Namuci répond qu’il n’éprouve aucune peine : il se laisse agir par le
créateur et va où il est poussé. Ce qui doit arriver arrive. Il accepte d’un
cœur égal ce qui arrive et ne fait pas d’efforts pour obtenir un sort
différent. Le sage ne s’afflige jamais, comme il ne se réjouit jamais. (= ślokas)
12. 220. Que doit faire celui qui est tombé dans la détresse,
abandonné par ses amis, demande Yudhiṣṭhira. La force d’āme
est la meilleure solution, répond Bhīṣma. Continuer à agir
droitement amène la prospérité. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Indra et Bali. L’Asura Bali, après avoir régné sur la création est
défait, grâce à Viṣṇu, et Indra - 253 - prend sa place. Indra
rencontre Bali et lui demande pourquoi il ne montre aucun regret de sa
position antérieure et se moque de lui. Tu n’es pour rien dans cette victoire,
répond Bali. Ce n’est pas le résultat de tes actes ni celui des miens. Ce que
je suis aujourd’hui, tu le seras demain. Tout est le résultat de l’action du
temps. Si tu te regardes toimême comme l’auteur de ce qui t’arrive, tu vas au
devant de cruelles désillusions. C’est le temps qui meut toutes choses. Le
temps te détruira également quand ce sera ton heure. Beaucoup de rois,
d’Asuras ont atteint avant toi une haute position, tous l’ont perdue. Et
pourtant, ils te ressemblaient tous par leur splendeur et leurs qualités,
mais ne montraient aucun orgueil. Et le temps les a tous balayés. Toi aussi,
Indra, tu devras quitter cette terre : et si tu ne chasses pas orgueil et
attachement, tu ne pourras supporter la peine de perdre tes privilèges.
Apprends à rester égal dans la peine et dans la joie, à mépriser le présent
et le futur, à vivre dans le présent. Pourquoi te moques-tu de moi, alors que
c’est le temps qui m’a mis dans cet état d’infériorité ?. Ainsi, j’ai atteint
la tranquillité et je supporte tes moqueries. On rencontre dans la vie gain
et perte, bonheur et malheur, naissance et mort, liberté et captivité mais on
n’est pas leur auteur : c’est le temps qui agit. Indra félicite Bali de sa
force d’āme et fait l’éloge du temps. (=
ślokas)
12. 221. Yudhiṣṭhira demande quels sont les signes d’une
future grandeur ou d’une future chute. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Śrī et Indra. Nārada fait ses ablutions dans
12. 222. Comment
atteint-on brahman, demande Yudhiṣṭhira. Par le nonagir, le
contrôle des sens et l’austérité, répond Bhīṣma, et il cite l’Entretien
entre Jaigiśavya et Asita. Asita Devala interroge Jaigiśavya.
Tu ne te réjouis pas quand on te félicite, tu ne te mets pas en colère quand
on te blāme : pourquoi ?. Jaigiśavya décrit la conduite des sages
et montre comment la louange ou le blāme ne peuvent les affecter,
puisqu’ils ont conscience de faire ce qu’ils doivent. Ils connaissent la joie
et atteignent les mondes de Brahmā. (=
ślokas)
12. 223. Y a-t-il quelqu’un qui plaise à tout le monde et soit
parfaitement accompli, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma
rapporte Les paroles de Kṛṣṇa à Ugrasena. Tout le
monde chante les louanges de Nārada. Quels sont ses mérites, demande
Ugrasena. Kṛṣṇa décrit les mérites de Nārada. (= ślokas)
12. 224. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur la
création du monde et son fonctionnement. Bhīṣma rapporte L’enseignement
de Vyāsa à son fils Śuka. Seul Brahmā existe avant la
création. Les divisions du temps. Les quatre āges. La
création. Rapports entre l’effort humain, le destin et la nature. Effets
des austérités. La prééminence du Veda. La connaissance du brahman. Le temps. (= ślokas)
12. 225. La dissolution. (=
ślokas)
12. 226. Les devoirs du brahmane. Exemples de rois qui ont acquis
l’immortalité par leur générosité envers les brahmanes. (= ślokas)
12. 227. Les devoirs du brahmane (suite). Comment traverser la
rivière du temps. (= ślokas)
12. 228. Les moyens d’obtenir la délivrance. Le corps humain comparé
à un char permettant d’atteindre au brahman. Le Yoga, ses étapes et les
pouvoirs qui y sont attachés. Le Yoga et l’école du Samkhyā. (= ślokas)
12. 229. La sagesse permet d’atteindre la délivrance. La hiérarchie
des créatures. Les meilleurs sont versés dans le Veda et attachés à l’étude
de l’āme. (= ślokas)
12. 230. Les actes obligatoires et facultatifs. La cause des actes.
Le brahman est la cause des actes (religieux), mais ces actes ne permettent
pas de le découvrir. Le comportement des hommes dans les quatre āges. (= ślokas)
12. 231. La doctrine du Sāṃkhya. Le corps humain comprend
la matière (les cinq éléments), les sens, l’esprit, la connaissance,
l’āme. Leurs rapports. Quand on voit sa propre āme en toutes
choses, et toutes choses dans sa propre āme, on atteint au brahman.
Description du brahman (le Cela). L’āme est brahman. (= ślokas)
12. 232. La voie du Yoga.
Les obstacles au Yoga et comment les maītriser. Maītrise des sens,
de l’esprit, concentration, méditation sur brahman, que l’on finit par
percevoir. Les pouvoirs acquis par le Yoga. Mais l’important est la
connaissance. La conduite du yogi et comment il atteint la délivrance. (= ślokas)
12. 233. Pravṛtti (les actes) et Nivṛtti (le non-agir).
Les actes entraînent la destruction, le non-agir (ou connaissance), la
délivrance. Les effets de la connaissance. (=
ślokas)
12. 234. La conduite de l’étudiant brāhmanique. (= ślokas)
12. 235. La conduite du maître de maison. (=
ślokas)
12. 236. La conduite de l’ermite itinérant et du renonçant. (= ślokas)
12. 237. La conduite du yogi. (=
ślokas)
12. 238. L’āme Universelle est présente dans toute āme
individuelle. Seuls ceux qui suivent la voie du Yoga peuvent la voir. (= ślokas)
12. 239. Les cinq éléments. Leur répartition dans le corps, les
sens. L’activité de l’esprit, de l’intelligence, de l’āme. Les trois
tendances et leurs attributs. (= ślokas)
12. 240. L’esprit, l’intelligence et l’āme. La maītrise
des sens par l’esprit permet de voir l’āme. Il existe un état d’union
entre l’āme individuelle et l’āme Universelle. (= ślokas)
12. 241. La connaissance de l’āme, obtenue par le Yoga, conduit
à la délivrance. (= ślokas)
12. 242. Le devoir
premier, c’est de maītriser ses sens, de n’attacher aucune importance
aux objets extérieurs et de méditer. Comment traverser la rivière de la vie. (= ślokas)
12. 243. Il ne suffit pas d’accomplir des sacrifices et des rites
religieux pour obtenir la libération. Il faut se libérer des désirs, fixer
son esprit sur l’āme et pratiquer le Yoga. (=
ślokas)
12. 244. Les cinq éléments, leur répartition dans le corps. Les sens
et les objets ds sens. (= ślokas)
12. 245. Le yogi perçoit l’āme habillée d’un corps subtil,
différent du corps grossier. (= ślokas)
12. 246. L’arbre du désir. Le corps comme une ville. (= ślokas)
12. 247. Les cinquante propriétés des éléments, les neuf propriétés
de l’esprit, les cinq propriétés de l’intelligence. Fin de l’enseignement de
Vyāsa à son fils Śuka. (= ślokas)
12. 248. Qu’est-ce que la mort, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma raconte l’Histoire du roi Anukaṃpaka. Ce roi
avait été vaincu par son ennemi, fait prisonnier, son fils avait été tué. Il
rencontre Nārada et lui raconte ses malheurs. Nārada lui raconte
l’histoire suivante : Brahmā avait créé un grand nombre de créatures, et
elles ne connaissaient pas la mort. La terre était surchargée. Alors,
Brahmā se mit en colère, et un feu sortit de lui, qui commença à
détruire l’univers. (= ślokas)
12. 249. Śiva intervint, et Brahmā lui avoua qu’il ne
savait pas comment faire autrement pour soulager la terre de son fardeau.
Śiva le conjure de faire cesser cette destruction totale, et Brahmā
accepte. Une femme sort alors du corps de Brahmā. Brahmā la salue :
Ô Mort, détruis les créatures !
12. 250.
12. 251. Qu’est-ce que une conduite juste, demande Yudhiṣṭhira.
Ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas qu’ils vous fassent,
répond Bhīṣma. (= ślokas)
12. 252 Mais le devoir varie suivant les époques et les situations.
La même conduite peut être méritoire pour l’un, mauvaise pour un autre.
Comment s’y retrouver ?
12. 253. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Tulādhāra et Jājali.
L’ermite Jājali se livre à des austérités farouches. Alors qu’il médite,
complètement immobile, deux oiseaux construisent leur nid dans son chignon.
Il restera immobile le temps qu’ils fassent leurs œufs, que leurs petits
naissent et grandissent, et prennent leur envol. Mais l’orgueil l’envahit :
j’ai acquis de grands mérites !. Tu n’arrives pas à la cheville du marchand
Tulādhāra, l’avertit une voix céleste. Jājali se rend à
Varanasi, où il rencontre Tulādhāra. Celui-ci l’attendait. (= ślokas)
12. 254. Comment as-tu acquis ta science, demande Jājali ?. Je
sais, répond Tulādhāra que la conduite juste, de tous temps,
consiste dans la bienveillance à l’égard de toutes les créatures, et je vis
en accord avec ce principe de non-violence. Je vois tout les êtres d’un œil
égal, sans les blāmer ni les louer. Je ne crains personne et personne ne
me craint, je n’ai ni désirs ni aversions. J’évite tous les actes qui peuvent
blesser des créatures. (= ślokas)
12. 255 Tulādhāra s’élève contre les sacrifices où un
animal est mis à mort. Les conditions d’un sacrifice pur. Les deux sortes de
sacrifices et leurs fruits. Le renoncement conduit à la délivrance. (= ślokas)
12. 256. Et les oiseaux que tu as accueillis dans ton chignon sont
signe que tu as compris la voie de la bienveillance envers toutes les
créatures. Éloge de la foi. (= ślokas)
12. 257. Bhīṣma rapporte les strophes du roi Vicakhnu sur
le sacrifice et la non-violence. (= ślokas)
12. 258. Yudhiṣṭhira demande comment juger si un acte
doit être accompli ou s’il faut y renoncer. Bhīṣma cite l’Histoire
de Cirakāra. Cirakāra réfléchissait longtemps avant
d’entreprendre quoique ce soit, et on le - 257 - traitait de paresseux ou de
fou. Un jour, son père Gautama relève une faute grave chez sa femme et
demande à Cirakāra de la tuer, puis part dans la forêt. Cirakāra
réfléchit longtemps devant ce conflit de devoirs : obéir à son père et
protéger sa mère, et pèse soigneusement le pour et le contre. Quand son père
revient, plusieurs jours après, Cirakāra ne s’est toujours pas décidé :
mais son père avait réfléchi de son côté et compris la folie de son ordre. Il
le félicite d’avoir pris tant de temps à réfléchir et d’avoir ainsi évité le
pire. Ainsi, il faut toujours réfléchir soigneusement avant d’entreprendre
une action. (= ślokas)
12. 259. Comment un roi peut-il protéger ses sujets sans faire de
mal à personne, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte
l’Entretien entre Dyumatsena et son fils Satyavant. Dyumatsena a
condamné à mort quelques uns de ses sujets. Satyavant proteste : Mettre
quelqu’un à mort ne peut jamais être un acte juste. Il faut bien faire régner
l’ordre, rétorque Dyumatsena !. Il y a d’autres moyens que la mort, et même
les plus mauvais peuvent se repentir. D’autre part, tuer un homme revient à
tuer aussi ceux qui dépendent de lui. Enfin, si un roi a une conduite juste,
ses sujets suivront son exemple. Le roi doit toujours avoir une conduite
non-violente. (= ślokas)
12. 260. Yudhiṣṭhira demande si le renoncement est
préférable à la vie domestique. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Kapila et la vache. Le roi Nahuṣa s’apprêtait à sacrifier une
vache. Kapila, voyant cela, dit : Honte aux veda !. Un sage du nom de
Syūmaraśmi entre alors dans la vache et commence à discuter avec
Kapila. Les Veda autorisent le sacrifice d’animaux, comment peut-on les
mettre en doute ?. Il n’y a rien de supérieur à la non-violence, déclare
Kapila. Le sacrifice est la racine du monde, répond Syūmaraśmi, et
les animaux qui conviennent au sacrifice sont énumérés dans le Veda : il n’y
a pas de scrupule à avoir. (= ślokas)
12. 261. Les fruits du sacrifice ne sont pas éternels, répond
Kapila. Au contraire, en menant une vie de renonçant, les sages atteignent
Brahmā par la voie de la connaissance, et cet achèvement est éternel.
Mais, rétorque Syūmaraśmi, la vie domestique, avec ses sacrifices
est la racine des autres modes de vie. Sans elle, rien n’est possible. Les
mantra védiques récités par les brahmanes sont nécessaires à la cohésion du
monde. Le renoncement est une doctrine subversive. Il y a des sacrifices
non-violents pour ceux qui veulent suivre la voie domestique, répond Kapila.
Il décrit la vie du renonçant. Il enseigne Syūmaraśmi. (= ślokas)
12. 262. Kapila montre
l’importance de la renonciation dans les quatre stades de la vie, décrit les
comportements que l’on doit avoir dans chacun, et montre que la vie de renonçant
et le Yoga seuls mènent à la délivrance. Description de la délivrance. (= ślokas)
12. 263. Yudhiṣṭhira demande la valeur relative des
trois buts de la vie, morale, affaires et plaisir. Bhīṣma rapporte
l’Entretien de Kundadhāra et de son adorateur. Un brahmane
cherche à devenir riche : pour cela, il se livre à de sévères austérités, et
adore toutes sortes de divinités, sans succès. Il se met à adorer le nuage
Kundadhāra dont il pense qu’il est proche des Dieux. Kundadhāra,
satisfait de cette adoration demande à Kubera de donner au brahmane, non pas
des richesses, mais la vertu. Le brahmane n’est pas trop content de ce don,
mais mène une vie de vertu et d’austérité et acquière par là une vision
divine. Il voit les rois tombés en enfer, les hommes enchaînés par le vice,
et remercie Kundadhāra de la faveur qu’il lui a faite en ne demandant
pas des richesses pour lui, mais la vertu. (=
ślokas)
12. 264. Quel est le sacrifice que l’on offre uniquement pour la
vertu, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Histoire
du brahmane qui vivait de glanage. Satya, un brahmane, est engagé dans un
sacrifice non-violent. Un daim, qui habitait dans la même forêt, se présente
à lui et demande à être sacrifié. Le brahmane refuse, mais le daim insiste et
lui procure une vision du ciel. Le brahmane se propose alors de sacrifier le
daim pour obtenir le ciel. Mais celui-ci n’était autre que Dharma, et les
mérites du brahmane diminuent considérablement pour avoir seulement formé la
pensée de tuer le daim. Il se reprend, et décide de pratiquer dorénavant la
non-violence. (= ślokas)
12. 265. Yudhiṣṭhira interroge Bhīṣma sur le
renoncement et la délivrance. Des objets des sens, répond Bhīṣma,
naît le désir, puis l’action, puis l’attachement. La vertu est oubliée, le
péché prend place. Mais ce n’est pas ainsi que l’on atteint au bonheur. Celui
qui, par contre, pratique la vertu, trouve le bonheur. Le fruit de la vertu
est la maītrise des sens. Elle conduit au renoncement. On acquièrt ainsi
l’œil de la connaissance, et, par là, la délivrance. (= ślokas)
12. 266. Quels sont les moyens d’obtenir la délivrance, demande
Yudhiṣṭhira. Contrôler les désirs, placer l’esprit sous le
contrôle de l’intelligence et l’intelligence sous celui de la connaissance,
puis la connaissance sous le contrôle de l’āme. Maītriser ses
paroles, son corps et son esprit conduit à la délivrance. (= ślokas)
12. 267. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada
et Asita Devala. Nārada interroge Asita Devala sur la création et la
destruction de l’univers. À partir des cinq éléments, et du temps, l’āme
suprême crée l’univers. De ces cinq éléments, du temps, du poids des actes
passés et de l’ignorance, naissent les créatures. Dans les cinq éléments, la
créature retourne après sa destruction. Les sens et leur fonctionnement. Les
trois tendances, les trois états de veille, de rêve et de sommeil profond.
Les réincarnations. À travers tout cela, l’āme reste immuable. Libérée
du fruit des actes, elle atteint brahman. C’est la délivrance. (= ślokas)
12. 268. Yudhiṣṭhira se demande comment il peut être
libéré de sa soif de puissance, qui a entraîné le massacre des siens.
Bhīṣma raconte les Paroles de Janaka à Māṇḍavya.
Bien que je sois roi, je ne possède rien, parce que je ne désire rien. C’est
le désir de posséder qui conduit à la peine, le détachement délivre de toute
anxiété.
(= ślokas)
12. 269. Quelle conduite suivre, demande Yudhiṣṭhira,
pour atteindre brahman. Bhīṣma décrit la conduite du renonçant. (= ślokas)
12. 270. Quand pourrais-je abandonner la royauté et mener une vie de
renonçant, demande Yudhiṣṭhira. Tout a une fin, répond Bhīṣma,
même les renaissances. L’āme, soumise aux effets des actes, voyage de
corps en corps. Quand elle réussit à éliminer les effets des actes par la
connaissance, elle atteint brahman. Bhīṣma raconte l’Histoire
de Vṛtra. Vṛtra a été vaincu par Indra. Toutefois, il ne se
désole pas de son infortune, il a eu la chance d’apercevoir Viṣṇu
pendant le combat, et cette vision l’a émerveillé. Il veut savoir si c’est
une récompense de ses austérités passées, et quels sont les fruits de
l’action.
(= ślokas)
12. 271. Uśanas, le chapelain des Asuras, lui répond en rendant
hommage à Viṣṇu. Sanatkumāra arrive et prononce l’éloge de
Viṣṇu. Considérations sur la durée d’un kalpa, la composition des
couleurs, du noir au blanc. Le passage de l’āme aux différentes
couleurs, jusqu’au blanc et à la délivrance. Vṛtra, ayant reçu cet
enseignement, se fond en Viṣṇu. Yudhiṣṭhira demande
si Kṛṣṇa est bien Viṣṇu. C’est bien le cas,
répond Bhīṣma. (= ślokas)
12. 272. Comment Vṛtra,
tellement dévoué à Viṣṇu, a-t-il pu être vaincu par Indra,
demande Yudhiṣṭhira. Indra affronte Vṛtra en présence des
Dieux et des ṛṣi, et le combat est rude. Vṛtra fait appel à
la magie, et Vasiṣṭha réconforte Indra. Śiva intervient et
une forte fièvre se saisit de Vṛtra. Śiva donne son énergie à
Indra.
(= ślokas)
12. 273. Les effets de la fièvre sur Vṛtra. Indra tue Vṛtra
de son foudre. Le péché de brāhmanicide sort du corps de Vṛtra et
poursuit Indra. Indra se cache dans la tige d’un lotus, mais le péché de
brāhmanicide le retrouve et s’attache à lui. Indra va demander secours à
Brahmā. Brahmā divise le péché de brāhmanicide : un quart pour
Agni, un quart pour les plantes, un quart pour les apsaras et un quart pour
les eaux. Ainsi, Indra est débarrassé du péché de brāhmanicide. (= ślokas)
12. 274. Yudhiṣṭhira demande quelle est l’origine de la
fièvre qui a saisi Vṛtra. Sur un sommet du mont Meru, répond Bhīṣma,
trônait Śiva, entouré de sa cour. Tous le quittent, un jour, pour
assister au sacrifice de Dakṣa. Pārvatī lui demande pourquoi
il ne s’y rend pas, lui aussi : c’est parce qu’il n’a pas part aux offrandes.
Devant le chagrin de Pārvatī, il se rend au sacrifice de Dakṣa,
et le détruit. La sacrifice prend la forme d’une gazelle et s’enfuit,
Śiva la poursuit. Une goutte de sueur, tombée de son front, devient un
être terrifiant qui consume la gazelle. Brahmā intervient et accorde à
Śiva une part des offrandes. Quant à l’être né de sa sueur, ce sera la fièvre.
Mais, pour qu’elle puisse être supportée, elle sera divisée en de nombreuses
maladies particulières. La fièvre résulte donc de l’énergie de Śiva. (= ślokas)
12. 275. Comment éviter le chagrin et la mort, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Nārada et Samaṅga.
Nārada s’émerveille du caractère heureux de Samaṅga. Le bonheur et
la peine ne durent jamais, répond Samaṅga. Alors, pourquoi s’attrister
?
12. 276. Yudhiṣṭhira
demande que faire quand on doute, quand on ne connaît pas bien les textes
sacrés et quand on ne suit pas la voie du renoncement. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Gālava et Nārada. Gālava
demande conseil à Nārada sur la conduite à tenir. Nārada montre les
qualités à rechercher en priorité, quelque soit le stade de vie auquel on se
trouve, et les fréquentations que l’on doit avoir. (=
ślokas)
12. 277. Comment se comporter pour être libre des attachements,
demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte les Conseils
d’Ariṣṭanemi à Sagara. La vraie félicité en ce monde, c’est
la délivrance. Mais on ne peut y atteindre qu’en se libérant des
attachements, c’est-à-dire en considérant toute chose d’un œil égal. (= ślokas)
12. 278. Yudhiṣṭhira demande des explications sur le
rôle d’Uśanas. Bhīṣma raconte l’Histoire d’Uśanas.
Uśanas, par ses pouvoirs, était entré dans le corps de Kubera, l’avait
privé de sa liberté et lui avait dérobé toutes ses richesses. Kubera se
plaint à Śiva. Śiva poursuit Uśanas pour le tuer, mais
celui-ci se place sur la pointe même de la lance de Śiva. Śiva,
alors, plie sa lance en deux et avale Uśanas. Puis il se livre à de
sévères austérités, dont profite également Uśanas. Uśanas cherche à
sortir du corps de Śiva, mais celui-ci a fermé toutes les issues.
Finalement Uśanas sort par le sexe de Śiva, d’où son nom de
Śukra (sperme). Śiva veut le tuer, mais Pārvatī
intervient. (= ślokas)
12. 279. Quels sont les actes bénéfiques, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma rapporte l’Enseignement de Parāśara au roi
Janaka. Parāśara expose à Janaka ce qu’est une conduite juste
et ses effets : elle teinte les prochaines existences. Les fruits des actes.
Il ne faut pas agir d’une manière que l’on désapprouverait chez les autres,
sous peine de ridicule. (= ślokas)
12. 280. Il faut chercher constamment, dans chaque vie, à
progresser. Les actes mauvais vous font régresser. Tous les actes produisent
un fruit qui se retrouvera dans les prochaines vies. Ainsi, avoir une
conduite droite est certainement bénéfique. (=
ślokas)
12. 281. Il faut se libérer de ses dettes : envers les ṛṣi
en étudiant les veda, envers les Dieux en offrant des sacrifices, envers les
ancêtres par les rites de la śrāddha, envers les autres en étant
bienveillant, envers soimême en écoutant les récitations védiques et en
prenant soin de son corps. La richesse doit être acquise par des moyens
justes.
(= ślokas)
12. 282. Chaque caste
doit, au mieux, remplir son rôle. (= ślokas)
12. 283. La dégradation progressive de la moralité depuis l’āge
d’or. La nécessité de s’en tenir à une conduite juste, quelles que soient les
circonstances. (= ślokas)
12. 284. Parāśara montre les effets de la pénitence. (= ślokas)
12. 285. D’où viennent les castes, demande Janaka. Tous les hommes
descendent de Brahmā, ils devraient être tous brahmanes. Les uns
viennent de sa bouche (les brahmanes), répond Parāśara, les autres
de ses bras (les kṣatriya), de ses cuisses (les vaiśya), de ses
pieds (les śūdra). Il rappelle les devoirs des quatre castes. (= ślokas)
12. 286. Parāśara expose les conditions d’une progression
de réincarnation en réincarnation, jusqu’à la délivrance. (= ślokas)
12. 287. Puis il montre ce qui est bon pour l’homme : connaissance,
austérités, dons, détachement, renonciation, Yoga. (=
ślokas)
12. 288. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma ce
qu’il pense de la vérité, de la continence, du pardon et de la sagesse.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre les Sādhya et un cygne.
Brahmā prend la forme d’un cygne et rencontre les Sādhya. Ceux-ci
l’interrogent sur la religion de la délivrance. Le cygne leur répond qu’elle
consiste en austérité, continence, vérité et maītrise de l’esprit. Ne
pas répondre aux paroles blessantes par des paroles blessantes, mais
maītriser sa colère et pardonner, éviter la colère en toutes occasions,
maītriser ses sens conduit à l’émancipation. Quand on possède cette
sagesse, on est toujours heureux. (= ślokas)
12. 289. Yudhiṣṭhira demande quelle est la différence
entre le Sāṃkhya et le Yoga. Les deux systèmes sont valables,
répond Bhīṣma, l’un est basé sur la connaissance des écritures,
l’autre sur celle des sens. Il montre les achèvements du Yoga et la
difficulté à le mettre en pratique. (= ślokas)
12. 290. Yudhiṣṭhira réclame des éclaircissements sur le
Sāṃkhya. Bhīṣma expose la doctrine du Sāṃkhya.
L’océan de la vie. Éloge du Sāṃkhya. (=
ślokas)
12. 291. Yudhiṣṭhira s’interroge sur ce qui est
destructible et ce qui ne l’est pas. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Vasiṣṭha et Karālajanaka. Karālajanaka
demande à Vasiṣṭha ce qui est destructible et ce qui ne l’est
pas. Vasiṣṭha explique comment se fait la création, par l’union
du non-manifesté avec le manifesté, Puruṣa et Prakṛti. (= ślokas)
12. 292. Et, par suite de
l’ignorance, l’āme, bien qu’au-dessus de tout cela, subit d’innombrables
incarnations et pense être impliquée dans toutes ces existences. (= ślokas)
12. 293. L’union entre Puruṣa et Prakṛti est-elle comme
celle de l’homme et de la femme, comme le disent les Veda, demande Janaka. Il
faut bien comprendre le vrai sens des Veda, répond Vasiṣṭha. Il
faut bien comprendre que l’āme universelle est différente de l’āme
individuelle et de l’univers. L’āme universelle ne possède ni attributs,
ni tendances. Mais il y a union entre l’āme individuelle et l’āme
universelle. Le nonmanifesté est unicité, le manifesté, variété et
multiplicité. (= ślokas)
12. 294. Vasiṣṭha expose les pratiques du Yoga. Il
expose encore une fois les principes du Sāṃkhya. (= ślokas)
12. 295. Puis il expose ce que sont la connaissance et l’ignorance. (= ślokas)
12. 296. L’āme universelle est connaissance, l’āme
individuelle, ignorance. Mais l’āme individuelle peut arriver à la
connaissance, se libérer des tendances et s’unir à l’āme universelle. (= ślokas)
12. 297. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre le roi
Vasumant et un brahmane. Le roi Vasumant demande à un brahmane ce qu’il
faut faire pour s’assurer le meilleur résultat ici-bas et dans l’au-delà,
quand on est esclave de ses désirs. Il faut agir avec droiture, répond le
brahmane. Chercher à agir avec patience, intelligence, tranquillité et
sagesse.
(= ślokas)
12. 298. Yudhiṣṭhira demande des éclaircissements sur
brahman. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Yājnavalkya et
Janaka. Yājnavalkya expose les huit éléments de la nature et leurs
seize modifications (prakṛti et vikṛti). Leur ordre de création. (= ślokas)
12. 299. La durée de la création. Ordre d’apparition des différents
principes et leur durée. (= ślokas)
12. 300. La destruction de l’univers. (=
ślokas)
12. 301. Les dominantes (adhyātman, adhibhūta,
adhidaivata). Les tendances (guṇa) et les qualités qui leur sont
attachées. (= ślokas)
12. 302. Le mélange des
tendances et ses conséquences. La nature du Nonmanifesté. (= ślokas)
12. 303. L’Être suprême (Puruṣa) est dépourvu d’attributs,
12. 304. Le Sāṃkhya et le Yoga sont deux systèmes
identiques. La pratique du Yoga. La concentration et l’extase (samadhi). (= ślokas)
12. 305. Suivant l’endroit par où l’āme quitte le corps, on
atteint différents mondes. Les signes prémonitoires d’une mort prochaine. (= ślokas)
12. 306. Comment Yājnavalkya a obtenu du Sūrya la
connaissance du Veda. Ses réponses à Viśvavāsu. Il faut comprendre
que l’āme individuelle (jiva) est distincte de la nature (prakṛti)
dans laquelle elle réside pour pouvoir atteindre brahman. Cette connaissance
apporte la délivrance. Janaka confie son royaume à son fils, et vit selon
l’enseignement de Yājnavalkya. Cette connaissance permet d’échapper au
cycle des renaissances, conclut Bhīṣma. (=
ślokas)
12. 307. Comment peut-on éviter la décrépitude et la mort, demande
Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre
Pañcaśikha et Janaka. On ne peut éviter la décrépitude et la mort,
déclare Pañcaśikha. Le temps ne s’arrête pas. Mais l’āme est
éternelle. (= ślokas)
12. 308. Peut-on obtenir la délivrance sans quitter le mode de vie
domestique, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Janaka et Sulabhā. Sulabhā a entendu dire que le roi
Janaka suivait la religion de la délivrance. Désireuse de s’en assurer
elle-même, elle se rend à Mithila, où elle prend l’apparence d’une mendiante
de grande beauté. Janaka lui offre l’hospitalité et l’interroge. Elle essaye
de pénétrer son esprit au moyen de ses pouvoirs, mais Janaka l’en empêche par
ses propres pouvoirs. Il lui explique comment il a été enseigné par
Pañcaśikha. Mais celui-ci ne lui a pas demandé de renoncer à la royauté.
Ainsi il suit la voie de la délivrance tout en menant la vie domestique. La
délivrance s’atteint par la connaissance, et la connaissance est indépendante
des conditions de vie. Janaka reproche à Sulabhā d’avoir essayé de
pénétrer son esprit. Sulabhā se lance dans un cours sur les neuf erreurs
dues aux mots, les neuf erreurs de jugement et les dix-huit qualités du
discours. Elle lui montre qu’il n’a pas vraiment atteint la connaissance : il
lui a demandé qui elle était, et donc ne voit pas son propre corps et sa
propre āme dans le corps et l’āme des autres. Quelle prétention
peut-il avoir à la délivrance ?. Le degré de liberté d’un roi est très
limité, il ne peut vraiment se dire indépendant. Et sa rebuffade était
vraiment preuve qu’il ne possédait pas la connaissance. (= ślokas)
12. 309. Yudhiṣṭhira demande comment Śuka, le fils
de Vyāsa, a été gagné au renoncement. Bhīṣma lui raconte
comment Vyāsa, voyant son fils mener une vie ordinaire, lui enseigne
l’ensemble des Veda, et lui montre la conduite à suivre, en un long sermon,
et Śuka est convaincu. (= ślokas)
12. 310. Yudhiṣṭhira demande des précisions sur la
naissance de Śuka. Vyāsa se livre à des austérités terribles pour
obtenir un fils de Śiva. Śiva le lui promet. (= ślokas)
12. 311. Un jour, Vyāsa est occupé à allumer un feu en frottant
les bātons à feu. Vient à passer l’apsaras Ghṛtācī.
Vyāsa est saisi par le désir, et, bien qu’elle se transforme en
perroquet, sa semence s’échappe. Ainsi naît Śuka (perroquet) des deux
bātons à feu. Sa naissance est fêtée par les troupes célestes. Les Veda
pénètrent en lui. (= ślokas)
12. 312. À la demande de
son père, Śuka étudie les traités du Yoga. Vyāsa l’envoie chez
Janaka pour être enseigné par lui. Le voyage de Śuka et ce qu’il voit en
cours de route. Malgré les tentations, il reste ferme dans le Yoga. (= ślokas)
12. 313. Śuka est reçu avec honneur par Janaka et lui demande à
être enseigné par lui. Janaka lui expose les devoirs des brahmanes. Faut-il
obligatoirement passer par les quatre stades de vie, demande Śuka. Non,
si au cours de ses existences antérieures, on a atteint un certain niveau :
on peut alors atteindre la délivrance au cours des études brāhmaniques.
Janaka dit à Śuka qu’il a déjà atteint la connaissance et est sur la
voie de la délivrance. (= ślokas)
12. 314. Autrefois Skanda avait fiché sa lance dans la montagne
āditya, mettant quiconque au défi de l’en retirer. Viṣṇu
avait ébranlé la lance, faisant trembler la terre, mais, par délicatesse
envers Skanda, ne l’avait pas retirée. Prahrāda essaye en vain de
retirer la lance, et est précipité sur terre. Au pied de cette montagne,
Vyāsa enseigne les Veda à ses disciples Sumantu, Vaiśampāyana,
Jaimini et Paila. Śuka les rejoint. Tous ensemble, ils demandent à
Vyāsa d’être les seuls à posséder les Veda. Vyāsa, au contraire,
les encourage à diffuser les Veda, et précise à qui il doit être imparti. (= ślokas)
12. 315. Ils se réjouissent de la réponse de Vyāsa, et
demandent à quitter leur montagne pour procéder à cet enseignement.
Vyāsa reste en compagnie de Śuka. Arrive Nārada, qui se plaint
de ce que la montagne ne résonne plus de la récitation des Veda et demande à
Vyāsa de continuer à les réciter avec son fils. Ce qu’ils font,
inlassablement. Un jour, un vent violent se lève, et Vyāsa demande à son
fils d’arrêter la récitation. Il décrit les sept vents, et explique
que celui-ci n’en fait pas partie, mais est la respiration de Viṣṇu
: il faut cesser de réciter les Veda quand il souffle, pour ne pas le
contrarier. Vyāsa part pour
12. 316. Nārada revient visiter Śuka, resté seul. Il
rapporte l’enseignement de Sanatkumāra sur les moyens d’atteindre le
bien suprême. La rivière de la vie et les moyens de la traverser. La conduite
à tenir.
(= ślokas)
12. 317. Suite de l’enseignement de Nārada. (= ślokas)
12. 318. Suite et fin de l’enseignement de Nārada. Śuka
décide de pratiquer le Yoga et de rejoindre le soleil (brahman). (= ślokas)
12. 319. . Śuka entre ne méditation et contemple le Yoga. Il
s’identifie au vent et traverse le ciel, adoré par toutes les créatures. (= ślokas)
12. 320. Suite du triomphe de Śuka. Il passe à travers le
sommet d’une double montagne. Vyāsa essaye de le suivre. Il comprend que
son fils est libéré de tout attachement, mais pas lui. Il se désole de
l’avoir perdu. Śiva lui rappelle qu’il avait demandé un fils
exceptionnel : il l’a obtenu. Śiva procure à Vyāsa une ombre de son
fils qui restera avec lui. (= ślokas)
12. 321. Yudhiṣṭhira demande ce qu’est la délivrance et
comment elle se manifeste. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre
Nārada et Nārāyaṇa. À l’āge d’or, Viṣṇu
prit naissance de Dharma sous une quadruple forme : Nara, Nārāyaṇa,
Hari et Kṛṣṇa. Nara et Narāyana se réfugient à
Badarī et pratiquent l’austérité. Nārada leur rend visite et
demande à Nārāyaṇa quelle divinité il adore, lui qui est la
divinité suprême. C’est Être Suprême, qui pénètre tout ce qui existe. C’est
elle que l’on atteint dans la délivrance. (=
ślokas)
12. 322. Nārada rappelle sa bonne conduite passée et se prépare
à voir lui aussi l’Être Suprême. Il se rend sur l’île Śveta, dans
l’Océan de Lait. Description des habitants. Yudhiṣṭhira demande
d’où viennent ces habitants. Autrefois, répond Bhīṣma, il y avait
un roi du nom d’Uparicara (Vasu). Excellence d’Uparicara. Les sept ṛṣi
(Marīci, Atri, Aṅgiras, Pulatsya, Pulaha, Kratu et Vasiṣṭha)
et Manu avaient composé un traité sur les devoirs et les observances d’après
les Veda, après avoir adoré Viṣṇu pendant mille années. Viṣṇu
les félicite et leur annonce que Manu, guidé par ce traité, montrera au monde
le devoir à suivre, puis après lui Uśanas et Bṛhaspati. Cette
science sera transmise à Uparicira qui deviendra un grand roi. À sa mort, ce
traité disparaîtra. Après cette prédiction, Viṣṇu les quitte. (= ślokas)
12. 323. De fait, longtemps après, Bṛhaspati naît dans la race
d’Aṅgiras. Uparicara devient son disciple. Il offre un sacrifice du
cheval, dans lequel aucun animal n’est sacrifié. Tous les Dieux apparaissent
pour prendre leur part du sacrifice. Seul Viṣṇu prend sa part
sans se montrer, ce qui provoque la colère de Bṛhaspati. Ekata, Dvita
et Trita, qui ont assisté au sacrifice, racontent leur histoire. Ce sont des
fils de Brahmā. Ils s’étaient livrés à de sévères austérités au bord de
l’Océan de Lait, dans le but de voir Viṣṇu sous son propre
aspect. Une voix les engage à se rendre à l’île Śveta, et là, Viṣṇu
se révélera à eux. Mais, arrivé là, ils ne voient rien. Ils se livrent à de
nouvelles austérités pendant cent ans. Ils voient alors les habitants de
l’île, rayonnants d’énergie pure. Une lumière apparaît, brillante comme mille
soleils, et les habitants de l’île se dirigent vers elle. Eux sont aveuglés,
ils entendent seulement les louanges que les habitants de l’île adressent à
Viṣṇu. Les chants de louange cessent au départ de Viṣṇu,
mais les habitants de l’île ne leur prêtent aucune attention. Une voix, alors
s’adresse à eux et leur explique que les habitants de l’île peuvent
contempler Viṣṇu parce qu’ils sont dépourvus de tout sens
extérieur, et que seuls peuvent le voir ceux qui se sont dévoués uniquement à
lui au cours de nombreuses existences. Ainsi, si même eux, fils de
Brahmā, n’ont pu l’apercevoir, comment Bṛhaspati prétendrait-il le
faire ?. Bṛhaspati, alors, accepte de terminer le sacrifice. Uparicara
devient un grand roi, dévoué à Viṣṇu. À sa mort, il monte au ciel,
mais après quelque temps, est précipité dans les entrailles de la terre. (= ślokas)
12. 324. Yudhiṣṭhira demande pourquoi. Bhīṣma
rapporte un Entretien entre les brahmanes et les Dieux. Les Dieux demandent
aux brahmanes de sacrifier des boucs. Mais ceux-ci protestent : spécialement
à l’āge d’or, on ne peut sacrifier des animaux. Uparicara arrive sur ces
entrefaites. Les Dieux et les brahmanes l’interrogent : doit-on sacrifier des
animaux ou des graines ?. Uparicara, pour plaire aux Dieux, répond que l’on
doit sacrifier des animaux. Les brahmanes le maudissent : il sera chassé du
ciel. Uparicara tombe dans un trou de la terre. Les Dieux viennent à son
secours et lui donnent le beurre clarifié des sacrifices pour subsistance, et
lui promettent l’aide de Viṣṇu. Uparicara adore Viṣṇu.
À cause de cette dévotion, Viṣṇu envoie Garuḍa chercher
Uparicara pour l’amener au ciel. (= ślokas)
12. 325. Nārada arrive à l’île Śveta, où il est accueilli
par ses habitants. Il pratique le Yoga et entonne un hymne de louange à Viṣṇu.
Les deux cents noms de Viṣṇu. (= ślokas)
12. 326. Viṣṇu se
montre à Nārada sous sa forme réelle. Description du Seigneur. Viṣṇu
fait l’éloge des habitants de l’île, puis se décrit luimême à Nārada. Il
disparaît ensuite. Nārada rejoint l’ermitage de Badarī. Cette
eulogie de Viṣṇu doit être rapportée seulement à ses adorateurs.
C’est ici la fin du récit de Vaiśampāyana, rapporté par le barde
Ugraśravas à Śaunaka. Ugraśravas continue le récit :
Janamejaya abandonne la royauté et se retire dans la forêt. (= ślokas)
12. 327. Śaunaka demande des éclaircissements sur le non-agir et
sur la part des Dieux dans le sacrifice. Le barde rapporte ce qu’a dit
Vaiśampāyana à ce sujet. Les cinq disciples de Vyāsa avaient
interrogé celui-ci un jour sur le même sujet. Et il avait répondu : Viṣṇu,
par suite de mes austérités, m’a donné la connaissance du passé, du présent
et du futur. Ainsi j’ai connu tout ce qui s’est passé au début du kalpa.
Récit de la création. Les sept ṛṣi et Manu, les Rudra et
Brahmā se livrent pendant mille années à des austérités sévères au bord
de l’Océan de Lait, pour savoir comment agir pour le bien des mondes. Viṣṇu
leur apparaît et leur demande de procéder à un sacrifice, et de lui en
réserver une part. Ils offrent alors un grand sacrifice. Viṣṇu
les récompense en leur donnant part aux sacrifices qui seront offerts par les
hommes. Ces sacrifices leur permettront de prospérer. D’autre part,
Aniruddha, Sana, Sanatsujāta, Sanaka, Sanandana, Sanatkumāra et
Kapila, fils spirituels de brahman, sont chargés de transmettre la religion
du non-agir (Sāṃkhya. Yoga). Viṣṇu décrit les quatre
āges. Viṣṇu se manifeste à Brahmā sous la forme d’un
cheval et confie le monde à Brahmā. Il lui promet de lui venir en aide
quand il faudra sous la forme d’avatars. Louanges à Viṣṇu. (= ślokas)
12. 328. Arjuna demande à Kṛṣṇa la signification de
ses noms. Brahmā et Śiva-Rudra procèdent de Viṣṇu.
Rapports entre Viṣṇu et Rudra. Explication des noms de Viṣṇu.
Histoire de Dīrghatamas. Bṛhaspati essaye de violer la
femme de son frère Utathya. L’embryon en son sein le prévient que la place
est déjà prise. Furieux, Bṛhaspati le maudit : il naîtra aveugle. Mais
ce fils, Dīrghatamas, se consacre à Viṣṇu qui lui rend la
vue et lui donne le nom de Gotama. Agni et Soma sont les garants de l’univers. (= ślokas)
12. 329. Agni et Soma sont sortis des yeux de Brahmā. De Soma
viennent les brahmanes, d’Agni les kṣatriya. Les brahmanes sont
supérieurs, parce que les premiers créés. Les brahmanes sont considérés comme
Agni. Offrir de la nourriture à un brahmane, c’est comme verser une libation
dans le feu. Kṛṣṇa montre la puissance des brahmanes. Les
déboires d’Indra. Pour avoir courtisé āhalyā, la femme de
Gautama, il lui pousse une barbe verte. Maudit par Kauśika, il est privé
de ses testicules qu’il remplacera par celles d’un bélier. Il est paralysé
par Cyavana quand il s’oppose à ce que les Aśvin aient leur part du
sacrifice. Les déboires de Śiva. Dakṣa, furieux de voir
qu’il a détruit son sacrifice, lui fait venir un troisième œil. Quand
Śiva attaque la triple cité des démons, Uśanas, le chapelain des
démons, lui lance une mèche de ses cheveux qui se transforme en serpents qui
le mordent au cou : celui-ci devient bleu. Bṛhaspati et l’océan.
Après le barattement de l’océan, Bṛhaspati trouve l’eau sale : il
maudit l’océan, qui depuis lors est pollué avec des poissons, des requins et
des tortues. Les déboires d’Indra(suite). Viśvarūpa, fils de
Tvastṛ, est parent des Asuras par sa mère. Chapelain des Dieux, il
offre leur part de sacrifice aux Dieux. Les Asuras s’en plaignent, et
Viśvarūpa, poussé par sa mère, fait allégeance aux Asuras et à leur
chef Hiraṇyakaśipu. Celui-ci prend Viśvarūpa comme
chapelain et renvoie son ancien chapelain Vasiṣṭha. Vasiṣṭha
maudit Hiraṇyakaśipu : il sera tué par un être que l’on ne connaît
pas encore. Effectivement, il sera tué par Viṣṇu sous sa forme de
Narasiṃha. Viśvarūpa se livre à de sévères austérités
pour augmenter ses pouvoirs. Indra lui envoie des apsaras pour le tenter. Et
quand elles veulent rejoindre Indra, Viśvarūpa, qui en était tombé
amoureux, se fāche et boit tout le soma offert dans le sacrifice, mange
toute la nourriture sacrificielle et absorbe toute l’énergie des Dieux. Les
Dieux se plaignent à Brahmā. Celui-ci les envoie réclamer les os de
Dadhīca. Dadhīca les leur donne volontiers, et avec eux est
fabriqué le foudre d’Indra. Indra s’en sert pour tuer Viśvarūpa. Il
lui coupe la tête, mais de l’énergie amassée dans son corps sort un puissant
Asura, Vṛtra. Indra le tue également avec son foudre. Mais, ce faisant,
il se rend coupable d’un deuxième péché de brāhmanicide. Indra va se
cacher dans une tige de lotus. Pour le remplacer, Nahuṣa est nommé roi
des Dieux. Il règne sans partage. Tout ce que possédait Indra est à moi, se
dit-il, sauf Śacī, l’épouse d’Indra. Nahuṣa ordonne à
Śacī d’être à lui. Attends que je termine mon vœu, répond-elle,
puis elle va demander secours à Bṛhaspati pour retrouver Indra. Bṛhaspati
lui conseille d’invoquer Upaśruti. Upaśruti montre à Śacī
son époux caché dans la tige d’un lotus dans le lac Mānasa. Indra
s’inquiète de la voir si pāle. Śacī lui expose sa situation :
au terme fixé elle doit rejoindre Nahuṣa et lui appartenir. Indra lui
conseille de demander à Nahuṣa de venir la chercher sur un char tiré
par les ṛṣi. Ainsi est fait, tandis qu’Indra reste caché dans sa
tige de roseau. Nahuṣa attelle des ṛṣi à son char. Agastya
le voit passer et s’indigne. Nahuṣa le repousse du pied. Agastya le
maudit et le fait retomber sur terre, transformé en serpent. Les Dieux
demandent à Viṣṇu de restaurer Indra. Qu’il offre un sacrifice du
cheval en mon honneur, demande Viṣṇu. Śacī va
rechercher Indra, et Bṛhaspati officie au sacrifice, où le cheval est
remplacé par une antilope noire. Indra est lavé du péché de brāhmanicide
et reprend sa place. Bharadvāja marque Viṣṇu à la
poitrine. Bhṛgu maudit le feu et l’oblige à manger de tout. Budha
maudit Aditi. Celle-ci avait préparé de la nourriture pour ses fils.
Budha lui demande l’aumône, et Aditi refuse. Budha la maudit : elle enfantera
Vivasvant dans la douleur, sous la forme d’un œuf. La malédiction de Soma.
Dakṣa a donné vingtsept de ses filles à Soma, mais celui-ci marque une
préférence pour Rohinī. Dakṣa maudit Soma : il sera atteint de
phtisie. C’est la raison de la décroissance et de la croissance de Soma, et
des taches en forme de lièvre qui le marquent. Sthūlaśiras se
livre à des austérités : il est - 269 - rafraīchi par une brise
parfumée. Les arbres, jaloux, se mettent à fleurir pour attirer ses louanges.
Sthūlaśiras les maudit : ils ne pourront fleurir qu’à certaines
époques. Vadavāmukha convoque l’océan, et celui-ci refuse de
venir. Vadavāmukha le maudit : ses eaux seront désormais salées. Bhṛgu
désire Umā, la fille d’Himavant, mais celui-ci refuse de la lui
donner. Bhṛgu le maudit : désormais, il ne regorgera plus de pierres
précieuses. (= ślokas)
12. 330. Suite de l’explication des noms de Viṣṇu.
La bataille entre Rudra et Viṣṇu après la destruction du
sacrifice de Dakṣa. Brahmā intervient et Rudra se soumet à Viṣṇu. (= ślokas)
12. 331. Janamejaya demande à Vyāsa pourquoi Nārada, après
avoir vu Viṣṇu sous sa propre forme sur les bords de l’océan de
lait, s’est rendu à l’ermitage de Badarī où se trouvent Nara et Nārāyaṇa.
C’est Vaiśampāyana qui répond. Description de Nara et
Nārāyaṇa en pleine ascèse. Nārada leur raconte ce qu’il
a vu sur l’île Śveta,. Il a décidé de s’installer avec eux, pour méditer
sur Viṣṇu et l’adorer. (= ślokas)
12. 332. Nara et
Nārāyaṇa le félicitent : personne d’autre que lui, pas même
Brahmā, n’a vu Viṣṇu sous son véritable aspect. Ils montrent
comment tout vient de lui. Nārada s’installe avec eux. (= ślokas)
12. 333. Nārada leur demande l’origine des boulettes offertes
aux mānes. Autrefois, la terre avait disparu. Viṣṇu, sous la
forme d’un sanglier (Varāha), l’avait remise en place de ses
défenses. Il était couvert de boue. En secouant la tête, il fait tomber trois
boulettes de boue de ses défenses, les place sur la terre et se dédie à
lui-même ces trois boulettes. Puis, il crée les mānes. Comme il a tout
créé, il est lui-même son grand-père et son père. Il s’offre à lui-même ces
trois boulettes, avec les rites voulus. C’est ainsi qu’a été fondé le rite
des offrandes aux mānes. (= ślokas)
12. 334. Après cela, Nārada retourne dans son propre ermitage.
Vaiśampāyana invite Janamejaya à tirer profit des enseignements
reçus concernant Viṣṇu. Ugraśravas conseille à Śaunaka
de faire de même. Louange à Viṣṇu. (=
ślokas)
12. 335. Histoire d’Hayaśiras. Janamejaya demande
pourquoi Viṣṇu est apparu à Brahmā avec une tête de cheval.
Vaiśampāyana reprend les choses depuis le début. Au temps de la
destruction, la terre se fond dans l’eau, l’eau dans le feu, le feu dans le
vent, le vent dans l’espace, l’espace dans l’esprit, l’esprit dans le
manifesté (ahamkara), le manifesté dans le non-manifesté (Prakṛti), le
non-manifesté dans l’āme Universelle (Puruṣa), l’āme
Universelle dans brahman. Il ne reste plus que l’obscurité. Viṣṇu,
dans cette obscurité, dort, couché sur les eaux. De son nombril sort un lotus
où se trouve Brahmā qui prend la tendance de
12. 336. Janamejaya demande ce qu’est la religion de la dévotion
totale (ekānta). Vaiśampāyana lui montre qu’elle vient de Viṣṇu
lui-même, et comment elle a été transmise au cours des āges. Les
différentes façons de la pratiquer. (= ślokas)
12. 337. Janamejaya demande si le Sāṃkhya, le Pāñcarātra
et les Aryaṇyaka font partie du même courant. Vaiśampāyana
raconte d’abord comment Vyāsa est né de Viṣṇu à l’āge
d’or. Durant la septième création, Brahmā était sorti du nombril de Viṣṇu.
Celui-ci l’avait chargé de procéder à la création. Mais Brahmā ne s’en
reconnaît pas capable. Viṣṇu lui envoie Sarasvatī pour
l’aider. Une fois la création terminée, Viṣṇu se rend compte
qu’il devra descendre sur la terre pour alléger son fardeau, et contenir la
puissance des Asuras et des rākṣasa. Il imagine déjà ses avatars.
Il prononce la syllabe “bho”, crée ainsi un brahmane nommé Apāntaratamas
Sārasvata, et lui confie la diffusion des Veda. Viṣṇu,
satisfait de son travail, lui annonce qu’il le fera renaître dans chaque
āge. À l’āge de fer, il renaîtra de Parāśara, fils de
Vasiṣṭha, et de Satyavatī, sous le nom de Vyāsa, et
lui, Viṣṇu, s’incarnera à la même époque sous le nom de Kṛṣṇa.
Quand aux différents cultes, Sāṃkhya, Pāñcarātra, Yoga,
ils sont tous basés sur Viṣṇu. (=
ślokas)
12. 338. L’Être Suprême (Puruṣa) est-il unique, demande
Janamejaya. Vaiśampāyana livre ce qui lui a enseigné Vyāsa. Il
rapporte l’Entretien entre Brahmā et Śiva. Au milieu de
l’île Śveta, il y a une montagne appelée Vaijayanta. Brahmā s’y
rendait souvent pour méditer. Śiva l’y rencontre et lui demande pourquoi
il a laissé sa demeure céleste et s’est réfugié seul sur cette montagne.
C’est pour méditer sur le Puruṣa Suprême, répond Brahmā. Il y a
beaucoup de Puruṣa, mais ils proviennent tous du Puruṣa Suprême,
éternel et au dessus de tous les attributs. (=
ślokas)
12. 339. Description du Puruṣa Suprême. (= ślokas)
12. 340. Yudhiṣṭhira demande quels sont les devoirs
principaux dans chaque stade de la vie. Bhīṣma rapporte
l’entretien entre Nārada et Indra. (=
ślokas)
12. 341. Nārada raconte à Indra l’histoire suivante. Histoire
de Dharmāraṇya. Dans la ville de Mahāpadma, sur les bords
de
12. 342. Il l’interroge :
il désire atteindre le but suprême, mais il est lié par les attachements. Que
doit-il faire ?. Son hôte lui répond qu’il hésite comme lui : nombreuses sont
les portes du ciel !
12. 343. Mais son maître lui a
dit que dans la forêt Naimiṣa il y a une ville où habite un nāga
du nom de Padmanābha, particulièrement vertueux et sage : qu’il aille
l’interroger. (= ślokas)
12. 344, Le brahmane trouve que c’est une bonne idée. Il passe la
nuit avec son hôte, et se met en route au matin. (=
ślokas)
12. 345. Après un long voyage, il arrive à la maison du nāga.
Mais celui-ci est parti tirer le char du soleil, il est absent pour quinze
jours encore, et c’est sa femme qui reçoit le brahmane. Le brahmane
s’installe dans le voisinage, au bord de la rivière Gomatī, pour
attendre le nāga. (= ślokas)
12. 346. Les nāga de la famille de Padmanābha s’inquiètent
de voir le brahmane assis seul à l’écart, s’abstenant de nourriture et
récitant des hymnes en silence. Au bout de six jours, ils vont le trouver et
lui offrent de la nourriture. Ce serait un déshonneur pour eux s’il refusait
!. Il leur explique qu’il a fait le vœu de s’abstenir de nourriture jusqu’à ce
que Padmanābha revienne. S’il n’est pas revenu au bout du délai de
quinze jours, il acceptera la nourriture. (=
ślokas)
12. 347. Au bout de quinze jours, Padmanābha revient. Il
s’enquiert auprès de sa femme si elle a bien suivi ses devoirs. Elle le rassure
et lui dit qu’un brahmane s’est présenté, qui voulait le voir. Il est allé
l’attendre sur les bords de la Gomatī, et elle a promis qu’elle lui
enverrait son mari dès qu’il reviendrait. (=
ślokas)
12. 348. Le nāga se demande qui peut être ce brahmane. Est-ce
vraiment un homme ? : les hommes ne peuvent voir les nāga. Son épouse le
rassure : c’est un humble brahmane, et, visiblement il a besoin de son aide.
Et il ne doit pas négliger quelqu’un qui s’est présenté comme hôte. Le
nāga va retrouver le brahmane. (= ślokas)
12. 349. Le brahmane se présente : il s’appelle Dharmāraṇya
et est venu voir le nāga Padmanābha : en l’attendant, il se livre
au Yoga pour lui être profitable. Padmanābha se met à la disposition du
brahmane. Celui-ci lui expose son problème : Il désire atteindre brahman, il
n’est ni attaché au monde, ni complètement libéré. Mais, d’abord, il a une
question :
12. 350. Est-ce que le nāga
peut lui décrire ce qu’il a vu en tirant le char du soleil ?. Padmanābha
décrit les merveilles du soleil. Mais ce qui l’a le plus frappé, c’est de
voir un jour un être qui brillait autant que le soleil lui même, venir à sa
rencontre, et salué par le soleil, pénétrer en lui. Il a interrogé le soleil
pour savoir qui c’était. (= ślokas)
12. 351. C’est un simple brahmane, répond le soleil, qui a pratiqué
l’abstinence, se nourrissant de glanage (uñcha), de fruits, de racines et de
feuilles, quelquefois d’eau ou d’air seulement, en récitant des hymnes.
Śiva, satisfait, lui a accordé le ciel. (=
ślokas)
12. 352. Merci, dit le
brahmane, tu m’as montré la voie que je dois suivre !. Mais que voulais-tu me
demander, insiste le nāga. J’avais des doutes sur la voie à suivre,
répond le brahmane, tu les as levés : je suivrai la voie du glanage. Le
brahmane va ensuite trouver Cyavana pour être instruit dans la voie du
glanage. Cyavana a raconté l’histoire de ce brahmane à Janaka, qui l’a
racontée à Nārada, qui l’a racontée à Indra, qui l’a racontée aux Vasu,
qui me l’ont racontée à moi, Bhīṣma. Et je te l’ai racontée, parce
qu’elle répondait à ta demande. (= ślokas)
XIII. LE LIVRE DE L’ENSEIGNEMENT
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13. 1. Malgré
l’enseignement qu’il vient de recevoir, Yudhiṣṭhira ne trouve pas
la paix de l’esprit. Il se sent responsable du masacre. Bhīṣma
raconte l’Histoire de Mṛtyu et de Gautamī. Un jour,
Gautamī, une vieille femme connue pour sa tranquillité d’esprit, trouve
son fils mort, mordu par un serpent. Un chasseur, du nom d’Arjunaka, attrappe
le serpent et le lui apporte : comment dois-je le tuer, demande-t-il.
Laissele aller, répond Gautamī : en le tuant, tu ne feras pas revivre
mon fils. D’autre part la mort de mon fils était prédestinée : pourquoi tuer
ce serpent. La discussion continue, le chasseur toujours décidé à tuer le
serpent, Gautamī à le relācher. Le serpent intervient dans la
discussion : il n’a fait qu’obéir aux ordres de Mṛtyu. Et la discussion
avec le chasseur se poursuit, portant sur les notions de cause première,
agent, cause directe. Mṛtyu intervient : tout est la faute de
Kāla, c’est lui qui conditionne tous les actes, c’est lui la cause.
Kāla intervient à son tour : ni le serpent, ni Mṛtyu, ni lui même
ne sont responsable de la mort de ce garçon. C’est le résultat de son propre
karma !. Tout le monde tombe d’accord. (=
ślokas)
13. 2. Est-ce
que quelqu’un a réussi à apprivoiser la mort par la pratique de la vertu,
demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma raconte l’Histoire de
Sudarśanā. Le roi Duryodhana, de la lignée d’Ikṣvāku,
était un roi d’une sagesse exemplaire. Il a avec la rivière Narmadā, une
fille d’une beauté extraordinaire, Sudarśanā, dont Agni tombe
amoureux. Agni se déguise en brahmane et demande la main de
Sudarśanā, que le roi lui refuse. Agni, furieux, se retire des
sacrifices. Les brahmanes invoquent Agni, qui leur apparaît et leur donne la
raison de son retrait. Tout s’arrange, Agni épouse Sudarśanā, et en
a un fils, Sudarśana, de toute beauté. De son côté, le roi Oghavant a
une fille Oghavatī, qui épouse Sudarśana. Sudarśana a fait le
vœu de dompter Mṛtyu (la mort) de son vivant : il recommande à son
épouse de ne jamais décevoir un hôte. Un jour qu’il est en voyage, un
brahmane vient demander l’hospitalité. Oghavatī le traite avec tous les
égards, mais le brahmane la veut elle même. Elle essaye de le dissuader, sans
succès. Se souvenant des paroles de son époux, elle accepte. Quand son mari
rentre, elle ne répond pas à ses - 274 - appels : elle est dans les bras du
brahmane !. Le brahmane, alors, de l’intérieur de la hutte, explique la
situation à Sudarśana : qu’il a réclamé la belle Oghavatī, et que
celle-ci lui a cédé. Sudarśana le prie de continuer, un hôte est sacré.
Le brahmane révèle qu’il est Dharma : il a voulu le mettre à l’épreuve, et
n’a, bien entendu, pas souillé la belle, qui du reste est parfaitement chaste
et fidèle à son mari. En récompense, Sudarśana vaincra la mort : il
montera au ciel avec son corps, son épouse le suivra avec la moitié de son
corps, l’autre moitié devant la célèbre rivière Oghavatī. Et Indra lui
même vient les chercher avec son char céleste. (=
ślokas)
13. 3. Yudhiṣṭhira demande comment un kṣatriya peut
devenir brahmane. Il rappelle les exploits de Viśvāmitra. (= ślokas)
13. 4. Bhīṣma raconte l’Histoire de
Viśvāmitra. Généalogie du roi Gādhi. Il n’a pas de fils,
mais une fille, Satyavatī. Ṛcīka, le fils de Cyavana, de la
race de Bhṛgu, la demande en mariage, mais Gādhi exige comme dot
mille chevaux blancs avec une oreille noire. Ṛcīka va les demander
à Varuṇa, et les mille chevaux sortent de
13. 5. Yudhiṣṭhira demande quels sont les mérites de la
compassion. Bhīṣma raconte l’Histoire d’Indra et du perroquet.
Un chasseur avait muni ses flèches de poison. Il rate sa cible et frappe un
arbre, qui, à cause du poison, perd ses feuilles et dépérit. Un perroquet,
qui habitait dans cet arbre, ne veut pas abandonner son ami, et se laisse
dépérir aussi. Indra s’en émerveille. Il prend l’apparence d’un brahmane et
interroge le perroquet : pourquoi n’abandonne-t-il pas son arbre ?. Le
perroquet le reconnaît et lui dit : La compassion est la plus grande des
vertus. Cet - 275 - arbre m’a vu naître, il m’a abrité et m’a fait ce que je
suis : comment pourrais-je l’abandonner ?. Indra, émerveillé, fait revivre
l’arbre.
(= ślokas)
13. 6. Yudhiṣṭhira demande ce qui est le plus fort : le
destin ou les efforts des hommes ?. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Vasiṣṭha et Brahmā. Vasiṣṭha demande à
Brahmā si les efforts faits pendant sa vie prévalent sur les fruits des
vies précédentes. Le sol, même s’il est convenablement labouré (les efforts
faits pendant sa vie), ne donne pas de fruits s’il n’a pas reçu de
semences(les fruits des vies précédentes). Rien ne s’acquiert sans effort, le
destin seul ne suffit pas. Exemples de résultats acquis par des bonnes ou des
mauvaises actions. (= ślokas)
13. 7. Yudhiṣṭhira demande quel sont les effets des
bonnes actions. Bhīṣma explique qu’aucun acte ne reste sans fruit
et que le fruit d’un acte s’applique dans un domaine similaire : il en donne
différents exemples. Le karma porte ses fruits en temps voulu. (= ślokas)
13. 8. Qui doit-on respecter avant tout, demande Yudhiṣṭhira.
Les brahmanes, répond Bhīṣma. L’excellence des brahmanes. (= ślokas)
13. 9. Qu’advient-il, demande Yudhiṣṭhira, si l’on ne
donne pas aux brahmanes. Bhīṣma rapporte l’Histoire du chacal
et du singe. Deux amis, après leur mort renaissent, l’un sous la forme
d’un chacal, l’autre d’un singe. Le singe dit au chacal : Quel péché as-tu
commis dans ta vie antérieure, pour devoir manger des charognes ?. Le chacal
répond : j’avais promis de faire un don à un brahmane, et je ne l’ai pas
fait. Pour cela je suis devenu chacal !. Et toi, pourquoi es-tu un singe ?.
Dans ma vie antérieure, je m’étais approprié des biens appartenant à un
brahmane. Ainsi, il ne faut jamais décevoir ou spolier un brahmane, conclut
Bhīṣma, mais leur faire des dons. (=
ślokas)
13. 10.Peut-on instruire une personne d’une caste inférieure,
demande Yudhiṣṭhira. Il ne faut pas instruire une personne de
basse caste, répond Bhīṣma. Et il raconte l’Histoire du
śūdra et du brahmane. Il y avait, sur les flancs de l’Himavant,
un ermitage particulièrement réputé, et peuplé d’un grand nombre de sages et
d’ascètes. Arrive un jour un śūdra : il demande à être instruit
dans les devoirs de la religion. Le chef de l’ermitage refuse :
śūdra, il ne peut être que serviteur. Le śūdra alors se
retire dans la forêt, mène une vie d’austérités, construit un autel et se
conduit comme un brahmane. Un brahmane, très avancé sur la voie de la
délivrance, vient lui rendre visite, et le voyant se tromper dans
l’ordonnance d’un sacrifice aux mānes, lui enseigne la bonne manière de
procéder. Le temps venu, ils meurent tous deux : le śūdra renaît
prince, le brahmane dans une famille de prêtres ordinaires. Quand le
śūdra devient roi à la mort de son père, il prend le brahmane comme
chapelain, mais ne peut s’empêcher de sourire chaque fois qu’il - 276 - le
voit officier. Le brahmane lui en demande la raison. Le roi lui révèle alors
que dans sa vie précédente, dont il se souvient, le brahmane était un
brahmane de très grande renommée, proche de la délivrance : mais, parce qu’il
l’a enseigné, lui un śūdra, dans l’ordonnance du sacrifice aux
mānes, il est re-né comme un brahmane ordinaire, sans profiter des
mérites qu’il avait acquis. Il ne faut jamais instruire un śūdra,
conclut Bhīṣma, ni une personne qui n’est pas digne. (= ślokas)
13. 11.Yudhiṣṭhira demande comment se concilier
Śrī, la déesse de la prospérité. Bīṣma rapporte ce qu’a
dit Śrī elle-même à Rukminī, en présence de Kṛṣṇa.
Śrī décrit les qualités des hommes et des femmes en qui elle réside. (= ślokas)
13. 12. Yudhiṣṭhira
demande qui, de l’homme ou de la femme, tire le plus grand plaisir de l’acte
d’amour. Bhīṣma rapporte l’Histoire Baṅgāśvana.
Le roi Baṅgāśvana, sans héritier, offre un sacrifice à Agni
et en obtient cent fils. Indra, jaloux qu’il se soit adressé à Agni, lui tend
un piège. Un jour que le roi est à la chasse, Indra l’égare. Le roi se trouve
devant un lac, s’y baigne, et se retrouve transformé en femme. Elle rentre
dans sa capitale, explique à ses épouses et à ses fils ce qui lui est arrivé,
abandonne la royauté et se retire dans la forêt. Avec un ermite, elle a de
nouveau cent fils. Elle rentre dans sa capitale et présente les cent fils
qu’elle a eus en tant que femme aux cent fils qu’il a eus en tant qu’homme.
Tous ces fils s’entendent parfaitement. Indra sème la zizanie entre eux - les
fils d’un ascète n’ont pas à profiter du royaume, comme les fils du roi - et
les amène à s’entretuer. Elle se désole. Indra vient lui rendre visite et lui
explique qu’elle l’a offensé en offrant un sacrifice à Agni. Elle demande son
pardon, et Indra lui accorde un vœu : elle pourra faire revivre, à son choix,
les fils qu’il a eus en tant qu’homme ou ceux qu’elle a eus en tant que
femme. Au grand étonnement d’Indra, elle choisit ceux qu’elle a eu en tant
que femme : l’affection d’une mère est plus grande que celle d’un père !.
Indra lui accorde que tous ses enfants revivent et lui accorde encore un vœu
: redevenir homme ou rester femme. Elle choisit de rester femme : dans l’acte
d’amour, le plaisir de la femme est plus grand !
13. 13. Bhīṣma donne
la conduite à suivre dans ce monde : éviter les trois actes fait par le
corps, les quatre faits par la parole, les trois faits par l’esprit, et les
dix sentiers de l’action. (= ślokas)
13. 14. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma de lui
parler de Śiva. Bhīṣma lui répond qu’il est incompétent pour
parler de Śiva : seul Kṛṣṇa le peut. Kṛṣṇa
raconte comment il a eu le privilège de voir Śiva. Jāmbavatī
demande à son époux Kṛṣṇa de lui procurer un fils semblable
à ceux de Rukminī. Kṛṣṇa fait ses aDieux, se fait
transporter dans l’Himavant - 277 - par Garuḍa et se rend à l’ermitage
d’Upamanyu. Description de l’ermitage. Upamanyu rappelle les hauts faits de
Śiva, et cite tous ceux qui, grâce à lui, ont obtenu ce qu’ils
désiraient : il conseille à Kṛṣṇa de s’adresser à lui pour
avoir un fils. Upamanyu lui-même a eu la chance de voir Śiva dans toute
sa splendeur. Vision d’Upamanyu et louanges qu’il prononce à cette occasion.
Kṛṣṇa lui demande de bénificier aussi de la vue de
Śiva, et Upamanyu le lui promet. (=
ślokas)
13. 15. Kṛṣṇa se livre aux austérités pendant cinq
mois, Śiva lui apparaît. Vision de Kṛṣṇa et louanges
qu’il prononce à cette occasion. Śiva lui offre huit vœux. (= ślokas)
13. 16. Pārvatī lui offre à son tour huit vœux. Les choix
de Kṛṣṇa. Upamanyu raconte l’histoire de Taṇdi :
celui-ci obtient de voir Śiva. Louanges de Taṇdi à Śiva. Taṇdi
communique à Upamanyu les noms de Śiva. (=
ślokas)
13. 17. Histoire des noms de Śiva. Les 1008 noms de Śiva. (= ślokas)
13. 18. Kṛṣṇa et les ṛṣi présents
expliquent à Yudhiṣṭhira les avantages qu’ils ont retiré en
récitant ces noms de Śiva. (= ślokas)
13. 19. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma comment
il faut comprendre le “devoir partagé” (sahadharma) que l’on accepte quand on
se marie. Bhīṣma raconte l’Histoire d’Aṣṭāvakra.
Aṣṭāvakra demande à Vadānya la main de sa fille
Subhadrā. Vadānya accepte, mais lui demande auparavant de rendre
visite à une ascète, au delà de l’Himavant. (=
ślokas)
13. 20. Le voyage d’Aṣṭāvakra. Il est reçu par
Kubera pendant une année. Il arrive ensuite devant un palais somptueux. Il
demande l’hospitalité et est accueilli par sept jeunes filles d’une éclatante
beauté, mais il réussit à se contrôler. Une vieille dame le reçoit et, durant
la nuit, lui fait des avances. Aṣṭāvakra reste de marbre.
Elle lui demande de rester quelque jours, et il accepte. (= ślokas)
13. 21. Le soir, son hôtesse le baigne et le lave, et la nuit passe
ainsi. Durant la journée elle lui fait goūter des plats délicieux, et la
nuit suivante, elle vient de nouveau le rejoindre dans son lit : elle est
devenue une ravissante jeune fille, et lui demande de l’épouser. Aṣṭāvakra
hésite, mais désire rester fidèle à la promesse qu’il a faite à Vadānya.
Il l’interroge :
13. 22. Comment peux-tu changer d’apparence ainsi ?. Elle se révèle
alors à lui : elle est la déesse du Nord, et voulait seulement l’éprouver et,
en accord avec Vadānya, lui montrer la faiblesse de caractère des
femmes. Aṣṭāvakra rentre chez lui et Vadānya lui donne
sa fille “cum laude”. (= ślokas)
13.
23. À qui doit on donner, demande
Yudhiṣṭhira. Bhīṣma donne les caractéristiques des
brahmanes et des autres qui méritent de recevoir des dons. - 278 -
13. 24. Yudhiṣṭhira
demande des précisions sur les sacrifices aux Dieux et aux ancêtres. Bhīṣma
précise le moment, les offrandes, les brahmanes qu’il convient d’inviter, les
devoirs des officiants et les rites à suivre pour ces deux types de sacrifice. (= ślokas)
13. 25. Dans quelles circonstances peut-on être considéré comme un
“meurtrier de brahmane”, alors qu’on n’a pas tué de brahmane, demande Yudhiṣṭhira.
Et Bhīṣma énumère quatre cas (refuser de donner à un brahmane
qu’on a invité, priver un brahmane de ses moyens d’existence, priver d’eau
une vache, ne pas donner un mari convenable à sa fille). (= ślokas)
13. 26. Yudhiṣṭhira demande des explications sur les
lieux saints. Bhīṣma cite un Entretien entre Gautama et Aṅgiras.
Les lieux saints et leurs mérites. (= ślokas)
13. 27. Bhīṣma repose toujours sur son lit de flèches. De
nombreux ṛṣi viennent lui rendre visite. Après leur départ, Yudhiṣṭhira
interroge Bhīṣma sur les lieux qui sont les plus saints. Bhīṣma
cite l’Entretien entre un brahmane observant le vœu de glanage et un
Parfait (siddha). Les lieux les plus saints sont ceux à travers lesquels
coule
13. 28. Comment peut-on devenir brahmane si l’on est né kṣatriya,
vaiśya ou śūdra, demande Yudhiṣṭhira. C’est
impossible, répond Bhīṣma, et il raconte l’Histoire de Mataṅga.
Un brahmane avait un fils, Mataṅga, avec une femme de caste inférieure.
Il l’élève comme un brahmane et pratique sur lui tous les rites voulus. Un
jour, il l’envoie chercher de quoi pratiquer un sacrifice. Mataṅga, sur
une charette tirée par un jeune ānon s’impatiente de son indocilité et
le frappe. La mère de l’ānon lui dit de ne pas s’en faire : ce n’est pas
un brahmane qu’il conduit (un brahmane n’aurait jamais frappé un animal),
mais un vulgaire candala. Mataṅga demande des explications :
l’ānesse lui révèle qu’il est né d’une mère brahmane et d’un père
śūdra, un barbier. Il est en fait un candala. Mataṅga se
livre à des austérités terribles pour obtenir le statut de brahmane.
Impressionné, Indra vient lui rendre visite et lui offre un vœu : devenir
brahmane, demande Mataṅga. C’est impossible, lui répond Indra. (= ślokas)
13. 29. Mataṅga se rebiffe et pratique des austérités de plus
en plus sévères. Au bout de cent années, Indra revient le trouver et lui
offre de nouveau un vœu. Mataṅga demande encore de devenir brahmane.
C’est impossible, et s’il insiste dans son ascèse, il court à sa perte,
répond Indra. Il lui montre que le statut de brahmane ne peut être - 279 -
obtenu par un candala qu’après d’innombrables vies et un temps
incommensurable. (= ślokas)
13. 30. Mataṅga s’entête pendant mille années encore. Indra
vient alors le trouver et lui offre à nouveau un vœu. Devant un nouveau refus
d’Indra, il s’entête encore, jusqu’à tomber de faiblesse. Indra le secourt et
lui enjoint de renoncer à sa quête impossible. Mataṅga plaide sa cause
: on voit des brahmanes qui n’observent pas leurs devoirs. Pourquoi lui, qui
a atteint un tel degré de perfection, ne peut-il devenir brahmane ?. Mais il
comprend qu’il n’y a rien à faire et renonce. Indra, en compensation, lui
offre d’être la divinité d’une certaine mesure métrique, ce qui lui vaudra
l’adoration de toutes les femmes. (= ślokas)
13. 31. Mais, il y a des exceptions, reprend Bhīṣma. Le
cas de Viśvāmitra est connu. Il y a aussi celui de Vītahavya.
Un roi, Vītahavya, né dans la dscendance de Manu, a cent fils, fortement
belliqueux. Ces fils envahissent à plusieurs reprises le royaume de
Kāśi, tuent le roi Haryaśva et, lors d’une seconde expédition,
son fils Sudeva. Le fils de Sudeva, le roi Divodāsa, rebātit et
fortifie la ville de Kāśi. Nouvelle incursion des fils de
Vītahavya. Divodāsa fuit et se réfugie chez Bharadvāja.
Bharadvāja fait un sacrifice et procure au roi Divodāsa un fils,
Pratardana. Au bout de quelques mois, Pratardana est déjà āgé de treize
ans et muni de toutes les qualités. Son père en fait le prince héritier et
l’envoie contre les fils de Vītahavya. Il les tue tous et poursuit
Vītahavya, mais celui-ci se réfugie chez Bhṛgu. Interrogé par
Pratardana, qui veut savoir si un kṣatriya a trouvé refuge chez lui, Bhṛgu
répond qu’il n’a chez lui que des brahmanes. Ainsi, la parole d’un ṛṣi
ne pouvant être mensongère, Vītahavya devient brahmane. Descendance de
Vītahavya, jusqu’à Śaunaka. (=
ślokas)
13. 32. Yudhiṣṭhira
demande une fois de plus quelles personnes il faut révérer. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Nārada et Kṛṣṇa sur
ce sujet. Nārada décrit à Kṛṣṇa les brahmanes dignes
de révérence. (= ślokas)
13. 33. Quel est le devoir principal d’un roi, demande Yudhiṣṭhira.
Honorer et protéger les brahmanes, répond Bhīṣma. Éloge des
brahmanes. (= ślokas)
13. 34. Éloge des brahmanes (suite). (=
ślokas)
13. 35. Eloge des brahmanes (suite). (=
ślokas)
13. 36. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Indra et
Śambara. Indra demande à Śambara les raisons de sa supériorité.
C’est parce qu’il a toujours honoré les brahmanes et suivi leurs conseils.
Indra suit les conseils de Śambara et devient chef des Dieux. (= ślokas)
13. 37. Yudhiṣṭhira demande à nouveau quelles sont les
personnes dignes de recevoir des dons et Bhīṣma énumère les
qualités que doivent avoir les personnes dignes de recevoir des dons, et
celles aux quelles il ne faut pas donner. (=
ślokas)
13. 38. Yudhiṣṭhira interoge Bhīṣma sur la
conduite des femmes, et celui-ci rapporte l’Entretien entre Nārada et
Pañcacūdā. Pañcacūdā, interrogée par Nārada, lui
explique combien les femmes sont fausses, infidèles et attirées par le sexe
opposé, dont elles ne se lassent jamais. (=
ślokas)
13. 39. Pourquoi, alors, demande Yudhiṣṭhira, les hommes
sont-ils attirés par les femmes. Et comment peuvent-ils les mettre à la
raison ?
13. 40. Bhīṣma
raconte alors l’Histoire de Vipula. Les hommes, autrefois, étaient
vertueux, et atteignaient tous, avec le temps, le statut de dieu. Les Dieux,
inquiets, demandent à Brahmā d’intervenir pour remédier à cet état de
choses, et celui-ci crée la femme, avide de jouissance. Les hommes
succombent. Indra est amoureux de Ruci, la femme de l’ascète Devaśarman.
Devaśarman, désireux d’aller à un sacrifice, confie Ruci à son élève
favori Vipula, et le met en garde contre les ruses d’Indra, qui peut prendre
toutes sortes de formes. Vipula, par ses pouvoirs ascétiques, entre dans le
corps de Ruci, pour la protéger de l’intérieur. (=
ślokas)
13. 41. Indra arrive, sous la forme d’un merveilleux jeune homme, et
fait sa cour à Ruci. Mais celle-ci, sous le contrôle de Vipula, est incapable
d’y répondre. Indra comprend ce qui se passe. Vipula, alors, sort du corps de
Ruci et fait un sermon bien senti à Indra, en le menaçant de la fureur de
Devaśarman. Indra préfère s’enfuir. Au retour de Devaśarman, Vipula
lui raconte les agissements d’Indra. Devaśarman le félicite. (= ślokas)
13. 42. Bien des
années plus tard, Ruci est invitée chez sa sœur Prabhāvatī, femme
du roi des Aṅga. En route, elle ramasse des fleurs qu’une déesse avait
laissé tomber, et en orne sa chevelure. Sa sœur lui demande de lui en
procurer, et on envoie Vipula les chercher. En revenant, Vipula rencontre un
couple qui se dispute : en dernier ressort, ils se menacent mutuellement du
sort réservé à Vipula dans l’au delà !. Un peu plus loin, six joueurs de dés
se disputent, et de nouveau se menacent mutuellement du sort réservé à Vipula
dans l’au delà !. Vipula, atterré, se demande quelle faute il a bien pu
commettre. Il finit par comprendre qu’il a omis de dire à son maître qu’il
était entré, pour la protéger, dans le corps de sa femme. (= ślokas)
13. 43. Devaśarman était au courant. Mais, considérant que
Vipula avait agi sans aucune mauvaise pensée, uniquement pour protéger Ruci,
il lui pardonne son omission. Personne d’autre que Vipula n’est capable de
garder une femme de ses penchants naturels, conclut Bhīṣma. - 281
-
13. 44. Yudhiṣṭhira
demande des éclaircissements sur le mariage. Bhīṣma énumère les
différentes sortes de mariage, et disserte sur le problème de savoir si la
dot donnée ou acceptée, ou la promesse qui est faite d’accorder sa fille,
valent mariage. Non, conclut Bhīṣma, on peut revenir là dessus :
un mariage n’est vraiment conclu que lors de la cérémonie de mariage. (= ślokas)
13. 45. Bhīṣma, ensuite, expose les droits d’héritage
d’une fille et de ses fils. Distinction est faite entre une fille “donnée” et
une fille “vendue” (par acceptation d’une dot). (=
ślokas)
13. 46. Il faut honorer et protéger les femmes, ce sont les déesses
de la prospérité. (= ślokas)
13. 47. Yudhiṣṭhira demande comment est réparti
l’héritage paternel entre les fils. Bhīṣma précise les parts que doivent
recevoir les fils, selon la caste de leur mère. (=
ślokas)
13. 48. Il y a des mésalliances, constate Yudhiṣṭhira.
Comment doivent se comporter les enfants nés de ces mésalliances ?. Si le
père est d’une caste supérieure à celle de la mère, les enfants sont de la
caste de leur père, sauf si la mère est śūdra. Les enfants nés
d’une mère de caste supérieure à celle du père sont des hors-castes. Les
différentes classes de hors-castes résultant d’un mariage mixte et leurs
occupations réservées. (= ślokas)
13. 49. Bhīṣma présente les huit catégories de fils, selon
leur mode d’acquisition, et les douze catégories de fils, selon la caste
respective de leurs parents, et les droits parentaux y afférent. (= ślokas)
13. 50. D’où vient l’attachement que l’on éprouve pour un compagnon,
d’où vient le respect qu’on témoigne aux vaches, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma rapporte l’Histoire de Cyavana. Cyavana a fait vœu
de vivre dans l’eau pendant douze années. Des pêcheurs posent leurs filets et
retirent Cyavana au milieu de nombreux poissons. Les pêcheurs s’effraient et
demandent à Cyavana ce qu’ils peuvent faire pour lui. Cyavana demande à
mourir avec les poissons, ou à être vendu avec eux : il ne veut pas les
abandonner. Les pêcheurs, effrayés, rapportent ce qui s’est passé à Nahuṣa. (= ślokas)
13. 51. Nahuṣa est disposé à racheter Cyavana aux pêcheurs avec
les poissons. Les enchères augmentent, mais le prix proposé par le roi,
allant même jusqu’à proposer tout son royaume, n’est pas suffisant pour
égaler la valeur de Cyavana, et celui-ci n’est jamais satisfait. Nahuṣa
consulte ses prêtres. Un ascète lui explique que, si la valeur d’un brahmane
est inestimable, celle d’une vache l’est aussi : qu’on échange donc Cyavana
contre une vache. Et Cyavana se montre satisfait du marché et fait un éloge
de la vache. Les pêcheurs donnent la vache à Cyavana qui, en récompense les
fait immédiatement monter au ciel avec leurs poissons.
13. 52. Yudhiṣṭhira demande comment Rāma, né dans
une famille brahmane, est devenu un guerrier, et Viśvāmitra, né
dans une famille de kṣatriya est devenu un brahmane. Bhīṣma
raconte l’Histoire de Kuśika. Cyavana savait qu’un descendant de
Bhṛgu se comporterait en kṣatriya, et que la faute en reviendrait
à la descendance du roi Kuśika. Il décide donc d’éliminer la famille de
ce dernier. Cyavana demande à Kuśika de le recevoir chez lui, et se
montre envers le roi et la reine d’une exigence terrible. Il se fait servir,
se fait masser les pieds pendant vingt et un jour et vingt et une nuit sans
interruption, tandis qu’il dort, puis se réveille et disparaît sans un mot
d’excuse.
(= ślokas)
13. 53. Il revient, s’endort de nouveau pendant vingt et un jours
durant lesquels il se fait masser les pieds, se fait oindre d’huile au
réveil, disparaît de nouveau. Il revient, demande à manger et met le feu au
repas somptueux que Kuśika lui a fait préparer. Malgré toutes ces
avanies, Kuśika et son épouse restent imperturbables à son service, sans
proférer un reproche. Cyavana leur demande de s’atteler à un grand char de
guerre, ce qu’ils font sans récriminer. Cyavana les fouette, pour les faire
avancer. Ils sont épuisés, mais ne profèrent aucun reproche. Cyavana en
profite pour distribuer de nombreuses largesses sur le trésor du roi. Mais il
finit par avoir pitié d’eux, les dételle, soigne leurs plaies et leur donne
rendez-vous le lendemain au même endroit. Ils retournent à leur ville,
pendant que Cyavana fait surgir à l’endroit où il est, un magnifique palais. (= ślokas)
13. 54. Le lendemain, Kuśika revient là où il avait laissé
Cyavana, et s’émerveille devant la splendeur du palais qu’il découvre.
Description du palais. Mais celui-ci disparaît soudainement : il n’y a plus
là que Cyavana méditant au bord de
13. 55. Kuśika demande pourquoi il a été soumis à une telle
épreuve. Cyavana lui révèle qu’il avait l’intention de détruire sa race, afin
d’empêcher la naissance de son descendant, Rāma. Mais il n’a pu trouver
aucune faute en Kuśika : malgré la rudesse de sa conduite, jamais il ne
s’est mis en colère, jamais il n’a récriminé. Cyavana lui promet que son
petit fils sera brahmane (Viśvāmitra). (=
ślokas)
13. 56. Cyavana explique la parenté de Viśvāmitra et de
Rāma. C’est Aurva, de la descendance de Bhṛgu, qui a transmis la
science des armes à son fils Ṛcīka, le père de Jamadagni.
Gādhi, le fils de Kuśika, aura un fils, Viśvāmitra, qui
sera brahmane, et une fille qui épousera Jamadagni : leur fils sera
Rāma, auquel Jamadagni enseignera à son tour la science des armes.
Kuśika se réjouit de savoir qu’un brahmane naîtra dans sa lignée. (= ślokas)
13. 57. Yudhiṣṭhira, désespéré de ce qui s’est passé, se
prépare à pratiquer l’ascèse, et demande à Bhīṣma quelle est la
meilleure ascèse. Bhīṣma énumère les différentes sortes d’ascèse
et leurs effets : mais pour un roi la meilleure est le don et la protection
des brahmanes. (= ślokas)
13. 58. Yudhiṣṭhira demande quelle sorte de don est préférable.
Il faut donner à ceux qui en ont besoin, répond Bhīṣma, et
toujours aux brahmanes. (= ślokas)
13. 59. Il est meilleur de donner à un brahmane qui ne sollicite rien
qu’à celui qui demande. (= ślokas)
13. 60. Il faut donner aux brahmanes dans le besoin, cela vaut un
sacrifice du cheval. Enfin, un roi doit avant tout assurer la protection de
ses sujets. (= ślokas)
13. 61. Yudhiṣṭhira demande des précisions sur ce qu’il
faut donner. Avant tout, des dons de terre, répond Bhīṣma. Ses
effets. Il rapporte un Entretien entre Bṛhaspati et Indra.
Interrogé par Indra, Bṛhaspati fait l’éloge du don de terre. À la suite
de cet éloge du don de terre, Indra fait don à Bṛhaspati de la terre
entière.
(= ślokas)
13. 62. Que faut-il
donner à des brahmanes accomplis ?. De la nourriture, répond Bhīṣma.
Ses effets. (= ślokas)
13. 63. Yudhiṣṭhira demande sous quelles conjugaisons
astrales il aut mieux pratiquer le don. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Nārada et Devakī. Interrogé par Devakī, Nārada
explique quels dons particuliers il faut faire sous telle ou telle
constellation, et leurs effets. (= ślokas)
13. 64. Bhīṣma rapporte l’opinion de différents sages sur
différentes sortes de dons et leurs effets. (=
ślokas)
13. 65. Bhīṣma continue à énumérer différentes sortes de
dons et leurs effets. (= ślokas)
13. 66. Bhīṣma met en relief les dons de nourriture et
d’eau.
(= ślokas)
13. 67. Bhīṣma rapporte les Instructions de Yama au
brahmane Śarmin, concernant les dons. (=
ślokas)
13. 68. Bhīṣma met en relief les trois dons qui sont
caractérisés par le même mot “go” : terre, vache et connaissance. Il précise
les caractéristiques du don de vache. (=
ślokas)
13. 69. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Nṛga. Des
jeunes gens débarassent un étang des herbes qui le recouvrent. Ils
aperçoivent alors un gigantesque lézard vert. Ils en réfèrent à Kṛṣṇa
qui vient voir. Kṛṣṇa interroge le lézard, qui lui révèle
qu’il est le roi Nṛga. Kṛṣṇa s’étonne : Nṛga
n’a-t-il pas été un roi pieux et juste. Pourquoi a-t-il été puni de la sorte
?. Nṛga explique : la vache d’un brahmane s’était échappée et s’était
mélangée au troupeau de Nṛga. Celui-ci, donne par inadvertance cette
vache à un brahmane. L’ancien propriétaire de la vache la réclame, mais le
nouveau propriétaire refuse de la rendre. Nṛga, offre cent mille vaches
- 284 - en dédommagement à l’ancien propriétaire, mais celui-ci refuse : il
n’accepte pas de dons, mais veut son bien. La situation ainsi ne peut se
débloquer. À sa mort, Nṛga doit expier ce péché pendant mille ans, mais
il sera délivré par Kṛṣṇa et pourra alors monter au ciel.
Et effectivement, grâce à Kṛṣṇa, il monte au ciel. (= ślokas)
13. 70. Yudhiṣṭhira demande quels mérites sont attachés
au don de vache, et Bhīṣma raconte l’Histoire de Nāciketa.
L’ascète Uddālaki demande à son fils Nāciketa de lui rapporter,
pour le sacrifice, des accessoires qu’il a oubliés près de la rivière. Mais
la rivière a tout emporté et Nāciketa revient bredouille. ”Va chez Yama
!”, lui dit son père en colère. Et Nāciketa s’écroule à terre.
Uddālaki, désespéré, inonde son fils de ses larmes et, vers le soir,
Nāciketa revient à la vie. Son père l’interroge, et il raconte son
séjour chez Yama. Yama l’avait tout de suite rassuré : tu n’es pas mort, ton
père t’a juste commandé de me rendre visite. Nāciketa lui demande de
visiter les mondes de l’au-delà, et Yama lui sert de guide. Nāciketa
demande pour qui sont ces paradis, où coulent des rivières de lait et de
beurre clarifié. Pour les hommes qui pratiquent le don de vaches, répond
Yama. Et il expose les conditions pour qu’un don de vaches soit efficace.
Nāciketa demande si, quand on ne possède pas de vaches, ou peut donner
autre chose qui produise le même effet. On peut effectivement donner un
substitut de vache, tel qu’une vache faite de beurre, de graines de sésame,
et même une vache faite d’eau. Yama expose les différentes sortes de dons de
vaches et leurs effets. (= ślokas)
13. 71. Yudhiṣṭhira demande à quoi ressemblent les
paradis réservés à ceux qui donnent des vaches. Bhīṣma lui
rapporte l’Entretien entre Brahmā et Indra. Indra pose à
Brahmā la même question. (= ślokas)
13. 72. Brahmā
décrit ces paradis, les conditions pour y accéder et également ce qui empêche
de les atteindre. (= ślokas)
13. 73. Indra demande quels sont les chātiments réservés à ceux
qui volent un vache ou la vendent par cupidité. C’est l’enfer, répond
Brahmā, pour qui vend, tue ou mange une vache. L’or est le meilleur des
dons, conclut Brahmā. (= ślokas)
13. 74. Yudhiṣṭhira demande quelles sont les récompenses
attachées aux différentes façons de se comporter. Bhīṣma montre
les récompenses acquises par ceux qui mènent un vœu jusqu’au bout, qui
pratiquent l’abstinence, qui étudient le Veda, qui savent se maītriser,
qui font des dons, qui enseignent le Veda, qui observent les devoirs de leur
caste. Les différentes sortes de héros. Mais, au dessus de tout, est la
vérité. La force du vœu de chasteté. (=
ślokas)
13. 75. Yudhiṣṭhira revient sur le don de vaches. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Māndhātṛ et Bṛhaspati.
Māndhātṛ demande à Bṛhaspati quel rituel il faut suivre
pour le don des vaches. Bṛhaspati décrit ce rituel. (= ślokas)
13. 76. Bhīṣma continue à énumérer les avantages attachés
au don de vaches. Il raconte l’Histoire de Surabhi. Toutes les
créatures, à peine crées, réclament de la nourriture à Dakṣa. Celui-ci
boit une grande quantité de liqueur d’immortalité, rote, et de ce rot naît
une vache beige (kapilā), Surabhī, la mère de toutes les vaches.
Les vaches se multiplient, toutes de la même couleur. Un jour, de la mousse
de lait tombe de la bouche d’en veau en train de téter sur la tête de
Śiva. Celui-ci se met en colère et foudroie les vaches de son troisième
œil. Elles changent alors de couleur et prennent leurs couleurs actuelles
(blanc, tacheté, marron, noir, etc), sauf celles qui ont réussi à échapper à
son regard. Dakṣa calme Śiva: le lait n’est jamais impur !. Les
vaches sont nécessaires au monde par le lait qui sert de nourriture et le
beurre clarifié qui sert aux sacrifices. Dakṣa offre un taureau à
Śiva, qui en fait son véhicule, et son emblème. À cette occasion,
Śiva est nommé Seigneur des Animaux (Paśupati). (= ślokas)
13. 77. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Saudāsa
et Vasiṣṭha. Interrogé par Saudāsa, Vasiṣṭha
fait l’éloge des vaches. (= ślokas)
13. 78. Vasiṣṭha raconte qu’autrefois les vaches se sont
livré à des austérités pour être les meilleures, et qu’ainsi il n’y a rien de
mieux que le don de vache. Les rétributions du don des différentes sortes de
vaches.
(= ślokas)
13. 79. Vasiṣṭha continue à faire l’éloge des vaches et
du don de vache. (= ślokas)
13. 80. Bhīṣma explique que rien n’est plus sacré que la
vache. Il relate l’Entretien entre Vyāsa et Śuka. Vyāsa
décrit le paradis des vaches. Différentes observances concernant les vaches. (= ślokas)
13. 81. Yudhiṣṭhira demande pourquoi on dit que
Śrī réside dans la bouse de vache. Bhīṣma raconte que
Śrī avait demandé aux vaches de pouvoir résider avec elles dans
leurs corps. Les vaches refusent: elle est trop inconstante !. Śrī
insiste. Les vaches finissent par accepter qu’elle réside dans leur bouse et
leur urine, et Śrī les remercie. (=
ślokas)
13. 82. Bhīṣma
fait de nouveau l’éloge du don de vache, et de tout ce qui provient de la
vache. Lors d’une assemblée des Dieux, Indra demande à Brahmā pourquoi
le paradis des vaches (goloka) est au-dessus de tous les autres. C’est à
cause de leur utilité, répond Brahmā. En fait, Surabhi s’était livré à
de grandes austérités. Brahmā lui offre un vœu, mais elle refuse: il lui
suffit de lui avoir été agréable !. Brahmā alors lui offre un paradis
situé au-dessus des trois mondes. Indra, convaincu par Brahmā, se met
alors à témoigner sa dévotion aux vaches. (=
ślokas)
13. 83. Mais, demande Yudhiṣṭhira, est-ce que le don d’or
n’est pas préférable ?. Bhīṣma lui raconte l’origine de l’or. Une
fois, Bhīṣma offrait le sacrifice des mānes pour son père
Śāṃtanu, aidé par sa mère Gaṅgā. Il avait
parfaitement tout préparé et s’apprêtait à offrir les boulettes, quand un
bras sort de la litière d’herbes. Il pense que c’est la main de son père,
hésite à lui donner les boulettes, mais continue scrupuleusement le rite et
offre les boulettes sur la litière d’herbes. La même nuit, ses mānes lui
apparaissent et le félicitent de n’avoir pas dévié des rites et lui
enjoignent de faire des dons d’or. Étonné, il se souvient d’une vieille
histoire racontée à Rāma. Rāma avait débarrassé la terre de tous
ses kṣatriya, puis offert un sacrifice du cheval, mais il ne trouvait
pas la tranquillité d’esprit. Il demande leur aide aux grands ṛṣi.
Les ṛṣi lui conseillent le don d’or. Vasiṣṭha fait
l’éloge de l’or et raconte son origine. Śiva voulait s’unir à
Pārvatī, mais les Dieux craignent l’effet conjugué de leur énergie
ascétique et supplient Śiva de ne pas avoir d’enfant avec
Pārvatī. Celui-ci accepte. Pārvatī, furieuse, maudit les
Dieux: ils ne pourront pas non plus avoir d’enfants. De la semence de
Śiva tombe dans un feu, et se met à croītre. Pendant ce temps, un
Asura nommé Tāraka met à mal les Dieux. (=
ślokas)
13. 84. Ceux-ci vont trouver Brahmā. Brahmā les rassure:
Agni n’était pas présent quand Pārvatī a maudit les Dieux et il
aura un fils qui tuera Tāraka. La semence de Śiva tombée dans Agni
donnera un fils toutpuissant si celui-ci la confie à Gaṅgā. Mais
Agni s’est caché et on n’arrive pas à le retrouver. En fait, Agni s’est caché
sous les eaux, et une grenouille le dénonce. Agni maudit les grenouilles -
elles seront dépourvues de langue - et part se cacher ailleurs. Les Dieux
tempèrent la malédiction et continuent à chercher Agni,. Un éléphant révèle
aux Dieux qu’Agni est caché dans un figuier. Agni maudit les éléphants - ils
auront la langue tournée vers l’arrière - et part se cacher dans un acacia.
Les Dieux tempèrent la malédiction. Un perroquet révèle aux Dieux la cachette
d’Agni. Agni maudit les perroquets - ils ne pourront plus parler , les Dieux
tempèrent la malédiction. Les Dieux demandent à Agni de procréer un fils.
Agni accepte et s’unit spirituellement avec Gaṅgā. Gaṅgā
n’arrive pas à supporter l’énergie de son embryon et s’en plaint à Agni.
Celui-ci lui prête sa propre énergie. Gaṅgā ne pouvant quand même
pas supporter l’énergie dévorante de son embryon, s’en débarrasse sur le Mont
Meru. L’embryon resplendit comme de l’or et tout autour de lui semble se
transformer en or. Il continue à croītre dans une touffe de roseaux. Les
Kṛttikā l’allaitent. Ainsi naît Skanda. C’est ainsi également que
l’or est apparu, comme descendance d’Agni et c’est pourquoi il tient une
place éminente. (= ślokas)
13. 85. Au début des temps, continue Vasiṣṭha, Śiva,
sous la forme de Varuṇa, avait offert un grand sacrifice en présence de
tous les Dieux. Brahmā voit passer les apsara, et sa semence tombe sur
la terre. Puśan la ramasse, mélangée à de la terre et la jette dans le
feu sacrificiel. Le sacrifice continue, et de nouveau la semence de
Brahmā s’échappe. Brahmā la recueille dans la cuillère
sacrificielle et la jette dans le feu. Naissent alors des différentes parties
du feu Bhṛgu, Aṅgiras et Kavi, puis d’autres créatures.
Śiva, Agni et Brahmā réclament la paternité de ces créatures: Bhṛgu
est attribué à Śiva, Aṅgiras à Agni et Kavi à Brahmā. Leur
descendance. L’or vient d’Agni. C’est pourquoi le don d’or est hautement
recommandé. Les effets du don d’or. Rāma suit les conseils de Vasiṣṭha
et retrouve sa tranquillité d’esprit. (=
ślokas)
13. 86. Yudhiṣṭhira veut savoir comment Skanda a tué
Tāraka. Les six Kṛttikā, répond Bhīṣma, reçoivent
chacune une part de la semence d’Agni, et la portent à terme à grand peine, à
cause de son énergie. À la naissance, les six parties de l’enfant se
réunissent. L’enfant, reçu par la terre, croīt dans une touffe de
roseaux. Les Kṛttikā l’allaitent. Description de Skanda. Les Dieux
lui font des présents. Les Dieux confient à Skanda le commandement de leurs
armées. Skanda tue Tāraka au combat, puis redonne le commandement à
Indra.
(= ślokas)
13. 87. Yudhiṣṭhira demande des explications sur les
offrandes aux ancêtres. Bhīṣma expose d’abord quels sont les jours
qui conviennent pour ce rite et les avantages que l’on en tire suivant le
jour.
(= ślokas)
13. 88. Bhīṣma expose ensuite quelles sont les offrandes
convenables, et les avantages attachés à ces différentes sortes d’offrandes. (= ślokas)
13. 89. Bhīṣma ensuite expose sous quelles constellations
effectuer ce rite, et les avantages que l’on en tire suivant la
constellation, en rapportant un Entretien entre Yama et
Śaśabindu. (= ślokas)
13. 90. Si pour un sacrifice normal on peut donner les offrandes à
n’importe quel brahmane, continue Bhīṣma, pour le rite des
ancêtres, il faut examiner les qualités du brahmane auquel on donne les
offrandes. Bhīṣma explique quels brahmanes il faut exclure, et
lesquels il faut rechercher. (= ślokas)
13. 91. Yudhiṣṭhira demande qui a inventé le rite des
ancêtres, et comment il doit être pratiqué. Nimi, de la lignée d’Atri, perd
son fils Śrīmant, et, désespéré, conçoit pour lui le rite des
ancêtres, et, le premier en fixe les règles. Atri lui explique que ce
sacrifice, tel qu’il vient d’être établi, est un sacrifice en faveur des
ancêtres, établi par Brahmā lui-même. Il en précise les règles, ce qu’il
faut faire et ce qu’il faut éviter. (= ślokas)
13. 92. Depuis lors,
on pratique le rite des ancêtres. Mais les ancêtres sont trop nourris et
prennent une indigestion. Ils vont trouver Brahmā, et conviennent que
désormais une part sera offerte à Agni. Ainsi les ancêtres auront moins à
digérer. Suite des règles du rite des ancêtres. (=
ślokas)
13. 93. Bhīṣma montre la différence entre des vœux
occasionnels et la vraie pénitence. (= ślokas)
13. 94. Yudhiṣṭhira demande quelle est la différence
entre celui qui donne et celui qui reçoit. Si celui qui donne est juste,
celui qui reçoit n’encourt pas de faute, si celui qui donne est indigne,
celui qui reçoit va en enfer, répond Bhīṣma. Il raconte l’histoire
du roi Vṛṣādarbhi et des sept ṛṣi. Les sept ṛṣi
(Kaśyapa, Atri, Vasiṣṭha, Bharadvāja, Gautama,
Viśvāmitra, Jamadagni) accompagnés d’Arundhatī, de leur
servante Gaṇḍā et de son époux Paśusakha parcourent la
forêt à la recherche de nourriture durant une époque de sévère famine. Ils
vont même jusqu’à cuire la chair d’un mort pour la manger. Vṛṣādarbhi
leur offre bétail, grains, bijoux. Les ṛṣi refusent et partent en
laissant le cadavre à moitié cuit. Les officiers du roi leur offrent des
figues, dont certaines contiennent des pièces d’or. Les ṛṣi
refusent encore. Vṛṣādarbhi se met en colère. Il crée par
des incantations une rakṣasī nommée Yātudhānī et
lui enjoint de suivre les sept ṛṣi. (=
ślokas)
13. 95. Les ṛṣi arrivent au bord d’un lac couvert de
lotus et veulent en cueillir les tiges pour les manger. Mais le lac est gardé
par Yātudhānī qui ne les laissera avancer que s’ils lui disent
leur nom. Pour qu’elle n’ait pas pouvoir sur eux, ils donnent des étymologies
fantaisistes. Yātudhānī ne comprend rien et les laisse passer.
Un ermite de passage, Śunaḥsakha, réduit Yātudhānī
en cendres. Les ṛṣi cueillent un tas de tiges de lotus, puis vont
faire leurs ablutions. À leur retour, les tiges de lotus ont disparu. Les ṛṣi
sont furieux. Chacun d’entre eux prononce une malédiction sur le voleur.
Śunaḥsakha, quand vient son tour, souhaite toute sorte de bien au
voleur. Les ṛṣi l’accusent alors. Mais Śunaḥsakha les
félicite pour leur désintéressement et leur révèle qu’il est Indra, venu les
protéger, puis les emmène au ciel. (= ślokas)
13. 96. Les ṛṣi partent en pèlerinage sur les lieux
sacrés. Il y a là Indra, Aṅgiras, Kavi, Agastya, Nārada, Parvata,
Bhṛgu, Vasiṣṭha, Kaśyapa, Gautama,
Viśvāmitra, Jamadagni, Gālava, Aṣṭaka,
Bharadvāja, Arundhatī, les Vālakhilya, Śibi, Dilīpa,
Nahuṣa, Ambarīṣa, Yayāti, Dhundhumāra, Pūru.
Un jour, les tiges de lotus qu’avait cueillies Agastya sont volées. Tous
jurent de leur bonne foi et maudissent le voleur en lui souhaitant les
comportements les pires pour un brahmane. Seul Indra souhaite du bien au
voleur. Il explique qu’il a procédé à ce larcin pour permettre à tous de
définir a contrario par leurs malédictions les devoirs du brahmane. (= ślokas)
13. 97. Yudhiṣṭhira désire savoir d’où vient la coutume
d’offrir des ombrelles et des sandales aux cérémonies religieuses. Bhīṣma
rapporte l’Entretien entre Jamadagni et Sūrya. Un jour, à midi,
Jamadagni s’entraîne à tirer à l’arc, et demande à sa femme, Reṇukā,
de lui rapporter les flèches. Il fait très chaud, et Reṇukā
s’abrite un moment à l’ombre d’un arbre. Quand elle revient avec les flèches,
Jamadagni lui reproche d’avoir pris tant de temps. Reṇukā lui
explique que le soleil la brūlait, et qu’elle avait du se mettre à
l’abri. Jamadagni se prépare alors à frapper Sūrya de ses flèches, mais
celui-ci se présente à lui sous la forme d’un brahmane et lui explique les
bienfaits du soleil, qui suce l’humidité de la terre pour la répandre en
pluie.
(= ślokas)
13. 98. Mais Jamadagni persiste dans sa colère. Comment frapper le
soleil qui est toujours en mouvement, demande Sūrya ?. J’attendrai midi,
quand le soleil semble s’arrêter un moment dans le ciel, répond Jamadagni.
Sūrya, alors, demande sa protection. Jamadagni se calme et demande un
remède contre les ardeurs du soleil, et Sūrya lui donne une ombrelle et
une paire de sandales, et indique que ces dons devront être offerts dans
toutes les cérémonies religieuses. (= ślokas)
13. 99. Les parcs et les pièces d’eau. (=
ślokas)
13. 100. Quels sont les devoirs du maître de maison, demande Yudhiṣṭhira.
Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Viṣṇu et
13. 101. D’où viennent les offrandes de fleurs, d’encens et de
lampes, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Manu et Suvarṇa. Suvarṇa était un ascète accompli. Un
jour, il rencontre Manu et lui pose la même question. Manu rapporte l’Entretien
entre Śukra et Bali. Bali pose toujours la même question à
Śukra. Classification des fleurs suivant leur provenance, leur odeur,
leur beauté et leur goūt. Quelles fleurs offrir à quelle divinité.
Classification des encens et à qui les offrir. L’offrande de lumière et ses
effets. L’offrande de nourriture (bali) et ses effets. (= ślokas)
13. 102. Yudhiṣṭhira
veut en savoir plus. Bhīṣma rapporte l’Histoire de Nahuṣa.
Nahuṣa remplace Indra au ciel. Il se comporte d’abord parfaitement,
puis succombe à l’orgueil. Il fait porter sa litière par les ṛṣi.
Agastya, dont c’est le tour, se plaint à Bhṛgu qu’il ne peut rien
contre cela, Nahuṣa a reçu un don de Brahmā: il pourra priver de
tout pouvoir tous ceux sur lesquels il porte le regard. Bhṛgu lui
promet de destituer Nahuṣa. (= ślokas)
13. 103. Nahuṣa, dit-il, doit sa position au fait qu’il s’est
toujours scrupuleusement conformé à tous les rites. Mais depuis un certain
temps il les néglige, et son énergie décroīt. Bhṛgu en profite
pour se cacher dans le chignon de Nahuṣa. Quand Nahuṣa attelle
Agastya à la litière, puis le frappe du pied, Bhṛgu, qui ne peut pas
être vu par lui, le maudit, et le condamne à tomber du ciel pour être
transformé en serpent. Mais Bhṛgu, parce que Nahuṣa avait
toujours procédé aux offrandes de fleurs, d’encens, de lampes, limite sa
malédiction: Nahuṣa en sera délivré par Yudhiṣṭhira. Puis
il informe Brahmā de ce qui s’est passé, et Indra est rétabli dans ses
fonctions. Ainsi, il faut toujours procéder aux offrandes. (= ślokas)
13. 104. Que se passe-t-il si l’on vole des objets appartenant aux
brahmanes, demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’ Entretien
entre un paria et un kṣatriya. Un kṣatriya s’étonne qu’un
paria, couvert de poussière et de saleté, s’évertue à nettoyer des gouttes de
lait tombées sur lui. Une fois, répond le paria, une vache appartenant à un
brahmane avait été volée. Tandis qu’on l’emportait, des gouttes de son lait
tombèrent sur des plantes de soma le long du chemin. Les brahmanes qui burent
du jus de ces plantes au cours d’un sacrifice, le roi qui avait offert le
sacrifice, tous les habitants du palais, leurs descendants, allèrent en
enfer. J’étais brahmane dans la région où la vache avait été volée. Comme
j’avais mangé des aliments contaminés par le lait de la vache volée, j’ai été
transformé en paria. Comment puis-je m’en sortir ?. En donnant ta vie pour un
brahmane, répond le kṣatriya. Et c’est ce qu’il fait immédiatement. (= ślokas)
13. 105. Est-ce que tous les hommes pieux vont dans le même monde,
demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Gautama et Indra. Gautama, un brahmane, trouve un éléphanteau privé
de sa mère. Il l’élève jusqu’à ce qu’il devienne un puissant éléphant. Un
jour Dhṛtarāṣṭra capture l’éléphant et veut l’emmener.
Gautama le supplie de n’en rien faire. Dhṛtarāṣṭra lui
offre toutes sortes de dons en échange, puis se fāche: un brahmane n’a
que faire d’un éléphant !. Gautama lui promet d’aller lui réclamer son
éléphant, une fois qu’il sera mort, dans tous les paradis. Description des
paradis, l’un après l’autre, en ordre d’excellence, et de ce qu’il faut faire
pour y avoir droit. Chaque fois qu’un paradis est évoqué, Dhṛtarāṣṭra
déclare qu’il ira dans un paradis supérieur. Gautama finit par comprendre
qu’il est en face d’Indra. Content d’avoir été reconnu, Indra lui rend son
éléphant.
(= ślokas)
13. 106. Yudhiṣṭhira demande à nouveau quelle est la plus
haute ascèse. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre Bhagīratha
et Brahmā. Bhagīratha, après sa mort, atteint un paradis très
supérieur et réservé à - 291 - très peu. Brahmā s’en étonne: comment
a-t-il fait pour arriver là ?. Bhagīratha énumère tous les sacrifices
qu’il a offert. Il a fait des dons innombrables. Mais c’est parce qu’il a
suivi le vœu de jeūne qu’il a obtenu ce paradis. (= ślokas)
13. 107. Les hommes devraient vivre cent ans: pourquoi certains
meurent-ils jeunes ? Comment obtient-on la renommée et la richesse, demande
Yudhiṣṭhira. Bhīṣma explique dans le détail par
quelles conduites on obtient de vivre cent ans, ou une grande renommée, ou de
grandes richesses. (= ślokas)
13. 108. Yudhiṣṭhira demande comment l’aîné doit se
conduire avec ses frères plus jeunes, et les cadets avec leur aîné. L’aîné
doit se conduire comme le maître spirituel de ses frères, répond Bhīṣma.
À la mort du père, il est le père de ses frères. (=
ślokas)
13. 109. Yudhiṣṭhira veut tout savoir sur le jeūne.
Bhīṣma lui rapporte ce qu’il a appris d’Aṅgiras. Les
différentes sortes de jeūnes et leurs effets. (=
ślokas)
13. 110. Tout le monde ne peut pas offrir des sacrifices, il faut
être riche. Que peuvent faire les pauvres ?. Bhīṣma énumère un
certain nombre d’équivalents, principalement basés sur le jeūne. (= ślokas)
13. 111. Yudhiṣṭhira demande quel est le meilleur lieu
saint. Le lac Mānasa et ses propriétés. (=
ślokas)
13. 112. Yudhiṣṭhira
demande comment on va au ciel ou en enfer, comment on se réincarne et qui
peut vous suivre après la mort. Arrive Bṛhaspati, à qui les mêmes
questions sont posées. On naît seul et on meurt seul, répond Bṛhaspati.
Seul les actes justes vous suivent. C’est grâce à eux qu’on va au ciel. Le
corps devient subtil après la mort: comment les actes justes peuvent-ils le
suivre ?. Ce sont les cinq éléments et Yama qui ont vu les actes justes et en
témoignent à la nouvelle incarnation. Et comment se forme le liquide séminal
?. Ce sont les cinq éléments résidant dans le corps qui le produisent avec
l’aide de la nourriture. Où réside l’āme après la mort ?. L’āme
prend place dans le liquide séminal, et prend corps au temps voulu, et, dès
la naissance, subit les conséquences de ses actes antérieurs. Suivant ses
actes antérieurs, on obtient le ciel, l’enfer, ou une renaissance sous
différentes formes. Description détaillée des différentes fautes et de leurs
conséquences dans l’ordre de la réincarnation. Par exemple, un homme qui a
une relation sexuelle avec l’épouse de son maître renaîtra sous la forme d’un
porc pour cinq ans, puis sous celle d’un loup pour dix ans, puis sous celle
d’un chat pour cinq ans, puis sous celle d’un coq pour dix ans, puis sous
celle d’une fourmi pour trois mois, puis sous celle d’un ver pour un mois,
puis encore sous celle d’un ver pour quatorze ans. Après cela il regagnera le
statut humain. - 292 -
13. 113. On peut se racheter
d’actes coupables, continue Bṛhaspati, par des dons aux brahmanes.
Notamment le don de nourriture. (= ślokas)
13. 114. Yudhiṣṭhira demande ce qui vaut le mieux:
non-violence, observance du rituel, méditation, maītrise des sens,
pénitence, et service de son maître. Les six sont équivalents, répond Bṛhaspati,
et il remonte au ciel. (= ślokas)
13. 115. Comment peut-on se libérer des conséquences d’actes de
violence, demande Yudhiṣṭhira. En agissant avec non-violence en
pensées, en paroles et en actions, et en s’abstenant de manger de la viande. (= ślokas)
13. 116. Et pourtant, demande Yudhiṣṭhira, on offre de la
viande aux mānes: comment peut-on se la procurer sans tuer un animal ?.
Il faut s’abstenir de manger de la viande, répond Bhīṣma. Et il
cite de nombreuses autorités. (= ślokas)
13. 117. Bhīṣma continue l’éloge de l’abstention de
viande, car la vie des animaux est précieuse. Néanmoins, pour les kṣatriya,
la chasse est permise, les animaux et les chasseurs sont à armes égales. (= ślokas)
13. 118. Yudhiṣṭhira demande ce que l’on obtient en
pendant sa vie dans la bataille. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Vyāsa et un ver. Vyāsa, voyant un ver traverser une route
en toute hāte, lui demande pourquoi il se dépêche autant. C’est parce
qu’il entend un char arriver. Vyāsa lui demande pourquoi il tient tant à
la vie, lui, un ver. Toutes les créatures, répond le ver, sont attachées à la
vie. Lui-même était dans sa vie antérieure un śūdra impie et cruel.
Mais une fois, il avait reçu un brahmane avec honneur. C’est pour cet acte
méritoire qu’il se souvient de sa vie antérieure. (=
ślokas)
13. 119. C’était grâce à moi, réplique Vyāsa. Et il lui promet
qu’il redeviendra brahmane s’il sacrifie sa vie. Le ver se laisse écraser par
un char. Après de nombreux renaissances, il devient un kṣatriya. Il
rencontre Vyāsa et le remercie de sa richesse présente. Vyāsa lui
explique que les péchés qu’il avait commis quand il était śūdra ne
sont pas encore épuisés. C’est seulement parce qu’il avait rencontré
Vyāsa qu’il a pu remonter l’échelle des êtres. Maintenant, il lui faut
offrir sa vie sur le champ de bataille pour acquérir le statut de brahmane. (= ślokas)
13. 120. Le kṣatriya se livre à de sévères austérités.
Vyāsa retourne le voir et lui promet que s’il continue ainsi, il
renaîtra brahmane. À sa mort, il renaît brahmane. Vyāsa vient à nouveau
le voir. Rien ne sert de craindre la mort, lui explique-t-il, le bonheur
s’acquière par une conduite juste. (= ślokas)
13. 121. Que vaut-il; mieux, demande Yudhiṣṭhira:
connaissance, ascèse ou pratique du don?. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Vyāsa et Maitreya. Maitreya honore Vyāsa qui vient lui
rendre visite et lui offre de la nourriture. Vyāsa l’en remercie et fait
l’éloge de ce don, supérieur à la connaissance ou à l’ascèse. (= ślokas)
13. 122. Sans la
connaissance et l’ascèse, répond Maitreya, on n’arrive à rien. En fait, celui
qui donne et celui qui reçoit ont des mérites égaux. 13. 123.
Vyāsa reconnaît les mérites de la connaissance et de l’ascèse, mais
continue à mettre au dessus le don. Le don de nourriture mène aux mondes
supérieurs. (= ślokas)
13. 124. Yudhiṣṭhira demande comment doivent se
comporter les femmes. Bhīṣma rapporte l’Entretien entre
Sumanā et Śāṇḍilī. Sumanā demande
comment Śāṇḍilī a atteint la félicité. Ce n’est
pas par des austérités, répond Śāṇḍilī, mais en
servant toujours mon mari. (= ślokas)
13. 125. Yudhiṣṭhira demande ce qui vaut mieux:
conciliation ou cadeau?. Bhīṣma raconte l’Histoire du brahmane
et du rākṣasa. Un brahmane avait été capturé par un rākṣasa
qui s’apprêtait à le dévorer. Le rākṣasa lui promet la vie sauve
s’il lui explique pourquoi il est pāle et maigre. Le brahmane brode sur
le thème: tu as des qualités supérieures, mais les autres ne les
reconnaissent pas, c’est pour cela que tu es pāle et maigre. Et le
rākṣasa flatté, lui offre de l’argent et le laisse partir. (= ślokas)
13. 126. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma de lui
parler de Viṣṇu. Et Bhīṣma raconte: une fois, Kṛṣṇa
se préparait à un vœu de douze ans. Les principaux ṛṣi viennent
le voir. De la bouche de Kṛṣṇa sort un feu qui consume
toute une montagne. Kṛṣṇa la restitue comme elle était
avant, et explique que ce feu, c’est l’énergie de Viṣṇu. Kṛṣṇa
demande aux ṛṣi de lui rapporter ce qu’ils ont vu
d’extraordinaire. (= ślokas)
13. 127. Nārada raconte: Entretien entre Śiva et
Umā. Autrefois, Śiva pratiquait des austérités sur l’Himavant.
Il était entouré d’une foule d’êtres et tout autour de lui brillait d’une
insurpassable beauté. Umā, son épouse, vient lui rendre visite. Elle
s’approche par derrière et, par jeu, lui met les mains sur les yeux.
Immédiatement, tout s’éteint et devient obscur, comme si le soleil avait
disparu. Un troisième œil apparaît sur le front de Śiva, d’où émane un
feu puissant, brillant comme douze soleils, qui consume la montagne. Mais,
voyant le désarroi d’Umā, il restitue la montagne comme elle était
auparavant. Il lui explique que, lorsqu’elle a couvert ses yeux, l’univers a été
privé de soleil, et qu’il a du réagir pour protéger les créatures. Umā
en profite pour poser des questions à son mari sur son apparence. Et
Śiva raconte:
13. 128. Une nymphe d’une
beauté extraordinaire, Tilottamā, créée de toutes pièces par Brahmā
vient voir Śiva et, suivant la coutume, en fait le tour. Śiva, dans
son désir de ne pas la perdre de vue, se fait une face dans les quatre
directions. Ainsi, il a quatre visages. Il a le chignon des ascètes, porte
toujours l’arc Pināka pour servir les Dieux, et a le cou bleu là où il a
été blessé par le foudre d’Indra. Pourquoi chevauche-t-il un taureau ?. C’est
Brahmā qui le lui a donné parce qu’il s’était mis en colère contre un
veau de la vache Surabhi qui lui avait bavé dessus. Umā continue à l’interroger:
pourquoi réside-t-il dans les cimetières, comment doit-on pratiquer la
religion et le devoir, quels sont les devoirs des quatre castes. (= ślokas)
13. 129. Śiva expose en détail les devoirs des quatre castes.
Différentes sortes d’ascètes. (= ślokas)
13. 130. Śiva expose les devoirs des ermites et les mérites
qu’ils acquièrent. (= ślokas)
13. 131. Śiva explique comment on renaît dans une caste
inférieure à celle que l’on avait, ou supérieure. (=
ślokas)
13. 132. Śiva
explique ensuite par quels actes, par quelles paroles et par quelles pensées
on peut gagner le ciel, puis les conséquences des actes (karma). (= ślokas)
13. 133. Śiva montre les conséquences des actes antérieurs sur
la condition dans laquelle on se réincarne. (=
ślokas)
13.
13. 135. Yudhiṣṭhira demande quel est le seul dieu de
l’univers. Viṣṇu est le seul dieu, et on doit toujours réciter
ses mille noms, répond Bhīṣma. Les mille noms de Viṣṇu. (= ślokas)
13. 136. Qui doit-on révérer, demande Yudhiṣṭhira. Les
brahmanes, répond Bhīṣma. Éloge des brahmanes. (= ślokas)
13. 137. Quelle est la récompense de l’adoration des brahmanes,
demande Yudhiṣṭhira. Bhīṣma rapporte l’Entretien
entre Vāyu et Arjuna Kārtavīrya. Le ṛṣi
Dattatreya avait accordé quatre vœux au roi Kārtavīrya: avoir mille
bras au combat, deux seulement à la maison; conquérir toute la terre; enfin,
être remis sur le droit chemin s’il agissait injustement.
Kārtavīrya succombe à l’orgueil: qui peut être supérieur à moi-même
?, se demandait-il. Une voix dans le ciel lui rappelle que les brahmanes sont
supérieurs aux kṣatriya. Mais Kārtavīrya le nie farouchement.
Vāyu intervient: il est bien vrai que les brahmanes sont supérieurs.
Montre-le moi, demande Kārtavīrya. (=
ślokas)
13. 138. Vāyu rappelle les exploits de Kaśyapa, Aṅgiras,
Gautama, Kapila, Aurva. (= ślokas)
13. 139. Vāyu raconte l’histoire de la terre donnée en
honoraires aux brahmanes par le roi Aṅga et sauvée par Kaśyapa. Il
raconte ensuite comment Utthaya assèche le royaume de Varuṇa qui avait
enlevé sa femme Bhadrā et rend souterrain le cours de la Sarasvatī. (= ślokas)
13. 140. Vāyu raconte comment Agastya et Vasiṣṭha
ont défait les Asuras. (= ślokas)
13. 141. Vāyu raconte comment Atri a remplacé la lune et le
soleil, blessés par Rāhu, pour permettre aux Dieux de défaire les
Asuras. Et comment Cyavana a permis aux Aśvin d’avoir part aux
sacrifices, en suscitant contre Indra le terrible Mada. (= ślokas)
13. 142. Vāyu
raconte comment les brahmanes, à la demande des Dieux, ont défait les Kapa.
Arjuna Kārtavīrya finit par admettre que les brahmanes sont bien
supérieurs aux kṣatriya. (= ślokas)
13. 143. Yudhiṣṭhira demande quels sont les avantages
attachés à l’adoration des brahmanes. Bhīṣma, perdant ses forces,
demande à Kṛṣṇa de répondre. Bhīṣma fait l’éloge
de Kṛṣṇa. (= ślokas)
13. 144. Kṛṣṇa rapporte à ce sujet l’entretien
qu’il a eu avec son fils Pradyumna. Il loue les brahmanes et raconte comment
il a donné l’hospitalité à Durvāsas, comment celui-ci s’est montré
insupportable et comment il a tout supporté, et comment finalement
Durvāsas l’a récompensé. (= ślokas)
13. 145. Kṛṣṇa fait l’éloge de Śiva. Comment
Śiva perce le sacrifice de Dakṣa d’une flèche et ce qui s’en suit.
Comment Śiva détruit la triple cité des démons. Comment il paralyse
Indra. Éloge de Śiva. (= ślokas)
13. 146. Les noms de Śiva. (=
ślokas)
13. 147.Yudhiṣṭhira demande ce qui a le plus d’importance,
l’expérience directe, ou les Écritures. Ceux qui s’appuient sur les Écritures
sont les meilleurs, répond Bhīṣma. Les trois sources de la
connaissance, la perception directe, les Écritures et le comportement sont
les fondements d’une conduite juste. (=
ślokas)
13. 148. Bhīṣma décrit le sort de ceux qui ont une
conduite juste et de ceux qui ont une conduite injuste. (= ślokas)
13. 149. Yudhiṣṭhira s’étonne que l’on puisse obtenir
un résultat sans effort, ou au contraire ne pas obtenir un résultat souhaité
quelqu’effort qu’on fasse. Cela dépend de sa bonne conduite et de son
caractère, répond Bhīṣma (karma). (=
ślokas)
13. 150. Il faut vivre et agir en ayant foi qu’une bonne conduite
donne de bons résultats. Le temps protège une bonne conduite et l’affermit.
C’est la volonté de bien agir qui différencie les hommes. (= ślokas)
13. 151.Yudhiṣṭhira demande ce qu’il faut faire pour se
débarrasser de ses péchés. Réciter trois fois par jour les noms des Dieux et
des ṛṣi. Liste des Dieux et des ṛṣi. (= ślokas)
13. 152. Bhīṣma
se tait. Vyāsa demande congé au nom de tous. Bhīṣma leur
donne congé et leur demande de revenir pour assister à sa mort, au solstice
d’été. Tous laissent Bhīṣma et retournent à Hāstinapura. (= ślokas)
13. 153. Yudhiṣṭhira
retourne dans la ville, s’installe sur le trône, puis, au moment du solstice,
retourne avec la cour auprès de Bhīṣma. Bhīṣma explique
à Dhṛtarāṣṭra qui ce qui est arrivé était écrit. Il
demande à Kṛṣṇa de veiller sur les Pāṇḍava.
Bhīṣma demande à tous la permission de mourir. (= ślokas)
13. 154. Mort de Bhīṣma. Funérailles de Bhīṣma.
Offrandes sur le bord de
14.
14. 2. Kṛṣṇa enjoint à Yudhiṣṭhira de se
reprendre, de célébrer des sacrifices et d'honorer ses hôtes, et de s'occuper
du royaume. Yudhiṣṭhira lui demande la permission de se retirer
dans la forêt. Vyāsa rappelle à Yudhiṣṭhira qu'un kṣatriya
qui suit son devoir n'a pas à se désespérer. (=
ślokas)
14. 3. Il lui rappelle que les actes sont voulus par les Dieux :
pourquoi s'en repentir ?. Le sacrifice est le meilleur moyen de se libérer de
ses péchés. Que Yudhiṣṭhira offre le sacrifice du cheval. Yudhiṣṭhira
répond qu'il offrirait bien le sacrifice du cheval, mais la guerre l'a laissé
sans richesses : le trésor est vide. Vyāsa lui indique que les brahmanes
ont laissé un trésor dans l'Himavant lors du sacrifice du roi Marutta. (= ślokas)
14. 4. Histoire de Marutta. Généalogie de Marutta. Marutta
fait forger mille vases d’or et offre un sacrifice sur le Meru. (= ślokas)
14. 5. Rivalité entre Bṛhaspati et son frère Saṃvarta. Bṛhaspati
après avoir été le chapelain de Karamdhama, devient chapelain d’Indra. Il
évince son frère. Rivalité entre Indra et Marutta. Indra défend à Bṛhaspati
de sacrifier pour Marutta, et Bṛhaspati en fait le serment. (= ślokas)
14. 6. Marutta prépare un grand sacrifice et demande à Bṛhaspati
d’officier, mais celui-ci refuse. Marutta relate à Nārada le refus qu’il
a essuyé, et Nārada lui conseille de faire appel à Saṃvarta. Il
devra aller à Vārāṇasī, placer un cadavre devant la
porte de la ville, et suivre celui qui fera demi-tour à la vue du cadavre :
ce sera Saṃvarta. Il devra le suivre jusqu’à un endroit retiré, en
l’implorant les mains jointes. Quand Saṃvarta lui demandera qui l’a
renseigné, il devra dire que c’est Nārada, et que celui-ci est entré
dans le feu. Marutta suit les instructions à la lettre. (= ślokas)
14. 7. Saṃvarta demande à Marutta de s’adresser d’abord à son
frère. Marutta lui explique que Bṛhaspati a refusé. Saṃvarta
accepte de sacrifier pour Marutta, mais le met en garde contre la colère
d’Indra qui fera tout pour empêcher le sacrifice. (=
ślokas)
14. 8. Sur le mont Muñjavant réside Śiva. On y trouve des mines
d’or. Que Marutta se mette sous la protection de Śiva et obtienne de
l’or en grande quantité. Cent cinquante-trois noms de Śiva. Marutta
obtient l’or et fait faire des vases d’or pour le sacrifice. Jalousie de Bṛhaspati. (= ślokas)
14. 9. Bṛhaspati se plaint à Indra : son rival Saṃvarta
va sacrifier pour Marutta et devenir prospère. Il lui demande d’empêcher le
sacrifice. Indra envoie Agni demander à Marutta de prendre Bṛhaspati
comme sacrifiant. Saṃvarta menace Agni et celui-ci rend compte à Indra
de l’échec de sa mission. Indra lui demande de retourner auprès de Marutta et
de lui dire que s’il ne prend pas Bṛhaspati, il le frappera de son
foudre. Agni ne veut pas retourner trouver Marutta. Il craint la colère de Saṃvarta
: la puissance des brahmanes est plus grande que celle des kṣatriya. Il
rappelle à Indra sa défaite devant Cyavana qui avait créé pour le combattre
le démon Mada. (= ślokas)
14. 10. Dhṛtarāṣṭra, le roi des gandharva,
transmet à Marutta la menace d’Indra. Marutta refuse de plier. Indra se fait
menaçant. Marutta demande protection à Saṃvarta. Saṃvarta le
rassure : sa magie est plus puissante qu’Indra. Saṃvarta accorde un vœu
à Marutta et celui-ci demande qu’Indra en personne assiste à son sacrifice et
y reçoive le soma. Indra vient avec les Dieux assister au sacrifice de
Marutta, et, à la demande de ce dernier, en prend la direction. L’emplacement
du sacrifice est préparé par les Dieux eux-mêmes. Deux taureaux sont
sacrifiés, Indra lui même est acolyte. Indra et les Dieux boivent le soma. A
la fin du sacrifice, Marutta laisse sur place des monceaux d’or et retourne
gouverner son royaume. Yudhiṣṭhira n’a qu’à aller chercher cet or. (= ślokas)
14. 11. Kṛṣṇa raconte à Yudhiṣṭhira La
guerre entre Indra et Vṛtra. Vṛtra pénètre successivement la
terre, les eaux, la lumière, l’air, l’éther et détruit leur propriétés :
l’odeur, la liquidité, la couleur et la forme, le toucher, le son. A chaque
fois Indra le frappe de son foudre. A la fin Vṛtra se réfugie dans le
corps d’Indra lui-même et dérobe ses attributs essentiels. Vasiṣṭha
réconforte Indra et celui-ci tue Vṛtra à l’intérieur de lui-même de son
foudre invisible. (= ślokas)
14. 12. Kṛṣṇa
décrit les maladies physiques et mentales et leur interaction. La bonne santé
résulte de l’équilibre des humeurs. La bonne santé mentale et le bonheur de
l’équilibre des trois tendances. Il ne faut pas se rappeler ses peines quand on
est dans la joie. Yudhiṣṭhira doit oublier ses peines passées, il
est temps qu’il mène son ultime combat contre lui-même. (= ślokas)
14. 13. Le salut est dans le renoncement, non seulement aux biens
matériels, mais aux passions. La voie du salut consiste à maītriser ses
désirs. Kṛṣṇa récite Le chant du désir
(Kāmagītā). Comment Kāma trompe ceux qui veulent se
défaire de lui. Que Yudhiṣṭhira ne se succombe donc pas à sa
tristesse, mais qu’il célèbre le sacrifice du cheval. (= ślokas)
14. 14. Ainsi exhorté, Yudhiṣṭhira dépasse son affliction
et met la terre sous sa domination. Il remercie ses conseillers, se décide à
offrir le sacrifice du cheval, et demande protection pour aller chercher l’or
de Marutta dans l’Himavant. Les Pāṇḍava célèbrent les cérémonies
funéraires pour Bhīṣma, Karṇa et les autres et rentrent à
Hāstinapura auprès de Dhṛtarāṣṭra. (= ślokas)
14. 15. Kṛṣṇa et Arjuna voyagent et se
divertissent. Ils s’arrêtent dans le Palais de l'Assemblée d’Indrapraṣṭa
où Kṛṣṇa s’adresse solennellement à Arjuna. Puis, Kṛṣṇa
console Arjuna de la mort de ses fils et de ses parents. Kṛṣṇa
se réjouit que Yudhiṣṭhira ait regagné la souveraineté sur la
terre. Kṛṣṇa demande à Arjuna la permission de retourner à
Dvārakā : qu’il annonce son départ à Yudhiṣṭhira. (= ślokas)
14. 16. Vaiśampāyana
rapporte le discours de Kṛṣṇa à Arjuna, tenu à Indrapraṣṭa.
Arjuna s’était plaint d’avoir oublié les révélations que lui avait faites Kṛṣṇa
sur le champ de bataille (Bhagavadgītā). Kṛṣṇa
reproche à Arjuna d’avoir oublié son enseignement. Il est incapable de le
répéter dans les mêmes termes. Mais il va rapporter les réponses que lui a
faites un brahmane venu du ciel, autrefois, sur des sujets similaires. Et le
brahmane raconte : autrefois un descendant de Kaśyapa s’était fait
l’élève d’un brahmane particulièrement accompli. Satisfait de son
comportement, le brahmane l’enseigne. Il lui rapporte ses expériences dans
ses vies antérieures. Ce n’est que par le renoncement qu’il a atteint son
état actuel d’où il peut contempler l’absorption en brahman après son départ
du monde.
(= ślokas)
14. 17. Le brahmane explique les différentes étapes de la mort :
l’épuisement des mérites conduit à une mauvaise hygiène de vie qui engendre
une chaleur excessive qui perce les organes vitaux. Les souffles sortent du
corps. L’āme quitte le corps, entourée par ses actes. Elle se réincarne
dans une autre matrice ou atteint les régions de l’enfer ou du ciel. Mais
même ces séjours célestes sont provisoires. (=
ślokas)
14. 18. Le brahmane explique comment se fait la réincarnation dans
une matrice terrestre. Les actes ne sont pas sujets à destruction. L’āme
trouve une nouvelle matrice en fonction des actes antérieurs. L’āme se
coule dans le nouveau corps. Les réincarnations se succéderont jusqu’à ce
qu’une vie droite conduise l’āme à la délivrance. Description d’une vie
droite. Les actes antérieurs sont la cause des réincarnation. La
compréhension de l’impermanence des choses, le détachement permettent de
s’affranchir du cycle des réincarnations. (=
ślokas)
14. 19. Le brahmane explique les conditions de la délivrance du cycle
des réincarnations. Les qualités à acquérir et comment les obtenir par le
Yoga : austérités et concentration d’esprit. Les effets de la délivrance
acquise par le Yoga. En se concentrant sur sa propre āme, on voit
brahman, et rien d’extérieur à brahman n’existe plus. Voilà ce que Kṛṣṇa
avait révélé à Arjuna sur le champ de bataille. Ce sont des notions
difficiles à saisir par ceux dont l’entendement est obtus, mais c’est la voie
de la délivrance pour tous, même pour ceux qui sont de naissance inférieure. (= ślokas)
14. 20. Kṛṣṇa relate l’entretien d’une épouse avec
son mari, brahmane accompli, plongé dans sa méditation. Elle lui demande
quels mondes elle atteindra avec un tel mari qui a renoncé aux actes. Il lui
explique qu’il s’est détaché des actes pour fixer son esprit sur le siège de
l’āme dans le corps. Description de cet endroit et de ce qu’on y trouve
: les souffles et leur action réciproque. Le feu intérieur, avec ses sept
flammes : le nez, la langue, les yeux, la peau, les oreilles, l’esprit et la
compréhension. Les sept matrices de l’univers. (=
ślokas)
14. 21. Les dix prêtres sacrificateurs : les organes des sens et de
l’action et la parole. Les rapports entre l’esprit et le verbe. (= ślokas)
14. 22. Les sept
prêtres sacrificateurs : les organes des sens, l’esprit et la compréhension.
Quoique résidant au même endroit, ils ne se perçoivent pas réciproquement. (= ślokas)
14. 23. Les cinq prêtres sacrificateurs : les souffles. Leur rapports. (= ślokas)
14. 24. Comment les souffles produisent une créature et dans quel
ordre ils se présentent. (= ślokas)
14. 25. Les quatre prêtres sacrificateurs : la cause, l’agent,
l’action et la délivrance. Leur relation avec les sens, l’esprit et la
compréhension. (= ślokas)
14. 26. Il n’y a qu’un seul maître qui réside dans le cœur . Il est
déterminé par les actes. (= ślokas)
14. 27. La forêt de la délivrance. La forêt de la connaissance. (= ślokas)
14. 28. L’état de détachement. Discussion sur le sacrifice animal. (= ślokas)
14. 29. Le brahmane raconte L’Histoire de Rāma. Comment
Arjuna Kārtavīrya a été défait par Rāma, comment ses guerriers
ont fui et ont - 301 - été déchu, comment Rāma a exterminé tous les kṣatriya
à vingt et une reprises, comment ses ancêtres lui demandent de cesser le
carnage.
(= ślokas)
14. 30. Les ancêtres racontent L’Histoire d’Alarka. Alarka,
ayant conquis le monde, veut conquérir de ses flèches son esprit, les organes
de ses sens, sa compréhension. Tous lui représentent qu’il y faut une autre
sorte de flèche. Alarka entreprend alors de sévères austérités, puis se
tourne vers le Yoga et y trouve la réponse à ses questions. Les ancêtres
conseillent à Rāma de se livrer à des austérités, ce qu’il fait. (= ślokas)
14. 31. Les trois ennemis. La souveraineté sur soi-même. Les vers
d’Ambarīṣa : la cupidité et ses conséquences. La vrai souveraineté
est la souveraineté sur soi-même. (= ślokas)
14. 32. Les paroles de
Janaka : il n’a souveraineté sur rien, même son corps ne lui appartient pas,
il a souveraineté sur tout, la terre entière est sienne, comme elle
appartient à chacun. Maītrisant les organes des sens, on perd le
sentiment du “mien”, on maītrise la terre. (=
ślokas)
14. 33. Le brahmane explique à son épouse qu’il est totalement
émancipé, qu’il est devenu un avec l’univers. Il se fond dans brahman comme
les rivières se fondent dans l’océan. Ainsi c’est dans la propre āme de
son mari que l’épouse se rendra après sa mort. (=
ślokas)
14. 34. Le brahmane explique que la connaissance naît de la recherche
de brahman, des enseignements du maître, des austérités et de la
fréquentation du veda. Description de brahman. L’épouse du brahmane atteint
la délivrance. (= ślokas)
14. 35. Kṛṣṇa rapporte l’entretien d’un disciple
avec son maître. Le disciple demande : d’où venons-nous ? d’où viennent les créatures
? de quoi vivent-elles ? quelle est la limite de leur vie ? qu’est-ce que la
vérité ? les austérités ? quels sont les bons chemins ? qu’est-ce que le
bonheur ? le péché ?. Le maître, parce que son élève est accompli, explique :
la connaissance est le but le plus haut et le renoncement la plus haute
austérité. Par la connaissance et le renoncement, on atteint la délivrance.
Description de l’arbre de l’univers. Le maître donne la réponse que fit
Brahmā aux sept grands ṛṣi qui lui posaient les mêmes questions.
C’est de la vérité procèdent toutes les créatures. Les quatre périodes de la
vie. Les vingt-quatre éléments de la création. (=
ślokas)
14. 36. Les trois tendances (guṇa) et leur rapports. tamas
(obscurité) : ses caractéristiques et ses conséquences en ce qui concerne les
réincarnations. (= ślokas)
14. 37. rajas (passion) : ses caractéristiques et ses conséquences. (= ślokas)
14. 38. sattva (bonté) : ses caractéristiques et ses conséquences. (= ślokas)
14. 39. Le brahmane explique à son disciple les relations entre les
trois tendances et comment elles sont présentes partout. Le non-manifesté. -
302 -
14. 40. La première
manifestation du non-manifesté : l’āme universelle. Comment l’atteindre. (= ślokas)
14. 41. Dans cette āme universelle, se développe le sentiment du
moi, source de toutes les créatures. (=
ślokas)
14. 42. Les cinq
éléments. La dissolution de l’univers. Les connexions des cinq éléments et
des onze organes avec l’āme, la matière et les Dieux. Les quatre types
de créatures. Le corps. Le renoncement et la maītrise des sens
conduisent à brahman. (= ślokas)
14. 43. Les seigneurs des créatures. Les devoirs des rois. Les
caractéristiques. Comment elles sont perçues. Le Connaisseur. (= ślokas)
14. 44. Les premières des créatures. Le début et la fin,
l’impermanence. (= ślokas)
14. 45. La roue de l’existence. Règles de conduite du maître de
maison.
(= ślokas)
14. 46 Règles de conduite de l’étudiant, de l’ascète, du renonçant. (= ślokas)
14. 47. Description de brahman. Comment on l’atteint. (= ślokas)
14. 48. Les qualités nécessaires à la délivrance. Dualité
brahman-nature. Les ṛṣi interrogent Brahmā sur les
différents comportements des hommes : quel est le meilleur ?
14. 49. L’enseignement de
Brahmā : les voies de la délivrance. Les différents types d’action.
Genèse des éléments et leurs propriétés. Hiérarchie des créatures. (= ślokas)
14. 50. Rôle de l’esprit. Le char du brahman. La forêt du brahman. Le
rôle des austérités. Ce qu’est la délivrance. A la demande d’Arjuna, Kṛṣṇa
explique qu’il est le maître et l’esprit son élève. (Fin de
l’Anugītā)
14. 51. Kṛṣṇa
fait préparer son char. Kṛṣṇa et Arjuna partent pour
Hāstinapura en devisant en cours de route. Arjuna chante un hymne à Kṛṣṇa.
Ils arrivent à Hāstinapura et retrouvent Dhṛtarāṣṭra,
Vidura, les Pāṇḍava, Yuyutsu. Ils se retirent pour la nuit.
Au matin, ils vont trouver Yudhiṣṭhira et demandent pour Kṛṣṇa
la permission de rentrer à Dvārakā. Yudhiṣṭhira accorde
ce qu’ils demandent et demande à Kṛṣṇa de revenir pour son
sacrifice du cheval. Kṛṣṇa part avec Subhadrā,
accompagné par Yuyudhāna. (= ślokas)
14. 52. Signes
accompagnant le départ de Kṛṣṇa. Rencontre d’Uttaṅka.
Uttaṅka demande à Kṛṣṇa s’il a réussi à rétablir la
paix entre les cousins ennemis. Kṛṣṇa avoue qu’il a échoué
et lui raconte le massacre et le peu de survivants. Uttaṅka lui
reproche de ne pas avoir empêché la guerre alors qu’il en avait la
possibilité et se prépare à le maudire. Kṛṣṇa s’excuse et
conseille à Uttaṅka de ne pas le maudire, sous peine de perdre ses
mérites.
(= ślokas)
14. 53. Kṛṣṇa révèle sa divinité à Uttaṅka.
Il explique que, sous sa forme humaine, il n’a pu empêcher le désastre. - 303
-
14. 54. Uttaṅka demande à
voir Kṛṣṇa sous sa forme divine. Kṛṣṇa se
montre sous sa forme divine, puis, à la demande d’Uttaṅka, reprend sa
forme habituelle. Il donne un vœu à Uttaṅka : pouvoir obtenir de l’eau
quand il en a envie dans ces contrées arides, simplement en pensant à lui. Histoire
d’Uttaṅka. Un jour Uttaṅka, excessivement assoiffé, pense à Kṛṣṇa
pour avoir de l’eau. Il voit alors un chasseur nu, répugnant et impur qui
urine de grandes quantités d’eau. Le chasseur lui offre cette eau, mais Uttaṅka,
indigné, refuse. Le chasseur disparaît et Kṛṣṇa apparaît à
sa place. Devant les reproches d’Uttaṅka pour la forme répugnante sous
laquelle l’eau qu’il demandait lui a présentée, Kṛṣṇa lui
explique qu’il avait demandé à Indra de donner la liqueur d’immortalité à
Uttaṅka, et qu’Indra n’avait accepté qu’à la condition de présenter
luimême cette liqueur en assumant la forme d’un chasseur, et de ne la donner
que si Uttaṅka ne montrait pas de dédain. Kṛṣṇa
modifie le vœu qu’il a accordé : quand Uttaṅka aura soif, des nuages
apparaîtront sur le désert et feront tomber la pluie. (= ślokas)
14. 55. Uttaṅka avait acquis des mérites particuliers, pour
avoir fidèlement servi son maître Gautama. Ainsi ce dernier, particulièrement
satisfait de ses services, ne lui avait jamais donné congé, et Uttaṅka
avait vieilli. Un jour, épuisé par l’āge, rapportant du bois pour son
maître, il avait posé son fardeau à terre, et avait aperçu une mèche de ses
cheveux accrochée au fagot, toute blanche. Il avait alors compris combien il
avait vieilli, et s’était mis à pleurer amèrement. Gautama s’informe de la raison
de ce désespoir, et donne finalement son congé à Uttaṅka. Celui-ci
demande ce qu’il doit comme honoraires d’études et son maître lui répond que
sa fidélité et son dévouement suffisent. Il rajeunit Uttaṅka et lui
donne sa fille. Ahalyā, la femme de Gautama, devant l’insistance d’Uttaṅka,
demande comme honoraires les boucles d’oreille divines de la femme du roi
Saudāsa. Mais ce roi, maudit par Vasiṣṭha, est devenu
cannibale. (= ślokas)
14. 56. Saudāsa se prépare à dévorer Uttaṅka. Uttaṅka
lui remontre qu’il a d’abord une tāche urgente à accomplir : il vient
chercher les boucles d’oreille de sa femme pour son percepteur : il reviendra
après se mettre au pouvoir du roi. Saudāsa l’envoie les réclamer à son
épouse Madayantī. Celle-ci énumère les propriétés magiques des boucles
d’oreille, et demande, avant de les donner, un signe de son époux. (= ślokas)
14. 57. Saudāsa, comme signe de son accord, lui fait dire : “Ma
condition est intolérable et je ne trouve pas de refuge !”. La reine,
lorsqu’Uttaṅka lui répète cette phrase, lui donne les boucles
d’oreille. Uttaṅka demande à Saudāsa la signification de ce
message. Saudāsa explique qu’il ne saurait vivre, alors que sa
malédiction l’amène à être hostile à des brahmanes. - 304 - Uttaṅka
promet de revenir, mais demande à Saudāsa s’il est vraiment nécessaire
qu’il revienne. Saudāsa lui dit que, s’il revient, il mourra. Uttaṅka
revient chez Gautama. En route, il s’arrête pour cueillir des fruits. Les
boucles d’oreilles tombent à terre. Un serpent s’en empare et rentre dans son
trou. Uttaṅka fouille la terre de son bāton pendant trente-cinq
jours pour se frayer passage vers le royaume des serpents. La terre
s’inquiète. Indra, déguisé en brahmane, essaye en vain de dissuader Uttaṅka.
Puis il lui prête son foudre. Ainsi Uttaṅka se fraye un chemin vers le
royaume des serpents. Description du royaume des serpents. Uttaṅka
désespère de retrouver les boucles d’oreille. Un cheval noir à la queue
blanche lui apparaît et lui demande de lui souffler dans le derrière : qu’il
ne soit pas dégoūté, il l’a déjà fait de nombreuses fois. Uttaṅka
s’étonne. Le cheval n’est autre qu’Agni, attisé de nombreuses fois par Uttaṅka
quand il servait son maître. Uttaṅka s’exécute. Le cheval s’embrase et
une épaisse fumée en sort, qui envahit le monde des serpents. Ceux-ci,
affolés, découvrent la raison de cette fumée, honorent Uttaṅka et lui
rendent les boucles d’oreille. Uttaṅka les apporte à Ahalyā. (= ślokas)
14. 58. Kṛṣṇa continue sa route vers
Dvārakā. Le festival de Raivataka. Kṛṣṇa est reçu
avec tous les honneurs et embrasse ses parents. (=
ślokas)
14. 59. On lui demande de raconter la bataille entre les Pāṇḍava
et les Kaurava. Kṛṣṇa résume la bataille : dix jours sous
le commandement de Bhīṣma (les Kaurava alignent onze armées, les
Pāṇḍava sept), cinq jours sous celui de Droṇa (il
reste aux Kaurava neuf armées), deux jours sous celui de Karṇa (cinq
armées seulement) et enfin un jour sous celui de Śalya (trois armées
pour les Kaurava, une seule pour les Pāṇḍava). Mort de
Duryodhana, massacre nocturne. (= ślokas)
14. 60. Kṛṣṇa n’a pas parlé de la mort d’Abhimanyu,
pour ne pas peiner son père. Subhadrā lui demande de raconter la mort
d’Abhimanyu et s’évanouit. Vasudeva demande des détails et Kṛṣṇa
raconte la mort d’Abhimanyu et sa bravoure. Il rapporte les lamentations de
Subhadrā et d’Uttarā et les consolations de Kuntī. (= ślokas)
14. 61. Vasudeva et Kṛṣṇa entreprennent des rites
funéraires pour Abhimanyu. Les Pāṇḍava font de même à
Hāstinapura. Uttarā ne prend plus aucune nourriture. Vyāsa la
réconforte en lui décrivant l’avenir glorieux de son fils à naître.
Vyāsa presse Yudhiṣṭhira de procéder au sacrifice du cheval. (= ślokas)
14. 62. Yudhiṣṭhira
demande à ses frères comment se procurer pour le sacrifice du cheval les richesses
de Marutta. Bhīma propose de se mettre sous la protection de Śiva
pour obtenir ces richesses gardées - 305 - par les kinnara. Yudhiṣṭhira
approuve. Les Pāṇḍava se mettent en route. (= ślokas)
14. 63. Description du cortège. Yudhiṣṭhira établit son
camp à proximité du trésor. Description du campement. Yudhiṣṭhira
demande aux brahmanes de fixer un jour auspicieux pour son entreprise : ce
sera le lendemain. Ils ordonnent un jeūne. (=
ślokas)
14.
14. 65. Kṛṣṇa, sachant le sacrifice du cheval
proche, revient à Hāstinapura avec Balarāma, Subhadrā et les
chefs Vṛṣṇi. Kṛṣṇa réside à Hāstinapura.
Naissance de Parikṣit : touché par l’arme “Tête de Brahmā”
lancée par Aśvatthāmā, c’est un enfant mort-né. Kṛṣṇa
se précipite. Kuntī supplie Kṛṣṇa de ressusciter
l’enfant, pour sauver la lignée : il l’a promis. (=
ślokas)
14. 66. Subhadrā le supplie à son tour de ressusciter l’enfant. (= ślokas)
14. 67. Kṛṣṇa accepte. Il entre dans la pièce où se
tient l’enfant. Uttarā le supplie à son tour de ressusciter l’enfant. (= ślokas)
14. 68. Les femmes pleurent, Uttarā s’adresse à son enfant mort et
lui demande de saluer Kṛṣṇa. Kṛṣṇa assure
que sa promesse n’est jamais vaine et ressuscite l’enfant. (= ślokas)
14. 69. L’arme “Tête de Brahmā” se retire en illuminant la pièce
et retourne chez Brahmā. L’enfant revit. Tout le monde se réjouit. Kṛṣṇa
donne à l’enfant le nom de Parikṣit. Les Pāṇḍava
approchent d’Hāstinapura avec le trésor. Réjouissances générales en
ville.
(= ślokas)
14. 70. Entrée des Pāṇḍava à Hāstinapura.
Salutations réciproques. Vyāsa arrive aussi, dūment honoré. Yudhiṣṭhira
demande à Vyāsa la permission de célébrer le sacrifice du cheval, et
Vyāsa accepte. Yudhiṣṭhira commence les préparatifs. Kṛṣṇa
se met à sa disposition. (= ślokas)
14. 71. Vyāsa accepte d’initier Yudhiṣṭhira au
sacrifice. Le sacrifice commencera à la pleine lune du mois de chaitra. Que
les préparatifs soient faits, et un cheval sélectionné, qui parcourera la
terre. Vyāsa choisit Arjuna pour accompagner le cheval. Bhīma et
Nakula protègeront la cité, Sahadeva s’occupera des invités. Les préparatifs
sont terminés. Yudhiṣṭhira demande à Arjuna de suivre le cheval
pour le protéger . Il devra essayer d’éviter de combattre les rois qui
viendront à sa rencontre et les inviter au sacrifice. (= ślokas)
14. 72. L’initiation
de Yudhiṣṭhira est terminée, le cheval est lāché. Toute la
ville se rassemble pour assister au départ d’Arjuna. Des brahmanes
l’accompagnent, Yudhiṣṭhira le suit avec de nombreux guerriers.
Le cheval erre en liberté et parcourt la terre. Il traverse de nombreux
royaumes, suivi par Arjuna qui doit combattre leurs rois hostiles. (= ślokas)
14. 73 Les Trigarta essayent de capturer le cheval et assaillent
Arjuna. Arjuna essaie en vain de parlementer, puis défait Sūryavarman et
tue son frère Ketuvarman. Il combat Dhṛtavarman mais, admirant sa
bravoure, ne veut pas le tuer. Dhṛtavarman blesse Arjuna à la main,
l’arc Gāṇḍīva; tombe à terre. Arjuna riposte. Les
Trigarta encerclent Arjuna, mais sont mis en fuite. Ils demandent la clémence
d’Arjuna et acceptent sa suzeraineté. (=
ślokas)
14. 74. Le cheval traverse le royaume de Prāgjyotiṣa.
Vajradatta, le fils de Bhagadatta s’en empare. Arjuna le poursuit, Vajradatta
laisse le cheval et s’enfuit. Il revient au combat sur son éléphant. Combat
entre Arjuna et Vajradatta. (= ślokas)
14. 75. Le combat dure trois jours. Le quatrième jour, suite du
combat. Arjuna tue l’éléphant. Il laisse la vie sauve à Vajradatta et
l’invite au sacrifice du cheval. Vajradatta accepte. (= ślokas)
14. 76. Les Saindhava marchent sur Arjuna qui est entré dans leur
royaume. Ils s’emparent du cheval, encerclent Arjuna et l’arrosent de flèche.
Présages funestes. Arjuna perd conscience et laisse tomber son arc. Arjuna se
ressaisit, reprend Gāṇḍīva; et décoche ses flèches. Les
Saindhava fuient. (= ślokas)
14. 77. Les Saindhava reviennent au combat. Suite du combat. Arjuna
les défie, mais se rappelle les paroles de son frère et offre la vie sauve à
ceux qui reconnaîtront leur défaite. Malgré cela, le combat continue. Duḥśalā,
leur reine, vient au devant d’Arjuna, avec son petit-fils, le fils de Suratha
(neveu d’Arjuna). Elle apprend à Arjuna que Suratha est mort en apprenant sa
venue, et se met avec l’enfant sous sa protection. Elle demande la paix. La
paix avec les Saindhava est faite. (= ślokas)
14. 78. Le cheval arrive au royaume de Babhrūvāhana, le roi
de Maṇipura. Celui-ci vient faire allégeance à son père, Arjuna. Mais
Arjuna lui reproche de ne pas le combattre, alors qu’il a pénétré dans son
royaume : c’est le devoir des kṣatriya. La serpente Ulūpī, ne
supporte pas ces remontrances, sort de terre et ordonne à
Babhrūvāhana de combattre Arjuna. Babhrūvāhana prend son
char, s’empare du cheval et affronte son père. Combat entre Arjuna et
Babhrūvāhana. Les deux combattants, blessés, s’évanouissent. Citrāṅgadā,
la mère de Babhrūvāhana, arrive sur le champ de bataille et les
croit morts. - 307 -
14. 79. Reproches de Citrāṅgadā
à Ulūpī : c’est à cause d’elle qu’Arjuna est mort. Elle lui demande
de faire revivre Arjuna. (= ślokas)
14. 80. Babhrūvāhana revient à lui. Remords de
Babhrūvāhana qui croit avoir tué son père. Il fait le serment de se
laisser mourir si Arjuna ne revient pas à la vie. (=
ślokas)
14. 81. Ulūpī fait appel au joyau qui a le pouvoir de
ressusciter les morts. Elle explique que si elle a incité
Babhrūvāhana à combattre, c’était seulement pour que son père
découvre sa valeur. Qu’il place le joyau sur la poitrine d’Arjuna et celui-ci
revivra. Arjuna revient à lui. Il demande ce qui se passe. (= ślokas)
14. 82.
Ulūpī lui explique qu’elle a manigancé ce combat pour faire expier
à Arjuna le péché d’avoir tué déloyalement Bhīṣma, alors qu’il
combattait avec Śikhaṇḍin. A la suite de cet acte déloyal,
les Vasu avaient maudit Arjuna et Gaṅgā avait approuvé cette
malédiction. A la demande du père d’Ulūpī, les Vasu avaient tempéré
leur malédiction : quand Babhrūvāhana aura fait tomber Arjuna au
combat, celui-ci sera libéré de sa malédiction. C’est pourquoi elle a incité
Babhrūvāhana au combat. Arjuna la remercie et invite
Babhrūvāhana au sacrifice du cheval. Babhrūvāhana invite
Arjuna dans sa cité, mais celui-ci refuse : il doit suivre le cheval, qui va
où il veut. (= ślokas)
14. 83. Le cheval revient en direction d’Hāstinapura. Il arrive
à Rājagṛha, dans le Magadha, le royaume de Meghasaṃdhi, fils
de Sahadeva. Meghasaṃdhi défie Arjuna. Combat entre Meghasaṃdhi
et Arjuna. Arjuna défait Meghasaṃdhi. Celui-ci se reconnaît vaincu et
Arjuna l’invite au sacrifice du cheval. (=
ślokas)
14. 84. Le cheval arrive à Śuktisāhvayā, au royaume de
Cedi. Arjuna défait Śarabha, le fils de Śiśupāla, qui se
soumet. Il traverse ensuite les royaumes de Kāśi, d’Aṅga, de
Kosala, de Kirata et de Taṅgana. Tous leurs rois lui font allégeance.
Il arrive ensuite au royaume des Daśārna, où il livre un combat
terrible contre Citrāṅgada. Citrāṅgada fait allégeance.
Il arrive ensuite au Niṣadha où il livre combat au fils d’Ekalavya et
le soumet. Ensuite, plus au sud, il livre combat aux Dravida, aux Andhra, aux
Māhiśaka et aux Kolla, et les soumet. Puis à Surāṣṭra,
Gokarṇa, Prabhāsa, Dvārakā. Là, de jeunes Yadava veulent
s’emparer du cheval, mais Ugrasena, le roi des Vṛṣṇi les en
empêche. Les Vṛṣṇi et les Andhaka font fête à Arjuna. Le
cheval continue vers le Pañcanada, puis au pays des Gāndhāra ou
règne le fils de Śakuni. (= ślokas)
14. 85. Combat entre Arjuna et les Gāndhāra. Arjuna défait
le fils de Śakuni et l’armée des Gāndhāra. Intervention de
l’épouse de Śakuni. Réconciliation. Arjuna invite le fils de Śakuni
au sacrifice du cheval. - 308 -
14. 86. Yudhiṣṭhira
apprend que le cheval approche d’Hāstinapura. Il active les préparatifs
du sacrifice. Bhīma prépare l’emplacement du sacrifice. Description de
l’emplacement du sacrifice. Les rois sont convoqués et arrivent avec de
nombreux cadeaux. De nombreux brahmanes arrivent également. Yudhiṣṭhira
les reçoit avec honneur. (= ślokas)
14. 87. Les rois admirent les dispositions prises pour le sacrifice. (= ślokas)
14. 88. Arrivée de Kṛṣṇa. Il rapporte un message
d’Arjuna : que les rois soient convenablement honorés et qu’il n’y ait pas de
massacre comme lors de la consécration royale. Que son fils
Babhrūvāhana soit spécialement honoré. (=
ślokas)
14. 89. Yudhiṣṭhira se demande pourquoi Arjuna doit
toujours se trouver en première ligne, combattre et mener une vie aussi
inconfortable. Kṛṣṇa lui répond que c’est parce qu’il a les
pommettes un peu trop hautes !. On annonce l’arrivée imminente d’Arjuna. Deux
jours après Arjuna et le cheval arrivent. Le peuple félicite Arjuna. Il entre
sur l’emplacement du sacrifice. Salutations réciproques. Arrivée de
Babhrūvāhana. (= ślokas)
14. 90. Citrāṅgadā et Ulūpī sont reçues par
Draupadī et Subhadrā. Babhrūvāhana est reçu par Dhṛtarāṣṭra.
Kṛṣṇa et les Pāṇḍava lui font des cadeaux.
Vyāsa donne le signal du début du sacrifice. Les cadeaux faits aux brahmanes
seront le triple de ce qui était prévu : ce sacrifice sera connu sous le nom
de “sacrifice à l’or abondant”. Yudhiṣṭhira entreprend les
cérémonies préparatoires. Puis le sacrifice est accompli avec toute
l’exactitude nécessaire. Différentes étapes du sacrifice. (= ślokas)
14. 91. Les animaux sacrifiés sont rôtis. Le cheval est sacrifié à
son tour, coupé en morceaux. On assied Draupadī auprès du cheval. La
mœlle du cheval est cuite et le reste offert au feu. Louanges à Yudhiṣṭhira.
Distribution d’offrandes aux brahmanes. Yudhiṣṭhira donne la
terre entière à Vyāsa d’abord, puis, quand il refuse, aux brahmanes.
Vyāsa lui demande de garder la terre et d’en donner le prix au
brahmanes. Ainsi les offrandes sont elles particulièrement somptueuses, non
seulement pour les brahmanes mais pour tout le monde. Vyāsa donne sa
part à Kuntī. Yudhiṣṭhira et ses frères couvrent de cadeaux
les rois présents. Les rois sont congédiés et retournent chez eux.
Magnificence de ce sacrifice. (= ślokas)
14. 92. Histoire de
la mangouste. A la fin du sacrifice, une mangouste, qui avait la moitié
du corps changé en or, se plaint : ce sacrifice ne vaut pas une mesure d’orge
offerte par un brahmane !. On l’interroge : le sacrifice n’a-t-il pas été
mené selon toutes les règles ?. Les offrandes voulues n’ont-elles pas été
offertes ?. Qu’elle s’explique clairement !. La mangouste raconte un fait
dont elle a été témoin :
14. 93. Au Kurukṣetra,
vivait un brahmane, qui pratiquait le vœu du glanage : il se nourrissait de
petites quantités de grain. Il ne prenait qu’un repas tous les jours, le
soir, et s’il ne trouvait rien à manger, jeūnait jusqu’au jour suivant.
Une famine survient dans le royaume, et le brahmane et sa famille souffrent
de la faim. Il va glaner en plein midi, bien qu’il n’y ait rien à glaner. Un
jour, cependant, il réussit à récolter une mesure d’orge. Il la réduit en
farine et en fait quatre boulettes, pour lui et les siens. Un hôte se
présente alors. Le brahmane lui offre sa boulette. L’épouse du brahmane,
voyant que son hôte est toujours affamé, demande à son mari de lui offrir sa
part. Le brahmane, qui a pitié d’elle, refuse, mais elle le convainc. Il
donne à l’hôte la boulette de sa femme, et celui-ci la mange. Le fils du
brahmane, sa belle-fille, donnent à leur tour leur boulette pour l’hôte.
Celui-ci, qui n’est autre que Dharma, félicite le brahmane, et lui annonce
qu’il a conquis le ciel : et pourtant la porte du ciel est difficile à
atteindre !. Elle est cadenassée par la cupidité, le désir et les passions.
Ce n’est pas ce qu’on donne qui compte : il revient au même de donner cent
quand on possède mille que de donner un quand on possède dix. Rien ne vaut un
don, même modeste, s’il est acquis loyalement. Ainsi le fruit de cette offre
d’une seule mesure d’orge sera-t-il plus grand que celui de nombreux
sacrifices du cheval. Qu’il monte dès maintenant au ciel, avec sa femme, son
fils et sa belle-fille, un char divin l’attend. Le brahmane monte au ciel. La
mangouste sort de son trou, et par le parfum seulement de ces boulettes la
moitié de son corps a été transformée en or. Depuis, elle fréquente les
brahmanes et les sacrifices des rois, pour que le reste de son corps devienne
également en or. Ainsi elle peut dire que ce sacrifice du cheval ne valait
pas l’offrande d’une mesure d’orge. (= ślokas)
14. 94. Au cours d’un sacrifice offert par Indra, les grands ṛṣi
éprouvent de la compassion pour les animaux que l’on va sacrifier. Ils
remontrent à Indra qu’il n’est pas juste de tuer des animaux : qu’il offre
plutôt des grains. Mais Indra n’est pas d’accord. La matière est soumise au
roi Vasu pour arbitrage : faut-il sacrifier des animaux, ou des grains ?.
Vasu répond sans hésiter : ce que l’on a sous la main. Il est aussitôt
précipité en enfer pour avoir répondu faussement. Il faut bien peser les
choses avant de répondre, et peser les arguments. Ainsi le mérite acquis par
les dons dépend de l’intégrité de celui qui donne et de la manière dont il a
acquis ce qu’il donne. Le don désintéressé d’une mesure d’orge procure le
ciel.
(= ślokas)
14. 95. Le sacrifice d’Agastya. Agastya entreprend des rites
préparatoires qui doivent durer douze années en vue d’un grand sacrifice où
l’on offrira du grain. Les officiants sont des brahmanes à la conduite
particulièrement irréprochable. Indra, pour empêcher le sacrifice, cesse de
pleuvoir. Les officiants s’inquiètent : si Indra cesse de pleuvoir, il n’y
aura plus de grain pour les offrandes. Agastya leur rétorque que cela n’a
aucune importance : il offrira un sacrifice mental, fait d’austérité sévères.
Il se transformera en Indra et fera pleuvoir pour nourrir les créatures. Il
créera un nouvel ordre des choses et fera venir toutes les richesses du monde
à son sacrifice. Il convoquera toutes les troupes célestes. Et il en va
ainsi, par la puissance de ses mérites. Les ṛṣi l’approuvent :
cela est mieux que de sacrifier des créatures innocentes. Indra se repent et
pleut. Il assiste lui-même au sacrifice. (=
ślokas)
14. 96. Jamadagni avait trait sa vache sacrificielle et placé le lait
dans un récipient pur en vue d’un rite funéraire. Dharma, pour l’éprouver,
entre dans ce lait, sous la forme de Krodha, la colère. Mais Jamadagni ne se
met pas en colère en voyant son lait souillé et envoie Krodha s’expliquer
avec les pitṛ. Elle est transformée en mangouste, et ne sera libérée
qu’en humiliant publiquement Dharma. Et, Yudhiṣṭhira étant
Dharma, la mangouste Krodha est libérée de sa malédiction. (= ślokas)
15. 1. Yudhiṣṭhira
règne pendant quinze ans. Dhṛtarāṣṭra, le vieux roi,
et Gāndhārī vivent à ses côtés, particulièrement honorés.
Vidura est ministre de
15. 2. Dhṛtarāṣṭra,
avec l’accord de Yudhiṣṭhira, puise largement dans les richesses
du royaume pour célébrer les rites funéraires en l’honneur de ses fils. (= ślokas)
15. 3. Dhṛtarāṣṭra se réjouit de la conduite
des Pāṇḍava envers lui. Il souffre d’autant plus au souvenir
de l’inconduite de ses fils. Mais Bhīma obéit à contre cœur aux ordres
de son frère. (= ślokas)
15. 4. Dhṛtarāṣṭra, en secret, en veut
toujours à Bhīma, et celui-ci ne fait rien pour arranger les choses.
Bhīma se vante d’avoir tué les fils de Dhṛtarāṣṭra,
de façon qui celui-ci l’entende. Dhṛtarāṣṭra est
accablé. Il réunit ses gens. (= ślokas)
15. 5. Il leur explique ses remords d’avoir été faible devant son
fils et de lui avoir transmis le pouvoir royal alors qu’il ne le méritait
pas. En cachette, il jeūne et se livre à des austérités pour expier. Il
n’en veut plus à ses fils : ils sont morts bravement, en combattant. Mais il
lui faut aller plus loin dans son expiation : il veut se retirer dans la
forêt et y mener une vie d’austérités. (=
ślokas)
15. 6. Yudhiṣṭhira se désole de ne pas s’être aperçu de
l’abattement de Dhṛtarāṣṭra. Il ne veut pas que Dhṛtarāṣṭra
parte. Il ne régnera pas si Dhṛtarāṣṭra les quitte,
mais plutôt l’accompagnera dans la forêt. Dhṛtarāṣṭra
insiste. Fatigué, il s’évanouit. Yudhiṣṭhira le fait revenir à
lui.
(= ślokas)
15. 7. Dhṛtarāṣṭra remercie Yudhiṣṭhira
: il y a huit jours qu’il n’a pas mangé, d’où sa faiblesse. Il demande encore
à Yudhiṣṭhira de le laisser partir. Qu’il mange d’abord, on verra
après !. Arrivée de Vyāsa. (= ślokas)
15. 8. Vyāsa ordonne à Yudhiṣṭhira de laisser partir
Dhṛtarāṣṭra : il a été un bon roi, il a rempli son
temps. Il est de tradition qu’un roi meure en combattant, ou retiré dans la
forêt. Yudhiṣṭhira accepte, et demande à Dhṛtarāṣṭra
de prendre un repas avant de partir. - 312 -
15. 9. Dhṛtarāṣṭra
rentre dans son palais, procède aux rites matinaux, et prend son repas.
Vidura, accompagné de Yudhiṣṭhira et de ses frères, vient le
trouver. Dhṛtarāṣṭra rappelle à Yudhiṣṭhira
les devoirs du roi : honorer les sages, maītriser ses sens, bien choisir
ses ministres, assurer la protection de sa ville, de soi-même et des siens,
assurer le secret des délibérations,
15. 10. Rendre la justice. Il
fait un cours sur l’emploi du temps de la journée royale, la conduite des
affaires, les services secrets,
15. 11. L’étude des ennemis
potentiels, les modes d’action contre les ennemis,
15. 12. La conduite de la guerre. Dhṛtarāṣṭra
engage Yudhiṣṭhira à mettre ces préceptes en pratique. (= ślokas)
15. 13. Dhṛtarāṣṭra, avant de partir pour la
forêt, veut accomplir les rites funéraires pour ses fils. Il rassemble son
peuple et lui annonce sa décision de se retirer dans la forêt. (= ślokas)
15. 14. Il demande la permission de se retirer et transmet le royaume
à Yudhiṣṭhira. Il demande pardon de sa faiblesse envers ses fils,
qui a conduit au désastre. (= ślokas)
15. 15. Désespoir du peuple. Le brahmane Sāmba prend la parole
au nom de tous. Il remercie Dhṛtarāṣṭra de
l’excellence de son règne. (= ślokas)
15. 16. Il écarte la responsabilité de Duryodhana dans le massacre :
c’était l’œuvre du destin ! Il fait confiance à Yudhiṣṭhira et à
ses frères pour les gouverner loyalement et fait son éloge. Dhṛtarāṣṭra
congédie son peuple et rentre dans son palais. (=
ślokas)
15. 17. Dhṛtarāṣṭra envoie Vidura comme
messager à Yudhiṣṭhira : il veut sacrifier pour ses fils. Mais
Bhīma n’est pas d’accord : il n’a rien oublié. Arjuna l’exhorte à plus
de clémence. Bhīma veut bien sacrifier pour les siens, mais pas pour les
Kaurava. Il rappelle toutes les offenses qu’ils ont subi de leur part. Yudhiṣṭhira
le fait taire. (= ślokas)
15. 18. Yudhiṣṭhira demande à Vidura de dire à Dhṛtarāṣṭra
qu’il peut prendre dans son trésor et dans celui d’Arjuna tout ce dont il a
besoin pour les rites funéraires de ses fils. Que Bhīma soit excusé : il
a tant souffert !
15. 19. Vidura rend compte de sa
mission et rapporte les paroles de Yudhiṣṭhira : prends tout ce
que tu désires, et donne sans compter aux brahmanes et aux indigents. (= ślokas)
15. 20. Dhṛtarāṣṭra fait procéder aux rites et
donne sans compter des richesses somptueuses aux brahmanes et au peuple,
encouragé par Yudhiṣṭhira. Les cérémonies durent dix jours. (= ślokas)
15. 21. Dhṛtarāṣṭra prend les vêtements
d’ascète et quitte son palais avec Vidura, Saṃjaya,
Gāndhārī et Kuntī. Désespoir des femmes et des habitants
de la ville. - 313 -
15. 22. Yudhiṣṭhira essaye de persuader sa mère
Kuntī de rester. Celle-ci désire expier sa faute de n’avoir pas reconnu
Karṇa. Yudhiṣṭhira insiste, Bhīma se joint à lui, mais
Kuntī reste inflexible. (= ślokas)
15. 23. Si elle a encouragé ses fils à résister et à combattre,
c’était pour sauver la lignée de Pāṇḍu : elle désire maintenant
le rejoindre, et se livrera, elle aussi à l’ascèse. (=
ślokas)
15. 24. Dhṛtarāṣṭra, à son tour, essaie de
persuader Kuntī de s’en retourner, mais celle-ci refuse. Les Pāṇḍava
et tout le peuple qui les avait accompagnés rentrent à Hāstinapura. La
ville est désolée. Première étape de Dhṛtarāṣṭra sur
les rives de
15. 25. Etape sur les bords de
15. 26. Nārada leur rend visite et raconte qu’il a vu au séjour
d’Indra de nombreux rois qui avaient obtenu ce séjour en conséquence de leur
ascèse : Sahasracitya, Śailāyala, Pṛṣadhra, Purukutsa,
Śaśaloman. De même Dhṛtarāṣṭra et les siens
obtiendront leur récompense. (= ślokas)
15. 27. Śatayūpa demande à Nārada quel sort sera
réservé à Dhṛtarāṣṭra. Nārada révèle que Dhṛtarāṣṭra
a encore trois années à vivre, puis qu’il rejoindra le paradis de Kubera. (= ślokas)
15. 28. Les Pāṇḍava s’inquiètent de la santé de Dhṛtarāṣṭra,
de Gāndhārī et de Kuntī et se désespèrent au souvenir des
leurs, morts dans la bataille. Leur seule consolation, avoir vu naître Parikṣit. (= ślokas)
15. 29. Yudhiṣṭhira, à la demande de Sahadeva et de
Draupadī décide de rendre visite à Dhṛtarāṣṭra.
Il prépare son départ, puis se met en route. (=
ślokas)
15. 30. Tout le peuple l’accompagne. Description du cortège. Ils
arrivent en vue de l’ermitage. (= ślokas)
15. 31. Dhṛtarāṣṭra est parti non loin de là,
au bord de la Yamunā. Yudhiṣṭhira et ses frères se
hātent vers eux et les aperçoivent. Sahadeva se précipite aux pieds de
Kuntī. Ils se retrouvent et reviennent ensemble à l’ermitage. (= ślokas)
15. 32. Saṃjaya
présente les Pāṇḍava et les femmes qui les accompagnent aux
ascètes qui habitent l’ermitage. (= ślokas)
15. 33. Dhṛtarāṣṭra souhaite la bienvenue à
Yudhiṣṭhira et lui demande des nouvelles du royaume. Yudhiṣṭhira
le salue à son tour et lui demande des nouvelles de sa santé et de celle de
Gāndhārī. Il demande où est Vidura. Vidura fait une brève
apparition et, voyant du monde, s’éloigne. Yudhiṣṭhira le suit.
Vidura s’arrête et, s’appuyant à un arbre, fixe Yudhiṣṭhira et se
fond en lui. Il ne reste plus que son corps sans vie. Yudhiṣṭhira
se rappelle alors qu’il est lui-même, comme Vidura, - 314 - une incarnation
de Dharma. Il rapporte la mort de Vidura à Dhṛtarāṣṭra. (= ślokas)
15. 34. Ils dorment à l’ermitage. Au matin, Yudhiṣṭhira
visite l’ermitage et distribue des cadeaux. Il vient retrouver Dhṛtarāṣṭra.
Vyāsa arrive. (= ślokas)
15. 35. Vyāsa s’enquiert de ses auditeurs : comment vont-ils,
comment supportent-ils l’ascèse. Il fait l’éloge de Vidura : c’était une
incarnation de Dharma, Yudhiṣṭhira également. Il propose à Dhṛtarāṣṭra
d’accomplir un prodige incroyable. (= ślokas)
15. 36. De nombreux grands ṛṣi
viennent les rejoindre. Après les salutations d’usage, Vyāsa renouvelle
son offre à Dhṛtarāṣṭra : que désire-t-il ?. Dhṛtarāṣṭra
n’a aucun vœu pour lui-même, mais il désire être rassuré sur le sort de son
fils et de ses alliés : il souffre d’avoir été la cause de leur mort. (= ślokas)
15. 37. Gāndhārī précise la demande de Dhṛtarāṣṭra
: que Vyāsa leur montre les fils de Dhṛtarāṣṭra
et leurs alliés dans les mondes de l’au-delà. Kuntī s’avance et
Vyāsa l’encourage à parler. (= ślokas)
15. 38. Kuntī révèle l’Histoire de la naissance de Karṇa
: comment l’ermite Durvāsas lui a accordé de pouvoir faire venir un
dieu à volonté, comment elle a voulu essayer ce don avec le soleil, comment
celui-ci lui a donné un fils, Karṇa, et comment elle l’a abandonné.
Vyāsa la console : elle n’a pas commis de faute. (= ślokas)
15. 39. Vyāsa promet d’accomplir ce qui lui a été demandé : ils
verront leurs proches. Il rappelle que tous étaient des incarnations
partielles de Dieux, de démons ou d’êtres célestes. Tous se rendent au bord
de
15. 40. Vyāsa entre dans l’eau et convoque les mondes. Tous les
combattants morts surgissent des eaux du fleuve, portant leurs vêtements et
leurs étendards, vêtus d’un corps de lumière, en pleine gloire. (= ślokas)
15. 41. Ils retrouvent avec joie les survivants, sans rancune ni
animosité, et leur famille. Puis, à la fin de la nuit, ils embrassent leurs
épouses, s’en vont comme ils étaient venus et rejoignent les mondes d’où ils
étaient venus. Vyāsa offre à leurs épouses de les suivre, et elles
entrent à leur tour dans
15. 42.
Vaiśampāyana explique à Janamejaya les effets des actes : la mort
et la réincarnation sont inéluctables : il ne faut pas s’en affliger. Quand
les effets des actes sont épuisés, on prend un corps de lumière. - 315 -
15. 43. Janamejaya demande à
voir son père. Vyāsa fait apparaître Parikṣit. Janamejaya se
félicite avec Āstika de la puissance de son sacrifice, puisque son père
est venu le visiter. (= ślokas)
15. 44. Après le prodige, Dhṛtarāṣṭra regagne
son ermitage avec les Pāṇḍava. A la demande de Vyāsa,
il demande à Yudhiṣṭhira de regagner son royaume. Yudhiṣṭhira
insiste pour rester, puis Sahadeva, mais Kuntī les en dissuade. Ils
partent, après avoir pris congé. (= ślokas)
15. 45. Après deux années,
Nārada vient rendre visite à Yudhiṣṭhira et rapporte la mort
de Dhṛtarāṣṭra. Celui-ci s’était rendu à Gaṅgādvāra,
où il se livrait à des austérités sévères, avec Gāndhārī et
Kuntī. Un incendie de forêt survint, et seul Saṃjaya en réchappa.
Désespoir des Pāṇḍava et lamentations des femmes. (= ślokas)
15. 46. Yudhiṣṭhira déplore la mort de Dhṛtarāṣṭra,
de Gāndhārī et de sa mère Kuntī. Il ne comprend pas les
raisons d’une mort aussi atroce. (= ślokas)
15. 47. Nārada lui explique que Dhṛtarāṣṭra
avait laissé ses feux sans surveillance, ce qui a été la cause de l’incendie.
Yudhiṣṭhira donne l’eau pour Dhṛtarāṣṭra,
et effectue les rites funéraires, avec de nombreuses offrandes aux brahmanes.
La vie continue, Yudhiṣṭhira se consacre à son royaume. (= ślokas)
16. 1. Trente-six ans
après la fin de la bataille, Yudhiṣṭhira note des présages
inquiétants. Il apprend la destruction des Vṛṣṇi et la mort
de Kṛṣṇa. (= 11 ślokas)
16. 2.
Vaiśampāyana raconte comment les choses se sont passées. Les
guerriers Vṛṣṇi se moquent d’ascètes venus leur rendre
visite, en déguisant en femme Sāmba, un des fils de Kṛṣṇa,
et en leur demandant ce qu’elle mettra au monde. La réponse ne tarde pas : un
terrible pilon en fer, qui les détruira tous. Kṛṣṇa,
apprenant cela, est résigné. Sāmba accouche d’un pilon en fer, que l’on
fait réduire en poussière et jeter dans l’océan. (= 20 ślokas)
16. 3. Des présages désastreux affligent les Vṛṣṇi.
Kṛṣṇa prescrit un pèlerinage. (= 22 ślokas)
16. 4. Suite des présages. Préparatifs pour le départ en pélerinage.
Les Vṛṣṇi s’installent à Prabhāsa. Ils s’enivrent. Une
querelle s’élève. Yuyudhāna se moque de Kṛtavarman et lui reproche
le massacre nocturne. Kṛtavarman lui rappelle sa conduite indigne
envers Bhūriśravas. Kṛṣṇa intervient.
Yuyudhāna lui reproche de s’être approprié indūment le joyau
Syamantaka, puis maudit Kṛtavarman et lui coupe la tête. La querelle
dégénère en bataille. Kṛṣṇa ramasse une poignée d’herbe,
qui se transforme en pilon de fer, et tous en font autant. Sous la
multiplication de ces redoutables pilons, ils s’entre-tuent. Kṛṣṇa
assiste et participe au massacre. Tout son peuple est anéanti dans ce
massacre collectif. (= 46 ślokas)
16. 5. Kṛṣṇa va retrouver son frère, Balarāma,
et le trouve méditant sous un arbre. Il envoie son cocher Dāruka
prévenir Arjuna de l’anéantissement des Vṛṣṇi, et lui
demande de venir à Dvārakā. Il envoie Babhru, le seul survivant,
protéger les femmes restées à Dvārakā. Mais Babhru est tué. Kṛṣṇa
revient alors à Dvārakā. Il raconte le massacre à son père Vasudeva
et lui confie les femmes, puis retourne auprès de Balarāma. Mort de
Balarāma : un grand serpent blanc s’échappe de sa bouche et va
rejoindre l’océan. Kṛṣṇa médite sous un arbre : il se
souvient de la malédiction de Gāndhārī. Mort de Kṛṣṇa.
Un chasseur le frappe par erreur d’une flèche à la plante des pieds, seul
endroit où il est vulnérable. Kṛṣṇa monte au ciel en
apothéose. (= 25 ślokas)
16. 6. Arjuna arrive à Dvārakā. Il a la vision de la ville
engloutie. Il console les femmes. Il va trouver Vasudeva. (= 15 ślokas)
16. 7. Lamentations de Vasudeva. Il reproche à Kṛṣṇa
de n’être pas intervenu pour arrêter le massacre. Kṛṣṇa lui
a annoncé la venue d‘Arjuna et l’engloutissement de Dvārakā. Arjuna
a pour mission de procéder aux cérémonies funéraires et de sauver les femmes
des Vṛṣṇi. (= 22 ślokas)
16. 8. Arjuna rassemble les conseillers et leur annonce qu’il va
emmener les femmes à Indrapraṣṭa : la ville va être engloutie
dans sept jours !. Mort de Vasudeva. Funérailles de Vasudeva. Arjuna
se rend sur les lieux du massacre et accomplit les rites funéraires. Le
septième jour, il quitte la ville avec toutes les femmes, les vieillards et
les enfants. A peine ont-ils quitté la ville que celle-ci est engloutie par
l’océan. Des brigands ābhīra attaquent les femmes des Vṛṣṇi.
Arjuna n’arrive plus à bander son arc Gāṇḍīva; : les
brigands massacrent et enlèvent les femmes. Arjuna tente de résister, mais
ses flèches, jusqu’ici inépuisables, s’épuisent. Arjuna arrive au Kurukṣetra
avec les rescapés, et les installe dans différentes villes. (= 74 ślokas)
16. 9. Arjuna rencontre Vyāsa. Il lui raconte la mort de Kṛṣṇa
et de Balarāma, l’anéantissement des Vṛṣṇi, l’attaque
des brigands ābhīra et sa propre faiblesse. Il se lamente de la
mort de Kṛṣṇa. Vyāsa le console : il a rempli sa
mission, le temps est venu maintenant pour lui d’entreprendre son ultime
voyage. (=
38 ślokas)
17. 1. Yudhiṣṭhira
décide de se retirer. Il consacre Parikṣit, accomplit les rites
funéraires, distribue des largesses aux brahmanes. Il réunit son peuple et
lui annonce son départ. Il s’habille d’écorce et sort de la ville avec ses
quatre frères, Draupadī et un chien qui les suit. Les Pāṇḍava,
toujours suivis par le chien, font route vers l’est. Arrivés au Brahmaputra,
ils rencontrent Agni qui demande à Arjuna de jeter dans l’eau son arc Gāṇḍīva;.
Arjuna s’exécute. Les Pāṇḍava continuent leur route vers le
sud, puis vers l’ouest, aperçoivent Dvārakā engloutie, et remontent
vers le nord. (= 44 ślokas)
17. 2. Ils
traversent l’Himavant et arrivent en vue du Meru. Draupadī meurt
d’épuisement, puis successivement Sahadeva, Nakula, Arjuna et Bhīma.
Yudhiṣṭhira trouve à chaque fois la raison de cette mort et
continue imperturbablement sa route, toujours suivi du chien. (= 26 ślokas)
17. 3. Yudhiṣṭhira rencontre Indra qui le rassure : il
retrouvera ses frères et son épouse au ciel. Quant à lui, il a obtenu de
monter au ciel avec son corps : qu’il vienne !. Mais Yudhiṣṭhira
refuse, malgré les objurgations d’Indra, d’abandonner le chien qui lui a été
fidèle. Le chien se révèle être Dharma, qui félicite Yudhiṣṭhira
de sa droiture : il pourra entrer au ciel avec son corps. Yudhiṣṭhira
monte sur le char d’Indra. Nārada fait l’éloge de Yudhiṣṭhira.
Yudhiṣṭhira demande à aller dans le même séjour que ses frères et
que Draupadī. Indra lui reproche ses attachements terrestres. (= 36 ślokas)
XVIII. LE LIVRE DE
|
18. 1. Yudhiṣṭhira
arrive au ciel d’Indra. Il y voit Duryodhana, confortablement installé et
s’insurge. Nārada cherche à le calmer : Duryodhana a suivi son devoir de
kṣatriya, il a droit à sa récompense. Il faut oublier le passé. Yudhiṣṭhira
demande où sont ses frères et Draupadī. (= 26 ślokas)
18. 2. Il
insiste pour les voir, ainsi que Karṇa. Les Dieux le confient à un
messager qui lui montrera où ils sont. Yudhiṣṭhira suit le
messager : le chemin devient toujours plus difficile, inquiétant et funeste.
Ils arrivent en enfer. Le messager fait demi-tour, Yudhiṣṭhira
s’apprête à le suivre quand il entend des appels : ce sont ses frères. Yudhiṣṭhira
s’indigne : quelles fautes ont-ils commises pour se trouver dans un tel
endroit ?. Il décide de rester avec eux. (= 54 ślokas)
18. 3. Les Dieux viennent retrouver Yudhiṣṭhira,
dissipant l’obscurité et la puanteur de l’enfer. Ils félicitent Yudhiṣṭhira
et lui expliquent qu’ils faut supporter les conséquences des mauvaises
actions autant que des bonnes. Après cette épreuve, il peut maintenant jouir
du ciel. Dharma félicite à son tour Yudhiṣṭhira : il l’a mis à
l’épreuve trois fois, et chaque fois, Yudhiṣṭhira lui a donné
satisfaction. Ses frères ne se trouvaient pas réellement en enfer, il
s’agissait seulement d’une illusion créée pour l’éprouver. Il peut maintenant
jouir tranquillement au ciel de sa récompense. (= 41 ślokas)
18. 4. Yudhiṣṭhira retrouve Kṛṣṇa, Karṇa,
ses frères, Draupadī et tous les héros dans les différents paradis. On
les lui montre dans les différents séjours qu’ils occupent. (= 19 ślokas)
18. 5. Vyāsa explique que
tous les héros ont rejoint l’être céleste, divinité ou démon, dont ils
étaient l’incarnation partielle. Ugraśravas, le conteur du début,
reprend la parole pour conclure l’épopée. Le Sacrifice des serpents se
termine. Excellence du Mahābhārata
et récompenses réservées à ceux qui le récitent. Comment le Mahābhārata a été composé
par Vyāsa et répandu dans les différents mondes. Eloge du devoir. (= 54 ślokas)
Répertoire des Histoires annexes
Histoire de Pauśya 1 - 3
Histoire de Pauloma 1 - 4. 12
Histoire de Pramadvarā 1 - 8
Histoire de Sahasrapāt 1 - 9
Histoire d’Āstika 1 - 13. 53
Histoire du Barattement de l’océan 1 - 16. 17
Histoire des Vālakhilya 1 - 27
Histoire de Jaratkāru 1 - 41. 43
Histoire de Vyāsa 1 - 54
Histoire de la naissance de Vyāsa 1 - 57
Histoire de Śakuntalā 1 - 62. 69
Histoire de Yayāti 1 - 70. 88
Histoire de la naissance de Bhīṣma 1 - 91. 94
Histoire de
Histoire de Dīrghatamas 1 - 98
Histoire de Māṇḍavya 1 - 101
Histoire de la naissance des fils de Dhṛtarāṣṭra
1 - 107
Histoire de Pāṇḍu 1 - 109. 116
Histoire de Śāradaṇḍāyinī 1 -
111
Histoire de Vyuṣitāśva 1 - 112
Histoire de Śvetaketu 1 - 113
Histoire de la naissance des Pāṇḍava 1 -
114. 115
Histoire de Kṛpa 1 - 120
Histoire de Droṇa 1 - 121
Histoire de Ekalavya 1 - 123
Histoire de Baka 1 - 143. 152
Histoire de Citraratha 1 - 153. 173
Histoire de Tapatī 1 - 160. 163
Histoire de Vasiṣṭha 1 - 164. 173
Histoire d’Aurva 1 - 169. 171
Histoire des cinq Indra 1 - 189
Histoire d’Ambūvīca 1 - 196
Histoire de Sunda et Upasunda 1 - 200. 204
Histoire de Prabhaṃkara 1 - 207
Histoire de Vargā 1 - 208. 209
Histoire des Śārṅgaka 1 - 220. 225
Histoire de Jarāsaṃdha 2 - 16. 22
Histoire de l’oie 2 - 38
Histoire de Śiśupāla 2 - 40
Histoire de l’oiseau téméraire 2 - 41
Histoire des oiseaux qui crachaient de l’or 2 - 55
Histoire de Prahlāda 2 - 61
Histoire de la destruction de Saubha 3 - 16. 23
Histoire de Nala 3 - 50. 78
Histoire d’Agastya 3 - 94. 103
Histoire de Bhagīratha 3 - 104. 108
Histoire de Ṛṣabha 3 - 109
Histoire de Ṛṣyaśṛṅga 3 - 110.
113
Histoire de Rāma Jāmadagneya 3 - 115. 117
Histoire de Sukanyā 3 - 122. 125
Histoire de Māndhātṛ 3 - 126
Histoire de Jantu 3 - 127. 128
Histoire du faucon et de la colombe 3 - 130. 131
Histoire d’Aṣṭāvakra 3 - 132. 134
Histoire de Yavakrīta 3 - 135. 139
Histoire de Vāladhi 3 - 136
Histoire de la rencontre de Bhīma et Hanūmān 3 -
146. 150
Histoire des fleurs saughandika 3 - 146. 153
Histoire de Maṇimat 3 - 158
Histoire du boa 3 - 175. 178
Histoire du fils de Tārkṣya 3 - 182
Histoire d’Atri 3 - 183
Histoire du poisson (déluge) 3 - 185
Histoire de la grenouille 3 - 190
Histoire de Indradyumna 3 - 191
Histoire de Dhundhumāra 3 - 192
Histoire de la femme dévouée 3 - 197
Histoire d’Aṅgiras 3 - 207
Histoire de Skanda 3 - 213. 221
Histoire de Mudgala 3 - 246. 247
Histoire de Rāma 3 - 258. 275
Histoire de Sāvitrī 3 - 277. 283
Histoire de la naissance de Karṇa (2) 3 - 287. 292
Histoire de la victoire d’Indra sur Vṛtra 5 - 9. 18
Histoire des deux oiseaux 5 - 62
Histoire des montagnards et du miel 5 - 62
Histoire de Dambodbhava 5 - 94
Histoire de Mātali 5 - 95. 102
Histoire de Gālava 5 - 104. 121
Histoire de Vibhāvasu et Supratika 5 - 131. 133
Histoire d’Ambā 5 - 170. 197
Histoire de la destruction de la triple cité des démons 8 -
24
Histoire de Rāma Jāmadagneya (2) 8 - 24
Histoire du corbeau et du cygne 8 - 28
Histoire des malédictions de Karṇa 8 - 29
Histoire de Balāka 8 - 49
Histoire de Kauśika 8 - 49
Histoire de Soma 9 - 34
Histoire de Trita 9 - 35
Histoire de Maṅkanaka 9 - 37
Histoire de Mahodara 9 - 38
Histoire de Ruṣaṅgu 9 - 38
Histoire d’ārṣṭiṣena 9 - 39
Histoire de Viśvāmitra 9 - 39. 42
Histoire de Baka Dālbhya 9 - 40
Histoire de Namuci 9 - 42
Histoire de Skanda (2) 9 - 43. 45
Histoire d’Arundhatī 9 - 47
Histoire de Srucāvatī 9 - 47. 48
Histoire d’Asita Devala 9 - 49
Histoire de Dadhīca 9 - 50
Histoire de Sārasvata 9 - 50
Histoire de la vieille fille 9 - 51
Histoire du Kurukṣetra 9 - 52
Histoire de la malédiction de Kṛṣṇa 11 -
25
Histoire de Śaṅka et Likhita 12 - 24
Histoire d’Hayagrīva 12 - 25
Histoire de Suvarṇaśtīvin 12 - 30. 31
Histoire de Cārvāka 12 - 39
Histoire de Rāma Jāmadagneya (3) 12 - 49
Histoire de Māndhātṛ (2) 12 - 64
Histoire de Kṣemadarśa 12 - 105
Histoire du chacal et du tigre 12 - 112
Histoire du chameau 12 - 113
Histoire de l’ascète et de son chien 12 - 117
Histoire de Prahrāda (2) 12 - 124
Histoire de Vīradyumna 12 - 126
Histoire de Kāpavya 12 - 133
Histoire des trois poissons 12 - 135
Histoire de la souris Palita et du chat Lomaśa 12 -
136
Histoire de l’oiseleur et du pigeon 12 - 141. 145
Histoire du chacal, du vautour et de l’enfant mort 12 - 149
Histoire de l’arbre et du vent 12 - 150. 151
Histoire du brahmane Gautama 12 - 162. 167
Récit de la création 12 - 200
Histoire de Janaka 12 - 211. 212
Divisions du temps 12 - 224
La création 12 - 224
Les quatre āges 12 - 224
La dissolution 12 - 225
Histoire d’Anukampaka 12 - 248. 250
Histoire de Cirakāra 12 - 258
Histoire du brahmane qui vivait de glanage 12 - 264
Histoire de Vṛtra 12 - 270. 274
Histoire d’Uśanas 12 - 278
Histoire de Śuka 12 - 309. 320
Histoire d’Indra 12 - 329
Histoire de Dīrghatamas (2) 12 - 329
Les déboires d’Indra 12 - 329
Les déboires de Śiva 12 - 329
Histoire d’Hayaśiras 12 - 335
Histoire de Dharmāraṇya 12 - 341. 352
Histoire de Mṛtyu et de Gautamī 13 - 1
Histoire de Sudarśana 13 - 2
Histoire de Viśvāmitra 13 - 4
Histoire d’Indra et du perroquet 13 - 5
Histoire du chacal et du singe 13 - 9
Histoire du śūdra et du brahmane 13 - 10
Histoire de Baṅgāśvana 13 - 12
Histoire d’Aṣṭavākra (2) 13 - 19. 22
Histoire de Mataṅga 13 - 28. 30
Histoire de Vipula 13 - 40. 43
Histoire de Cyavana 13 - 50. 51
Histoire de Kuśika 13 - 52. 56
Histoire de Nṛga 13 - 69
Histoire de Nāciketa 13 - 70
Histoire de Surabhi 13 - 76
Histoire de Skanda 13 - 84. 86
Histoire de Vṛṣādarbhi et des sept ṛṣi
13 - 94. 95
Histoire des malédictions des ṛṣi 13 - 96
Histoire de Marutta 14 - 4. 10
Histoire de Rāma (2) 14 - 29
Histoire d’Alarka 14 - 30
Histoire d’Uttaṅka 14 - 54. 57
Histoire de la mangouste 14 - 92. 93
Histoire de la naissance de Karṇa 15 - 38
Histoire de Nahuṣa 13 - 102. 103
Histoire du brahmane et du rākṣasa 13 - 125
Entretien d’Indra avec la vache Surabhi 3 - 10
Entretien entre Prah®āda et Bali Vairocana 3 - 29
Entretien entre Bhīṣma et Pulatsya 3 - 80. 83
Entretien entre Tārkṣya et Sarasvatī 3 -
184
Entretien du brahmane et du chasseur 3 - 198. 206
Entretien entre Draupadī et Satyabhāmā 3 -
222. 224
Entretien entre Sudhanvan et Virocana 5 - 35
Entretien du roi de Videha avec son épouse 12 - 18
Entretien entre Bṛhaspati et Vasumanas 12 - 68
Entretien entre Purūravas et Mātariśvan 12 -
73
Entretien entre Purūravas et Kaśyapa 12 - 74
Entretien entre Mucukunda et Kubera 12 - 75
Entretien entre le roi des Kaikeya et le rākṣasa qui
voulait l’enlever 12 - 78
Entretien entre Kṛṣṇa et Nārada 12 -
82
Entretien entre le sage Kālakavṛkṣīya et Kṣemadarśa,
le roi de Kosala 12 - 83
Entretien entre Bṛhaspati et Indra 12 - 85
Entretien entre Māndhātṛ et Utatthya 12 -
91
Entretien de Vasumanas avec Vāmadeva 12 - 93
Entretien entre Ambarīṣa et Indra 12 - 99
Entretien entre Bṛhaspati et Indra (2) 12 - 104
Entretien entre l’océan et les rivières 12 - 114
Entretien entre Vasuhoma et Māndhātṛ 12 -
122
Entretien entre Kāmanda et Aṅgāriṣṭa 12
- 123
Entretien de Duryodhana avec son père 12 - 124
Entretien entre Sumitra et Ṛṣabha 12 - 125
Entretien entre Gotama et Yama 12 - 127
Entretien entre Pūjanī et Brahmadatta 12 - 137
Entretien entre Bharadvāja et le roi Śatruṃtapa 12
- 138
Entretien entre Viśvāmitra et un hors-caste 12 -
139
Entretien entre Indrota et Janamejaya 12 - 146. 148
Entretien entre le roi Senajit et un brahmane 12 - 168
Entretien de Medhavin avec son père 12 - 169
Discours de Sampaka 12 - 170
Entretien entre le roi Yayāti et Vodhya 12 - 171
Paroles de Maṅki 12 - 171
Entretien entre l’Asura Prahlāda et le sage ājagara 12
- 172
Entretien entre Indra et un descendant de Kaśyapa 12 -
173
Entretien entre Bhṛgu et Bharadvaja 12 - 175
Entretien d’un brahmane avec Ikṣvāku,
Yama, le Temps et
Entretien de Manu avec Bṛhaspati 12 - 194. 199
Entretien d’un maître avec son disciple sur la délivrance 12 -
203. 210
Entretien entre Prahrāda et Indra 12 - 215
Entretien entre Indra et Bali 12 - 216. 218
Entretien entre Indra et Namuci 12 - 219
Entretien entre Indra et Bali (2) 12 - 220
Entretien entre Śrī et Indra 12 - 221
Entretien entre Jaigiśavya et Asita Devala 12 - 222
Paroles de Kṛṣṇa à Ugrasena 12 - 223
Enseignement de Vyāsa à son fils Śuka 12 - 224.
266
Entretien entre Tulādhāra et Jājali 12 -
253. 256
Entretien entre Dyumatsena et Satyavant 12 - 259
Entretien entre Kapila et la vache 12 - 260. 262
Entretien de Kundadhāra et de son adorateur 12 - 263
Entretien entre Nārada et Asita Devala 12 - 267
Paroles de Janaka à Maṇḍavya 12 - 268
Entretien entre Nārada et Samaṅga 12 - 275
Conseils d’Ariṣṭanemi à Sagara 12 - 277
Enseignement de Parāśara à Janaka 12 - 279. 287
Entretien entre les Sādhya et un cygne 12 - 288
Entretien entre Vasiṣṭha et Karālajanaka 12 -
291. 296
Entretien entre le roi Vasumant et un brahmane 12 - 297
Entretien entre Yājnavalkya et Janaka 12 - 298. 306
Entretien entre Pañcaśikha et Janaka 12 - 307
Entretien entre Janaka et Sulabhā 12 - 308
Entretien entre Nārada et Nārāyaṇa 12 -
321. 334
Entretien entre Brahmā et Śiva 12 - 338
Entretien entre Vasiṣṭha et Brahmā 13 - 6
Entretien entre Gautama et Aṅgiras 13 - 26
Entretien entre un brahmane observant le vœu de glanage et un
parfait 13 - 27
Entretien entre Nārada et Kṛṣṇa 13 -
32
Entretien entre Nārada et Pañcacūdā 13 - 38
Entretien entre Bṛhaspati et Indra 13 - 61
Entretien entre Nārada et Devakī 13 - 63
Instructions de Yama au brahmane Śarmin 13 - 67
Entretien entre Brahmā et Indra 13 - 71. 73
Entretien entre Mandhatṛ et Bṛhaspati 13 - 75
Entretien entre Saudāsa et Vasiṣṭha 13 -
77. 79
Entretien entre Vyāsa et Śuka 13 - 80
Entretien entre Yama et Śaśabindu 13 - 89
Entretien entre Jamadagni et Sūrya 13 - 97. 98
Entretien entre Viṣṇu et
Entretien entre Manu et Suvarṇa 13 - 101
Entretien entre Śukra et Bali 13 - 101
Entretien entre un paria et un kṣatriya 13 - 104
Entretien entre Gautama et Indra 13 - 105
Entretien entre Bhagīratha et Brahmā 13 - 106
Entretien entre Vyāsa et un ver 13 - 118. 120
Entretien entre Vyāsa et Maitreya 13 - 121. 123
Entretien entre Śiva et Umā 13 - 127. 134
Entretien entre Vāyu et Arjuna
Kārtavīrya 13 - 137. 142__
Résumé du Mahābhārata
(MBh I, 2, 70-234)
70. Ces cent livres, racontés autrefois par l'illustre
Vyāsa, on été racontés de nouveau de la même manière par le fils du
conteur, Lomaharṣaṇa,
71. Dans la forêt Naimiṣa, mais en dix-huit livres. Le
résumé du Bhārata donné ici s'appelle le Résumé des Livres.
(= ślokas)
72. Dans le livre de Pauṣya,
on décrit la grandeur d'Uttaṅka. Dans le celui de Pauloma, on présente
en détail la lignée de Bhṛgu. (=
ślokas)
73. Dans le livre d'Āstika, on raconte l'origine de
tous les serpents et celle de Garuḍa, le barattement de l'océan de lait
et la naissance d'Uccaiḥśravas. (=
ślokas)
74. Ensuite on reprend l'histoire des nobles
descendants de Bharata, racontée au roi Parikṣit tandis qu'il offrait
le sacrifice des serpents. (=
ślokas)
75. Dans le livre
des origines, on dit les origines diverses des rois, celles de
Dvaipāyana (Vyāsa) et d'autres brahmanes. (= ślokas)
76. On raconte les
incarnations partielles des Dieux, l'origine des Daitya et des Dānava,
des Yakṣa à la grande force,
77. Des éléphants, des serpents, des Gandharva et des oiseaux,
et des autres sortes de créatures. (=
ślokas)
78. La naissance des
nobles Vāsu de Bhāghīrathī (le Gange) dans la maison de
Śaṃtanu, et leur ascension au ciel,
79. La naissance de Bhīṣma, de leur sperme réuni, son
renoncement au royaume, sa fermeté dans le célibat,
80. Sa fidélité à sa parole, son soutien à Citrāṅgada,
et lui mort, à son frère plus jeune
81. Vicitravīrya, qu'il installa au royaume. La naissance
de Dharma parmi les hommes, par suite de la malédiction d'Aṇimāṇḍavya.
(= ślokas)
83. Le pèlerinage à
Vāraṇāvata et le plan de Duryodhana, le percement du tunnel
sur les conseils de Vidura,
84. La rencontre des Pāṇḍava et de Hiḍimba
dans la sinistre forêt et la naissance de Ghaṭotkaca, tout cela est
raconté ici. (=
ślokas)
85. Le déplacement
incognito des Pāṇḍava, leur séjour dans la maison du
brahmane, le meurtre de Baka et l'étonnement des habitants de la ville.
(= ślokas)
86. Après avoir vaincu Aṅgāraparvan
sur les rives du Gange, Arjuna va avec tous ses frères chez les
Pāñcāla. (=
ślokas)
87. On raconte ici les
histoires de Tāpati, de Vāsiṣṭha et d'Aurva et le
merveilleux récit des cinq Indra,
90. La convention au
sujet de Draupadī faite à la demande de Nārada, qui raconte à ce
propos l'histoire de Sunda et Upasunda. (=
ślokas)
92. À Dvārakā,
l'amoureuse Subhadrā est enlevée par Kirītin (Arjuna) poussé par la
passion, avec l'accord de Vāsudeva (Kṛṣṇa).
(= ślokas)
93. À l'arrivée de Kṛṣṇa,
le fils de Devakī, obtention du disque et de l'arc. Incendie de la forêt
Khāṇḍava. (=
ślokas)
94. Naissance du
resplendissant Abhimanyu, fils de Subhadrā. Maya est délivré des
flammes, et le serpent (Aśvasena) est sauvé. Les fils du grand sage
Mandapāla naissent de l'oiseau Śārṅgī.
(= ślokas)
95. On trouve tout cela
en détail dans ce premier long livre, le Livre des Commencements.
Vyāsa à l'éclat incomparable, y place deux cents et dix-huit chapitres.
(= ślokas)
96. Et le texte qu'il a
vu comporte sept mille strophes et neuf cents strophes et encore quatre-vingt
quatre strophes. (7984
ślokas)
97. Mais le deuxième livre est appelé le Livre de l'Assemblée,
avec beaucoup d'événements. La construction par les Pāṇḍava
du Palais de l'Assemblée et la rencontre des Kiṃkara,
98. La description par Nārada à la vision divine des palais
des assemblées des Gardiens du Monde (des Dieux), la mise en œuvre du
sacrifice royal et le meurtre de Jarāsaṃdha,
99. La libération par Kṛṣṇa des rois
emprisonnés à Girivraja, et le meurtre de Śiśupāla lors de la
distribution des cadeaux,
100. Les moqueries de Bhīma envers Duryodhana, envieux et
dépité de voir la splendeur de ce sacrifice au Palais de l'Assemblée,
101. Ont causé sa colère; pour cela, il a organisé la partie de
dés, où Śakuni a vaincu le fils de Dharma (Yudhiṣṭhira) par
tricherie,
102. Où Draupadī, comme un bateau, leur a fait traverser
les vagues, alors qu'ils se noyaient dans l'océan du jeu, et où le roi
Duryodhana, les voyant sauvés, lança un défi aux Pāṇḍava
pour une nouvelle partie de dés. (=
ślokas)
103. Tout cela est
raconté par le sage (Vyāsa) dans le Livre de l'Assemblée. Il faut savoir
qu'il compte soixante-douze chapitres,
104. Et dans ce livre, on compte deux mille strophes et cinq
cents strophes et encore onze strophes. (2511 ślokas)
105. Après cela, suit le troisième livre, le long Livre de
106. On y trouve l'arrivée
des Vṛṣṇi et des Pāñcāla, le récit du meurtre de
Saubha et de celui de Kirmīra, le départ de Pārtha (Arjuna) à la
splendeur sans pareille pour aller chercher des armes,
107. Son combat avec Mahādeva (Śiva) déguisé en
montagnard, sa rencontre avec les Dieux et sa montée au ciel,
108. La rencontre du pieux brahmane Bṛhadaśva avec
Yudhiṣṭhira désolé, qui se plaint de son malheur.
(= ślokas)
109. Ici est racontée la
très édifiante histoire de Nala qui excite la compassion, la fermeté de
Damayantī en apprenant le malheur de Nala. (= ślokas)
110. Lomaśa donne
aux nobles Pāṇḍava séjournant dans la forêt des nouvelles
d'Arjuna au ciel. (=
ślokas)
111. Le pèlerinage des
nobles Pāṇḍava est décrit ici, ainsi que le meurtre de Jaṭāsura.
(= ślokas)
112. Bhīima, à la
demande de Draupadī, va sur le mont Gandhamāna, où il saccage un
étang de lotus,
113. Là, il livre un très grand combat contre les Rākṣasa
et les puissants Yakṣa conduits par Maṇimant. (= ślokas)
115. Tout de suite après,
l'histoire du faucon et de la colombe où Indra, Agni et Dharma mettent le roi
Śibi à l'épreuve,
117. Où sont décrits les meurtres de Kārtavīrya et des
Haihaya. L'histoire de Sukanyā, où Cyavana, le descendant de Bhṛgu,
118. Fait boire le soma aux Nāsatya (les Aśvin) dans le
sacrifice de Śaryāti et où cet ascète retrouve grâce à eux la
jeunesse. (=
ślokas)
120. Et l'histoire d'Aṣṭavakra,
où ce brahmane, ayant vaincu Bandin dans la controverse, retrouve son père,
emporté dans l'océan. (=
ślokas)
121. Pour payer ses
honoraires à son maître (Indra), Savyasācin (Arjuna), équipé d'armes
divines, combat les Nivātakavaca, les habitants d'Hiraṇyapura.
(= ślokas)
122. Les retrouvailles de
Pārtha (Arjuna) et de ses frères sur le mont Gandhamādana.
L'inspection des troupeaux, où Kirītin (Arjuna) combat les Gandharva.
(= ślokas)
123. Leur retour au lac
Dvaitavana, l'enlèvement de l'ermitage de Draupadī par Jayadratha,
124. Où Bhīma, rapide comme le vent, poursuit celui-ci. La
réunion avec Mārkaṇḍeya et la série des récits.
(= ślokas)
125. La rencontre avec Kṛṣṇa
et l'entretien avec Satyā (Satyabhāmā). L'histoire de la
mesure de riz, et celle d'Indradyumna. (=
ślokas)
127. Le vol par Puraṃdara
(Indra) des boucles d'oreilles de Karṇa, L'histoire des bātons à
feu, où Dharma instruit son fils, et où les Pāṇḍava, ayant
obtenu un vœu, partent vers l'ouest. (=
ślokas)
128. Voici raconté le
troisième livre, le Livre de
129. Ce livre compte onze
mille strophes, et six cents strophes, et soixante-quatre strophes (11664 ślokas)
130. Sache qu'après vient le long Livre de Virāṭa.
où, étant allés à la ville de Virāṭa, et ayant vu dans le
cimetière un grand acacia, les Pāṇḍava y déposent leurs
armes,
131. Où ils entrent dans la ville sous des déguisements et y
habitent, où Ventre-de-Loup (Bhīma) tue le vil Kīcaka,
132. Où, lors du vol de bestiaux, les Kuru sont défaits au
combat par Pārtha (Arjuna) et le troupeau de Virāṭa est
libéré par les Pāṇḍava,
133. Où Uttarā est donnée à Kirītin (Arjuna) comme
belle-fille par Virāṭa pour lui procurer un fils tueur d'ennemis,
Abhimanyu. (=
ślokas)
134. Ainsi est décrit le
quatrième livre, le long livre de Virāṭa, dans lequel le noble
Vyāsa a compté
135. Soixante-sept chapitres pleins. Écoute le nombre de
strophes : dans ce livre, le sage suprême (Vyāsa) a compté deux mille
strophes et cinquante strophes. (2050 ślokas)
137. "Que le
Seigneur daigne nous venir en aide dans ce combat". Où, à ces mots, le
sage Kṛṣṇa répond :
138. "Ô vaillants guerriers, moi-même comme conseiller
non-combattant, ou mon armée de soldats : à qui donnerai-je quoi ?
139. Où le méchant Duryodhana, lourd d'esprit, choisit l'armée
et Dhanaṃjaya (Arjuna) choisit Kṛṣṇa, comme
conseiller non-combattant. (= ślokas)
140. Où
l'illustre Dhṛtarāṣṭra envoie Saṃjaya comme
messager auprès des Pāṇḍava pour négocier la paix.
(= ślokas)
141. Où le manque de
sommeil saisit Dhṛtarāṣṭra quand il apprend que
Vāsudeva (Kṛṣṇa) est à la tête des Pāṇḍava.
(= ślokas)
142. Où Vidura fait
entendre diverses paroles de bon conseil au sage roi Dhṛtarāṣṭra.
(= ślokas)
143. Où Sanatsujāta
fait comprendre l'être suprême au roi à l'esprit torturé et en proie au
chagrin,
144. Où le lendemain, au Conseil du roi, Saṃjaya expose
l'essence commune de Vāsudeva (Kṛṣṇa) et d'Arjuna,
145. Où l'illustre Kṛṣṇa, plein de compassion
et désirant obtenir la paix, se rend lui-même à la ville de
Nāgasāhavya (Hāstinapura),
146. Où le roi Duryodhana refuse à Kṛṣṇa la
conciliation qu'il demandait pour le bien des deux partis,
147. Où Kṛṣṇa, réalisant la malveillance des
conseils de Karṇa et de Duryodhana, fait voir aux rois sa maītrise
de la magie,
148. Où Karṇa monte sur le char de Kṛṣṇa
qui lui offre une échappatoire, mais il la refuse par orgueil,
149. Puis la sortie de la ville d'Hāstinapura des chars,
des chevaux, des hommes et des éléphants et le décompte de leurs forces.
(= ślokas)
150 Où le roi envoie
Ulūka auprès des Pāṇḍava, en ambassadeur injurieux,
pour le combat du lendemain. Décompte des guerriers et de leurs chefs et
histoire d'Ambā. (=
ślokas)
151. Voici le cinquième
livre du Bhārata, nommé Livre des Préparatifs, plein de nombreux
événements concernant la paix et la guerre. (= ślokas)
152. Il compte cent
quatre-vingt-six chapitres, six milliers de strophes et autant de centaines,
153. Et quatre-vingt-dix-huit strophes riches en austérité,
dites par le noble et sagace Vyāsa. (6698 ślokas)
154. Après cela, il conte le merveilleux Livre de Bhīṣma,
où Saṃjaya décrit la création du continent de Jambu,
155. Où un combat cruel et terrible se déroule pendant dix
jours, et où l'armée de Yudhiṣṭhira connaît un découragement
extrême,
156. Où le sage Vāsudeva (Kṛṣṇa) dissipe
par des discours salvateurs le découragement et la confusion de Pārtha
(Arjuna),
157. Où le grand archer Pārtha (Arjuna), ayant placé
Śikaṇḍin devant lui, fait tomber Bhīṣma de son
char en le frappant de ses flèches acérées. (= ślokas)
158. Ainsi est raconté le
cinquième Livre du Bhārata, dit en cent chapitres et dix-sept
autres. (=
ślokas)
159. On compte cinq mille
strophes et huit cents, et quatre-vingt-quatre strophes sont dites dans ce
Livre, le Livre de Bhīṣma, par le pieux Vyāsa. (5884 ślokas)
160. On conte ensuite le merveilleux Livre de Droṇa,
aux nombreux événements, où les Conjurés écartent Pārtha (Arjuna) du
champ de bataille,
161. Où le grand roi Bhagadatta, l'égal d'Indra dans le combat,
et son éléphant Supratīka sont tués par Kirītin (Arjuna),
162. Où de nombreux grands guerriers de ce monde, avec
Jayadratha à leur tête, tuent Abhimanyu, ce jeune héros encore dans son
adolescence,
163. Où, Abhimanyu tué, le roi Jayadratha est tué par Arjuna en
colère, après qu'il ait défait sept armées et détruit au combat le reste des
Conjurés. (=
ślokas)
164. Dans ce Livre de Droṇa,
Alambusa, Śrutāyus, l'illustre Jalasamdha, le fils de Somadatta
(Bhūriśravas), Virāṭa, le grand roi Drupada, Ghaṭotkaca
avec d'autres sont tués. (=
ślokas)
165. Aśvatthaman,
inexorable, son père Droṇa tué dans le combat, fait apparaître la
terrible arme de Nārāyaṇa. (=
ślokas)
166. Voici raconté le
septième long livre du Bhārata.. Ici, dans le Livre de Droṇa,
beaucoup de rois ont rencontré la mort, que l'on disait de puissants héros,
167. Il y a ici soixante-dix chapitres; huit mille strophes et
neuf cents,
168. Et neuf strophes encore sont comptées après réflexion, dans
le Livre de Droṇa par le fils de Parāśara, cet ascète qui
connaît le vrai. (8909
ślokas)
169. Vient ensuite le très merveilleux Livre de Karṇa,
où le sage roi des Madra (Śalya) est nommé cocher, et où la chute des
habitants de Tripura est racontée. (=
ślokas)
170. Violente discussion
entre Karṇa et Śalya alors qu'ils se mettent en route. Karṇa
raconte, plein de mépris, l'histoire du corbeau et du cygne.
(= ślokas)
171. Colère de Yudhiṣṭhira
et Kirītin (Arjuna) l'un contre l'autre. Où le grand guerrier Karṇa
est tué par Arjuna dans un duel de chars. (=
ślokas)
172. Les familiers du Bhārata
déclarent que c'est le huitième Livre. Il y a soixante-neuf chapitres
dans le Livre de Droṇa et quatre mille neuf cents strophes. (4900 ślokas)
173. Puis le merveilleux Livre de Śalya est conté.
Les principaux chefs de l'armée étant morts, Śalya est fait commandant
en chef. (=
ślokas)
174. Dans le Livre de
Śalya sont racontés un par un les différents combats qui ont lieu et la
destruction des chefs des Kuru,
175. La mise à mort de Śalya par le grand guerrier
Dharmarāja (Yudhiṣṭhira) et le grand combat à la massue sont
contés. (=
ślokas)
176. Voici raconté le
neuvième Livre, plein de merveilles et de sens. Les experts comptent
cinquante-neuf chapitres. (=
ślokas)
177. De nombreux
événements sont racontés en trois mille et deux cent vingt strophes composées
par cet ascète (Vyāsa) qui fait la gloire des Kaurava. (3220 ślokas)
178/179. Ensuite je dirai le terrible Livre de l'Attaque
nocturne, où les trois guerriers Kṛtavarman, Kṛpa et Drauṇi
(Aśvatthāmā), couverts de sang rencontrent le soir, après le
départ des Pāṇḍava, l'inflexible roi Duryodhana, la cuisse
brisée,
180. Et où le grand guerrier Drauṇi
(Aśvatthāmā), dans une forte colère, promet : "Je ne
quitterai pas mon armure avant d'avoir tué tous les Pāñcāla, à
commencer par Dhṛṣṭadyumna, et les Pāṇḍava
avec leurs compagnons". (=
ślokas)
181. Où ces vaillants
guerriers, Drauṇi (Aśvatthāmā) en tête, tuent dans la
nuit les Pāñcāla et leur entourage, endormis et confiants.
(= ślokas)
182. Où les fils de Pṛthā
et le grand guerrier Sātyaki (Yuyudhāna) échappent au massacre, par
la force de Kṛṣṇa et les autres sont massacrés,
183. Où Draupadī, désespérée de la mort de ses fils, de son
père, de ses frères, de parents, décidée à jeūner à mort, s'assied près
de ses maris. (=
ślokas)
184. Où Bhīma au
courage effrayant, à ces paroles de Draupadī, poursuit furieusement le
fils de son maître Droṇa (Aśvatthāmā),
185. Où Drauṇi (Aśvatthāmā) en colère,
poussé par le destin, et par peur de Bhīmasena, lance son arme en disant
; "Pour la destruction des Pāṇḍava !"
186. Où Kṛṣṇa dit, "Que cela ne soit pas
!" détruisant ainsi le vœu d'Aśvatthāmā et où Phalguṇa
(Arjuna) détruit son arme avec sa propre arme,
187. Les malédictions réciproques et d'abord celles de Drauṇi
(Aśvatthāmā) et Dvaipāyana (Vyāsa). Lors d'une
offrande de l'eau à tous les rois,
188. Est racontée la naissance secrète de Karṇa, le fils de
Pṛthā [En fait cet épisode se trouvera au quinzième Livre, le
Livre du Séjour en Forêt]. Ceci est le dixième Livre raconté par le barde, le
Livre de l'Attaque Nocturne. (=
ślokas)
189. Dans ce Livre,
dix-huit chapitres sont dits par le noble (Vyāsa),. Le total des
strophes dites est de huit cents,
190. Et soixante-dix strophes, le Livre de l'Attaque Nocturne et
le Livre des Joncs ayant été réunis ensemble par ce sage au grand
discernement (Vyāsa). (870 ślokas)
191. Ensuite, on récite ce Livre des Femmes qui soulève
la pitié, où l'on rappelle la longue et très pitoyable plainte des femmes des
héros et la fureur tranquille et la sérénité de Gāndhārī et de
Dhṛtarāṣṭra,
192. Quand ils voient ces guerriers tués au combat, ces héros
qui n'ont pas fui la fin que leur assignait le destin, leurs fils, leurs
frères, leurs pères,
193. Où le très glorieux roi, fidèle à
194. Ceci est le onzième
grand Livre, très pitoyable. Dans ce livre sont contés vingt-sept chapitres,
195. Et sept cents strophes et soixante-quinze. Le récit du Bhārata
a été écrit par son noble auteur (Vyāsa) pour produire dans l'esprit
de l'homme de bien le découragement et les larmes. (775 ślokas)
196. Ensuite vient le Livre de l'Apaisement, le douzième,
qui éveille l'intelligence, où le Roi-très-Juste Yudhiṣṭhira
tombe dans le désespoir pour avoir causé la mort de ses pères, de ses frères,
de ses fils, de ses parents et de ses alliés. (= ślokas)
197. Dans le Livre de
l'Apaisement, sont exposés les devoirs du "lit de flèches", que les
rois qui désirent savoir la juste manière de se conduire doivent connaître,
198. Les devoirs en cas d'adversité, illustrant le temps et la
cause – les connaissant, l'homme connaît tout - et enfin les devoirs variés
de la délivrance sont contés très en détail. (= ślokas)
199. Ceci est le douzième
Livre, cher aux hommes sages. Il faut savoir qu'on y trouve trois cents
chapitres et trente chapitres et neuf, riches en austérités,
200. On dit que quatorze mille strophes y sont contées et cinq
cents et vingt-cinq. (14525
ślokas)
201. Puis, après, il faut connaître l'excellent Livre de
l'Enseignement où Yudhiṣṭhira, le roi des Kuru, revient dans son
état naturel après avoir entendu l'opinion bien arrêtée de Bhīṣma,
le fils du Gange, au sujet du devoir
202. La pratique de la morale et de l'intérêt y est exposée en
entier, et les différents avantages des différentes sortes de dons.
(= ślokas)
203. Ainsi que les
différents récipients et les règles qui président aux dons, l'utilisation des
règles de bonne conduite et la voie supérieure de la vérité.
(= ślokas)
204. Ceci est le suprême
Livre de l'Enseignement, qui relate bien des événements. La montée au ciel de
Bhīṣma y est racontée. (=
ślokas)
206. Puis est conté le quatorzième Livre, du nom de Livre du
Sacrifice du Cheval, où l'on trouve l'excellent récit de Saṃvarta
et Marutta,
208. Les combats d'Arjuna avec des princes jaloux en divers
endroits alors qu'il suivait les errances du cheval lāché.
(= ślokas)
209. On y montre Dhanaṃjaya
(Arjuna) en danger dans son combat avec Babhrūvāhana, le fils de
Citrāṅgadā. Histoire de la mangouste au grand sacrifice du
cheval. (=
ślokas)
210. Ainsi a été conté le
très merveilleux Livre du Sacrifice du Cheval. On y prononce cent chapitres
et trente trois chapitres,
211. Et Vyāsa, qui connaît le vrai, y compte précisément
trois mille strophes et cent et vingt strophes (3120 ślokas)
212. Ensuite on rappelle le quinzième Livre, le Livre du
Séjour en Forêt, où le roi Dhṛtarāṣṭra quitte le
royaume et où, accompagné de Gāndhārī, il va avec Vidura dans
un ermitage,
213. Et où, le voyant partir, la juste Pṛthā
(Kuntī), qui se plaīt à obéir aux anciens, quitte le royaume et ses
fils et le suit. (=
ślokas)
214. Où le roi voit ses
fils, ses petits-fils et les autres rois, tués et partis dans l'autre monde,
revenir à nouveau
215. Et, ayant vu ce prodige incroyable par la grâce du ṛṣi
Kṛṣṇa (Vyāsa), il surmonte son chagrin et, avec sa
femme, obtient la perfection suprême,
216. Où, entrant dans Dharma, Vidura obtient le salut, ainsi que
le sage et obéissant Saṃjaya à la grande mesure, le fils de Gavalgaṇa,
217. Où le Roi-très-Juste Yudhiṣṭhira voir
Nārada et entend de sa bouche la grande destruction des Vṛṣṇi.
(= ślokas)
218. Ceci est le
merveilleux Livre du Séjour en Forêt. Ce livre compte quarante deux
chapitres,
219. Et Vyāsa, qui connaît le vrai, y compte mille strophes
et cinq cents strophes et six strophes. (1506 ślokas)
220. Sache que vient ensuite l'effroyable Livre des Pilons,
où les puissants guerriers qui avaient souffert la morsure des épées dans le
combat, sont broyés par le chātiment de Brahmā aux bords de
l'océan,
221. Et, ayant bu de l'alcool dans une beuverie et poussés par
le destin, ils s'entre-tuent avec des touffes d'herbe prenant l'aspect de
pilons,
222. Où, ayant apporté une destruction totale, Rāma et Kṛṣṇa
ne survivent pas au temps qui détruit tout, arrivé également pour eux,
223. Où le puissant Arjuna, étant allé à Dvāravatī, et
la voyant privée des Vṛṣṇi, tombe dans le désarroi et dans
une grande peine. (=
ślokas)
224. Après avoir salué
son oncle maternel Śauri (Vasudeva), le meilleur des Yadu, il voit le
grand massacre des héros Yadu sur le lieu de leur beuverie
225. Et ordonne les cérémonies funéraires pour les corps de
Vāsudeva (Kṛṣṇa) et du noble Rāma, et ceux des Vṛṣṇi,
selon leur rang. (=
ślokas)
226. Prenant avec lui les
vieillards et les enfants de Dvāravatī, il vit avec une grande
détresse la défaite de son arc Gāṇḍīva,
227. La faillite de toutes ses armes divines, la destruction des
femmes des Vṛṣṇi, l'impermanence des pouvoirs.
(= ślokas)
228. Désespéré, poussé
par les paroles de Vyāsa, arrivé auprès du Roi-très-Juste (Yudhiṣṭhira),
il choisit le renoncement. (=
ślokas)
229. Ainsi est conté le
seizième Livre, le Livre des Pilons; il compte huit chapitres et trois cents
strophes. (300
ślokas)
230. Après celui-ci, on rappelle le Livre du Grand Départ, le
dixseptième, où les vaillants Pāṇḍava, ayant quitté le
royaume,
accompagnés par la divine Draupadī, obtiennent la
perfection suprême. (=
ślokas)
231. on y trouve trois
chapitres et Vyāsa, qui connaît le vrai, y compte cent strophes, et
vingt strophes. (120
ślokas)
232. Il faut savoir que vient ensuite le divin, surnaturel Livre
du Ciel. Ce livre compte cinq chapitres et les ascètes y comptent deux
cents strophes. (200
ślokas)
233. Ainsi sont énumérés les dix-huit Livres sans exception.
Parmi les annexes, on cite
234. Ainsi le Bhārata
en entier compte dix-huit Livres, dix-huit sont les armées rassemblées,
avides de combattre, et la grande et cruelle bataille dure dix-huit jours.
(= ślokas)
235. Un brahmane qui
connaît les quatre Veda, leurs commentaires et les Upaniṣad, mais ne
connait pas ce récit, ne possède pas vraiment la connaissance.
(= ślokas)
236. S'il a entendu ce
récit délectable, il ne se plaira pas à en entendre un autre; le cri du
corbeau paraîtrait discordant après le chant du rossignol. (= ślokas)
237. De ce récit sublime
naît l'inspiration des poète, comme des cinq éléments naissent les
arrangements des trois mondes. (=
ślokas)
238. Les anciennes légendes
vivent dans le domaine de ce récit comme les quatre sortes de créatures
vivent dans celui de l'espace. (=
ślokas)
239. Sur ce récit
s'appuient tous les travaux et toutes les vertus, comme sur l'activité
multiple du cerveau s'appuient les manifestations des sens.
(= ślokas)
240. Il n'y a aucune
histoire ici-bas qui ne repose sur ce récit, comme il n'y a aucune vie
ici-bas qui ne repose sur les aliments. (=
ślokas)
241. Les meilleurs poètes
tirent profit de ce récit, comme les serviteurs qui désirent des avantages
tirent profit d'un maître aimable. (=
ślokas)
242. Celui qui étudie le Bhārata
comme il a été récité, Quand il est tombé des lèvres de Dvaipāyana
(Vyāsa),
Immense, pur, salutaire, purificateur, propice, Qu'a-t-il besoin
des eaux de Puṣkara ?
243. Ce grand récit,
édifiant et incomparable, entendu comme ici dans l'ordre des chapitres,
depuis le début, Devient pour les hommes un bain de bonheur Comme avoir un
bateau pour l'immense océan. (=
ślokas)