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Généalogie : 54-61
I, 54. Śaunaka désire entendre le Mahābhārata que Vyāsa a
récité durant les pauses du sacrifice des serpents. Histoire de Vyāsa.
Né de Satyavatī et de l’ermite Parāśara sur une île de |
Livre
I, chapitre 54. 1.
Le conteur dit : « Ayant entendu dire que Janamejaya avait
été consacré pour le Grand Sacrifice des Serpents, Kṛṣṇa Dvaipāyana, le
sage érudit, s’y rendit donc. 2.
Kālī[1] l’enfanta de
Parāśara, le fils de Śakti, tout en restant vierge, dans une île de la
Yamunā ; il fut l’aïeul des Pāṇḍava. 3.
Et à peine né, celui-ci aussitôt fit grandir son corps par sa seule volonté, et le très glorieux étudia les Veda avec leurs
annexes, avec les récits épiques. 4.
Personne ne l’égalait ni dans ses austérités extrêmes, ni dans ses lectures
des Veda, ni dans ses observances, ni dans ses jeûnes,
ni dans sa procréation, ni dans son zèle. 5.
Ce fut lui qui divisa le Veda unique en quatre parties, il était le meilleur
connaisseur des Veda, il connaissait les causes et les effets, il
était un sage brahmane, un chantre inspiré, attaché à la vérité, un pur. 6.
Ce fut lui qui engendra Pāṇḍu, Dhṛtarāṣṭra
et aussi Vidura, étendant la lignée de Śaṃtanu, avec
le renom d’un saint et une grande gloire. 7.
Il entra alors dans l’assemblée du sacrifice de Janamejaya, le sage de sang
royal, accompagné de ses disciples qui connaissaient
à fond le Veda et les annexes du Veda. 8.
Là il vit le roi Janamejaya qui siégeait entouré d’un grand nombre de prêtres
surveillants, tel le Destructeur de remparts[2] entouré par les
dieux, 9.
et aussi par des seigneurs de divers royaumes, dont la tête avait reçu
l’onction, et des prêtres érudits et semblables à des
dieux, sur le gazon du sacrifice. 10.
Quand Janamejaya, le sage de sang royal, vit arriver le sage avec son clan, le meilleur des Bharata
l’accueillit avec un empressement joyeux. 11.
C’est sur un siège d’or qu’avec l’approbation du prêtre surveillant le
seigneur le fit asseoir, comme le ferait Śakra pour Bṛhaspati
[3]. 12.
Là, quand le dispensateur, à qui la troupe des dieux et des sages rend
hommage, se fut assis, le roi des rois lui rendit hommage selon le
rite qu’il avait vu dans les traités. 13.
Conformément aux prescriptions, il offrit à son aïeul Kṛṣṇa[4] ce qu’il
méritait : de l’eau pour laver ses pieds, de l’eau pour
rincer sa bouche, de l’eau pour lui rendre hommage, et une vache. 14.
Vyāsa accepta cet hommage de Janamejaya, le descendant de Pāṇḍu, il laissa aussi partir la vache, et il fut
alors satisfait. 15.
Après avoir ainsi soigneusement rendu hommage à son bisaïeul, il vint s’asseoir près de lui, le cœur joyeux,
et il s’enquit de sa santé. 16.
Et le bienheureux le regarda et l’informa de sa bonne santé, puis, ayant reçu l’hommage de tous les prêtres
surveillants, il rendit hommage aux prêtres surveillants. 17.
Ensuite, quand tous les prêtres surveillants l’eurent accueilli avec respect,
Janamejaya alors, portant ses mains jointes à son front,
s’informa auprès du meilleur des deux-fois-nés : 18.
« Seigneur, tu as été le témoin oculaire des exploits des Kuru et des
Pāṇḍava : je désire que tu me les racontes, ô
deux-fois-né. 19.
Comment se fit la cassure entre ces hommes dont les actes étaient sans
troubles, et comment se déroula ce grand combat qui
causa la mort des créatures, 20.
de tous mes aïeux dont l’esprit a été possédé par la fatalité ? Raconte cela dans son intégralité, ô
Bienheureux, puisque tu es en bonne santé. » 21.
Après avoir entendu cette parole, Kṛṣṇa Dvaipāyana donna alors cet ordre à son disciple
Vaiśampāyana, assis à côté de lui. 22.
« Comment il y eut une cassure jadis entre les Kuru et les Pāṇḍava, raconte-le nous entièrement, comme tu l’as
entendu de moi. » 23.
Alors, s’avisant de l’ordre de son maître, ce taureau parmi les brahmanes
lettrés raconta donc toute l’antique épopée 24.
au roi, aux prêtres surveillants, aux nobles guerriers tous ensemble, la cassure et la destruction du royaume des
Kuru et des Pāṇḍava. |
Vaiśampāyana prend
le relai de la narration I, 55. Début du Mahābhārata, récité par Vaiśampāyana. A
la mort de Pâṇḍu, les Pâṇḍava se retirent dans la
forêt. Ils suscitent par leurs qualités la jalousie de Duryodhana, qui
complote contre eux. Il essaie d’empoisonner Bhîma, l’enchaîne et le jette
dans la Gaṅgā, le fait mordre par des serpents. Il essaie de faire
périr les Pâṇḍava dans l’incendie de la maison de laque, mais
ceux-ci en réchappent grâce à Vidura. Les Pâṇḍava habitent un an
à Ekacakrâ, prennent Draupadî pour épouse, puis retournent à
Hāstinapura. Dhṛtarāṣṭra leur assigne la région
de Khâṇḍava où ils habitent. Ils conquièrent la terre entière.
Arjuna passe un an dans la forêt, conquiert Subhadrâ, la sœur de Kṛṣṇa,
reçoit d’Agni l’arc Gâṇḍîva. Maya construit la salle d’audience
royale. Duryodhana gagne une partie de dés contre Yudhiṣṭhira
avec l’aide du tricheur Śakuni, et l’envoie en exil durant treize
années. Après ces treize années, Duryodhana lui dénie sa part d’héritage, et
c’est la guerre. Après un terrible carnage, les Pâṇḍava
retrouvent leur royaume. |
Livre
I, chapitre 55. 1.
Vaiśampāyana dit : « D’abord, je salue mon maître dans les
extases de ma pensée et de mon esprit, et je rends hommage à tous les deux-fois-nés,
et aussi aux autres personnes savantes. 2.
Du grand sage, illustre dans tous les mondes, de cet érudit, de Vyāsa à l’éclat sans borne, je vais
proclamer la pensée entière. 3.
Tu es digne d’écouter, ô roi, et de recevoir cette geste des Bharata ; à parler pour mon maître, j’ai comme une
palpitation de joie et d’excitation. 4.
Ecoute, ô roi, comment la cassure se fit entre les Kuru et les Pāṇḍava pour la royauté, née d’un jeu de dés, et aussi
leur séjour dans la forêt, 5.
et comment il y eut un combat qui provoqua la destruction de la Terre : cela je vais te l’expliquer, puisque tu le
demandes, ô taureau des Bharata. 6.
Quand à la mort de leur père ces héros quittèrent la forêt pour leur palais, en peu de temps ils devinrent experts dans le
Veda et le tir à l’arc. 7.
Ils étaient donc doués de beauté, d’héroïsme et de puissance, respectés par
les citoyens, et les Kaurava ne supportaient pas de voir les
Pāṇḍava chargés de fortune et de gloire. 8.
Ainsi le cruel Duryodhana et Karṇa avec le fils de Subala[5] s’efforcèrent de les contraindre et de les
exiler de plusieurs manières. 9.
Le méchant fils de Dhṛtarāṣṭra donna même du poison à
Bhīma, mais le héros au ventre de loup le digéra en
même temps que sa nourriture. 10.
A nouveau il entrava Ventre-de-loup qui s’était endormi au bord d’une
falaise : il précipita Bhīma dans les eaux du Gange
et s’en retourna à la ville. 11.
Quand le fils de Kuntī se réveilla, il trancha alors ses entraves, le grand roi Bhīmasena[6] se releva, délivré de
ses peines. 12.
Pendant qu’il dormait, il le fit mordre par des cobras aux crochets venimeux sur toutes les parties de corps, et le Tueur
d’ennemis ne mourut pas. 13.
Toutes ces avanies successives, le subtil Vidura[7], qui était attentif,
les repoussa et les en délivra. 14.
Comme Śakra du haut du ciel apporte le bonheur au monde des vivants, de même aussi Vidura apportait le bonheur
continuellement aux Pāṇḍava. 15.
Mais quand il eut usé de toutes sortes de stratagèmes, en secret ou à
découvert, sans pouvoir anéantir ceux qui étaient
protégés pour que soit accomplie la volonté des dieux, 16.
alors il délibéra avec ses compagnons Vṛṣa et Duḥśāsana et, après en avoir demandé l’autorisation à Dhṛtarāṣṭra,
il fit construire une maison de laque. 17.
Il fit habiter là les Pāṇḍava à l’énergie sans limite, et il chercha encore alors à les faire brûler
dans le feu purificateur, pendant qu’ils étaient confiants. 18.
Grâce à un conseil de Vidura on fit ainsi une tranchée : il les délivra par ce moyen et, une fois
libérés, ils échappèrent au danger. 19.
Ensuite dans une grande forêt épouvantable un rākṣasa du nom d’Hiḍimba fut tué dans sa colère par Bhīmasena, qui
avait le courage le plus terrible sur Terre. 20.
Puis, d’un commun accord, les héros allèrent alors à Ekacakrā ; ces tourmenteurs d’ennemis y vécurent avec
leur mère, sous l’apparence de brahmanes. 21.
Là, dans l’intérêt d’un brahmane, ils tuèrent Baka à la grande force et accompagnés par les brahmanes ils allèrent
ainsi à la cité des Pañcāla. 22.
Après avoir obtenu Draupadī, ils demeurèrent là une année entière ; lorsqu’ils furent reconnus, ces maîtres de
leurs ennemis retournèrent à Hāstinapura. 23.
Le roi Dhṛtarāṣṭra et le fils de Śāṃtanu[8] leur dirent
ceci : « Comment, fils, n’auriez-vous pas de
conflits avec vos frères ? Nous avons pensé que vous pourriez habiter à
Khāṇḍavaprastha[9]. 24.
Ainsi, comme elle est bien peuplée et qu’elle a de grandes routes bien
distribuées, allez vous établir à Khāṇḍavaprastha,
et bannissez votre colère. » 25.
Conformément à leur parole, ils partirent, accompagnés de toute la troupe de
leurs amis, à la ville de Khāṇḍavaprastha,
en emportant leurs joyaux. 26.
Ils vécurent là, ô roi, un grand nombre d’années, ils assujettirent d’autres rois par la
puissance de leurs épées. 27.
Ainsi ils étaient dirigés par le Dharma, ne pensant qu’à leur vœu de
sincérité, n’oubliant jamais leur grandeur, patients,
consumant alors leurs ennemis. 28.
Bhīmasena à la grand force conquit l’Est, l’héroïque Arjuna le Nord, et Nakula l’Ouest, 29.
et Sahadeva, le tueur d’ennemis, vainquit le Sud ; ainsi à eux tous ils assujettirent l’ensemble
de la Terre nourricière. 30.
Et illuminée par ces cinq semblables au Soleil et par le Soleil, la Terre brillait comme avec six Soleils, avec
les Pāṇḍava qui tiraient leur puissance de la Vérité. 31.
Puis, pour quelque raison, , Yudhiṣṭhira, le roi du Dharma, envoya son frère Dhanaṃjaya [10] dans la forêt. 32.
Celui-ci passa une année entière et encore un mois dans la forêt ; ainsi une fois il alla voir Hṛṣīkeśa
à Dvāravatī [11]. 33.
Là le Rechigneur reçut une épouse aux yeux de lotus bleu, la sœur cadette de Vāsudeva,
Subhadrā aux paroles plaisantes [12]. 34.
Comme Śacī s’était unie au grand Indra, comme Śrī à Kṛṣṇa, Subhadrā fut joyeuse de se marier au
Pāṇḍava Arjuna. 35.
Et le fils de Kuntī versa une libation sur le feu sacrificiel dans la
forêt de Khāṇḍava, le Rechigneur, ô le meilleur des rois, était
accompagné par Vāsudeva. 36.
Car il n’y avait pas de fardeau excessif pour le fils de Pṛthā
lorsqu’il était accompagné du Chevelu [13], comme pour Viṣṇu, quand il détruit
ses ennemis, avec ses compagnons pleins de détermination. 37.
Au fils de Pṛthā Agni donna aussi Gāṇḍīva,
l’arc suprême, et deux carquois aux flèches indestructibles,
et un char avec un singe comme insigne. 38.
Là le Rechigneur délivra le grand Asura Maya. Celui-ci construisit une grand-salle divine,
recouverte de toutes sortes de gemmes. 39.
L’apathique Duryodhana, aux bien mauvais pensers, en ressentit de la
convoitise, et il trompa donc Yudhiṣṭhira aux
dés par l’intermédiaire du fils de Subala[14]. 40.
Il l’envoya dans la forêt pendant sept ans et cinq ans, et inconnu, seul dans un royaume encore
pendant treize ans. 41.
Puis la quatorzième année ils réclamèrent leur propre bien : ils ne l’obtinrent pas, ô grand roi, et ainsi
la bataille commença. 42.
Puis ils détruisirent tout, tuèrent le roi Duryodhana, et les Pāṇḍava recouvrèrent
leur royaume, en grande partie déserté. 43.
Voilà donc ce qui se passa jadis pour ces hommes qui se comportaient sans
troubles, la cassure et le déclin de la royauté, et la
victoire, ô le meilleur des vainqueurs. » |
I, 56. Après ce résumé, Vaiśampāyana se
prépare à réciter l’histoire en détail. Eloge du Mahābhārata et récompenses attachées à sa lecture. |
Livre
I, chapitre 56. 1.
Janamejaya dit : « Tu as raconté en abrégé, ô le meilleur
des deux-fois-nés, tout le récit du Mahābhārata, la grande geste des Kuru. 2.
Mais, ô irréprochable, à me faire raconter par toi cette histoire
merveilleuse une extrême curiosité naît en moi de
l’entendre dans le détail. 3.
Veuille, Seigneur, la raconter à nouveau en détail, car je ne me rassasie pas d’écouter les grands
exploits des anciens. 4.
Ce n’est certes pas une petite affaire que celle dans laquelle les Pāṇḍava,
qui connaissaient le Dharma, tuèrent entièrement ceux à qui ils ne devaient
pas faire de mal, tout en étant loués par les hommes. 5.
Pourquoi ces tigres parmi les hommes furent-ils donc capables, alors qu’ils
étaient innocents, de pardonner aux scélérats les tourments
qu’ils leur infligeaient ? 6.
Comment Ventre-de-loup, qui avait deux grands bras et l’énergie
d’innombrables éléphants, a-t-il réprimé sa colère, malgré ses
tourments, ô le meilleur des deux-fois-nés ? 7.
Comment Draupadī la Noiraude, quand elle était tourmentée par des
scélérats, alors qu’elle en était capable en jetant le
mauvais œil, n’a-t-elle pas consumé les fils de Dhṛtarāṣṭra ? 8.
Comment les deux fils de Pṛthā
et les deux fils de Mādrī, lors de la partie de dés truquée,
ont-ils suivi ce tigre parmi les hommes quand
il fut trompé par des scélérats ? 9.
Comment le meilleur expert du Dharma, le fils de Dharma, le connaisseur du
Dharma, Yudhiṣṭhira, alors qu’il ne le méritait
pas, a-t-il enduré ce tourment extrême ? 10.
Et comment le Pāṇḍava Dhanaṃjaya, avec Kṛṣṇa
pour cocher, a-t-il envoyé de grandes armées dans le monde des Mânes, en les repoussant
toutes à lui seul ? 11.
Raconte-moi tout cela, comme cela s’est déroulé, ô ascète, et tout ce qu’ont pu faire ici et là ces
grands auriges. » 12.
Vaiśampāyana dit : « Le grand sage au grand cœur, vénéré
dans tous les mondes, Vyāsa à l’éclat sans borne, je vais dire
toute sa pensée. 13.
Dans des centaines de milliers de strophes, de saintes actions sont ici l’objet d’un récit fait par le propre
fils de Satyavatī, à la puissance sans limite. 14.
L’érudit qui le réciterait, et l‘homme qui l’écouterait accèderaient à l’état de brahmane et
deviendraient les égaux des dieux. 15.
Car il est combiné avec les Veda, et c’est aussi une purification suprême, ce que l’on peut entendre de mieux, et c’est
un récit d’antan unanimement loué par les sages. 16.
Et en lui est le profit et le Dharma y est montré entièrement, et dans ce récit épique d’une grande sainteté,
la pensée est absolument parfaite. 17.
Un érudit obtient le profit en récitant ce Veda de Kṛṣṇa aux gens exempts de bassesse et qui pratiquent
le don, à ceux qui pratiquent la Vérité et ne sont pas mécréants. 18.
Sans aucun doute, même un homme très violent se débarrasserait de son crime, et même d’avoir pratiqué l’avortement, en
écoutant ce récit épique. 19.
Ce récit épique, intitulé La Victoire
[15], doit être écouté par
l’homme qui désire vaincre : il conquiert toute la Terre, et il pourrait
vaincre aussi ses ennemis. 20.
C’est le meilleur rite pour avoir un fils, c’est le grand chemin vers le
succès : ainsi il doit être écouté à maintes reprises
par les jeunes rois et les reines du premier rang. 21.
C’est le saint traité sur le profit, c’est le traité suprême sur le Dharma, c’est le traité de la délivrance qui a été
proclamé par Vyāsa à l’esprit sans borne. 22.
On le raconte maintenant aussi, et plus tard aussi on le contera, les fils sont obéissants, et les serviteurs
dociles. 23.
Le crime commis avec le corps, ou en parole ou même en pensée, un homme y renonce toujours complètement,
aussitôt qu’il l’écoute. 24.
Ceux qui écoutent la grande naissance des Bhārata sans jalousie n’ont pas de crainte de la maladie, ni à plus
forte raison de crainte de l’autre monde. 25.
La richesse qui donne la gloire, la longévité céleste et sainte aussi, cela a été fait par Kṛṣṇa
Dvaipāyana qui voulait faire une œuvre pie, 26.
en répandant dans le monde la renommée des Pāṇḍava au grand
cœur et des autres nobles guerriers, qui brillaient
par l’abondance de leurs biens. 27.
Comme le bienheureux Océan et comme l’Himalaya sont, dit-on, connus tous deux pour être deux
trésors de joyaux, de même le Bhārata. 28.
L’érudit qui le réciterait ici à des brahmanes pendant les jours consacrés, s’étant débarrassé de ses péchés, vainqueur du
ciel, est absorbé dans Brahmā. 29.
Et celui qui le réciterait aux brahmanes lors d’une offrande aux Mânes, ne
serait-ce qu’un quart de strophe, ferait aussi de son offrande un hommage
inépuisable pour ses ancêtres. 30.
Et si un homme vient à commettre par ignorance une faute ce jour-là, elle disparaît s’il écoute ce récit du Mahābhārata. 31.
On appelle la grande naissance des Bhārata le Mahābhārata : celui qui sait son étymologie est libéré de
tous ses péchés. 32.
Pendant trois années, l’anachorète Kṛṣṇa Dvaipāyana
est perpétuellement resté debout pour faire ce suprême récit du Mahābhārata. 33.
Et concernant le Dharma, et le profit, et le désir, et la délivrance, ô
taureau parmi les Bhārata, ce qui est ici se retrouve ailleurs, ce qui
n'est pas ici ne se trouve nulle part. |
I, 57. Naissance de Vyāsa. Vasu
Uparicara, roi de la lignée de Pūru, qui avait conquis le royaume de
Cedi, se retire dans la forêt et pratique une sévère ascèse. Indra, qui
craint pour sa place, essaye de le détourner de ses austérités. Il le
félicite de la prospérité de Cedi, lui donne un char céleste, une guirlande
qui ne se fane jamais, Vaijayantî, et un mât en bambou. Vasu plante ce mât en
terre, orné de guirlandes et de rubans, et organise une fête en l’honneur
d’Indra. Cette fête se perpétue sous le nom de Festival d’Indra. Vasu a cinq
fils. Il épouse Girikâ, fille de la rivière Śuktimatî. Un jour qu’il
chasse, et que son épouse est dans une période favorable, sa semence
s’échappe. Il la confie à un vautour, pour la rapporter à sa femme. Le
vautour se bat avec un autre vautour et la semence tombe dans |
Livre
I, chapitre 57. 1.
Vaiśampāyana dit : « Un roi, nommé Uparicara, un souverain
constamment attaché au Dharma, ferme dans ses vœux, était allé un jour à la
chasse. 2.
Ce souverain, Vasu, fils des descendants de Puru, conquit le charmant
territoire de Cedi qui lui tenait à cœur, grâce aux conseils
d’Indra. 3.
Après avoir déposé les armes, il séjournait dans un ermitage, trouvant
plaisir dans l’ascèse ; le dieu qui brandit le foudre s’incarna et
vint en personne à la rencontre du souverain. 4.
« Ce roi pourrait avoir la puissance d’Indra par son ascèse »
pensa-t-il ; après s’être incarné, par des mots
conciliants, il cherchait à détourner ce roi de ses ascèses. 5.
Indra dit : « Que le Dharma ne soit pas souillé sur
la Terre, ô maître de la Terre : protège-le car si le Dharma est protégé, il
protège l’univers entier. 6.
Toi protège le Dharma terrestre, en te concentrant, avec attention : en te concentrant sur le Dharma, tu auras
ainsi les mondes purs éternels. 7.
Tout terrestre que tu sois, tu es l’ami d’un dieu céleste, tu m’es
cher ; ce pays qui est la mamelle de la Terre,
habite-le, ô roi. 8.
Il est aussi bon pour le bétail et pur, stable, riche en grains et en biens, facile à défendre aussi, et agréable, avec des
terres fertiles dont on peut jouir. 9.
En comparaison des autres, ce pays est assurément pourvu en abondance de
richesses, de gemmes etc. et la Terre nourricière est remplie de
richesses : demeure avec les habitants de Cedi, roi de Cedi ! 10.
Les sujets pratiquent le Dharma et les saints hommes sont bien frugaux, et là pas de vain bavardages et à plus forte
raison pas de mensonges pour le plaisir. 11.
Et les hommes ne se séparent pas de leurs pères, ils sont attachés au profit
de leur maître, et ils n’attellent pas les vaches à un joug,
et ils revigorent les maigres. 12.
Toutes les castes restent toujours dans le Dharma qui est le leur à Cedi, ô
toi qui donnes l’honneur, il n’y a rien d’inconnu pour toi de ce qui
peut être dans les trois mondes. 13.
Dans l’espace, plaisir des dieux, divin, grand et tout de cristal, traversant l’espace, un char aérien, donné par
moi, viendra vers toi. 14.
Toi seul parmi tous les mortels, debout sur ce magnifique char aérien, tu te déplaceras au-dessus des autres, tout
comme un dieu ayant pris corps. 15.
Je te donne en guise de bannière une guirlande de lotus rose immarcessible, qui te préservera dans la bataille, sans que
tu sois blessé par les armes. 16.
Et ce sera ici-bas ton insigne, ô roi, « la guirlande d’Indra », très
célèbre, riche, grande, sans égal. » 17.
Vaiśampāyana dit : « Et le tueur de Vṛtra lui donna
une tige de bambou en guise de cadeau désirable, protection de
ceux qui en sont instruits. 18.
Alors, le roi, pour rendre hommage à Śakra, la fit pénétrer dans la Terre, alors que
l’année s’achevait. 19.
C’est pourquoi depuis lors et aujourd’hui encore, les meilleurs des rois font le repiquage de la tige, ô roi, comme il
en a inauguré l’usage. 20.
Et de même le lendemain les rois procèdent à son érection, elle est décorée de corbeilles, de parfums, de
guirlandes et d’ornements ; et enfin on confectionne une couronne de
fleurs qu’on jette autour comme il convient. 21.
Et là le Bienheureux bienfaisant est honoré sous une forme amusante qu’il a prise lui-même par amitié pour Vasu au
grand cœur. 22.
Le grand Indra en voyant ce rituel splendide et divinement célébré par Vasu, le meilleur des rois, fut satisfait
et le Tout-Puissant lui dit : 23.
« Les hommes et les rois qui vénéreront ma grandeur et qui le feront faire dans la joie, comme le
roi souverain de Cedi, 24.
leurs sujets seront accompagnés de la prospérité et du succès : ainsi le peuple sera prospère et
joyeux. » 25.
Ainsi le grand Indra au grand cœur, ô roi, honora le grand roi Vasu d’une affection
généreuse. 26.
Les hommes qui toujours feront célébrer la fête de Śakra avec des dons sous forme de dons de terre etc.
afin d’être purs, avec l’octroi d’une faveur et en offrant de
grands sacrifices, ceux-là, grâce à la fête de Śakra, 27.
sont honorés par le Généreux[16] ; alors Vasu, le
souverain de Cedi, resta à Cédi et conserva cette Terre dans le
Dharma ; par affection pour Indra Vasu, le maître de la
terre, fonda le festival d’Indra. 28.
Et il eut cinq fils, d’une grande force, d’une énergie sans limite, et le monarque donna l’onction royale à ses
fils dans des royaumes distincts. 29.
Le grand aurige, roi de Magadha, qui est connu sous le nom de Bṛhadratha, Pratyagraha et Kuśāmba que l’on
appelle Maṇivāhana, et Macchilla de même que Yadu, noble et
invincible. 30.
Les fils de ce sage de sang royal plein d’éclat, ô roi, fondèrent des provinces et des cités qui
portaient leurs noms: les cinq rois fils de Vasu, et leurs
différentes lignées éternelles. 31.
Tandis qu’il demeurait dans le palais d’Indra dans l’espace et sur son char
de cristal, les Gandharvas et les Apsaras vinrent rendre
hommage à ce roi au grand coeur, connu ainsi depuis lors sous son nom de
« roi Uparicara ». 32.
La rivière Śuktimatī coulait au pied de sa cité : une montagne douée de conscience, le Kolāhala, lui
manqua de respect, apparemment sous l’effet du désir. 33.
Mais Vasu de son pied frappa ce mont Kolāhala, et la rivière s’échappa par le trou dû au
choc. 34.
Le mont lui-même engendra de cette rivière des jumeaux : heureuse de cette délivrance, la rivière les
offrit au roi. 35.
Celui des deux qui était un mâle, le meilleur des sages de sang royal, Vasu, le dispensateur de richesses, en fit un
chef d’armée, fléau de ses ennemis ; quant à la jeune fille, Girika, le roi en fit
son épouse bien-aimée. 36.
Or Girika, la femme de Vasu, lui annonça un jour avec désir, après s’être baignée et purifiée lors de la
cérémonie pour avoir un fils, que le moment propice était à nouveau venu. 37.
Et ce jour-là les Mânes, ravis, dirent alors « Tue des antilopes » à ce roi excellent, le meilleur des sages. 38.
Ce mortel ne transgressa pas cette injonction des Mânes : il alla à la chasse, plein de désir, ne
pensant qu’à Girika, pleine d’un charme extrême, incomparable,
comme une incarnation de Śrī. 39.
Le roi répandit son sperme tandis qu’il marchait dans la charmante forêt, et ce sperme, émis en petite quantité, avec
une feuille d’arbre le roi 40.
le ramassa : « Que mon sperme ne se répande pas en vain » ou « Et que la période de fertilité ne soit
pas inutile pour mon épouse » se disait le seigneur. 41.
Le roi réfléchissait donc ainsi et hésitait encore et encore, et le meilleur des rois reconnut l’utilité de
son sperme. 42.
Celui-ci, considérant que, lorsqu’il avait émis du sperme, c’était le moment
propice pour la reine, prononça ensuite un mantra sur ce
sperme ; il vit, qui se tenait dans le voisinage, un rapide faucon ; en connaisseur de la vérité subtile
du Dharma et du profit, il lui dit : 43.
« Mon cher, pour me faire plaisir apporte ce sperme à ma maison, donne-le vite à Girika car c’est justement
aujourd’hui sa période de fécondité. 44.
Alors le faucon impétueux le saisit et s’envola rapidement, et atteignant une extrême vitesse, le volatile
s’enfuit. 45.
C’est ainsi qu’un second faucon aperçut ce faucon qui approchait alors, et il le poursuivit aussitôt, croyant dès
qu’il le vit que c’était de la nourriture. 46.
Les deux oiseaux engagèrent alors en l’air un combat à coups de bec, et puis, tandis qu’ils combattaient, ce sperme
tomba dans l’eau de la Yamuna. 47.
Il y avait là une excellente Apsara, connue sous le nom
d’« Adrika » : par la malédiction de Brahma, elle se retrouvait à l’état de poisson et
était une habitante de la Yamuna. 48.
Alors le sperme de Vasu qui était tombé de la patte du faucon, Adrika s’approcha vite sous la forme d’un
poisson et le saisit. 49.
Puis un jour des pêcheurs capturèrent ce poisson femelle et, comme on était arrivé au dixième mois, ô
le meilleur des Bharatas, ils arrachèrent de son ventre une fille et un
garçon humains. 50.
Ceux-ci, pensant que c’était une créature prodigieuse, la remirent au roi : « Ô roi, ces deux humains sont nés dans
le corps d’un poisson-femelle ! » 51.
Alors, de ces deux enfants, le roi Uparicara prit le garçon : sous le nom de Matsya, il fut un roi
respectueux du Dharma, fidèle à la vérité. 52.
Et l’Apsara put à l’instant être libérée de la malédiction : le Bienheureux lui avait dit jadis :
« Tu quitteras l’espèce des animaux par une action vertueuse, et tu obtiendras la délivrance de ta
malédiction en engendrant deux humains. » 53.
Puis, après avoir enfantés ces deux enfants et avoir été charcutée par les
pêcheurs, elle quitta son apparence de poisson et obtint
une apparence divine ; et l’excellente Apsara prit alors la route des
accomplis, des sages et des chanteurs célestes. 54.
La jeune fille, qui était la fille de cette femelle poisson, sentait le
poisson : le roi la donna alors au pêcheur :
« Qu’elle soit tienne. » Elle joignait l’intelligence à la beauté et
était pourvue de toutes les qualités. 55.
Or la jeune fille, du nom de Satyavati, ayant trouvé refuge auprès d’un
pêcheur, sentit vraiment le poisson pendant un certain
temps, tout en ayant un sourire éblouissant. 56.
Et pour obéir à son père, elle pilotait une barque sur l’eau : Parāśara, qui faisait le tour des
lieux de pèlerinage, l’aperçut donc. 57.
Elle était extrêmement belle et désirable, même pour des accomplis, et le sage en la voyant eut du désir pour
cette jolie jeune fille, et l’érudit, ce taureau parmi les
ascètes, commença à entreprendre la fille de Vasu. 58.
Celle-ci lui dit : « Regarde, ô bienheureux, les sages qui se
tiennent sur les deux rives : si nous sommes vus tous deux par eux, comment
donc pourrions-nous nous unir ? » 59.
A ces mots, le puissant bienheureux répandit un brouillard grâce auquel l’endroit fut comme entièrement plongé
dans l’obscurité. 60.
Alors en voyant le brouillard que cet excellent sage avait répandu, la jeune fille, étonnée et confuse, lui dit
sereinement : 61.
« Bienheureux, sache que je suis toujours une jeune fille obéissant à
l’autorité de son père, et une union avec toi corromprait ma
virginité, ô irréprochable. 62.
Et puis, quand ma virginité sera corrompue, comment pourrai-je, ô le meilleur
des deux-fois-nés, rentrer à la maison, ô sage, et demeurer sans
force à la maison ? Réfléchis à cela, ô bienheureux, et détermine
ce qui adviendra. » 63.
Après qu’elle lui eut ainsi parlé, le meilleur des sages, satisfait, lui dit : « Ma chère, après avoir fait
cela, tu seras encore jeune fille. 64.
Demande, Demoiselle, la faveur que tu désires, ô resplendissante, depuis longtemps ma grâce n’a jamais été
vaine, ô toi dont le sourire éblouit. » 65.
A ces mots, elle demanda comme faveur suprême d’avoir un corps parfumé, et le bienheureux seigneur lui accorda ce
qu’elle désirait dans son esprit. 66.
Ensuite, heureuse d’avoir reçu sa faveur, parée des qualités de sa nature de
femme, elle alla s’unir avec le sage faiseur de
prodiges. 67.
C’est à cause de cela que sur Terre lui fut donné le nom de
« Gandhavati »[17], et à une lieue les hommes sur Terre sentaient
son parfum. 68.
D’où son nom de « Yojanagandha »[18], très célèbre. Et le bienheureux Parāśara alla dans
son repaire. 69.
Et voilà Satyavatī joyeuse d’avoir reçu cette faveur insurpassable. Après s’être unie à Parāśara, elle
conçut aussitôt un bébé, et l’enfant de Parāśara naquit,
plein de force, sur une île de la Yamuna. 70.
Après avoir rendu hommage à sa mère, il livra son esprit à l’ascèse, et il dit : « Si tu penses à moi, je
me montrerai chaque fois qu’il le faudra. » 71.
Ainsi Dvaipāyana naquit de Satyavati par Parāśara ; parce que, étant jeune, il avait été jeté à
terre sur une île, il fut Dvaipāyana[19]. 72.
Or celui-ci, sachant que le Dharma perd un pied à chaque yuga[20], et considérant que la longévité et la force
des mortels correspondent au yuga, 73.
ainsi, dans son désir de favoriser Brahma et les brahmanes, il divisa les Veda, et c’est pour cette raison qu’on se souvient de lui en tant
que « Vyāsa »[21]. 74.
Il enseigna les Veda et, en
cinquième, le Mahābhārata à Sumantu, à Jaimini, à Paila, de même qu’à
Śukha[22] son propre fils. 75.
Le seigneur le meilleur, qui exauce les désirs, l’enseigna encore à
Vaiśampāyana. Les compilations du Bhārata furent publiées séparément par ceux-ci. 76.
De même c’est dans le Gange que Bhīṣma, le descendant de Śāṃtanu, à
la splendeur infinie, naquit avec la force de Vasu, avec une grande
force, avec une grande gloire. 77.
Un vieux sage fut empalé sur une broche, alors qu’il n’était pas voleur,
parce qu’on le soupçonnait d’être un voleur, il était très connu sous le nom de « Aṇīmāṇḍavya »,
et vraiment très glorieux. 78.
Le grand sage appela aussitôt Dharma et lui dit ceci : « Quand j’étais jeune, j’ai transpercé
une oiselle avec un roseau. 79.
J’ai en mémoire ce péché, ô Dharma, je n’ai pas en mémoire d’autre faute. Pourquoi la somme de mes mille ascèses ne l’a
pas vaincu ici-bas ? 80.
Comme le meurtre d’un brahmane est plus grave que le meurtre de toute
créature, ainsi, toi, à cause de ton péché, tu naîtras
dans le ventre d’une servante. » 81.
A cause de cette malédiction, Dharma aussi naquit dans le ventre d’une
servante, plein de sagesse, sous l’apparence de Vidura, incarnation de
Dharma exempte de péchés. 82.
Quant à Saṃjaya,
semblable à un anachorète, il naquit de Gavalgaṇa comme conteur, et Karṇa, le grand aurige naquit de Sūrya dans la
jeune fille de Kuntī, portant une cuirasse naturelle, avec un visage
où brillaient des boucles d’oreille. 83.
Viṣṇu, à qui le monde rend hommage pour que les mondes aient sa
faveur, le très glorieux se manifesta par Vāsudeva dans
Devakī [23], 84.
le dieu sans commencement et sans fin, le Seigneur, le Créateur de l’univers, le Brahman non manifesté, impérissable, la
Nature primordiale sans attributs, 85.
et l’Âme inaltérable, la Nature, l’Origine ultime, le Puruṣa, le Démiurge universel, le
Véhicule de la conscience, la Syllabe impérissable, 86.
le dieu infini, immobile, l’Oie, le Seigneur Nārāyaṇa, le Façonneur exempt de vieillesse et éternel,
l’Inaltérable, l’Ultime, telles sont ses appellations, 87.
Il est le Puruṣa, le Tout-Puissant , le Créateur, l’Aïeul de
toutes les créatures : pour faire croître le Dharma, il est né parmi
les descendants d’Andhaka et de Vṛṣṇi. 88.
Quant aux deux connaisseurs en javelots à la très grande force, experts en
toutes sortes d’armes, le fils de Satyaka[24] et Kṛtavarmā[25], dévoués à
Nārāyaṇa, ces deux experts en javelots naquirent de
Satyaka ainsi que de Hṛdika. 89.
Et le sperme de Bharadvāja, le grand sage aux rudes ascèses, fut émis dans un récipient et y prospéra : il
donna naissance à Droṇa.
90.
De Gautama Śaradvān naquit une paire de jumeaux d’une touffe de
roseaux[26], la mère d’Aśvatthāmā ainsi que Kṛpa à la grande
force : de Droṇa naquit donc Aśvatthāmā,
le meilleur des porteurs de javelots. 91.
De même aussi Dhṛṣṭadyumna
s’incarna avec une splendeur semblable au Agni, il naquit du feu purificateur lors d’un
sacrifice accompli avec les trois feux : le vaillant héros était avec son arc pour la
perte de Droṇa. 92.
De même aussi Kṛṣṇā[27] naquit sur un autel,
pleine d’éclat, splendide, resplendissante de beauté, offrant une
apparence sublime. 93.
Il y eut ensuite les disciples de Prahlāda, Nagnajit et Subala, dont la progéniture naquit pour détruire le
Dharma par l’exaspération des dieux. 94.
Ce fut le fils du roi de Gandhāra, Śakuni, le fils de Subala donc, et la mère de Duryodhana : ils naquirent tous deux en
connaissant leur utilité. 95.
De Kṛṣṇa Dvaipāyana naquit Dhṛtarāṣṭra, roi des
hommes, dans le champ de Vicitravīrya, ainsi que Pāṇḍu à la
grande force. 96.
Or de Pāṇḍu naquirent cinq fils, chacun semblable aux dieux, de ses deux femmes : le meilleur d’entre
eux en vertu était Yudhiṣṭhira. 97.
C’est de Dharma que Yudhiṣṭhira naquit, et du Maître-des-vents [28] Ventre-de-loup [29], d’Indra l’illustre Dhanaṃjaya [30], le meilleur des
porteurs de toutes armes. 98.
Des Aśvin naquirent deux charmants garçons, pleins de beauté, Nakula et Sahadeva qui se
réjouissaient dans l’obéissance à leurs maîtres. 99.
Puis une centaine de fils naquit du sage Dhṛtarāṣṭra, Duryodhana et les autres, et
aussi le sang-mêlé Yuyutsu. 100.
D’Arjuna Subhadrā enfanta Abhimanyu, neveu de Vāsudeva[31], petit-fils au grand
cœur de Pāṇḍu. 101.
Puis, des cinq Pāṇḍava, naquirent en Kṛṣṇā
cinq garçons pleins de beauté, experts en toutes
sortes d’armes, 102.
Prativindhya de Yudhiṣṭhira, Sutasoma de Ventre-de-loup, Śrutakīrti d'Arjuna, le descendant
de Nakula était Śatānīka, 103.
et aussi le majestueux Śrutasena de Sahadeva, et Ghaṭotkaca naquit en une forêt de
Bhīma dans Hiḍimbā. 104.
De Drupada naquit Śikhaṇḍin, une jeune fille qui prit le
statut de fils, et dont le yakṣa Sthūṇa fit
un homme pour lui faire plaisir. 105.
Dans ce conflit des Kuru s’engagèrent alors de nombreuses centaines de milliers de rois pour combattre
dans cette guerre. 106.
Leurs noms à tous sont innombrables : il ne serait pas possible de les compter, même
pendant des myriades d’années, mais on a mentionné les chefs autour desquels
ce récit a été développé. » |
I, 58. Après que Râma a détruit à vingt et une
reprises tous les kṣatriya, leurs veuves eurent des fils avec les
brahmanes. Les kṣatriya se multiplient de nouveau et règnent sur la
terre. C’est un âge d’or. Mais les démons prennent naissance sur terre,
quelques-uns naissent rois. Ils oppriment leurs sujets et se livrent à la
destruction. La terre vient trouver Brahmā et lui demande secours. Brahmā
demande alors aux dieux, aux gandharva, aux apsaras, de se réincarner
partiellement sur terre. Les dieux sont d’accord, et demandent à Viṣṇu
de donner l’exemple. |
Livre
I, chapitre 58. 1.
Janamejaya dit : « Certains ont été mentionnés, ô
brahmane, et d’autres n’ont pas été mentionnés : je désire entendre aussi avec précision ces
autres rois vigoureux. 2.
Dans quel but ces grands auriges semblables à des dieux sont-ils apparus
ici-bas sur Terre ? Daigne, Excellence, me le
raconter avec précision. » 3.
Vaiśampāyana dit : « Voici en vérité, ô roi, le secret des
dieux tel que nous l’avons entendu. Mais je te raconterai cela quand j’aurai rendu
hommage à l’auto-engendré. 4.
Après avoir auparavant vidé la Terre, vingt et une fois d’affilée, de ses
nobles guerriers, le fils de Jamadagni[32] pratiqua des ascèses
sur le Mahendra, la plus haute montagne. 5.
Alors, quand la terre eut été vidée de ses nobles guerriers par le descendant
de Bhṛgu, les femmes de la noblesse guerrière, ô roi,
désireuses de bébés, allèrent vers les brahmanes. 6.
Les brahmanes très attachés à leurs vœux avaient un commerce charnel avec
elles, à chaque temps propice, ô tigre parmi les
hommes, non par concupiscence, ni non plus en dehors des temps propices. 7.
Et grâce à eux ces femmes de la noblesse guerrière conçurent des fœtus par
milliers, ensuite, ô roi, elles enfantèrent des nobles
guerriers respectés pour leur courage, et des garçons et des filles, pour faire
croître à nouveau la noblesse guerrière. 8.
Ainsi, c’est grâce à des brahmanes ascétiques et dans des femmes de la
noblesse guerrière que cette noblesse guerrière naquit et prospéra dans le Dharma, avec une
grande longévité ; et alors les quatre classes furent formées de
brahmanes. 9.
Et aux temps propices ils allèrent vers leur femme, non par concupiscence, ni
non plus en dehors des temps propices, et aussi de la même manière les autres êtres
nés d’animaux allaient alors aux temps propices vers leurs
femelles, ô taureau des Bharata. 10.
Ensuite des centaines de milliers d’animaux prospérèrent dans le Dharma, ces créatures, ô gardien de la terre, ne
songeaient qu’à se conduire selon le Dharma, et les hommes aussi étaient complètement
libérés des soucis et des maladies. 11.
Alors cette Terre tout entière, entourée par l’Océan, ô chef des éléphants, avec ses bosquets, ses forêts et ses
montagnes, fut de nouveau gouvernée par la noblesse guerrière. 12.
Tandis que la noblesse guerrière régnait de nouveau, dans le Dharma, sur
cette Terre nourricière, alors, avec les brahmanes à leurs têtes, les
castes jouissaient d’un bonheur très grand. 13.
Et les rois rejetaient les vices issus de la concupiscence et la colère et, infligeant, dans le Dharma, un châtiment à
ceux qui devaient être punis, ils les protégeaient. 14.
Ainsi, tandis que la noblesse guerrière était occupée au Dharma, le dieu aux
mille yeux, aux cent sacrifices[33] protégeait les créatures en faisant pleuvoir
doucement aux bons endroits et au bon moment. 15.
Absolument aucun jeune ne mourait alors, ô roi, et personne n’avait la connaissance d’une
femme, alors qu’il est trop jeune. 16.
Ainsi donc, ô taureau des Bhārata, des créatures d’une grande longévité remplissaient cette Terre cernée par l’Océan. 17.
Et les nobles guerriers célébrèrent de grands sacrifices avec de nombreuses
aumônes, et les brahmanes lettrés méditèrent alors sur
les Veda avec leurs annexes et les Upaniṣads. 18.
Et alors les brahmanes ne vendaient pas le Sacré, ô roi, et même ils ne récitaient pas les Veda à proximité d’un serviteur. 19.
Ainsi sur Terre, ici-bas, les laboureurs faisaient faire le labourage avec
des bœufs, ils n’attelaient pas une vache dans un joug et
aussi ils laissaient vivre les bœufs maigres. 20.
Et ainsi les hommes ne trayaient pas une vache dont le veau buvait l’écume, alors le marchand ne vendait pas sa
marchandise avec des mesures trompeuses. 21.
Et, ô tigre parmi les hommes, les hommes se livrèrent à des activités
pourvues de Dharma, observant bien le Dharma, absorbés par le
Dharma. 22.
Et toutes les castes étaient satisfaites de leurs activités respectives, ô
roi, alors ainsi, ô tigre parmi les hommes, le
Dharma ne diminuait jamais. 23.
Et, ô taureau des Bhārata, les vaches et les femmes procréaient au temps
voulu, et les arbres produisaient en leurs saisons et
des fleurs et des fruits. 24.
C’était vraiment l’âge d’or, ô roi, à ce moment-là, 25.
Ensuite, ô taureau des Bhārata, dans le monde des humains ainsi pourvu, les Démons, ô taureau parmi les hommes,
naquirent dans la plaine des rois. 26.
Car alors les fils de Diti, à maintes reprises, avaient été vaincus au combat
par les fils d’Aditi, et aussi, comme ils avaient été déchus de leur
souveraineté, ils se manifestèrent ici-bas, sur Terre. 27.
Désirant être des dieux ici-bas parmi les hommes, les Démons pleins d’esprit naquirent sur 28.
dans des bovins et des chevaux, ô roi des rois, et dans des ânes, des
chameaux, des buffles, et dans des animaux carnassiers et dans des
éléphants et des antilopes. 29.
Ici-bas, ô roi, à cause des créatures qui étaient nées, la Terre, ce soutien, n’était pas capable de soutenir sa
propre vie. 30.
Alors quelques rois qui étaient nés pleins de force, les fils de Diti de même que ceux de Danu,
étaient tombés de ce lieu ici-bas. 31.
Ces puissants orgueilleux aux multiples formes cernaient cette Terre, bornée par l’Océan, destructeurs de leurs
ennemis. 32.
Ils opprimaient les brahmanes, les nobles guerriers, les cultivateurs, et de
même aussi les serviteurs, et aussi ils tourmentaient violemment les
autres créatures. 33.
Et ceux-ci faisaient trembler et tuaient ici et là des multitudes de
créatures, ô roi, parcourant 34.
Et ils agressaient les grands sages qui demeuraient dans leurs ermitages de
côté et d’autre, sacrilèges, ivres de leur force et enivrés par
l’ivresse de leur puissance. 35.
Étant ainsi opprimée par ces grands Démons débordants de force et de
puissance, cette Terre, ô roi, alla voir Brahmā. 36.
Car cette Terre, ô roi, ni le vent, ni les éléphants[34], ni les montagnes ne pouvaient alors la soutenir, tant elle
était puissamment opprimée par les fils de Danu. 37.
La Terre donc, ô roi, écrasée par ce fardeau, oppressée par la crainte, alla vers le divin refuge de l’Aïeul de toutes
les créatures. 38.
Celle-ci vit le divin Brahmā, l’immuable créateur de la Terre, entouré de bienheureux, de deux-fois-nés, de
grands sages, 39.
célébré par les Gandharvas et les Apsaras experts dans l’art des chanteurs, joyeux, et elle alla vers lui et le salua avec
déférence. 40.
Alors en présence de tous gardiens du monde, ô
Bhārata. 41.
Ce qui devait être fait pour de l’Esprit Suprême, de l’Auto-engendré, du
Roi le plus haut, ô roi. 42.
Pourquoi donc le Créateur de l’univers ne comprendrait-il pas, ô
Bhārata, ce qui vient à l’esprit de tous les êtres des
mondes des dieux et des Démons ? 43.
Le maître de la Terre, le Tout-puissant, ô grand roi, parla à la Terre, lui l’Origine de toutes les créatures, le
Seigneur, le Bienheureux, le Seigneur des créatures : « Tu
as complètement atteint le but pour lequel tu es venue auprès de moi, ô
Porteuse de trésors : pour cela j’assignerai tous ensemble les
habitants du ciel ». 45.
A ces mots, le dieu Brahma renvoya la Terre, ô roi, et le Créateur des êtres donna lui-même alors
des ordres à tous les Éveillés. 46.
Et il dit : « Pour chasser le fardeau de cette Terre, avec des parts
de vous-mêmes, un par un, soyez enfantés dans celle-ci afin de vous y
opposer. » 47.
Et de même, réunissant les tribus des Gandharvas et des Apsaras, le Bienheureux dit à tous cette parole
suprême : « Avec une fraction de vous-mêmes, soyez
tous enfantés où bon vous semble chez les humains. » 48.
Et alors tous, à commencer par Śakra, entendirent le discours du Maître
des dieux, véridique, approprié et salutaire, et ceux-ci
alors l’acceptèrent. 49.
Et alors ceux-ci, tous ensemble, avec une fraction d’eux-mêmes, impatients
d’aller sur la Terre, s’approchèrent de Nārāyaṇa, le
Tueur d’ennemis, l’Immanent[35], 50.
celui qui a en main le disque et la massue, avec la splendeur de son vêtement
jaune, dont le nombril porte un lotus, qui détruit
les ennemis des dieux, dont les beaux yeux immenses sont arqués. 51.
Pour la purification de la Terre, Indra dit à l’Être suprême : « Descends avec une fraction de
toi-même », et Hari [36] lui dit « Qu’il
en soit ainsi. » |
I, 59. Ainsi les dieux descendent sur terre et détruisent
les démons. Origine des créatures. De Brahmā naissent six fils,
les grands ṛṣi. De l’un d’eux, Marîci, naît Kaśyapa. Des
treize filles de Dakṣa données en mariage à Kaśyapa, proviennent
toutes les créatures. D’Aditi, les âditya, le plus important étant Viṣṇu.
De Diti, Hiraṇyakaśipu, dont descendent les Asuras Bali et Bâṇa.
De Dânu, les Dânava. De Siṃhikâ, Rāhu et d’autres démons. De
Anâyus, des Asuras tels que Bala, Vîra, Vṛtra. De Kâla, des démons. De
Krodhâ, des êtres cruels. De Vinatā, Garuḍa et Aruṇa entre
autres. De Kadrū, les serpents. De Muni, les gandharva. De Prâvâ, des
gandharva et les apsaras. De Kapilâ, les brahmanes, les vaches, les gandharva
et les apsaras. |
Livre I, chapitre 59. 1.
Vaiśampāyana dit : « Et alors Indra fit une convention avec
Nārāyaṇa pour descendre du Ciel sur la Terre en
compagnie des dieux avec une fraction d’eux-mêmes. 2.
Et Śakra donna des ordres lui-même à tous les habitants du ciel et il s’en retourna donc ainsi des demeures de
Nārāyaṇa. 3.
Pour la destruction des ennemis des dieux et pour le bien de tous les mondes,
ceux-ci descendirent succesivement du Ciel sur cette
Terre. 4.
Et ainsi, les habitants du ciel naquirent, ô tigre parmi les rois, selon leur
désir, dans les castes des sages de naissance
brahmanique et dans les lignées des sages de naissance royale. 5.
Ils tuèrent les Dānavas de même que les Rākṣasas, les
Gandharvas [37], les serpents aussi, et d’autres créatures anthropophages en grand
nombre. 6.
Les Dānavas, de même que les Rākṣasas, les Gandharvas et les
serpents aussi ne tuèrent pas ces êtres pleins de force
malgré leur inexpérience, ô le meilleur des Bhārata. » 7.
Janamejaya dit : « Les multitudes des dieux et des
Dānavas, ainsi que des Gandharvas et des Apsaras, et de tous les hommes aussi bien que des Yakṣas
et des Rākṣasas, 8.
je désire en entendre exactement l’origine complète, depuis le début, ainsi que de la totalité de tous les animaux,
car tu es omniscient. 9.
Vaiśampāyana dit : « Eh bien, après avoir rendu hommage à
l’Auto-engendré, je te raconterai l’origine et la disparition des dieux
primordiaux en même temps que des mondes. 10.
On connaît à Brahma six fils, nés de son esprit, d’une grande sagesse : Marīci, Atri et Angira, Pulastya, Pulaha
et Kratu. 11.
Kaśyapa est le fils de Marīci ; or de Kaśyapa naquirent
ces progénitures au grand destin, les treize filles de Dakṣa, 12.
Aditi, Diti, Danu, Kālā, Anāyus, Siṃhikā, Muni, Krodhā, Prāvā et Ariṣṭā,
ainsi que Vinatā et Kapilā, 13.
et Kadrū, ô tigre parmi les hommes ; ce sont là les filles de Dakṣa,
ô Bhārata, elles ont une infinité de fils et petits-fils,
pleins de force. 14.
D’Aditi sont nés les douze Ādityas, qui sont les seigneurs de l’univers, ô roi : je te les énumérerai par leurs
noms, ô Bhārata. 15.
Dhātā, Mitra, Aryamā, Śakra et Varuṇa, et encore Aṃśa,
Bhaga, Vivasvat, et Pūṣā,
ainsi que Savitā, le dixième, 16.
ainsi que le onzième Tvaṣṭā ; Viṣṇu, le
douzième, est dit le dernier né, mais il est d’un mérite
supérieur à tous les Ādityas. 17.
On rapporte que Diti avait un seul fils, Hiraṇyakaśipu ; or celui-ci avait ces cinq fils au grand cœur,
connus par leurs noms : 18.
l’aîné de ceux-ci était Prahrāda, juste après Saṃhrāda, Anuhrāda fut le troisième et après lui
Śibi et Bāṣkala. 19.
Les trois fils de Prahrāda, ô Bhārata, sont connus partout : « Virocana, Kumbha et Nikumbha »,
ils sont très célèbres. 20.
Virocana eut un seul fils, Bali, majestueux, et Bali eut un fils célèbre du nom de Bana, un
grand Asura. 21.
Danu eut quarante fils, ô Bhārata, connus partout ; parmi ceux-ci le roi Vipracitti est l’aîné, à
la grande gloire, 22.
Śambara, de même que Namuci et le très célèbre Puloman, et Asiloman et Keśī, de même que le
Dānava Durjaya, 23.
Ayaḥśirā, Aśvaśirā et le vaillant Ayaḥśaṅku, et aussi Gaganamūrdhā et
Vegavān et Ketumān, 24.
Svarbhānu, Aśva, Aśvapati, et aussi Vṛṣaparvan et
Ajaka, et Aśvagrīva, et Sūkṣma,
et Tuhuṇḍa un grand Asura, 25.
Isṛpa, et Ekacakra, Virūpākṣa, Hara et Āhara, et Nicandra, et Nikumbha, Kupatha, et aussi
Kāpatha, 26.
Śarabha, ainsi que Śalabha, et aussi Soleil et Lune. Voilà nommés les fameux Dānavas de la
lignée de Danu ; or en vérité le Soleil et la Lune qui sont
mentionnés pour les dieux sont différents. 27.
Et dans cette lignée, sont devenus célèbres les vaillants et très puissants fils de Danu, ô grand roi, les dix taureaux
parmi les Dānavas : 28.
Ekākṣa, le héros Mṛtapa, et aussi Pralamba et Naraka, Vātāpi, Śatrutapana, ainsi que
Śaṭha, un grand Asura, 29.
et Gaviṣṭha, et Danāyu, et le Dānava
Dīrghajihva ; leurs fils et leurs petits-fils sont
innombrables selon la tradition, ô Bhārata. 30.
Siṃhikā enfanta un fils, Rāhu, ennemi du Soleil et de la
Lune, et aussi Sucandra, destructeur de la Lune,
grand ennemi de la Lune. 31.
Les fils et petits-fils de Krūrā étaient d’un caractère cruel, en
nombre infini, leur troupe était vraiment colérique,
détruisant leurs ennemis avec cruautés. 32.
Quant aux fils d’Anāyus, ils étaient quatre, taureaux parmi les
Asuras : Vikṣara, Bala et Vīra ainsi que Vṛtra
le grand Asura. 33.
Les célèbres fils de Kālā, semblables au temps[38], étaient
destructeurs, renommés sur Terre, d’une grande force,
tourmenteurs de leurs ennemis parmi les Dānavas : 34.
Vināśana, Krodha, et le meurtrier sans égal de Krodha, Krodhaśatru, ainsi que les autres, bien
connus sous le nom de « Kāleyas ». 35.
Le précepteur des Asuras était Śukra, le fils d’un sage, et les fameux fils d’Uśanas [39] étaient quatre,
sacrificateurs des Asuras : 36.
Tvaṣṭāvara, ainsi que Atri et deux autres réciteurs de
mantras, semblables au Soleil par leur éclat, puissants
dans le monde de Brahmā. 37.
Voilà, je t’ai raconté l’origine des lignées des Asuras et des Dieux impétueux, que j’ai
apprise dans les récits d’antan. 38.
Quant à ceux qui sont leur descendance, il n’est pas possible d’entièrement
en faire le décompte, ô roi : c’est secondaire
et sans fin. 39.
Tārkṣya, Ariṣṭanemi, ainsi que Garuḍa et Aruṇa, Āruṇi, et aussi Vāruṇi,
la tradition rapporte qu’ils sont fils de Vinatā. 40.
Śeṣa, Ananta, Vāsuki et le serpent Takṣaka, et Kūrma et aussi Kulika sont les fils de
Kadrū à la grande force. 41.
Bhīmasena, Ugrasena, Suparṇa, ainsi que Varuṇa, Gopati, Dhṛtarāṣṭra, et
Sūryavarcas en septième, 42.
Patravān et Arkaparṇa et aussi le célèbre Prayuta, Bhīma et aussi le très célèbre
Citraratha, omniscient et maître de soi, 43.
et de même Śāliśiras, ô roi, et Pradyumna en quatorzième, et aussi Kālī en quinzième, et aussi
Nārada en seizième. Voilà les divins Gandharvas, qu’on nomme les
fils de Munī. 44.
Et maintenant je vais réciter les autres créatures, ô Bhārata : Anavadyā, Anuvaśā,
Anūnā, Aruṇā, Priyā, Anūpā, Subhagā et
Bhāsī, Prāvā leur donna naissance. 45.
Siddha, Pūrṇa, Barhī, et le très glorieux Pūrṇāśa, Brahmacārin, Ratiguṇa et aussi
Suparṇa en septième, 46.
Viśvāvasu, Bhānu et Sucandra aussi en dixième. Voilà donc les divins Gandharvas qu’on nomme
« les fils de Prāvā ». 47.
Or voici la célèbre et sainte lignée des Apsaras, que la divine et bienheureuse
Prāvā enfanta jadis d’un divin sage[40] : 48.
Alambusā, Miśrakeṣī, Vidyutparṇā,
Tulānaghā, Aruṇā et aussi Rakṣitā,
Rambhā ainsi que Manoramā, 49.
Asitā, Subāhu, Suvratā, de même que Subhujā et Supriyā ; et Atibāhu, et les
fameux Hahā et Huhū et Tumburu : on rapporte que ce sont là
les quatre meilleurs des Gandharvas. 50.
L’ambroisie, les brahmanes, les vaches, les Gandharvas ainsi que les Apsaras sont en revanche la descendance de Kapilā
qui est mentionnée dans les récits d’antan. 51.
Je t’ai donc raconté l’origine de toutes les créatures avec le décompte exact des Gandharvas ainsi
que des Apsaras, 52.
des serpents, des oiseaux, des Rudras ainsi que des Souffles, et des vaches et des éminents brahmanes aux
actions pures. 53.
Elle donne aussi une longue vie, elle est pure, elle apporte l'abondance,
elle apporte le bonheur à celui qui écoute, elle doit aussi toujours être écoutée et doit
aussi être entendue sans impatience. 54.
Celui qui réciterait cette lignée avec discipline, en présence de dieux et de
brahmanes au grand cœur, obtiendrait un important accroissement de sa
descendance, la prospérité, la gloire, et dans l’au-delà une situation brillante. |
I, 60. De Śiva naissent onze fils, les
Rudra. D’Aṅgiras naissent trois fils, dont Bṛhaspati. D’Atri, de
nombreux fils. De Pulatsya, les râkṣasa, les singes, les kinnara. De
Pulaha, les daims, les lions, les tigres et les kimpuruṣa. De Kratu, des
compagnons du soleil. Du pouce droit de Brahmā, naît Dakṣa, du
pouce gauche, sa femme. Dakṣa engendre cinquante filles. Dix sont
données à Dharma, vingt-sept à Soma, treize à Kaśyapa. Brahmā a un
fils, Prajâpati, dont les huit fils sont les Vasu. Dharma sort du mamelon
droit de Brahmā. Bhṛgu sort du cœur de Brahmā. Brahmā a
deux autres fils, Dhâtṛ et Vidhâtṛ. L’origine des différents
animaux. |
Livre I, chapitre 60. 1.
Vaiśampāyana dit : « Pour Brahmā, on connaît six fils
nés de son esprit, de grands sages ; pour Sthāṇu, onze fils[41] sont célèbres, nés de
son esprit suprême : 2.
Mṛgavyādha, Śarva, et le très glorieux Nirṛti, Ajaikapād, Ahirbudhnya, et Pinākin
tourmenteur de ses ennemis. 3.
ensuite Dahana, et aussi Īśvara et le très brillant Kapālin, Sthāṇu et le bienheureux
Bhava : ils sont les onze rudras
selon la tradition. 4.
Marīci, Aṅgiras, Atri, Pulastya, Pulaha, Kratu, ce sont là les fils de Brahmā, de grands
sages vaillants. 5.
Les trois fils d’Aṅgiras étaient très célèbres partout dans le monde : Bṛhaspati, Utathya et Saṃvarta,
fermes dans leurs vœux. 6.
On dit que les fils d’Atri étaient nombreux, ô souverain, tous connaisseurs du Veda, des Accomplis, de
grands sages à l’esprit tranquille. 7.
De Pulastya viennent les Rākṣasas, les singes ainsi que les
Kinnaras [42] ; de Pulaha les antilopes, les lions, les tigres
ainsi que les Chimères. 8.
Les fils de Kratu étaient semblables à Kratu, voisins des oiseaux, très célèbres dans les trois mondes, ne
pensant qu’à leur vœu de sincérité. 9.
Dakṣa, le sage bienheureux naquit du pouce droit de Brahmā, ô roi, le meilleur fils de
ceux qui ont des fils. 10.
La femme de cet homme au grand cœur naquit du pouce gauche ; avec elle ce sage engendra cinquante filles. 11.
Et toutes ces jeunes filles avaient un corps sans défaut, des yeux de
lotus ; étant privé de fils, Prajāpati les
établit comme ses héritières [43]. 12.
Il en donna dix à Dharma, vingt-sept à la Lune, par un rite divin, ô roi, et treize à
Kaśyapa. 13.
Apprends de moi par quels noms s’appelaient les épouses de Dharma : Kīrti, Lakṣmī, Dhṛti,
Medhā, Puṣṭi, Śraddhā, ainsi que Kriyā, 14.
Buddhi, Lajjā et aussi Mati ; ce sont là les dix épouses de Dharma,
ce sont les portes du Dharma que
l’Auto-engendré a mises en place. 15.
Vingt-sept épouses de Soma [44] sont célèbres de par
le monde, les vertueuses épouses de Soma sont affectées à la gestion du Temps, toutes sont les divinités des lunaisons,
assignées à l’ordre de la marche du monde. 16.
L’Aïeul est le dieu sage, son fils est Prajāpati ; ses fils sont les huit Trésors : je vais
en faire l’énumération. 17.
Sol-terrestre, Astre-polaire, Astre-lunaire, Jour, Vent et aussi Feu, et Point-du-jour et Éclat-lumineux, ce sont
selon la tradition les huit Trésors. 18.
Sol-terrestre est le fils de Dhūmrā, ainsi qu’Astre-polaire qui
connaissait le Brahman, et Astre-lunaire de Manasvinī, et le Vent
de Śvasā, 19.
et aussi Jour était fils de Ratā, et Feu de Śāṇḍilī, et Point-du-jour et Éclat-lumineux sont selon
la tradition les deux fils de Prabhātā. 20.
Sol-terrestre eut pour fils Fonds ainsi que Porteur-d’offrandes, Astre-polaire eut pour fils le bienheureux
Temps qui presse le monde. 21.
Astre-lunaire eut pour fils Éclat, de qui naquit Éclatant avec Ravissante, ainsi que Froid, Souffle et
aussi Charme. 22.
Le fils de Jour est selon la tradition Rayon, de même que Labeur et le sage
Repos ; quant au fils de Feu, c’est l’illustre
Kumāra [45] dont la demeure est
un fourré de roseaux ; 23.
de lui viennent Śākha, Viśākha et Naigameśa né de
son dos, et parce qu’il fut aidé par les Kṛttikās,
la tradition l’appelle « Kārttikeya ». 24.
L’épouse du Vent est Śivā, elle a pour fils Souffle, et aussi Virevoltant ; ces deux fils sont
du Vent. 25.
On connaît le fils de Point-du-jour sous le nom du sage Devala ; Devala a deux fils endurants et prudents. 26.
Bṛhaspati a une sœur, une femme remarquable, étudiant chastement le
sacré, rendue parfaite par le yoga ; elle
parcourt l’univers entier sans être arrêtée par rien ; elle est l’épouse d’Éclat-lumineux, le
huitième des Trésors. 27.
D’elle naquit l’éminent Démiurge universel, le Seigneur des arts, le Créateur de milliers d’arts et le
Charpentier des trente dieux, 28.
le Créateur de toutes les parures, le meilleur des artisans, qui fabriqua les merveilleux chars aériens des
dieux, 29.
et les hommes vivent de l’art de ce dieu au grand cœur, et ils rendent éternellement hommage à
l’impérissable Démiurge universel. 30.
Perçant le sein droit de Brahmā en prenant forme humaine, le bienheureux Dharma sortit pour apporter le
bonheur au monde entier. 31.
Il a trois fils excellents, qui charment l’esprit de toutes les
créatures : Calme, Désir et Plaisir qui par leur éclat
soutiennent le monde. 32.
L’épouse de Désir est Volupté, la femme de Calme est Omniscience, l’épouse de Plaisir est Joie qui est le fondement
des mondes. 33.
Kaśyapa est le fils de Marīci, et de Kaśyapa les Dieux et les
Asuras sont nés, ô tigre parmi les rois : ils
sont l’origine des mondes. 34.
L’épouse de Savitā est Tvāṣṭrī qui a l’apparence
d’une jument ; cette bienheureuse enfanta dans l’atmosphère
les deux Aśvin. 35.
Les fils d’Aditi sont douze, le premier est Śakra, ô roi, le cadet est Viṣṇu, qui est le
fondement des mondes. 36.
Ils sont « les trente-trois dieux » ; je te dirai précisément leurs relations et leurs
troupes par factions selon leurs familles. 37.
Différente est la faction des Rudrās, des Sādhyās ainsi que
des Maruts, des Trésors, des descendants de Bhṛgu,
il faut le savoir, et de tous les
dieux aussi. 38.
Garuḍa, le fils de Vinatā, ainsi que le puissant Aruṇa, et le bienheureux Bṛhaspati sont donc
comptés parmi les Ādityas. 39.
Il faut savoir que des Esprits-cachés sont aux Aśvin, de même que toutes
les herbes et les bêtes. Ce sont là les troupes des dieux, ô roi, qui
te sont récitées l’une après l’autre ; en les récitant un homme est libéré de tous
les maux. 40.
Après l’avoir percé, le bienheureux Bhṛgu sortit du cœur de
Brahmā. Le fils de Bhṛgu, Śukra, est un
chantre inspiré et savant, fils de chantre inspiré et planète [46]. 41. Pour diriger la
vie des trois mondes, dans la pluie ou l’absence de pluie, dans la crainte et
l’absence de crainte, étant subordonné à l’Auto-engendré, il court
autour de la Terre. 42. Maître de yoga,
d’une grande sagesse, il était le précepteur des Asuras et aussi des Dieux, il
était avisé, pieusement chaste, très attaché à ses vœux. 43. Tandis que ce fils
de Bhṛgu était subordonné au Tout-Puissant pour la prospérité, Bhṛgu engendra
un autre fils irréprochable, 44. Cyavana,
resplendissant d’ascèse, au cœur loyal, prudent, qui était tombé en
colère de la matrice de sa mère pour la délivrer, ô Bhārata. 45. Āruṣī,
la fille de Manu fut sa prudente épouse ; le très glorieux Aurva
naquit en elle en perçant sa cuisse [47], il était d’une grande
ascèse, d’un grand éclat, plein de qualités alors qu’il n’était encore qu’un
enfant. 46. Ṛcīka
fut son fils, puis il y eut Jamadagni ; Jamadagni eut quatre
fils au grand cœur. 47. Rāma [48] fut le dernier
d’entre eux, ses qualités n’étaient pas les dernières, expert en toutes
sortes d’armes et de javelots, destructeur de la noblesse guerrière, maître
de soi. 48. Aurva eut cent
fils après Jamadagni ; ils eurent des
milliers de fils, la propagation de Bhṛgu. 49. Brahmā eut
deux autres fils dont la marque demeure en ce monde,
Dhātā et Vidhātā, qui sont auprès de Manu. 50. Leur sœur est la
belle déesse Lakṣmī, dont la maison est un lotus, et ses fils spirituels
sont des chevaux qui parcourent le ciel. 51. L’épouse de Varuṇa,
la déesse Jyeṣṭhā, naquit de Śukra ; sache qu’elle a pour
fils Bala et Surā [49] qui réjouit les
dieux. 52. Comme les
créatures, dans leur désir de manger, se dévoraient les unes les autres, Adharma naquit alors
pour la destruction de tous les êtres. 53. Et son épouse
était Calamité, raison pour laquelle les Rākṣasas sont « les
Calamiteux ». Elle a trois fils
épouvantables, qui sont toujours à faire le mal : Effroi, Affolement
ainsi que Trépas, tueur des créatures. 54. Kākī,
Śyenī, Bhāsī, Dhṛtarāṣṭrī,
ainsi que Śukī ont été enfantées
toutes cinq par la déesse Tāmrā, elles sont très célèbres dans le
monde [50]. 55. Kākī
enfanta les hiboux, Śyenī donna naissance aux aigles, Bhāsī donna
le jour aux vautours et aussi aux oiseaux de proie, ô Prince de sang. 56. Et par Dhṛtarāṣṭrī,
cette femme rayonnante, l’ensemble des jars et des oies et les canards rouges
furent enfantés, bonheur à toi ! 57. La sage
Śukī donna naissance aux perroquets, ô connaisseur du Dharma. Elle était pleine
d’excellentes vertus et on l’honorait par toutes sortes de marques. 58.
Krodhavaśā enfanta aussi neuf femmes, nées d’elle-même : Mṛgī, Mṛgamandā,
Harī, et aussi Bhadramanā, 59. Mātaṅgī,
Śārdūlī, Śvetā, et aussi Surabhi, et la glorieuse
Surasā pourvue de toutes sortes d’attributs[51]. 60. La descendances de
Mṛgī ce sont toutes les antilopes, ô fils du meilleur des hommes, et celle de Mṛgamandā
les ours, les gazelles et aussi les yacks blancs. 61. Ensuite
Bhadramanā eut pour fils l’éléphant Airāvata, le grand éléphant
Airāvata, l’éléphant des dieux est son fils. 62. Et la descendance
d’Harī ce sont les singes jaunes et les agiles singes des forêts, et, bonheur à
toi ! l’on dit que les singes queue-de-vache sont les fils d’Harī. 63. Puis
Śārdūlī enfanta les lions et les tigres, ô Bhārata, et tous les fauves
tachetés, Excellence, sans aucun doute. 64. Les éléphants sont
la descendance de Mātaṅgī, ô roi, et Śvetā
donna naissance à l’agile éléphant-cardinal [52] appelé Śveta. 65. Alors, ô roi,
Surabhi donna donc naissance à deux filles, Rohiṇī
(bonheur à toi !) et la glorieuse Gandharvī ; de Rohiṇī
naquirent les vaches, et les fils de Gandharvī furent les chevaux. 66. Surasā donna
le jour aux reptiles, ô roi, et Kadrū aux serpents ; Analā donna aussi
naissance à sept arbres aux fruits ronds ; Śukī est la
fille d’Analā et Surasā est la fille de Kadrū. 67. Śyenī l’épouse d’Aruṇa
donna le jour à deux garçons vaillants et d’une grande force, Sampāti de même
aussi que Jaṭāyu ; Vinatā a deux
fils très célèbres, Garuḍa et Aruṇa. 68. Voilà, ô seigneur
parmi les grands, , de toutes les créatures je t’ai récité avec
précision l’origine, ô le meilleur des sages. 69. Un homme, après
l’avoir écouté avec précision, est purifié de ses péchés, il acquiert
l’omniscience et il obtient la meilleure condition après la mort. » |
I, 61. Les incarnations partielles.
Comment les dieux, les Asuras, les râkṣasa, les gandharva se
réincarnent partiellement dans les principaux protagonistes du Mahābhārata. |
Livre I, chapitre 61. 1. Janamejaya
dit : « Concernant les
Dieux, les Dānavas, les Yakṣas, de même que les Rākṣasas, et aussi toutes les
autres créatures, ô Bienheureux, moi 2. je désire entendre
exactement, comment, quand elles étaient parmi les hommes, ces créatures au
grand cœur sont nées et se sont
comportées, les unes après les autres. » 3.
Vaiśampāyana dit : « Quels êtres
célestes, ô roi des hommes, sont nés parmi les hommes autrefois, et aussi
quels Dānavas, je te le dirai entièrement. 4. Le taureau parmi
les Dānavas qui était connu sous le nom de Vipracitti fut un taureau parmi
les hommes connu sous le nom de Jarāsaṃdha. 5. Le fils de Diti qui
est selon la tradition Hiraṇyakaśipu, ô roi, naquit dans le monde
des hommes en tant que Śiśupāla, taureau parmi les hommes. 6. Le frère cadet de
Prahrāda, qui était très célèbre sous le nom de Saṃhrāda, naquit en tant que le
très célèbre Śalya, taureau parmi les Bāhlīkas. 7. Le dernier-né, qui
était connu sous le nom du puissant Anuhrāda, fut connu sous le nom
de Dhṛṣṭaketu, seigneur des hommes. 8. Quant au fils de
Diti, connu, ô roi, sous le nom de Śibi, il fut un très célèbre
prince sur Terre sous le nom de Druma. 9. Celui qui était le
meilleur des Asuras, du nom de Bāṣkala, fut le seigneur des
hommes connu en tant que Bhagadatta. 10. Ayaḥśiras,
Aśvaśiras, le vaillant Ayaḥśaṅku, et aussi
Gaganamūrdhan, et Vegavat ici en cinquième, 11. ces cinq grands
Asuras, ô roi, naquirent pleins de vaillance parmi les gens de
Kekaya pour être les meilleurs des taureaux parmi les princes au grand cœur. 12. Un autre Asura
majestueux, qui était alors très célèbre sous le nom de Ketumat, devint sur Terre le
roi appelé Amitaujas. 13. Le grand Asura
plein de gloire, très célèbre sous le nom de Svarbhānu, fut connu sous le nom
d’Ugrasena, un roi aux actions féroces. 14. Le grand Asura
plein de gloire, très célèbre en tant qu’Aśva, fut sous le nom
d’Aśoka un roi dont les exploits furent pleins de vaillance. 15. Son frère cadet, ô
roi, que la tradition connaît sous le nom d'Aśvapati, fils de Diti, devint
le roi Hārdikya, taureau parmi les hommes. 16. Le grand Asura
plein de gloire, très célèbre sous le nom de Vṛṣaparvan, fut sur la Terre un
roi connu sous le nom de Dīrghaprajña. 17. Ajaka qui était, ô
roi, le frère cadet de Vṛṣaparvan, fut sur la Terre un
roi célèbre sous le nom de Malla. 18. Le courageux grand
Asura qui était connu sous le nom d’Aśvagrīva fut sur la Terre un
roi connu sous le nom de Rocamāna. 19. Le célèbre
Sūkṣma qui est célébré, ô roi, comme sage, fut sur Terre un roi
très renommé sous le nom de Bṛhanta. 20. Le meilleur des
Asuras qui était très célèbre sous le nom de Tuhuṇḍa devint roi sous le nom
de Senābindu. 21. Celui qui par sa force
était supérieur à tous les Asuras, sous le nom d’Isṛpa fut sur Terre un roi
très célèbre par son héroïsme sous le Pāpajit. 22. Le grand Asura qui
était connu sous le nom d’Ekacakra devint célèbre sur
Terre sous le nom de Prativindhya. 23. Virūpākṣa,
le fils de Diti, le grand Asura brillant au combat, fut sur Terre un
prince très célèbre sous le nom de Citravarman. 24. Hara qui était le
meilleurs des Dānavas, un héros destructeur d’ennemis, naquit, taureau parmi
les hommes, très célèbre sous le nom Suvāstu. 25. Le très glorieux
Ahara, qui faisait la ruine des troupes ennemies, devint un roi renommé
sur Terre sous le nom de Bāhlīka. 26. Et Nicandra au
visage de Lune, qui était le meilleur des Asuras, fut un prince
illustre, connu sous le nom de Muñjakeśa. 27. Nikhumba, invaincu
dans la bataille et d’une grande sagesse, naquit sur Terre en tant
qu’excellent souverain qua la tradition nomme Devādhipa. 28. Le grand Asura,
parmi les fils de Diti, qui se nommait Śarabha devint ici-bas, parmi
les hommes, un sage de sang royal du nom de Paurava. 29. Śalabha, qui
était le second parmi les Asuras, devint un roi
Bāhlīka du nom de Prahrāda. 30. Candra, le
meilleur des descendant de Diti, semblable dans le monde au seigneur des
astres [53], devint le meilleur des
souverains, un sage de sang royal, sous le nom de Ṛṣika. 31. Celui qui était le
meilleur des Asuras, et très célèbre sous le nom de Mṛtapa, sache, ô le meilleur
des rois, qu’il fut le roi Paścimānūpaka. 32. Le grand Asura au
grand éclat qui était célèbre sous le nom de Gaviṣṭha fut sur la Terre un
roi connu sous le nom de Drumasena. 33. Le glorieux grand
Asura qui était très célèbre sous le nom de Mayūra devint un souverain
très célèbre sous le nom de Viśva. 34. Celui qui était
son frère cadet, très célèbre sous le nom de Suparṇa devint sur Terre un
roi connu sous le nom de Kālakīrti. 35. L’Asura qui était
le meilleur d’entre eux, connu sous le nom de Candrahanta devint un roi, un sage
de sang royal, sous le nom de Śunaka. 36. Le grand Asura
Vināśana dont on dit qu’il est le fils de Candra devint un roi, un sage
de sang royal, sous le nom de Jānaki. 37. Quant à
Dīrghajihva, ô descendant de Kuru, qui est dit le taureau des
Dānavas il fut sur Terre un
souverain connu sous le nom de Kāśirāja. 38. Le génie ravisseur
qu’enfanta Siṃhī, destructeur de la Lune et du Soleil, devint un seigneur
très célèbre sous le nom de Krātha. 39. L’Asura qui était
le meilleur des quatre fils d’Anāyus, Vikṣara, fut un
roi plein d’éclat sous le nom de Vasumitra. 40. Le grand Asura, ô
roi, qui était le deuxième après Vikṣara [54] devint un roi très
célèbre sous le nom de Roi-du-royaume-des-sables. 41. Quant au meilleur
des Asuras qui était connu sous le nom de Balavīra, il devint donc un roi
sous le nom de Pauṇḍramatsyaka [55]. 42. Le grand Asura, ô
roi, qui était très célèbre sous le nom de Vṛtra devint un roi, un sage
de sang royal, sous le nom de Maṇimat. 43. L’Asura
Krodhahanta, qui était son frère cadet, fut sur Terre un roi
très célèbre sous le nom de Daṇḍa. 44. Un autre, qui
était très connu sous le nom de Krodhavardhana, fut un seigneur des
hommes connu sous le nom de Daṇḍadhāra. 45. Parmi ceux-ci, les
huit rois qui étaient les fils de Kālakā naquirent, ô tigre
parmi les rois, aussi puissants que des tigres. 46. Parmi les
habitants de Magadha , Jayatsena fut un prince glorieux, ce grand Asura était
le meilleur des huit descendants de Kālā. 47. Le second d’entre
eux était glorieux, semblable au cheval de Viṣṇu [56], il devint un roi sous
le nom d'Aparājita. 48. Le troisième, ô
grand roi, était un grand Asura d’une grande puissance, il naquit sur Terre
comme chef des Niṣāda, aux exploits formidables. 49. L’un d’eux, qui
est nommé comme le quatrième, est très célèbre sur
Terre comme le meilleur des sages de sang royal, sous le nom de Śreṇimat. 50. Le cinquième qui
était un grand Asura, le meilleur d’entre eux, fut ici-bas très
célèbre sous le nom de Mahaujas, tourmenteur de ses ennemis. 51. Le sixième, un
grand Asura qui parmi eux était vraiment avisé, est très célèbre sur
Terre comme le meilleur des sages de sang royal, sous le nom d’Abhīru. 52. Et le roi
Samudrasena était de leur troupe, il était renommé sur
Terre jusqu’aux limites de l’Océan, il connaissait l’essence du Dharma et de
la réussite. 53. Le huitième de ces
descendants de Kālā, du nom de Bṛhat, tourmenteur de ses
ennemis, fut un roi au cœur
loyal qui se réjouissait du bien-être de toutes les créatures. 54. Dans le clan
connu, ô roi, sous le nom des Colériques naquirent alors des
héros qui furent ici-bas sur Terre des rois : 55. Nandika, Karṇaveṣṭa,
Siddhārtha, ainsi que Kīṭakas, Suvīra,
Subāhu, Mahāvīra, Bāhlika, 56. Krodha, Vicitya,
Surasa, et l’illustre roi Nīla, et
Vīradhāmā, ô descendant de Kuru, et Bhūmipāla, tels
sont leurs noms. 57. Et il y en avait
un du nom de Dantavaktra, et aussi Durjaya, tel était son nom, et Rukmī, tigre
parmi les princes, et le roi Janamejaya, 58. Āṣāḍha,
Vāyuvega, ainsi que Bhūritejās Ekalavya, Sumitra,
Vāṭadhāna et Gomukha, 59. et les rois de
Kārūṣa, ainsi que Kṣemadhūrti, Śrutāyu, et
aussi Uddhavaś, ainsi que Bṛhatsena, 60. Kṣema,
Ugratīrtha, Kuhara, le roi des Kaliṅga, et le souverain
Matimat, et celui qui est très célèbre sous le nom d'Īśvara. 61. C’est de ce clan
de Colériques que naquit sur Terre cette foule de rois, née jadis, ô grand
roi, avec une grande gloire et une grande puissance. 62. Celui qui était
nommé Devaka et rivalisait en éclat avec le roi des dieux naquit sur Terre en
tant que roi, le premier parmi les seigneurs des Gandharvas. 63. Sache, ô
Bhārata, que c’est à partir d’une partie de Bṛhaspati, le sage
divin à l’immense gloire, que fut enfanté Droṇa,
issu de Bharadvāja, sans être porté dans une matrice [57]. 64. Parmi les archers,
ô tigre parmi les rois, il était le plus savant dans toutes sortes d’armes, il naquit ici-bas
parmi les hommes avec une immense gloire et un grand éclat. 65. Les connaisseurs
du Veda connaissent que, tant par
sa connaissance de l’archerie et que celle du Veda, l’excellent Droṇa
réalisait des exploits dignes d’Indra et qu’il faisait croître sa famille. 66. Et de Mahādeva [58] et de la Mort, et de
Désir et Colère, ô Bhārata, se manifestant en un
seul être, naquit un héros tourmenteur de ses ennemis, 67.
Aśvatthāmā à la grande puissance, qui sème la destruction dans
les troupes ennemies, le héros dont les yeux
sont feuilles de lotus vint sur Terre, ô roi. 68. Les huit Trésors
naquirent en tant que fils de Śaṃtanu et de Gaṅgā par la malédiction de
Vasiṣṭha et sur l’ordre de Vāsava [59]. 69. Le plus jeune
d’entre eux était Bhīṣma qui assurait la sécurité des Kuru, sage, connaisseur des
Veda, éloquent, semant la destruction dans les troupes ennemies, 70. le meilleur parmi
les omniscients qui, par Rāma [60] le fils de Jamadagni de la race de Bhṛgu,
fut combattu : il avait un grand éclat et un grand cœur. 71. Le sage brahmane
qui fut, ô roi, connu sur Terre sous le nom de Kṛpa, sache qu’il est né
dans le clan des Rudra, et qu’il était très viril. 72. Quant à celui qui,
sous le nom de Śakuni, fut en ce monde un roi et un grand aurige, sache, ô roi, qu’il
naquit comme un coup de dé de deux, destructeur de ses ennemis. 73. Quant à ce
Sātyaki, fidèle à sa parole, qui était la progéniture de la dynastie des
Vṛṣṇi, il naquit de la troupe
des divins Maruts, destructeur de ses ennemis. 74. Et Drupada aussi,
le sage de sang royal, était aussi du même clan, roi dans ce monde des
hommes, le meilleur de tous les guerriers en armes. 75. Et sache, ô roi,
qu’il en est ainsi pour le prince de sang Kṛtavarmā, qui est né
irrésistible, le meilleur des taureaux parmi les nobles guerriers. 76. C’est du clan des
Maruts, sache-le, que naquit le destructeur de ses ennemis, le sage de sang royal
du nom de Virāṭa, le tourmenteur des royaumes de ses ennemis. 77. Quant au fils
d’Ariṣṭā que l’on nomme Haṃsa, il naquit roi des
Gandharvas, faisant croître la lignée des Kuru. 78. Et le fameux Dhṛtarāṣṭra
naquit de Kṛṣṇa Dvaipāyana, il avait de longs
bras, un grand éclat, c’était un roi qui avait l’œil de la sagesse ; par la faute de sa
mère, par la colère d’un sage, il naquit aveugle. 79. Quant au très
éminent fils d’Atri, le meilleur de ceux qui ont un fils, Vidura, sache qu’il
naquit en ce monde comme le meilleur parmi les hommes avisés. 80. C’est d’une
portion de Kali que naquit sur Terre le roi Duryodhana aux pensées mauvaises,
à l’esprit mauvais aussi, il fit le déshonneur des Kuru. 81. Il fut celui qui
était l’homme de Kali, odieux à tout l’univers, qui massacra toute la
Terre, le pire des hommes, celui à cause de qui
la discorde s’enflamma qui fut la grande cause de la mort des créatures. 82. Tous ses frères,
les descendants de Pulasti, naquirent ici-bas parmi les hommes : ils étaient une
centaine, en commençant par Duḥśāsana, et tous agissaient
cruellement. 83. Il y avait aussi
Durmukha et Duḥsaha, et les autres qui ne sont pas mentionnés ; ces alliés de Duryodhana
étaient descendants de Pulasti, ô taureau des Bhārata. 84. Sache, ô roi, que
le roi Yudhiṣṭhira était une portion de Dharma, Bhīmasena du
Vent, et Arjuna du roi des dieux. 85. Et de même c’est
avec deux portions des Aśvin que, d’une beauté sans égale sur Terre, Nakula et Sahadeva
ravissaient le monde entier. 86. Le majestueux fils
de Soma connu sous le nom de Suvarcas fut le glorieux
Abhimanyu, le fils d’Arjuna. 87. Et toi, sache que
le grand aurige Dhṛṣṭadyumna est une portion d’Agni, et sache, ô roi, que
Śikhaṇḍin l’homme-femme était un Rākṣasa. 88. Et les fils de
Draupadī, qui étaient cinq, ô taureau des Bhārata, sache que ces rois
étaient issus de la troupe de Tous Les Dieux, ô taureau des Bhārata. 89. Quant à Karṇa,
ce grand aurige qui était né équipé d’une cuirasse, sache qu’il était une
portion insurpassable du dieu qui fait le jour. 90. L’éternel dieu des
dieux, du nom de Nārāyaṇa, fut parmi les hommes,
à partir d’une portion de lui-même, le majestueux Vāsudeva. 91. Baladeva [61] à la grande force
était une portion du serpent Śeṣa ; sache, ô roi, que
Pradyumna à la grande puissance fut Sanatkumāra [62]. 92. Et encore bien
d’autres portions de dieux célestes, ô prince parmi les hommes, naquirent dans la
famille de Vasudeva, accroissant sa famille. 93. Quant à la troupe
des Apsaras que j’ai déjà citées, ô roi, une part de celle-ci
naquit sur Terre, et elle fut assignée au Chef des Vasavas [63]. 94. Elles devinrent
les seize mille reines, ô roi, dans le monde des
hommes, le harem de Nārāyaṇa [64]. 95. Une part de
Śrī naquit pour le plaisir sur la surface de la Terre, dans la famille de
Drupada, une jeune fille irréprochable, au milieu d’un autel. 96. Elle n’était ni
trop petite, ni grande, elle avait le parfum suave du lotus bleu avec de grands yeux de
lotus, de belles hanches et une longue chevelure noire. 97. Douée de tous les
attributs, pareille à un joyau de béryl, elle tourmentait
secrètement le cœur des cinq rois. 98. Et les deux
déesses Perfection et Résolution furent les deux mères des cinq, et elles naquirent en
tant que Kuntī et Mādrī, et Sagesse fut la fille de Subala [65]. 99. Ainsi donc, des
Dieux et des Asuras, des Gandharvas et des Apsaras je t’ai raconté les
incarnations partielles, ô roi, ainsi que celles des Rākṣasas, 100. les rois qui sont
nés sur la Terre, ivres de combat, et les hommes au grand
cœur qui sont nés dans la grande famille des Yadu. 101. Il apporte
l'abondance, il donne la gloire, il procure un fils, il donne longue vie, il
apporte la victoire, ce chapitre des
incarnations partielles : il doit être écouté patiemment. 102. Si l’on écoute
les incarnations partielles des Dieux, des Gandharvas et des Rākṣasas, on connaît l’origine
et la fin, on est sage, on ne succombe pas au milieu des dangers. » |
[1] Kālī « la
Noiraude », épithète de Satyavatī trouvée dans le ventre du poisson
Adrikā par le pêcheur Dāsarāja qui la recueillit; faisant
traverser la Yamunā au sage Parāśara, celui-ci la délivra de son
odeur de poisson en échange de ses faveurs, qui donnèrent naissance à
Vyāsa.
[2] Indra.
[3]
Indra (Śakra)
et Bṛhaspati « Maître de la Force », fils d'Aṅgirā
et de Śraddhā, premier d'entre les chantres du feu; il est
l'Incantation personnifiée; dieu de la piété, prêtre divin et magicien, il est
chapelain et précepteur des dieux.
[4] Janamejaya est
l’arrière-arrière-petit-fils de Vyāsa : Janamejaya est fils de
Parīkṣit, qui est fils d'Abhimanyu, qui est fils d'Arjuna, qui est
fils de Pāṇḍu, qui est fils de Vyāsa (Kṛṣṇa
Dvaipāyana).
[5] Śakuni.
[6] Bhīma « le
Terrible » ou Bhīmasena « à l’arme terrible » est fils de
Kuntī et du dieu Vāyu. Comme Héraclès chez les Grecs, il est doué
d’une force prodigieuse et son arme de prédilection est la massue.
[7] Vidura
« l'Intelligent », né du regard de Vyāsa sur une servante; il
naquit intelligent car sa mère comprit le regard fécondant de Vyāsa;
demi-frère de Dhṛtarāṣṭra et de Pāṇḍu,
il est le sage conseiller des Pāṇḍava.
[8] Bhīṣma.
[9] Khāṇḍavaprastha,
« Plateau de Khāṇḍava », ville fondée par les
Pāṇḍava dans la forêt Khāṇḍava; son
architecte était Maya.
[10] Dhanaṃjaya
« Conquérant des richesses », épithète d'Arjuna.
[11] Hṛṣīkeśa
« Maître de ses sens », épithète de Kṛṣṇa :
Dvāravatī est sa capitale.
[12]
Bībhatsu
« le Rechigneur », épithète d'Arjuna, qui répugne à la tâche qu'il
doit accomplir, c’est-à-dire combattre son aïeul Bhīṣma, et plus
tard tuer son frère aîné Karṇa. Subhadrā « la bien
plaisante » est la sœur de Vāsudeva (« le fils de
Vasudeva ») c’est-à-dire Kṛṣṇa.
[13] Le fils de Pṛthā
= Arjuna ; le Chevelu = Kṛṣṇa.
[14]
Śakuni.
[15] Cf. le premier śloka
du Mahābhārata :
« Après avoir rendu hommage à Nārāyaṇa et à Nara le
meilleur des hommes, et à Sarasvatī, qu’on proclame ensuite La Victoire. »
[16] Épithète d’Indra.
[17] Gandhavati, « la
Parfumée ».
[18] Yojanagandha, « Celle qui sent à
une lieue ».
[19] Dvaipāyana,
« né sur une île ».
[20] yuga : âge du monde ; un mahāyuga (grand cycle temporel) est composé de quatre yuga qui vont en empirant (comme les
races d’Hésiode) : kṛta
(ou satya), tretā, dvāpara,
et kali, de durées respectives 4/3,
2, et 1.
[21] Vyāsa, « le
diviseur ».
[22] Śukha, « le
perroquet ».
[23] En s’incarnant en Kṛṣṇa.
[24] Sātyaki, patronyme
de Yuyudhāna, ami de Kṛṣṇa.
[25] Prince ami de Kṛṣṇa
qui s'engagea à la guerre du côté de Duryodhana; il sera le seul survivant du
camp des Kauravās, avec Kṛpa et Aśvatthāmā.
[26] A la vue de l’Apsara
Jānapadī, il répandit du sperme qui tomba dans une touffe de roseau,
où naquirent deux jumeaux, garçon et fille; le roi Śāṃtanu les
recueillit, et les adopta sous les noms de Kṛpa et Kṛpī (la
mère d’Aśvatthāmā).
[27] Kṛṣṇā
« la Noiraude », épithète de Draupadī.
[28] Vāyu, dieu des
vents.
[29] Bhīma.
[30] Arjuna.
[31] Kṛṣṇa.
[32] Paraśurāma,
« Rāma à la hache », fils cadet de Jamadagni; il naquit noble
guerrier par erreur de rituel de sa grand-mère Satyavatī ; Viṣṇu
s'incarna en lui comme 6e avatar ; il est l'insurpassable maître des
arts martiaux; il donna l'arc de Viṣṇu à Rāma, et celui
d'Indra à Karṇa; avec la hache magique que lui donna Śiva, il détruisit
vingt et une générations de nobles guerriers, dont il fit trois lacs de sang au
Samantapañcaka.
[33] Indra.
[34] Les diggaja, éléphants mythiques soutenant le monde en un des points
cardinaux : Airāvata à l'Est, Puṇḍarīka au Sud-Est,
Vāmana au Sud, Kumuda au Sud-Ouest, Añjana à l'Ouest, Puṣpadanta au
Nord-Ouest, Sārvabhauma au Nord, et Supratīka au Nord-Est
[35] Viṣṇu.
[36] Hari, « le
Lion », épithète de Viṣṇu, qui va ainsi s’incarner
en Kṛṣṇa, qui est son neuvième avatar.
[37] Les Dānavas sont des
Asuras aquatiques sous les ordres de Rāhu, ils sont fils de Kaśyapa
et Danu ; les Rākṣasas sont des géants errant la nuit dans les
lieux déserts, ils ont des formes terrifiantes, des crocs pointus et la langue
pendante ; ils mangent la chair crue ; les Gandharvas sont des musiciens
célestes, ils sont les gardiens du soma,
dans le temps mythique précédant la Création; ils sont experts en médecine, et
peuvent posséder les humains ; on les représente avec un torse humain et
un corps d'oiseau ou de cheval.
[38] Jeu de mots entre le nom
de Kālā et kāla
« le temps ».
[39] Autre nom de Śukra.
[40] Kaśyapa.
[41] Les ekādaśarudra, les 11 aspects de Rudra; ce sont les vents
ou courants d'énergie vitale [prāṇa],
identifiés aux souffles ou principes d'immortalité [marut]
[42] Les kinnaras sont des
êtres célestes fabuleux à corps d'homme et tête de cheval ; ils sont associés
aux centaures; ils sont serviteurs de Kubera.
[43] putrikā : terme intraduisible ; il s’agit des
filles choisies pour assurer la progéniture mâle d'un père n'ayant pas de
fils ; leur fils est alors considéré comme le fils de leur père.
[44] Epithète
du dieu Candra personnifiant la Lune comme « récipient du soma ».
[45] = Skanda, né d'un jet du sperme de Śiva
pénétré d'Agni dans le Gange : Skanda fut confié aux 6 Pléiades [Kṛttikās],
ses nourrices qui l'élevèrent en cachette ; il est ainsi souvent représenté
avec six têtes, et appelé Kārttikeya et Guha ; inquiets de ses pouvoirs,
les dieux lui envoyèrent Indra qui lui déclara la guerre, mais fut vaincu ; le
choc de son vajra sur le flanc de
Skanda ne fit que donner naissance à son double Viśākha. Sous son
aspect Naigameṣa-Viśākha à tête de bélier, il assure la
fertilité, et on l'implore pour avoir un fils.
[46] Śukra
« Brillant » est le régent de la planète Vénus ; il est aussi le chapelain
des Asuras ; par ses austérités (en respirant de la fumée mille ans la
tête à l'envers) il obtint de Śiva d'être invincible; il possède la
science de résurrection.
[47] Āruṣī
« Furie » fut persécutée par les kṣatriyās,
elle se réfugia enceinte dans une cave, où elle accoucha d'Aurva par la cuisse.
[48] Paraśurāma,
« Rāma à la hache », naquit prince par conséquence de l'erreur
de rituel de sa grand-mère Satyavatī ; sur l'ordre de son père, il
décapita sa mère fautive Reṇukā; il est l'insurpassable maître des
arts martiaux ; avec la hache magique que lui donna Śiva, il
détruisit vingt et une générations de princes, dont il fit trois lacs de sang
au Samantapañcaka.
[49] Personnification
de la liqueur d’immortalité produite lors du barattage de la mer de lait.
[50] Kākī,
« Corneille », Śyenī « Aigle femelle », Bhāsī, « Vautour
femelle », Dhṛtarāṣṭrī « Au ferme royaume »,
Śukī, « Perroquet femelle », Tāmrā « la Rouge ».
[51] Les noms
de ces neuf filles sont souvent le féminin de l’animal correspondant : Mṛgī
est mère des antilopes (mṛga),
Harī est la mère des singes (hari),
etc.
[52] Il
s’agit d’un des éléphants mythiques [diśāgaja]
soutenant le monde en un des points cardinaux.
[53] Candra,
« Brillant », est aussi le nom de la Lune.
[54] Les fils
d’Anāyus sont Vikṣara, Bala, Vīra et Vṛtra (Mah.
I,59, 32 : vikṣaro balavīrau ca vṛtraś caiva) : il
s’agit sans doute de Bala, puisque Bala et Vīra sont réunis, par erreur,
en un seul nom au śloka suivant.
[55] Pauṇḍramatsyaka,
nom étrange signifiant « Petit poisson du Bengale ».
[56] Garuḍa
est la monture de Viṣṇu.
[57] Le nom
de Droṇa signifie « Né dans une coupe » : il est né du
sperme que l'ermite Bharadvāja répandit à la vue de l’apsara Ghṛtācī et qu’il recueillit dans une coupe.
[58] Śiva.
[59] Épithète
d’Indra, le chef des Vasavas.
[60] Rāma
Paraśurāma.
[61] épith.
de Balarāma.
[62] Sanatkumāra
« Éternellement jeune », l'un des 4 éternels [sanakādi] issus de l'esprit de Brahmā.
[63] = Indra.
[64] = Kṛṣṇa.
[65] =
Gāndhārī, l’épouse de Dhṛtarāṣṭra .