Le Mahābhārata

Livre 2 :

le livre de l’assemblée

 

 

        Ce livre comporte 2511 ślokas, regroupés en 9 sections comportant des nombres de chapitres variables. Les traductions ci-dessous sont suivies d’un résumé des chapitres (emprunté à Gilles Schaufelberger et Guy Vincent) qui permet de se repérer dans le fouillis des épisodes, souvent coupés d’incises.

 

 

(20) Le Palais de l'Assemblée

 

(21) Le conseil

 

(22) La mort de Jarāsaṃdha

 

(23) La conquête du monde

 

(24) Le sacrifice de la consécration royale

 

(25) Réception des dons

 

(26) Mort de Śiśupāla

 

(27) La partie de dés

 

(28) Les suites de la partie de dés

 

 

 

________________________________________________________

 

 

II. LE LIVRE DE L’ASSEMBLÉE (2511 ślokas)

 

 (20) Le Palais de l'Assemblée : 1-11

 

2. 1. Maya veut montrer sa reconnaissance envers Arjuna. Kṛṣṇa lui demande de construire un Palais de l'Assemblée pour Yudhiṣṭhira. Avec le cérémonial nécessaire, Maya pose la première pierre. (= 19 ślokas)

 

 2. 2. Après avoir pris congé de tous, Kṛṣṇa retourne à Dvārakā. Les Pāṇḍava l’accompagnent un temps. (=   23 ślokas)

 

 2. 3. Maya part au lac Bindu chercher des pierre précieuses qu’il a déposées là. Il promet aussi de rapporter la massue du roi Yauvanāśva pour Bhīma et la conque Devadatta ayant appartenu à Varuṇa pour Arjuna. Rappel de tous les sacrifices qui se sont tenus au lac Bindu. Maya rapporte tout ce qu’il était parti chercher et construit en quatorze mois un Palais de l'Assemblée incomparable. Description du Palais de l'Assemblée. (=   34  ślokas)

 

 2. 4. Inauguration par Yudhiṣṭhira. Le fête dure sept jours. Description de la nombreuse assistance. Yudhiṣṭhira retourne dans son palais. (=   34 ślokas)

 

 2. 5. Nārada, entouré de disciples, vient rendre visite à Yudhiṣṭhira dans le Palais de l'Assemblée. Nārada instruit Yudhiṣṭhira sur l’ensemble des devoirs du roi. (=  116 ślokas)

 

 2. 6. Yudhiṣṭhira l’assure qu’il fait de son mieux selon ses forces. Puis, il lui demande s’il a jamais vu un Palais de l'Assemblée aussi beau. Nārada n’en a jamais vu chez les hommes, mais chez les dieux. Yudhiṣṭhira lui demande de les décrire. (=   18 ślokas)

 

 2. 7. Le Palais de l'Assemblée d’Indra : description, par qui elle est fréquentée. (=   26 ślokas)

 

 2. 8. Le Palais de l'Assemblée de Yama : description, par qui elle est fréquentée. (=   38 ślokas)

 

 2. 9. Le Palais de l'Assemblée de Varuṇa: description, par qui elle est fréquentée. (=   25 ślokas)

 

 2. 10. Le Palais de l'Assemblée de Kubera : description, par qui elle est fréquentée. (=  23 ślokas)

 

 2. 11. Le Palais de l'Assemblée de Brahmā : description, par qui elle est fréquentée. Yudhiṣṭhira remarque qu’un seul roi, Hariścandra, fréquente le Palais de l'Assemblée d’Indra : c’est parce qu’il a offert le grand sacrifice de la consécration royale (rājasūya), lui explique Nārada. Il ajoute que son père, Pāṇḍu, lui conseille d’offrir également ce sacrifice. (=   73 ślokas)

 

 

 

(21) Le conseil : 12-17

 

2. 12. Yudhiṣṭhira décide d’offrir ce sacrifice. Il rassemble son conseil et l’interroge : par ce sacrifice, le roi indique qu’il aspire à la souveraineté universelle ; l’ensemble des rois doit donc en être d’accord, lui répond-on. Mais le conseil unanime pense qu’il a toutes les qualités requises. Yudhiṣṭhira décide de consulter Kṛṣṇa. Un envoyé ramène Kṛṣṇa à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira lui explique qu’il veut offrir le sacrifice de la consécration royale et lui demande son avis. (= 40 ślokas)

 

 2. 13. Kṛṣṇa encourage Yudhiṣṭhira à le faire : mais le roi Jarāsaṃdha aspire également à la royauté universelle et il a de puissants alliés. Kṛṣṇa rappelle qu’il y a cent un rois en tout descendant des lignées d’Ila et d’Ikṣvāku. Il décrit l’état des alliances entre les différents rois et les guerres récentes, la montée en puissance de Jarāsaṃdha. Jarāsaṃdha a emprisonné tous les rois qu’il a vaincus, et compte les sacrifier à Śiva. Il faut tuer Jarāsaṃdha et libérer les rois. (= 68 ślokas)

 

 2. 14. Yudhiṣṭhira hésite. Bhīma et Kṛṣṇa l’encouragent : sur les cent un rois, quatre-vingt-six sont retenus prisonniers par Jarāsaṃdha, il en reste quatorze et il commencera le sacrifice quand il les aura tous pris. (= 20 ślokas)

 

 2. 15. Yudhiṣṭhira hésite toujours. Arjuna l’encourage. (= 16 ślokas)

 

 2. 16. Kṛṣṇa conseille de ne pas déclarer une guerre ouverte, mais de s’introduire chez Jarāsaṃdha et de le tuer. Histoire de Jarāsaṃdha. Bṛhadratha, le puissant roi de Magadha, avait fait un pacte avec ses femmes, qu’il ne les offenserait jamais. Mais il n’a pas d’enfants. Un jour, il accueille l’ermite Candakauśika qui lui offre un vœu. Il demande un fils. Une mangue tombe dans le giron de l’ermite, et celui-ci la donne au roi : “Ton vœu est exaucé”. Se rappelant le pacte qu’il a fait avec ses épouses, il partage la mangue en deux et la leur donne. Elles deviennent toutes deux enceintes, mais donnent naissance chacune à une moitié d’enfant. Affolées, elles les abandonnent. Une rākṣasī, Jarā, les emporte pour les manger. Pour les transporter plus facilement, elle les lie ensemble, et les deux moitiés se réunissent en un enfant parfaitement constitué. La rākṣasī abandonne l’enfant, qui est récupéré par les reines. Jarā prend une forme humaine et rend l’enfant au roi. (= 51 ślokas)

 

 2. 17. Jarā explique au roi ce qui s’est passé et disparaît. L’enfant est nommé Jarāsaṃdha. L’ermite Candakauśika revient et prédit un grand avenir à Jarāsaṃdha : il soumettra les rois et verra Śiva de ses propres yeux. Et de fait, Jarāsaṃdha devenu roi, avec l’aide de Haṃsa et Dibhika, deux invincibles guerriers, conquiert les royaumes. (= 27 ślokas)

 

 

 

(22) La mort de Jarāsaṃdha : 18-22

 

2. 18. Kṛṣṇa propose de partir avec Bhīma et Arjuna pour tuer Jarāsaṃdha. Yudhiṣṭhira accepte. Kṛṣṇa, Bhīma et Arjuna se déguisent en jeunes brahmanes en fin d’études (snātaka) et partent pour Magadha. (= 30 ślokas)

 

 2. 19. Ils arrivent en vue de Girivraja, la capitale de Magadha. Description des environs et des cinq montagnes qui entourent la ville. Ils entrent dans la ville et perçant un rempart et dans le palais de Jarāsaṃdha en perçant les murailles. Ils sont accueillis par le roi qui s’étonne à leur aspect. Kṛṣṇa lui explique qu’ils sont en fait des kṣatriya qui ont fait leur vœux et qu’on n’entre pas chez un ennemi par la porte. (= 50 ślokas)

 

 2. 20. Jarāsaṃdha demande des explications. Kṛṣṇa lui reproche d’avoir emprisonné les rois et de vouloir les sacrifier à Śiva : le sacrifice humain est intolérable. Il déclare qu’ils sont venus délivrer les rois, dévoile leurs noms et le défie. Jarāsaṃdha demande les conditions du combat. (= 34 ślokas)

 

 2. 21. Kṛṣṇa lui demande avec lequel des trois il désire se battre, et Jarāsaṃdha choisit Bhīma. Combat à mains nues entre Bhīma et Jarāsaṃdha. Le combat dure treize jours et treize nuits sans interruption. Le quatorzième jour, au soir, au soir, Jarāsaṃdha est épuisé. Bhīma saisit Jarāsaṃdha. (= 23 ślokas)

 

 2. 22. Kṛṣṇa encourage Bhīma. Bhīma tue Jarāsaṃdha. Les hurlements de joie de Bhīma terrifient la ville. Kṛṣṇa libère les rois, fait atteler le char céleste de Jarāsaṃdha et quitte Girivraja. Il s’arrête dans la plaine, les rois libérés viennent lui rendre hommage. Il annonce que Yudhiṣṭhira désire offrir le sacrifice de la consécration royale, et les rois acceptent. Sahadeva, le fils de Jarāsaṃdha, vient se mettre sous la protection de Kṛṣṇa. Il est oint roi de Magadha et fait alliance avec Kṛṣṇa. Kṛṣṇa et les deux Pāṇḍava retournent ensuite à Indrapraṣṭa où Yudhiṣṭhira les félicite. Les rois libérés rendent visite à Yudhiṣṭhira et lui font allégeance. Kṛṣṇa rentre à Dvārakā. (= 58 ślokas)

 

 

 

(23) La conquête du monde : 23-29

 

2. 23. Arjuna part conquérir les peuples du nord. De même, Bhīma à l’est, Sahadeva au sud et Nakula à l’ouest. Les conquêtes d’Arjuna. Combat d’Arjuna avec Bhagadatta. Bhagadatta accepte de payer tribut. (= 26 ślokas)

 

 2. 24. Suite des conquêtes d’Arjuna. (= 27 ślokas)

 

 2. 25. Suite des conquêtes d’Arjuna, toujours plus au nord. Il renonce à saisir le pays des Uttarakuru, mais en rapporte tribut. Arjuna revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 20 ślokas)

 

 2. 26. Conquêtes de Bhīma. Alliance avec Śiśupāla. (= 16 ślokas)

 

 2. 27. Suite des conquêtes de Bhīma. Il revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 28 ślokas)

 

 2. 28. Conquêtes de Sahadeva. Il bute devant Māhiṣmatī : le roi Nīla est aidé par Agni. Agni, autrefois, déguisé en brahmane, avait été convaincu d’adultère et conduit devant le roi. Réprimandé, il avait flamboyé de colère, et le roi, surpris, s’était incliné devant lui. Il avait accordé un vœu au roi, qui avait choisi que son armée soit invincible. Sahadeva fait l’éloge d’Agni et offre un sacrifice. Le feu lui accorde sa protection et le roi Nīla fait allégeance à Sahadeva. Suite des conquêtes de Sahadeva. Sahadeva revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 55 ślokas)

 

 2. 29. Conquêtes de Nakula. Nakula revient à Indrapraṣṭa avec son butin. (= 19 ślokas)

 

 

 

(24) Le sacrifice de la consécration royale : 30-32

 

2. 30. Excellence du gouvernement de Yudhiṣṭhira. Arrivée de Kṛṣṇa à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira le remercie de son aide et lui demande de l’assister pour le sacrifice de la consécration royale. On commence les préparatifs : Sahadeva est chargé de rassembler le matériel nécessaire. La nourriture est préparée. Vyāsa choisit les prêtres sacrifiants. Les pavillons sont construits et les invitations envoyées. La fête se prépare, les brahmanes affluent et sont reçus avec des cadeaux, les rois arrivent. Yudhiṣṭhira envoie Nakula inviter Bhīṣma, Dhṛtarāṣṭra, Vidura, Droṇa, Kṛpa et les fils de Dhṛtarāṣṭra qui voudraient venir. (= 54 ślokas)

 

 2. 31. Tous les Kaurava viennent à Indrapraṣṭa et tous les rois affluent. Ils sont parfaitement reçus, dans des pavillons construits spécialement pour eux. (= 25 ślokas)

 

 2. 32. Yudhiṣṭhira demande à Bhīṣma, Droṇa et son fils, Kṛpa, Duryodhana de lui être favorable : toute la richesse qu’il a accumulée est à eux. Il fixe à chacun ses fonctions durant le sacrifice. Les rois ont apporté de riches cadeaux. (= 18 ślokas)

 

 

 

(25) Réception des dons : 33-36

 

2. 33. Le jour de l’onction, les brahmanes et les rois se rassemblent autour de l’autel. Nārada vient, avec les grand ṛṣi et assiste au sacrifice. Nārada se rappelle que tous les rois assemblés sont des incarnations partielles des dieux et des êtres célestes, et notamment que Kṛṣṇa est Viṣṇu. Bhīṣma demande à Yudhiṣṭhira de distribuer les cadeaux de bienvenue aux hôtes, et de commencer par celui qui a les plus grands mérites. Yudhiṣṭhira, sur le conseil de Bhīṣma, choisit de commencer par Kṛṣṇa. Śiśupāla proteste. (= 32 ślokas)

 

 2. 34. “Kṛṣṇa ne mérite pas cet honneur”, dit-il. ”Il n’est ni roi, ni prêtre, ni précepteur !”. C’est mépriser les rois présents. Yudhiṣṭhira montre qu’il n’est pas digne en agissant ainsi, et Kṛṣṇa un profiteur. Śiśupāla quitte l’assemblée. (= 23 ślokas)

 

 2. 35. Yudhiṣṭhira rattrape Śiśupāla et lui remontre que ses reproches sont injustifiés. Bhīṣma fait l’éloge de Kṛṣṇa. (= 29 ślokas)

 

 2. 36. Sahadeva défie quiconque ne serait pas d’accord avec le choix de Kṛṣṇa. Aucun des rois ne se manifeste. Le parti de Śiśupāla projette d’interrompre le sacrifice. (= 15 ślokas)

 

 

 

(26) Mort de Śiśupāla : 37-42

 

2. 37. Bhīṣma rassure Yudhiṣṭhira : ce sont des chiens qui aboient autour du lion endormi. Śiśupāla l’entend. (= 15 ślokas)

 

 2. 38. Paroles méprisantes de Śiśupāla envers Kṛṣṇa, puis envers Bhīṣma. Il raconte l’Histoire de l’oie. Une oie prêchait la loi aux oiseaux pour les mettre en confiance et mangeait leurs œufs : les oiseaux s’en aperçoivent et la tue. Il en va ainsi de Bhīṣma. (= 40 ślokas)

 

 2. 39. Il reproche l’assassinat de Jarāsaṃdha contre toutes les règles. Bhīma se met en colère et se précipite sur Śiśupāla. Bhīṣma le retient et le calme. Śiśupāla demande à Bhīṣma de laisser Bhīma l’affronter, afin qu’il puisse le tuer. (= 20 ślokas)

 

 2. 40. Bhīṣma raconte l’Histoire de Śiśupāla. Śiśupāla est né avec quatre bras et trois yeux et il brayait comme un āne. Son père, effrayé de sa monstruosité veut s’en débarrasser, mais une voix céleste lui dit de ne pas le faire : celui qui doit le tuer est déjà né, les bras et l’œil excédentaires tomberont quand il le prendra sur ses genoux. Les rois viennent voir cet enfant monstrueux, et parmi eux Balarāma et Kṛṣṇa. Quand Kṛṣṇa prend l’enfant sur ses genoux, il redevient normal. Kṛṣṇa accorde un vœu à sa mère, et elle lui demande d’épargner son fils, malgré ses offenses. Kṛṣṇa promet de lui pardonner cent offenses. (= 23 ślokas)

 

 2. 41. Śiśupāla continue à reprocher son choix à Bhīṣma et passe en revue les autres rois qui auraient dū accéder à cet honneur. Il raconte l’histoire de l’oiseau téméraire qui prêche la prudence, mais se nourrit des morceaux de viande pris entre les dents du lion : sa vie tient au bon vouloir du lion. Il en va de même pour Bhīṣma : sa vie tient au bon vouloir des rois. Bhīṣma s’énerve : que quiconque ne pense pas que Kṛṣṇa est le meilleur, le défie. (= 33 ślokas)

 

 2. 42. Śiśupāla défie Kṛṣṇa. Kṛṣṇa raconte les nombreuses offenses que lui a faites Śiśupāla, et en particulier qu’il a courtisé Rukminī. Śiśupāla se moque de lui . Kṛṣṇa lui coupe la tête de son disque. Une aura radieuse sort du corps de Śiśupāla et entre en Kṛṣṇa. Les rois ne savent quelle conduite prendre. On procède aux cérémonies funèbres pour Śiśupāla, et son fils est fait roi. Le sacrifice de la consécration royale reprend, sous la garde de Kṛṣṇa. A la fin des cérémonies, les rois souhaitent bonne chance à Yudhiṣṭhira et celui-ci les remercie et les fait raccompagner par ses fils aux frontières de son royaume. Kṛṣṇa fait ses adieux et part pour Dvārakā. Ne restent à Indrapraṣṭa que Duryodhana et Śakuni. (= 60 ślokas)

 

 

 

(27) La partie de dés : 43-65

 

2. 43. Duryodhana visite le Palais de l'Assemblée de Yudhiṣṭhira. Il prend une dalle de cristal pour un bassin, puis un bassin pour le sol, et tombe tout habillé dedans. Il se cogne contre une porte fermée qu’il pense ouverte. On se moque de lui. Duryodhana retourne à Hāstinapura, plein de jalousie devant l’opulence et le succès des Pāṇḍava. Il énumère à Śakuni les raisons de sa rancœur et lui annonce qu’il va se suicider : il ne peut tolérer leur fortune. (=  36 ślokas)

 

 2. 44. Śakuni lui remontre qu’il ne peut en vouloir aux Pāṇḍava : ils ont fait ce qu’il fallait pour augmenter leur prospérité. Duryodhana avec ses frères et ses alliés peut en faire autant. Duryodhana rétorque qu’avec ses frères et ses alliés, il peut défaire les Pāṇḍava. Les Pāṇḍava ne peuvent être défaits au combat, répond Śakuni, mais il connaît un autre moyen de défaire Yudhiṣṭhira : celui-ci aime à jouer aux dés, mais n’y connaît rien. Qu’on lui propose une partie, et Śakuni se fait fort de le dépouiller. (= 22 ślokas)

 

 2. 45. Śakuni représente à Dhṛtarāṣṭra que son fils est abattu. Dhṛtarāṣṭra interroge Duryodhana : pourquoi est-il abattu, n’a-t-il pas tout ce qu’il peut désirer ?. Duryodhana raconte les richesses de Yudhiṣṭhira : comment pourrait-il être satisfait. Śakuni propose de jouer aux dés contre Yudhiṣṭhira. Dhṛtarāṣṭra veut consulter Vidura avant de donner son autorisation. Duryodhana proteste : Vidura ne sera jamais d’accord, et si la partie de dés n’a pas lieu, il se tuera. Pour apaiser Duryodhana, Dhṛtarāṣṭra fait construire une salle aux mille piliers où la partie pourrait avoir lieu. Puis il demande son avis à Vidura. Vidura lui déconseille d’autoriser la partie - ce serait la division entre ses fils - et va trouver Bhīṣma. (= 58 ślokas)

 

 2. 46. Reprise en détail de la discussion entre Dhṛtarāṣṭra, Duryodhana et Śakuni. Dhṛtarāṣṭra, devinant l’avis de Vidura, demande de à Duryodhana de renoncer à la partie de dés : il a tout ce qu’il peut désirer, pourquoi se désespérer ?. Duryodhana décrit l’opulence de Yudhiṣṭhira, et les splendeurs du Palais de l'Assemblée . (= 35 ślokas)

 

 2. 47. Il décrit le tribut apporté à Yudhiṣṭhira par les rois. (= 31 ślokas)

 

 2. 48. Suite de la description du tribut. Description des serviteurs que Yudhiṣṭhira loge et nourrit. (= 42 ślokas)

 

 2. 49. Même les rois les plus renommés servent Yudhiṣṭhira, ce sont eux qui l’ont équipé pour la cérémonie. Les grands ṛṣi étaient présents à la cérémonie. Aucun roi n’a jamais atteint la splendeur de Yudhiṣṭhira lors de sa consécration. Comment Duryodhana ne serait-il pas affligé ! (= 25 ślokas)

 

2. 50. Dhṛtarāṣṭra admoneste Duryodhana : qu’il ne haïsse pas les Pāṇḍava, qu’il ne convoite pas leur fortune, qu’il profite de ce qu’il a. Duryodhana réplique que la loi du kṣatriya est la guerre, que le mécontentement est la racine de la fortune : la loi est de prendre à ceux qui ont. Il reprendra la fortune des Pāṇḍava : s’il n’est pas égal à eux, à quoi bon vivre ? (= 28 ślokas)

 

2. 51. Śakuni se fait fort de prendre ses richesses aux dés à Yudhiṣṭhira. Dhṛtarāṣṭra n’approuve pas, mais finit par faire construire une salle aux mille piliers pour le jeu de dés. Une fois la salle construite, Il demande à Vidura d’aller chercher les Pāṇḍava pour la leur montrer : ils y joueront aux dés en famille. Vidura n’approuve pas. Dhṛtarāṣṭra lui démontre qu’il n’y a là rien de mal : aux dés, c’est le destin qui décide. (= 26 ślokas)

 

 2. 52. Vidura se rend à Indrapraṣṭa. Yudhiṣṭhira l’interroge : Je te sens préoccupé, tout va-t-il bien ?. Vidura lui transmet l’invitation au jeu de dés. Yudhiṣṭhira se méfie des conséquences possibles. Vidura lui répond qu’il en est bien d’accord, mais ne peut que transmettre l’invitation de Dhṛtarāṣṭra. Yudhiṣṭhira demande quels seront les joueurs : ce sont probablement des tricheurs, dit Yudhiṣṭhira, mais il ne peut refuser un défi, il l’a juré. Les Pāṇḍava se rendent en grande pompe chez Dhṛtarāṣṭra où ils rencontrent les Kaurava. Ils dorment dans les quartiers qu’on leur a préparés, assistent aux rites matinaux en entrent dans la salle, pleine de joueurs. (= 37 ślokas)

 

 2. 53. Śakuni invite Yudhiṣṭhira à jouer et celui-ci lui demande de ne pas tricher. Śakuni répond que la tricherie fait partie de l’art du joueur : si Yudhiṣṭhira a peur, qu’il renonce !. Duryodhana met en jeu ses bijoux et son trésor, et Śakuni jouera pour lui. Les rois se pressent pour assister à la partie. Śakuni joue et gagne. (= 25 ślokas)

 

 2. 54. Yudhiṣṭhira perd successivement un collier de perles, cent jarres contenant mille pièces d’or, son char, mille éléphants, cent mille esclaves femmes, puis cent mille esclaves homme, cent mille chars avec leurs chevaux et leurs cochers, ses chevaux gandharva, des milliers de chariots, de chars et de bétail avec les soixante mille hommes qui s’en occupent, quatre cents coffrets contenant chacun cinq boisseaux d’or fin. (= 29 ślokas)

 

 2. 55. Vidura essaye d’interrompre la partie. Duryodhana est né en poussant des cris de chacal : il entraîne les Kaurava à leur perte. Qu’on laisse Arjuna le maītriser : il vaut mieux perdre un seul que toute la famille !. Il raconte l’Histoire des oiseaux qui crachaient de l’or. Un homme, par avarice, attrape des oiseaux qui crachaient de l’or dans sa maison et les tue : il a détruit ce qui aurait pu lui apporter la fortune. Que Duryodhana ne trahisse pas les Pāṇḍava pour l’attrait d’un gain immédiat, il s’en repentirait. (= 17 ślokas)

 

 2. 56. Ce jeu de dés conduit à la guerre et à leur destruction mutuelle. Que Śakuni soit chassé : il triche. (= 10 ślokas)

 

 2. 57. Duryodhana accuse Vidura de préférer les Pāṇḍava : il est chez eux comme un serpent. Qu’il ne se mêle pas des affaires des autres : personne ne lui a demandé son avis. Vidura lui répond que l’ami d’un roi n’est pas celui qui le flatte, mais celui qui s’en tient à la loi, et quitte la salle. (= 21 ślokas)

 

 2. 58. Śakuni demande à Yudhiṣṭhira de mettre en jeu ce qu’il n’a pas encore perdu. Yudhiṣṭhira perd successivement toute sa fortune, tout son bétail, tout son royaume avec ses villes, ses richesses, ses habitants sauf les brahmanes, tous ses ornements personnels, Nakula, Sahadeva, Arjuna, Bhīma, lui-même enfin. Il met en jeu Draupadī. Les assistants protestent, mais Śakuni jette les dés et gagne. (= 43 ślokas)

 

 2. 59. Duryodhana demande à Vidura d’aller chercher Draupadī. Vidura rétorque qu’elle n’a pas été gagnée : Yudhiṣṭhira l’a mise en jeu alors qu’il ne s’appartenait plus. Il exhorte Duryodhana à la modération : il ne voit pas les dangers qui le menacent. (= 12 ślokas)

 

 2. 60. Duryodhana envoie un huissier chercher Draupadī. L’huissier raconte à Draupadī comment elle a été perdue aux dés. Draupadī lui demande de poser cette question à Yudhiṣṭhira : qui a été perdu le premier, luimême ou elle ?. Yudhiṣṭhira ne répond rien. Draupadī est à demi vêtue et indisposée. Duryodhana demande à nouveau qu’on amène Draupadī et envoie Duḥśāsana la chercher. Duḥśāsana la traîne par les cheveux. Draupadī l’implore : elle ne peut se présenter à l’assemblée dans cet état. Aucune importance, répond Duḥśāsana, elle est maintenant esclave. Elle implore encore, en vain. Elle jette un coup d’œil à ses époux qui s’enflamment de colère. Duḥśāsana la traite d’esclave et rit. Seuls Śakuni, Karṇa et Duryodhana approuvent bruyamment : les autres spectateurs sont indignés. Bhīṣma revient sur un point de droit : comment Yudhiṣṭhira, qui s’était perdu lui-même, a-t-il pu mettre Draupadī en jeu, puisqu’elle ne lui appartenait plus ?. Et pourtant Yudhiṣṭhira l’a fait de son plein gré. Il n’avait pas le choix, en face de tricheurs, répond Draupadī, et elle éclate en sanglots. Bhīma contemple la scène et éclate : (= 47 ślokas)

 

2. 61. Il s’en prend à Yudhiṣṭhira : qu’il ait perdu tout ce qu’ils possédaient et eux-mêmes, c’est son droit. Mais il n’avait pas le droit de jouer Draupadī. ”Je brûlerai tes bras”, s’exclame-t-il. Arjuna excuse Yudhiṣṭhira, mais Bhīma ne se calme pas. Vikarṇa, un fils de Dhṛtarāṣṭra, repose la question de savoir si Draupadī a bien été gagnée, mais personne ne lui répond. Il expose alors son propre point de vue : Draupadī n’appartenait plus à Yudhiṣṭhira quand elle a été mise comme enjeu : elle ne peut donc avoir été gagnée. L’assemblée l’approuve. Karṇa, lui, maintient que Draupadī a bien été gagnée. De plus, elle va avec plusieurs hommes, c’est une putain. On peut donc en faire ce qu’on veut : qu’on les déshabille, elle et les Pāṇḍava !. Les Pāṇḍava se déshabillent et Duḥśāsana saisit le vêtement de Draupadī : mais à mesure qu’il le lui arrache, il en vient un autre semblable. Les rois s’émerveillent, et Bhīma jure d’ouvrir la poitrine de Duḥśāsana et de boire son sang. Les rois l’approuvent. Duḥśāsana, au milieu d’une pile de vêtements finit par s’arrêter. Vidura prend la parole : il faut répondre à la question de Draupadī. Il raconte l’Histoire de Prahlāda. Virocana, le fils de l’Asura Prahlāda, aime la même fille que Sudhanvan, le fils d’Aṅgiras. Chacun prétend être supérieur à l’autre, et ils parient sur leur vies. Ils font appel à Prahlāda pour les départager, et Sudhanvan le menace du foudre d’Indra s’il ne dit pas la vérité. Prahlāda va demander conseil à Kaśyapa. Kaśyapa lui répond qu’il faut dire la vérité, et lui montre les conséquences du mensonge : Si la justice est bafouée devant l’assemblée par l’injustice et si l’épine n’est pas retirée, elle percera les assistants. Prahlāda dit alors à son fils : ”Sudhanvan est meilleur que toi”. Sudhanvan le félicite d’avoir dit la vérité et laisse la vie sauve à Virocana. Les rois ne répondent rien. (= 82 ślokas)

 

 2. 62. Duḥśāsana jette Draupadī à terre. Draupadī proteste : le traitement qu’on lui inflige est contre la loi. On n’introduit pas une femme dans l’assemblée des hommes !. Est-elle libre, ou esclave ?. Bhīṣma trouve le problème difficile à résoudre : que l’on demande à Yudhiṣṭhira luimême. Duryodhana en rajoute : qu’on interroge les Pāṇḍava : ils devront dire que Yudhiṣṭhira ne pouvait disposer de Draupadī et d’eux-mêmes et ainsi en faire un menteur. Bhīma intervient : avec la permission de Yudhiṣṭhira, il écrasera avec le plat de ses mains les fils de Dhṛtarāṣṭra. (= 38 ślokas)

 

 2. 63. Karṇa dit à Draupadī qu’elle est esclave : qu’elle les serve et se choisisse un autre mari qui ne joue pas aux dés. Duryodhana demande à Yudhiṣṭhira s’il pense que Draupadī a bien été gagnée et il montre sa cuisse à Draupadī. Bhīma jure de briser cette cuisse de sa massue. Duryodhana insiste : Si Bhīma, Arjuna et les jumeaux déclarent que Yudhiṣṭhira n’avait pas le droit de disposer d’eux, alors Draupadī ne sera pas esclave. Arjuna répète que Yudhiṣṭhira pouvait bien disposer d’eux quand il les a joués : mais était-il encore le maître de Draupadī ?. Présages funestes. Dhṛtarāṣṭra intervient et donne tort à Duryodhana. Il offre un vœu à Draupadī. Elle demande la liberté pour Yudhiṣṭhira. Puis celle de Bhīma, d’Arjuna et des jumeaux. Elle refuse un troisième vœu. (= 36 ślokas)

 

 2. 64. Karṇa félicite Draupadī : elle a sauvé ses maris. Yudhiṣṭhira calme la fureur de Bhīma. (= 17 ślokas)

 

 2. 65. Dhṛtarāṣṭra donne congé à Yudhiṣṭhira : qu’il rejoigne son royaume, règne en paix et oublie les offenses. Les Pāṇḍava retournent vers Indrapraṣṭa. (= 17 ślokas)

 

 

 

(28) Les suites de la partie de dés : 66-72

 

2. 66. Duḥśāsana se plaint à Duryodhana de ce que leur père leur a fait perdre tout ce qu’ils avaient gagné. Ils vont trouver Dhṛtarāṣṭra : Les Pāṇḍava libérés vont lever une armée et les attaquer : leur attitude est claire, ils ne pardonneront jamais les offenses faites à Draupadī. Que l’on fasse rouler les dés encore une fois. L’enjeu : un exil de douze ans dans la forêt, une année incognito, et s’ils sont découverts, encore douze ans d’exil. Ainsi les Kaurava auront le temps d’asseoir leur puissance, de rassembler une armée invincible et pourront les vaincre. Dhṛtarāṣṭra accepte, malgré les objurgations de ses conseillers. Gāndhārī elle-même intervient. Mais Dhṛtarāṣṭra reste ferme. (= 37 ślokas)

 

 2. 67. Yudhiṣṭhira, pour ne pas désobéir au roi, revient. Śakuni précise l’enjeu : pour celui qui perd, douze ans d’exil dans la forêt, un an incognito et s’ils sont découverts, douze ans d’exil encore. Il joue et gagne. (= 21 ślokas)

 

 2. 68. Les Pāṇḍava revêtent des vêtements de daim. Duḥśāsana se moque d’eux : les Pāṇḍava sont comme des graines de sésame stériles. Bhīma le menace et l’autre répond : “vache, vache”. Bhīma réitère son serment de lui ouvrir la poitrine et de boire son sang. Duryodhana se moque de lui. Bhīma jure de le tuer de sa massue et de poser son pied sur sa tête. Arjuna annonce qu’il tuera Karṇa et Sahadeva qu’il tuera Śakuni. Nakula jure qu’il fera grand carnage des Kaurava. Ils vont faire leurs adieux à Dhṛtarāṣṭra. (= 46 ślokas)

 

 2. 69. Yudhiṣṭhira souhaite bonne chance aux Kaurava. Personne n’ose lui répondre, sauf Vidura qui le réconforte, le bénit et lui souhaite bonne chance. (= 21 ślokas)

 

 2. 70. Draupadī prend congé de Kuntī. Kuntī lui souhaite bonne chance. Kuntī voit ses fils prêts au départ et se lamente. Les Pāṇḍava la consolent et partent pour la forêt. Dhṛtarāṣṭra fait venir Vidura. (= 24 ślokas)

 

 2. 71. Vidura décrit le départ des Pāṇḍava, Yudhiṣṭhira se couvre les yeux pour ne pas avoir de mauvais regards, Bhīma écarte les bras pour montrer sa force, Arjuna répand du sable pour compter les ennemis qu’il tuera de ses flèches, Sahadeva a couvert sa face pour qu’on ne le reconnaisse pas, Nakula s’est couvert de poussière pour ne pas voler les cœurs des femmes en route, Draupadī, son unique vêtement taché de sang, a annoncé le sort qui frappera les femmes des Kaurava dans treize années et le chapelain Dhaumya dit les chants des morts pour les Kaurava. Le peuple se désespère, des présages funestes se manifestent. Nārada apparaît devant Dhṛtarāṣṭra et annonce que par la faute de Duryodhana, les Kaurava périront dans treize ans. Duryodhana, Karṇa et Śakuni offrent le royaume à Droṇa. Droṇa leur répond qu’il leur sera fidèle, mais que dans treize ans, il sera tué par Dhṛṣṭadyumna. Il les exhorte à faire la paix avec les Pāṇḍava. Dhṛtarāṣṭra, en entendant cela, demande à Vidura de ramener les Pāṇḍava, ou de les laisser aller dans leur royaume. (= 47 ślokas)

 

 2. 72. Saṃjaya montre à Dhṛtarāṣṭra que sa conduite a entraîné un grand péril. Dhṛtarāṣṭra se lamente : il ressasse toutes les offenses qui ont été faites à Draupadī. Il lui a offert un vœu, mais Vidura lui fait voir que c’était trop tard, que l’offense était faite. Il lui a demandé de faire la paix avec les Pāṇḍava, mais il ne l’a pas écouté par faiblesse envers son fils. (= 36 ślokas)