Le Mahābhārata

Livre 1 :

le livre des commencements

 

 

 

                                                                            

                           Ce livre comporte 7984 ślokas, regroupés en 19 sections comportant des nombres de chapitres variables. Les traductions ci-dessous sont suivies d’un résumé des chapitres (emprunté à Gilles Schaufelberger et Guy Vincent) qui permet de se repérer dans le fouillis des épisodes, souvent coupés d’incises.

 

(1) Table des matières

(2) Contenu

(3) Histoire de Pauśya

(4) Histoire de Pauloma

(5) Histoire d’Āstika

(6) Généalogie

(7) Les origines

(8) La maison de laque

(9) Mort d’Hiḍimba

(10) Mort de Baka

(11) Histoire de Citraratha

(12) Choix de Draupadī

(13) Le mariage

(14) L’arrivée de Vidura

(15) La prise du royaume

(16) Séjour d’Arjuna dans la forêt

(17) Enlèvement de Subhadrā

(18) Le cadeau

(19) Incendie de la forêt Khāṇḍava

 

 

 

 

 

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(1) Table des matières : 1

 

Ugraśravas est le narrateur

 

1.1. Le barde Ugraśravas, fils de Lomaharśana, arrive chez le brahmane Śaunaka qui conduit une session sacrificielle qui se tient tous les douze ans dans la forêt Naimiṣa. Il raconte qu’il a assisté avec son père au Sacrifice des Serpents offert par Janamejaya, où il a entendu, récité par Vaiśampāyana, le Mahābhārata de Vyāsa. Les brahmanes lui demandent de le réciter. Ugraśravas fait l’éloge du Mahābhārata. Vyāsa a composé le Mahābhārata, d’abord en vingt-quatre mille strophes. C’est le noyau de l’histoire que voici résumé. Pāṇḍu vit dans la forêt. Ses cinq fils, les Pāṇḍava, sont élevés dans les ermitages de la forêt, puis présentés à la cour de Dhṛtarāṣṭra et vivent avec leurs cousins. Arjuna gagne Draupadī. Yudhiṣṭhira est consacré roi. Jalousie de Duryodhana. Duryodhana propose une partie de dés. Dhṛtarāṣṭra approuve par faiblesse pour son fils. Après la grande bataille et la défaite qui s’en suit, Dhṛtarāṣṭra se lamente : il évoque les prouesses des Pāṇḍava et les affronts qu’ils ont subis, il passe en revue les différentes épisodes de la bataille et conclut à chaque fois que la victoire sera impossible. Dhṛtarāṣṭra souhaite mourir, mais Saṃjaya le réconforte : on ne peut éviter le destin. Ugraśravas fait l’éloge du Mahābhārata et montre les récompenses attachées à sa lecture : il pèse plus que les quatre veda.  (=  210 ślokas)

 

(2) Contenu : 2

1. 2. Ugraśravas décrit le Samantapañcaka. Autrefois, Rāma, après avoir détruit à plusieurs reprises tous les kṣatriya, a rempli cinq lacs de leur sang. C’est là qu’a eu lieu la guerre entre les Kaurava et les Pāṇḍava : dix-huit armées s’y sont entre-tuées. Les brahmanes demandent ce qu’est une “armée” et Ugraśravas en donne la composition. La bataille a duré dix jours sous le commandement de Bhīṣma, cinq sous celui de Droṇa, deux sous celui de Karṇa, un sous celui de Śalya, puis ce fut le massacre nocturne. Ugraśravas donne le titre des 100 livres et montre comment ils sont regroupés en dix-huit livres dont le résumé est donné. Eloge du Mahābhārata. (= 243 ślokas)

 [les chapitres 3 à 53 ont pour objet d’expliquer l’origine du sacrifice des serpents pendant lequel Ugraśravas et son père Lomaharśana ont entendu Vaiśampāyana réciter le Mahābhārata de Vyāsa]

(3) Histoire de Pauśya : 3

1. 3. Les frères de Janamejaya ont battu sans raison le fils de la chienne Saramā. Celle-ci maudit Janamejaya : un danger imprévisible s’abattra sur lui. Janamejaya se choisit un percepteur : Somaśravas, fils de Śrutaśravas qui a fait vœu de donner aux brahmanes tout ce qu’ils demanderaient. Le guru Dhaumya āyoda envoie son élève āruṇi boucher une fuite dans une digue. Celui-ci ne trouve pas d’autre moyen que de se mettre lui-même dans la fente. Son maître le félicite. Dhaumya envoie un autre élève, Upamanyu, garder ses vaches et lui interdit successivement tout moyen de se procurer de la nourriture. Affamé, Upamanyu mange des feuilles qui le rendent aveugle. Il est guéri par les Aśvin qu’il invoque et son maître le félicite. Daumya éprouve son troisième élève, Veda, en l’obligeant à rester à la maison et à exécuter tous les travaux. A la fin, il est satisfait et le félicite. Veda est choisi comme précepteur par Janamejaya et Pauśya. Il charge son élève Uttaṅka de s’occuper de la maison en son absence. A son retour, il félicite son élève et lui donne son congé. C’est sa femme qui fixera le cadeau de fin d’études. Celle-ci demande les boucles d’oreille de l’épouse de Pauśya pour les porter à une cérémonie qui doit avoir lieu dans quatre jours. L’épouse de Pauśya les lui donne et l’avertit que le serpent Takṣaka les convoite. Dispute avec Pauśya à propos de nourriture impure. Uttaṅka retourne chez son maître. En route, il se fait voler les boucles d’oreille. Le voleur n’est autre que Takṣaka déguisé en mendiant. Le serpent fuit sous terre et Uttaṅka le suit. Après diverses péripéties, il récupère les boucles d’oreille en enfumant la demeure des serpents. Il arrive à temps pour les donner à la femme de son maître. Il part ensuite chez Janamejaya et le convainc de se venger de Takṣaka.  (=  195 ślokas)

  [Première raison du sacrifice des serpents : se venger de Takṣaka]

 

(4) Histoire de Pauloma : 4-12

1. 4. Ugraśravas est prié d’attendre que la session sacrificielle de Śaunaka soit terminée. (=   11 ślokas)

 1. 5. A la fin du sacrifice, Śaunaka demande à Ugraśravas de commencer par raconter l’histoire de sa famille, la famille de Bhṛgu. Ugraśravas s’exécute. Bhṛgu engendra Cyavana, Cyavana engendra Pramati, Pramati engendra Ruru, Ruru engendra Śunaka, le père de Śaunaka. Śaunaka veut entendre l’histoire de Cyavana, et Ugraśravas raconte. Bhṛgu part faire ses dévotions tandis que son épouse Pulomā est enceinte. Un démon, Pulomant, aperçoit Pulomā et s’en éprend. Il demande à Agni quel est l’époux de Pulomā, qu’il a aimée autrefois : si c’est Bhṛgu, il enlèvera Pulomā. Agni ne se résout pas à mentir. (=  26 ślokas)

 1. 6. Le démon enlève Pulomā. Celle-ci se met en colère et l’enfant, Cyavana, naît prématurément. Son éclat consume le démon. Colère de Bhṛgu quand il apprend ce qui s’est passé. Il maudit Agni qui l’a trahi : “Tu mangeras n’importe quoi !” (=  13 ślokas)

1. 7. Agni n’a fait que dire la vérité, on ne peut le lui reprocher. Il est la “bouche des dieux” : comment pourrait-il manger n’importe quoi ?. Il fait grève de sacrifice et se retire des feux des brahmanes. Les dieux se plaignent à Brahmā. Brahmā apaise Agni : ce n’est pas toi qui mangeras n’importe quoi, seulement tes flammes, et tout ce que tu brûleras sera purifié. Le feu reprend sa place. (= 26  ślokas)

 1. 8. Histoire de Pramadvarā. Un ermite, Sthūlakeśa, recueille Pramadvarā, la fille d’une apsaras et l’élève. Ruru, le petit-fils de Cyavana, la demande pour femme. Quelques jours avant la date du mariage, Pramadvarā est mordue par un serpent et meurt. (= 22  ślokas)

 1. 9. Ruru se lamente. Un messager des dieux lui offre la vie de Pramadvarā contre la moitié de la sienne. Yama accepte de ressusciter Pramadvarā. Ils vivent heureux, et Ruru jure de se venger des serpents. Histoire de Sahasrapāt. Un jour, il menace de son bāton une grosse couleuvre. (= 22  ślokas)

 1. 10. La couleuvre lui remontre qu’elle n’est pas venimeuse. Ruru l’épargne et lui demande son histoire. Elle était autrefois un ascète, du nom de Sahasrapāt, transformé en serpent par la malédiction d’un brahmane. (= 8  ślokas)

 1. 11. Sahasrapāt avait fait peur à son maître Khagama avec un serpent fait  d’herbes. Khagama le maudit et le transforme en serpent. Sahasrapāt le supplie de l’épargner, et le brahmane, qui ne peut revenir sur sa parole, lui promet qu’il retrouvera sa forme quand il aura rencontré Ruru. Sahasrapāt retrouve sa forme et prêche la non-violence. Il propose à Ruru l’histoire d’Āstika. (=  17 ślokas)

 1. 12. Mais il disparaît. Ruru va demander à son père l’histoire d’Āstika. (= 5 ślokas)

   [Deuxième raison du sacrifice des serpents : venger Pramadvarā]

 

(5) Histoire d’Āstika : 13-53

1. 13. Le père d’Āstika est un grand ascète, du nom de Jaratkāru, qui a fait vœu de chasteté. Un jour il voit ses ancêtres suspendus au dessus d’un abīme, la tête en bas, accrochés à une touffe d’herbe dont un rat ronge la racine. Il les interroge. C’est parce que Jaratkāru, leur unique descendant, ne veut pas avoir d’enfant, et qu’ils sont donc privés de descendance. Ils l’exhortent à prendre femme. Jaratkāru accepte de mauvaise grâce : il faudra que cette épouse porte le même nom que lui, et lui soit donnée gratuitement. Il part donc à la recherche d’une épouse et n’en trouve pas, jusqu’au jour où il rencontre le serpent Vāsuki qui lui offre sa sœur Jaratkāru !. Tout cela était prévu de longue date, depuis que les serpents avaient été maudits par leur mère et condamnés à être brûlés au cours du sacrifice de Janamejaya. Le fils de Jaratkāru, Āstika, devait sauver les serpents.  (= 45 ślokas)

  1. 14. Aux débuts des temps, deux filles de Dakṣa, Kadrū et Vinatā, épousent Kaśyapa. Elles choisissent, Kadrū d’avoir mille fils, Vinatā d’en avoir deux. Kaśyapa en accorde un et demi à Vinatā. Kadrū pond mille œufs, Vinatā deux. Les œufs sont placés dans des jarres humides. Au bout de cinq cents ans, naissent mille serpents des œufs de Kadrū. Vinatā, impatiente, brise un de ses œufs et découvre un enfant, Aruṇa, qui n’a que la moitié supérieure du corps. Aruṇa devient cocher du soleil. Garuḍa naît après cinq cents ans encore.  (= 23 ślokas)

  1. 15. Les deux sœurs aperçoivent le cheval Ucchaiḥśravas, né du barattement de l’océan. Plus loin encore dans le temps, les dieux, accablés par la vieillesse et la faim étaient allés trouver Brahmā sur le mont Meru. Description du mont Meru. Viṣṇu leur conseille de baratter l’océan pour obtenir la liqueur d’immortalité (amṛta).  (= 13 ślokas)

  1. 16. Le barattage de l’océan. Aidés par le serpent Śeṣa, les dieux prennent le mont Mandara comme partie mobile de la baratte. Ils le soulèvent, le retournent, en font reposer la pointe sur le dos du roi des tortues au fond de l’océan, prennent Vāsuki comme corde, et, avec les démons, commencent à baratter l’océan. Transformation des eaux. De l’océan sortent alors Soma, Śrī, le cheval Ucchaiḥśravas, le joyau Kaustubha, puis enfin Dhavantari portant la liqueur d’immortalité dans une fiole blanche. Les démons se précipitent pour s’en emparer.  (= 40 ślokas)

  1. 17. Les démons se jettent sur les dieux qui boivent vite la liqueur d’immortalité. Le démon Rāhu essaye d’en profiter, mais il est dénoncé par le soleil et la lune. Viṣṇu lui tranche la tête. Combat des dieux et des démons. Viṣṇu crée son disque. Suite du combat, à coup de montagnes entières. Les démons sont vaincus et se réfugient dans la mer et sous la terre. Les dieux cachent la liqueur d’immortalité.  (= 30 ślokas)

  1. 18. Kadrū et Vinatā parient sur la couleur de la queue du cheval Ucchaiḥśravas, l’esclavage comme enjeu. Kadrū demande à ses mille fils de se faire crins noirs et de s’attacher à la queue du cheval. Ils refusent et elle les maudit : vous serez brûlés au cours du sacrifice offert par Janamejaya.  (= 11 ślokas)

  1. 19. Kadrū et Vinatā arrivent au bord de l’océan. Description de l’océan.  (= 17 ślokas)

  1. 20. Elles voient Ucchaiḥśravas, la queue noire de serpents. Vinatā devint esclave de Kadrū. Pendant ce temps, Garuḍa brise sa coquille et naît. Son éclat est insoutenable. Les dieux font son éloge et le prient d’atténuer son éclat qui brûle le monde. Garuḍa accepte et rejoint sa mère avec Aruṇa. Le soleil s’était mis en tête de brûler les mondes. Les dieux demandent un remède à Brahmā. Aruṇa est placé sur le char du soleil, devant lui, pour absorber son éclat.  (= 15 ślokas)

  1. 21. Kadrū ordonne à Vinatā de la porter à Ramanīyaka. Garuḍa se charge des serpents qu’il porte sur son dos. Il s’approche du soleil pour les brûler. Kadrū invoque Indra. Louanges à Indra.  (= 17 ślokas)

  1. 22. Indra fait pleuvoir.  (= 5 ślokas)

  1. 23. Description de l’île de Ramanīyaka. Vinatā explique à Garuḍa qu’elle est esclave de Kadrū. Garuḍa demande ce qu’il doit faire pour la libérer, et les serpents demandent la liqueur d’immortalité.  (= 12 ślokas)

  1. 24. Garuḍa demande ce qu’il peut manger. Sa mère lui indique les Niṣāda et lui enjoint de ne pas tuer de brahmane. Il les reconnaîtra au feu qui brûlerait son gosier. Il dévore les Niṣāda.  (= 14 ślokas)

  1. 25. Il a avalé par mégarde un brahmane et le laisse ressortir. Il repart et rencontre son père Kaśyapa en route. Il a toujours faim et demande une autre nourriture. Kaśyapa raconte l’Histoire de Vibhāvasu et Supratīka. Ce sont deux frères qui se querellent pour une question d’héritage. Ils se maudissent mutuellement, deviennent éléphant et tortue et continuent à se battre. Il n’a qu’à les manger !. Garuḍa se saisit de l’éléphant et de la tortue et s’envole. Il se pose sur la maîtresse branche de l’arbre Rohina, longue de cent lieues. La branche casse.  (= 33 ślokas)

  1. 26. La branche est habitée par des Vālakhilya, la tête en bas. Pour ne pas leur faire de mal, Garuḍa saisit la branche et s’envole avec elle. Il ne sait où se poser. Il arrive au mont Gandhamādana où son père Kaśyapa se livre à l’ascèse. Kaśyapa persuade les Vālakhilya de quitter la branche. Garuḍa se débarrasse de la branche sur une montagne déserte, dévore l’éléphant et la tortue et s’envole à nouveau. Des présages funestes assaillent les dieux. Indra en demande la raison à Bṛhaspati. Celui-ci lui explique que, par sa faute, Garuḍa s’apprête à voler la liqueur d’immortalité. Les dieux renforcent les défenses autour de la liqueur d’immortalité.  (= 47 ślokas)

  1. 27 Histoire des Vālakhilya. Les dieux offrent leurs services à Kaśyapa qui sacrifiait pour avoir un fils et il leur demande de lui apporter du bois. Indra apporte un énorme fagot. En route, il rencontre les Vālakhilya qui portent un fétu et manquent se noyer dans une flaque d’eau laissée dans l’empreinte d’une vache. Il les enjambe avec mépris. Les Vālakhilya entreprennent alors un grand sacrifice pour demander un autre Indra. Kaśyapa intercède pour le compte d’Indra. Ainsi naîtra Garuḍa, mais il deviendra l’ami d’Indra.  (= 35 ślokas)

  1. 28. Garuḍa fond sur les dieux et les aveugle de poussière. Vāyu disperse la poussière. Combat entre Garuḍa et les dieux. Garuḍa disperse les dieux. Un mur de feu empêche sa progression. Garuḍa se fait mille bouches et écope les rivières pour éteindre ce feu. Il se fait minuscule.  (= 25 ślokas)

  1. 29. Il franchit ainsi un engin meurtrier, aveugle les deux serpents qui protégeaient la liqueur et la dérobe. En route, il rencontre Viṣṇu qui lui accorde un vœu. Il choisit de se tenir au dessus de Viṣṇu, et d’être immortel. A son tour, il accorde un vœu à Viṣṇu, qui choisit de l’avoir pour monture et d’en faire l’emblème de son étendard : “Ainsi tu te tiendras au-dessus de moi !”. Indra rattrape Garuḍa et le frappe de son foudre. Mais Garuḍa lui montre qu’il ne peut détruire une seule de ses plumes. Indra lui demande jusqu’où va sa force.  (= 23 ślokas)

  1. 30. Garuḍa pourrait soulever la terre entière avec la tige d’une seule plume. Indra lui offre son amitié en échange de la liqueur d’immortalité. Garuḍa refuse de la lui donner, mais il pourra la dérober là où il la laissera. Indra lui offre un vœu. Il choisit d’avoir les serpents pour nourriture. Il arrive auprès des serpents et leur annonce qu’il a apporté la liqueur. Il la dépose sur l’herbe. Les serpents libèrent Vinatā et vont faire leurs ablutions à la rivière. Indra reprend la liqueur. Les serpents en revenant ne la trouvent plus et lèchent l’herbe où elle était déposée. Voilà pourquoi leur langue est fourchue.  (= 22 ślokas)

  1. 31. Les noms des serpents (= 18 ślokas)

 1. 32. A l’annonce de la malédiction de sa mère, le serpent Śeṣa se livre à une terrible ascèse. Il se plaint de ses frères. Brahmā lui accorde un vœu et il choisit d’être ferme dans le devoir, la renonciation et l’ascèse. Brahmā lui demande de porter la terre.  (= 25 ślokas)

  1. 33. Les serpents, sous la direction de Vāsuki, tiennent conseil pour chercher à écarter la malédiction de leur mère. Ils imaginent toutes sortes d’expédients, allant jusqu’à l’assassinat de Janamejaya. Vāsuki n’est pas d’accord.  (= 31 ślokas)

  1. 34. Elāpatra rapporte qu’il a entendu Brahmā annoncer la venue d’Āstika qui sauverait les meilleurs des serpents. Vāsuki doit donner sa sœur Jaratkāru à l’ascète Jaratkāru. Là est leur salut.  (= 18 ślokas)

  1. 35. Vāsuki participe au barattement de l’océan. Brahmā, pour le récompenser, lui confirme la venue d’Āstika. Qu’il donne sa sœur Jaratkāru à l’ascète Jaratkāru.  (= 13 ślokas)

  1. 36. Parikṣit, roi des Kaurava, blesse une gazelle à la chasse et en perd la trace. En la cherchant, il rencontre dans la forêt un ermite et lui demande s’il a vu la gazelle. Mais l’ermite a fait vœu de silence et ne répond rien. Furieux, Parikṣit lui pose sur l’épaule un serpent mort. Śriṅgin, le fils de l’ermite, est moqué par un camarade, Kriśa : “Ton père porte un cadavre sur l’épaule”.  (= 26 ślokas)

  1. 37. Kriśa raconte à Śriṅgin ce qu’a fait Parikṣit. Śriṅgin maudit Parikṣit : il sera tué dans une semaine par Takṣaka. Śriṅgin rapporte à son père la malédiction qu’il a prononcée. Son père ne l’approuve pas : Parikṣit est un bon roi.  (= 27 ślokas)

  1. 38. Mais ce qui est dit est dit ! Śriṅgin ne peut retirer sa malédiction. Son père l’envoie dans la forêt réfléchir aux conséquences de la colère, et fait prévenir Parikṣit par son disciple Gauramukha de la malédiction prononcée. Parikṣit se reprend et assure sa défense. Kaśyapa, au courant de la malédiction, se met en route pour guérir le roi quand il le faudra. Takṣaka le voit et lui demande ce qu’il va faire. Il lui annonce qu’il mordra le roi aujourd’hui même. Kaśyapa répond qu’il a le pouvoir de guérir.  (= 39 ślokas)

  1. 39. Takṣaka le met au défi. Il mord un arbre qui est réduit en cendres par son venin. Kaśyapa le fait revivre. Takṣaka soudoie alors Kaśyapa qui se laisse acheter et fait demi-tour. Takṣaka, apprenant que le roi est bien défendu, fait appel à la magie. Il fait offrir au roi, par des serpents déguisés en ermites, des fruits, des feuilles et de l’eau. Parikṣit accepte ces offrandes, mais dans le fruit qu’il mange, se trouve un petit ver rouge aux yeux noirs. C’est Takṣaka, qui enserre le roi dans ses anneaux.  (= 33 ślokas)

  1. 40. Les ministres s’enfuient, le palais s’effondre. Janamejaya, le fils de Parikṣit est fait roi et on lui trouve une épouse.  (= 11 ślokas)

  1. 41. Ugraśravas développe l’Histoire de Jaratkāru (cf. I,13). Cet ascète trouve ses ancêtres, les Yāyāvara suspendus la tête en bas au dessus d’un abîme, accrochés à une touffe d’herbe dont un rat ronge la racine. C’est l’extinction de leur descendance qui les a mis dans cette situation. Ils ont un seul descendant, Jaratkāru, qui a fait vœu de célibat. La touffe d’herbe, c’est le tronc de leur famille, les racines, leur descendance, dévorée par le temps, le rat, le temps tout-puissant. Ils vont choir dans l’enfer, à cause de Jaratkāru.  (= 30 ślokas)

  1. 42, Jaratkāru se fait reconnaître et promet de se marier s’il trouve une jeune fille qui porte le même nom que lui et si on la lui donne spontanément en aumône. Il ne trouve pas de jeune fille qui réponde aux conditions posées. Seul dans la forêt, il clame sa quête. Les serpents l’entendent et préviennent Vāsuki. Celui-ci, accompagné de sa sœur, rejoint Jaratkāru dans la forêt et la lui offre.  (= 20 ślokas)

  1. 43. Il précise qu’elle s’appelle aussi Jaratkāru et qu’il continuera à la nourrir. Jaratkāru se marie. Il fait promettre à sa femme de ne rien faire qui lui déplaise. Elle conçoit un enfant. Quelque jours plus tard l’ascète est endormi sur ses genoux. Arrive l’heure de la prière. Elle ne sait si elle doit le réveiller ou non. De peur qu’il manque à son devoir, elle le réveille. Il se met en colère et se sent méprisé : le soleil n’aurait pas eu l’audace de se coucher tandis qu’il dormait ! Et Jaratkāru s’en va. Elle s’inquiète de savoir si le but de son mariage, avoir un fils pour le salut de sa famille, est bien rempli. L’ascète se contente de lui assurer que l’enfant est bien là, et retourne à son ascèse.  (= 39 ślokas)

  1. 44. Vāsuki apprend que Jaratkāru est parti et s’inquiète de savoir si sa sœur est bien enceinte. Elle le rassure. Naissance d’Āstika, élevé dans le palais du roi des serpents.  (= 22 ślokas)

  1. 45. Eloge de Parikṣit. Les ministres racontent à Janamejaya la mort de son père. Comment, à la chasse, il a blessé une gazelle qui lui a échappé. Comment il a demandé à un ascète s’il avait vu cette gazelle et comment celui-ci n’a rien répondu. Comment il l’a outragé en déposant un serpent mort sur son épaule.  (= 28 ślokas) (cf. I,36)

  1. 46. Comment Śriṅgin a appris l’outrage fait à son père et comment il a maudit Parikṣit. Comment le père de Śriṅgin a fait prévenir le roi. Comment Takṣaka a soudoyé Kaśyapa. Comment un paysan qui ramassait du bois a tout entendu et rapporté l’entretien de Kaśyapa et de Takṣaka. Comment Takṣaka a mordu Parikṣit. Janamejaya prend la décision de se venger de Takṣaka.  (= 41 ślokas) (cf. I,37-38)

  1. 47. Janamejaya convoque les prêtres et les sacrifiants. On décide de rassembler les serpents et de les brûler au cours d’un sacrifice. Préparations du sacrifice. Un constructeur prévient qu’un brahmane se présentera qui empêchera le sacrifice d’arriver à son terme. On renforce la garde. Le sacrifice commence et les serpents, irrésistiblement appelés, tombent dans le feu.  (= 25 ślokas)

  1. 48. Nom des différents officiants. Takṣaka se réfugie chez Indra qui le rassure. Vāsuki demande à sa sœur d’envoyer d’urgence Āstika pour arrêter le sacrifice, comme l’a prévu Brahmā.  (= 26 ślokas)

  1. 49. Jaratkāru explique à Āstika les raisons de sa naissance. Comment Kadrū, la mère des serpents a maudit ses fils et les a condamnés à être brûlés au cours du sacrifice de Janamejaya. Comment Brahmā a annoncé la naissance d’Āstika. Comment Vāsuki a donné sa sœur à l’ascète Jaratkāru. Qu’Āstika accomplisse maintenant sa mission. Āstika rassure Vāsuki et se rend au sacrifice. Les gardes l’empêchent d’entrer.  (= 28 ślokas)

  1. 50. Āstika fait l’éloge du sacrifice.  (= 17 ślokas)

  1. 51. Janamejaya, émerveillé par les paroles d’Āstika, lui offre un vœu. Les prêtres lui conseillent d’attendre que Takṣaka soit tombé lui aussi dans le feu. Le sacrifice continue donc. Indra apparaît, mais il ne peut protéger Takṣaka qui tombe vers le feu. Janamejaya renouvelle son offre de vœu à Āstika. Celui-ci demande l’arrêt immédiat du sacrifice. Janamejaya, dépité, lui propose de choisir un autre vœu, mais Āstika est intraitable. Le sacrifice s’arrête.  (= 23 ślokas)

  1. 52. Nom des serpents tombés dans le feu.  (= 22 ślokas)

  1. 53. Takṣaka ne tombe pas dans le feu. Āstika l’encourage : “Tiens bon !”. Le sacrifice cesse. Janamejaya récompense les officiants et renvoie Āstika chez lui avec beaucoup d’honneurs. Les serpents félicitent Āstika et lui offrent un vœu. Il choisit que l’invocation de son nom protège de la morsure des serpents.  (= 36 ślokas)

 

(6) Généalogie : 54-61

1. 54. Śaunaka désire entendre le Mahābhārata que Vyāsa a récité durant les pauses du sacrifice des serpents. Histoire de Vyāsa. Né de Satyavatī et de l’ermite Parāśara sur une île de la Yamunā, il devient immédiatement adulte. Il met en forme les Veda. Il donne naissance à Dhṛtarāṣṭra, Pāṇḍu et Vidura. Janamejaya l‘accueille au sacrifice des serpents et lui demande de lui raconter l’histoire de ses ancêtres. Vyāsa demande à Vaiśampāyana, son disciple, de raconter cette histoire, telle qu’il l’a apprise de lui (= 24 ślokas)

 

Vaiśampāyana prend le relai de la narration

 

1. 55. Début du Mahābhārata, récité par Vaiśampāyana. A la mort de Pāṇḍu, les Pāṇḍava se retirent dans la forêt. Ils suscitent par leurs qualités la jalousie de Duryodhana, qui complote contre eux. Il essaie d’empoisonner Bhīma, l’enchaîne et le jette dans la Gaṅgā, le fait mordre par des serpents. Il essaie de faire périr les Pāṇḍava dans l’incendie de la maison de laque, mais ceux-ci en réchappent grâce à Vidura. Les Pāṇḍava habitent un an à Ekacakrā, prennent Draupadī pour épouse, puis retournent à Hāstinapura. Dhṛtarāṣṭra leur assigne la région de Khāṇḍava où ils habitent. Ils conquièrent la terre entière. Arjuna passe un an dans la forêt, conquiert Subhadrā, la sœur de Kṛṣṇa, reçoit d’Agni l’arc Gāṇḍīva. Maya construit la salle d’audience royale. Duryodhana gagne une partie de dés contre Yudhiṣṭhira avec l’aide du tricheur Śakuni, et l’envoie en exil durant treize années. Après ces treize années, Duryodhana lui dénie sa part d’héritage, et c’est la guerre. Après un terrible carnage, les Pāṇḍava retrouvent leur royaume.  (= 43 ślokas)

 1. 56. Après ce résumé, Vaiśampāyana se prépare à réciter l’histoire en détail. Eloge du Mahābhārata et récompenses attachées à sa lecture.  (= 33 ślokas)

 1. 57. Naissance de Vyāsa. Vasu Uparicara, roi de la lignée de Pūru, qui avait conquis le royaume de Cedi, se retire dans la forêt et pratique une sévère ascèse. Indra, qui craint pour sa place, essaye de le détourner de ses austérités. Il le félicite de la prospérité de Cedi, lui donne un char céleste, une guirlande qui ne se fane jamais, Vaijayantī, et un mât en bambou. Vasu plante ce mât en terre, orné de guirlandes et de rubans, et organise une fête en l’honneur d’Indra. Cette fête se perpétue sous le nom de Festival d’Indra. Vasu a cinq fils. Il épouse Girikā, fille de la rivière Śuktimatī. Un jour qu’il chasse, et que son épouse est dans une période favorable, sa semence s’échappe. Il la confie à un vautour, pour la rapporter à sa femme. Le vautour se bat avec un autre vautour et la semence tombe dans la Yamunā. Adrikā, une apsaras transformée en poisson par Brahmā, l’avale. Un pêcheur prend ce poisson, et retire de son ventre deux jumeaux humains, une fille et un garçon. Vasu Uparicara prend avec lui le garçon, qui deviendra le roi Matsya. La fille, Satyavatī, est laissée au pêcheur. Elle est belle, mais sent le poisson. Le pêcheur l’élève. Un jour, l’ermite Parāśara la voit et en tombe amoureux. Elle ne veut pas se donner à lui : les autres la verraient. Parāśara crée un brouillard épais. Elle lui représente qu’elle est vierge: qu’adviendrait-il d’elle, si elle perdait sa virginité ?. Parāśara l’assure qu’elle restera vierge après avoir satisfait son désir et lui offre un vœu : elle choisit de sentir bon. Et, le jour même, elle donne naissance à Vyāsa. Récit de la naissance des principaux héros. D’innombrables rois se sont réunis pour la guerre. (= 106 ślokas)

1. 58. Après que Rāma a détruit à vingt et une reprises tous les kṣatriya, leurs veuves eurent des fils avec les brahmanes. Les kṣatriya se multiplient de nouveau et règnent sur la terre. C’est un âge d’or. Mais les démons prennent naissance sur terre, quelques-uns naissent rois. Ils oppriment leurs sujets et se livrent à la destruction. La terre vient trouver Brahmā et lui demande secours. Brahmā demande alors aux dieux, aux gandharva, aux apsaras, de se réincarner partiellement sur terre. Les dieux sont d’accord, et demandent à Viṣṇu de donner l’exemple. (= 51 ślokas)

1. 59. Ainsi les dieux descendent sur terre et détruisent les démons. Origine des créatures. De Brahmā naissent six fils, les grands ṛṣi. De l’un d’eux, Marīci, naît Kaśyapa. Des treize filles de Dakṣa données en mariage à Kaśyapa, proviennent toutes les créatures. D’Aditi, les Āditya, le plus important étant Viṣṇu. De Diti, Hiraṇyakaśipu, dont descendent les Asuras Bali et Bāṇa. De Dānu, les Dānava. De Siṃhikā, Rāhu et d’autres démons. De Anāyus, des Asuras tels que Bala, Vīra, Vṛtra. De Kāla, des démons. De Krodhā, des êtres cruels. De Vinatā, Garuḍa et Aruṇa entre autres. De Kadrū, les serpents. De Muni, les gandharva. De Prāvā, des gandharva et les apsaras. De Kapilā, les brahmanes, les vaches, les gandharva et les apsaras.  (= 54 ślokas)

 1. 60. De Śiva naissent onze fils, les Rudra. D’Aṅgiras naissent trois fils, dont Bṛhaspati. D’Atri, de nombreux fils. De Pulatsya, les rākṣasa, les singes, les kinnara. De Pulaha, les daims, les lions, les tigres et les kimpuruṣa. De Kratu, des compagnons du soleil. Du pouce droit de Brahmā, naît Dakṣa, du pouce gauche, sa femme. Dakṣa engendre cinquante filles. Dix sont données à Dharma, vingt-sept à Soma, treize à Kaśyapa. Brahmā a un fils, Prajāpati, dont les huit fils sont les Vasu. Dharma sort du mamelon droit de Brahmā. Bhṛgu sort du cœur de Brahmā. Brahmā a deux autres fils, Dhātṛ et Vidhātṛ. L’origine des différents animaux.  (= 69 ślokas)

 1. 61. Les incarnations partielles. Comment les dieux, les Asuras, les rākṣasa, les gandharva se réincarnent partiellement dans les principaux protagonistes du Mahābhārata.  (= 102 ślokas)

 

(7) Les origines : 62-123

1. 62. Histoire de Śakuntalā. Eloge du roi Duḥṣanta.  (= 14 ślokas)

1. 63. Le roi Duḥṣanta part pour la chasse. Description de la chasse.  (= 26 ślokas)

 1. 64. Duḥṣanta pénètre dans une ravissante forêt. Il arrive à un ermitage et y entre. Description de l’ermitage de Kaṇva.  (= 42 ślokas)

 1. 65. Kaṇva est absent : sa fille, Śakuntalā reçoit le roi. Duḥṣanta interroge Śakuntalā. Elle raconte son histoire. Indra, effrayé des austérités de Viśvāmitra, envoie la nymphe Menakā le séduire. Menakā hésite : elle a peur d’une malédiction, mais elle obéira à Indra.  (=  42 ślokas)

 1. 66. Menakā séduit l’ascète Viśvāmitra. Ainsi naquit Śakuntalā, abandonnée par sa mère dès sa naissance. Kaṇva la recueille.  (=  17 ślokas)

 1. 67. Duḥṣanta séduit Śakuntalā et l’épouse sur le mode des gandharva. Śakuntalā lui fait promettre que son fils sera l’héritier direct du royaume. Duḥṣanta s’en va. Kaṇva, à son retour, approuve la conduite de Śakuntalā.  (=  33 ślokas)

 1. 68. Naissance du fils de Śakuntalā au bout de trois années. Il grandit et fait l’admiration de tous. Kaṇva envoie Śakuntalā et son fils chez Duḥṣanta pour réclamer leur droits. Śakuntalā présente son fils à Duḥṣanta, mais celui-ci ne la reconnaît pas et la chasse. Indignation et reproches de Śakuntalā. Eloge de l’épouse. Eloge de l’amour filial. Duḥṣanta persiste et se moque de Śakuntalā.  (= 80 ślokas)

 1. 69. Śakuntalā rappelle ses devoirs à Duḥṣanta. Eloge de la vérité. Une voix céleste confirme les paroles de Śakuntalā : cet enfant est bien son fils, qu’on l’appelle Bharata. Duḥṣanta accueille dignement Śakuntalā et son fils, et fait de ce dernier le prince héritier. La gloire de Bharata.  (= 51 ślokas)

 1. 70. Histoire de Yayāti. Résumé : Yayāti, un roi exemplaire, tombe soudain dans une vieillesse extrême. De ses cinq fils, seul le cadet Pūru accepte de prendre la vieillesse de son père. Il en est récompensé par l’accession à la royauté.  (= 46 ślokas)

 1. 71. Les Asuras ont pour chapelain Kāvya Uśanas, qui a le pouvoir de rappeler les morts à la vie. Ainsi les dieux sont-ils désavantagés dans leur combat avec les Asuras. Ils envoient Kaca, le fils de Bṛhaspati, comme disciple chez Kāvya Uśanas pour percer son secret. Kaca conquiert l’affection de Kāvya et de sa fille Devayānī. Les Asuras, comprenant le projet de Kaca, le tuent. A la demande de Devayānī, Kāvya le ressuscite. Les Asuras le tuent à nouveau, et font avaler ses cendres à Kāvya, mêlées à de l’alcool. Kāvya ne peut le rappeler à la vie, Kaca le tuerait en sortant de son ventre !. Devayānī insiste. Kāvya n’a d’autre solution que de transmettre son pouvoir à Kaca, afin que celui-ci, après l’avoir tué en sortant de son ventre, puisse le ressusciter. Kāvya Uśanas interdit solennellement l’alcool aux brahmanes. Après mille années, Kaca demande son congé à Kāvya.  (= 58 ślokas)

 1. 72. Devayānī lui demande de l’épouser. Kaca refuse : elle est devenue sa sœur, puisqu’il a habité le ventre de son père. Devayānī le maudit : il ne pourra utiliser lui-même le pouvoir qu’il a acquis. Kaca la maudit : elle n’épousera pas un brahmane. Kaca rejoint les dieux.  (= 23 ślokas)

 1. 73. Les dieux se réjouissent. Indra, fort de ce nouveau pouvoir, part affronter les Asuras. En route, par jeu, il disperse les vêtements de jeunes filles qui se baignent. Et Śarmiṣṭhā, la fille du roi des Asuras Vṛṣaparvan, prend par mégarde les vêtements de Devayānī. Dispute entre Devayānī et Śarmiṣṭhā. Śarmiṣṭhā fait tomber Devayānī dans un puits. Yayāti passe par là, et prend la main de Devayānī pour la tirer du puits. Devayānī rapporte à son père les paroles injurieuses de Śarmiṣṭhā à son égard.  (=  36 ślokas)

 1. 74. Kāvya plaide le pardon. Devayānī refuse de continuer à habiter dans la maison de Śarmiṣṭhā.  (=  12 ślokas)

 1. 75. Kāvya annonce au roi Vṛṣaparvan qu’il va le quitter s’il n’apaise pas la colère de Devayānī. Vṛśaparvan lui offre toutes ses richesses. Mais cela ne suffit pas : Devayānī exige que Śarmiṣṭhā lui soit donnée comme esclave. Vṛśaparvan accepte et Śarmiṣṭhā, pour sauver les siens, devient l’esclave de Devayānī.  (=  25 ślokas)

 1. 76. Un jour, Devayānī, Śarmiṣṭhā et leurs compagnes se divertissent dans la forêt. Passe Yayāti, au cours d’une partie de chasse. Les présentations sont faites. Devayānī demande à Yayāti de l’épouser : il a déjà pris sa main !. Yayāti remontre la différence de caste : il ne veut pas encourir la malédiction du père de Devayānī. Celle-ci se fait forte d’obtenir le consentement de son père. Kāvya Uśanas donne sa fille à Yayāti. Il lui recommande de ne pas conduire Śarmiṣṭhā dans son lit.  (=  35 ślokas)

 1. 77. Yayāti regagne sa ville avec Devayānī. Il installe Śarmiṣṭhā à l’écart. Il donne un fils à Devayānī. Śarmiṣṭhā lui demande de lui permettre d'accomplir son devoir de femme et de lui donner également un fils. Yayāti cède, Śarmiṣṭhā a un fils.  (=  27 ślokas)

 1. 78. Devayānī demande qui est le père de cet enfant. Śarmiṣṭhā répond que c’est un homme pieux. Devayānī a deux fils avec Yayāti, Yadu et Turvasu, Śarmiṣṭhā trois, Dhruyu, Anu et Pūru. Un jour, Yayāti et Devayānī se promènent : ils rencontrent les enfants de Śarmiṣṭhā. Devayānī demande qui est leur père, et ils montrent Yayāti. Devayānī, offensée, retourne chez son père, suivie par Yayāti. Kāvya maudit Yayāti et le condamne à une vieillesse immédiate. Yayāti plaide, mais la malédiction ne peut être reprise. Tout au plus pourra-t-il échanger sa vieillesse avec l’un de ses fils.  (=  41 ślokas)

 1. 79. Yayāti essaye en vain de persuader ses fils l’un après l’autre, d’échanger leur jeunesse contre sa vieillesse, pour une période de mille ans, afin qu’il puisse encore jouir des plaisirs de la vie. Ils refusent et Yayāti écarte leur descendance du royaume. Le cadet, Pūru, accepte. Sa descendance régnera sur le royaume.  (=  30 ślokas)

 1. 80. Yayāti redevient jeune, règne et parcourt les domaines du plaisir. Au bout de mille ans, il rend sa jeunesse à son fils et lui donne le royaume. Les brahmanes protestent : ce n’est pas l’aîné !. Yayāti explique que ses aînés lui ont désobéi : seul Pūru s’est montré un fils fidèle. Ainsi, le royaume lui revient de droit.  (=  27 ślokas)

 1. 81. Yayāti se retire dans la forêt et se livre pendant mille ans à des austérités.  (= 16  ślokas)

 1. 82. A sa mort, il monte au ciel où il séjourne longtemps dans les différents paradis. A Indra qui l’interroge, il rapporte les conseils qu’il a donnés à son fils.  (=  13 ślokas)

 1. 83. Mais Yayāti se vante de ses mérites. Indra le chasse du ciel. Yayāti demande de tomber parmi des hommes de bien. Aṣṭaka le voit tomber et lui demande qui il est.  (=  13 ślokas)

 1. 84. Yayāti explique les raisons de sa chute. Il montre qu’il faut savoir être indifférent à son sort. Il raconte son séjour dans les différents paradis et sa chute.  (=  21 ślokas)

 1. 85. Aux questions d’Aṣṭaka, Yayāti explique ce qui se passe après la chute et comment l’homme se réincarne. Il met Aṣṭaka en garde contre l’orgueil.  (=  27 ślokas)

 1. 86. Yayāti expose les qualités requises aux quatre stades de la vie. Les différentes sortes d’ermites.  (=  17 ślokas)

 1. 87. Les mérites du renonçant. Aṣṭaka offre à Yayāti les mondes célestes qui lui reviennent. Yayāti refuse : un roi n’accepte pas de cadeaux. Pratardana fait de même et Yayāti refuse.  (=  18 ślokas)

 1. 88. Vasumanas offre à Yayāti les mondes qui lui reviennent contre un brin d’herbe. Yayāti refuse. Śibi offre à Yayāti les mondes qui lui reviennent. Yayāti refuse. Cinq chars d’or apparaissent. Ils y montent tous les cinq et gagnent le ciel. Le char de Śibi les dépasse tous : c’est normal, c’est le plus généreux. Yayāti se fait reconnaître de ses petits-fils.  (=  26 ślokas)

 1. 89. Généalogie des Pāṇḍava de Pūru à Saṃvaraṇa. Durant le règne de Saṃvaraṇa de nombreux désastres se produisent. Attaqué par ses ennemis, Saṃvaraṇa fuit et se réfugie dans la forêt. Il prend Vasiṣṭha comme chapelain et reconquiert son royaume. Généalogie de Saṃvaraṇa à Śāṃtanu.  (= 55  ślokas)

 1. 90. Généalogie de Dakṣa à Śāṃtanu. Résumé des événements récents. Naissance de Bhīṣma et de Vyāsa, de Citrāṅgada et de Vicitravīrya. Mort sans enfants de Citrāṅgada et de Vicitravīrya. On fait appel à Vyāsa qui engendre Pāṇḍu, Dhṛtarāṣṭra et Vidura. Dhṛtarāṣṭra épouse Gāndhārī et en a cent fils. Pāṇḍu a deux femmes, Kuntī et Mādrī. Pāṇḍu, en chassant, tue un couple de gazelles qui s’accouplaient. Maudit par elles, il mourra s’il s’unit à une femme. Kuntī, à la demande de Pāṇḍu, lui procure trois fils : Yudhiṣṭhira avec Dharma, Bhīma avec Vāyu et Arjuna avec Indra. Mādrī lui procure deux fils, Nakula et Sahadeva, avec les Aśvin. Pāṇḍu veut coucher avec Mādrī et tombe mort. Mādrī monte sur son bûcher funéraire. Descendance des Pāṇḍava jusqu’aux petits-fils de Janamejaya.  (=  96 ślokas)

 1. 91. Histoire de Mahābhiṣa et naissance de Bhīṣma. Mahābhiṣa, un roi de la lignée d’Ikṣvāku, est monté au ciel. Gaṅgā vient saluer Brahmā, quand le vent soulève sa jupe. Tout le monde détourne le regard, sauf Mahābhiṣa. Brahmā le condamne à retourner sur terre : il choisit Pratīpa pour père. Gaṅgā rencontre les Vasu, abattus : ils ont été maudits par Vasiṣṭha, condamnés à renaître dans une matrice humaine. Ils demandent à Gaṅgā d’être leur mère et de les enfanter avec Śāṃtanu, le futur fils de Pratīpa. Elle devra les jeter dans l’eau au fur et à mesure qu’ils naîtront, afin qu’ils ne restent pas trop longtemps sur terre. Gaṅgā demande qu’un fils au moins puisse être épargné pour Śāṃtanu. Ils acceptent à condition que ce fils reste sans enfant.  (=  22 ślokas)

 1. 92. Pratīpa fait ses dévotions au bord de la Gaṅgā. Gaṅgā prend forme humaine, s’assied sur sa cuisse droite, se présente comme une créature céleste et lui demande de l’aimer. Pratīpa refuse : la cuisse droite est la place d’une belle-fille, pas celle d’une maîtresse. Elle épousera donc son fils à naître. Gaṅgā accepte, mais ce fils ne devra pas connaître son origine, ni poser de questions sur ce qu’elle fera. Naissance de Śāṃtanu, réincarnation de Mahābhiṣa. Pratīpa lui annonce qu’une créature céleste viendra l’aimer. Śāṃtanu devient roi. Un jour, en chassant sur les bords de la Gaṅgā, il voit une créature splendide et en tombe amoureux. Celle-ci accepte d’être à lui, à condition qu’il ne pose aucune question sur qui elle est ni sur ce qu’elle pourrait faire et qu’il ne proteste pas. Ainsi Gaṅgā devient la femme de Śāṃtanu, et c’est la passion entre eux. Elle a sept fils, et jette chacun d’eux à sa naissance dans la Gaṅgā en disant “Je te fais une faveur”. Śāṃtanu, lié par sa promesse, n’ose rien demander. A la naissance du huitième, Śāṃtanu proteste : “Ne le tue pas !”. Gaṅgā lui dit qu’il pourra garder ce fils, mais qu’elle devra le quitter : il a rompu le pacte. Elle lui explique pourquoi elle faisait cela.  (=  55 ślokas)

 1. 93. La malédiction des Vasu. Vasiṣṭha avait obtenu Surabhī, la vache qui exauce les désirs, comme vache sacrificielle. La femme du Vasu Dyaus, un jour, aperçoit Surabhī, et la réclame pour son amie Jitavatī, la fille du roi Uśīnara. Dyaus vole la vache. Vasiṣṭha maudit les Vasu et les condamne à renaître sous forme humaine. Les Vasu plaident avec Vasiṣṭha, qui tempère sa malédiction : les Vasu auront une malédiction de courte durée, sauf Dyaus, qui vivra longtemps parmi les hommes et ne connaîtra pas de femme. Gaṅgā avait accepté d’être la mère des Vasu réincarnés, et d’abréger leur existence mortelle en les jetant dans l’eau à leur naissance. Gaṅgā disparaît en emmenant son fils.  (=  46 ślokas)

 1. 94. Eloge de Śāṃtanu. Un jour, Śāṃtanu s’étonne de voir que les eaux de la Gaṅgā sont particulièrement basses. Il voit un jeune homme qui arrête les eaux avec les flèches de son arc. Le roi ne reconnaît pas son fils, qui disparaît. Gaṅgā se montre à lui avec Bhīṣma, et le lui fait reconnaître comme son fils. Śāṃtanu ramène Bhīṣma dans sa ville et le nomme prince héritier. Le renoncement de Bhīṣma. Śāṃtanu, un jour, voit une jeune fille au parfum extraordinaire : il en tombe amoureux, et la demande à son père, le roi des pêcheurs. Celui-ci pose une condition : que le fils qui naîtra d’elle soit roi et que personne d’autre n’hérite du royaume. Śāṃtanu refuse mais perd goût à l’existence. Interrogé par Bhīṣma sur les raisons de sa tristesse, il répond qu’il s’inquiète de n’avoir qu’un seul fils. Un ministre rapporte à Bhīṣma les conditions posées par le roi des pêcheurs. Bhīṣma va le trouver, et accepte que le fils à naître de Satyavatī soit roi à sa place. Le roi des pêcheurs argue que les fils de Bhīṣma pourraient ne pas tenir sa promesse, et Bhīṣma fait vœu de chasteté. Il ramène Satyavatī à Hāstinapura.  (=  94 ślokas)

 1. 95. Śāṃtanu a deux fils avec Satyavatī, Citrāṅgada et Vicitravīrya. A la mort de Śāṃtanu, Bhīṣma installe Citrāṅgada roi. Celui-ci se bat pendant trois ans avec son homonyme, le gandharva Citrāṅgada, qui le tue. Vicitravīrya est installé sur le trône encore enfant, sous la régence de Bhīṣma.  (=  14 ślokas)

 1. 96. Les filles du roi de Kāśi, Ambā, Ambikā et Ambālikā ont réuni les rois pour se choisir un époux. Bhīṣma s’y rend et déclare qu’il va les enlever toutes les trois : que les rois s’y opposent !. Il les charge dans son char et s’en va. Les rois le poursuivent et engagent la bataille, mais ils sont défaits. Śālva défie Bhīṣma. Combat entre Bhīṣma et Śālva. Bhīṣma tue les chevaux et le cocher de Śālva, et lui laisse la vie sauve. Bhīṣma donne les trois princesses de Kāśi à son frère pour qu’il les épouse. Ambā lui révèle qu’elle aime Śālva et est aimée de lui : c’est lui qu’elle devait choisir. Bhīṣma la laisse partir. Ambikā et Ambālikā épousent Vicitravīrya. Peu de temps après, celui-ci meurt d’épuisement.  (=  59 ślokas)

 1. 97. Satyavatī demande à Bhīṣma d’assurer la descendance de son frère et de donner des enfants à ses épouses. Mais Bhīṣma ne peut renoncer à son vœu de chasteté.  (=  26 ślokas)

 1. 98. Bhīṣma explique que les épouses des kṣatriya se sont tournées vers les brahmanes pour avoir des enfants, après que Rāma les a tous exterminés. Il raconte l’Histoire de Dīrghatamas. Le ṛṣi Utathya a une ravissante épouse, Mamatā, dont son frère Bṛhaspati est amoureux. Alors qu’elle est enceinte, Bṛhaspati la séduit, mais l’enfant dans son sein lui dit : “Ta semence a été versée en vain, la place est prise !”. Bṛhaspati le maudit et le condamne à de longues ténèbres, d’où son nom : Dīrghatamas. Dīrghatamas a des enfants, qui, quand il devient vieux, l’abandonnent sur un tronc au milieu de la Gaṅgā. Il est recueilli par le roi Balin, sans descendance, qui lui demande de lui procurer des enfants avec son épouse Sudeṣnā. Mais celle-ci, le trouvant vieux et aveugle, lui envoie sa servante, dont il a onze enfants. Balin réclame ces enfants, mais Dīrghatamas lui explique que ce ne sont pas les fils de Sudeṣnā, mais ceux d’une servante. Balin envoie encore Sudeṣnā trouver Dīrghatamas, et, cette fois-ci, elle aura un fils, le prince Aṅga. Ainsi les brahmanes peuvent donner des fils aux kṣatriya.  (=  33 ślokas)

 1. 99. Naissance de Dhṛtarāṣṭra et de Pāṇḍu. Satyavatī révèle à Bhīṣma comment elle a eu un fils, Vyāsa, avec l’ascète Parāśara. Celui-ci peut assurer la descendance de Vicitravīrya, c’est aussi un demi-frère de Vicitravīrya. Bhīṣma approuve. Vyāsa, sentant que sa mère a besoin de lui, arrive. Satyavatī lui explique ce qu’elle attend de lui. Vyāsa accepte de donner des fils à son demi-frère et demande qu’Ambikā et Ambālikā se soumettent à une préparation d’un an. Mais Satyavatī est pressée et demande à Vyāsa de le faire sur le champ. Satyavatī persuade les reines d’accepter.  (=  49 ślokas)

 1. 100. Vyāsa s’approche d’Ambikā, mais celle-ci ne peut supporter sa vue et ferme les yeux. Vyāsa annonce à Satyavatī que le fils qui naîtra, Dhṛtarāṣṭra, sera aveugle. Celle-ci se désespère : un aveugle ne peut être roi!. Elle prie Vyāsa de donner un fils à Ambālikā. Celle-ci pâlit à sa vue. Vyāsa annonce que le fils qui naîtra, Pāṇḍu, sera albinos. Satyavatī demande à Ambikā de recevoir Vyāsa à nouveau, mais celle-ci envoie une servante à sa place. Et ainsi, naît Vidura, réincarnation de Dharma maudit par Māndavya.  (=  30 ślokas)

 1. 101. Histoire de Māṇḍavya. Māṇḍavya est un ascète adonné à des austérités farouches. Un jour, des voleurs, poursuivis par les soldats du roi, se cachent dans son ermitage. Les soldats interrogent Māṇḍavya qui ne répond rien. Aussi, quand les soldats trouvent les voleurs et leur butin, ils pensent que Māṇḍavya est leur complice. Le roi le condamne à être empalé. Māṇḍavya reste en vie. Le roi apprend que Māṇḍavya est un ascète renommé et le fait désempaler, mais il est impossible de retirer le pal. On le coupe donc de façon qu’il ne dépasse pas, et Māṇḍavya part ainsi. Il va trouver Dharma et lui demande pour quelle faute il a été puni : pour avoir enfoncé une paille dans une mouche quand il était enfant !. Māṇḍavya trouve le châtiment disproportionné à la faute, et maudit Dharma : celui-ci devra se réincarner sous forme humaine.  (=  28 ślokas)

 1. 102. Le royaume des Kuru prospère sous la conduite de Bhīṣma. Pāṇḍu devient roi.  (=  23 ślokas)

 1. 103. La prise de bandeau de Gāndhārī. Bhīṣma obtient la main de Gāndhārī, la fille de Subala, pour Dhṛtarāṣṭra. Celle-ci, apprenant que Dhṛtarāṣṭra est aveugle, met un bandeau sur ses yeux, qu’elle jure de ne jamais enlever.  (=  17 ślokas)

 1. 104. Naissance de Karṇa. Kuntī, la fille de Śūra, est confiée au roi Kuntibhoja. Elle accueille avec perfection l’irascible ascète Durvāsas, qui lui accorde un vœu : elle pourra, à sa guise, avoir un fils du dieu qu’elle invoquera. Kuntī, par curiosité, invoque le soleil, qui lui donne un fils, Karṇa, et restaure sa virginité. Kuntī abandonne Karṇa, qui est recueilli par le sūta Adhiratha. Karṇa était né avec cuirasse et boucles d’oreilles. Un jour, Indra, déguisé en brahmane, les lui réclame : Karṇa n’hésite pas et se les arrache du corps pour les lui donner. Indra lui donne une épée qui tuera celui contre lequel il la lancera, quel qu’il soit.  (=  21 ślokas)

 1. 105. Pāṇḍu épouse Kuntī. Il épouse aussi Mādrī, fille du roi des Madra. Pāṇḍu défait les rois voisins, les autres se soumettent, il agrandit le royaume et accumule le butin et les tributs. Il est reçu triomphalement à Hāstinapura.  (= 27 ślokas)

 1. 106. Le butin est partagé entre Bhīṣma, Vidura, Satyavatī et sa mère. Puis il part chasser dans la forêt. Vidura épouse la fille de Devaka.  (= 14  ślokas)

 1. 107. Naissance des fils de Dhṛtarāṣṭra. Vyāsa avait accordé à Gāndhārī d’avoir cent fils. Elle porte ses enfants pendant deux ans, puis met à grand peine au monde une boule de chair informe. Elle se prépare à la jeter, mais Vyāsa intervient : qu’elle l’arrose d’eau froide. La boule de chair se sépare alors en cent parties que l’on place dans des pots de terre remplis de beurre clarifié, et que l’on brisera en temps utile. Dhṛtarāṣṭra précise que c’est le fils de Pāṇḍu qui sera roi. A la naissance du premier fils, Duryodhana, des présages affreux se font entendre. Vidura conseille de l’abandonner, pour le salut de la dynastie, mais Dhṛtarāṣṭra refuse. En un mois, naissent les cent fils de Dhṛtarāṣṭra, et une fille, Duḥśalā. Naissance de Yuyutsu, fils de Dhṛtarāṣṭra et d’une servante.  (= 37  ślokas)

 1. 108. Nom des cent fils de Dhṛtarāṣṭra.  (=  18 ślokas)

 1. 109. Malédiction de Pāṇḍu et naissance des Pāṇḍava. Pāṇḍu tue à la chasse un daim en train de s’accoupler. Le daim est un ermite déguisé, il blâme Pāṇḍu de n’avoir pas attendu la fin de l’accouplement et le maudit : il trouvera la mort s’il s’accouple avec une femme. Et la femme avec qui il s’accouplera le suivra sur le bûcher funéraire.  (= 31 ślokas)

 1. 110. Pāṇḍu renonce au trône, se retire dans la forêt, et précise son programme d’austérités. Kuntī et Mādrī le suivent. Pāṇḍu erre de place en place en remontant vers le nord.  (= 45 ślokas)

 1. 111. Des ermites le dissuadent de remonter plus au nord, les femmes ne pourraient suivre. Pāṇḍu veut continuer, il a conscience de son indignité car il n’a pas d’enfants, ses ancêtres resteront sans descendance et il ne pourra gagner le ciel. Les ermites lui assurent qu’il aura des fils. Pāṇḍu s’en ouvre à Kuntī. Il passe en revue les douze sortes de fils, six légitimes, six illégitimes. Il raconte l’Histoire de Śāradaṇḍāyanī. Cette femme noble, pour procurer un fils à son époux, se tenait à un carrefour et choisissait un brahmane de passage. Elle a ainsi eu trois fils. Que Kuntī en fasse autant.  (=  36 ślokas)

 1. 112. Kuntī proteste. Elle lui raconte l’Histoire de Vyuṣitāśva. C’est un roi remarquable, il a vaincu tous les rois de la terre et offert un sacrifice du cheval. Fou d’amour pour sa femme Bhadrā Kākṣivatī, il meurt d’épuisement. Bhadrā, sans enfants, se désespère et invoque son mari défunt. La voix de son mari lui enjoint de se préparer à le recevoir : il lui donnera un fils !. Elle lui obéit et ainsi elle met au monde sept fils. Pāṇḍu peut en faire autant, par la force de son ascèse.  (= 34 ślokas)

 1. 113. Histoire de Śvetaketu. Autrefois, lui répond Pāṇḍu, les femmes allaient à leur guise, et prenaient leur plaisir comme elles voulaient. Śvetaketu est un ermite, fils d’Uddālaka. Un jour, devant lui, un brahmane prend la main de sa mère et lui dit : “Allons”. Śvetaketu est indigné, mais son père le calme : c’est la loi, les femmes sont libres, comme le sont les vaches. Śvetaketu n’est pas d’accord, et promulgue la nouvelle loi, que l’on suit aujourd’hui : une femme infidèle à son époux encourt la même peine que pour un avortement, de même un homme qui séduit une femme mariée ou une femme qui refuse d’avoir un enfant quand son mari le lui demande. Le roi Kalmāṣapāda a eu un fils de Vasiṣṭha, et lui-même est né de Vyāsa. Il supplie Kuntī de lui obéir et d’avoir pour lui un fils avec un brahmane. Kuntī lui révèle le vœu que lui a accordé Durvāsas : elle peut invoquer un dieu à sa guise et avoir un enfant de lui. Pāṇḍu lui demande d’invoquer Dharma.  (= 43 ślokas)

 1. 114. Elle invoque Dharma, et en a un fils, Yudhiṣṭhira. Une voix lui annonce que son fils sera un roi irréprochable. Puis, à la demande de Pāṇḍu qui veut un fils fort, elle invoque Vāyu et en a Bhīma. La voix proclame : “Il sera fort parmi les forts”. Et de fait, peu de temps après sa naissance, Bhīma, en tombant, fracasse une montagne. Duryodhana naît le même jour que Bhīma. Pāṇḍu pense à Indra, pour obtenir un fils supérieur, demande à Kuntī de se purifier durant une année, et se livre lui-même a des austérités terribles. Indra lui promet de lui donner un fils qui détruira tous ses ennemis. Kuntī invoque alors Indra et en a Arjuna. La voix annonce les exploits futurs d’Arjuna. Les dieux, les ṛṣi, les gandharva, les apsaras (Liste de 35 Apsaras), les serpents se réjouissent et lui rendent hommage. Pāṇḍu veut d’autres fils, mais Kuntī estime que trois suffisent.  (=  66 ślokas)

 1. 115. Mādrī demande à Pāṇḍu de persuader Kuntī de la faire profiter de son vœu de façon qu’elle puisse aussi avoir des enfants. Pāṇḍu le demande à Kuntī, qui assiste Mādrī. Celle-ci fait appel aux Aśvin et en a deux jumeaux, Nakula et Sahadeva. Pāṇḍu demande de nouveau à Kuntī de laisser Mādrī avoir un fils. Kuntī refuse : elle avait dit : “pour cette fois” et Mādrī en a profité pour avoir des jumeaux ! (=  28 ślokas)

1. 116. Au printemps, Pāṇḍu, seul dans la forêt avec Mādrī, ne peut résister à sa beauté et la prend, malgré ses objurgations. Il meurt. Kuntī fait à Mādrī des reproches mêlés d’envie. Mādrī confie ses enfants à Kuntī : elle monte sur le bûcher funéraire de Pāṇḍu.  (= 31 ślokas)

 1. 117. Les ermites accompagnent Kuntī et les enfants à Hāstinapura, avec les corps de Pāṇḍu et de Mādrī. Toute la ville sort pour les accueillir. Un des ermite présente les Pāṇḍava à Bhīṣma, à Vidura et à Dhṛtarāṣṭra, explique leur naissance et raconte la mort de Pāṇḍu. Il demande que les rites funéraires soient accomplis pour Pāṇḍu et Mādrī. Puis les ermites disparaissent soudainement, à l’étonnement général.  (=  33 ślokas)

 1. 118. Dhṛtarāṣṭra ordonne des funérailles solennelles pour Pāṇḍu. Description des cérémonies.  (=  30 ślokas)

 1. 119. Cérémonie du śrāddha. Vyāsa annonce des temps troublés. Satyavatī se retire dans la forêt avec Ambikā et Ambālikā. Elles se livrent toutes trois à des austérités sévères, et meurent, quand leur temps est venu. Les Pāṇḍava sont élevés avec leurs cousins. Bhīma fait des tas de misères à ses cousins en jouant avec eux : il est si fort !. Duryodhana décide de noyer Bhīma. Il profite de son sommeil au bord de la Gaṅgā, l’enchaîne et le jette à l’eau. Bhīma rompt ses chaînes et sort de l’eau. Une autre fois, Duryodhana fait mordre Bhīma endormi par des cobras. Mais les crocs des serpents n’arrivent pas à percer la peau de Bhīma. Bhīma se réveille, et tue les serpents. Duryodhana verse un poison violent dans la nourriture de Bhīma, mais Bhīma est tellement coriace que le poison est sans effet. Duryodhana, Karṇa et Śakuni font ainsi plusieurs tentatives, sans succès. Sur les conseils de Vidura, les Pāṇḍava ne disent rien. Dhṛtarāṣṭra engage Kṛpa comme précepteur.  (= 43 ślokas)

 1. 120. Histoire de Kṛpa. Le fils du brahmane Gautama, Śaradvant, est né flèches en mains. De fait il s’intéresse plus aux armes qu’au veda. Indra, inquiet des pouvoirs de Śaradvant, envoie l’apsaras Jālapadī le séduire. Śaradvant est émerveillé, laisse tomber arc et flèches, mais il résiste à la tentation et se sauve. Sa semence s’échappe, sans qu’il s’en aperçoive, et tombe sur un roseau où elle se divise en deux : ainsi naîtront les jumeaux Kṛpa et Kṛpī. Śāṃtanu, en chassant, trouve les jumeaux et les adopte. Śaradvant les retrouve, fait connaître leur origine au roi, et enseigne à Kṛpa le métier des armes. Ainsi Kṛpa, à son tour, enseigne le métier des armes aux Pāṇḍava, aux Kaurava et aux Vṛṣṇi et à d’autres.  (=  21 ślokas)

 1. 121. Histoire de Droṇa. Le brahmane Bharadvāja aperçoit l’apsaras Ghṛtācī en train de se baigner. Sa semence s’échappe et il la recueille dans un baquet. Ainsi naîtra Droṇa. Droṇa étudie chez Agniveśya qui lui transmet l’arme d'Agni. Pṛṣata, ami de Bharadvāja, a un fils, Drupada, qui devient ami de Droṇa. Droṇa épouse Kṛpī et a un fils, Aśvatthāmā. Droṇa va trouver Rāma et obtient de lui ses armes et tous les secrets et formules concernant les armes.  (= 23  ślokas)

 1. 122. Droṇa va trouver Drupada et l’appelle “mon ami”. Drupada le rabroue : un roi n’a pas n’importe qui pour ami, surtout pas un brahmane pauvre. Droṇa est furieux, mais ne dit rien. Il va à Hāstinapura et rencontre les princes qui jouaient au palet : le palet tombe dans un puits et ils n’arrivent pas à l’en retirer. Droṇa se moque d’eux : il perce le palet d’une flèche, puis la flèche d’une autre flèche et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il n’ait plus qu’à retirer le tout. Les princes, émerveillés, ne savent comment le remercier : il leur demande de parler de lui à Bhīṣma. Bhīṣma fait venir Droṇa et l’interroge. Droṇa raconte ses déboires avec Drupada. Bhīṣma l’engage comme maître d’armes. Droṇa demande à ses élèves de lui promettre de l’aider à réaliser son dessein secret, quand ils auront maîtrisé la science des armes ; seul Arjuna promet. Droṇa les enseigne, ainsi que Karṇa, en même temps que d’autres princes venus des royaumes voisins.  (= 47 ślokas)

 1. 123. Arjuna est en train de manger quand le vent éteint sa lampe : il continue à manger dans le noir, sans difficulté. Comprenant ainsi l’aide que donne la pratique, il s’entraîne à tirer à l’arc de nuit. Droṇa le félicite et lui promet d’en faire un archer insurpassable. Il entraîne les princes à toutes sortes de combat. Histoire d’Ekalavya. Ekalavya, prince des Niṣāda demande à être enseigné par Droṇa, mais celui-ci refuse (les Niṣāda sont ennemis des Kaurava). Ekalavya façonne une statue d’argile à l’image de Droṇa, qu’il traite comme un maître, s’entraîne avec foi et discipline et acquiert ainsi la maîtrise des armes. Un jour les princes vont chasser. Leur chien découvre Ekalavya et se met à aboyer. Ekalavya lui tire sept flèches d’un seul coup dans la gueule. Lorsque les Pāṇḍava voient ce coup de maître, ils vont trouver Ekalavya qui se présente comme un élève de Droṇa. Arjuna rappelle à Droṇa sa promesse d’en faire un archer insurpassable : et pourtant Ekalavya semble l’emporter sur lui !. Droṇa et Arjuna vont trouver Ekalavya : celui-ci se déclare élève de Droṇa. Droṇa alors réclame ses honoraires : qu’Ekalavya lui donne son pouce droit. Ce qu’il fait sans hésiter, mais il cesse d’être un archer incomparable. Duryodhana supporte difficilement l’excellence de Bhīma et d’Arjuna. Le concours de tir. Droṇa organise un concours : il place un oiseau dans un arbre, et les fait viser tout à tour. Il les interroge sur ce qu’ils voient en visant. Tous répondent qu’ils voient la cible, et l’arbre, et le reste. Droṇa les écarte. Seul Arjuna ne voit que la tête de l’oiseau. Tire, lui dit Droṇa, et l’oiseau tombe, la tête coupée. Un autre jour, Droṇa prend un bain et est attaqué par un crocodile. Délivrez-moi, dit-il à ses élèves. Arjuna tue le crocodile de ses flèches avant que les autres aient eu le temps de réagir. Droṇa donne à Arjuna l’arme “Tête de Brahmā” et la manière de s’en servir : il ne doit jamais l’utiliser contre un homme, elle brûlerait le monde.  (=  78 ślokas)

 

(8) La maison de laque : 124-138

1. 124. Droṇa organise une séance publique où ses élèves pourront montrer leur talent. Préparation de la séance, assistance, entrée des princes, démonstrations, applaudissements. Duryodhana et Bhīma s’affrontent à la massue. (=  33 ślokas)

 1. 125. L’assistance prend parti pour l’un ou pour l’autre. Droṇa demande à Aśvatthāmā de stopper le combat : il a peur qu’il dégénère. Il fait entrer Arjuna, sous les applaudissements de la foule. Celui-ci fait une démonstration de ses armes divines et montre son excellence à toutes sortes d’armes. A la fin du spectacle, Duryodhana et ses frères bloquent la sortie de l’arène. (= 32 ślokas)

  1. 126. Karṇa fait son entrée et défie Arjuna : quoique tu aies fait, je peux faire mieux. Karṇa fait une démonstration éblouissante et Duryodhana le félicite d’avoir rabaissé l’orgueil d’Arjuna. Karṇa réclame de se battre en duel avec Arjuna. Après un échange verbal peu amène, ils se préparent au combat. Le soleil éclaire Karṇa en plein et laisse Arjuna à l’ombre. Kuntī s’évanouit en voyant ses deux fils prêts à se battre. Droṇa demande aux combattants de se présenter l’un à l’autre. Karṇa baisse la tête : il n’est pas noble !. Duryodhana intronise Karṇa roi des Aṅga, et la consécration royale se fait sur le champ. Duryodhana demande à Karṇa son amitié en échange. (= 39  ślokas)

  1. 127. Le cocher Adhiratha vient féliciter son fils Karṇa. Bhīma se moque de Karṇa : “Fils de cocher, tu n’as aucun droit de te battre contre un noble! Tiens t’en à ton fouet!”. Duryodhana plaide pour Karṇa : les mystères de la naissance restent souvent inexpliqués : comment une biche donnerait-elle naissance à un tigre, avec sa cuirasse d’or et ses boucles d’oreille ?. Le soleil se couche, et Duryodhana sort de l’arène avec Karṇa. (=  24 ślokas)

  1. 128. Droṇa demande ses honoraires à ses élèves : capturez Drupada et amenez-le moi !. C’est vite chose faite. Droṇa dit à Drupada : “Une fois de plus, j’implore ton amitié. Je te donne la moitié de ton royaume : ainsi, rois tous les deux, nous pourrons être amis”. Drupada accepte de mauvais cœur et prépare sa vengeance. (= 18  ślokas)

  1. 129. Duryodhana, Karṇa et Śakuni continuent de comploter contre Bhīma et Arjuna. Les citoyens veulent Yudhiṣṭhira pour roi. Duryodhana vient trouver Dhṛtarāṣṭra. Si Yudhiṣṭhira devient roi, son fils le deviendra aussi et les Kaurava seront définitivement écartés du royaume : Que Dhṛtarāṣṭra prenne les mesures nécessaires. (= 18  ślokas)

  1. 130. Dhṛtarāṣṭra ne voit pas le moyen d’écarter Yudhiṣṭhira du trône : les alliés de Pāṇḍu lui sont fidèles. Duryodhana rétorque qu’il a déjà en main le trésor et les ministres : il suffit d’écarter les Pāṇḍava et de les envoyer à Vāraṇāvata. Une fois qu’ils seront éloignés, il se fait fort de prendre le royaume. Dhṛtarāṣṭra se demande comment vont réagir Bhīṣma, Vidura, Droṇa et Kṛpa. Duryodhana le rassure. (=  20 ślokas)

  1. 131. Dhṛtarāṣṭra fait courir des bruits auprès des Pāṇḍava sur la beauté de Vāraṇāvata et de son festival de Śiva, et les engage à s’y rendre et à l’y représenter. Ils partent avec la bénédiction de leurs proches. (=  18 ślokas)

  1. 132. Duryodhana envoie de toute urgence son confident Purocana à Vāraṇāvata, avec mission de construire une maison hautement inflammable, richement meublée pour y loger les Pāṇḍava et Kuntī. Une fois qu’ils seront au lit, qu’il y mette le feu. Purocana part exécuter sa mission. (=  19 ślokas)

  1. 133. Vidura et les gens de la ville accompagnent les Pāṇḍava sur le chemin. Ils protestent contre leur exil et se plaignent de la conduite de Dhṛtarāṣṭra. Mais Yudhiṣṭhira leur remontre qu’il faut toujours obéir au roi, et les renvoie chez eux. Vidura, avant de les quitter, explique aux Pāṇḍava qu’il est une arme qui n’est pas faite de fer, mais qui pénètre dans les corps : cette arme, qui détruit les sous-bois et la rosée, ne détruit pas la taupe dans son trou. Qu’ils soient sur leur garde ! (= 30  ślokas)

 1. 134. Les citoyens de Vāraṇāvata accueillent dignement les Pāṇḍava. Purocana les reçoit, et, au bout de dix jours, les emmène dans la maison qu’il a fait construire pour eux. Yudhiṣṭhira sent l’odeur de la laque et comprend qu’il s’agit d’un piège et que Duryodhana cherche à les faire périr. Il décide de faire semblant de rien, pour ne pas donner l’alerte à Duryodhana. Les Pāṇḍava sont isolés et sans le sou : il vaut mieux que Duryodhana les croit morts. (=  28 ślokas)

  1. 135. Un sapeur se présente à point, envoyé par Vidura. Il demande ses instructions à Yudhiṣṭhira, après s’être fait reconnaître par un mot de passe. Yudhiṣṭhira fait creuser un trou au milieu de la maison, soigneusement dissimulé. Ils dorment la nuit dans ce trou, mènent le jour une existence normale, pour endormir la méfiance de Purocana. (=  21 ślokas)

  1. 136. Au bout d’une année, Yudhiṣṭhira pense que Purocana les croit parfaitement confiants et se prépare à agir : il est temps de fuir. Kuntī offre une fête pour les brahmanes et leurs femmes. S’y trouve une femme de Niṣāda avec ses cinq enfants. Kuntī les soûle, et ils s’endorment dans la maison. Bhīṣma met le feu à la maison où se trouve également Purocana. L’incendie fait immédiatement rage, et les habitants de Vāraṇāvata se désespèrent de la mort des Pāṇḍava. Ceux-ci fuient secrètement avec Kuntī. Mais ils sont fatigués et n’avancent pas. Bhīma les porte tous les cinq et fonce, en écrasant les arbres. (= 19 ślokas)

 1. 137. Les habitants de Vāraṇāvata découvrent que la maison avait été construite avec des matériaux hautement combustibles et accusent Dhṛtarāṣṭra et Duryodhana. Ils découvrent les corps brûlés de la femme Niṣāda et de ses fils et envoient dire à Dhṛtarāṣṭra que les Pāṇḍava ont péri dans l’incendie de la maison de laque. Dhṛtarāṣṭra se désole, et organise les funérailles. Pendant ce temps, les Pāṇḍava fuient dans la forêt. Quand ils sont fatigués, Bhīma les porte. (=  23 ślokas)

  1. 138. Fatigués, assoiffés, affamés, ils arrivent dans un endroit désolé au cœur de la forêt et s’arrêtent sous un banian. Bhīma les laisse et part chercher de l’eau. En revenant, il les trouve endormis, et s’apitoie sur le sort de Kuntī et celui de ses frères. Il décide de les veiller le reste de la nuit. (=  31 ślokas)

 

(9) Mort d’Hiḍimba : 139-142

 1. 139. Ils sont découverts par le rākṣasa Hiḍimba qui se réjouit de l’aubaine. Il demande à sa sœur Hiḍimbā de les lui apporter pour qu’il les fasse cuire. Mais, à peine l’a-t-elle vu, qu’Hiḍimbā tombe amoureuse de Bhīma. Elle prend une ravissante forme humaine et s’approche de lui. Elle lui dit qui elle est et lui dévoile son amour. Mais Bhīma ne veut pas quitter sa mère et ses frères sans défense. Qu’il les réveille, alors. Pas question de réveiller ses frères pour un rākṣasa ! (=  32 ślokas)

 1. 140. Hiḍimba, furieux du retard de sa sœur, vient la chercher. Elle propose d’emmener dans les airs Bhīma, ses frères et sa mère, pour les soustraire à Hiḍimba. Pas question de réveiller ses frères pour un rākṣasa !. Il ne craint pas Hiḍimba. Celui-ci survient et comprend le manège de sa sœur : il la réprimande violemment. (= 21  ślokas)

  1. 141. Bhīma provoque Hiḍimba et celui-ci se précipite sur lui. Leur combat réveille Kuntī et les Pāṇḍava. (=  24 ślokas)

  1. 142. Ils s’émerveillent de la beauté d’Hiḍimbā. Celle-ci leur dit qui elle est et qu’elle aime Bhīma qui est en train de se battre avec son frère. Arjuna se précipite et propose son aide à Bhīma. Bhīma, indigné, refuse, tue Hiḍimba et le casse en deux. Puis ils partent tous vers une ville proche, suivis d’Hiḍimbā. (= 34  ślokas)

  1. 143. Hiḍimbā plaide son amour pour Bhīma. Yudhiṣṭhira lui accorde d’aimer Bhīma sa guise, mais elle doit le ramener tous les soirs. Elle prend un corps ravissant, emmène Bhīma dans les plus beaux endroits et lui donne un fils : Ghaṭotkaca (les enfants rākṣasa naissent le jour même où ils sont conçus). Hiḍimbā quitte Bhīma, Ghaṭotkaca promet de venir dès que les Pāṇḍava auront besoin de lui. (=  38 ślokas)

 1. 144. Kuntī et les Pāṇḍava, déguisés en ascètes, continuent à fuir. Ils rencontrent Vyāsa qui leur conseille de s’installer à Ekacakrā et les introduit chez un brahmane. Vyāsa annonce à Kuntī que son fils régnera sur la terre entière et offrira le sacrifice du cheval. (= 20 ślokas)

 

(10) Mort de Baka : 143-152

 1. 145. Les Pāṇḍava habitent chez le brahmane, et mendient leur nourriture. Un jour Kuntī et Bhīma entendent pleurer le brahmane et son épouse. Le brahmane reproche à son épouse de n’avoir pas voulu quitter la ville, comme il l’en pressait : “Je suis née ici”, disais-tu. Combien eut-il mieux valu qu’ils partent. Mais elle a toujours été une bonne épouse, comment pourrait-il la sacrifier ?. Et comment pourrait-il sacrifier sa fille. D’autre part, s’il y va lui-même, comment sa fille et son épouse pourront-elles vivre ? (=  40 ślokas)

 1. 146. L’épouse du brahmane lui représente qu’elle ira elle-même. C’est le devoir d’une épouse de se sacrifier pour son mari, même au prix de sa vie. De toutes façons, elle serait incapable d’assurer la survie de sa famille, s’il partait et d’inculquer à ses enfants les vertus nécessaires. C’est son devoir de se sacrifier et son existence a été bien remplie. (=  36 ślokas)

  1. 147. La fille du brahmane intervient à son tour. Les enfants sont faits pour sauver leurs parents. D’autre part, si elle perdait ses parents, son frère périrait sans doute, et les offrandes aux ancêtres ne seraient plus assurées. Elle-même finirait mal. Qu’on la laisse donc aller !. Le fils, encore tout jeune, ramasse une paille et dit : “Ne pleurez pas : avec cela, je tuerai le rākṣasa. (= 24  ślokas)

  1. 148. Kuntī intervient et demande ce qu’il se passe. Un rākṣasa, Baka, protège la ville en échange d’un char de riz, de deux buffles et de l’homme qui les conduit. Chaque famille y passe à son tour, et il n’y a pas moyen d’y échapper. Le tour du brahmane est venu, et il ne voit pas comment se sauver. Il projette d’y aller avec toute sa famille, pour en finir une fois pour toutes. (=  16 ślokas)

  1. 149. Kuntī propose qu’un de ses fils aille porter la nourriture au rākṣasa. Le brahmane ne peut accepter qu’un hôte, brahmane de surcroît, se sacrifie pour lui. Kuntī lui explique qu’elle ne sacrifierait pas non plus l’un de ses fils : mais le rākṣasa ne pourra rien contre lui : il a déjà fait ses preuves et possède des pouvoirs magiques. Toutefois, le brahmane ne devra pas raconter ce qui s’est passé. Et Bhīma promet d’y aller. (=  20 ślokas)

  1. 150. Yudhiṣṭhira reproche à Kuntī de vouloir sacrifier Bhīma. Mais celle ci réplique qu’elle a confiance dans la force de Bhīma, et que, d’autre part, elle a agi selon la loi, qui commande d’être reconnaissant des bienfaits reçus et de venir au secours aux brahmanes. (= 27  ślokas)

  1. 151. Bhīma conduit les deux buffles et le char de riz, appelle le rākṣasa, et se met à manger le riz. Baka furieux lui demande : “Qui es-tu, tu manges mon tribut”. Bhīma l’ignore et continue à manger. Baka le frappe de ses poings, mais Bhīma continue à manger. Baka déracine un arbre, le jette sur Bhīma. Bhīma s’essuie la bouche, saisit l’arbre de la main gauche. Le combat commence, Bhīma étouffe le rākṣasa dans ses bras et le casse en deux. (= 24  ślokas)

  1. 152. La famille du rākṣasa se précipite. Bhīma leur enjoint de ne plus faire de tort aux humains, sous peine de subir le même sort. On découvre le corps du rākṣasa, la nouvelle se répand, on interroge le brahmane : il répond qu’un brahmane inconnu lui a proposé d’aller lui-même porter le tribut au rākṣasa ; c’est tout ce qu’il sait. (=  19 ślokas)

 

(11) Histoire de Citraratha : 153-173

 1. 153. Arrive chez le brahmane un voyageur, qui rapporte les dernières nouvelles du royaume de Pāñcāla. (=  12 ślokas)

  1. 154. Reprise en résumé de l’histoire de Droṇa : sa naissance, son amitié avec Drupada, comment il s’est procuré les armes de Rāma, comment il a été repoussé par Drupada, comment il est devenu percepteur chez les Kaurava, comment il leur a demandé de prendre le royaume de Drupada, comment il a partagé ce royaume avec Drupada. Celui-ci n’a pas pardonné. (= 25 ślokas)

  1. 155. Drupada cherche un brahmane qui puisse lui faire avoir un fils. Il arrive chez Yāja et Upayāja. Il demande au plus jeune, Upayāja de faire un sacrifice pour lui faire obtenir un fils. Upayāja lui répond que son frère Yāja est moins pur que lui, et qu’il acceptera peut-être. Drupada expose son problème : Droṇa est invincible, que par la force alliée du kṣatriya et du brahmane, Yāja lui procure un fils capable de le vaincre. Yāja accepte, prépare le sacrifice, afin de procurer à Drupada un fils pour tuer Droṇa et jette l’oblation dans le feu. Du feu, naissent un guerrier étincelant, Dhṛṣṭadyumna, et une splendide jeune fille, Draupadī. Droṇa devient le maître de Dhṛṣṭadyumna. (= 52 ślokas)

  1. 156. Kuntī décide de partir chez Drupada. (= 11 ślokas)

  1. 157. Vyāsa leur rend visite. Il raconte l’histoire d’une jeune fille qui, bien que belle et parfaite, ne trouvait pas de mari. Elle mène une ascèse farouche, et Śiva lui accorde un vœu. Elle lui répète cinq fois de suite, pour bien se faire comprendre : “Je veux un mari, muni de toutes les qualités !. Et Śiva lui répond : “Tu auras tes cinq maris !”. Cette jeune fille est réincarnée en Draupadī. Vyāsa conseille aux Pāṇḍava d’obtenir Draupadī. (= 16 ślokas)

  1. 158. Les Pāṇḍava partent pour aller chez Drupada. Ils marchent de nuit le long de la Gaṅgā. Ils dérangent le gandharva Citraratha qui leur reproche de marcher la nuit, réservée aux rākṣasa et aux gandharva. Arjuna lui répond que la Gaṅgā est accessible à tous et à toute heure. Arjuna envoie son arme d'Agni, brûle le char du gandharva, puis le traîne, inconscient. La femme du gandharva, Kunbhīnasī supplie Yudhiṣṭhira qui accorde la vie sauve à Citraratha. Celui-ci donne à Yudhiṣṭhira sa vision magique. Il leur donne aussi cent chevaux rapides comme le vent, infatigables, qui prennent la couleur que l’on désire. Arjuna et Citraratha concluent alliance. (= 55 ślokas)

  1. 159. Citraratha explique à Arjuna les bénéfices qu’il peut retirer d’un chapelain. Il l’appelle “descendant de Tapatī”. Arjuna lui demande pourquoi. (= 22  ślokas)

  1. 160. Histoire de Tapatī. Le soleil se demande à qui il va marier sa fille Tapatī. Le roi Saṃvaraṇa montre une grande dévotion envers le soleil. Ainsi, le soleil voudrait bien lui donner sa fille. Un fois, au cours d’une partie de chasse, le roi rencontre une jeune fille éblouissante. Il en tombe immédiatement amoureux. Il l’interroge, mais elle ne répond rien et disparaît. (= 41  ślokas)

  1. 161. Le roi s’évanouit d’amour. La jeune fille apparaît de nouveau et lui enjoint de se lever. Il lui déclare son amour et lui demande de l’aimer. Tapatī dit qui elle est, qu’elle l’aime aussi : qu’il la demande à son père ! Elle monte au ciel. (= 20 ślokas)

  1. 162. Saṃvaraṇa s’évanouit de nouveau. Son escorte le trouve et pense qu’il est tombé de fatigue. On le réconforte. Saṃvarṇa renvoie son escorte et reste seul avec son ministre. Il invoque Vasiṣṭha, qui arrive, voit l’état du roi, comprend tout grâce à sa vision divine et part trouver le soleil. (=  18 ślokas)

  1. 163. Vasiṣṭha demande la main de Tapatī pour Saṃvaraṇa, et le soleil l’accorde sans autre. Vasiṣṭha ramène Tapatī. Le roi l’épouse et abandonne son royaume pendant douze ans pour jouir d’elle dans les montagnes. Indra cesse de pleuvoir, le royaume dépérit. Vasiṣṭha va le chercher, il revient dans son royaume et tout s’arrange. Ainsi Arjuna est descendant de Tapatī. (= 23  ślokas)

  1. 164. Histoire de Vasiṣṭha. Eloge de Vasiṣṭha. (= 14 ślokas)

  1. 165. Viśvāmitra, fils du roi Gādhi, au cours d’une partie de chasse, arrive fatigué à l’ermitage de Vasiṣṭha. Celui-ci l’accueille avec honneur grâce à sa vache Nandīnī, qui exauce tous les désirs. Viśvāmitra propose à Vasiṣṭha d’acheter sa vache, celui-ci refuse. Viśvāmitra essaye d’enlever de force la vache qui ne se laisse pas faire. Quand Vasiṣṭha lui dit de rester avec lui, la vache crée des hordes de barbares qui défont l’armée de Viśvāmitra et la repoussent à trois lieues de là, sans tuer un seul homme. Viśvāmitra désire alors acquérir les pouvoirs des brahmanes et se livre à l’ascèse. (= 44 ślokas)

  1. 166. Le roi Kalmāṣapāda rencontre sur un chemin Śakti, le fils de Vasiṣṭha et lui demande brutalement de lui laisser le passage. Comme celui-ci refuse, il le frappe de son fouet. Śakti le maudit : “Tu m’as frappé comme un rākṣasa, tu te nourriras désormais de chair humaine. Viśvāmitra suivait Kalmāṣapāda. Il s’approche, reconnaît Śakti, invoque un rākṣasa, Kiṃkara, qui prend possession du roi. Alors que le roi rentre chez lui, un brahmane lui demande de la nourriture : “Attends ici, lui dit le roi, dès que je serai rentré à la maison, je t’enverrai de quoi manger”. Mais le roi oublie sa promesse. Il se réveille en pleine nuit, éveille son cuisinier et l’envoie porter la nourriture au brahmane. Il n’y a plus de viande : “Nourris-le de chair humaine !”, dit le roi possédé par le rākṣasa. Le brahmane reconnaît la nature de ce qu’on lui donne et maudit à nouveau le roi “Qu’il se nourrisse de chair humaine !”. Le roi maudit rencontre Śakti, le tue et le mange. Puis, sur les instigations de Viśvāmitra, il dévore les cent autre fils de Vasiṣṭha. Vasiṣṭha apprend le rôle qu’a joué Viśvāmitra. Il essaye, en vain de mettre fin à ses jours. (= 45 ślokas)

  1. 167. Il essaie encore, en vain, de mettre fin à ses jours. Il retourne à son ermitage et entend réciter le veda, mais il n’y a là que sa belle-fille Adṛśyantī. En fait, c’est son petit-fils qui récite depuis le ventre de sa mère. Voyant que sa descendance est assurée, Vasiṣṭha renonce à se supprimer. Arrive un terrible rākṣasa qui veut le dévorer. (=  21 ślokas)

  1. 168. Vasiṣṭha l’asperge d’eau, et le rākṣasa redevient le roi Kalmāṣapāda dans toute sa splendeur. Celui-ci retourne dans sa ville d’Ayodhyā, libéré de sa malédiction, accompagné de Vasiṣṭha. Il lui demande d’engendrer un fils pour lui, et, grâce à Vasiṣṭha, sa femme met au monde, au bout de douze ans de grossesse, un fils, Aśmaka. (=  25 ślokas)

  1. 169. Adṛśyantī donne naissance à Parāśara. L’enfant pense que Vasiṣṭha est son père. Un jour qu’il l’appelle papa, sa mère lui explique que c’est en fait son grand-père. L’enfant, vexé de n’avoir pas dit la vérité, décide de détruire le monde. Vasiṣṭha, pour le calmer lui raconte l’Histoire d’Aurva. Le grand roi Kṛtavīrya a engagé les Bhṛgu comme chapelain. A sa mort, quelques-uns de ses descendants, tombés dans la misère, vont demander aide aux Bhṛgu, qui enterrent leurs richesses pour ne pas les donner. Un d’eux trouve le trésor enterré, et, furieux d’avoir été joués, ils tuent tous les descendants de Bhṛgu. Les femmes se sauvent. L’une d’elle, enceinte, est rattrapée. L’enfant sort de son sein et aveugle les guerriers qui la poursuivent. Ceux-ci plaident auprès d’elle. (= 25 ślokas)

 1. 170. Elle leur dit de s’adresser à son fils Aurva, qu’elle a porté pendant cent ans dans son sein pour préserver la descendance de Bhṛgu : c’est lui qui les a privés de la vue. Il leur pardonne, mais, pour punir l’extermination de sa race, il décide de détruire le monde. Il se livre à une ascèse terrible, et commence à brûler le monde. Ses ancêtres lui demandent de calmer sa colère et d’épargner le monde : c’est intentionnellement qu’ils s’étaient laissé tuer, pour gagner le ciel. (= 21 ślokas)

  1. 171. Aurva ne peut revenir sur sa parole et le feu qu’il a suscité le brûlera s’il tente de l’éteindre. Ses ancêtres lui montrent que l’eau est l’essence des mondes. Ainsi, s’il brûle de son feu les eaux de l’océan, il n’ira pas contre son serment. Aurva jette son feu dans l’océan, où il continue de brûler les eaux. Voilà un exemple qui montre à Parāśara qu’il doit calmer sa fureur. (=  23 ślokas)

  1. 172. Parāśara, alors, offre un sacrifice où il brûle les rākṣasa. Les grands ṛṣi le convainquent de cesser ce sacrifice, et il jette le feu qui avait servi à brûler les rākṣasa sur les flancs nord de l’Himavant. (= 17  ślokas)

  1. 173. Pourquoi Vasiṣṭha a-t-il dû procurer un fils au roi Kalmāṣapāda ?. Citraratha explique : quand il était soumis à sa malédiction, Kalmāṣapāda avait rencontré dans la forêt un couple de brahmanes, et dévoré le mari sans lui laisser le temps de donner un fils à son épouse. Celle-ci le maudit : il perdra instantanément la vie s’il couche avec sa femme et ce sera Vasiṣṭha qui lui donnera un successeur. Voilà pourquoi le roi a demandé à Vasiṣṭha de lui donner un fils. (= 24 ślokas)

 

(12) Choix de Draupadī : 174-189

 1. 174. Les Pāṇḍava prennent congé de Citraratha et prennent Dhaumya comme chapelain. (= 12  ślokas)

  1. 175. Ils se rendent, toujours déguisés en brahmanes, à la fête que donne Draupadī pour se choisir un époux. Des brahmanes qu’ils rencontrent en route leur décrivent les fêtes à venir. (= 20  ślokas)

  1. 176. Ils arrivent à la capitale des Pāñcāla, logent chez un potier et quêtent leur nourriture. Drupada a fait faire un arc en bois très dur et annonce que celui qui pourra le bander et atteindre la cible, aura sa fille. Tous les rois se rassemblent. Description de l’arène où aura lieu la compétition. Description des festivités. Au seizième jour de la fête, Draupadī arrive et Dhṛṣṭadyumna précise les conditions du défi : “Avec l’arc, il faut mettre cinq flèches dans la cible en tirant à travers le moyeu d’une roue”. (= 36  ślokas)

 1. 177. Dhṛṣṭadyumna annonce les noms des compétiteurs à Draupadī. (=  22 ślokas)

 1. 178. Description de l’assemblée. Kṛṣṇa reconnaît les Pāṇḍava sous leur déguisement. L’épreuve commence, mais les rois n’arrivent pas à bander l’arc. (=  18 ślokas)

  1. 179. Arjuna se lève au milieu des brahmanes qui se moquent, prend l’arc et met les cinq flèches dans la cible. Yudhiṣṭhira et les jumeaux rentrent à la maison. Arjuna prend Draupadī par la main. (=  23 ślokas)

  1. 180. Les rois sont furieux et veulent tuer Drupada. Arjuna et Bhīma s’interposent. Bhīma déracine un arbre pour s’en faire une arme. Kṛṣṇa est maintenant sûr que ce sont bien les Pāṇḍava. (= 22  ślokas)

  1. 181. Arjuna et Bhīma avancent. Karṇa attaque Arjuna. Surpris par son habileté, il lui demande qui il est : un brahmane qui le défie, répond Arjuna. Karṇa abandonne le combat. Bhīma défait Śalya. Les rois se retirent pensifs : un brahmane a gagné Draupadī !. Kuntī est inquiète de ne pas voir rentrer ses fils. (= 40  ślokas)

  1. 182. Arjuna et Bhīma rentrent chez le potier : “Regarde ce que nous avons gagné !”, disent-ils à leur mère. Et elle, sans les regarder : “Partagez-le entre vous !”. Elle s’aperçoit de son erreur et demande conseil à Yudhiṣṭhira. Yudhiṣṭhira pense que Draupadī doit revenir à Arjuna, Arjuna que Yudhiṣṭhira, l’aîné, doit se marier en premier, et donc prendre Draupadī. Mais ils sont, à l’évidence, tous amoureux de la belle Draupadī, et Yudhiṣṭhira conclut que Draupadī sera leur femme à tous les cinq. (=  15 ślokas)

  1. 183. Kṛṣṇa et Balarāma viennent leur rendre visite. Yudhiṣṭhira leur demande comment ils les ont reconnus : le feu, même caché, se manifeste toujours !. Kṛṣṇa se félicite qu’ils aient échappé à l’incendie. (=  9 ślokas)

  1. 184. Dhṛṣṭadyumna a suivi Arjuna et placé des soldats autour de la maison. Bhīma, Arjuna et les jumeaux rapportent les aumônes qu’ils ont recueillies. Kuntī indique à Draupadī comment les partager : d’abord les dieux, puis les brahmanes et les mendiants. Le reste, la moitié pour Bhīma, la moitié pour eux-mêmes. Après avoir mangé, ils se couchent, Draupadī à leurs pieds, et racontent des histoires de guerriers. Dhṛṣṭadyumna va tout raconter à Drupada. Celui-ci se demande à qui il a donné sa fille. (=  18 ślokas)

  1. 185 Dhṛṣṭadyumna lui raconte tout ce qu’il a vu et entendu. Ce ne sont pas des brahmanes, ils racontent des histoires de guerre. Ce sont sûrement les Pāṇḍava. Drupada envoie son chapelain : qu’ils déclinent leurs noms et leur qualité, car Drupada a toujours désiré marier sa fille avec Arjuna. Yudhiṣṭhira le rassure quant à leur qualité et lui dit que le vœu du roi est réalisé. Des envoyés de Drupada viennent leur annoncer que la fête du mariage est prête. (=  28 ślokas)

 

(13) Le mariage : 186-191

 1. 186. Drupada a préparé somptueusement la fête. Kuntī et Draupadī sont reçues dans les appartements des femmes, des sièges sont préparés pour les Pāṇḍava qui, malgré leur déguisement, font l’admiration générale. Des mets excellents sont servis. Drupada vient les rejoindre. (=  15 ślokas)

  1. 187. A la demande de Drupada, Yudhiṣṭhira révèle qui ils sont, et ce qui leur est arrivé. Il explique que Draupadī sera leur femme commune : ainsi en a décidé Kuntī. Ils prendront donc la main de Draupadī chacun leur tour. Il n’y a là rien de contraire à la loi. Drupada demande à en discuter plus avant. Vyāsa arrive. (=  32 ślokas)

  1. 188. Drupada demande à Vyāsa si une femme peut être l’épouse de plusieurs hommes. Il pense, quant à lui, que c’est contraire à la loi. Dhṛṣṭadyumna rappelle que, pourtant, un frère aîné peut avoir commerce avec la femme de son plus jeune frère, sans transgresser la loi. Yudhiṣṭhira rétorque qu’on a déjà vu des exemples similaires. Et la parole d’un maître est la loi, or le premier maître est sa propre mère. Vyāsa confirme et prend Drupada à part. (= 22  ślokas)

  1. 189. Il lui raconte l’Histoire des cinq Indra. Autrefois, Yama, occupé à un sacrifice, cesse de tuer les créatures, et celles-ci se multiplient. Les dieux viennent se plaindre à Brahmā. Celui-ci leur répond que tout redeviendra normal quand Yama en aura terminé avec son sacrifice. Les dieux voient un lotus flotter sur la Gaṅgā. Indra va voir ce qui se passe : une femme est là, dans l’eau, qui pleure : ses larmes deviennent des fleurs de lotus. Interrogée, elle emmène Indra auprès d’un jeune homme qui joue aux dés au sommet d’une montagne : il ne se dérange pas quand Indra l’interpelle et il le paralyse d’un regard. Quand il a terminé sa partie, il demande à la femme d’amener Indra plus près de lui : dès qu’elle le touche, Indra tombe à terre. Il demande à Indra de déplacer la montagne et d’entrer dans la cavité où il voit quatre autres Indra semblables à lui. Indra plaide, et le jeune homme, qui n’est autre que Śiva, lui dit qu’il lui faudra renaître dans une matrice humaine et conquérir le ciel par des hauts faits. Les autres lui expliquent qu’il leur faudra tous cinq renaître sur terre, engendrés par Dharma, Vāyu, Indra et les Aśvin. Indra promet d’engendrer un fils. Ainsi les Pāṇḍava sont les réincarnations des anciens Indra et Draupadī la réincarnation de la divine Śrī. Vyāsa donne à Drupada sa vision divine, et celui-ci voit les cinq Indra dans toute leur splendeur divine, et Śrī. Il relate les circonstances de la naissance de Draupadī : Śiva lui a accordé, à sa demande répétée, d’avoir cinq maris. (=  49 ślokas)

  1. 190. Drupada est convaincu : Śiva sait ce qu’il fait !. Draupadī épouse les cinq Pāṇḍava l’un après l’autre, à un jour d’intervalle. Elle redevient vierge à chaque fois. Drupada les inonde de cadeaux et ils viennent s’installer chez lui. (=  18 ślokas)

  1. 191. Conseils de Kuntī à Draupadī. Cadeaux de Kṛṣṇa. (=  19 ślokas)

 

(14) L’arrivée de Vidura : 192-198

 1. 192. La nouvelle du retour des Pāṇḍava et de leur mariage avec Draupadī se répand. Duryodhana s’inquiète de leur alliance avec les Pāñcāla. Vidura se réjouit et annonce la nouvelle à Dhṛtarāṣṭra. Dhṛtarāṣṭra se réjouit aussi de bonne foi. Duryodhana et Karṇa demandent une audience privée à Dhṛtarāṣṭra : il faut discuter de la politique à tenir envers les Pāṇḍava. (=  29 ślokas)

  1. 193. Duryodhana propose différents stratagèmes pour affaiblir les Pāṇḍava ou les séparer des Pāñcāla, et va jusqu’à proposer de les tuer. (=  19 ślokas)

  1. 194. Karṇa montre que ce n’est pas si facile d’affaiblir les Pāṇḍava. Il propose la guerre immédiate. Dhṛtarāṣṭra convoque ses conseillers. (= 25 ślokas)

  1. 195. Bhīṣma ne veut pas la guerre : les Pāṇḍava lui sont aussi chers que les fils de Dhṛtarāṣṭra. Il propose de leur donner la moitié du royaume. (= 19 ślokas)

  1. 196. Droṇa approuve Bhīṣma : que l’on envoie une ambassade aux Pāṇḍava, avec des cadeaux pour chacun d’eux, et qu’on les accueille avec honneur à Hāstinapura. Karṇa les accuse de malhonnêteté. Il raconte l’Histoire d’Ambūvīca, un roi faible qui s’est laissé dépouillé de tout par son ministre Mahākarṇi : mais son ministre n’a pu acquérir la royauté. Si la royauté est acquise, elle ne peut être enlevée. Droṇa proteste. (= 28 ślokas)

  1. 197. Vidura rappelle la fidélité de Bhīṣma et de Droṇa. Les Pāṇḍava ne peuvent être défaits. Ils ont été offensés et ont droit à réparation. (= 29 ślokas)

  1. 198. Dhṛtarāṣṭra est d’accord de partager le royaume. Il envoie Vidura chercher les Pāṇḍava. Celui-ci arrive chez Drupada, transmet les salutations de tous et lui demande la permission d’emmener les Pāṇḍava chez Dhṛtarāṣṭra. (= 25 ślokas)

 

(15) La prise du royaume : 199

 1. 199. Drupada leur accorde la permission de partir. Les Pāṇḍava se mettent en route et gagnent Hāstinapura. Leur accueil. Dhṛtarāṣṭra leur propose la région de Khāṇḍava et la moitié du royaume. Ils partent pour Khāṇḍava, accompagnés par Kṛṣṇa et construisent la grande cité d’Indrapraṣṭa. Description d’Indrapraṣṭa. Kṛṣṇa repart pour Dvārakā. (= 50 ślokas)

 

(16) Séjour d’Arjuna dans la forêt : 200-210

 1. 200. Le règne de Yudhiṣṭhira. Arrivée de Nārada. Il raconte l’Histoire de Sunda et Upasunda. Ces deux frères Asuras se sont entre-tués à cause de Tilottamā. (= 23 ślokas)

  1. 201. Les deux frères, Sunda et Upasunda, sont très unis. Pour conquérir les trois mondes, ils se livrent à une ascèse terrible. Brahmā leur offre un vœu : ils demandent l’immortalité. Après négociation, ils obtiennent que rien, à part eux-mêmes, ne puisse leur faire de mal. Ils regagnent leur palais pour y fêter l’événement. (= 32 ślokas)

  1. 202. Ils se mettent à conquérir les mondes, font fuir les dieux, massacrent les brahmanes. La terre est dévastée. (= 27 ślokas)

  1. 203. Les dieux tiennent conseil. Brahmā fait construire par Viśvakarman une femme artificielle, Tilottamā, pour séduire Sunda et Upasunda. Elle est si belle qu’elle tourne la tête aux dieux. (= 30 ślokas)

  1. 204. Tilottamā s’approche des deux frères en train de fêter leur victoire. Ils ne peuvent résister à ses charmes, la veulent tous deux, et s’entretuent. Brahmā récompense Tilottamā. Qu’aucune division ne naisse entre les Pāṇḍava à cause de Draupadī. Ils décident que si l’un d’entre eux en dérange un autre tandis qu’il est avec Draupadī, il devra vivre en ermite dans la forêt pendant douze mois. (= 30 ślokas)

  1. 205. Des voleurs emportent les vaches d’un brahmane : il se plaint à Arjuna. Yudhiṣṭhira est avec Draupadī dans la salle où sont rangées les armes. Ne pas venir en secours à un brahmane ou déranger Yudhiṣṭhira et devoir partir une année en exil : Arjuna n’hésite pas. Il entre, prend un arc et rattrape les voleurs. A son retour, Arjuna demande son congé, pour partir dans la forêt : il a brisé le pacte. Yudhiṣṭhira le laisse partir à contre-cœur. (= 30 ślokas)

  1. 206. Accompagné de brahmanes, Arjuna s’installe à Gaṅgādvāra. Tandis qu’il se baigne dans la Gaṅgā, il est entraîné sous les eaux par Ulūpī, la fille du roi des serpents Kauravya qui lui demande de l’aimer. Mais Arjuna a fait vœu de chasteté. Ulūpī plaide et arrive à ses fins. (= 34 ślokas)

  1. 207. Arjuna visite les lieux de pèlerinage. Il rencontre Citrāṅgadā, fille du roi Citravāhana, et la désire. Il la demande à son père qui raconte l’Histoire de Prabhaṃkara. Ce roi, sans descendant, se livre à des austérités terribles. Śiva lui accorde un enfant par génération. Ainsi tous les ancêtres de Citravāhana ont eu chacun un fils, sauf lui, qui a eu une fille. Il l’accorde à Arjuna, à condition de pouvoir garder le fils qu’il en aura. (= 23 ślokas)

  1. 208. Arjuna continue son pèlerinage. Histoire de Vargā. Il s’étonne que cinq lieux sacrés soient désertés : c’est parce qu’ils sont habités par cinq crocodiles qui dévorent les pèlerins. Arjuna se baigne dans le premier, se bat avec le crocodile et le sort de l’eau. Celui-ci se transforme en une splendide jeune fille : c’est l’apsaras Vargā, maudite par un ascète avec quatre de ses amies pour avoir essayé de le tenter. (= 21 ślokas)

  1. 209. Elles avaient demandé pardon, et l’ascète avait modéré sa malédiction : elles retrouveraient leur apparence quand un homme supérieur les tirerait de l’eau. Elles avaient alors rencontré Nārada qui leur avait indiqué où elles devaient se rendre : Arjuna viendrait bientôt les libérer. Arjuna délivre les quatre autres. (= 24 ślokas)

  1. 210. Suite du pèlerinage d’Arjuna. A Prabhāsa, il rencontre Kṛṣṇa. Ils séjournent ensemble, puis rentrent à Dvārakā, où Arjuna reçoit un accueil enthousiaste. (= 21 ślokas)

 

(17) Enlèvement de Subhadrā : 211-212

 1. 211. Les Vṛṣṇi donnent une grande fête sur le mont Raivataka. Arjuna y rencontre Subhadrā et en tombe amoureux. Kṛṣṇa lui conseille de l’enlever. Yudhiṣṭhira, prévenu en hâte, donne son accord. (= 25 ślokas)

  1. 212. Arjuna, armé de pied en cap, attrape Subhadrā et la charge sur son char. Son escorte donne l’alerte et les guerriers des Vṛṣṇi et des Andhaka se rassemblent. Ils veulent se lancer à la poursuite d’Arjuna. Mais Balarāma leur conseille d’écouter d’abord l’avis de Kṛṣṇa : celui-ci reste silencieux. Balarāma dit sa désapprobation de la conduite d’Arjuna. (= 32 ślokas)

 

(18) Le cadeau : 213

 1. 213. Kṛṣṇa déclare qu’Arjuna n’est pas un si mauvais parti, qu’il ne peut être vaincu et qu’il vaut mieux le faire revenir en ami. Arjuna revient et épouse Subhadrā. A la fin de son année d’exil, Arjuna retourne à Indrapraṣṭa. Draupadī lui fait des reproches. Subhadrā s’habille en servante et se met au service de Draupadī. Elles s’embrassent. Kṛṣṇa et Balarāma viennent à Indrapraṣṭa avec de nombreux cadeaux de mariage. Naissance d’Abhimanyu et des cinq fils de Draupadī. (=  82 ślokas)

 

(19) Incendie de la forêt Khāṇḍava : 214-225

 1. 214. Excellence du règne de Yudhiṣṭhira. Un jour, Arjuna et Kṛṣṇa vont se baigner dans la Yamunā. Description de la partie de campagne. Arjuna et Kṛṣṇa devisent à part, quand un brahmane vient les trouver. (= 32 ślokas)

  1. 215. Il se présente comme un brahmane vorace, et demande qu’on lui donne, pour une fois, suffisamment à manger. Quand on le lui accorde, il révèle qu’il est Agni, et veut dévorer la forêt Khāṇḍava protégée par Indra. Tous ses essais antérieurs ont été infructueux. Arjuna lui demande un arc et des flèches pour pouvoir affronter Indra, et des chevaux. (= 19 ślokas)

  1. 216. Agni invoque Varuṇa et lui demande l’arc Gāṇḍīva; et le char marqué de l’emblème du singe pour Arjuna, et le disque pour Kṛṣṇa. Varuṇa les donne. Description de ces armes. Arjuna et Kṛṣṇa sont prêts, et Agni commence à dévorer la forêt Khāṇḍava. (= 34 ślokas)

  1. 217. Les créatures qui vivent dans la forêt périssent dans l’incendie. Arjuna les empêche de s’échapper. Indra, alerté par les dieux, vient au secours de la forêt. Il envoie une pluie abondante, mais celle-ci s’évapore au contact du feu. Indra envoie des pluies encore plus abondantes. (= 22 ślokas)

  1. 218. Arjuna couvre la forêt d’une nuée de flèches qui arrêtent la pluie. Le serpent Takṣaka n’est pas dans la forêt, mais son fils Aśvasena essaye d’échapper. Sa mère l’avale pour le protéger. Arjuna coupe la tête de la mère, mais Indra réussit à sauver le serpent. Arjuna s’en prend directement à Indra et le couvre de flèches. Indra envoie ses propres armes, aidé par Vāyu. Arjuna riposte. Les oiseaux et les serpents attaquent Arjuna qui les détruit de ses flèches. Les dieux, les gandharva, les rākṣasa se jettent à leur tour dans la bataille, mais sont défaits par Arjuna, tandis que Kṛṣṇa défait les sura et les Asuras avec son disque. Indra, monté sur son éléphant, lance son foudre, et tous les dieux viennent à la rescousse, chacun avec son arme. Arjuna et Kṛṣṇa les arrêtent. Indra envoie une pluie de rochers, puis une montagne, mais Arjuna les détruit de ses flèches avant qu’ils ne touchent terre. (= 50 ślokas)

  1. 219. Arjuna et Kṛṣṇa font un grand carnage. Les dieux fuient. Une voix explique à Indra qu’il ne peut rien contre Kṛṣṇa et Arjuna : ce sont Nara et Nārāyaṇa réincarnés. De plus, son ami Takṣaka n’est pas dans la forêt. Indra se retire du combat. Kṛṣṇa et Arjuna continuent de frapper toutes les créatures dans la forêt qui tombent dans le feu. Maya, un Asura, poursuivi par Agni et Kṛṣṇa, implore l’aide d’Arjuna et a la vie sauve. Ainsi, il y aura seulement six rescapés : Aśvasena, Maya et les quatre oiseaux Śārṅgaka. (= 40 ślokas)

  1. 220. Histoire des Śārṅgaka. Un grand ascète, Mandapāla, après une vie de rudes austérités, n’est pas reçu au ciel : c’est parce qu’il n’a pas de descendants. Il s’inquiète : comment va-t-il trouver rapidement des enfants?. Il se transforme en oiseau Śārṅgaka, rencontre Jaritā qui lui donne quatre enfants qu’il abandonne aussitôt, encore dans l’œuf, pour convoler avec Lapitā. Quand Mandapāla voit Agni venir pour brûler la forêt, il chante ses louanges. Agni lui donne un vœu, et Mandapāla demande que ses enfants soient épargnés. (= 32 ślokas)

  1. 221. Tandis que l’incendie fait rage, Jaritā se désespère. Ses enfants lui conseillent de fuir et de les abandonner. Elle leur conseille de se réfugier dans un trou de rat, mais ils rétorquent qu’il vaut mieux périr dans le feu que mangés par un rat. (= 21 ślokas)

  1. 222. Le rat sort de son trou, et un faucon l’emporte : la voie est libre !. Mais les oisillons argumentent : est-ce que le rat est bien mort ? Est-ce qu’il n’y en pas d’autres ?. Ils préfèrent toujours être brûlés vifs. Jaritā les laisse. Le feu s’approche d’eux. (= 18 ślokas)

  1. 223. Les oisillons font l’éloge d’Agni et lui demandent protection. Agni, se souvenant de la promesse qu’il a faite à Mandapāla, les épargne, et, à leur demande, s’attaque aux chats. (= 25 ślokas)

  1. 224. Malgré la promesse d’Agni, Mandapāla est inquiet pour ses enfants. Malgré la jalousie de Lapitā, il retourne dans la forêt et y trouve ses enfants sains et saufs. Mais ceux-ci sont fâchés contre lui et Jaritā, revenue entre temps, le renvoie chez Lapitā. ”Rien n’est pire que la jalousie des femmes !” s’exclame Mandapāla. A cause d’elle Arundhatī, la femme de Vasiṣṭha, est devenue une étoile de second ordre. (= 32 ślokas)

  1. 225. Mandapāla calme ses fils : il les a recommandés à Agni, il a confiance en leur mère et en eux-mêmes, pourquoi serait-il venu avant ?. Agni, rassasié, vient trouver Arjuna. Indra vient aussi, félicite Arjuna et Kṛṣṇa de leur exploit et leur donne un vœu. Arjuna demande des armes, et Indra lui dit qu’elles lui seront données en temps voulu. Kṛṣṇa demande une amitié indéfectible avec Arjuna, et elle lui est accordée. Agni donne leur congé à Arjuna et Kṛṣṇa, qui partent avec Maya. (= 19 ślokas)