Petit panorama d’histoire littéraire

 

Ce « petit panorama » vise juste à un peu de clarté et n’entend nullement être exhaustif. Chaque mouvement littéraire est d’abord décrit sommairement, avec la mention des écrivains les plus représentatifs. On constatera que les mouvements littéraires ne sont pas des boîtes dans lesquelles on peut caser n’importe quel auteur : on a du mal à enfermer certains auteurs dans des boîtes.

Puis dans une « chronologie sommaire » sont présentées les grandes œuvres, situées dans leur époque (avec en particulier la mention de l’autorité politique en place), avec les « incontournables » signalés en jaune, et quelques extraits ou études.

Enfin, la dernière colonne du tableau entend rappeler que, derrière tous ces textes, il y avait des hommes de chair et de sang qui nous parlent par-delà les siècles : les quelques illustrations et indications diverses (sur la mode, les arts, etc.) entendent juste rendre un visage et un corps à des textes souvent trop désincarnés.

 

 

littérature

CHRONOLOGIE sommaire

( = textes étudiés | z = extraits | textes importants)

Iconographie, etc.

XVIe

L'Humanisme :

La prise de Constantinople par les Turcs et l’invention de l’imprimerie permettent une large diffusion des textes de l'Antiquité. La littérature antique est considérée comme un trésor qu’il faut étudier et assimiler (soif de savoir).

 

Les différences et les points communs avec l’Antiquité amènent à une réflexion sur ce qu’est l’Homme. Enthousiasme, recherche du bonheur par la connaissance.

 

Mais le retour aux textes antiques va aussi déboucher sur les guerres de religion…

 

Les auteurs principaux :

Erasme, François Rabelais, Michel de Montaigne, Etienne de La Boétie, Agrippa d’Aubigné, Guillaume Budé, Etienne Dolet, Louise Labé

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie, essais, récits, traductions.

 

         1511 : Erasme, Eloge de la folie.

         1515-1547 : règne de François Ier

         1516 : Thomas More, L’Utopie.

         1532 : Rabelais, Pantagruel.

         1534 : Rabelais, Gargantua. z

         1546 : Rabelais, Le Tiers livre

         1547 – 1559: règne de Henri II

         1549 : La Boétie, Discours de la servitude volontaire.

         1549 : Du Bellay : Défense et illustration de la langue française.

         1549 – 1550 : Du Bellay : L'Olive. z

         1550 : Du Bellay : L'Olive, second recueil.

         1550 : Ronsard : Odes, Livres I à IV. z

         1552 : Rabelais, Le Quart livre  z

         1552 : Ronsard : Amours. z

         1553 : Jodelle, Cléopâtre captive ; l’Eugène.

         1555 – 1556 : Ronsard : Hymnes ; Continuations des Amours.

         1558 : Du Bellay : Les Regrets ; Divers Jeux rustiques ; Les Antiquités de Rome z ; Poemata.

         1559-1560 : règne de François II

         1559 : Du Bellay : Le Poète courtisan.

         1560 – 1564 : régence de  Catherine de Médicis

         1560 : Ronsard : première édition des Œuvres.

         1562 : Ronsard : Discours sur les misères de ce temps.

         1564 – 1574 : règne de Charles IX

         1565 : Ronsard : Élégies, mascarades et bergeries.

         1571 : Agrippa d’Aubigné, Le Printemps.

         1572 : Ronsard : La Franciade, Livres I à IV.

         1573 : Baïf, Les Passe-Temps

         1574 – 1589 : règne d’Henri III

         1574 : Étienne Jodelle : Œuvres, édition posthume.

         1578 : Ronsard : Sonnets pour Hélène. z, z

         1580 : Montaigne, Les Essais.

         1586 : Ronsard : Derniers vers.

         1589 – 1610 : règne d’Henri IV

         1616 : Agrippa d’Aubigné, publication tardive des Tragiques.

 

 

         la mode au XVIe siècle

 

 

La Pléiade :

Menés par Ronsard, leur chef de file incontesté, les sept membres de la Pléiade sont des Humanistes, qui imitent librement les auteurs grecs et latins, afin d’enrichir la langue française.

 

Du Bellay expose leur programme dans Défense et Illustration de la langue française. Il s’agit de s’imprégner des œuvres de l’Antiquité par une lecture directe et régulière des textes en grec ou en latin (enseignement de Dorat), puis après cette « innutrition », renouveler une langue française trop pauvre et créer une littérature savante et novatrice.

 

Ils explorent tous les genres littéraires et imposent l’alexandrin, l’ode et le sonnet.

 

Les auteurs principaux :

 Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay, Jacques Pelletier du Mans, Rémy Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard, Étienne Jodelle (Jean Dorat à la mort de Pelletier du Mans)

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie, essais, théâtre

 

XVIIe

Le Baroque :

Après l’échec de l’Humanisme dans les guerres de religions, le baroque traduit une crise dans un monde en métamorphose (contacts avec l’Amérique, invention de la boussole, Copernic et de Galilée qui prouvent que la terre n'est pas au centre de l'univers).

Cette perte de repères explique les thèmes du baroque : l’instabilité et la vanité des choses humaines, la mort (les "vanités"), les illusions trompeuses, le mélange des contraires, l’exubérance des sentiments.

 

Stylistiquement, les textes baroques sont souvent surchargés de figures de style (métaphores, hyperboles). Le burlesque, avec son côté « décalé » rencontre aussi un grand succès.

 

Les auteurs principaux :

Pierre Corneille, Jean de Sponde, Théophile de Viau, Tristan l’Hermite, Marc-Antoine Girard de Saint-Amant

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie, théâtre

 

         1588 : Jean de Sponde, Méditations sur les Psaumes

         1597 : Jean de Sponde, Les sonnets sur la mort z

         1607 : Malherbe, Consolation à M. du Perier sur la mort de sa fille z

         1610-1643 : règne de Louis XIII

         1621 : Théophile de Viau, Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé

         1631 : Saint-Amant, Le Paresseux z

         1633 : Tristan l’Hermite, Les Plaintes d’Acante z

         1635 : création de l’Académie Française.

         1636 : Corneille, L’illusion comique z

         1637 : Corneille, Le Cid

         1637 : Descartes, Discours de la Méthode

         1643-1715 : règne de Louis XIV

         1645 : Molière, Le Médecin volant

         1647 : Vaugelas, Remarques sur la langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire

         1656-1657 : Pascal, Les Provinciales

         1659 : Molière, Les Précieuses ridicules

         1660 : La Fontaine, Elégie aux nymphes de Vaux

         1662 : Molière, L’école des femmes

         1664 : Molière, Tartuffe ou l’Imposteur

         1665 : Molière, Dom Juan

         1665 : La Rochefoucauld, Maximes

         1666 : Molière, Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui

         1666 : Boileau, Les Satires

         1666 : Furetière, Le Roman bourgeois

         1667 : Racine, Andromaque

         1668 : La Fontaine, Les Fables

         1668 : Molière, L’Avare

         1669 : Racine, Britannicus

         1669 : La Fontaine, Les amours de Psyché et Cupidon

         1669 : Bossuet, Oraison funèbre d’Henriette de France

         1670 : Racine, Bérénice

         1670 : Molière, Le Bourgeois gentilhomme

         1670 : Pascal, Les Pensées (posthume)

         1670 : Bossuet, Oraison funèbre d’Henriette-Anne d’Angleterre

         1671 : Molière, Les Fourberies de Scapin

         1673 : Molière, Le Malade imaginaire

         1674 : Boileau, Art Poétique

         1674 : Racine, Iphigénie

         1675-1677 : cardinal de Retz, Mémoires (publiés en 1717)

         1677 : Racine, Phèdre

         1678: Mme de La Fayette, La princesse de Clèves

         1678 : La Rochefoucauld, dernière édition des Maximes

         1678 : La Fontaine, Les Fables

         1680 : Richelet, Dictionnaire françois

         1687-1694 : querelle des Anciens et des Modernes

         1687 : Fontenelle, Histoire des oracles

         1688 : La Bruyère, Les Caractères

         1690 : Furetière, Dictionnaire universel

         1691 : Racine, Athalie

         1693 : La Fontaine, Les Fables

         1694 : début de la rédaction des Mémoires de Saint-Simon z

         1697: Perrault, Contes de ma mère l’Oye

         1697 : Bayle, Dictionnaire historique et critique

 

L’art baroque

 

Le Classicisme :

Le classicisme se développe en France dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.

 

Réaction contre les excès du baroque, le classicisme trouve surtout sa source principale dans un pouvoir politique centralisateur et autoritaire (absolutisme) incarné par Louis XIV dont le règne est le plus long de l’histoire. Diverses académies, des traités, des arts poétiques codifient les pratiques littéraires.

 

Le classicisme est un ensemble de valeurs qui visent un idéal incarné dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique ayant pour but la perfection. On recherche l’ordre, l’équilibre, l’harmonie, la maîtrise de soi par l’exercice de la raison.

 

Pour cela, il faut imiter les auteurs de l’Antiquité ; la recherche du naturel se fait à travers un ensemble de règles très strictes (règle des trois unités au théâtre). Pour donner l'impression de naturel, il importe de ne pas choquer le lecteur : c'est pourquoi les règles de vraisemblance et de bienséance sont fondamentales.

 

Les auteurs principaux :

Malherbe, Boileau, Bossuet, Mme de Sévigné , Mme  de La Fayette, Racine, La Fontaine, Descartes, Molière, Pascal, La Rochefoucauld, cardinal de Retz, La Bruyère, Perrault, Fontenelle, Saint-Simon

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie, théâtre, romans, essais, discours etc.

 

Portail du grand siècle

 

 

 

 

 

XVIIIe

Le mouvement libertin :

Succédant à l’austérité de la fin du règne de Louis XIV, la Régence voit la noblesse se tourner à nouveau vers les plaisirs.

 

Parallèlement aux « Lumières », le mouvement libertin affirme son opposition aux dogmes chrétiens et revendique la liberté morale de l’homme.

Les auteurs vantent alors la recherche libre du plaisir, débarrassé du carcan de la morale chrétienne.

 

Les auteurs principaux :

Crébillon, Sade, Laclos, l’abbé Prévost

 

Les genres littéraires principaux :

Roman

         1715-1723 : Régence

         1720 : Marivaux, Arlequin poli par l’amour

         1721 : Montesquieu, Les Lettres Persanes 

         1722 : Marivaux, La Surprise de l’amour

         1723-1774 : règne de Louis XV

         1723 : Marivaux, La Double Inconstance

         1724 : Marivaux, La Fausse Suivante

         1725 : Marivaux, L’Île des esclaves

         1728-1731 : l’abbé Prévost, Manon Lescaut

         1730 : Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard

         1732 : Voltaire, Zaïre

         1734 : Voltaire, Les Lettres anglaises

         1737 : Marivaux, Les Fausses Confidences

         1736 : Crébillon, Les Égarements du cœur et de l'esprit

         1741 : Marivaux, La Vie de Marianne

         1745 : Crébillon, Le Sopha

         1746 : Diderot, Pensées philosophiques

         1747 : Voltaire, Zadig

         1747-1765 : Diderot et D’Alembert, l’Encyclopédie

         1748 : Diderot, Les Bijoux indiscrets

         1748 : Montesquieu, De l'esprit des lois

         1749 : Diderot, Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient

         1752 : Voltaire, Micromégas

         1755 : Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes 

         1756 : Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne

         1759 : Voltaire, Candide

         1761 : Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse

         1762 : Rousseau, Émile ou De l'éducation

         1762 : Rousseau, Du Contrat social z

         1763 : Voltaire, Traité sur la tolérance

         1764 : Voltaire, Dictionnaire philosophique portatif

         1765-1770 : Rousseau, Les Confessions 

         1767 : Voltaire, L’Ingénu

         1770 : Raynal, L’Histoire des deux Indes

         1772 : Cazotte, Le Diable amoureux

         1774-1792 : règne de Louis XVI

         1774 : Goethe, Die Leiden des jungen Werther (Les Souffrances du jeune Werther)

         1775 : Beaumarchais, Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile

         1776-1778 : Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire

         1776 : Diderot, Entretien d'un philosophe avec la maréchale de ***

         1778 : Beaumarchais, La Folle journée, ou le Mariage de Figaro

         1781 : Condorcet, Réflexions sur l’esclavage des nègres

         1782 : Laclos, Les Liaisons dangereuses

         1787: Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie

         1789 : Déclaration des droits de l’homme en société z

         1791 : Sade, Justine ou les Malheurs de la vertu

         1792-1799 : Révolution française

         1795 : Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain

         1795 : Sade, La Philosophie dans le boudoir

         1796 : Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (posthume)

         1796 : Diderot, La Religieuse (posthume)

         1796 : Diderot, Jacques le Fataliste (posthume)

         1799-1804 : Consulat de Napoléon

 

 

Les Lumières:

Continuateurs des libertins du XVIIe siècle et d’esprits critiques comme Bayle et Fontenelle, les membres de ce mouvement, en s’engageant contre les oppressions religieuses, morales et politiques, se voyaient comme une élite œuvrant pour le progrès : combattant avec la « raison éclairée » contre l’irrationnel, la superstition des siècles passés, l'arbitraire, l'obscurantisme (auquel s’opposent « les Lumières »), ils ont renouvelé le savoir, la morale et l’esthétique de leur temps.

 

Née dans les salons intellectuels, la philosophie des Lumières s'appuie sur les découvertes scientifiques pour développer l'esprit critique et lutter contre toutes les formes de préjugés. On remet en question le pouvoir royal, et les principes de la démocratie et de l'égalité pour tous prennent de l'importance à cette époque : des concepts comme la souveraineté du peuple, la séparation des trois pouvoirs, l'abolition de l'esclavage sont nés grâce à la philosophie des Lumières.

 

D’une manière générale, sur le plan scientifique et philosophique, les Lumières voient le triomphe de la raison sur la foi et la croyance ; sur le plan politique et économique, le triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé.

 

Ce qui précède constitue ce que j’appellerai le « catéchisme républicain » qu’il est de bon ton de suivre le jour du bac : la République a besoin d’exemples à proposer à l’admiration du peuple, elle a besoin de saints laïcs présentés comme d’ardents défenseurs des droits de l’homme etc.

 

La simple lecture des textes montre une réalité toute autre : Montesquieu est  défenseur et théoricien de l’esclavagisme, Voltaire est antisémite et raciste, Diderot dans l’Encyclopédie considère les Noirs comme des sous-êtres proches des animaux

Si les Lumières sont sans conteste à l’origine d’un grand progrès intellectuel, moral et politique, elles ne sont en aucune façon cette vision idéalisée que nous imposent les manuels scolaires !…

 

Les auteurs principaux :

Montesquieu, Diderot, Condorcet, Voltaire, Rousseau, D'Alembert, Beaumarchais, Marivaux

 

Les genres littéraires principaux :

Essais, théâtre, romans

 

 

XIXe

Le XIXe siècle est un siècle tourmenté et foisonnant, riche en événements politiques (Consulat > Empire > Restauration > Monarchie de Juillet > Seconde République > Second Empire > Troisième République) et en mouvements littéraires (Romantisme, Réalisme, Naturalisme, Parnasse, Symbolisme). Ces mouvements littéraires coexistent souvent  et se chevauchent : il n’est donc pas toujours facile de situer tel ou tel auteur dans tel mouvement littéraire…

 

Le Romantisme:

Le romantisme se développe en France sous la Restauration et la monarchie de Juillet, en réaction contre le classicisme du XVIIe siècle et le rationalisme philosophique du XVIIIe.

 

Le préromantisme met l’accent sur une sensibilité nouvelle, très influencée par l’Angleterre (Shakespeare, Macpherson) et l’Allemagne (Schiller, Gœthe), mais surtout par Jean-Jacques Rousseau.

 

Le romantisme privilégie le lyrisme et l'effusion du moi, souvent avec mélancolie (registre élégiaque) : on exprime le mal de vivre (« le mal du siècle ») en méditant sur la mort, la fuite du temps, sur Dieu, sur l'amour, sur une nature qui devient un miroir.

 

Les romantiques revendiquent la liberté d’écrire en dehors des règles, afin d’être plus authentiques et plus proches de la vraie vie.

 

Les auteurs principaux :

Chateaubriand, Mme de Staël, Senancour, Lamartine, Musset, Vigny, Hugo, Nerval, Mérimée, Dumas

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie, théâtre, romans, essais, etc.

 

         1801 : Chateaubriand, Atala

         1802 : Chateaubriand, Le Génie du Christianisme

         1802 : Chateaubriand, René

         1804-1815 : Premier Empire (Napoléon 1er)

         1804 : Senancour, Obermann

         1810 : Mme de Staël, De l’Allemagne

         1815-1830 : La Restauration (Louis XVIII, Charles X)

         1820 : Lamartine, Les Méditations poétiques z

         1822 : Stendhal, De l’Amour

         1823 : Lamartine, Les Nouvelles Méditations

         1825 : Mérimée, Le Théâtre de Clara Gazul

         1826 : Vigny, Poèmes antiques et modernes

         1826 : Hugo, Odes et ballades

         1826 : Vigny, Cinq-Mars

         1827 : Hugo, la préface de Cromwell

         1829 : Dumas, Henri III et sa cour

         1829 : Hugo, Les Orientales

         1829-1850 : Balzac, rédaction de la Comédie Humaine

         1829 : Balzac, Les Chouans

         1829 : Hugo, Le dernier jour d’un condamné

         1829 : Musset, Contes d'Espagne et d'Italie

         1830-1848 : Monarchie de Juillet (Louis Philippe)

         1830 : Hugo, Hernani (« la bataille d’Hernani »)

         1830 : Stendhal, Le Rouge et le Noir

         1830 : Balzac, La Peau de chagrin

         1831 : Hugo, Les Feuilles d’automne

         1831 : Hugo, Notre-Dame de Paris

         1833 : Musset, Les Caprices de Marianne

         1833 : Balzac, Eugénie Grandet

         1834 : Musset, Lorenzaccio

         1834 : Musset, On ne badine pas avec l’amour

         1834 : Stendhal, Lucien Leuwen

         1835 : Musset, La Nuit de Mai ; La Nuit de Décembre

         1835 : Hugo, Les Chants du crépuscule

         1835 : Vigny, Servitude et grandeur militaires

         1835 : Balzac, Le Père Goriot

         1835 : Gautier, Mademoiselle de Maupin

         1835 : Vigny, Chatterton

         1836 : Musset, La Nuit d’Août

         1836 : Musset, La Confession d’un enfant du siècle

         1836 : Balzac, Le Lys dans la vallée

         1836-1843 : Balzac, Illusions perdues

         1836 : Gautier, La Morte amoureuse

         1837 : Mérimée, La Vénus d’Ille

         1837 : Musset, La Nuit d’Octobre

         1837 : Hugo, Les Voix intérieures

         1837 : Hugo, Les Rayons et les ombres

         1838 : Hugo, Ruy Blas

         1838 : Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes

         1839 : Stendhal, La Chartreuse de Parme

         1840 : Mérimée, Colomba

         1844 : Dumas, Les Trois Mousquetaires

         1845 : Mérimée, Carmen

         1845 : Dumas, Vingt ans après

         1845 : Dumas, La Reine Margot

         1846 : Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

         1848-1851 : Seconde République (Louis Napoléon Bonaparte)

         1851-1870 : Second Empire (Louis Napoléon Bonaparte devient Napoléon III) : exil de Victor Hugo.

         1852 : Gautier, Emaux et Camées

         1852 : Leconte de Lisle, Poèmes antiques

         1854 : Nerval, Les Chimères

         1854 : Nerval, Les Filles du feu

         1856 : Hugo, Les Châtiments

         1856 : Hugo, Les Contemplations

         1857 : Flaubert, Madame Bovary

         1857 : Baudelaire, Les Fleurs du Mal

         1859-1883 : Hugo, La Légende des siècles

         1862 : Leconte de Lisle, Poèmes barbares

         1862 : Hugo, Les Misérables

         1862 : Flaubert, Salammbô

         1863 : Gautier, Le Capitaine Fracasse

         1864 : Vigny, Les Destinées

         1866 : Hugo, Les Travailleurs de la mer

         1866 : premier numéro du Parnasse contemporain

         1869 : Hugo, L’Homme qui rit

         1869 : Flaubert, L’Education sentimentale

         1870-1940 : la Troisième République

         1871-1893 : Zola, rédaction des 20 romans des Rougon-Macquart, l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire

         1871 : deuxième numéro du Parnasse contemporain

         1874 : Hugo, Quatre-vint treize

         1875 : Hugo, Actes et paroles

         1876 : troisième numéro du Parnasse contemporain

         1877 : Zola, L’Assommoir

         1879 : Zola, Nana

         1880 : Maupassant, Boule de Suif

         1883 : Maupassant, Une Vie

         1883 : Maupassant, Les Contes de la bécasse

         1884 : Leconte de Lisle, Poèmes tragiques

         1884 : Huysmans, A rebours

         1885 : Zola, Germinal

         1885 : Maupassant, Bel-Ami

         1885 : Maupassant, Le Horla

         1888 : Maupassant, Pierre et Jean

         1890 : Zola, La Bête Humaine

         13 janvier 1898 : Zola, « J’accuse »

 

 

Le Réalisme :

Le réalisme se développe dans le roman contre le sentimentalisme romantique. Il cherche à dépeindre la réalité telle qu'elle est, sans idéalisation, choisissant parfois ses sujets dans les classes moyennes ou populaires, et abordant des thèmes contemporains et quotidiens (les relations conjugales, les affrontements sociaux…).

 

« Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route » (Stendhal)

 

Les auteurs principaux :

Stendhal et Balzac (encore proches du romantisme), Flaubert (bien qu’il ait refusé l’étiquette de réaliste), Maupassant (proche du naturalisme)

 

Les genres littéraires principaux :

Roman

 

 

Le Naturalisme :

Le naturalisme prolonge le réalisme dans son souci de dépeindre la réalité, mais il y ajoute des considérations scientifiques. Selon Zola, le roman naturaliste vise « l'étude de l'homme naturel, soumis aux lois physico-chimiques et déterminé par les influences du milieu ».

 

Dans la préface des Rougon-Macquart, Zola déclare : « Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur ».

 

Les auteurs principaux :

Zola, Maupassant ( ?)

 

Les genres littéraires principaux :

Roman, essais

 

 

Le Parnasse :

Le Parnasse est une réaction contre les excès lyriques et sentimentaux du romantisme qui mettent en avant les épanchements sentimentaux aux dépens de la perfection de la forme.

 

Mouvement poétique apparu dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Parnasse veut valoriser la poésie par la retenue et l'impersonnalité, rejetant l'engagement social et politique de l'artiste.

 

L'art n'a pas à être utile ou vertueux, son seul but est la beauté : c'est la théorie de « l'art pour l'art » de Théophile Gautier (« Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout ce qui est utile est laid. »).

 

On réhabilite le travail acharné et minutieux de l'artiste (avec la métaphore de la sculpture pour indiquer la résistance de la « matière poétique »).

 

Les auteurs principaux :

Théophile Gautier (également romantique), Leconte de Lisle, Théodore de Banville, ainsi que les participants aux trois recueils du Parnasse contemporain.

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie

 

 

Le Symbolisme :

Le symbolisme apparaît vers 1870 en réaction contre le rationalisme du naturalisme et contre la froideur du Parnasse. 

 

Contrairement aux naturalistes les symbolistes ne décrivent pas fidèlement la réalité, , ils recherchent une impression, une sensation, qui évoque un monde idéal et privilégient l'expression des états d'âmes : il s'agit de « vêtir l'idée d'une forme sensible ».

 

Les correspondances des sens (sons, couleurs, visions) permettent au poète d’en révéler les mystères. Le symbolisme veut souligner les rapports subtils entre une idée abstraite et l’image qui va l’exprimer, c’est un art de la nuance :

« Car nous voulons la Nuance encore,

Pas la Couleur, rien que la nuance !

Oh ! la nuance seule fiance

Le rêve au rêve et la flûte au cor ! »

Verlaine

 

Les auteurs principaux :

Verlaine, Baudelaire ( ?), Rimbaud ( ?), Mallarmé, Apollinaire, Jarry, Laforgue, Lautréamont, Maeterlinck, Valéry, Verhaeren, Villiers de L'Isle-Adam

 

Les genres littéraires principaux :

Poésie

 

 

 

 

XXe

 

Roger GILBERT-LECOMTE

PRÉVERT

ANOUILH

Jean GIRAUDOUX